IMPACTS DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO

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IMPACTS DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO
CHAPITRE VII : IMPACTS DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES
DES MIGRATIONS
Les migrations de par la nature, ont des impacts certains pour les régions concernées.
Les départs entraînent forcément la perte permanente ou temporaire des bras valides, des
forces de production. Les entrées permettent d’influencer le milieu sur le plan de l’activité ou
du brassage culturel. Les impacts peuvent être quantifiables en terme d’apport démographique
qui change la structure de la région de départ et de la région d’accueil.
L’impact étant une notion complexe, il sera mesuré à travers la structure des
différentes régions d’immigration et d’émigration. Elle influence, en cas d’importants
déplacements, la distribution spatiale des zones concernées. Pour mesurer cet impact, nous
allons partir des données sur les taux d’accroissement naturel en formulant des hypothèses qui
reposent sur le fait que si la mortalité et la fécondité sont les principaux phénomènes qui
influencent l’accroissement naturel, les régions ou départements où cet accroissement est
inférieur au niveau national peut être une zone de départs importants et que par contre les
arrivées massives font que l’accroissement est au dessus de la moye nne nationale.
7.1 Structure par sexe et par âge de la population
Les migrations jouent un rôle très important dans la redistribution de la population
d’un pays. Traditionnellement, les candidats à la migration font partie des classes d’âge plus
ou moins jeunes. Les données montrent aussi que les hommes sont plus prompts à se déplacer
que les femmes. Selon donc la région de départ ou la région d’arrivée, elles vont influencer la
structure par sexe et par âge de la population.
Le Niger a connu trois recensements démographiques, en 1977, en 1988 et en 2001.
Des informations existent et peuvent permettre de voir l’évolution de la population. Cette
évolution doit tenir compte des principaux phénomènes que sont la mortalité, la fécondité et
les migrations. Pour ce qui est de ce dernier point, la situation actuelle qui a été dressée a
montré que ce phénomène est très peu important au Niger. Mais eu égard aux tendances
observées, on note que le phénomène prend quand même de l’importance. Les migrations
récentes sont plus importantes que les migrations anciennes. Il est évident que la migration de
retour prend une place non négligeable dans ce constat, mais en terme de répercussions, cet
aspect doit être pris en compte.
7.2 Croissance de la population (totale, urbaine et rurale)
Au Niger, bien que les migrations soient faibles, on remarque qu’il y a un échange
entre les départements du pays, puisque nous savons qu’il y a des zones et des zones
répulsives. C’est ainsi que, Niamey, à travers sont attraction sur les autres départements du
pays, contribue de façon significative à l’urbanisation du pays.
Le tableau 79 donne les différents taux d’accroissement intercensitaire entre 1977 et
1988 et entre 1988 et 2001.
Tableau N° 79 : Effectif de la population et taux d’accroissement intersensitaire
REGION/
PERIODE DE REFERENCE
Taux d’accroissement intercensitaire
DEPARTEMENT
annuel moyen (%)
1977
1988
2001
1977-1988
1988-2001
AGADEZ
124 985 208 828
321 639
4,8
3,4
Arlit
25 436 68 979
98 170
9,5
2,8
Bilma
7 409
8 928 17 080
1,7
5,1
Tchirorérine
92 140 130 921
206 389
3,2
3,6
DIFFA
167 389 189 091
346 595
1,1
4,8
Diffa
58 875 76 852
148 151
2,5
5,2
Maïné Soroa
76 232 83 414
143 397
0,8
4,3
N’Guigmi
32 275 28 825
55 047
-1,0
5,1
N.D.
7
DOSSO
693 207 1 018 895 1 505 864
3,6
3,1
Boboye
140 128 205 923
270 188
3,6
2,1
Dogondoutchi
213 357 314 607
494 354
3,6
3,5
Dosso
160 902 246 472
353 950
4,0
2,8
Gaya
111 166 164 305
253 444
3,6
3,4
Loga
57 201 87 588
133 928
3,9
3,3
N.D.
