2e Trimestre 2004 - Dernières nouvelles

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2e Trimestre 2004 - Dernières nouvelles
UNE TRES
BELLE FETE
POUR LE
COMPLEXE-ECOLE
BARSAMIAN
N°22 - 2e trimestre - juillet 2004 - Prix 1,54
COMMEMORATION
DU 89e
ANNIVERSAIRE
DU GENOCIDE
DES ARMENIENS
ARKADY
GHOUGASSIAN
PRESIDENT DU
HAUT-KARABAGH
EN VISITE
A NICE
Magazine trimestriel du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur
Sommaire n°22
Rencontre avec Hovhannès Igityan ........................................................... Page 5
Visite et déjeuner avec Christian Estrosi ................................................... Page 5
Les nouvelles du journal AGOS ............................................................... Page 6
Interview de Taner Akçam ....................................................................... Page 7
Moscou et Erevan font le point ................................................................ Page 8
Le Canada reconnaît le génocide des Arméniens ...................................... Page 9
Pèlerinage dans le Vaspourakan* ..................................................... Pages 10-11
Nouvelles d'Arménie ...................................................................... Pages 12-14
Vivre en Abkhazie .......................................................................... Pages 15-17
Arkady Ghougassian à Nice ............................................................ Pages 16-17
Il y a dix ans : cessez-le-feu en Artsakh ................................................... Page 17
Commémorations du 24 Avril à Nice et à Cannes ............................ Pages 18-19
Il était une fois la Libération de Paris ........................................................... Pages 20-21
Albert Juenbekdjian : un héros si tranquille ......................................................... Page 22
Le mouvement national arménien (4e partie) ....................................................... Page 23
UGAB Nice-Côte d'Azur .................................................................................. Page 24
La vie des associations ....................................................................................... Page 25
Complexe-Ecole Barsamian : C'est la fête ! ......................................................... Page 26
Les nouvelles de l'Ecole Barsamian ............................................................ Pages 27-28
L'Institut Melkonian devrait fermer ses portes .................................................. Page 29
Nos jeunes diplômés ....................................................................................... Page 29
Poème* ......................................................................................................... Page 29
Archag Tchobanian : Une vie au service de la Cause Arménienne ...................... Page 30
Interview de Henry Chennevières .................................................................... Page 31
Emilie a lu ..................................................................................................... Page 32
L'hommage de Philarménie à Manouchian....................................................... Page 32
Do-Ré-Mi : Une chorale d'avenir .................................................................... Page 33
Poème* ......................................................................................................... Page 33
Théâtre : Sur la Route* ............................................................................ Pages 34-35
L'ovalie en Arménie ........................................................................................ Page 36
Hagop Makaryan progresse sur l'échiquier ..................................................................................................... Page 36
Troisième édition du Trophée Manouk ......................................................................................................... Page 37
L'U.S.A. en tournée à Amsterdam ................................................................................................................. Page 37
Nouvelles religieuses .............................................................................................................................. Pages 38-39
Opinion : Le pactole .............................................................................................................................. Pages 40-41
Santé : Mincir naturellement ........................................................................................................................ Page 42
PA R E V C ô t e d ’ A z u r
Magazine d’Infor mation et de Communication
du Conseil Communautaire Ar ménien de la Côte d’Azur
281, Bd de la Madeleine - 06000 Nice
Tél. : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09 / Fax : 04 92 15 05 84
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Directeur de la Publ ication : Gaspard Kayadjanian
Directeur de la Rédaction : Charles Kechkekian
Commission paritaire N°1104 G 78867
Imprimé sur les presses numériques de l’imprimerie «Pierotti»
408, Bd de la Madeleine - 06000 Nice
Parev - 2e trimestre 2004
(*) Textes en arménien
- Page 2 -
Photos couverture : Parev
EDITORIAL
UNE ACT UA L IT E R IC H E
E dernier trimestre a été
plutôt fertile en événements
dans la vie des Français
d'or ig ine ar ménienne. Après
quelques brouilles ici ou là, les
commémorations du 89e anniversaire du génocide de 1915 ont pu
être organisées dignement. A l'approche des élections européennes,
la question de l’adhésion de
" cette " Turquie dans l’Union
européenne a été abondamment
évoquée dans les médias. Les partis traditionnels de droite
- à l'exception notable du président de la République - semblent majoritairement contre cette intégration. Pour leur
part, le parti Socialiste et les Verts y sont plutôt favorables
mais sous certaines conditions. Afin d'obtenir plus de précisions sur ce point, nous avons interpellé Michel Rocard
lorsque ce dernier est venu faire campagne à Nice. Nous lui
avons demandé pourquoi son parti ne disait pas haut et fort
que la reconnaissance du génocide des Arméniens par la
Turquie, devait être une condition préalable à l'intégration
de cette dernière dans l’Union. Evidemment, sa réponse
était bien argumentée, et nous avons eu droit à une belle
leçon de géopolitique qui reprenait tous les poncifs habituels : l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne favoriserait l’essor de la démocratie dans le pays, et empêcherait
celui-ci de tomber dans les mains des islamistes.
C
En tant que descendants de rescapés du génocide de 1915,
nous avons du mal à croire aux promesses de démocratisation formulées par l'Etat Turc. L’histoire est là pour en
témoigner : en dépit de tous les traités signés à la fin du
XIXe siècle, les belles promesses faites aux puissances occi-
dentales concernant l'amélioration du sort des Arméniens
sur leurs terres historiques d’Anatolie, sont restées lettres
mortes. Le résultat, nous le connaissons tous : plus d’un million et demi de morts, des centaines de milliers d’enfants et
de femmes converties de force à l’islam, une civilisation
entière détruite irrémédiablement au cours du 1er génocide
du XXe siècle.
L'actualité nous force à constater, que le renforcement du
Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes
de France (C.C.A.F.) devient impératif. Nous avons assez
d’hommes et de femmes de talent qui peuvent, dans
l’unité, nous représenter auprès des plus hautes instances
de la République Française. Mais pour cela, il nous faudra
trouver des moyens et des solutions nouvelles ; dans cette
optique, le Conseil Communautaire Arménien de la Côte
d’Azur / CCAF-Côte d'Azur organisera en septembre prochain à Nice, une réunion à laquelle sont conviés toutes les
organisations arméniennes de France.
Enfin, à l’approche des vacances, il nous faut laisser au vestiaire nos soucis quotidiens et prendre quelques congés bien
mérité. Alors, comme toujours - et là nous nous adressons
plutôt aux jeunes de la troisième et de la quatrième génération - nous vous invitons à aller visiter l’Arménie. Le dépaysement sera complet dans ce pays merveilleux. Vous serez
impressionnés par le travail exécuté par nos ancêtres communs, et vous serez fiers d'être les descendants d’une civilisation vieille de trois mille ans. En visitant l’Arménie, vous
faites multiplier par deux les bonnes idées. Tout d'abord,
vous êtes certains de passer un très agréable séjour ; deuxièmement, vous aiderez activement l’économie de ce pays.
Pensez-y avant de choisir votre prochaine destination.
Bonnes vacances à tous ! Gaspard KAYADJANIAN
COMMUNIQUE
NE importante réunion de coordination et de concertation s’est tenue le samedi 10 juillet dernier au Complexe
Barsamian de Nice à l’initiative des Présidents des CCAF – Côte d’Azur et Marseille-Provence. Les enjeux politiques majeurs ont, dans ce cadre, été examinés et la question de l’éventuelle intégration de la Turquie dans
l’Union Européenne, la reconnaissance du génocide des Arméniens, la lutte contre son négationnisme ainsi que les relations avec l’Arménie, ont été particulièrement mises en exergue. Conscients de la nécessité d’organiser une meilleure
concertation entre les organisations et afin de passer à une vitesse supérieure, les CCAF – Marseille-Provence et Côte
d’Azur ont décidé d’inviter l’ensemble des organisations arméniennes à une conférence nationale les 10 et 11 septembre
2004 au Complexe Barsamian de Nice (281, bd de la Madeleine). A cet effet, une commission mixte a été désignée en
vue de préparer cette rencontre.
U
Pour toute inscription, contactez le secrétariat du CCAF – Côte d’Azur au : 04 97 07 06 13 – 06 14 40 71 09
C A L E N D R I E R D E S M A N I F E S TAT I O N S
DU SAMEDI 3 JUILLET AU LUNDI 18 OCTOBRE 2004 :
La ville de Menton et la Conseil Régional PACA organisent une
exposition de CARZOU au Palais de l'Europe (8 ave Boyer à Menton). Ouvert tous les jours sauf mardi et jours fériés.
Renseignements : 04 92 41 76 50
DIMANCHE 15 AOUT 2004 A 10H00 :
Fête de l'Assomption de la Sainte Vierge (Madagh et bénédiction
du raisin) en l'église Sainte-Marie de Nice (281, bd de la Madeleine). La Messe solennelle sera célébrée par le Père Vatché Ayrapetyan et chantée par la chorale Sayat Nova.
DIMANCHE 8 AOUT 2004 A 20H30 A CANNES :
Gala Annuel de l'Union des Arméniens de Cannes (cf. annonce p 25)
Renseignements :
04 93 88 11 61 (matin) - 04 93 62 19 50 (A.-M.)
Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur
Complexe-Ecole Barsamian - 281, bd de la Madeleine - 06000 Nice
Tél. : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09 / Fax : 04 92 15 05 84 / e-mail : [email protected]
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VISITES
RENCONTRE AVEC HOVHANNES IGITYAN
Photo : K. A.
PAREV : Monsieur Igityan, vous êtes le Directeur Exécutif de
l’EUCCA (la Chambre de Commerce de l’Union Européenne en
Arménie). Pourriez-vous nous présenter cette organisation ?
Hovhannès IGITYAN : Il s’agit d’une association à but nonlucratif qui regroupe des entreprises européennes implantées
ou travaillant en Arménie, ainsi que des entreprises arméniennes présentes sur le marché européen. A l’origine de cette
Chambre, on retrouve la Commission Européenne, des
Ambassades ainsi que divers investisseurs. Au quotidien, nous
nous efforçons de faciliter le travail de nos membres. Par
exemple, nous aidons les nouveaux investisseurs à faire leurs
premiers pas en Arménie ou bien encore, nous essayons de les
aider lorsqu’ils ont des problèmes administratifs.
P. : Quel bilan tirez-vous du premier exercice de l'EUCCA ?
H.I. : Il est très positif compte tenu du niveau de satisfaction de
nos membres. Les aides et conseils que nous leur avons fourni
ont été appréciés à leur juste valeur. Désormais, notre objectif
est de permettre à la production arménienne d’atteindre les
standards occidentaux, afin que nos entreprises puissent s’implanter sur le marché européen.
P. : C’est l’objet de votre visite en France ?
H.I. : Effectivement. J’ai rencontré de nombreux représentants
de Chambres de Commerce françaises, afin de recueillir des
conseils et des informations que nous publierons prochainement dans une brochure destinées à nos entreprises.
M. Hovhannès IGITYAN (au centre) lors de sa rencontre
avec M. Francis PERUGGINI, Président de la Chambre de
Commerce et d'Industrie de Nice-Côte d'Azur, et M. JeanPierre MASCARELLI, Président de Côte d'Azur Développement.
P. : Que diriez-vous à ceux qui souhaiteraient investir en Arménie ?
H.I. : Je leur dirais que comme partout ailleurs, la tâche n’est
pas facile mais qu’elle est possible. Notre main-d’œuvre est très
qualifié et peu coûteuse. Il est donc possible de faire du business en Arménie. VISITE ET DEJEUNER AVEC CHRISTIAN ESTROSI
par le Conseil Communautaire Arménien de la Côte d'Azur, M. Christian Estrosi, Député des Alpes-Maritimes et Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, est venu visiter le Complexe-Ecole Barsamian le lundi 19 avril dernier, en
dépit d'un agenda plus que chargé. Autour d'un déjeuner pris en compagnie des Présidents et membres des bureaux des associations arméniennes locales, il a évoqué ses nouvelles fonctions et l'amitié qu'il portait pour les citoyens d'origine arménienne. A
leur tour, les responsables associatifs n'ont pas manqué de le
remercier pour le soutien apporté
par le Conseil Général, aux
diverses manifestations qu'ils organisent. Les activités 2003-2004,
ainsi que les projets futurs ont
eux-aussi été évoqués. Rappelons
en outre pour mémoire, que l'institution dépar tementale a
a ccordé un e subventio n de
150 000 pour les travaux de
rénovation de la grande salle du
Complexe-Ecole. Avant de repartir, M. Estrosi a posé pour la
photo souvenir entouré de son
Directeur de Cabinet, M. Eric
C i o t t i , d e M . Jo s e p h C a l z a ,
Christian Estrosi, un fidèle lecteur de PAREV !
Conseiller Général, et de ses
I
Photo : Parev
Photo : Parev
NVITÉ
Parev - 2e trimestre 2004
DE PRESTIGIEUX VISITEURS
23 juin dernier, Monsieur Hovannès IGITYAN, Directeur Exécutif de l'EUCCA (la Chambre de Commerce de l'Union
Européenne en Arménie), ancien Président de la commission des
Affaires Etrangères du Parlement Arménien et membre fondateur du
Comité Karabagh (à la gauche de Monsieur Samson OZARARAT) est venu
visiter le Complexe-Ecole Barsamian en compagnie de Monsieur Hovannès
HOVANNESIAN, lui-aussi ancien Président de la commission des Affaires
Etrangères du Parlement Arménien (à la gauche de Monsieur Kirkor AJDERHANYAN). Monsieur IGITYAN nous a ensuite accordé un bref entretien
relatif aux activités de l'EUCCA, que nous vous proposons de découvrir cidessus. M
ERCREDI
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DOSSIER SPECIAL :
L' I D EN T I T E A R M EN I E NNE
UNE CONSTRUCTION DELICAT E
E nos jours, la diversité des identités et des cultures est sévèrement mise à mal, au profit de
valeurs globales et universelles. Dès lors,
chaque diaspora se doit de démultiplier
ses efforts afin de conserver un peu de
son identité. Ainsi, Arméniens et Juifs,
qui possèdent chacun une importante
diaspora, doivent faire face à ce problème avec la même acuité. Or, ces deux
peuples, qui partagent également le fait
d’avoir subi un génocide, sont en droit
d’attendre que leurs identités soient préservées et ce, quel que soit le pays où ils
vivent. Si les Juifs semblent avoir réussi
ce pari, la situation paraît être plus compliquée pour les Arméniens.
D
L’absence de reconnaissance internationale de leur génocide a induit chez les
Arméniens, de profonds troubles identita ires. Bafou és d an s leur s dro its,
nombres d’Arméniens ne luttent dorénavant plus que pour rétablir la vérité historique. Ce faisant, cette quête est devenue la principale composante de leur
identité et leur principal objectif, tout du
moins en diaspora. A l’inverse pour les
premières générations d’apatrides, l’objectif était diamétralement différent, ces
dernières ne cherchant tout simplement
qu’à survivre. La réaction actuelle des
Turcs à l’égard du génocide des Arméniens constitue une profonde meurtrissure pour ces derniers. Contrairement à
l’identité juive, qui a bénéficié du travail
de mémoire opéré par les Allemands,
l’identité arménienne est toujours convalescente. Cependant, toute tentative
d’analyse sérieuse de l’identité arménienne, ne peut faire l’impasse sur le rôle
qu’ont joué sur elle, l’Islam et les Turcs
avec lesquels elle a été en contact pendant plus de mille ans.
Une autre composante moder ne de
l’identité arménienne, est à analyser sous
l’aspect du rejet opéré par certains du
paramètre " Turc ". Les échanges entre
Arméniens et Turcs ont été si nombreux
et si étroits par le passé, qu’ils ont
façonné très profondément leurs com-
portements et leurs identités respectives.
Cette " vie commune " a été si intense,
que les deux parties qualifient leur rupture de véritable trahison.
Actuellement, les relations turco-arméniennes en sont arrivées à un point tel,
qu’il n’est plus possible de les accepter
en l’état, les Arméniens traumatisés faisant face à des Turcs paranoïaques. Par
conséquent, il est devenu absolument
nécessaire, en particulier pour les Arméniens, de changer cette situation en dépit
de quoi, ils ne parviendront jamais à se
forger une véritable identité. Mais pour
cela, encore faut-il que les Turcs adoptent une attitude plus juste vis-à-vis du
génocide de 1915. En définitive, s’il est
une chose dont on peut être sur, c’est bel
et bien que le paramètre " Turc " constitue à la fois un poison et un antidote pour
l’identité arménienne. Les Arméniens parviendront-ils un jour à s’en affranchir ? Texte traduit en français extrait de
" AGOS " - 23 janvier 2004
DECOUVRIR L'ARMENIE
fois leur conscience en paix
avec la composante turque de
leur identité, c’est en Arménie
que les Arméniens de la diaspora pourront trouver des réponses nouvelles à
leurs interrogations. Mais pour cela, le
gouvernement arménien se doit d’accomplir son devoir, et aller au-devant des
attentes ces personnes. Mais, depuis
l'indépendance, on constate que celui-ci
n'a pas encore pris totalement la mesure
de ses responsabilités. Quelques réunions pan arméniennes ont bien été
organisées, mais aucune structure de liaison entre la diaspora et l’Arménie n'a été
mise en place. Le " Ministère de la Diaspora " tant attendu, n’a pas encore vu le
jour. Ce que l’on pourrait qualifier d’indifférence de la part de la République
d'Arménie, prouve que cette dernière
n'est pas encore consciente de ce potentiel qui sommeille en elle et qui pourrait,
à terme, devenir un puissant pôle d’attraction pour les Arméniens du monde
entier.
U
NE
De nos jours, l’existence d’écoles, de
cours de langue arménienne hebdomadaire, d’institutions culturelles ou de
tout autre activité collective en diaspora,
ne vise qu’à sauvegarder l'identité arménienne afin de la transmettre, dans les
Parev - 2e trimestre 2004
L'année prochaine à Erevan...
sont pas toujour s à la hauteur des
attentes ; ainsi, rares sont ceux qui ont
appris l’arménien en allant uniquement
à l’école. Quant à l’identité religieuse,
celle-ci ne se limite bien souvent, qu’à
quelques rares passages à l’église pendant les grandes cérémonies.
Dès lor s, il apparaît évident que la
meilleure école arménienne est l'Arménie elle-même. Pour un jeune de la diaspora, une simple visite dans ce pays fait
bien plus que des années de cours car
elle marque profondément les esprits.
Qui plus est le coût d’un tel projet n’est
pas démesuré. L’organisation de séjours
en Arménie devrait donc devenir l’une
de nos priorités.
Si l’on devait prendre un exemple pour
illustrer cette idée, voilà l’image que l’on
pourrait utiliser : Imaginons qu’un jeune
de la diaspora est une plante exotique
vivant dans un pot ; si on la repique dans
son milieu naturel, notre plante ne pourra que mieux s’épanouir.
meilleures conditions, aux générations
futures. Chaque année, ce sont des millions de dollars qui sont employés à cette
fin. Malheureusement, les résultats ne
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La méthode n’est pas compliquée : reste
à l’appliquer. Texte traduit en français extrait de
" AGOS " - 13 février 2004
Texte en arménien provisoirement non reproductible
Photo : http://www.oia.net
Texte en arménien provisoirement non reproductible
Parev - 2e trimestre 2004
Pgh)
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G2CGT
INTERNATIONAL
MOSCOU ET EREVAN FONT LE POINT
président arménien, Robert Kotcharian, a récemment effectué une visite à Moscou au cours de
laquelle il a rencontré le président Vladimir Poutine
et le Premier ministre Mikhaïl Fradkov. Les entretiens ont
porté principalement sur les moyens de renforcer les liens
économiques dans des secteurs tels que l'énergie, les transports, les investissements, l'industrie et les finances. L'an
dernier, les échanges bilatéraux ont progressé de 34%, ce
qui constitue un record. "C'est le meilleur témoignage du
Photo : Iouri Abramotchkine pour RIA-Novosti
L
E
Le président arménien Robert Kotcharian
Photo Iouri Abramotchkine. RIA-Novosti
fait que nous avançons dans la bonne direction", a commenté Vladimir Poutine. De son côté, Robert Kotcharian a
souligné que si la coopération intéressait précédemment,
pour l'essentiel, le secteur militaro-technologique, elle
commence à s'étendre aujourd'hui à tous les autres postes.
