2e Trimestre 2004 - Dernières nouvelles
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2e Trimestre 2004 - Dernières nouvelles
UNE TRES BELLE FETE POUR LE COMPLEXE-ECOLE BARSAMIAN N°22 - 2e trimestre - juillet 2004 - Prix 1,54 COMMEMORATION DU 89e ANNIVERSAIRE DU GENOCIDE DES ARMENIENS ARKADY GHOUGASSIAN PRESIDENT DU HAUT-KARABAGH EN VISITE A NICE Magazine trimestriel du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur Sommaire n°22 Rencontre avec Hovhannès Igityan ........................................................... Page 5 Visite et déjeuner avec Christian Estrosi ................................................... Page 5 Les nouvelles du journal AGOS ............................................................... Page 6 Interview de Taner Akçam ....................................................................... Page 7 Moscou et Erevan font le point ................................................................ Page 8 Le Canada reconnaît le génocide des Arméniens ...................................... Page 9 Pèlerinage dans le Vaspourakan* ..................................................... Pages 10-11 Nouvelles d'Arménie ...................................................................... Pages 12-14 Vivre en Abkhazie .......................................................................... Pages 15-17 Arkady Ghougassian à Nice ............................................................ Pages 16-17 Il y a dix ans : cessez-le-feu en Artsakh ................................................... Page 17 Commémorations du 24 Avril à Nice et à Cannes ............................ Pages 18-19 Il était une fois la Libération de Paris ........................................................... Pages 20-21 Albert Juenbekdjian : un héros si tranquille ......................................................... Page 22 Le mouvement national arménien (4e partie) ....................................................... Page 23 UGAB Nice-Côte d'Azur .................................................................................. Page 24 La vie des associations ....................................................................................... Page 25 Complexe-Ecole Barsamian : C'est la fête ! ......................................................... Page 26 Les nouvelles de l'Ecole Barsamian ............................................................ Pages 27-28 L'Institut Melkonian devrait fermer ses portes .................................................. Page 29 Nos jeunes diplômés ....................................................................................... Page 29 Poème* ......................................................................................................... Page 29 Archag Tchobanian : Une vie au service de la Cause Arménienne ...................... Page 30 Interview de Henry Chennevières .................................................................... Page 31 Emilie a lu ..................................................................................................... Page 32 L'hommage de Philarménie à Manouchian....................................................... Page 32 Do-Ré-Mi : Une chorale d'avenir .................................................................... Page 33 Poème* ......................................................................................................... Page 33 Théâtre : Sur la Route* ............................................................................ Pages 34-35 L'ovalie en Arménie ........................................................................................ Page 36 Hagop Makaryan progresse sur l'échiquier ..................................................................................................... Page 36 Troisième édition du Trophée Manouk ......................................................................................................... Page 37 L'U.S.A. en tournée à Amsterdam ................................................................................................................. Page 37 Nouvelles religieuses .............................................................................................................................. Pages 38-39 Opinion : Le pactole .............................................................................................................................. Pages 40-41 Santé : Mincir naturellement ........................................................................................................................ Page 42 PA R E V C ô t e d ’ A z u r Magazine d’Infor mation et de Communication du Conseil Communautaire Ar ménien de la Côte d’Azur 281, Bd de la Madeleine - 06000 Nice Tél. : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09 / Fax : 04 92 15 05 84 site : www.parevcotedazur.com email : [email protected] Directeur de la Publ ication : Gaspard Kayadjanian Directeur de la Rédaction : Charles Kechkekian Commission paritaire N°1104 G 78867 Imprimé sur les presses numériques de l’imprimerie «Pierotti» 408, Bd de la Madeleine - 06000 Nice Parev - 2e trimestre 2004 (*) Textes en arménien - Page 2 - Photos couverture : Parev EDITORIAL UNE ACT UA L IT E R IC H E E dernier trimestre a été plutôt fertile en événements dans la vie des Français d'or ig ine ar ménienne. Après quelques brouilles ici ou là, les commémorations du 89e anniversaire du génocide de 1915 ont pu être organisées dignement. A l'approche des élections européennes, la question de l’adhésion de " cette " Turquie dans l’Union européenne a été abondamment évoquée dans les médias. Les partis traditionnels de droite - à l'exception notable du président de la République - semblent majoritairement contre cette intégration. Pour leur part, le parti Socialiste et les Verts y sont plutôt favorables mais sous certaines conditions. Afin d'obtenir plus de précisions sur ce point, nous avons interpellé Michel Rocard lorsque ce dernier est venu faire campagne à Nice. Nous lui avons demandé pourquoi son parti ne disait pas haut et fort que la reconnaissance du génocide des Arméniens par la Turquie, devait être une condition préalable à l'intégration de cette dernière dans l’Union. Evidemment, sa réponse était bien argumentée, et nous avons eu droit à une belle leçon de géopolitique qui reprenait tous les poncifs habituels : l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne favoriserait l’essor de la démocratie dans le pays, et empêcherait celui-ci de tomber dans les mains des islamistes. C En tant que descendants de rescapés du génocide de 1915, nous avons du mal à croire aux promesses de démocratisation formulées par l'Etat Turc. L’histoire est là pour en témoigner : en dépit de tous les traités signés à la fin du XIXe siècle, les belles promesses faites aux puissances occi- dentales concernant l'amélioration du sort des Arméniens sur leurs terres historiques d’Anatolie, sont restées lettres mortes. Le résultat, nous le connaissons tous : plus d’un million et demi de morts, des centaines de milliers d’enfants et de femmes converties de force à l’islam, une civilisation entière détruite irrémédiablement au cours du 1er génocide du XXe siècle. L'actualité nous force à constater, que le renforcement du Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (C.C.A.F.) devient impératif. Nous avons assez d’hommes et de femmes de talent qui peuvent, dans l’unité, nous représenter auprès des plus hautes instances de la République Française. Mais pour cela, il nous faudra trouver des moyens et des solutions nouvelles ; dans cette optique, le Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur / CCAF-Côte d'Azur organisera en septembre prochain à Nice, une réunion à laquelle sont conviés toutes les organisations arméniennes de France. Enfin, à l’approche des vacances, il nous faut laisser au vestiaire nos soucis quotidiens et prendre quelques congés bien mérité. Alors, comme toujours - et là nous nous adressons plutôt aux jeunes de la troisième et de la quatrième génération - nous vous invitons à aller visiter l’Arménie. Le dépaysement sera complet dans ce pays merveilleux. Vous serez impressionnés par le travail exécuté par nos ancêtres communs, et vous serez fiers d'être les descendants d’une civilisation vieille de trois mille ans. En visitant l’Arménie, vous faites multiplier par deux les bonnes idées. Tout d'abord, vous êtes certains de passer un très agréable séjour ; deuxièmement, vous aiderez activement l’économie de ce pays. Pensez-y avant de choisir votre prochaine destination. Bonnes vacances à tous ! Gaspard KAYADJANIAN COMMUNIQUE NE importante réunion de coordination et de concertation s’est tenue le samedi 10 juillet dernier au Complexe Barsamian de Nice à l’initiative des Présidents des CCAF – Côte d’Azur et Marseille-Provence. Les enjeux politiques majeurs ont, dans ce cadre, été examinés et la question de l’éventuelle intégration de la Turquie dans l’Union Européenne, la reconnaissance du génocide des Arméniens, la lutte contre son négationnisme ainsi que les relations avec l’Arménie, ont été particulièrement mises en exergue. Conscients de la nécessité d’organiser une meilleure concertation entre les organisations et afin de passer à une vitesse supérieure, les CCAF – Marseille-Provence et Côte d’Azur ont décidé d’inviter l’ensemble des organisations arméniennes à une conférence nationale les 10 et 11 septembre 2004 au Complexe Barsamian de Nice (281, bd de la Madeleine). A cet effet, une commission mixte a été désignée en vue de préparer cette rencontre. U Pour toute inscription, contactez le secrétariat du CCAF – Côte d’Azur au : 04 97 07 06 13 – 06 14 40 71 09 C A L E N D R I E R D E S M A N I F E S TAT I O N S DU SAMEDI 3 JUILLET AU LUNDI 18 OCTOBRE 2004 : La ville de Menton et la Conseil Régional PACA organisent une exposition de CARZOU au Palais de l'Europe (8 ave Boyer à Menton). Ouvert tous les jours sauf mardi et jours fériés. Renseignements : 04 92 41 76 50 DIMANCHE 15 AOUT 2004 A 10H00 : Fête de l'Assomption de la Sainte Vierge (Madagh et bénédiction du raisin) en l'église Sainte-Marie de Nice (281, bd de la Madeleine). La Messe solennelle sera célébrée par le Père Vatché Ayrapetyan et chantée par la chorale Sayat Nova. DIMANCHE 8 AOUT 2004 A 20H30 A CANNES : Gala Annuel de l'Union des Arméniens de Cannes (cf. annonce p 25) Renseignements : 04 93 88 11 61 (matin) - 04 93 62 19 50 (A.-M.) Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur Complexe-Ecole Barsamian - 281, bd de la Madeleine - 06000 Nice Tél. : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09 / Fax : 04 92 15 05 84 / e-mail : [email protected] Parev - 2e trimestre 2004 - Page 3 - Parev - 2e trimestre 2004 - Page 4 - VISITES RENCONTRE AVEC HOVHANNES IGITYAN Photo : K. A. PAREV : Monsieur Igityan, vous êtes le Directeur Exécutif de l’EUCCA (la Chambre de Commerce de l’Union Européenne en Arménie). Pourriez-vous nous présenter cette organisation ? Hovhannès IGITYAN : Il s’agit d’une association à but nonlucratif qui regroupe des entreprises européennes implantées ou travaillant en Arménie, ainsi que des entreprises arméniennes présentes sur le marché européen. A l’origine de cette Chambre, on retrouve la Commission Européenne, des Ambassades ainsi que divers investisseurs. Au quotidien, nous nous efforçons de faciliter le travail de nos membres. Par exemple, nous aidons les nouveaux investisseurs à faire leurs premiers pas en Arménie ou bien encore, nous essayons de les aider lorsqu’ils ont des problèmes administratifs. P. : Quel bilan tirez-vous du premier exercice de l'EUCCA ? H.I. : Il est très positif compte tenu du niveau de satisfaction de nos membres. Les aides et conseils que nous leur avons fourni ont été appréciés à leur juste valeur. Désormais, notre objectif est de permettre à la production arménienne d’atteindre les standards occidentaux, afin que nos entreprises puissent s’implanter sur le marché européen. P. : C’est l’objet de votre visite en France ? H.I. : Effectivement. J’ai rencontré de nombreux représentants de Chambres de Commerce françaises, afin de recueillir des conseils et des informations que nous publierons prochainement dans une brochure destinées à nos entreprises. M. Hovhannès IGITYAN (au centre) lors de sa rencontre avec M. Francis PERUGGINI, Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Nice-Côte d'Azur, et M. JeanPierre MASCARELLI, Président de Côte d'Azur Développement. P. : Que diriez-vous à ceux qui souhaiteraient investir en Arménie ? H.I. : Je leur dirais que comme partout ailleurs, la tâche n’est pas facile mais qu’elle est possible. Notre main-d’œuvre est très qualifié et peu coûteuse. Il est donc possible de faire du business en Arménie. VISITE ET DEJEUNER AVEC CHRISTIAN ESTROSI par le Conseil Communautaire Arménien de la Côte d'Azur, M. Christian Estrosi, Député des Alpes-Maritimes et Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, est venu visiter le Complexe-Ecole Barsamian le lundi 19 avril dernier, en dépit d'un agenda plus que chargé. Autour d'un déjeuner pris en compagnie des Présidents et membres des bureaux des associations arméniennes locales, il a évoqué ses nouvelles fonctions et l'amitié qu'il portait pour les citoyens d'origine arménienne. A leur tour, les responsables associatifs n'ont pas manqué de le remercier pour le soutien apporté par le Conseil Général, aux diverses manifestations qu'ils organisent. Les activités 2003-2004, ainsi que les projets futurs ont eux-aussi été évoqués. Rappelons en outre pour mémoire, que l'institution dépar tementale a a ccordé un e subventio n de 150 000 pour les travaux de rénovation de la grande salle du Complexe-Ecole. Avant de repartir, M. Estrosi a posé pour la photo souvenir entouré de son Directeur de Cabinet, M. Eric C i o t t i , d e M . Jo s e p h C a l z a , Christian Estrosi, un fidèle lecteur de PAREV ! Conseiller Général, et de ses I Photo : Parev Photo : Parev NVITÉ Parev - 2e trimestre 2004 DE PRESTIGIEUX VISITEURS 23 juin dernier, Monsieur Hovannès IGITYAN, Directeur Exécutif de l'EUCCA (la Chambre de Commerce de l'Union Européenne en Arménie), ancien Président de la commission des Affaires Etrangères du Parlement Arménien et membre fondateur du Comité Karabagh (à la gauche de Monsieur Samson OZARARAT) est venu visiter le Complexe-Ecole Barsamian en compagnie de Monsieur Hovannès HOVANNESIAN, lui-aussi ancien Président de la commission des Affaires Etrangères du Parlement Arménien (à la gauche de Monsieur Kirkor AJDERHANYAN). Monsieur IGITYAN nous a ensuite accordé un bref entretien relatif aux activités de l'EUCCA, que nous vous proposons de découvrir cidessus. M ERCREDI - Page 5 - DOSSIER SPECIAL : L' I D EN T I T E A R M EN I E NNE UNE CONSTRUCTION DELICAT E E nos jours, la diversité des identités et des cultures est sévèrement mise à mal, au profit de valeurs globales et universelles. Dès lors, chaque diaspora se doit de démultiplier ses efforts afin de conserver un peu de son identité. Ainsi, Arméniens et Juifs, qui possèdent chacun une importante diaspora, doivent faire face à ce problème avec la même acuité. Or, ces deux peuples, qui