10 453
MARADI
949 747 1 389 433 2 235 748
3,5
3,7
Aguié
125 097 172 960
276 938
3,0
3,7
Dakoro
178 107 258 098
435 174
3,4
4,1
Guidan Roumdji 138 905 210 610
348 321
3,9
3,9
Madarounfa
186 305 306 212
439 431
4,6
2,8
Mayahi
167 567 227 812
392 123
2,8
4,3
Tessaoua
144 482 213 737
343 761
3,6
3,7
N.D.
9 284
TAHOUA
993 615 1 308 598 1 972 729
2,5
3,2
Abalack
- 80 777
Birnin Konni
175 159 253 879
363 176
3,4
2,8
Bouza
142 061 180 805
277 782
2,2
3,4
Illéla
131 744 175 080
263 832
2,6
3,2
Keïta
127 439 159 675
218 337
2,1
2,4
Madaoua
147 713 214 025
319 374
3,4
3,1
Tahoua
166 330 240 184
359 994
3,4
3,2
Tchintabaraden
103 139 84 950
89 457
-1,8
0,4
TILLABERY
928 949 1 328 283 1 889 515
3,3
2,7
Filingué
208 499 285 977
406 334
2,9
2,7
Kollo
131 145 234 588
325 706
5,4
2,6
Ouallam
143 431 190 171
281 821
2,6
3,1
Say
97 486 163 376
232 460
4,8
2,7
Téra
210 089 295 969
425 8224
3,2
2,8
Tillabéry
138 199 158 202
217 370
1,2
2,5
ZINDER
1002225 1 411 061 2 080 250
3,2
3,0
Gouré
114 098 162 275
227 400
3,3
2,6
Magaria
273 005 355 153
496 874
2,4
2,6
Matameye
114 610 164 107
246 496
3,3
3,2
Mirriah
351 192 536 695
770 638
Tanout
149 317 192 831
338 842
ND
3
C.U. NIAMEY
242 973 397 437
707 951
Niamey 1
159 914
Niamey 2
142 495
Niamey 3
47 042
TOTAL NIGER
5102990 7 251 626 11060291
Source: Plaquette de présentation des données du RGP/H 2001
3,9
2,4
4,6
3,2
2,8
4,4
4,5
3,3
Même si au niveau national, il y a une certaine constance de 1977 à 2001, il n’en
demeure pas moins qu’il y a des disparités. C’est ainsi que Bilma et Nguigmi se démarquent
avec des croissances qui ont plus que doublé, ce qui influence de fait le niveau régional. Le
cas d’Arlit aussi mérite d’être souligné avec une baisse drastique du taux d’accroissement
intercensitaire. Même si au niveau national, il y a une certaine constance de 1977 à 2001, il
n’en demeure pas moins qu’il y a des disparités. C’est ainsi que Bilma et Nguigmi se
démarquent avec des croissances qui ont plus que doublé, ce qui influence de fait le niveau
régional. Le cas d’Arlit aussi mérite d’être souligné avec une baisse drastique du taux
d’accroissement intercensitaire.
A partir de ce que nous avons observé, il faut bien aider à la prise de décision en
formulant un certain nombre d’hypothèses. Elles sont d’ordre géopolitique, économique et
culturel.
Pour ce qui est de la géopolitique, nous assistons à la naissance des foyers de tensions
dans des pays qui abritent un nombre négligeable de nigériens. Parallèlement, le Niger se
caractérise par une certaine stabilité. L’hypothèse d’un retour de nigériens vivant à l’extérieur
et même l’arrivée des ressortissants de ces pays de tensions peut être envisagée.
Sur la plan économique, des perspectives encourageantes sont à prédire pour l’avenir.
On parle d’une reprise du cours de l’uranium, le pétrole et l’or sont entrain d’être recherchés.
Même si la découverte de ces gisements n’entraîne pas automatiquement l’état de
paupérisation des populations, leur découverte constitue quand même un motif d’attraction
des migrants.
Pour ce qui est de la culture, partant du proverbe qui dit que le séjour dans l’eau ne
transforme pas le tronc d’arbre en crocodile, il ressort que culturellement, tout candidat à la
migration aspire à finir ses vieux jours chez lui. Au regard de ce qui précède, les multiples
déplacements peuvent prendre de l’ampleur les années à venir.
Ceci étant, il ne demeure pas moins qu’il faille être prudent et émettre des hypothèses
réalistes pour ce qui est de l’évolution de la migration à l’horizon 2025.