Parmi les événements les plus marquants de la dernière
période, le Président arménien a cité l'insertion de la
banque russe Vneshtorgbank dans la sphère économique
arménienne et souligné que la coopération dans l'industrie
chimique et le bâtiment progressait à des cadences particulièrement rapides. Le business russe est de plus en plus présent en Arménie, contribuant ainsi à l'essor de son industrie, énergétique en premier lieu. Il convient de noter ici
que Erevan est sur le point de signer un accord avec Téhéran concernant la pose d'un gazoduc qui acheminera en
Arménie du combustible iranien. Après presque 12 années
de négociations, Erevan et Téhéran ont finalement décidé
que ce projet, d'un coût de 220 millions de dollars, serait
réalisé d'ici 2007. Il permettra à l'Arménie, pays ne disposant pas de ressources d'hydrocarbures et confronté de ce
fait à des difficultés considérables, de diversifier ses sources
d'approvisionnement énergétique. Actuellement, l'Arménie
est approvisionnée en gaz par l'entreprise mixte Armrosgaz,
créée sur l'initiative de la compagnie russe Gazprom. Le
patron de cette dernière, Alexeï Miller, a confirmé à Robert
Kotcharian que cette entreprise mixte respecteraient ces
engagements vis-à-vis d'Erevan. Mais, quel sera exactement
Parev - 2e trimestre 2004
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le rôle de Moscou, une fois le gazoduc Iran-Arménie mis en
service ? Des sources proches de Gazprom prétendent que
le gouvernement arménien aurait suggéré à son homologue
russe que Gazprom s'implique, d'une manière ou d'une
autre, dans la pose du gazoduc en question. Apparemment,
cette proposition n'a pas paru intéressante à la partie russe
(les investissements dans le projet ont peut-être été jugés
trop importants). Certains médias occidentaux considèrent
que ce projet arméno-iranien soulève le mécontentement
tant de Moscou que de Washington. Ainsi, selon Associated Press, pour la Russie la construction du gazoduc signifierait la fin de son monopole sur le marché gazier arménien, tandis que le mécontentement des Etats-Unis aurait
pour origine la coopération d'Erevan avec Téhéran. Quoi
qu'il en soit, le thème gazier n'a pas été développé lors des
pourparlers entre Poutine et Kotcharian, même si la
construction du gazoduc a été évoquée lors des négociations entre le dirigeant arménien et le Premier ministre
russe, Mikhaïl Fradkov.
La visite de Robert Kotcharian à Moscou s'est déroulée
avec en toile de fond une déclaration, faite il y a quelques
semaines par le président azerbaïdjanais, Ilkham Aliev, à
l'occasion de l'implantation d'une unité militaire à
Nakhitchevan. " Le peuple azerbaïdjanais et son armée
peuvent à tout moment entreprendre des actions en vue de
rétablir l'intégrité territoriale de l'Etat ", a déclaré Ilkham
Aliev, faisant clairement allusion au problème du HautKarabakh. Ces propos ont été tenus le jour du 10e anniversaire du cessez-le-feu dans le conflit armé du Haut-Karabakh. Moscou n'a pas réagi à cette déclaration. Les déclarations officielles faites à l'issue des pourparlers entre Vladimir Poutine et Robert Kotcharian n'ont pas permis, elles
non plus, de dire si le problème du Haut-Karabakh avait été
abordé entre les deux hommes, et si oui dans quel esprit.
Néanmoins, il semble évident que ce thème ait été examiné. Il est par trop important et sa signification est trop
grande pour Robert Kotcharian en tant que président
arménien et en tant qu'originaire du Karabakh, chef du
Comité de défense du Haut-Karabakh pendant le conflit
militaire avec l'Azerbaïdjan et par la suite, dirigeant de la
République autoproclamée du Haut-Karabakh. La Russie,
elle non plus, ne saurait rester indifférente à la dangereuse
perspective d'une confrontation armée au Haut-Karabakh.
Même si les propos tenus par Ilkham Aliev ont surtout un
caractère politique, on peut penser que Vladimir Poutine a
confirmé à Robert Kotcharian la position de principe de
Moscou dans ce conflit : la Russie, dans la composition de
laquelle entre la totalité du Caucase du Nord, est intéressée, plus que toute autre grande puissance, à ce que la
paix et la stabilité règnent au Caucase, y compris en Transcaucasie, bien consciente qu'elle est de l'étroitesse de cette
zone et du fait qu'en cas de confrontation militaire, les
flammes du brasier pourraient s'étendre rapidement. La
Russie est disposée à jouer le rôle de médiateur sûr, garant
de toute entente sur le Haut-Karabakh, mais cette entente
ne peut être conclue que par les parties en conflit, sans
aucune pression extérieure. Cette position conséquente de
la Russie est bien connue d'Erevan et de Bakou, et Moscou
entend bien s'y tenir. Valéri ASRIAN
commentateur de RIA Novosti
INTERNATIONAL
LE CANADA RECONNAIT LE GENOCIDE DES ARMENIENS
E Canada a reconnu officiellement l'existence du génocide des Arméniens en Turquie pendant la Première Guerre mondiale. Les députés de la Chambre des Communes ont voté par 153 voix contre 68 en
faveur de cette reconnaissance officielle qui intervient après un premier vote en ce sens effectué par le
Sénat le 13 juin 2002. Une vaste majorité de députés de la Chambre (153 contre 68), dont de nombreux libéraux
(parti au pouvoir), ont voté en faveur de cette motion, à l’issue d’un débat chargé d’émotion et ce malgré l'avis
défavorable du ministre des Affaires étrangères, Bill Graham.
L
Fazli Corman l’ambassadeur de Turquie à Ottawa a déjà fait savoir avant le vote que l'adoption de la motion
pourrait avoir des répercussions sur les relations économiques entre les deux pays. Il a notamment cité le cas
de plusieurs firmes qui participent à des offres d’achats dans son pays. De son côté, M. Graham a déclaré que
le Canada voulait maintenir les meilleures relations possibles avec le gouvernement d'Ankara. " La Turquie est
une alliée importante de l'OTAN dans cette région et son gouvernement musulman est modéré ", a-t-il dit.
" Notre position en matière de relations étrangères est de promouvoir une vision d'avenir. Nous préférerions
que nos amis arméniens et nos amis turcs collaborent et ne retournent pas en arrière. "
Giraïr Basmadjian, du Comité National Arménien a estimé que cette décision, qui conclut victorieusement
vingt-cinq ans de procédure, était une victoire de la vérité et de la justice. " L'accomplissement de cette tâche
a été rendu possible par la mobilisation des membres de notre communauté qui a fait prendre conscience aux
élus de l'importance de cette question. " a-t-il déclaré. ARMENEWS
L'ACTUALITE DES RELAT IONS RUSSO-ARMENIENNES
Interview de A.V. Yakovenko, porte-parole officiel du ministère des Affaires étrangères de Russie
RIA-Novosti : Comment se développent aujourd'hui
les relations russo-arméniennes ?
A.V. Yakovenko : Les relations entre la Russie et l'Arménie
s'appuient sur une base juridique solide, à savoir le Traité
d'Amitié, de Coopération et d'Assistance mutuelle du 29 août
1997, la Déclaration sur la collaboration entre alliés orientée
vers le 21e siècle, et plus de 160 autres traités et accords interétatiques, intergouvernementaux et interministériels. Les
contacts réguliers au sommet entre nos deux pays confèrent
une impulsion supplémentaire aux relations russo-arméniennes, traditionnellement étroites et amicales.
R. N. : Quels sont les principaux thèmes du dialogue
politique russo-arménien à l'heure actuelle ?
A. V. Y. : Les parties procèdent à un échange d'opinions
approfondi sur l'ensemble des questions de coopération
bilatérale, ainsi que sur les problèmes internationaux et régionaux les plus importants. L'examen des questions relatives à
la réalisation des ententes intervenues lors des rencontres
russo-arméniennes au sommet et à la définition de nouvelles
possibilités d'élargir la coopération est au centre de ce dialogue. Nos deux pays échangent leurs points de vue sur les
relations économiques et sur les moyens de les consolider, sur
la réalisation de l'accord concernant " des biens en échange
de la dette ", sur la coopération dans les domaines de l'énergie, des transports et des investissements. Les intérêts de la
Russie sont très présents dans le système financier et dans les
secteurs de base de l'économie arménienne. Le volume des
échanges entre les deux pays a augmenté de 34,5% en 2003.
Les parties accordent une grande importance à la solution
des problèmes de transports, notamment à la restauration des
communications ferroviaires entre la Russie et l'Arménie, via
la Géorgie. Le soutien à la reprise de la coopération dans les
domaines de l'éducation et de la culture, de la sphère sociale
en général est aussi un aspect important des relations bilatérales. Une attention particulière est accordée à la coordination des efforts menés par les deux pays afin d'assainir la
situation dans le Caucase, de révéler le potentiel de la coopération multilatérale, y compris dans le cadre des " Quatre du
Caucase ", d'empêcher de nouveaux conflits et de régler ceux
existants, notamment celui du Haut-Karabakh. Les questions de coopération dans le cadre de la Communauté des
Etats Indépendants et de l'OTDC ainsi que de l'Union économique eurasienne où l'Arménie dispose du statut d'observateur font également l'objet d'une grande attention.
R. N. : Quelles sont les priorités de la Russie et de
l'Arménie sur le plan international ?
A. V. Y. : Lors des rencontres entre représentants de nos
deux pays, les questions de politique internationale occupent
une place importante. Dans ce domaine, les positions de la
Russie et de l'Arménie sont très proches et bien souvent
même coïncident. Les parties sont déterminées à entreprendre, au niveau bilatéral et multilatéral, des actions ciblées
pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes. La
coopération politique sur l'axe antiterroriste s'accompagne
d'une coopération concrète et efficace entre les organes de
police et judiciaires de nos deux pays. RIA-Novosti
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Texte en arménien provisoirement non reproductible
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Photo : D.T.
Texte en arménien provisoirement non reproductible
Texte en arménien provisoirement non reproductible
Texte en arménien
provisoirement
non reproductible
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NOUVELLES D'ARMENIE
" G ARO UN "
UNE S OCIETE DE C O N F E C T IO N D E QUA L IT E
A grande qualité de la production de la société de
confection " Garoun " est connue non seulement en
Arménie, mais aussi par delà ses frontières. L’entreprise, qui est dôtée d'une technologie moderne, collabore
depuis 13 ans avec des compagnies étrangères. " Garoun "
emploie 400 salariés et est dirigée depuis 1985, par Mme
Gohar Yénokian. De 1989-1992, cette dernière était député
au Soviet Suprême de l'URSS. Grâce au courage de cette
femme, " Garoun " a été l'une des rares entreprises arméniennes à ne pas avoir été pillée ou à arrêter de fonctionner
après la chute de l'Union Soviétique. Du temps de l'URSS,
" Garoun " recevait ses matières premières des autres républiques de l'Union ; de même, elle n’a jamais eu de problèmes de débouchés pour ses produits. En 1990, et pendant un an et demi, Mme Yénokian a fait fonctionner l'usine avec le matériel conservé dans les dépôts et a sauvé la
situation. Elle a également investi les 5 millions de dollars
accordés par le gouvernement de Mikhaïl Gorbatchev, pour
moderniser l’usine avec de la machinerie allemande, japonaise et italienne.
L
Le travail de Mme Yénokian à la tête de
l'entreprise est tout simplement prodigieux
coopération entre " Garoun " et la compagnie anglaise
" Susan Martin " n'a pas duré longtemps à cause des problèmes de transport de la production (manteaux, vestes). En
1997, la société a été privatisée. La majorité des actions ont
été achetées par un entrepreneur américain d'origine arménienne, le reste appartennant à Mme Yénokian. Aujourd'hui, le contexte politico-économique arménien ne permet
pas d'exploiter pleinement une telle entreprise. D'ailleurs
cette dernière a " un grand besoin de nouvelles commandes "selon Mme Yénokian.
Le Congrès Américain a autorisé les pays en voie de développement, à exporter leurs productions aux Etats-Unis
sans avoir à s'acquitter des taxes en vigueur. D'après Mme
Yénokian, il serait équitable d'inclure l'Arménie dans cette
liste de pays. En dépit des efforts du Gouvernement Arménien, le Congrès n'a accordé à l'Arménie, que le droit d'exporter sans taxes les produits issus des industries du cuir et
de la fourrure. Malheureusement, l’Arménie ne produit pas
de fourrure et sa production du cuir n’est pas de très bonne
qualité. Dans ces conditions difficiles, " Garoun " se devra
encore, de trouver de nouveaux débouchés et autres partenaires. Avis aux amateurs ! Satik SEIRANIAN
Traduit par Mary ZANAZANIAN
La qualité du travail est sans conteste irréprochable
La chute l'URSS a coïncidé avec la guerre du Karabagh. Les
voies de transports ont été fermées et l'importation des
matières premières est devenue difficile. La fabrique dirigée
par Mme Yénokian, continuait cependant à fonctionner. De
1992 à 1995 " Garoun " coopèra avec une compagnie de
confection hollandaise. Plus tard, elle a signé un contrat
avec la compagnie américaine " Amerex " avec laquelle elle
traite encore de nos jours. Après un an de collaboration,
satisfaits par la haute qualité de la production, les Américains ont chargé la société de confectionner ses produits
destinés au marché russe. Le volume des commandes américaines a tellement augmenté, que 10 autres fabriques se
sont jointes à " Garoun " pour les réaliser. Malheureusement, après les événements du 11 septembre 2001, les commandes ont connus une for te baisse. En outre, la
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NOUVELLES D'ARMENIE
" ARMEN IAN N AVY B AN D "
NOUS N’AVONS PAS DE MER MAIS NOUS AVONS UNE MARINE
en Turquie, Arto Tunçboyaciyan, le "Commandant " de l'Armenian Navy Band, a vécu depuis son
enfance aux Etats Unis. En 1998, lorsque le célèbre
N
É
défi est en passe d'être réussi, sa formation s'étant déjà produite sur de nombreuses scènes aux quatre coins du globe.
Leur premier album, sorti en 1999, portait le titre de " Pzdik
zinvor "(Le petit soldat) ; cette année,
le groupe sort son 5e album.
Le 13 mars 2004, le club " Avangarde "
a accueilli pour un mois à Erévan
" l'Armenian Navy Band ". Une vingtaine de journalistes étrangers ont suivi
Arto au cours de son voyage en Arménie. Entourée de Vahagn Hayrapétian,
Armen Hiusnunts et d'autres musiciens, la formation a offert aux spectateurs un programme on ne peut plus
riche, puisqu'il puisait jusque aux
sources de la musique folklorique
arménienne. La première partie de
soirée était assurée par l'humoriste Serguei Daniélian. Son spectacle de mime,
exécuté sur un fond de jazz, a fait rire
bien des spectateurs. Et que dire de la
prestation
d’Ar to
avec
ses
" instruments " (casseroles, bouteilles,
tambours) : son humour musical a
enthousiasmé les gens qui se mirent à
chanter et à danser avec les musiciens.
Arto Tunçboyaciyan (à droite) l'excentrique musicien aux
multiples talents, aux commandes de son " Armenian Navy
Band " à Erévan
musicien arménien s'est rendu pour la première fois au
" Paplavok " (un café-jazz très renommé de Erévan) il était
presque inconnu de tous. Son talent n'était alors reconnu
que par un cercle très restreint d’amateurs de musique. discrètement, il y écoutait des musiciens de jazz Arméniens qui
s'y produisaient comme Vahagn Hayrapétian au piano,
Lévon Malkhassian ou bien Armen Hiusnunts au saxophone. Après avoir fait leur connaissance,
il s’est mis à jouer, d'abord pour son
plaisir… Dès lors, le " Paplavok " prit
une autre dimension ! Charmés, les
Erévantsis l'étaient non seulement par
ses improvisations et son talent musical, mais aussi par son choix
" d'instruments " musicaux : une bouteille de cognac, des verres, des casseroles de différentes tailles, des instruments de percussion... Bref, à peu près
tout ce qui lui tombait sous la main !
Pendant le festival de jazz " Erévan
98 ", il a joué avec les musiciens de
" Night Ark ", Ara Dinkdjian, Armen
Donélian et Marc Johnson. Leur prestation a tout simplement impressionné
le public. Mais la vedette de ce quatuor
était bel et bien Arto, génial inventeur
de sonorités et de textes accessibles à
tous. La création de " l'Armenian Navy
Band " constituait le véritable objectif
de la venue d'Arto Tunçboyaciyan en
Arménie : lui qui visitait pour la première fois la terre de ses ancêtres, voulait découvrir et faire
connaître au reste du monde les musiciens Arméniens. Ce
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Il est difficile de dire précisément, quel genre de musique
interprète " l'Armenian Navy Band ". Une fois, Arto a
confessé n'avoir jamais joué de jazz. Selon lui, ce sont les
journalistes qui lui ont collé cette étiquette ; lui préfère
parler " d'avant-garde folk " pour qualifier son style. Mais en
réalité, la musique qu'il joue est celle qui résonne dans son
âme et dans son cœur. Satik SEIRANIAN
Traduit par Mary ZANAZANIAN
C'est dans le club arménien "Avantgarde" qu'Arto et toute sa
formation se sont produits en mars dernier
NOUVELLES D'ARMENIE
LA CONSTRUCTION DE L'AVENUE DU NORD A EREVAN
considérer les aspects financiers et
sociaux. La réalisation de ce projet
de construction était d’autant plus
difficile, qu’il s’étalait sur une zone
d’habitation. Cela soulevait le problème de l'expropriation et du relogement de centaines de familles.
Jusqu'à une date récente, 250
familles habitaient encore ce quartier en ruines, dans des conditions
d'hygiène approximatives, le tout
dans l'illégalité la plus totale. La
ville a organisé une vente aux
enchères des terrains concernés. Le
mètre carré de terrain fut vendu au
prix moyen de cinq à six cent dollars américains, certains lots allant
C'est par là que va passer l'Avenue du Nord...
présence de grues dans une ville est sans
nul doute, un signe du développement de
cette dernière. Les travaux de construction
de l’avenue du Nord ont démarré en 2001. Les
Autorités locales ont d'abord désigné le quartier en
reconstruction en le renommant temporairement
" zone de réalisation ". Il faut savoir que des centaines d’habitants du centre d'Erévan, vivaient
dans des maisons tombant en ruines au détour d’étroites ruelles. Ensuite, elles ont élaboré le nouveau
plan urbain et divisé les terrains concernés afin de
les vendre aux enchères. Le principal promoteur
du projet est l’architecte en chef de la capitale, M.
Narek Sarkissian, qui a sous sa direction une équipe composée d’une dizaine d'architectes.
L
A
L’histoire de l’avenue du Nord a débuté en 1918. Elle apparaît alors sur le plan général de la ville d'Erévan qu'avait
tracé le grand architecte Alexandre Tamanian. Plusieurs
appels d’offre, lancés dans le passé, avaient jusqu'à présent
échoué devant l'importance des obstacles à surmonter.
Outre les questions architecturales, il était nécessaire de
... et c'est ici qu'elle va aboutir pour rejoindre la rue Abovian
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Les immeubles modernes vont remplacer
les vieilles habitations de la capitale arménienne
jusqu'à mille cinq cent dollars le mètre carré. Notons que le
gouvernement arménien n’a pas participé au financement
du projet. Suite à la vente des terrains, les habitants du quartier ont reçu soit une indemnité financière conforme aux
prix du marché, soit un appartement échangé contre leur
ancienne propriété.