partagent également le fait d’avoir subi un génocide, sont en droit d’attendre que leurs identités soient préservées et ce, quel que soit le pays où ils vivent. Si les Juifs semblent avoir réussi ce pari, la situation paraît être plus compliquée pour les Arméniens. D L’absence de reconnaissance internationale de leur génocide a induit chez les Arméniens, de profonds troubles identita ires. Bafou és d an s leur s dro its, nombres d’Arméniens ne luttent dorénavant plus que pour rétablir la vérité historique. Ce faisant, cette quête est devenue la principale composante de leur identité et leur principal objectif, tout du moins en diaspora. A l’inverse pour les premières générations d’apatrides, l’objectif était diamétralement différent, ces dernières ne cherchant tout simplement qu’à survivre. La réaction actuelle des Turcs à l’égard du génocide des Arméniens constitue une profonde meurtrissure pour ces derniers. Contrairement à l’identité juive, qui a bénéficié du travail de mémoire opéré par les Allemands, l’identité arménienne est toujours convalescente. Cependant, toute tentative d’analyse sérieuse de l’identité arménienne, ne peut faire l’impasse sur le rôle qu’ont joué sur elle, l’Islam et les Turcs avec lesquels elle a été en contact pendant plus de mille ans. Une autre composante moder ne de l’identité arménienne, est à analyser sous l’aspect du rejet opéré par certains du paramètre " Turc ". Les échanges entre Arméniens et Turcs ont été si nombreux et si étroits par le passé, qu’ils ont façonné très profondément leurs com- portements et leurs identités respectives. Cette " vie commune " a été si intense, que les deux parties qualifient leur rupture de véritable trahison. Actuellement, les relations turco-arméniennes en sont arrivées à un point tel, qu’il n’est plus possible de les accepter en l’état, les Arméniens traumatisés faisant face à des Turcs paranoïaques. Par conséquent, il est devenu absolument nécessaire, en particulier pour les Arméniens, de changer cette situation en dépit de quoi, ils ne parviendront jamais à se forger une véritable identité. Mais pour cela, encore faut-il que les Turcs adoptent une attitude plus juste vis-à-vis du génocide de 1915. En définitive, s’il est une chose dont on peut être sur, c’est bel et bien que le paramètre " Turc " constitue à la fois un poison et un antidote pour l’identité arménienne. Les Arméniens parviendront-ils un jour à s’en affranchir ? Texte traduit en français extrait de " AGOS " - 23 janvier 2004 DECOUVRIR L'ARMENIE fois leur conscience en paix avec la composante turque de leur identité, c’est en Arménie que les Arméniens de la diaspora pourront trouver des réponses nouvelles à leurs interrogations. Mais pour cela, le gouvernement arménien se doit d’accomplir son devoir, et aller au-devant des attentes ces personnes. Mais, depuis l'indépendance, on constate que celui-ci n'a pas encore pris totalement la mesure de ses responsabilités. Quelques réunions pan arméniennes ont bien été organisées, mais aucune structure de liaison entre la diaspora et l’Arménie n'a été mise en place. Le " Ministère de la Diaspora " tant attendu, n’a pas encore vu le jour. Ce que l’on pourrait qualifier d’indifférence de la part de la République d'Arménie, prouve que cette dernière n'est pas encore consciente de ce potentiel qui sommeille en elle et qui pourrait, à terme, devenir un puissant pôle d’attraction pour les Arméniens du monde entier. U NE De nos jours, l’existence d’écoles, de cours de langue arménienne hebdomadaire, d’institutions culturelles ou de tout autre activité collective en diaspora, ne vise qu’à sauvegarder l'identité arménienne afin de la transmettre, dans les Parev - 2e trimestre 2004 L'année prochaine à Erevan... sont pas toujour s à la hauteur des attentes ; ainsi, rares sont ceux qui ont appris l’arménien en allant uniquement à l’école. Quant à l’identité religieuse, celle-ci ne se limite bien souvent, qu’à quelques rares passages à l’église pendant les grandes cérémonies. Dès lor s, il apparaît évident que la meilleure école arménienne est l'Arménie elle-même. Pour un jeune de la diaspora, une simple visite dans ce pays fait bien plus que des années de cours car elle marque profondément les esprits. Qui plus est le coût d’un tel projet n’est pas démesuré. L’organisation de séjours en Arménie devrait donc devenir l’une de nos priorités. Si l’on devait prendre un exemple pour illustrer cette idée, voilà l’image que l’on pourrait utiliser : Imaginons qu’un jeune de la diaspora est une plante exotique vivant dans un pot ; si on la repique dans son milieu naturel, notre plante ne pourra que mieux s’épanouir. meilleures conditions, aux générations futures. Chaque année, ce sont des millions de dollars qui sont employés à cette fin. Malheureusement, les résultats ne - Page 6 - La méthode n’est pas compliquée : reste à l’appliquer. Texte traduit en français extrait de " AGOS " - 13 février 2004 Texte en arménien provisoirement non reproductible Photo : http://www.oia.net Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev - 2e trimestre 2004 Pgh) - Page 7 - G2CGT INTERNATIONAL MOSCOU ET EREVAN FONT LE POINT président arménien, Robert Kotcharian, a récemment effectué une visite à Moscou au cours de laquelle il a rencontré le président Vladimir Poutine et le Premier ministre Mikhaïl Fradkov. Les entretiens ont porté principalement sur les moyens de renforcer les liens économiques dans des secteurs tels que l'énergie, les transports, les investissements, l'industrie et les finances. L'an dernier, les échanges bilatéraux ont progressé de 34%, ce qui constitue un record. "C'est le meilleur témoignage du Photo : Iouri Abramotchkine pour RIA-Novosti L E Le président arménien Robert Kotcharian Photo Iouri Abramotchkine. RIA-Novosti fait que nous avançons dans la bonne direction", a commenté Vladimir Poutine. De son côté, Robert Kotcharian a souligné que si la coopération intéressait précédemment, pour l'essentiel, le secteur militaro-technologique, elle commence à s'étendre aujourd'hui à tous les autres postes. Parmi les événements les plus marquants de la dernière période, le Président arménien a cité l'insertion de la banque russe Vneshtorgbank dans la sphère économique arménienne et souligné que la coopération dans l'industrie chimique et le bâtiment progressait à des cadences particulièrement rapides. Le business russe est de plus en plus présent en Arménie, contribuant ainsi à l'essor de son industrie, énergétique en premier lieu. Il convient de noter ici que Erevan est sur le point de signer un accord avec Téhéran concernant la pose d'un gazoduc qui acheminera en Arménie du combustible iranien. Après presque 12 années de négociations, Erevan et Téhéran ont finalement décidé que ce projet, d'un coût de 220 millions de dollars, serait réalisé d'ici 2007. Il permettra à l'Arménie, pays ne disposant pas de ressources d'hydrocarbures et confronté de ce fait à des difficultés considérables, de diversifier ses sources d'approvisionnement énergétique. Actuellement, l'Arménie est approvisionnée en gaz par l'entreprise mixte Armrosgaz, créée sur l'initiative de la compagnie russe Gazprom. Le patron de cette dernière, Alexeï Miller, a confirmé à Robert Kotcharian que cette entreprise mixte respecteraient ces engagements vis-à-vis d'Erevan. Mais, quel sera exactement Parev - 2e trimestre 2004 - Page 8 - le rôle de Moscou, une fois le gazoduc Iran-Arménie mis en service ? Des sources proches de Gazprom prétendent que le gouvernement arménien aurait suggéré à son homologue russe que Gazprom s'implique, d'une