Les travaux de destruction des vieux édifices et le nivellement du terrain ont d'ores et déjà commencé. L’avenue
occupe une superficie de huit hectares. Les immeubles en
construction s'élèveront sur six étages. Le projet doit respecter par ailleurs, une charte stricte qui interdit la
construction d’une usine ou d’un bâtiment pouvant représenter une menace pour la sécurité publique. Dans l'ensemble, le projet prévoit la construction d'immeubles de
style moderne, qui accueilleront au rez-de-chaussée des
boutiques, des restaurants ou bien encore des bureaux.
L’avenue du Nord (qui s’étalera de l’Opéra National jusqu’à la Place de la République) disposera de passages piétons. Des investisseurs arméniens de la diaspora ainsi que
d'importantes compagnies russes, participent à la réalisation
de l’Avenue du Nord. La fin des travaux de construction est
prévue pour 2005-2007. Satik SEIRANIAN
Traduit par Tatévik EGHIAZARIAN
DIASPORA ARMENIENNE
VIVRE EN ABKHAZIE, LE PAYS DE L’ AME ( 1
" L’Abkhazie est notre pays,
L’Arménie est notre Patrie "
Anahit Korian, Directrice de l’Ecole Arménienne H. Toumanian
Soukhoumi, la capitale de l'Abkhazie
L’ Abkhazie en bref
’ABKHAZIE ou Apsny en abkhaze (le pays de l’âme) est
actuellement une République autoproclamée non
reconnue par la communauté internationale. Officiellement, elle fait partie de la Géorgie. D'une superficie de
8.660 km2, l'Abkhazie a pour capitale Soukhoumi. En août
1992, une guerre a éclatée entre elle et la Géorgie. Après un
an de combats, un cessez-le-feu a été observé. Depuis, la
Géorgie impose un blocus économique à l'Abkhazie. Toutefois, la Russie frontalière a maintenu une voie de communication avec cette République autoproclamée par la ville
d’Adler. L'Abkhazie, qui se trouve au nord-ouest de la
Géorgie, longe la Mer Noire et compte entre 350.000 et
400.000 habitants d'après les sources non-officielles. Ce
petit pays est pourtant un Etat multi-éthnique où vivent
côtes à côtes, Arméniens, Russes, Ukrainiens, Estoniens,
Juifs et Abkhazes. Avant la guerre, il comptait une majorité
de Géorgiens. Aujourd’hui, ces derniers sont partis excepté
dans la région de Gali, où il y eut un retour de 60.000 réfugiés Géorgiens. Depuis la fin des combats, le cours de la vie
à lentement repris. Trois Arméniens ont d'ailleurs été élus à
l’Assemblée Nationale Abkhaze. Concernant l'économie de
la République, cette dernière est intégrée dans la sphère
d'influence russe. En effet, la Russie y est très présente si
bien que de nombreux hommes d’affaires sont venus investir en Abkhazie.
L
Les or ig ines de la communauté ar ménienne
Les Arméniens, qui ont commencé à s’installer en Abkhazie
dès la fin du 19e siècle et au début 20e, sont essentiellement
originaires des régions orientales turques de la mer Noire.
D’après l’ethnologue Abkhaze Slava Chirikba (qui vit et
enseigne en Hollande) ces habitants - ou Hamchentsi - se
divisent en quatre groupes parlant chacun son dialecte. Ils
viennent d’Ordu - Vilaet, d’Artvin, de Trébizonde ou bien
encore de Samsoun. Ces derniers parlent un dialecte qui
ressemble beaucoup à celui employé au Karabagh. Selon les
sources officielles, les ONG abkhazes ainsi que les représentants de la communauté arménienne, il y avait plus de
100.000 Arméniens avant la guerre. Aujourd’hui, personne
ne peut plus donner de chiffre exact, faute de recensement.
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ère
par t ie)
Les estimations varient de 70.000 à 80.000 individus, ce qui
représente tout de même la communauté la plus importante du pays après les Abkhazes. Les régions de Gagra, Goudaouda, Soukhoumi sont celles qui abritent le plus d’Arméniens. A l'inverse, des régions comme celles d'Ochamchir, de
Gouliribch ou de Gali, ont vu leur population d'origine
arménienne quitter le pays, principalement à destination de
la Russie.
L’organisation de la communauté
Avant la guerre de 1992, chaque région avait ses représentants communautaires comme l'affirme Monsieur Khatchik
Minassian, Président de Machtots, la communauté arménienne locale et Vice-président du Conseil Régional Abkhaze de Gagra. Machtots a été créé en 1989 à Gagra, une très
belle ville balnéaire. L’objectif de l'organisation est de sauvegarder la culture et les écoles arméniennes d’Abkhazie,
ainsi que de fortifier ses liens avec l’Arménie. Machtots, qui
a beaucoup aidé le Karabagh, s'est également distinguée
après le tremblement de terre de 1988. Krounk, la deuxième
communauté arménienne d'Abkhazie, est dirigée par le
Député du Parlement Abkhaze Monsieur Galoust Trapizonian depuis 1998 (il est également le Responsable des
Affaires Sociales et du Fonds de Pension de l’Abkhazie).
Récemment, ces deux communautés ont décidé d’unir leurs
destins, afin de donner naissance à une organisation représentative de la communauté arménienne d’Abkhazie.
Le siège du gouvernement Abkhaze après la guerre
Pen d a n t l a g u e r r e
La guerre entre l’Abkhazie et la Géorgie a duré d'août
1992 à août 1993. Depuis, les deux parties respectent un
fragile cessez-le-feu. La communauté arménienne locale,
qui avait adopté une politique de neutralité au début de la
guerre, a été contrainte par les événements, de former ses
propres bataillons militaires et fini par apporter son soutien
au peuple abkhaze. Le malheur des Arméniens, c’est que
leurs frères de Géorgie se battaient dans l'autre camp.
D’après M. Trapizonian (un héros de la guerre d'Abkhazie)
240 Arméniens ont perdu la vie alors que 320 autres sont
restés invalides. La communauté arménienne, qui compte
de nombreux héros de guerre, s'est distinguée par son courage. L’armée abkhaze compte aujourd'hui dans ses rangs,
près de 7.000 soldats Arméniens soit 20% de ses effectifs.
(suite p. 17)
EVENEMENT
ARKADY GHOUGASSIAN A NICE
POUR LA JOURNEE DU KARABAGH
C
Le drapeau du Haut-Karabagh flotte
sur la Promenade des Anglais !
Gaspard Kayadjanian,
ne prononce quelques
paroles de bienvenue.
Ce dernier ne manqua
pas de féliciter le peuple
du Karabagh pour son
courage et sa détermination pendant les
années de guer re. Il
souligna ensuite, que
son statut de République non-reconnue,
ne lui permettait pas de
bénéficier de l’aide
inter nationale. C’est
pour cette raison que
l’aide de la diaspora, au
travers de diverses associations (Fonds Arménien de France, UGAB,
etc.) se révèle être absolument vitale pour ce
pays encore profondément meurtri, par les
séquelles d'un conflit
armé qui a perduré pendant plus de 6 ans.
M. Ghougassian à la tribune
Photos : Parev
’EST le mercredi 9 juin 2004 que le président du
Haut-Karabagh, M. Arkady Ghougassian, a rendu
visite à la communauté arménienne de la Côte
d’Azur, mettant ainsi fin au périple qui l’avait conduit dans
différentes villes de France. L’hôtel Aston, qui servit de
cadre à cette visite, a accueilli près de 200 personnes qui ont
répondu présent à l’invitation du Conseil Communautaire
Les personnalités politiques présentes adressèrent à leur
tour, leurs messages de sympathie. Puis, le Président Ghougassian prit la parole pour expliquer l’origine du conflit,
l’absence de liens et de voies de communication à l'époque
soviétique, entre le Karabagh et l'Arménie et ce, bien que
leurs peuples n'en forment qu’un seul. Il espère qu'un jour,
leur indépendance soit reconnue. Il ajouta se sentir très heureux d’être venu pour la première fois à Nice car il trouva la
Arménien de la Côte d’Azur. Grâce à l'effort de traduction
en français de M. Hovannès Guévorkian, le représentant du
Haut-Karabagh en France, le Président Ghougassian put
s'exprimer dans sa langue. M. Kirkor Ajderhanyan, le secrétaire du Conseil Communautaire Arménien, prit alors la
parole pour les présentations avant que le Président, M.
Arkady Ghougassian aux
côtés de Rudy Salles, député
des Alpes-Maritimes
et Vice-Président de
l'Assemblée Nationale
Le Président Arkady Ghougassian a tenu à rencontrer et
à s'entretenir avec les jeunes de la communauté
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ville et le site magnifiques. Pour finir, il remercia chaleureusement tous les élus présents ce soir-là. D'ailleurs, certains
d’entre eux arrivèrent directement de Paris après la session
parlementaire du mercredi, comme ce fut le cas pour M.
Christian Estrosi, Député et Président du Conseil Général
des Alpes-Maritimes. Au terme de son allocution, se der-
nier remit sous les applaudissements à M.
Arkady G h o u g a s s i a n , l a médaille du
Conseil Général (cf. photo couverture).
Un spectacle de chants et de danses exécuté
par les artistes du Karabagh, enchanta toute
l’assistance et devait clore la soirée. Signalons
qu’avant que la conférence ne débute, le président Ghougassian, s’entretint pendant près
d’une demi-heure avec les jeunes de la communauté au cours de laquelle il répondit à
leurs questions. Outre M. Christian Estrosi, étaient également
présents, M. Rudy Salles, Député des Alpes-Maritimes et Vice-Président de l'Assemblée Nationale,
M. Lionnel Luca, Député des Alpes-Maritimes, le
Dr Alain Frère, Vice-Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, Monsieur Patrick Mottard, Conseiller Général des Alpes-Maritimes, M.
André Bonny, Député suppléant, Mme Marthe
Les artistes qui se sont produit sur scène à cette occasion, étaient toutes
Solakian représentant le Député-Maire de Menet tous originaires du Haut-Karabagh
ton, Mme Julianna Chichmanian-Delpy représentant le Sénateur-Maire de Nice, Monsieur
Albert Babikian représentant le Député-Maire de Cannes, M. Alexis Govciyan, ancien Président du Comité du 24 Avril et du CCAFParis, candidat aux élections européennes. Etaient excusés : Les Députés Jérôme Rivière et Muriel Marland-Militello, M. Eric de
Montgolfier, Procureur de la République, M. Patrick Allemand, Premier Vice-Président du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte
d'Azur.
IL Y A DIX ANS : CESSEZ-LE-FEU EN ARTSAKH
E 12 mai 1994, quelques jours après la signature
En mai 1994, les premiers effets du cessez-le-feu
d'un accord (5 mai) entre les représentants des
parlements d'Arménie, du Haut-Karabagh et
d'Azerbaïdjan, la guerre dite du Karabagh (Artsakh en
arménien) était interrompue au terme de l'entrée en
vigueur d'un cessez-le-feu. Deux ans auparavant, la libération de la ville de Chouchi (8 mai 1992) puis du corridor de Latchine (18 mai) par les forces arméniennes
avait déjà marqué un tournant majeur dans ce conflit
dont les prémices remontent à l'année 1988 avec les
pogroms anti-arméniens de Soumgaït et Kirovabad
(actuel Ganjak) en Azerbaïdjan. L'année 1990 fut celle
de l'escalade vers un conflit armé (pogrom des Arméniens de Bakou en janvier) et l'année 1991 celle du
déclenchement de la guerre à l'issue de l'expulsion des
Arméniens de 24 villages du Haut-Karabagh, alors
République socialiste soviétique autonome majoritairement peuplée d'Arméniens mais administrativement rattachée à l'Azerbaïdjan. Les Arméniens ont d'abord
constitué des milices d'auto-défense puis se sont peu à peu organisés en une véritable armée. Après plus de trois ans d'une guerre difficile pour les deux camps et, depuis dix ans maintenant, la République libre et indépendante d'Artsakh (capitale : Stepanakert), néanmoins privée de la région de Chahoumian, se reconstruit et se repeuple progressivement aux côtés de la République
d'Arménie. Alain KEBABDJIAN
Photo et légende extraites de
"Le Jardin Noir " de Max Sivaslian
L
Une g rande activité
(suite du texte p. 15) Très impliquée dans la vie politique
locale, Machtots compte 15 représentants dans l’administration de la mairie de Gagra. Trois Arméniens représentent la
communauté arménienne au Parlement unicaméral Abkhaze à Soukhoumi ; il s'agit de MM Galoust Trapizonian,
Albert Kapikian et Albert Hovsepian. Les Arméniens ont
toujours joué un rôle économique prépondérant dans le
pays. A l'époque Soviétique, l’Abkhazie était l'une des Républiques Autonomes les plus riches grâce à l’exportation de
sa production agricole (mandarines, oranges, citrons,
tabacs...) et à la venue des touristes Soviétiques. Pendant la
guerre, cette production pourrissait sur place. Beaucoup de
jeunes Arméniens ont alors quitté le pays pour la Russie.
Selon les représentant de la communauté arménienne, ils
ont commencé à revenir petit à petit à partir de 2003. Gohar DANELIAN-DUBOST
Correspondante de PAREV en Arménie
La mairie de Gagra
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MEMOIRE
COMMEMORAT ION A NICE
DU 89 ANNIVERSAIRE DU GENOCIDE DES ARMENIENS
e
l'invitation des associations arméniennes de la Côte
d'Azur, ce sont plus de 300 personnes qui ont participé à la commémoration du 89 e anniversaire du
génocide des Arméniens à Nice. Déjà la veille, les jeunes de
A
Une longue marche pour la Justice...
le négationnisme d'Etat professé encore actuellement par ce
pays, il expliqua qu'intégrer la Turquie sans exiger d'elle la
reconnaissance du génocide de 1915, était contraire aux
principes les plus élémentaires sur lesquels l'Europe s'était
construite. Enfin, il tint également à honorer la mémoire des
Anciens Combattants et Résistants Français d'origine arménienne des deux dernières guerres mondiales. Suivirent
ensuite les dépôts de gerbes. Après que les enfants des
écoles arméniennes de Nice eurent remis chacun une fleur
au pied du Monument, c'est M. Charles Kechkékian et Mlle
Téni Ajderhanyan qui déposèrent la gerbe du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d'Azur, suivie par celles
des Anciens Combattants et Résistants par MM Gudénian
et Tchilinguirian, du Conseil Régional PACA par M.
Patrick Allemand, représentant le Président de cette même
institution, du Conseil Général des Alpes-Maritimes par
son Président M. Christian Estrosi qui est également
Député des Alpes-Maritimes, de la municipalité par la première adjointe Mme Julianna Chichmanian-Delpy et enfin,
par celle du Préfet des Alpes-Maritimes représenté par le
Sous-Préfet M. Jérôme Marchand-Arvier.
notre communauté avaient tenu un stand d'information et
distribué des tracts sur l'avenue Jean Médecin, face à l'église Notre-Dame. En ce samedi 24, le rassemblement avait
été prévu à 9h00 devant l'hôtel Méridien sur la Promenade
des Anglais. Après une distribution d'œillets rouges, le
cortège s'ébranla vers 9h40 pour une marche du Souvenir
jusqu'au Monument aux Morts en présence de nombreuses
personnalités politiques et religieuses.
L'absence du service du Protocole
de la Mairie de Nice
Photos : Parev
Arrivés vers 10h30 devant le Monument, les participants se
regroupèrent pour la cérémonie. C'est M. Gaspard Kayadjanian, Président du Conseil Communautaire Arménien,
qui prit la parole en l'absence du service protocolaire de la
Mairie de Nice, pour annoncer le début de cette commémoration. Il invita alors M. Saro Séropyan qui prononça un
discours de circonstance. En cette période précédant les
élections européennes, l'accent était mis sur la question de
l'admission de la Turquie dans l'Union. Après avoir évoqué
Une prière pour les martyrs
Vint alors le moment de la prière de Requiem, prononcée
par Mgr Narek Chakarian assisté du Père Vatché Ayrapetyan, curé de l'église arménienne de Nice, et du Père Antonin Blanchi, représentant le Conseil oecuménique des
églises soeur de Nice. La cérémonie se termina, à l'invitation
du Président du Conseil Communautaire, par une Marseillaise chantée a cappella par l'assistance. Pour finir,
chaque participant muni de son oeillet rouge, alla le déposer
symboliquement au pied du Monument avant d'être invité à
assister vers 11h30, à une prière dédiée à nos martyrs en l'église arménienne de Nice située boulevard de la Madeleine.
A l'issue de celle-ci, une collation préparée par l'Union des
Dames Arméniennes de Nice leur a été servi. Au premier plan, élus et autres personnalités font face au
Monument aux Morts
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Les enfants des écoles arméniennes de Nice déposant
un œillet au pied du Monument aux Morts
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Etaient présents à la cérémonie, outre les personnalités précédemment citées : M. Kirkor Pirlian, ancien combattant (2e DB),
Mme Muriel Marland-Militello, Député des Alpes-Maritimes,
M. André Bonny, député suppléant, MM Lucien Samak et Roger
Teboul représentant la communauté Israélite.
MEMOIRE
LE 24 AVR IL A C A N N E S
LUS de 150 personnes avaient tenu à commémorer le
génocide de 1915 devant la stèle du souvenir de nos
martyrs, au square de Verdun sur la Croisette à
Cannes. Après que les responsables du comité d’organisation de la Commémoration eurent distribué à chacun un
œillet rouge, la cérémonie débuta à 15h30 en présence du
Député-maire de Cannes, M. Bernard Brochand, et de nombreux élus locaux et départementaux. C’est Mme Elise Oua-
P
gine arménienne morts lors des deux dernières grandes
guerres. Ce fut ensuite au Député Maire de Cannes de
prendre la parole en citant les premiers mots de la chanson
d’Aznavour : " Ils sont tombés ". Il fit part de sa sympathie à
tous ces concitoyens d’origine arménienne en soulignant que
le devoir de mémoire était important non seulement pour
l’Histoire, mais devait servir d’enseignement pour les nouvelles générations.
Photo : V. E.
Vint alors le moment du dépôt de gerbes. La
première fut déposée par M. Aprahamian de
l’association Hay Djampa, suivi de celle de
l’Union des Arméniens de Cannes par Mme
France Ghougassian, vice-présidente de
l’Union des Arméniens de Cannes et de M.
Albert Babikian ; celle des Anciens Combattants et Résistants Français d'origine arménienne par MM. Paul Haronian, Albert Juenbekdjian et Madame Christiane MargossianGervais. Enfin, ce fut au tour de M. le Maire
de Cannes et de Mme Azémar-Morandini,
adjointe, de déposer la gerbe de la municipalité. Une prière pour nos martyrs fut prononcée par le Père Vatché Ayrapetyan, curé
de l’Eglise arménienne de Nice et de ses environs. Après que M. le Maire de Cannes eut
salué les nombreux porte-drapeaux représentants les associations d’Anciens Combattants
et Résistants qui avaient combattu à leur
côtés, c’est au son de la Marseillaise que cette
cérémonie du Souvenir prenait fin. La municipalité invitait enfin tous les participants à
C'est devant la stèle dédiée aux victimes du génocide des Arméniens
boire le verre de l’amitié dans les salons de
que s'est déroulée la commémoration cannoise
l’Hôtel de Ville. Auparavant, les personnes
nian, secrétaire du Comité qui fit l’introduction en remer- présentes avaient été priées de déposer leur œillet sur la
ciant tous les représentants des autorités civiles, militaires et Stèle. La Cérémonie avait été parfaitement organisée et la
religieuses d’avoir bien voulu honorer de leur présence cette présence de plus en plus nombreuse à cette commémoracérémonie du Souvenir. Elle devait passer la parole ensuite tion, récompense de leurs efforts tous les responsables de
au président du Conseil Communautaire Arménien de la l’Union des Arméniens de Cannes et du Conseil CommuCôte d’Azur et de l’Union des Arméniens de Cannes, M. nautaire Arménien de la Côte d’Azur. Gaspard Kayadjanian, qui prononça le discours commémoratif. Il ne manqua pas de souligner au cours de son allocu- Etaient présents à cette cérémonie les personnalités suivantes :
tion, le danger que représenterait l’entrée de la Turquie dans
l’Union Européenne, sans avoir au préalable reconnu le Outre le Maire de Cannes et ses adjoints, M. André Aschieri,
génocide des Arméniens. Il indiqua que tous les citoyens Maire de Mouans-Sartoux, M. Alléna, adjoint, représentant la
du Cannet, Mme Jacqueline Héricord, conseillèFrançais d’origine arménienne seront très vigilants quant à députée-maire
re générale, Pierre Bernasconi, conseiller régional, Mme
la position des partis politiques vis à vis de la future adhésion Semerdjian représentant le Maire de Mandelieu, M. Prosper
de ce pays dans l’Union européenne. Enfin, il rendit hom- Hayoun et le Dr Kamoun qui représentaient la Communauté
mage à nos anciens combattants et résistants Français d’ori- Israélite de Cannes, etc.
N O T E A L’ AT T E N T I O N D E S L E C T E U R S
P
AREV est votre média communautaire. A ce titre, il ne peut vivre que sur les bases d’une interactivité avec ses
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rédigés en Français comme en Arménien n’a qu’un seul but, celui de faire, pour vous, un magazine avec la meilleure qualité possible.
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MEMOIRE
IL ETAIT UNE FOIS LA LIBERATION DE PARIS
marge du 60e anniversaire de la Libération de Paris,
il nous a jugé bon de relater dans ces colonnes des
faits historiques qui ont eu lieu, lors de la première
incursion d’une colonne blindée de la France libre à Paris
car deux acteurs d’origine arménienne ayant des attaches
dans notre région y ont pris part sans se connaître.
Revoyons un peu les faits. Nous sommes le 24 août 1944.
Depuis quelque temps, Paris s’est insurgée à l’instigation de
la Résistance localement dirigée par le colonel Rol Tanguy.
Les résistants se battent à visage découvert dans les rues de
Paris. Les armées alliées stationnent non loin d’ici, mais l’attaque décisive pour la libération de la capitale n’est pas
encore à l’ordre du jour. Mais, laissons au capitaine Dronne
le soin d’en parler dans son " Carnet de route d’un croisé de la
France libre " dont nous livrons quelques extraits.
E
N
Le premier Français dont la photo est
apparue dans le premier journal de Paris
libérée n'est autre que Kirkor Pirlian !
J’ai sous la main les deux tiers de la " Nueve " : les 2e et 3e
sections du sous-lieutenant Elias et de l’adjudant-chef
Campos, le half-track de commandement et le half-track de
dépannage. (…)
J’annexe immédiatement ce qui est à portée ; une section de
chars moyens Sherman et une section du génie sur halftracks. (…)
La petite colonne démarre à 20h…
Après Fresnes, nous nous faufilons à travers l’Hay les Roses,
Cachan, Arcueil, Kremlin Bicêtre, par de petites rues, là où
nous sentons et on nous dit que la voie est libre. Dans le jour
qui décline, sur tout le parcours, la population nous fait une
ovation extraordinaire…
20 h 45 : nous arrivons à la porte d’Italie. Ma jeep bondit en
tête…
Et, subitement la nouvelle vole dans des cris immenses :
" les Français, ce sont les Français ! " C’est le délire…
Nous sommes entourés, pressés, submergés par une mer
humaine…
Notre mission est de filer le plus vite possible au cœur de
Paris. Notre modeste colonne ne pèse pas lourd sur le plan
militaire. Mais elle pèse bien lourd sur le plan moral ; il
s’agit de pénétrer jusqu’au centre, de prendre contact avec
l’état-major de Paris insurgé…
Où aller ? Tout de suite, je choisis l’objectif : ce sera l’Hôtel
de Ville, parce que, depuis un lointain passé, l’Hôtel de Ville
est le symbole des libertés parisiennes, le cœur palpitant de
toutes les insurrections.
" Taisez-vous, je le sais, j’en viens "
" ... Je tombe pile sur le général Leclerc. Il est arrêté sur le
bord du trottoir seul, appuyé sur sa canne. Il est manifestement impatient et mécontent.
- Dronne, qu’est ce que vous f…tez là ? me lança-t-il.
- Mon général, j’exécute les ordres que j’ai reçu : me rabattre
sur l’axe, au point où nous sommes (…)
- Il ne faut jamais exécuter les ordres idiots.
La phrase était dite d’un ton incisif. Quelques secondes
après, le général me saisit par le bras : " Dronne , filez droit
sur Paris, entrez dans Paris. " Il pointe sa canne dans la
direction de la capitale.
- Tout de suite, mon général, répondis-je. Mais je n’ai que
deux sections d’infanterie ; il me faudrait d’autres moyens.
- Prenez ce que vous trouverez ; Faites vite.
- Si je comprends bien, mon général, j’évite les résistances,
je ne m’occupe pas de ce que je laisse derrière moi.
- C’est cela, droit sur Paris, confirme le général, dont le visage s’éclaire. passez où vous voudrez. Il faut entrer. Vous leur
direz que la division toute entière sera demain dans Paris.
Inutile de faire préciser l’objectif. L’objectif n’est pas militaire. Dans l’esprit du général, c’est clair, c’est évident, l’objectif est psychologique ! Il s’agit de remonter le moral de la
résistance et de la population soulevée ; elles attendent
impatiemment l’entrée des troupes alliées ; chaque heure
qui passe attise leur inquiétude, leur angoisse ; si nous tardions, elles risqueraient des représailles terribles. Il s’agit de
leur donner courage par une présence fut-elle symbolique.
Il s’agit de leur montrer, de leur prouver que la division arrive, qu’elle sera demain dans Paris. Il est exactement 19 h 30.
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Par où aller ?… J’inter roge le s ge n s
autour de moi.Un
homme se présente.
Il tient à la main
une étrange petite
motocyclette ; on
jurerait qu’elle est
sor ti e t o u t d r o it
d’un dessin de
Dubout. Il se propose de nous guider.
Je lui demande :
" Vous pouvez nous
guider sans encombre jusqu’à l’hôtel
de Ville ? " Il répond
affirmativement.
Autour de nous, des
hommes, certains
avec des brassards
F.F.I., contestent,
crient que ce n’est
Dikran Lorénian, un dévouement
pas vrai. D’une voix
exemplaire au service de la France
puissante,
qui
et de la Liberté
domine le tumulte,
il lance : " Taisez-vous, je le sais, j’en viens ".
Je lui fais signe. Il saute sur sa motocyclette et démarre.
Nous le suivons. L’Alsacienne est toujours sur le capot de la
jeep. Notre guide est Arménien. Il s’appelle Lorénian
Dikran. Décidément, c’est la journée des Arméniens. Le
nouvel engagé tué ce matin, Hernozian, était Arménien. Pirlian Kirkor, mon ordonnance et garde du corps, est lui aussi
Arménien.
La petite colonne s’engage dans l’avenue d’Italie, bifurque
par la rue de la Vistule, se lance dans l’avenue Baudricourt,
tourne dans la rue Nationale, continue par la rue Esquirol
et rejoint le boulevard de l’Hôpital. Pour la plupart, les rues
sont vides. Là où il y a des gens, ils détalent à toute vitesse
quand ils nous entendent arriver : ils nous prennent pour
des Allemands. Parfois , ils entendent le guide qui nous
précède crier : " Les Français, ce sont les Français. " Alors
ils se précipitent et hurlent de joie. J’ai à peine le temps de
les entrevoir : la jeep suit le motocycliste et précède un char
et un half-track. Je ne vois que le guide et le trou de la rue,
je n’entends que les bruits des moteurs. Nous filons à toute
vitesse. Avons-nous essuyé des coups de feu ? Je n’en sais
rien. S’il y en a eu, nous ne les avons pas entendus.
Nous franchissons la Seine au pont d’Austerlitz et glissons
le long des quais de la rive droite : quai de la Rapée, quai
Henri IV, quai des Célestins, quai de l’Hôtel de Ville.
Nous nous arrêtons devant l’Hôtel de Ville. Je regarde la
grande horloge : il est exactement 21h22. Il fait encore jour,
la nuit commence juste à tomber. Car Paris vit à l’heure allemande.
L’Alsacienne en costume régional descend posément du
capot de la jeep. Elle reste un moment debout au milieu de
la place, comme un symbole.
J’apprendrai plus tard qu’elle est une Strasbourgeoise
authentique et qu’elle s’appelle Jeanne Borchert.
Toutes les cloches des églises de Paris se sont mises à sonner. Le gros bourdon de Notre-Dame est entré le dernier
dans la danse… Soudain une longue rafale… L’ennemi est
toujours là. Plus pour longtemps. "
Qui était Dikran Lorénian ?
Né le 13 janvier 1908 à Istanbul (Turquie), il arrive à Marseille en décembre 1922 avec ses parents, ses deux frères
Vahé et Onnig et ses deux sœurs Régine, Serpouhie, et
Eugénie Chakée. La famille s’installe provisoirement à Paris
d’abord et à Sevran ensuite. Sa famille quittera plus tard la
région parisienne et s’installera à Draguignan. En 1930 il se
marie et s’établira comme crémier-fromager à Villejuif. Il
fera son service militaire au 401e DCA et sera rappelé en
septembre 1939. Le 3 octobre 1940 il est démobilisé.
Proposé pour l’ordre de la Légion d’honneur des années
après, pour " ses paroles de persuasion, son à-propos et sa
témérité. Enfourchant une motocyclette et précédant crânement la colonne commandée par le capitaine Dronne, il
guida ce dernier de la Porte d'Italie à la Place de l’Hôtel de
Ville, en contournant les chicanes et les résistances allemandes. Ainsi grâce à cet acte de courage, toutes pertes
d’hommes et de matériels ont été évitées. "
L’agent occasionnel qu’il fut, rejoignait les centaines de
résistants d’origine arménienne qui avaient rejoint les
Forces Françaises
Libres. Comme Kirkor Pirlian 1 qui se
trouvait au même
moment lors de cette
première incursion de
la libération de Paris
aux côtés du capitaine
Dronne.
Revoyons ses états de
service : engagé volontaire dans la légion
étrangére pour combattre l’ennemi en
1942. Il fait la campagne de Tunisie, est
blessé et évacué sur
Oran. Sitôt remis de
ses blessures, il rejoint
les Cor ps-Francs
d’Afr ique sous les
ord res d u col on el
Pitch ; il part ensuite
au Maroc où il participe à la formation le
la 2e Division Blindée
du général Leclerc.
Puis il passe en AngleKirkor Pirlian a été décoré par
ter re, débarque en
Jacques Chirac qui était alors
Normandie le 1er août
Maire de la ville de Paris
1944 et participe au
combat pour la libération d’Alençon. Puis c’est la ruée sur
Paris avec la colonne du capitaine Dronne le 24 août un
jour avant l’arrivée de la 2e D.B. et les forces alliées. Il participe ensuite à la libération de Strasbourg et plus tard à la
prise de Bertchesgarten, le nid d’aigle de Hitler.
En septembre 1945, il est démobilisé avec le sentiment du
devoir accompli. Il est titulaire de nombreuses décorations, et a été fait il y a maintenant cinq ans, Chevalier de
la Légion d’Honneur. Il habite toujours à Nice, où il ne
manque aucune des manifestations patriotiques, il est
porte-drapeau des anciens de la 2e D.B., et n’oublie jamais
d’apporter son drapeau lors de la commémoration du
génocide des Arméniens le 24 avril. Ainsi, deux Arméniens
se sont croisés au même endroit, dans des positions différentes sans se connaître, et participèrent à la libération de
Paris.
Décoré de la Médaille de la ville de Paris le 30 janvier
1981, Dikran Lorénian pose aux côtés de sa fille et de
Jacques Toubon
Le 30 janvier 1981, il reçoit la Médaille de la Ville de Paris
(échelon vermeil) décerné par Jacques Chirac puis, le
31décembre 1982, la Médaille Commémorative France de
la guerre 1939-45 (barrette France).
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M. Dikran Lorenian est décédé depuis 1998. Il était le frère
aîné de Vahé Lorénian récemment décédé, et de Régine
Djévisian, bien connue dans la communauté arménienne de
la Côte d’Azur, décédée elle aussi en avril 2000. De toute la
fratrie de Dikran, il ne reste que Eugénie de Baudus, née
Lorénian, résidant à Cannes. Gaspard KAYADJANIAN
1
Kirkor Pirlian auquel nous avions consacré une page spéciale dans
notre premier numéro.
MEMOIRE
ALBERT JUENBEKDJIAN, dit Guebekdjian ,
UN HEROS SI TRANQUILLE…
avons rencontré M. Albert Juenbekdjian,
ancien combattant d’origine arménienne originaire
de Bordeaux, nouvellement retiré à Cannes la Bocca
avec son épouse ; il y coule une retraite paisible et bien
méritée, après une vie assez singulière et très mouvementée.
Il nous a semblé utile de raconter un peu toutes ses activités,
qu’elles soient sportives, militaires ou musicales…
N
OUS
Il naît à Lyon, le 2 février 1926, de parents originaires de
Eskisehir en Turquie, rescapés du génocide de 1915. Ces
derniers arrivent en France en 1923, et s’établissent à Lyon
puis à Bordeaux. La carrière sportive le tente. En 1939, il
s’inscrit aux Girondins de Bordeaux dans la discipline de
Lutte Gréco-Romaine et des Poids et Haltères. A partir de
là, son destin va le porter vers d’autres préoccupations. En
1939, la guerre est déclarée, son père est appelé sous les drapeaux, il sera démobilisé en 1940. En 1942, Albert s’engage
volontairement dans le corps des sapeurs-pompiers du Port
autonome de Bordeaux et mène parallèlement deux activités, l’une sportive et une autre beaucoup plus périlleuse
puisqu’il rejoint la résistance. Il n’a que 16 ans et demi et
participe, sous les ordres de M. Raymond Brard (colonel
Raymond dans la Résistance) au sabotage des bateaux allemands ancrés dans le port. De 1942 au 28 août 1944, jour
de la libération de Bordeaux, il participe à toutes sortes
d’actions plus périlleuses les unes que les autres.
Son courage et son activité dans la Résistance, lui ont valu
toutes sortes de décorations et de distinctions aussi bien
anglaises que françaises. Nous n’allons pas énumérer ici
toutes les citations qu’il a collectionnées, mais seulement
une assez significative de son dévouement. En 1944 les Allemands bombardent les bâtiments alliés qui s’approchent de
Bordeaux. Il participe alors sous le feu de l’ennemi, à porter
secours aux marins et soldats blessés. Citation de Jean
Pouzoulet : " M. Juenbekdjian (alias Popeye) sous les
bombardements allemands porte secours aux
marins et personnes blessées dans les bâtiments de la
Marine en train de brûler sous les feux de l’ennemi. Il
a montré beaucoup de discipline, de courage, de
dévouement au péril de sa vie. "
En 1946 il épousa une demoiselle Papazian qui lui donna
trois enfants : deux garçons et une fille. Plus tard, en 1957,
il retourna à Lyon où il s’occupa d’une affaire de transport,
avant de s’installer à Golfe-Juan en 1968 où il ouvrit un
garage de réparation et de carrosserie automobiles. Il arrêta
ses activités professionnelles en 1983, date à laquelle il se
retira à Saint Vallier, au dessus de Grasse, qu’il quitta en l’an
2000 pour habiter définitivement à Cannes.
Voyons maintenant ses prouesses sportives. Il remporta 18
championnats régionaux de lutte gréco-romaine de 1942 à
1952, devint recordman des Poids et Haltères en 1944 mais
également champion de France militaire de lutte au Fort
Carré à Antibes en 1947. Triple champion de France de
lutte, (Paris en 1950, Lille en 1951 et Clermont-Ferrand en
1952) il a également été trois fois champion d’Europe
(Pologne en 1950, Belgique en 1951 et Londres en 1952).
Titulaire du diplôme national de Moniteur (2e degré) depuis
1948, il a créé avec d'autres passionnés, puis entraîné, plusieurs clubs de lutte d’abord dans la région bordelaise puis
dans notre région, quand ses activités professionnelles l’ont
amené à Golfe-Juan en 1968 (section de lutte omnisports de
Golfe-Juan de 1970 à 1977, puis Club de Lutte d’Antibes
après 1977).
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Il inocula à ses deux fils Daniel et Christian, le goût du sport
en général et de la Lutte en particulier. Ces derniers participèrent à de nombreuses compétitions dans la région et
furent aussi sélectionnés pour les championnats de France.
Autres cordes à son arc, c’est un joueur de clairon et de cor
de chasse hors pair, qui ne manquait pas d’animer, que ce
soit à Antibes ou à Saint Vallier, les manifestations patriotiques.
Voyons maintenant quelques uns de ses titres et décorations :
- Chevalier de l’Ordre National du Mérite ;
- Croix de Combattant Volontaire de la Résistance ;
- Diplôme et médaille de Grande Bretagne, " citation of
merit " pour services rendus aux Alliés à Bordeaux ;
- Médaille de la Résistance Polonaise à Bordeaux ;
- Médaille de vermeil de l’Association Nationale FrancoBritannique etc.
Le 12 décembre 2002 à Bordeaux, Albert Juenbekdjian
assiste depuis la tribune officielle, à l'inauguration de la
stèle du souvenir
Il est actuellement vice-président des Anciens combattants
et Résistants Français d’origine arménienne de Cannes et
de ses environs, Membre actif de l’Association nationale des
Combattants volontaires de la Résistance, Membre du
Conseil d’administration de l’Association des Combattants
de Saint Vallier de Thiais et du canton, président honoraire
du Comité du Souvenir Français de Saint Vallier de Thiais
etc. Depuis son installation à Cannes il ne manque aucune
des manifestations patriotiques de son pays pour lequel il a
tant donné et n’oublie pas ses origines arméniennes. Avec
son président M. Haronian, il a participé dernièrement à la
commémoration du 24 Avril à Cannes. Auparavant, avec
son président et Guy Wahé, il a participé à Antibes le 22
février dernier, au 60e anniversaire de la disparition des
Martyrs du Groupe Manouchian.
M. Juenbekdjian, la communauté arménienne de Cannes
est très heureuse et très honorée de vous compter parmi elle.
Tous nos vœux de bonheur et de santé vous accompagnent,
à vous, votre épouse, sans oublier vos enfants et petits
G.K.
enfants. HISTOIRE
L E M O U VEMENT NAT IO N A L AR ME N IE N ( 4 e par t ie)
l'évacuation totale des provinces limitrophes de la frontière
du Caucase, dès le début d'août
1915, le gouvernement des Jeunes Turcs
donne le signal d'étendre les mesures
d'exil aux Arméniens de l'Anatolie centrale et même à ceux des districts de la
mer de Marmara. Naturellement la
déportation des Arméniens de Bursa, de
Biledjik ou d'Ankara ne répond à aucune nécessité militaire et s'explique en
partie par la soif de pillage. Durant les
mois de septembre et d'octobre 1915, les
Arméniens de Thrace subissent le même
sort. Ainsi, à l'exception de Constantmople et de Smyme et Kutahia, en tout
lieu les Arméniens sont forcés de quitter
leurs foyers ou sont massacrés sur place.
A
PRÈS
La situation empire jour après jour, mais
B og h os Nu bar pacha , en to u ré d e
quelques collaborateurs dont le poète
Archag Tchobanian et Hovhannès Khan
Masséhian, l'ancien ambassadeur de
Perse à Berlin, garde l'espoir de rebâtir
l'avenir politique de l'Ar ménie à la
conférence de la paix. Ses entrevues avec
les hommes politiques alliés semblent
devoir porter des fruits. Tous les cabinets français qui se succèdent pendant la
guerre envisagent favorablement la création d'un Etat arménien ; seule la forme
à lui donner reste imprécise. Et pourtant, des négociations pied à pied entre
les Alliés ont déjà donné naissance, au
début mai 1916, à l'accord Sykes-Picot
sur le partage de la Turquie d'Asie. A la
Grande-Bretagne reviendrait la Mésopotamie jusqu'au sud de Mossoul, tandis
que la France prendrait sous sa protection le Liban, la Syrie (Cilicie incluse) et
une par tie du Kurdistan ottoman.