manière ou d'une autre, dans la pose du gazoduc en question. Apparemment, cette proposition n'a pas paru intéressante à la partie russe (les investissements dans le projet ont peut-être été jugés trop importants). Certains médias occidentaux considèrent que ce projet arméno-iranien soulève le mécontentement tant de Moscou que de Washington. Ainsi, selon Associated Press, pour la Russie la construction du gazoduc signifierait la fin de son monopole sur le marché gazier arménien, tandis que le mécontentement des Etats-Unis aurait pour origine la coopération d'Erevan avec Téhéran. Quoi qu'il en soit, le thème gazier n'a pas été développé lors des pourparlers entre Poutine et Kotcharian, même si la construction du gazoduc a été évoquée lors des négociations entre le dirigeant arménien et le Premier ministre russe, Mikhaïl Fradkov. La visite de Robert Kotcharian à Moscou s'est déroulée avec en toile de fond une déclaration, faite il y a quelques semaines par le président azerbaïdjanais, Ilkham Aliev, à l'occasion de l'implantation d'une unité militaire à Nakhitchevan. " Le peuple azerbaïdjanais et son armée peuvent à tout moment entreprendre des actions en vue de rétablir l'intégrité territoriale de l'Etat ", a déclaré Ilkham Aliev, faisant clairement allusion au problème du HautKarabakh. Ces propos ont été tenus le jour du 10e anniversaire du cessez-le-feu dans le conflit armé du Haut-Karabakh. Moscou n'a pas réagi à cette déclaration. Les déclarations officielles faites à l'issue des pourparlers entre Vladimir Poutine et Robert Kotcharian n'ont pas permis, elles non plus, de dire si le problème du Haut-Karabakh avait été abordé entre les deux hommes, et si oui dans quel esprit. Néanmoins, il semble évident que ce thème ait été examiné. Il est par trop important et sa signification est trop grande pour Robert Kotcharian en tant que président arménien et en tant qu'originaire du Karabakh, chef du Comité de défense du Haut-Karabakh pendant le conflit militaire avec l'Azerbaïdjan et par la suite, dirigeant de la République autoproclamée du Haut-Karabakh. La Russie, elle non plus, ne saurait rester indifférente à la dangereuse perspective d'une confrontation armée au Haut-Karabakh. Même si les propos tenus par Ilkham Aliev ont surtout un caractère politique, on peut penser que Vladimir Poutine a confirmé à Robert Kotcharian la position de principe de Moscou dans ce conflit : la Russie, dans la composition de laquelle entre la totalité du Caucase du Nord, est intéressée, plus que toute autre grande puissance, à ce que la paix et la stabilité règnent au Caucase, y compris en Transcaucasie, bien consciente qu'elle est de l'étroitesse de cette zone et du fait qu'en cas de confrontation militaire, les flammes du brasier pourraient s'étendre rapidement. La Russie est disposée à jouer le rôle de médiateur sûr, garant de toute entente sur le Haut-Karabakh, mais cette entente ne peut être conclue que par les parties en conflit, sans aucune pression extérieure. Cette position conséquente de la Russie est bien connue d'Erevan et de Bakou, et Moscou entend bien s'y tenir. Valéri ASRIAN commentateur de RIA Novosti INTERNATIONAL LE CANADA RECONNAIT LE GENOCIDE DES ARMENIENS E Canada a reconnu officiellement l'existence du génocide des Arméniens en Turquie pendant la Première Guerre mondiale. Les députés de la Chambre des Communes ont voté par 153 voix contre 68 en faveur de cette reconnaissance officielle qui intervient après un premier vote en ce sens effectué par le Sénat le 13 juin 2002. Une vaste majorité de députés de la Chambre (153 contre 68), dont de nombreux libéraux (parti au pouvoir), ont voté en faveur de cette motion, à l’issue d’un débat chargé d’émotion et ce malgré l'avis défavorable du ministre des Affaires étrangères, Bill Graham. L Fazli Corman l’ambassadeur de Turquie à Ottawa a déjà fait savoir avant le vote que l'adoption de la motion pourrait avoir des répercussions sur les relations économiques entre les deux pays. Il a notamment cité le cas de plusieurs firmes qui participent à des offres d’achats dans son pays. De son côté, M. Graham a déclaré que le Canada voulait maintenir les meilleures relations possibles avec le gouvernement d'Ankara. " La Turquie est une alliée importante de l'OTAN dans cette région et son gouvernement musulman est modéré ", a-t-il dit. " Notre position en matière de relations étrangères est de promouvoir une vision d'avenir. Nous préférerions que nos amis arméniens et nos amis turcs collaborent et ne retournent pas en arrière. " Giraïr Basmadjian, du Comité National Arménien a estimé que cette décision, qui conclut victorieusement vingt-cinq ans de procédure, était une victoire de la vérité et de la justice. " L'accomplissement de cette tâche a été rendu possible par la mobilisation des membres de notre communauté qui a fait prendre conscience aux élus de l'importance de cette question. " a-t-il déclaré. ARMENEWS L'ACTUALITE DES RELAT IONS RUSSO-ARMENIENNES Interview de A.V. Yakovenko, porte-parole officiel du ministère des Affaires étrangères de Russie RIA-Novosti : Comment se développent aujourd'hui les relations russo-arméniennes ? A.V. Yakovenko : Les relations entre la Russie et l'Arménie s'appuient sur une base juridique solide, à savoir le Traité d'Amitié, de Coopération et d'Assistance mutuelle du 29 août 1997, la Déclaration sur la collaboration entre alliés orientée vers le 21e siècle, et plus de 160 autres traités et accords interétatiques, intergouvernementaux et interministériels. Les contacts réguliers au sommet entre nos deux pays confèrent une impulsion supplémentaire aux relations russo-arméniennes, traditionnellement étroites et amicales. R. N. : Quels sont les principaux thèmes du dialogue politique russo-arménien à l'heure actuelle ? A. V. Y. : Les parties procèdent à un échange d'opinions approfondi sur l'ensemble des questions de coopération bilatérale, ainsi que sur les problèmes internationaux et régionaux les plus importants. L'examen des questions relatives à la réalisation des ententes intervenues lors des rencontres russo-arméniennes au sommet et à la définition de nouvelles possibilités d'élargir la coopération est au centre de ce dialogue. Nos deux pays échangent leurs points de vue sur les relations économiques et sur les moyens de les consolider, sur la réalisation de l'accord concernant " des biens en échange de la dette ", sur la coopération dans les domaines de l'énergie, des transports et des investissements. Les intérêts de la Russie sont très présents dans le système financier et dans les secteurs de base de l'économie arménienne. Le volume des échanges entre les deux pays a augmenté de 34,5% en 2003. Les parties accordent une grande importance à la solution des problèmes de transports, notamment à la restauration des communications ferroviaires entre la Russie et l'Arménie, via la Géorgie. Le soutien à la reprise de la coopération dans les domaines de l'éducation et de la culture, de la sphère sociale en général est aussi un aspect important des relations bilatérales. Une attention particulière est accordée à la coordination des efforts menés par les deux pays afin d'assainir la situation dans le Caucase, de révéler le potentiel de la coopération multilatérale, y compris dans le cadre des " Quatre du Caucase ", d'empêcher de nouveaux conflits et de régler ceux existants, notamment celui du Haut-Karabakh. Les questions de coopération dans le cadre de la Communauté des Etats Indépendants et de l'OTDC ainsi que de l'Union économique eurasienne où l'Arménie dispose du statut d'observateur font également l'objet d'une grande attention. R. N. : Quelles sont les priorités de la Russie et de l'Arménie sur le plan international ? A. V. Y. : Lors des rencontres entre représentants de nos deux pays, les questions de politique internationale occupent une place importante. Dans ce domaine, les positions de la Russie et de l'Arménie sont très proches et bien souvent même coïncident. Les parties sont déterminées à entreprendre, au niveau bilatéral et multilatéral, des actions ciblées pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes. La coopération politique sur l'axe antiterroriste s'accompagne d'une coopération concrète et efficace entre les organes de police et judiciaires de nos deux pays. RIA-Novosti Parev - 2e trimestre 2004 - Page 9 - Texte en arménien provisoirement non reproductible G"pgtg j R. 3gc Fif!fvjjh hf igŁj, g kgØjh sjagio Parev - 2e trimestre 2004 - Page 10 - Photo : D.T. Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev - 2e trimestre 2004 - Page 11 - NOUVELLES D'ARMENIE " G ARO UN " UNE S OCIETE DE C O N F E C T IO N D E QUA L IT E A grande qualité de la production de la société de confection " Garoun " est connue non seulement en Arménie, mais aussi par delà ses frontières. L’entreprise, qui est dôtée d'une technologie moderne, collabore depuis 13 ans avec des compagnies étrangères. " Garoun " emploie 400 salariés et est dirigée depuis 1985, par Mme Gohar Yénokian. De 1989-1992, cette dernière était député au Soviet Suprême de l'URSS. Grâce au courage de cette femme, " Garoun " a été l'une des rares entreprises arméniennes à ne pas avoir été pillée ou à arrêter de fonctionner après la chute de l'Union Soviétique. Du temps de l'URSS, " Garoun " recevait ses matières premières des autres républiques de l'Union ; de même, elle n’a jamais eu de problèmes de débouchés pour ses produits. En 1990, et pendant un an et demi, Mme Yénokian a fait fonctionner l'usine avec le matériel conservé dans les dépôts et a sauvé la situation. Elle a également investi les 5 millions de dollars accordés par le gouvernement de Mikhaïl Gorbatchev, pour moderniser l’usine avec de la machinerie allemande, japonaise et italienne. L Le travail de Mme Yénokian à la tête de l'entreprise est tout simplement prodigieux coopération entre " Garoun " et la compagnie anglaise " Susan Martin " n'a pas duré longtemps à cause des problèmes de transport de la production (manteaux, vestes). En 1997, la société a été privatisée. La majorité des actions ont été achetées par un entrepreneur américain d'origine arménienne, le reste appartennant à Mme Yénokian. Aujourd'hui, le contexte politico-économique arménien ne permet pas d'exploiter pleinement une telle entreprise. D'ailleurs cette dernière a " un grand besoin de nouvelles commandes "selon Mme Yénokian. Le Congrès Américain a autorisé les pays en voie de développement, à exporter leurs productions aux Etats-Unis sans avoir à s'acquitter des taxes en vigueur. D'après Mme Yénokian, il serait équitable d'inclure l'Arménie dans cette liste de pays. En dépit des efforts du Gouvernement Arménien, le Congrès n'a accordé à l'Arménie, que le droit d'exporter sans taxes les produits issus des industries du cuir et de la fourrure. Malheureusement, l’Arménie ne produit pas de fourrure et sa production du cuir n’est pas de très bonne qualité. Dans ces conditions difficiles, " Garoun " se devra encore, de trouver de nouveaux débouchés et autres partenaires. Avis aux amateurs ! Satik SEIRANIAN Traduit par Mary ZANAZANIAN La qualité du travail est sans conteste irréprochable La chute l'URSS a coïncidé avec la guerre du Karabagh. Les voies de transports ont été fermées et l'importation des matières premières est devenue difficile. La fabrique dirigée par Mme Yénokian, continuait cependant à fonctionner. De 1992 à 1995 " Garoun " coopèra avec une compagnie de confection hollandaise. Plus tard, elle a signé un contrat avec la compagnie américaine " Amerex " avec laquelle elle traite encore de nos jours. Après un an de collaboration, satisfaits par la haute qualité de la production, les Américains ont chargé la société de confectionner ses produits destinés au marché russe. Le volume des commandes américaines a tellement augmenté, que 10 autres fabriques se sont jointes à " Garoun " pour les réaliser. Malheureusement, après les événements du 11 septembre 2001, les commandes ont connus une for te baisse. En outre, la Parev - 2e trimestre 2004 - Page 12 - NICEMATIC Serge KEVORKIAN Distributeurs automatiques Concept et créations d'espaces enfants Dépôt de manèges gratuit 2, Rue Sevan - 06000 NICE Tél./FAX : 04 93 44 78 17 - Mobile : 06 09 07 05 88 e-mail : [email protected] NOUVELLES D'ARMENIE " ARMEN IAN N AVY B AN D " NOUS N’AVONS PAS DE MER MAIS NOUS AVONS UNE MARINE en Turquie, Arto Tunçboyaciyan, le "Commandant " de l'Armenian Navy Band, a vécu depuis son enfance aux Etats Unis. En 1998, lorsque le célèbre N É défi est en passe d'être réussi, sa formation s'étant déjà produite sur de nombreuses scènes aux quatre coins du globe. Leur premier album, sorti en 1999, portait le titre de " Pzdik zinvor "(Le petit soldat) ; cette année, le groupe sort son 5e album. Le 13 mars 2004, le club " Avangarde " a accueilli pour un mois à Erévan " l'Armenian Navy Band ". Une vingtaine de journalistes étrangers ont suivi Arto au cours de son voyage en Arménie. Entourée de Vahagn Hayrapétian, Armen Hiusnunts et d'autres musiciens, la formation a offert aux spectateurs un programme on ne peut plus riche, puisqu'il puisait jusque aux sources de la musique folklorique arménienne. La première partie de soirée était assurée par l'humoriste Serguei Daniélian. Son spectacle de mime, exécuté sur un fond de jazz, a fait rire bien des spectateurs. Et que dire de la prestation d’Ar to avec ses " instruments " (casseroles, bouteilles, tambours) : son humour musical a enthousiasmé les gens qui se mirent à chanter et à danser avec les musiciens. Arto Tunçboyaciyan (à droite) l'excentrique musicien aux multiples talents, aux commandes de son " Armenian Navy Band " à Erévan musicien arménien s'est rendu pour la première fois au " Paplavok " (un café-jazz très renommé de Erévan) il était presque inconnu de tous. Son talent n'était alors reconnu que par un cercle très restreint d’amateurs de musique. discrètement, il y écoutait des musiciens de jazz Arméniens qui s'y produisaient comme Vahagn Hayrapétian au piano, Lévon Malkhassian ou bien Armen Hiusnunts au saxophone. Après avoir fait leur connaissance, il s’est mis à jouer, d'abord pour son plaisir… Dès lors, le " Paplavok " prit une autre dimension ! Charmés, les Erévantsis l'étaient non seulement par ses improvisations et son talent musical, mais aussi par son choix " d'instruments " musicaux : une bouteille de cognac, des verres, des casseroles de différentes tailles, des instruments de percussion... Bref, à peu près tout ce qui lui tombait sous la main ! Pendant le festival de jazz " Erévan 98 ", il a joué avec les musiciens de " Night Ark ", Ara Dinkdjian, Armen Donélian et Marc Johnson. Leur prestation a tout simplement impressionné le public. Mais la vedette de ce quatuor était bel et bien Arto, génial inventeur de sonorités et de textes accessibles à tous. La création de " l'Armenian Navy Band " constituait le véritable objectif de la venue d'Arto Tunçboyaciyan en Arménie : lui qui visitait pour la première fois la terre de ses ancêtres, voulait découvrir et faire connaître au reste du monde les musiciens Arméniens. Ce Parev - 2e trimestre 2004 - Page 13 - Il est difficile de dire