Quant à la Russie, en occupant le nordest de l'Asie Mineure, de Sinope jusqu'au Kurdistan en passant par Sivas elle
deviendrait voisine des possessions
françaises.
En été 1916, les troupes russes s'enfoncent en Anatolie et atteignent Erzindjan,
s'emparant de la presque totalité du terr itoire ar ménien, de Trébizonde à
Erzindjan et de là jusqu'à Van. Mais, sur
cette vaste étendue il ne reste plus que
quelques milliers d'Arméniens dissémines par-ci, par-là. Sera-t-il possible
dans ces conditions précaires de reconstituer la nation en Arménie turque par le
retour des survivants ? Les Arméniens
du Caucase y croient et, rassemblés
autour du Bureau national arménien de
Tiflis, contribuent à la libération de
l'Arménie turque. Le président de la
Délégation nationale ar ménienne,
Boghos Nubar pacha, se méfiant des
Russes, espère plutôt, grâce à la générosité du gouvernement français et l'aide
de la Grande-Bretagne, récupérer la
Cilicie et y rassembler les rescapés des
Parev - 2e trimestre 2004
massacres. Après quelques allées et
venues entre Paris et Londres, Boghos
pacha obtient la promesse de GeorgesPi co t, a u no m du go uve r ne me nt
français, en présence de sir Mark Sykes,
l'officier britannique chargé des négociations auprès des Alliés, que la Cilicie
sera cédée aux Arméniens, à condition
que ces derniers participent effectivement à sa conquête.
sont autorisées à rentrer dans leur pays
natal, alors que le gouvernement précédent, prévoyant de russifier la région
occupée, s'y était opposé. Le gouvernement menchevik tombe en octobre 1917
et le pouvoir passe aux bolcheviks. Un
décret prononce alors que les minorités
nationales, qui le souhaitent, peuvent
reprendre en main le destin de leur
peuple. Le Bureau national arménien de
Tiflis pousse la Délégation nationale
arménienne de Paris à proclamer l'autonomie de l'Arménie turque.
Boghos Nubar pacha juge cet acte inopportun. Comment cette Arménie autonome pourrait-elle résister à une révolte
des musulmans ? Aura-t-elle suffisamment de moyens pour se défendre seule
? L'initiative comporte plus d'inconvénients que d'avantages, ne servira qu'à
accroître l'irritation des musulmans et à
provoquer de nouveaux massacres.
Consultés, Clemenceau et le Quai d'Orsay approuvent sans réserve la prudence
de Boghos Nubar pacha. C'est donc un
refus qu'oppose aux Arméniens du Caucase la Délégation nationale arménienne . Le so r t du pe uple ar ménien,
explique-t-elle, doit plutôt être lié à celui
des autres peuples du Caucase, les
Géorgiens et les Azerbaïdjanais.
Volontaires Arméniens
de la Legion D'Orient
Photo : Arsen Shahnazarian
Copyright 2000 HyeEtch
Sur la foi de ce succès, Boghos Nubar
pacha donne le feu vert à la formation de
la Légion d'Orient. Les premiers à
répondre à l'appel seront les rescapés du
mont Moïse. Les effectifs de la Légion
d'Orient augmentent rapidement grâce
à l'arrivée de volontaires des quatre coins
du monde. La Délégation nationale
arménienne envoie même aux ÉtatsUnis des émissaires qui développent une
propagande intense, quoique discrète
jusqu'à l'entrée en guerre des ÉtatsUnis. Plus de 1 500 Américains d'origine arménienne s'enrôleront dans la
Légion d'Orient. Au printemps de 1917,
de grands changements surviennent
dans le camp allié. Les échecs militaires
consécutifs sur le front de l'Est et de
g raves pro blè me s é c o no mique s
secouent l'Empire des Romanoff et le
tsar Nicolas II est contraint d'abdiquer.
Le chef du gouvernement provisoire,
Kerensky, semble plus favorable aux
aspirations des Arméniens. Des familles
arméniennes, qui avaient pu échapper
aux massacres en fuyant au Caucase,
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Boghos Nubar pacha a toutes ses raisons, en efîet, pour agir en accord avec
les puissances alliées. L'Arménie, il en
est convaincu, ne trouvera son salut que
par la victoire des Alliés et des principes
de justice qui les guident. A l'été de
1917, il écrit à Balfour, secrétaire d'État
au Foreign Office, qui vient d'intervenir
à la Chambre des Communes :
" ...Permettez-moi de saisir cette occasion
pour présenter à Votre Excellence, au nom de
la Délégation nationale et de tous les Arméniens, l'expression de notre plus profonde
gratitude pour les déclarations qui ont été
faites au Parlement britannique, au nom du
gouvernement de Sa Majesté, au sujet de la
délivrance des Arméniens et de l'impossibilité de les laisser, après cette guerre, sous la
domination turque ".
Quelques mois après, le 6 novembre
1917, à la même tribune, Balfour promet officiellement la délivrance de
l'Arménie du joug turc. Lloyd George
confirme, le 20 décembre 1917, que
l'Arménie ne sera jamais replacée sous la
domination néfaste des Turcs. La France n'est pas en reste et Pichon, à son
tour, devant la Chambre des Députés,
tient le même langage que ses collègues
britanniques à l'égard des aspirations
nationales arméniennes. Arthur BEYLERIAN
Docteur en Histoire
UNION GENERALE ARMENIENNE DE BIENFAISANCE
SHAMIRAM SEVAG : UNE JEUNE AMBASSADRICE DE 90 ANS
RÈS nombreux furent les amis qui ont tenu, dans la
soirée du dimanche 11 juillet, à rendre hommage à Shamiram Sevag à l’occasion de son 90e anniversaire organisé pour la circonstance par l’UGAB Nice-Côte d’Azur. Dans
une ambiance pour le moins torride en ce moins de juillet, la
soirée anniversaire de Shamiram Sevag fut pleine de surprises.
Placé sous le signe du souvenir de son père Roupen Sevag, cet
anniversaire offrait tout d’abord de voir de nombreuses photos
de famille et de souvenirs retraçant la vie du poète, de son
épouse, Jani Apell, et de sa fille Shamiram dont l’allure altière
et la verdeur ne cesse d’étonner ceux qui la rencontrent pour la
première fois comme ceux qui la côtoient régulièrement. Mesdames Nadia Tekeyan et Anahid Ohanian ont eu l’amabilité de
déclamer respectivement en arménien et en français, des poésies de Roupen Sevag. Le président de l’UGAB Nice-Côte
d’Azur, Alain Kebabdjian, a ensuite remonté le cours de la vie
de la famille Cilinguirian, de Silivri à Lausanne, de Constantinople
où elle est née le 10 juillet 1914) à Paris, de Nice où Shamiram
vit depuis 1945 à Erévan où elle se rend régulièrement pour
soutenir l’école qui porte le nom de son père et qui sera bientôt
dotée d’une bibliothèque au nom de Shamiram. C’est avec une
pensée particulière pour Komitas qui fut présent au baptême
de Shamiram en 1915, une pensée aussi pour Levon, le frère
aîné de 92 ans qui vit à Lyon, une pensée également pour Joseph Folco, l’homme que Shamiram a épousé en 1960 et aimé
pendant plus de quarante ans, une pensée enfin pour son cou-
T
de g. à dr. : André Bonny, Rudy Salles, Alexis Govciyan
et Shamiram Sevag
Photos : PAREV
Rudy Salles lui remet une médaille d’or de l’Assemblée nationale
Alexis Govciyan la nomme membre d’honneur d’Europe de la Mémoire
et Ambassadr ice itinérante de la Mémoire
Shamiram Sevag présente à ses amis la médaille d'or
de l'Assemblée Nationale que lui a remise Rudy Salles
sin Hovannes Cilinguirian qui entretient le souvenir de son
oncle et lui a consacré un musée à Cagnes-sur-Mer. Le président de l’UGAB a évoqué la vie du poète et de sa fille, lisant
notamment un extrait de la dernière soirée d’intellectuels chez
les Sevag à Constantinople en avril 1915 rapporté par l’écrivain
Hagop Ochagan (cf Parev n°20), lisant également la très émouvante Lettre à mon père que Shamiram a écrite quelques
années auparavant. Quant aux surprises, elles furent étonnantes ! Outre, le billet d’avion pour Erévan offert par les amis
de Shamiram, c’est Alexis Govciyan qui a annoncé les premières surprises de la soirée en transmettant à Shamiram les
chaleureuses félicitations de Son Excellence Edward Nalbandian, Ambassadeur d’Arménie en France, puis en nommant
Shamiram d’une part membre d’honneur de son association
Europe de la Mémoire et d’autre part en la désignant Ambassadrice itinérante de la Mémoire précisant qu’à cet égard elle
aura un rôle important à tenir dans la perspective des célébrations du 90e anniversaire du génocide des Arméniens (24 avril
2005) et de l’année 2006 qui sera celle de l’Arménie en France. La dernière surprise, et non la moindre, fut apportée par le
député Rudy Salles qui a tenu à honorer Shamiram Sevag, en
lui remettant une médaille d’or de l’Assemblée Nationale dont
il est le Vice-Président, avant d'évoquer avec émotion et chaleur, son admiration. La soirée fut ensuite arrosée de champagne et notre jeune ambassadrice souffla ses 90 bougies. Une
fois encore bon anniversaire à toi, Shamiram ! Photo :
Hagop Hagopian
SOIREE CAFE-CONCERT AVEC PUZANT FINDIKIAN
ROIS ans après son dernier passage à l'UGAB Nice-Côte d'Azur (10
mars 2001, voir PAREV n°10), notre ami Puzant Findikian nous a fait
l'honneur et le plaisir, de chanter une fois encore son répertoire de
musique populaire et de poésies arméniennes. Le vendredi 14 mai 2004, c'est
dans une atmosphère intimiste et conviviale, au local de l'UGAB, qu'une vingtaine de personnes ont vibré à l'écoute notamment de poèmes de Sévag, Zarifian, Tcharents ou Gaboudikian mis en musique par le chanteur qui a également entonné les classiques du répertoire arménien : Nubar, Erévan Erébouni,
etc.
T
Puzant Findikian (et sa guitare) qui, une semaine auparavant, a également
chanté pour la première fois à Londres dans un restaurant arménien, se produisit quelques jours plus tard à Mougins, à l'initiative de l'Union des Arméniens de Cannes dans une ambiance tout aussi chaleureuse. Puzant Findikian aux côtés de son épouse, sa plus fidèle admiratrice
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LA VIE DES ASSOCIATIONS
DEJEUNER PRINTANIER REUSSI A CANNES
RÈS d’une centaine de personnes
avaient tenu à par ticiper à ce
Déjeuner Printanier, le 4e du nom,
organisé par l’Union des Arméniens de
Cannes et de ses environs. C’est le Restaurant Le Succès à Cannes qui avait servi
de cadre, comme l’année passée, à cette
manifestation conviviale et sympathique.
Après l’apéritif servi sur la terrasse, où
raki et soudjouks furent servis et appréciés à leur juste valeur, les convives furent
invités à passer à table où un excellent
repas leur fut proposé. Auparavant, c’est
le président, M. Kayadjanian, qui souhaita la bienvenue à tous les membres et
amis, souvent venus de loin, pour participer à ce déjeuner placé sous le signe de
l’amitié et de la générosité. En effet,
comme chaque année, le bénéfice est
remis à une œuvre humanitaire. Le choix
s'est porté cette fois, sur l'association
Femme Courage Solidarité, présidée par
Mme Kébabdjian, qui œuvre à aider les
familles victimes de la guerre au Karabagh. C’est Mme Ounanian, secrétaire
de l’association qui prononça, à son tour,
P
les paroles de bienvenue dans la langue
de nos parents. Puis c’est Melle Sedef,
responsable de l’association Terre et Culture, et déléguée de Femmes Courage
Solidarité, qui prit la parole pour souligner le travail effectué au Karabagh et
l’aide apportée aux familles endeuillées,
afin que celles-ci puissent vivre et rester
sur leurs terres ancestrales.
Dès le plat de résistance servi, Marten
Yorgantz investit la piste et suscita cette
ambiance arménienne dont il a le secret.
Dès lors, jeunes et moins jeunes ne
purent résister à l'appel du kotchari, et
s’élancèrent sur la piste. Après que le président eut annoncé sous les applaudissements, que l’Union des Arméniens de
Cannes offrait un chèque de 500 euros à
Femmes Courage Solidar ité, d’autres
convives firent eux-aussi, des promesses
de dons. Avant de se séparer, toutes les
dames se virent offrir le muguet portebonheur. Tous les convives se déclarèrent
enchantés d’avoir passé cet après-midi de
pr intemps dans la joie et la bonne
Les convives ont aussi eu l'occasion
de profiter du plein air
humeur, et se séparèrent non sans avoir
promis auparavant de revenir et de se
revoir " embayman ", le printemps prochain. Mission réussie pour l’Union des
Arméniens de Cannes. A noter, qu’une fois encore, la maison Barbarac de Saint-Tropez, avait offert gracieusement les glaces.
L’UNION DES ARMENIENS DE CANNES ET DE SES ENVIRONS vous invite à son
GALA ANNUEL DE BIENFAISANCE AU PALM BEACH CASINO DE CANNES
DIMANCHE 8 AOUT 2004 A 20H30 Animé par MARTEN YORGANTZ et son orchestre
Le bénéfice de cette soirée sera attribué au Fonds Arménien de France et à nos œuvres sociales et humanitaires
Renseignements et réservations :
Gaspard Kayadjanian : 04 93 45 37 03 - Serge Nigoghossian : 04 93 61 14 29 - Irène Halladjian : 04 93 68 92 25
Texte en arménien provisoirement non reproductible
Texte en arménien
provisoirement
non reproductible
Texte en arménien provisoirement non
reproductible
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COMPLEXE-ECOLE BARSAMIAN
C'EST LA FETE !
AMEDI 26 juin dernier, le Complexe-Ecole Barsamian de
Nice fut le théâtre d’une très agréable fête. Compte tenu
des travaux de rénovation qui se déroulent actuellement
dans la grande salle, les festivités organisées par l’école Barsamian et le Conseil Communautaire Arménien de la Côte
d’Azur, ont trouvé place à l’extérieur, sur le parvis.
S
Photos : Parev
C’est par la fête de fin d’année préparée par les élèves de l’école, que l’après-midi a débuté. En présence de plus d’une centaine de personnes (parents, responsables d’associations et
amis) nos petits artistes nous ont offert un spectacle riche en
couleurs et en émotions. Après que les élèves eurent entonné
" La Marseillaise " et " Mer Hayrenik ", les jeunes diplômés en
partance pour le collège, ont reçu leurs diplômes de fin de cycle
et quelques présents. Puis, en cette année du 60e anniversaire
du débarquement des alliés, ils ont tenu à rendre hommage aux
anciens combattants et résistants Français d’origine arménienne. Pour l’occasion, ces derniers étaient représentés par MM
Margos Gudénian, Albert Juenbekdjian et Khatchig Tchilinguirian.
Une fête renversante !
Barsamian, la troupe " L’Etoile de l’Espoir " a démontré toute
l’étendue de son talent. Composée de jeunes artistes arméniens
originaires de la ville russe de Rostov-sur-le-Don, cette troupe
dont la créativité n’a d’égal que son jeu de scène et la qualité de
ses interprètes (danseurs et chanteurs) a laissé sans voix
nombre de spectateurs.
Plus tard dans la nuit, c’est sur un parvis transformé en piste de
danse que s’est terminée cette belle fête du Complexe-Ecole
Barsamian qui laissera à n’en point douter, un souvenir impérissable à tous ses participants. A noter la présence au cours de cette fête de Monsieur Joseph Calza,
Conseiller Général, venu représenter le Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes.
Nos petits chanteurs
Place ensuite à été faite aux saynètes, chants, chœurs et autres
prestations des élèves de maternelle et des Cycles II, et III. Parfaitement exécutées, elles ont fait l’admiration des parents, et le
régal de tous les autres pendant près de deux heures. Un grand
bravo à la Direction, l'équipe enseignante, le Conseil d'Administration et les parents d'élèves qui ont largement contribué à
la réussite de cette fête.
Puis, après s’être restaurés et désaltérés auprès du stand tenu
par les parents d’élèves, jeunes et moins jeunes ont eu la chance d’assister à un spectacle tout simplement exceptionnel. En
effet, pour la deuxième partie de cette fête du Complexe-Ecole
La troupe " L'Etoile de L'Espoir "
LES PETITS " L IONS "
OMME chaque année, les élèves de l'école Barsamian ont participé à l'opération " Bonne Actions
Jeunesse " organisée par le Lions Club Nice-Victoire. En 2004, le sujet proposé était le respect sous toutes
ses formes. Les élèves des Cycles II et III, qui ont choisi
de développer le thème du respect de l'environnement,
ont réalisé un tableau intitulé " Le pays de mes rêves " (cf.
photo). Par ailleurs, toujours dans le cadre de cette opération, ils ont exécuté une danse traditionnelle arménienne le 16 juin 2004 au théâtre de Verdure à Nice. Pour les
récompenser de leurs efforts, le Lions Club Nice-Victoire
a pris en charge l'achat de fournitures scolaires pour leurs
classes. C
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Texte en arménien provisoirement non reproductible
Texte en arménien provisoirement non reproductible
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DES ELEVES
SOLIDAIRES
Les enfants prennent la pose
devant leur belle moisson
U cours de deux dernières années, les
élèves de l'école Bar samian ont
patiemment collectés des bouchons
pour l'association "Bouchons d'Amour" parrainée par l'humoriste Jean-Marie Bigard. La
vente de ces derniers permet cette association
d'acquérir du matériel pour handicapés (fauteuils roulants, béquilles etc.), de financer des
opérations humanitaires ponctuelles, ou de
permettre la création d'un orphelinat à
Madagascar. Un grand bravo à tous ces
enfants qui apprennent aussi au quotidien la
signification du mot solidarité ! A
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ECOLE BARSAMIAN
LES ELEVES DE PETITE ET MOYENNE SECTION
A L'HEURE INFORMAT IQUE
presque 2 ans, les élèves de Cycle I Moyenne Section sont
initiés à l'informatique. Sous forme d'activités ludiques, ces séances
d'environ 1 heure par semaine, se déroulent dans la salle informatique du Complexe-Ecole Barsamian et permettent, outre le réel plaisir de
la découverte de l'outil, d'améliorer le développement de l'attention, de
l'autonomie, et une compréhension de certains concepts nécessaires à leur
épanouissement futur.
D
EPUIS
Apprendre en s'amusant...
Photos : J.G.
Ayant appris d'abord les bases de vocabulaire ainsi que le fonctionnement
de la souris et du clavier, les enfants peuvent, désormais, donner libre cours
à leur imagination en exécutant des dessins à l'aide de l'ordinateur ainsi
qu'utiliser des jeux
et divers programmes éducatifs. Ils
... et maîtriser l'outil informatique
utilisent également
des logiciels arméniens leur permettant d'apprendre
l'alphabet et la langue arménienne sous forme de jeux multimédia.
Depuis peu, c'est au tour des élèves de Cycle I Petite Section de
goûter aux joies du multimédia. D'abord hésitants, nos chères têtes
blondes prennent peu à peu confiance face à cet outil qu'il faut
d'abord apprivoiser puis comprendre et utiliser. Bientôt, le maniement de la souris n'aura plus de secret pour eux. Décidément, la
valeur n'attends pas le nombre des années. Jean GRZINIC
LA MARINE NATIONALE FAIT
ESCALE A L'ECOLE BARSAMIAN
vendredi 18 juin dernier, un représentant de la Marine
Nationale Française, Le Premier Maître Smith, est venu dans
notre établissement évoquer la seconde guerre mondiale avec
les élèves des Cycles II et III. Ces derniers avaient déjà préparé un
questionnaire auquel M. Smith se prêta volontiers. Il leur exposa
ensuite, à l'aide de cartes et de photographies, les principales phases
de la guerre ainsi que le débarquement en Normandie pendant près
d'une heure. Avant de se quitter, nos élèves offrirent un petit souvenir à notre hôte qui, de son côté, avait apporté des stylos à bille de
Claude MARIAGE - Enseignante en Cycle III
la Marine. L
Le Premier Maître Smith est reparti avec un souvenir de
l'Ecole Barsamian que lui a remis l'une de nos élèves
Photo : J.G.
E
FAITES VOS LEGS A LA FONDATION EDUCATIVE ET CULTURELLE
BARSAMIAN SOUS L’EGIDE DE LA FONDATION DE FRANCE
Notre Communauté s'est dotée depuis quelques années, grâce à la générosité de la famille Barsamian, d'une fondation visant au
financement de nos projets éducatifs et culturels, avec comme priorité le développement de la langue, la préservation de notre culture et de nos traditions arméniennes. Cette fondation qui permet l'épanouissement de notre jeune génération, gage de notre avenir,
à été créée à l'origine avec un capital de 4 000 000F (env. 609 800 ) qui aujourd'hui, grâce à la générosité de nombreux bienfaiteurs,
s'élève à 4 630 000F (env 705 800 ). Depuis sa création, la Fondation Barsamian a contribué à soutenir financièrement plus de 80
étudiants au moyen de bourses scolaires. En 2002, grâce à un legs testamentaire de feue Madame Vartanouche Der-Minassian de
Cannes, le capital de la Fondation s'est trouvé doté d'une somme de 500 000F (env. 76 200 ) supplémentaires. Bien sûr, outre les dons de
nos généreux bienfaiteurs, ce sont surtout les legs qui lui assureront la pérennisation dans l'avenir. Tous les legs adressés à la Fondation Barsamian sous l'égide de la Fondation de France, sont exonérés des droits de mutation, celle-ci étant déclarée d'utilité
publique. Par ailleurs, il est important de savoir que la capital de la Fondation étant intangible, ce sont seulement les intérêts qui sont
reversés, qui permettent le financement des différentes missions éducatives et culturelles.
POUR TOUTE INFORMATION APPELEZ LE 04 93 44 44 03 OU LE 06 14 59 88 99
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EDUCATION
L'INSTITUT MELKONIAN DEVRAIT FERMER SES PORTES
'EST avec une très vive émotion que les Arméniens du monde entier ont appris la probable fermeture de l'Institut
d'Etudes Melkonian de Chypre. Créé en 1924, l'Institut a été placé par ses fondateurs, Krikor et Garabed Melkonian, sous le patronage de l'Union Générale Arménienne de Bienfaisance (UGAB). Leur ambition, qui était d'offrir
aux jeunes générations d'Arméniens un enseignement de haut
niveau, a fait le bonheur de milliers de pensionnaires originaires des quatre coins du globe (Etats-Unis, Syrie, Liban,
L'Institut Melkonian
Australie, France, Arménie etc.).
C
Photo : http://www.acam-france.org
Le 16 mars dernier, le comité central de l'UGAB a décidé de
fermer en juin 2005, le pensionnat de l'Institut basé à Nicosie.
Ce faisant, il a soulevé de très vives contestations dans la diaspora arménienne mais également au sein du Gouvernement
Chypriote. Pour justifier son choix, l'UGAB a évoqué le trou
budgétaire de l'école Melkonian (qui serait de 2 millions de
dollars). Les " économies " réalisées avec la fermeture - même
partielle - de l'Institut, serviraient à financer divers projets en
Arménie comme la création d'un campus pouvant accueillir
200 jeunes Arméniens de la diaspora. Mais pour l'heure, la
situation reste encore confuse et les informations qui circulent
sont souvent contradictoires. Gageons que la situation s'apaisera prochainement. NOS JEUNES DIPLOMES
BACCALAUREAT
- Talin BALYOZYAN*
(BAC STT)
(BAC STT)
- Naro GARAK*
(BAC S)
- Armen SEROPYAN*
- Garen AJDERHANYAN* (BAC S)
- Edouard KASSIGHIAN (BAC ES)
(BAC S)
- Yeghia ARAKELIAN*
(BAC S)
- Khachig ARAKELIAN*
*épreuve de langue arménienne comprise
DUT
ébut juin 2004, Mlle Ani BASAR a soutenu
avec succès sa Maîtrise en Science Politique à la
Faculté de Nice (mention assez bien). Son
mémoire, dirigé par le Professeur M. Christian Bidegaray et co-soutenu par M. Laurent Bouvet, avait pour
titre " La Turquie, un pays révélateur de l'identité
européenne ? ". L'année prochaine, elle intègrera le
D.E.S.S. nouvellement crée à la Faculté de droit de
Nice : " Gouvernance et Métiers du Politique FranceEurope ". D
PAREV adresse ses félicitations à tous les jeunes diplômés de l'année
(Liste non-exhaustive)
Cynthia PANASOGLU (Tech. de Co.)
Texte en arménien provisoirement non reproductible
Texte en arménien provisoirement non reproductible
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CULTURE
ARCHAG TCHOBANIAN (1872-1954)
UNE VIE AU SERVICE DE LA CAUSE ARMENIENNE
E poète Archag Tchobanian, homme de lettres
françaises et arméniennes, grand animateur du mouvement arménophile en France, s’est éteint le 8 juin 1954
à Paris, à la suite d’un banal accident de la circulation. Cet
homme qui allait avoir 82 ans avait consacré avec dévotion
toute sa vie à la culture arménienne et à sa diffusion en France. Il avait également déployé toute son énergie pour défendre
la cause de son peuple auprès des grands hommes de son
époque et fut à l’initiative de la majeure partie des événements
culturels et politiques, en France mais aussi en Europe, relatifs à l’Arménie, à sa culture et au martyre des Arméniens de
l’Empire ottoman.
Archag Tchobanian quitta sa ville natale de Constantinople
(il naquit à Bechiktach le 15 juillet 1872) à la fin de l’année
1895 pour s’installer à Paris. Son activité d’homme de lettres
et de défenseur de la cause arménienne tournera dès lors à
l’obsession : Tchobanian n’aura de cesse de faire connaître la
littérature et l'art arméniens au public français. Il saura sensibiliser à son combat de nombreux écrivains et universitaires
qui bien souvent seront de fidèles soutiens : Anatole France,
Romain Rolland, Pierre Quillard, Antoine Meillet, Jacques de
Morgan, Séverine… Son combat sera également de nature
politique. A cet égard, il aura de nombreux contacts avec de
fortes personnalités (Jean Jaurès, Georges Clémenceau,
Denys Cochin) qui s’intéresseront de près aux massacres des
Arméniens. Il travaillera auprès de Boghos Nubar Pacha
quand celui-ci fut président de la Délégation Nationale Arménienne (1913-1921). Pour servir cette cause Archag Tchobanian utilisera la meilleure arme qu’il avait en sa possession :
sa plume. Celle-ci était parfaitement bilingue (français-arménien) et servie par une immense culture.
L
La revue Anahid
On ne saurait citer
toutes les publications pour lesquelles
Tchobanian travailla
directement ou indirectement, à titre
personnel ou en collaboration. Son anthologie de la poésie
arménienne (La
Roseraie d’Ar ménie,
pu bliée en t r oi s
tomes en 1918, 1923
et 1929) a permis la
diffusion de traductions d’anciens textes
de Frick, Constantin
d’Erzenga, d’Arakel
de Sunik, de Grégoire de Narek ou encore de Nahabet Koutchak. Sa revue Anahid, publiée à Paris
Paris, Square d'Anvers, 1935
en langue arménienPhoto : O. Kaloustian
ne de 1898 à 1910
puis de 1929 à 1949, fit connaître les écrits littéraires et poétiques des anciens auteurs et de ses contemporains. Dans sa
revue Anahid, Tchobanian a souvent évoqué le souvenir de ses
amis, car il a quasiment connu tout ce que les arts et lettres
arméniens comptaient de talentueux dont la majeure partie fut
massacrée en 1915 : Krikor Zorhab, Siamanto, Daniel Varoujan, Roupen Sevag, mais aussi son grand ami Komitas dont la
belle voix fut muette pendant vingt ans après le génocide.
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De g. à d. : Y. Odian, V. Mesrobian, A. Tchobanian, E.
Manuélian, O. Garibian
Paris, Jardin du Luxembourg, 1898
Archag Tchobanian s’exprimait en arménien occidental et
avait pris le parti de s’exprimer dans un arménien moderne
notamment dans les trop rares poésies, pièces et romans qu’il
rédige en arménien. Au demeurant, l’arménien oriental
n’avait guère de secret pour lui et il conversait avec tout autant
d’aisance et de plaisir quand il fréquentait les écrivains Hovhannes Toumanian et Avedis Issahakian ou bien le peintre
Mardiros Sarian, car ce qui comptait pour Tchobanian était
l’épanouissement de la culture arménienne quelle qu’en fût
le support. Il est aujourd’hui certes difficile de rendre compte
de l’ampleur de son activité, car Archag Tchobanian était
pour ainsi dire partout à la fois : dans les bibliothèques des
pères Mekhitaristes de Vienne et Venise pour y étudier les précieux manuscrits, à Tiflis et Etchmiadzine (notamment à l’occasion de élection du catholicos Kévork V en 1908), en Suisse pour y accompagner Komitas lors d’une tournée de
concerts et conférences sur la musique (1907), à Paris bien
entendu où il s’active avec acharnement pour y défendre la
cause arménienne. Il a signé des centaines d’articles dans la
presse arménienne et française, travaillé à de nombreux livres,
en particulier sur la poésie et les traditions folkloriques
d’Arménie, a contribué à la réalisation d’ouvrages historiques
sur l’Arménie comme ceux de Jacques de Morgan ou René
Grousset, a organisé et donné des dizaines de conférences sur
la culture et la musique arméniennes.
La Roseraie d'Arménie
Cet homme qui jusqu’à la fin de sa vie avait l’esprit plein de
projets littéraires et vivait pour la culture arménienne fut profondément atteint par le sort tragique de son peuple dont il
espérait qu’un jour il pourrait de nouveau vivre librement sur
ses terres ancestrales autour de ses vieilles églises et beaux
monastères. S’il n’avait guère eu confiance dans les Turcs et
redoutait leur perfidie (son dernier séjour à Constantinople en
1908 le renforça dans sa conviction), il voyait l’Arménie soviétique comme une longue parenthèse qui un jour, pensait-il,
offrirait peut-être au peuple arménien l’occasion de son
renouveau culturel et donc de sa pérennité ! Dire d’Archag
Tchobanian qu’il fut un homme exceptionnel est somme
toute un lieu commun, cependant il est important de nous le
rappeler et, cinquante ans après sa disparition, il est légitime
de lui rendre hommage et de relire notamment quelques
pages de La Roseraie d’Arménie. Alain KEBABDJIAN
Source biographique :
Archag Tchobanian et le mouvement arménophile en France,
Edmond Khayadjian, Sigest, 2001.
CULTURE
INTERVIEW DE MONSIEUR HENRY CHENNEVIERES
AMBASSADEUR LITTERAIRE EN ARMENIE
l’occasion de la sortie de son nouveau roman " Retour d’amour " (Edition du Rocher) Henry Chennevières nous promène dans les arcanes difficiles de la " communicabilité " des êtres. Avec un langage délicat et saisissant, l’auteur nous fait plonger dans un thriller sentimental où l’on va découvrir l’incommunicable entre deux êtres ayant passé de longues années
ensemble.
A
PAREV : Monsieur l’Ambassadeur, vous avez écrit cinq romans.
Avez-vous un sujet de prédilection ?
Henry Chennevières : Effectivement, mon sujet de prédilection c'est la " communicabilité " entre les êtres. Chaque
individu a son monde intérieur. Les orientaux disent qu’un
être contient le cosmos. Moi j’aurais tendance à dire que
chaque individu est un univers en soi. Or, deux êtres, si
proches soient-ils, ont du mal à connaître et à explorer l'univers de l'autre. On vit à coté des gens qui sont très proches de
nous sans pouvoir percer tout l’univers qui se cache en eux.
P. : Est-ce qu’on parle de la solitude ?
H.C. : On peut parler de solitude. Je ne le vois pas comme
quelque chose de négatif, mais comme quelque chose d’extraordinairement fertile. C’est-à-dire que chacun de nous
est un îlot de richesse. Dans mes livres, j'essaye de montrer
comment on peut entrouvrir ces îlots que sont les autres,
comment on peut communiquer avec l’incommunicable. Et
en fait, on ne peut le faire qu’à partir de l’expérience de son
propre incommunicable.
P. : Comment élaborez-vous vos personnages, vous inspirez-vous
de la réalité ?
H.C. : Mes personnages sont des créations littéraires. Toute
création s’appuie sur la réalité. En fait, les personnages sont
des patchworks de gens que j'ai pu rencontrer.
P. : Peut-on qualifier votre dernier roman, " Retour d’amour ",
de thriller ?
H.C. : Je dirai que c’est un thriller sentimental. C’est la
découverte de l’incommunicable de deux êtres qui ont passé
leur vie ensemble. J'ai entrepris l'écriture de ce livre après
qu'une phrase m’ait traversé l’esprit : " Lorsque Léa eut 50
ans, Luc s’est aperçu qu’elle était belle ". Bien évidemment,
c’est une espèce de pari d’écrire un livre sur une phrase qui
est complètement folle au départ ; il n'est pas fréquent de
s’apercevoir qu’une femme est belle à 50 ans. Mais le narrateur a cette révélation en voyant un portrait, un tableau dans
une exposition, le portrait d’une femme et il se dit que cette
femme est belle.
Dans un second temps seulement, après être tombé en
admiration devant ce tableau, il s’aperçoit que ce tableau
c’est sa femme. D’abord il se pose des questions sur ce
tableau : qui l’a exécuté et dans quelles circonstances ?
Enfin, il se demande pourquoi cette beauté se révèle à lui à
cet instant. Auparavant, il n’associait pas ce terme pour qualifier Léa. En fait, ce qualificatif ne faisait pas partie de son
vocabulaire ; il aurait plutôt parlé de " jolie fille " en évoquant une jeune personne. Pour lui, la beauté représentait
quelque chose de plus abstrait, de plus froid.
P. :Quel est le message que vous essayez de faire passer ? Est-ce
l’idée que l’amour n’a pas d’âge et que l’on peut tomber amoureux
à 70 ans comme Goethe ?
H.C. : C’est plutôt l’idée que l’amour a des âges différents.
L’amour véritable, c’est un agrandissement continuel.
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" Henry CHENNEVIERES ", un pseudonyme littéraire
pour SE Henry CUNY, Ambassadeur de France
pour la République d'Arménie
L’amour auquel on pense tous, entre hommes et femmes,
celui des débuts, c’est quelque chose qui est à la fois éclatant
et en même temps superficiel car il y a une profonde méconnaissance l’un de l’autre. Les amours qui durent sont ceux
qui se donnent le temps de s’approfondir mais, pour cela, il
faut continuer à regarder l’autre.
Je ne veux pas vous révéler maintenant, l'un des aspects
essentiel du livre qui est le problème du regard sur l’autre. Il
va prendre dans ce roman, une forme tout à fait insolite,
c’est là un des secrets de ma création. Fréquemment, mes
ouvrages sont nés de la rencontre de deux idées qui ont
germé en moi. Sans vouloir trop en dire, un autre thème
m'intéressait depuis très longtemps. Je le développe dans le
deuxième chapitre de mon livre. Dans ce roman, le mariage
de ces thèmes, l'infinité de variations que l'on peut bâtir
autour d'eux, sont le fruit d'une écriture symphonique. Pour
moi la littérature c’est ça.
P. : En somme vous dites qu’il n’est jamais trop tard. Peut-on
considérer ce postulat comme le message que vous souhaiter faire
passer ?
H.C. : Pour moi, le message est le suivant : il faut rester à
l'affût des merveilles de l’autre. J’ai mis une phrase de
Stendhal en exergue, " On sent le prix extrême du peu que
l’on accorde ". Dernièrement, en écoutant les chansons
inédites de Jacques Brel, j’y ai trouvé un texte où il disait :
" E t , m e voya n t s a n s e x i ge n c e s, e l l e m e vo u l a i t s a n s
merveilles. " Interview réalisée par
Gohar DANELIAN-DUBOST
CULTURE
EM IL IE A L U...
ARMÉNIE 1947
LES NAUFRAGÉS
DE LA TERRE PROMISE
Robert ARNOUX - Edisud
N 1947, répondant aux
sirènes d’une Arménie à
reconstruire, des milliers d’Arméniens quittent la
France pour rebâtir un pays
qu’ils croient être le leur. Des
années de désillusions, de souffrances et de privations s’ensuivront jusqu’au retour en France, 20 ans plus tard, pour le
plus chanceux. L’auteur a collecté documents d’archives
inédits, correspondances particulières et autres témoignages
pour mettre en lumière cet épisode souvent méconnu de
l’histoire. On partage la souffrance de ces " rescapés "
exprimée avec pudeur, et on referme ce livre plus conscient des
épreuves qui ont jalonné notre passé, et qui doivent faire de
nous, malgré tout, une diaspora unie.
E
par Emilie GOGUET
VADIM BRONSKY
DERNIÈRE MORT
AVANT L’OUBLI
René DZAGOYAN - Flammarion
ADIM Bronsky est un policier désabusé, aux origines
indéterminées, dont le seul
point de repère dans la vie est son
père adoptif qui fuya la Russie
avec lui, après la chute de l’Union
Soviétique. Aussi, lor squ’un
vieillard est retrouvé mort d’une
balle dans la poitrine, l’affaire prend un tournant personnel
pour lui. Elle l’entraînera plus loin qu’il ne l’avait prévu…
Attribuant la paternité de ce récit au héros, l’auteur flirte
avec le dédoublement de personnalité. Ce qui n’est finalement pas pour nous déplaire car on obtient un roman torturé et tortueux, qui nous fait voyager ici et là, au travers des
personnages rencontrés.
V
Bonnes lectures !
L'HOMMAGE DE PHILARMENIE A MANOUCHIAN
E 21 février 1944,
les forces d'occupation allemandes fusillaient au Mont
Valér ien, vingt-deux
francs tireurs et Partisans Français, pour la
plupar t issus de la
M.O.I. (Main d'Œuvre
Immigrée). Ils avaient
été condamnés le matin
même par une Cour
Martiale pour des actes
de résistance incessants
et démoralisateur s :
sabotages, déraillements, attentats contre les soldats allemands certes, mais
plus spectaculairement contre les officiers supérieurs et de
hauts dignitaires dont Julius RITTER, responsable en France du S.T.O. (Service du Travail Obligatoire). Les occu-
L
pants hitlériens avaient, bien malgré eux, popularisé l'héroïsme du groupe Manouchian dès après son exécution, en
placardant tout l'hexagone d'une affiche le présentant
comme " l'Armée du Crime ", tentant vainement ainsi de
semer la division et le doute en suscitant chez les Français
racisme et xénophobie. Au contraire, on vit fleurir sur cette
" Affiche Rouge " des couleurs de sang et des inscriptions
anonymes, aujourd'hui historiques, telles que " Morts pour la
France ". En cette année du 60e anniversaire de leur funeste
disparition, l'association Philarmenie rendra hommage à
Missak Manouchian et ses compagnons, en éditant une
planche de 28 vignettes représentant l’illustre résistant.
L’association PHILARMENIE a décidé d’offrir aux deux
sur vivants du groupe Manouchian, Messieurs Arsen
TCHAKARIAN et Henri KARAYAN, une planche de ces
vignettes en hommage à leur grand courage et leur dévouement pour la France. Grégoire TAFANKEJIAN
PHILARMENIE : [email protected]
(BP 318 - 26500 BOURG LES VALENCE)
HYMNES ET CHANTS SACRES DE LA
L I TU R G I E A R M E N I E N N E
OPRANO dont la variété du répertoire s'étend des chants traditionnels aux chants
religieux, Rosine Tachdjian rend aujourd'hui hommage aux hymnes et chants
sacrés de la liturgie arménienne dans son nouveau CD. Elle y est accompagnée
pour l'occasion, de deux quatuors : l'un à cordes, l'autre à vent.