précisément, quel genre de musique interprète " l'Armenian Navy Band ". Une fois, Arto a confessé n'avoir jamais joué de jazz. Selon lui, ce sont les journalistes qui lui ont collé cette étiquette ; lui préfère parler " d'avant-garde folk " pour qualifier son style. Mais en réalité, la musique qu'il joue est celle qui résonne dans son âme et dans son cœur. Satik SEIRANIAN Traduit par Mary ZANAZANIAN C'est dans le club arménien "Avantgarde" qu'Arto et toute sa formation se sont produits en mars dernier NOUVELLES D'ARMENIE LA CONSTRUCTION DE L'AVENUE DU NORD A EREVAN considérer les aspects financiers et sociaux. La réalisation de ce projet de construction était d’autant plus difficile, qu’il s’étalait sur une zone d’habitation. Cela soulevait le problème de l'expropriation et du relogement de centaines de familles. Jusqu'à une date récente, 250 familles habitaient encore ce quartier en ruines, dans des conditions d'hygiène approximatives, le tout dans l'illégalité la plus totale. La ville a organisé une vente aux enchères des terrains concernés. Le mètre carré de terrain fut vendu au prix moyen de cinq à six cent dollars américains, certains lots allant C'est par là que va passer l'Avenue du Nord... présence de grues dans une ville est sans nul doute, un signe du développement de cette dernière. Les travaux de construction de l’avenue du Nord ont démarré en 2001. Les Autorités locales ont d'abord désigné le quartier en reconstruction en le renommant temporairement " zone de réalisation ". Il faut savoir que des centaines d’habitants du centre d'Erévan, vivaient dans des maisons tombant en ruines au détour d’étroites ruelles. Ensuite, elles ont élaboré le nouveau plan urbain et divisé les terrains concernés afin de les vendre aux enchères. Le principal promoteur du projet est l’architecte en chef de la capitale, M. Narek Sarkissian, qui a sous sa direction une équipe composée d’une dizaine d'architectes. L A L’histoire de l’avenue du Nord a débuté en 1918. Elle apparaît alors sur le plan général de la ville d'Erévan qu'avait tracé le grand architecte Alexandre Tamanian. Plusieurs appels d’offre, lancés dans le passé, avaient jusqu'à présent échoué devant l'importance des obstacles à surmonter. Outre les questions architecturales, il était nécessaire de ... et c'est ici qu'elle va aboutir pour rejoindre la rue Abovian Parev - 2e trimestre 2004 - Page 14 - Les immeubles modernes vont remplacer les vieilles habitations de la capitale arménienne jusqu'à mille cinq cent dollars le mètre carré. Notons que le gouvernement arménien n’a pas participé au financement du projet. Suite à la vente des terrains, les habitants du quartier ont reçu soit une indemnité financière conforme aux prix du marché, soit un appartement échangé contre leur ancienne propriété. Les travaux de destruction des vieux édifices et le nivellement du terrain ont d'ores et déjà commencé. L’avenue occupe une superficie de huit hectares. Les immeubles en construction s'élèveront sur six étages. Le projet doit respecter par ailleurs, une charte stricte qui interdit la construction d’une usine ou d’un bâtiment pouvant représenter une menace pour la sécurité publique. Dans l'ensemble, le projet prévoit la construction d'immeubles de style moderne, qui accueilleront au rez-de-chaussée des boutiques, des restaurants ou bien encore des bureaux. L’avenue du Nord (qui s’étalera de l’Opéra National jusqu’à la Place de la République) disposera de passages piétons. Des investisseurs arméniens de la diaspora ainsi que d'importantes compagnies russes, participent à la réalisation de l’Avenue du Nord. La fin des travaux de construction est prévue pour 2005-2007. Satik SEIRANIAN Traduit par Tatévik EGHIAZARIAN DIASPORA ARMENIENNE VIVRE EN ABKHAZIE, LE PAYS DE L’ AME ( 1 " L’Abkhazie est notre pays, L’Arménie est notre Patrie " Anahit Korian, Directrice de l’Ecole Arménienne H. Toumanian Soukhoumi, la capitale de l'Abkhazie L’ Abkhazie en bref ’ABKHAZIE ou Apsny en abkhaze (le pays de l’âme) est actuellement une République autoproclamée non reconnue par la communauté internationale. Officiellement, elle fait partie de la Géorgie. D'une superficie de 8.660 km2, l'Abkhazie a pour capitale Soukhoumi. En août 1992, une guerre a éclatée entre elle et la Géorgie. Après un an de combats, un cessez-le-feu a été observé. Depuis, la Géorgie impose un blocus économique à l'Abkhazie. Toutefois, la Russie frontalière a maintenu une voie de communication avec cette République autoproclamée par la ville d’Adler. L'Abkhazie, qui se trouve au nord-ouest de la Géorgie, longe la Mer Noire et compte entre 350.000 et 400.000 habitants d'après les sources non-officielles. Ce petit pays est pourtant un Etat multi-éthnique où vivent côtes à côtes, Arméniens, Russes, Ukrainiens, Estoniens, Juifs et Abkhazes. Avant la guerre, il comptait une majorité de Géorgiens. Aujourd’hui, ces derniers sont partis excepté dans la région de Gali, où il y eut un retour de 60.000 réfugiés Géorgiens. Depuis la fin des combats, le cours de la vie à lentement repris. Trois Arméniens ont d'ailleurs été élus à l’Assemblée Nationale Abkhaze. Concernant l'économie de la République, cette dernière est intégrée dans la sphère d'influence russe. En effet, la Russie y est très présente si bien que de nombreux hommes d’affaires sont venus investir en Abkhazie. L Les or ig ines de la communauté ar ménienne Les Arméniens, qui ont commencé à s’installer en Abkhazie dès la fin du 19e siècle et au début 20e, sont essentiellement originaires des régions orientales turques de la mer Noire. D’après l’ethnologue Abkhaze Slava Chirikba (qui vit et enseigne en Hollande) ces habitants - ou Hamchentsi - se divisent en quatre groupes parlant chacun son dialecte. Ils viennent d’Ordu - Vilaet, d’Artvin, de Trébizonde ou bien encore de Samsoun. Ces derniers parlent un dialecte qui ressemble beaucoup à celui employé au Karabagh. Selon les sources officielles, les ONG abkhazes ainsi que les représentants de la communauté arménienne, il y avait plus de 100.000 Arméniens avant la guerre. Aujourd’hui, personne ne peut plus donner de chiffre exact, faute de recensement. Parev - 2e trimestre 2004 - Page 15 - ère par t ie) Les estimations varient de 70.000 à 80.000 individus, ce qui représente tout de même la communauté la plus importante du pays après les Abkhazes. Les régions de Gagra, Goudaouda, Soukhoumi sont celles qui abritent le plus d’Arméniens. A l'inverse, des régions comme celles d'Ochamchir, de Gouliribch ou de Gali, ont vu leur population d'origine arménienne quitter le pays, principalement à destination de la Russie. L’organisation de la communauté Avant la guerre de 1992, chaque région avait ses représentants communautaires comme l'affirme Monsieur Khatchik Minassian, Président de Machtots, la communauté arménienne locale et Vice-président du Conseil Régional Abkhaze de Gagra. Machtots a été créé en 1989 à Gagra, une très belle ville balnéaire. L’objectif de l'organisation est de sauvegarder la culture et les écoles arméniennes d’Abkhazie, ainsi que de fortifier ses liens avec l’Arménie. Machtots, qui a beaucoup aidé le Karabagh, s'est également distinguée après le tremblement de terre de 1988. Krounk, la deuxième communauté arménienne d'Abkhazie, est dirigée par le Député du Parlement Abkhaze Monsieur Galoust Trapizonian depuis 1998 (il est également le Responsable des Affaires Sociales et du Fonds de Pension de l’Abkhazie). Récemment, ces deux communautés ont décidé d’unir leurs destins, afin de donner naissance à une organisation représentative de la communauté arménienne