S
Chanteuse soliste de la troupe de l'ensemble Navassart, elle participe à la Chorale de
l'Eglise Apostolique Arménienne de Paris. Par ailleurs, elle travaille aussi aux côtés du
soliste de l'Opéra d'Erévan, Mkrditch Mkrditchian. Un CD à conseiller à tous les amateurs de musique sacrée ! H.H.
Parev - 2e trimestre 2004
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CULTURE
DO-RE-MI : UNE CHORALE D’AVENIR
AMEDI 3 juillet dernier, la maison de retraite " Ma
Maison " a accueilli à Nice, la première représentation
du chœur d’enfants du Foyer Culturel Arménien
dénommé " Do-Ré-Mi ". Composée pour l’essentiel de
jeunes membres de notre communauté (de 4 à 15 ans), cette
nouvelle formation s’est révélée être talentueuse et prometteuse. Pourtant, le pari n’était pas gagné d’avance ; en effet,
trois mois seulement séparent la première audition d’enfants de ce premier récital. C’est dire le véritable tour de
force qu’ont orchestré la responsable de " Do-Ré-Mi ",
Mme Petrossyan, et sa directrice qui n’est autre que la cantatrice de renommée internationale Gayané Hovanessian1.
En dépit des heures de travail et d’efforts qu’ils ont fournis
pour parvenir à ce résultat, ces enfants étaient visiblement
très heureux de chanter sur scène ; d’ailleurs, cette joie qui
était la leur, ils ont parfaitement su la communiquer à la
soixantaine de personnes (dont de nombreux pensionnaires
de la maison de retraite) présentes dans la salle.
S
Photos : Parev
Marie 4 ans, soliste
Après une brève introduction et les remerciements d’usage
formulés par Mme Petrossyan, le concert débuta par un
" Ave Maria " exécuté par Madame Hovanessian. Sa voix
chaude et puissante contrastait à merveille avec le programme qui suivit. Ils n’étaient pas moins de vingt sept chanteurs
sur scène, mais c’est avec les plus jeunes membres de la
Texte en arménien provisoirement non reproductible
A la fin du spectacle...
troupe, Marie Haroutunian et Zvart Mkrtchian, par ailleurs
élèves de maternelle à l’école Barsamian, que nos jeunes
talents débutèrent leur spectacle. Accompagnés au piano
par Mme Natacha Besic, les solistes se succédèrent ensuite
sur scène pour notre plus grand plaisir. Nous retiendrons
aussi la présence d’une maîtresse de cérémonie en la personne de Mlle Louciné Khalatian, également membre de la
chorale, qui annonçait le programme et les chanteurs à
venir.
On pardonnera aisément les petites maladresses bien naturelles pour ne retenir que la très encourageante prestation
collective de ces interprètes, et l’exceptionnelle impression
qu’ils nous ont donnés. Ce spectacle, admirablement préparé et exécuté dans un temps record, ne nous aura laissés
qu’un seul regret : il était trop court même s’il a tout de
même duré 45 minutes. Espérons, et c’est là notre plus
grand souhait, que de nombreuses autres occasions d’entendre cette jeune chorale s’offriront à nous. Si vous souhaitez faire partie de cette chorale, vous
pouvez contactez Mme Petrossyan au 06 22 61 24 13
1
A terme, ces dernières ambitionnent de mettre en scène un opéra
arménien joué par des enfants.
DANSE SPORTIVE
DEUX VICTOIRES POUR LE
COUPLE ANAIS ROSTAGNO
ARNAUD BADEM
Badem, 20 ans, ancien
élève de l'école Barsamian, et sa
coéquipière, Anaïs Rostagno,
16 ans, ont remporté les 1ers prix en
" danse latino-américaine " et en " danse
standard " au cours du 3e Grand Prix
de Danse Sportive de la Ville de Nice.
Ce tournoi international, qui a rassemblé près de 300 participants, fut
très disputé. C'est dire la performance
de ces deux jeunes danseurs qui se
préparent dores et déjà, à participer à
de nouvelles compétitions et à remporter de nouveaux trophées. Bravo à
tous les deux et bonne chance pour la
suite de votre carrière ! A
RNAUD
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Texte en arménien provisoirement non reproductible
Photo : Parev
Texte en arménien provisoirement non reproductible
Texte en arménien provisoirement non
reproductible
Texte en arménien provisoirement non
reproductible
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Texte en arménien provisoirement non reproductible
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SPORTS
L'OVALIE EN ARMENIE
ARES sont qui
le savent,
mais l'Arménie est aussi une
terre de rugby. Cette
affirmation, à première vue quelque
peu f antaisiste, est
pourtant bel et bien une
réalité. Pour preuve, la Fédération Arménienne de Rugby a été
fondée dès 1964. Cependant, l'absence de tradition et le
désintérêt des autorités, n'ont jamais permis à ce sport de
s'implanter véritablement dans le paysage arménien. Mais
depuis 2003, les choses ont pris une toute autre tournure.
R
Au cours d'une visite que l'on pourrait qualifier de
" promotionnelle " effectuée dans d'anciens pays du bloc
soviétique, M. Jean-Claude Baqué, le Président de la Fédération Internationale de Rugby Amateur (FIRA), a décelé
un potentiel rugbistique en Arménie. De retour en France,
il a contacté quelques personnalités d'origine arménienne
présentes dans le monde de l'ovalie, afin de leur soumettre
un projet de création d'une équipe Nationale d'Arménie.
Dès le mois de mai 2003,
un premier groupe voit le
jour à l'occasion d'un tournoi à Lunel. Le joueurs, qui
ne se connaissaient pas
quelques heures avant le
début des matchs, se classèrent 9e sur 10 participants.
La machine était en marche
et les progrès se firent rapidement sentir. Quelques
mois plus tard, pour sa
deuxième compétition qui
s'est déroulée à Makarska
en Croatie, l'équipe se classe 5e sur 8.
A force de travail, cette dernière - qui a été officiellement affiliée à la FIRA
entre-temps - est parvenue
a rassembler un g roupe
d'une quarantaine de spor-
tifs au mois de mars 2004 (pour l'immense majorité des
Français d'origine arménienne) pour un stage.
L'objectif des dirigeants du rugby arménien est on ne peut
plus clair puisqu'il s'agit ni plus ni moins, que de bâtir une
équipe forte, brillante, capable de susciter des vocations
auprès des Arméniens. A ce jour, le défi est bien parti
comme en témoignent les derniers résultats de l'équipe au
cours du Championnat Séniors FIRA A.E.R. 2004 organisé
à Beauvais. L'Arménie, qui était alors classée en Division 3
/ Poule C, y a successivement rencontré (et battu) les
équipes de Norvège et d'Israël. Ce faisant, elle intégrera l'échelon supérieur (Division 3 / Poule B) la saison prochaine.
Aujourd'hui, aux dires de son Directeur Technique National, Marc Abanozian (par ailleurs entraîneur de l'équipe de
rugby de Nice) le niveau de l'équipe est tel, que celle-ci
pourrait prétendre jouer en Division 2 / Poule A. Mais le
règlement est formel : toute équipe nouvellement affiliée se
doit de commencer au plus bas avant d'intégrer l'élite. Ceci
étant, dirigeants, joueurs et supporters sont prêts à patienter car ils savent parfaitement que le potentiel sportif du
groupe est très important. Le prochain objectif majeur de
l'équipe sera de se qualifier pour la Coupe du Monde 2007.
L'éventuelle qualification
d'une équipe d'Ar m énie
composée de joueur s
Français d'origine arménienne pour une coupe du
monde qui se déroulera en
France serait riche en symbole. Alors, bonne chance les
petits ! Tournoi de Rugby à 7 de Makarska en
Croatie en 2003. Depuis, l'équipe Nationale
d'Arménie a énormément évolué tant au
niveau de sa composition que de son jeu.
HAGOP MAKARYAN PROGRESSE SUR L’ ÉCHIQUIER
ANS de précédentes éditions de notre magazine, nous vous avions
déjà présenté le jeune Hagop Makaryan, un joueur d’échecs très prometteur. Né le 28 février 1988 à Vanadzor en Arménie, il s’est installé en France avec sa famille en l’an 2000. Ancien élève de l’école Barsamian, il fréquente depuis 2001, le club « l’Echiquier Niçois » où grâce à son
comportement exemplaire, il a considérablement progressé et remporté de
nombreuses victoires lors des compétitions officielles. Ainsi, cette année, il
est devenu Champion des Alpes-Maritimes dans sa catégorie. Ce faisant, il
a pu disputer le « Master Fide » un tournoi très réputé, où il a terminé à la
troisième place. Très bon élève au collège Valéri de Nice, Hagop joue également du piano. Concernant son futur, il désire devenir ingénieur dans le secteur gazier ou pétrolier, à moins qu’il ne passe professionnel dans son sport
favori. L’avenir nous le dira. D
Hagop Makaryan, un ancien élève de l'école Barsamian
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SPORTS
TROISIEME EDITION DU TROPHEE MANOUK
l'occasion du deuxième anniversaire de la tragique
disparition de Manouk Behriguian, l'Union Sportive
Arménienne de Nice a organisé le 11 juin dernier, un
match de basket à la mémoire de son ancien joueur en invitant l'US Nubar de Paris, club dans lequel Manouk comptait également de nombreux amis. L'ambiance amicale n'a
pas empêché les formations de s'engager pleinement dans
les rencontres, tout en faisant preuve de qualités sportives et
morales exemplaires. Dans une salle comble qui a réuni la
famille de Manouk ainsi que ses nombreux amis, cet événement à permis de partager des moments forts tout au long
de la journée.
A
Photos : S. H.-C.
C'est sur le parvis du Complexe-Ecole Barsamian que
se sont retrouvés parents et amis de Manouk
ont pris à leur compte d'entrée de jeu, confirmant ainsi leur
nette progression sur le plan tactique et sportif. malgré un
match spectaculaire et riche en rebondissement, les Niçois
s'inclineront de trois points en fin de match contre une solide formation parisienne qui remportera cette troisième édition. Le soir-même, un repas de clôture a réuni sur le parvis
du Complexe Barsamian, tous les participants de cette
journée au cours duquel Mme Behriguian a remis les Trophées et les médailles à tous les joueurs. Afin de perpétuer
sa mémoire, tous les joueurs, amis et parents de Manouk se
donneront rendez-vous l'an prochain à Paris pour une nouvelle édition de ce Trophée. Les équipes masculines posent aux côtés de la mère de
Manouk pour la photo souvenir
L'équipe féminine de l'USA a remporté le Trophée Manouk
2004, en dominant les parisiennes dans un match qu'elle
Garo MARDIROSYAN
L'USA EN TOURNEE A AMSTERDAM
'Union Sportive Arménienne de Nice a participé au VIe
Tournoi Inter-communautaire, qui s'est déroulé cette
année à Amsterdam du 9 au 11 Avril dernier. Cette première aux Pays-Bas a permis de réunir plus de 400 sportifs
venus de toute l'Europe.
L
Non, il ne s'agit pas d'une manifestation...
mais de la présentation des équipes !
Présents avec deux équipes, les basketteurs et basketteuses
Niçois ont porté haut les couleurs de l'USA, en faisant preuve
d'une combativité et d'une sportivité exemplaire.
Photos : lecentredumonde.cjb.net
Ça c'est la " Hay class " !
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L'équipe masculine, finaliste du tournoi, s'est inclinée de
4 points dans un match très serré contre une solide équipe autrichienne. Les filles, toutes aussi performantes, termineront 3e du tournoi derrière deux équipes anglaises.
Ce bilan est très satisfaisant pour le club niçois qui se
doit toutefois, de confirmer ses résultats au prochain
tournoi qui aura lieu à Londres les 4 et 5 juillet prochain ! Texte en arménien provisoirement non reproductible
Photo : Jacques Balian
Texte en arménien provisoirement non reproductible
K.Djuk G Ø. Hgddg’fgh mgkg gdj ohpgvØjh
Texte en arménien provisoirement non reproductible
Texte en arménien provisoirement non reproductible
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NOUVELLES RELIGIEUSES
RENCONTRE AVEC LE PERE XAVIER NUSS
EUDI 24 juin dernier, c’est un ecclésiastique hors du
commun que nous avons eu la chance de rencontrer lors de sa visite au Complexe-Ecole Barsamian.
Et pour cause, le père Xavier Nuss a officié pendant 53
ans en Turquie, et plus précisément dans sa capitale
Ankara. En 1948, date de son arrivée, il y avait trouvé
un poste d’enseignant au sein de la petite école de
l’ambassade de France. Sur place, il fit la connaissance des derniers membres des communautés chrétiennes autrefois prospères. Les Arméniens n’étaient
plus qu’une centaine ; à l’instar des autres chrétiens, ils
ne possédaient plus ni école, ni lieu de culte, ces derniers ayant tous été détruits, souvent par le feu. Ils
cherchaient donc tout naturellement, un peu de réconfort dans la chapelle de l’Ambassade.
Photo : Parev
J
Pourtant, le père Nuss n’a jamais cherché à convertir
au catholicisme ces populations ; toutefois, afin de
communiquer avec elles, il a appris la langue turque
car c’était bien souvent la seule langue qu’elles parlaient. En ce temps là, la situation était beaucoup plus
Photo souvenir avec le père Xavier Nuss (au centre) lors de
compliquée pour les chrétiens qu’aujourd’hui. Très
sa visite au Complexe-Ecole Barsamian
habilement, en mettant en avant des problèmes administratifs, les autorités empêchaient aux chrétiens de construire leurs églises. C’est dans ce climat oppressant qu’a travaillé
le père Nuss. Malgré toutes les difficultés qu’il a pu rencontrer, son amour pour l’humanité n’a jamais failli. En guise de
conclusion lors de notre entretien, il nous a demandé de faire passer à nos lecteurs, un message de fraternité entre les
peuples car selon lui " C’est le peuple qui trace le chemin vers la Paix et le Bonheur ". 1 6 e ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION
D E N OT R E B I E N FAI T E U R
MONSIEUR TO RO S BARSAMIAN
E dimanche 4 juillet dernier, c'est en l'église Apostolique Arménienne Sainte-Marie de Nice que la messe de Requiem à la mémoire de notre bienfaiteur, Monsieur Toros Barsamian, a été célébrée. Marquant le 16e anniversaire de sa disparition, Monseigneur Daron Géréjian, ancien évêque des Arméniens de Nice et de ses environs, et le Père Vatché Ayrapetyan, l'actuel ministre
de cette même paroisse, ont procédé conjointement à cet office.
Photo : Jacques Balian
L
La famille, les fidèles, les amis ainsi que les élèves de l'école qui porte son nom,
étaient venus nombreux en ce dimanche, afin d'honnorer la mémoire de ce grand
humaniste. L'école quotidienne Barsamian restera à tout jamais, un témoignage
vivant de son attachement à la culture, aux traditions et à la langue arménienne.
Puissions-nous à l'avenir, nous montrer digne de ce exceptionnel présent. Très proche de feu Monsieur Toros Barsamian, Monseigneur Daron Géréjian
met un point d'honneur a participer à cette célébration
Texte en arménien provisoirement non reproductible
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LIBRE OPINION
LE PACTOLE
ES noirs nuages menaçants assombrissent le ciel de notre
Communauté suite à l'élaboration d'un projet de nouveaux statuts
régissant les Associations Cultuelles.
En effet, ces dernières disparaîtraient
corps et biens au profit d'une structure pyramidale à trois étages, National,
Rég ional et Local respectivement
dénom-mée : " Diocèse de l'Eglise
Apostolique Arménienne de France ",
" Diocèse Régional " (Paris ; RhôneAlpes ; Sud de la France) et " Paroisse
de l'Eglise Apostolique Arménienne ".
Aux termes des statuts proposés :
D
" la Paroisse est présidée de droit par le
Prêtre Paroissial doublé d'un président
laïque et d'un bureau. La Paroisse décide
de l'acquisition, de la construction, de la
rénovation, de l'aliénation, de tous les
immeubles, du consentement de toutes
sûretés et de leur main levée sur tous les
biens de la Paroisse. Elle fixe les émoluments et salaires de l'ensemble des personnels de la Paroisse (Religieux et Laïcs),
établit le budget annuel, veille à l'encaissement des cotisations et autres revenus de la
Paroisse (page 3 des futurs statuts). En cas
d'égalité de voix, le prêtre Paroissial à une
voix prépondérante. Le Patrimoine de la
Paroisse est constitué par le produit des
quêtes et collectes, les libéralités testamentaires ou entre vifs destinées à l'accomplissement de son objet, les apports de biens
meubles et immeubles. En cas de dissolution de la Paroisse, tout son patrimoine
devient propriété du " Diocèse de France "
(page 5). Le Prêtre Paroissial représente la
communauté auprès des autorités de l'Etat
(page 1 des futurs statuts). Au niveau
Régional, le Vicaire bénéficie des mêmes
droits. "
Ainsi s'exprime Monseigneur NORVAN ZAKARIAN, Président de la
Commission de rédaction du projet de
Diocèse de l'Eglise Apostolique Arménienne de France.
En vérité, je vous le dis, en toute courtoisie et humilité, je ne sais pas si Dieu
existe ou n'existe pas, mais là n'est pas la
question. En aucun cas, je ne voudrais
que l'on considère mes propos comme
sacrilèges, blasphématoires ou hérétiques, ayant trop de respect pour l'Eglise Apostolique Ar ménienne et son
Clergé, véritable colonne vertébrale
multi-séculaire de l'identité de la Nation
Arménienne et ciment indissoluble. La
Foi en Dieu ne se discute évidemment
pas, et nul n'est habilité à porter un
jugement sur les convictions métaphysique de son voisin. Il ne s'agit donc pas
ici de contester la Foi en Dieu, sentiment noble propre à l'Homme comme
réponse aux interrogations essentielles
Parev - 2e trimestre 2004
qu'il se pose, confronté à l'Inconnu et à
l'Inaccessible, aux mystères de l'origine,
de l'Au-delà ou de la mort. La foi vit en
l'Homme, estimable et respectable ou
n'est pas. Elle existe par cela même
qu'elle fait partie intégrante de l'aventure humaine. Elle permet à l'Homme de
rêver à l'Eternité et le relie aux Aïeux par
le discours aux Morts et la Prière à
Dieu, suscitant l'espérance.
D'ailleurs, quelle admiration n'a-t-on
pas pour ces Hommes d'exception qui
ont décidé de consacrer leurs vies au
service de Dieu pour le salut de l'Humanité à travers le sacerdoce, le retrait
de la vie profane pour une autre, sacrée,
toute vouée à la pauvreté, renonçant
aux privilèges et avantages que le "
Vulgum Pécus " adore accumuler dans
sa vaine existence ! Quelle vénération
ne doit-on pas à ces bienheureux qui
ont choisi l'Essence au superficiel ! Qui
ne salue l'Eglise Apostolique Arménienne pour son rôle, sa place et sa
vocation lumineuses de catalyseur de la
cohésion diasporique et Nationale ! Qui
conteste le Catholicossat comme ardent
défenseur de la Cause Arménienne et
des Droits de l'Homme depuis des
décennies ! Qui peut rester indifférent
devant ces contemplatifs volontairement exclus des menus plaisirs d'ici bas
que sont les Ministres du Culte ! La
liturgie Arménienne de la Sainte Messe
avec sa musicologie est une des plus
belles qui soient avec son Choeur, ses
voix puissantes ou délicates, sa mélodie
et son rythme qui vont crescendo au
milieu de volutes d'encens s'élevant de
l'Autel et nous transportant littéralement dans une sorte d'ascension commune des Ames qui finissent par s'unir
pour nous emporter avec elles. Alors, à
travers cette magie rituelique, l'esthétique rejoint le Divin au moment où le
Prêtre, étole d'or sur chasuble flamboyant, tend les bras au ciel avec, entre
ses mains jointes, le calice enfermant le
vin et l'hostie, le sang et le corps du
Christ, dans une explosion musicale et
un tonnerre polyphonique portés à leur
zénith. A cet instant, Dieu est présent
au milieu de ses icônes et de son peuple
crucifié...