d’Abkhazie. Le siège du gouvernement Abkhaze après la guerre Pen d a n t l a g u e r r e La guerre entre l’Abkhazie et la Géorgie a duré d'août 1992 à août 1993. Depuis, les deux parties respectent un fragile cessez-le-feu. La communauté arménienne locale, qui avait adopté une politique de neutralité au début de la guerre, a été contrainte par les événements, de former ses propres bataillons militaires et fini par apporter son soutien au peuple abkhaze. Le malheur des Arméniens, c’est que leurs frères de Géorgie se battaient dans l'autre camp. D’après M. Trapizonian (un héros de la guerre d'Abkhazie) 240 Arméniens ont perdu la vie alors que 320 autres sont restés invalides. La communauté arménienne, qui compte de nombreux héros de guerre, s'est distinguée par son courage. L’armée abkhaze compte aujourd'hui dans ses rangs, près de 7.000 soldats Arméniens soit 20% de ses effectifs. (suite p. 17) EVENEMENT ARKADY GHOUGASSIAN A NICE POUR LA JOURNEE DU KARABAGH C Le drapeau du Haut-Karabagh flotte sur la Promenade des Anglais ! Gaspard Kayadjanian, ne prononce quelques paroles de bienvenue. Ce dernier ne manqua pas de féliciter le peuple du Karabagh pour son courage et sa détermination pendant les années de guer re. Il souligna ensuite, que son statut de République non-reconnue, ne lui permettait pas de bénéficier de l’aide inter nationale. C’est pour cette raison que l’aide de la diaspora, au travers de diverses associations (Fonds Arménien de France, UGAB, etc.) se révèle être absolument vitale pour ce pays encore profondément meurtri, par les séquelles d'un conflit armé qui a perduré pendant plus de 6 ans. M. Ghougassian à la tribune Photos : Parev ’EST le mercredi 9 juin 2004 que le président du Haut-Karabagh, M. Arkady Ghougassian, a rendu visite à la communauté arménienne de la Côte d’Azur, mettant ainsi fin au périple qui l’avait conduit dans différentes villes de France. L’hôtel Aston, qui servit de cadre à cette visite, a accueilli près de 200 personnes qui ont répondu présent à l’invitation du Conseil Communautaire Les personnalités politiques présentes adressèrent à leur tour, leurs messages de sympathie. Puis, le Président Ghougassian prit la parole pour expliquer l’origine du conflit, l’absence de liens et de voies de communication à l'époque soviétique, entre le Karabagh et l'Arménie et ce, bien que leurs peuples n'en forment qu’un seul. Il espère qu'un jour, leur indépendance soit reconnue. Il ajouta se sentir très heureux d’être venu pour la première fois à Nice car il trouva la Arménien de la Côte d’Azur. Grâce à l'effort de traduction en français de M. Hovannès Guévorkian, le représentant du Haut-Karabagh en France, le Président Ghougassian put s'exprimer dans sa langue. M. Kirkor Ajderhanyan, le secrétaire du Conseil Communautaire Arménien, prit alors la parole pour les présentations avant que le Président, M. Arkady Ghougassian aux côtés de Rudy Salles, député des Alpes-Maritimes et Vice-Président de l'Assemblée Nationale Le Président Arkady Ghougassian a tenu à rencontrer et à s'entretenir avec les jeunes de la communauté Parev - 2e trimestre 2004 - Page 16 - ville et le site magnifiques. Pour finir, il remercia chaleureusement tous les élus présents ce soir-là. D'ailleurs, certains d’entre eux arrivèrent directement de Paris après la session parlementaire du mercredi, comme ce fut le cas pour M. Christian Estrosi, Député et Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes. Au terme de son allocution, se der- nier remit sous les applaudissements à M. Arkady G h o u g a s s i a n , l a médaille du Conseil Général (cf. photo couverture). Un spectacle de chants et de danses exécuté par les artistes du Karabagh, enchanta toute l’assistance et devait clore la soirée. Signalons qu’avant que la conférence ne débute, le président Ghougassian, s’entretint pendant près d’une demi-heure avec les jeunes de la communauté au cours de laquelle il répondit à leurs questions. Outre M. Christian Estrosi, étaient également présents, M. Rudy Salles, Député des Alpes-Maritimes et Vice-Président de l'Assemblée Nationale, M. Lionnel Luca, Député des Alpes-Maritimes, le Dr Alain Frère, Vice-Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, Monsieur Patrick Mottard, Conseiller Général des Alpes-Maritimes, M. André Bonny, Député suppléant, Mme Marthe Les artistes qui se sont produit sur scène à cette occasion, étaient toutes Solakian représentant le Député-Maire de Menet tous originaires du Haut-Karabagh ton, Mme Julianna Chichmanian-Delpy représentant le Sénateur-Maire de Nice, Monsieur Albert Babikian représentant le Député-Maire de Cannes, M. Alexis Govciyan, ancien Président du Comité du 24 Avril et du CCAFParis, candidat aux élections européennes. Etaient excusés : Les Députés Jérôme Rivière et Muriel Marland-Militello, M. Eric de Montgolfier, Procureur de la République, M. Patrick Allemand, Premier Vice-Président du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur. IL Y A DIX ANS : CESSEZ-LE-FEU EN ARTSAKH E 12 mai 1994, quelques jours après la signature En mai 1994, les premiers effets du cessez-le-feu d'un accord (5 mai) entre les représentants des parlements d'Arménie, du Haut-Karabagh et d'Azerbaïdjan, la guerre dite du Karabagh (Artsakh en arménien) était interrompue au terme de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu. Deux ans auparavant, la libération de la ville de Chouchi (8 mai 1992) puis du corridor de Latchine (18 mai) par les forces arméniennes avait déjà marqué un tournant majeur dans ce conflit dont les prémices remontent à l'année 1988 avec les pogroms anti-arméniens de Soumgaït et Kirovabad (actuel Ganjak) en Azerbaïdjan. L'année 1990 fut celle de l'escalade vers un conflit armé (pogrom des Arméniens de Bakou en janvier) et l'année 1991 celle du déclenchement de la guerre à l'issue de l'expulsion des Arméniens de 24 villages du Haut-Karabagh, alors République socialiste soviétique autonome majoritairement peuplée d'Arméniens mais administrativement rattachée à l'Azerbaïdjan. Les Arméniens ont d'abord constitué des milices d'auto-défense puis se sont peu à peu organisés en une véritable armée. Après plus de trois ans d'une guerre difficile pour les deux camps et, depuis dix ans maintenant, la République libre et indépendante d'Artsakh (capitale : Stepanakert), néanmoins privée de la région de Chahoumian, se reconstruit et se repeuple progressivement aux côtés de la République d'Arménie. Alain KEBABDJIAN Photo et légende extraites de "Le Jardin Noir " de Max Sivaslian L Une g rande activité (suite du texte p. 15) Très impliquée dans la vie politique locale, Machtots compte 15 représentants dans l’administration de la mairie de Gagra. Trois Arméniens représentent la communauté arménienne au Parlement unicaméral Abkhaze à Soukhoumi ; il s'agit de MM Galoust Trapizonian, Albert Kapikian et Albert Hovsepian. Les Arméniens ont toujours joué un rôle économique prépondérant dans le pays. A l'époque Soviétique, l’Abkhazie était l'une des Républiques Autonomes les plus riches grâce à l’exportation de sa production agricole (mandarines, oranges, citrons, tabacs...) et à la venue des touristes Soviétiques. Pendant la guerre, cette production pourrissait sur place. Beaucoup de jeunes Arméniens ont alors quitté le pays pour la Russie. Selon les représentant de la communauté arménienne, ils ont commencé à revenir petit à petit à partir de 2003. Gohar DANELIAN-DUBOST Correspondante de PAREV en Arménie La mairie de Gagra Parev - 2e trimestre 2004 - Page 17 - MEMOIRE COMMEMORAT ION A NICE DU 89 ANNIVERSAIRE DU GENOCIDE