Par pr incipe, nous nous inclinons
devant l'Eglise de Krikor LOUSSAROVITCH qui, conformément à sa
mission divine, constitue le lien transcendantal national entre Dieu et un
Homme incapable de vivre dans un
monde impénétrable, dénué de sens et
de but. Confessons cependant, que si
l'on ne peut éliminer de notre vie
d'Homme toute irrationalité, l'on ne
peut en revanche, fonder les sociétés
humaines uniquement sur la foi en
tant que seule réponse aux peur s
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archaïques universelles fondées sur
l'ignorance et se satisfaire d'une Communauté centrée autour d'un guide
spirituel et de son enseignement, seul
susceptible de répondre aux angoisses
de l'Homme face à un néant déshabité
comme aux nécessités alimentaires
quotidiennes.
Disons donc que, composante fondamentale de la Nation Arménienne,
l'Eglise n'est pas exclusive de l'Arménité ! En revanche, les forces vives
populaires, ouvriers, employés, entrepreneurs, commerçants, fonctionnaires,
militaires, éducateurs, médecins, professions libérales, agriculteurs, ingénieurs, intellectuels, savants, politiques,
architectes, tailleurs et cordonniers sont
constitutifs quasi-totalement d'une
Nation qui a déjà payé d'un lourd tribut
son attachement à la Sainte Eglise. C'est
dire qu'aucune caste, fusse-t-elle une
élite intellectuelle ou politique, ne peut
prétendre se placer au-dessus du peuple
et diriger une Nation pressée d'entrer
dans une modernité impitoyable. Cela
reste encore plus vrai pour un Clergé
qui s'est engagé à servir Dieu, l'Eglise et
le Peuple, incontestable détenteur de la
Souveraineté et le la Légitimité.
Pourtant, aujourd'hui, de manière inattendue et déconcertante, un synode
glossolalique secret aurait tranché, sans
aucune concertation, et son sacro-saint
couperet serait tombé : dorénavant, la
direction des affaires temporelles se
ferait sous le haut patronage de son
royaume. Le président laïc de l'association cultuelle ne serait que le commettant du Président de Droit : le Prêtre
Paroissial, nouvel " Homo Economicus " des temps post-modernes, flanqué d'un hiérodule sous contrôle ou aux
ordres de la parole évangélique ou d'une
Vulgate revisitée. Si ce n'est le cas, on
peut légitimement se demander à quoi
pourrait bien servir ce doublon novateur en trompe-l'œil !? Mais d'autres
questions se posent : En quoi les associations cultuelles ont-elles péché dans
la gestion des comptes pour vouloir les
sanctionner au point de rompre d'équilibre des relations harmonieuses qui ont
fait leurs preuves et les réduire à la portion congrue ? Pourquoi vouloir rajouter
des sujets de divisions et de heurts aux
réalités quasi insurmontables qui nous
guettent et tenter de capter les fonds
d i as p or i q u es ? Nou s s o m m e s là
confrontés à des conflits d'intérêts nouveaux et sans gloire qui appellent des
réponses claires de la part de la Communauté Arménienne de la Côte d'Azur
- mais aussi de France - face à un nouveau mode de pilotage des biens de la
Diaspora, imposé par une inquiétante
volonté d'immixtion de l'Eglise dans la
vie civile. Si personne ne conteste le
prestige de leur robe, leur droit de
préséance protocolaire, leur magistère
canonique ou liturgique et tous autres
pré-carrés évangéliques, ce coup de
force exotérique constitue un acte
majeur qui doit être dénoncé comme
une dérive vaine et illusoire perpétrée
par des Religieux bien-pensants soumis,
de leur plein gré, aux vertus théologales
de Foi-Espérance-Charité.
Ce véritable " casus belli " dévoile des
ambitions séculières déviationnistes
surprenantes, sans relation avec le
Crédo des Pères de l'Eglise, la vocation
pastorale des Prêtres, s'agissant de
morale ou de Spiritualité. De surcroît,
l'Eglise, Epouse du Christ, deviendrait
la représentante officielle de la Communauté Arménienne auprès des Autorités
de l'Etat Français, en lieux et places des
représentants associatifs, citoyens
Français et Européens démocratiquement élus, créant ainsi une Communauté Religieuse Arménienne de fait en
dépit de l'artifice utilisé, à savoir, un
Président laïc élu pour respecter les lois
de 1901 sur les Associations et de 1905
sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat,
et un Président de droit tout puissant :
le Prêtre Paroissial. En outre, avec cet
habillage au parfum contre-révolutionnaire, ce tour de passe-passe, sorti du
cerveau de hiérarques étonnement spéculatifs, ferait basculer la diaspora
Arménienne de France dans un communautarisme générateur de fondamentalisme, d'exclusion et de discrimination. Nous craignons là d'être placés
face à un diktat arbitrairement et unilatéralement téléguidé par un donneur
d'ordre, Supérieur Inconnu, Prince de
l'Eglise, visant à organiser d'une part
une tentative d'appropriation inadmissible des fondations et associations cultuelles, seules habilitées à percevoir et
gérer les legs, dons, et richesses d'une
Communauté ni débile ni candide, et
d'autre part une main mise politique sur
la diaspora.
Il dépossédera, à terme, les Arméniens
des largesses généreusement octroyées
par chaque bienfaiteur, grand ou petit,
destinées à la défense de la Cause
Arménienne, à la survie du Peuple et
aux actions humanitaire, sanitaire, éducative et culturelle, sans oublier la survie
du Karabagh. Face à ce coup de force,
en forme de transfiguration à l'envers,
les Laïcs que nous sommes n'abandonneront pas un système éprouvé pour
une sorte de pot-au-feu à façade spirituelle et à visée marchande où les Anges
l e d i s p ut e nt aux démo n s. Sa uf à
considérer un plan de modernisation
voire une reconversion déchirante ou
une mutation suicidaire, nous nous
heurtons à une évidente incompatibilité
entre Hautes Etudes Ecclésiales, High
Business School University et Hautes
Parev - 2e trimestre 2004
Etudes Politiques.
On imagine mal que la Communauté
Arménienne se laisse soustraire, sans
réagir fermement, l'ensemble de ses ressources par les Dignitaires de son Eglise
qui ont décidé de faire main-basse, au
pas de charge, sur les richesses d'une
diaspora ni naïve, ni dupe, ni soumise,
ni apostasique. La déférence que nous
devons à notre Eglise, qui se dévoile
sous un jour insoupçonné ne l'autorise,
en aucune façon, à verser dans le commerce et traiter ses Fidèles en obligés de
ses Serviteurs ! Cependant, il est vrai
qu e les Ar m én i en s d oi ven t avoi r
conscience des réalités matérielles de ce
monde mercantile et consumériste qui
nécessite des ressources financières
importantes. Ils doivent avoir à l'esprit
que leur Eglise ne peut vivre de l'air du
temps et prendre en compte ses inquiétudes face aux échéances de tous ordres
qui l'assaillent.
C'est pourquoi, sur la base des vertus du
dialogue et du respect mutuel, en toute
bonne foi, il est urgent d'engager une
réflexion commune au cours de laquelle
chaque partie devrait exposer, à livre
ouvert, ses contraintes et doléances afin
d'y apporter des réponses pertinentes et
indulgentes, dans un esprit fraternel. Ce
grave différend sans précédent, ne trouvera sa solution que dans un échange
fécond propre à satisfaire les intérêts de
chaque éminente partie et privilégier
une nécessaire solidarité s'appuyant sur
une bonne volonté réciproque, sincère
et loyale. Il est vrai que le prêtre paroissial ne peut vivre décemment avec une
pension de retraite de 400 euros par
mois. J'appelle de mes voeux la demonstration que ce qui nous rassemble est
plus fort que ce qui nous sépare, ne
sera it-ce p ar ce q u e n ou s s om m es
condamnés irrémédiablement à vivre
ensemble. Dans le cas contraire, ce
putsch dommageable imposé par notre
Sainte Eglise déboucherait sur une crise
injustifiée et infondée entre Autorité
Religieuse et brebis révoltées, entre dogmatisme et humanisme, entre Etre et
Avoir.
KHRIMIAN HAIRIG et KAREKINE
1er LE GRAND en passant par le Père
KOMITAS se retourneraient dans leur
tombe. Nous regrettons amèrement que
le Clergé Arménien franchisse la Porte
d'Or du Saint des Saints où il trône
majestueusement pour briser le socle de
marbre rouge fondant la Nation Arménienne qui célèbre avec fierté son Eglise
depuis 1700 ans. Soyons clair, ce n'est
pas la Sainte Eglise Apostolique Arménienne à laquelle je rends hommage et
grâce qui est en cause ici, mais les
caciques du moment, mal inspirés, qui
ont initié une telle opération de leadership total, associatif, financier, social,
politique et spirituel.
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C'est pourquoi nous exhortons Monseigneur NORVAN ZAKARIAN et
tous les Ordonnateurs qui font profession de Foi de retirer ce projet choquant qui jette le discrédit sur toute
l'Institution Ecclésiale. L'Histoire jugera comment sera perçue cette tentative
d'hégémonie religieuse par un cléricalisme convoiteur qui avance masqué et
tente de tisser, telle une toile d'araignée,
une véritable entreprise internationale,
financière et patrimoniale, avec l'aide
de ses Ephores, susceptible de déboucher sur un authentique pouvoir Théologique, et à terme un Etat dans l'Etat,
voire un Etat Arménien Confessionnel,
à tout le moins un référent prioritaire.
L'actualité démontre en permanence
que les Droits de l'Homme, la démocratie et l'ensemble des valeurs de la
République sont toujours du côté de la
séparation de l'Eglise et de l'Etat c'est à
dire du principe de Laïcité. Que la Paix,
la Sérénité et la Sagesse nous inspirent
tous et chacun, Nous dont le destin est
indéfectiblement lié pour le Meilleur et
le Pire pour les Siècles des Siècles.
Le Roi MIDAS obtint du Dieu DIONYSOS le privilège de transformer en
or tout ce qu'il toucherait. Le Pain et le
Vin qu'il porta alors à sa bouche se
transformèrent immédiatement en or,
condamnant le Roi à mourir de faim. Ce
dernier courut prier le Dieu de lui retirer ce privilège. DIONYSOS y consentit à condition que
MIDAS se purifie
aux sources du fleuve
PACTOLE.
Cette légende symbolise le châtiment
de tout homme qui
n'aspire qu'aux richesses matérielles,
la mort de l'âme, par
déficit de nourriture
spirituelle, suivant la
mort du corps. Armand SAMMELIAN
SANTE
MINCIR N AT U R E L L E ME N T
VEC l'arrivée des beaux jours, nombreux sont ceux qui souhaitent
perdre rapidement du poids. Et si
nous posions le problème différemment ?
Pourquoi ne pas normaliser doucement
mais durablement votre poids, de façon à
ne plus jouer au yoyo avec notre corps qui
finit par s'épuiser ? En effet, les différents
régimes proposés sont efficaces à court
terme, mais pas toujours très naturels,
souvent déséquilibrés et rarement
durables car les problèmes à l'origine de
votre prise de poids subsistent. Ces
régimes créent de mauvais comportements alimentaires et des habitudes
néfastes pour la santé ; et avec les sachets
en poudre protéinés, où est la saveur, l'éducation du goût qui nous permet de
savoir notamment quand nous avons faim
et quand nous devons nous arrêter de
manger ? Les régimes dissociés sont intéressants au démarrage mais à long terme,
ils entraînent dénutrition, fatigue et faiblesse. Vous reprenez vite et plus qu'au
départ, la graisse au retour de votre alimentation normale car les cellules sont
alors friandes de nourriture et elles en
tirent le meilleur parti. La bonne attitude
est donc celle de l'adoption de mesures
d'hygiène et de diététique durables,
accompagnées d'un reconditionnement
psychologique positif.
A
Les mesures générales
Tout le monde ne maigri pas avec la
même facilité. Cela va dépendre de l'hérédité (parents en surpoids), de la morphologie, de ses problèmes psychologiques
(moins on s'aime plus on mange, plus on
prend de kilos moins on s'aime), de notre
capacité à gérer nos émotions (manger
peut de venir une protection face à des
émotions que nous ne pouvons contrôler
par le mental). Chaque personne a ainsi
une capacité à métaboliser et à éliminer
qui est différente d'une autre. Le secret
réside donc dans l'individualisation de
façon à laisser de côté ses mauvaises habitudes alimentaires, psychologiques et de
sédentaires pour en adopter de nouvelles
favorables à son équilibre personnel.
La répartition des repas
A) le petit déjeuner
1 /2 heure avant, boire à petite gorgées au
lit, 1 à 2 verres d'eau peu minéralisé. Le
repas du matin peut être copieux, il ne fait
pas grossir. Exemples :
- 1 tranche pain bio ou l à 2 biscottes ou l
à 2 galettes de riz + l oeuf mollet ou 30gr
de fromage ou 1 cuillère à soupe de purée
d'oléagineux (amande, noisettes) + 1
infusion légère (thym, romarin, sauge
sont de bons dépuratifs).
- 1 bol de crème de soja + 2 cuil. à soupe
de pétale de mais + un succédané de café.
- 1 bol de fraises + 2 cuil. à soupe de
yaourt ou fromage blanc + 1 cuil. à café
de sucre complet + 1 infusion
Parev - 2e trimestre 2004
A l0h00 il est possible de prendre un biscuit bio, des fruits frais, secs ou une compote de fruits non sucrés avec quelques
oléagineux, ou un jus de fruit car il peut y
avoir une carence magnésienne lors de la
perte de poids : fatigue, mauvaise humeur
anxiété. Avec un peu de jus de légume ou
de fruit on est plus actif.
B) le déjeuner
Boire 1/4 d'heure avant 2 grands verres
d'eau peu minéralisée Nourriture suffisante mais modérée. Un repas type se
compose : d'une assiette de crudités
variées + une salade verte, une assiette à
partie égale de légumes cuits à la vapeur,
de protéines et un peu moins de céréales
(riz complet, quinoa, pomme de terre...).
Concernant les huiles végétales, préférez
celles d'olive, de colza, de carthame, de
tournesol ou de courge en les alternant
mais en très petites quantités.
A 16h00, il est possible de prendre un biscuit, des fruits frais ou secs ou oléagineux
comme coupe f aim et anti coup de
pompe. Le dessert du midi est alors
reporté à l6h00.
C) le dîner
Mon conseil : Mangez peu et tôt !
Repas type : 1 assiette de salade + crudités, 1 soupe ou légumes vapeurs, une
pomme. Ne pas prendre de viande, pain,
gâteau, fromage, pâte, riz... Eventuellement quelques pruneaux trempés pour
les constipés, et une infusion légère. La
proportion de base d'un repas est pour un
adulte sédentaire, en milieu tempéré,
pour une journée : 60% du poids du repas
de fruits et légumes ; 20% du poids du
repas de protéines animales et végétales ;
15% du poids du repas de farineux lents
et sucres rapides ; 5% du poids du repas
d'aliments gras. Ainsi, plus de la moitié de
votre ration quotidienne est composée de
fruits et légumes.
Les règles de base à respecter
Toujours prendre les crudités en entrée de
repas (en fonction de sa propre digestibilité) pour préparer la digestion des aliments par l'appor t d'enzymes. Par
ailleurs, l'apport de fibres et de cellulose
nourrit la flore intestinale qui elle-même
produit des vitamines très importantes
pour une bonne santé. Le fruit se prend
en dehors des repas (10h00 ou l6h0) non
mélangé avec une céréale.
Ajoutez une cuil. à soupe de graines
germées (blé, tournesol, luzerne) aux crudités car elles vitalisent d'une façon exceptionnelle (augmentation des protéines,
des minéraux, des vitamines, enzymes).
Mangez modérément, pour cela mastiquez à fond et lentement.
Evitez de grignoter entre les repas.
Dormir au moins 7 heures. Le sommeil
avant minuit est réparateur et bienfaisant.
Reposez vous avant et après le repas au
moins un quart d'heure.
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Les compléments alimentaires
Ils favorisent l'élimination des déchets et
facilitent la minéralisation :
- La levure de bière sèche, riche en vitamines B, à saupoudrer sur vos aliments ;
- La silice organique : 1 cuillère à soupe 3
fois par jour au moment des repas ;
- Le Plasma Marin Hypertonique : 3
ampoules par jour dans un litre d'eau à
prendre tout au long de la journée pendant 3 semaines ;
- Le jus de bouleau : un petit verre à
liqueur le matin pendant 3 semaines
Les moyens psychologiques
A ne pas négliger car c'est en modifiant
votre attitude mentale que vous allez
modifier vos formes corporelles. Prenez la
résolution de ne plus vous laisser aller à la
boulimie quand vous éprouvez des déceptions d'ordre affectifs, professionnels ou
autres. Vous y arriverez en modifiant votre
attitude intérieure par la méthode qui
suit :
- Regardez la vie du bon côté ;
- Balayez le passé ;
- Efforcez-vous d'éliminer les évènements
de votre vie qui sont incertains, flous,
transitoires : un problème non résolu peut
empoisonner plus ou moins l'existence.
Sachez que l'on cherche souvent à contrebalancer quelque chose qui ne va pas en
se suralimentant.
L'image mentale :
une aide précieuse
Il s'agit d'une aide en matière de développement de la personne, dans la libération
de certains conditionnements et dans l'acquisition de conditionnements mieux
adaptés. Elle consiste à visualiser une
scène, une situation, une image, en état de
relaxation, à la vivre, à l'ancrer solidement
en soi pour finir par la vivre réellement de
façon inconsciente et facilement. Matin et
soir en état de relaxation profonde, visualisez-vous tel que vous voudriez être.
Les moyens physiques
Bouger plus ! Faites des exercices physiques (marche, jogging, piscine tous les
jours) le tout sans oublier de bien se reposer et de bien dormir. En tout cas, évitez
les exercices brutaux. Voyez tout de même
un médecin afin de vérifier que l'exercice
physique ne vous est pas contre-indiqué,
surtout si vous n'en avez pas fait depuis
longtemps.
Cette méthode ne vise pas à obtenir des
résultats spectaculaires en quelques jours,
mais à une normaliser en douceur et
durablement son poids en respectant les
principes d'hygiène naturelle et de naturopathie fondamentaux. Patricia KETANEDJIAN
Conseillère en hygiène diététique
Naturopathe
Un déjeuner
au grand air !
UN E.S.S.P. A-C.E. DE VIE
L
Des rencontres
intergénérationnelles
peuvent trouver renseignements et
soutiens.
L'E.S.S.P.A-C.E. est conçu pour
être un lieu de rencontres intergénérationnelles. Ainsi, durant la
réfection des locaux de l'école Barsa mia n, les enf ants y o nt été
accueillis, le temps du déjeuner.
Petits et grands ont ainsi pu partager en toute convivialité, ce temps
du repas, renouvelant le plaisir de
s'apercevoir et de se retrouver
autour de bons petits plats que
Michel, le chef cuisinier de
l'E.S.S.P.A-C.E., s'efforce chaque
jour d'améliorer afin de s'adapter
Photos : La Clairière - Parev
'E TABLISSEMENT de retraite
pour personnes dépendantes
" La Clairière " existe depuis
12 années. Il termine sa métamorphose en E.S.S.P.A-C.E. (Etablissement de Soutien et de Soins
Po u r Personnes Agées - Centre
d'Etudes), désireux de s'ouvrir plus
encore sur l'extérieur. Un bâtiment
rénové ré p on d aux der nières
normes de sécurité. Il abrite, outre
la Maison de Retraite Médicalisée,
une Résidence Service, un Accueil
de Jour, un Centre de Formation.
C'est une plate-forme gérontologique dans laquelle les personnes
âgées et les familles de l'extérieur
aux goûts de chacun.
La présence des enfants a été d'autant plus appréciée aux côtés des
personnes du grand âge, que la
demande de l'école voisine permet
de répondre à la volonté d'ouverture et de proximité de l'E.S.S.P.AC.E. Clairère. Cet échange se
renouvellera dès la rentrée prochaine. Renseignements
E.S.S.P.A-C.E. Clairère
307, Bd de la Madeleine - NICE
Tél. : 04 92 15 99 99
Les élèves de la maternelle

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