DES ARMENIENS e l'invitation des associations arméniennes de la Côte d'Azur, ce sont plus de 300 personnes qui ont participé à la commémoration du 89 e anniversaire du génocide des Arméniens à Nice. Déjà la veille, les jeunes de A Une longue marche pour la Justice... le négationnisme d'Etat professé encore actuellement par ce pays, il expliqua qu'intégrer la Turquie sans exiger d'elle la reconnaissance du génocide de 1915, était contraire aux principes les plus élémentaires sur lesquels l'Europe s'était construite. Enfin, il tint également à honorer la mémoire des Anciens Combattants et Résistants Français d'origine arménienne des deux dernières guerres mondiales. Suivirent ensuite les dépôts de gerbes. Après que les enfants des écoles arméniennes de Nice eurent remis chacun une fleur au pied du Monument, c'est M. Charles Kechkékian et Mlle Téni Ajderhanyan qui déposèrent la gerbe du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d'Azur, suivie par celles des Anciens Combattants et Résistants par MM Gudénian et Tchilinguirian, du Conseil Régional PACA par M. Patrick Allemand, représentant le Président de cette même institution, du Conseil Général des Alpes-Maritimes par son Président M. Christian Estrosi qui est également Député des Alpes-Maritimes, de la municipalité par la première adjointe Mme Julianna Chichmanian-Delpy et enfin, par celle du Préfet des Alpes-Maritimes représenté par le Sous-Préfet M. Jérôme Marchand-Arvier. notre communauté avaient tenu un stand d'information et distribué des tracts sur l'avenue Jean Médecin, face à l'église Notre-Dame. En ce samedi 24, le rassemblement avait été prévu à 9h00 devant l'hôtel Méridien sur la Promenade des Anglais. Après une distribution d'œillets rouges, le cortège s'ébranla vers 9h40 pour une marche du Souvenir jusqu'au Monument aux Morts en présence de nombreuses personnalités politiques et religieuses. L'absence du service du Protocole de la Mairie de Nice Photos : Parev Arrivés vers 10h30 devant le Monument, les participants se regroupèrent pour la cérémonie. C'est M. Gaspard Kayadjanian, Président du Conseil Communautaire Arménien, qui prit la parole en l'absence du service protocolaire de la Mairie de Nice, pour annoncer le début de cette commémoration. Il invita alors M. Saro Séropyan qui prononça un discours de circonstance. En cette période précédant les élections européennes, l'accent était mis sur la question de l'admission de la Turquie dans l'Union. Après avoir évoqué Une prière pour les martyrs Vint alors le moment de la prière de Requiem, prononcée par Mgr Narek Chakarian assisté du Père Vatché Ayrapetyan, curé de l'église arménienne de Nice, et du Père Antonin Blanchi, représentant le Conseil oecuménique des églises soeur de Nice. La cérémonie se termina, à l'invitation du Président du Conseil Communautaire, par une Marseillaise chantée a cappella par l'assistance. Pour finir, chaque participant muni de son oeillet rouge, alla le déposer symboliquement au pied du Monument avant d'être invité à assister vers 11h30, à une prière dédiée à nos martyrs en l'église arménienne de Nice située boulevard de la Madeleine. A l'issue de celle-ci, une collation préparée par l'Union des Dames Arméniennes de Nice leur a été servi. Au premier plan, élus et autres personnalités font face au Monument aux Morts Parev - 2e trimestre 2004 Les enfants des écoles arméniennes de Nice déposant un œillet au pied du Monument aux Morts - Page 18 - Etaient présents à la cérémonie, outre les personnalités précédemment citées : M. Kirkor Pirlian, ancien combattant (2e DB), Mme Muriel Marland-Militello, Député des Alpes-Maritimes, M. André Bonny, député suppléant, MM Lucien Samak et Roger Teboul représentant la communauté Israélite. MEMOIRE LE 24 AVR IL A C A N N E S LUS de 150 personnes avaient tenu à commémorer le génocide de 1915 devant la stèle du souvenir de nos martyrs, au square de Verdun sur la Croisette à Cannes. Après que les responsables du comité d’organisation de la Commémoration eurent distribué à chacun un œillet rouge, la cérémonie débuta à 15h30 en présence du Député-maire de Cannes, M. Bernard Brochand, et de nombreux élus locaux et départementaux. C’est Mme Elise Oua- P gine arménienne morts lors des deux dernières grandes guerres. Ce fut ensuite au Député Maire de Cannes de prendre la parole en citant les premiers mots de la chanson d’Aznavour : " Ils sont tombés ". Il fit part de sa sympathie à tous ces concitoyens d’origine arménienne en soulignant que le devoir de mémoire était important non seulement pour l’Histoire, mais devait servir d’enseignement pour les nouvelles générations. Photo : V. E. Vint alors le moment du dépôt de gerbes. La première fut déposée par M. Aprahamian de l’association Hay Djampa, suivi de celle de l’Union des Arméniens de Cannes par Mme France Ghougassian, vice-présidente de l’Union des Arméniens de Cannes et de M. Albert Babikian ; celle des Anciens Combattants et Résistants Français d'origine arménienne par MM. Paul Haronian, Albert Juenbekdjian et Madame Christiane MargossianGervais. Enfin, ce fut au tour de M. le Maire de Cannes et de Mme Azémar-Morandini, adjointe, de déposer la gerbe de la municipalité. Une prière pour nos martyrs fut prononcée par le Père Vatché Ayrapetyan, curé de l’Eglise arménienne de Nice et de ses environs. Après que M. le Maire de Cannes eut salué les nombreux porte-drapeaux représentants les associations d’Anciens Combattants et Résistants qui avaient combattu à leur côtés, c’est au son de la Marseillaise que cette cérémonie du Souvenir prenait fin. La municipalité invitait enfin tous les participants à C'est devant la stèle dédiée aux victimes du génocide des Arméniens boire le verre de l’amitié dans les salons de que s'est déroulée la commémoration cannoise l’Hôtel de Ville. Auparavant, les personnes nian, secrétaire du Comité qui fit l’introduction en remer- présentes avaient été priées de déposer leur œillet sur la ciant tous les représentants des autorités civiles, militaires et Stèle. La Cérémonie avait été parfaitement organisée et la religieuses d’avoir bien voulu honorer de leur présence cette présence de plus en plus nombreuse à cette commémoracérémonie du Souvenir. Elle devait passer la parole ensuite tion, récompense de leurs efforts tous les responsables de au président du Conseil Communautaire Arménien de la l’Union des Arméniens de Cannes et du Conseil CommuCôte d’Azur et de l’Union des Arméniens de Cannes, M. nautaire Arménien de la Côte d’Azur. Gaspard Kayadjanian, qui prononça le discours commémoratif. Il ne manqua pas de souligner au cours de son allocu- Etaient présents à cette cérémonie les personnalités suivantes : tion, le danger que représenterait l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, sans avoir au préalable reconnu le Outre le Maire de Cannes et ses adjoints, M. André Aschieri, génocide des Arméniens. Il indiqua que tous les citoyens Maire de Mouans-Sartoux, M. Alléna, adjoint, représentant la du Cannet, Mme Jacqueline Héricord, conseillèFrançais d’origine arménienne seront très vigilants quant à députée-maire re générale, Pierre Bernasconi, conseiller régional, Mme la position des partis politiques vis à vis de la future adhésion Semerdjian représentant le Maire de Mandelieu, M. Prosper de ce pays dans l’Union européenne. Enfin, il rendit hom- Hayoun et le Dr Kamoun qui représentaient la Communauté mage à nos anciens combattants et résistants Français d’ori- Israélite de Cannes, etc. N O T E A L’ AT T E N T I O N D E S L E C T E U R S P AREV est votre média communautaire. A ce titre, il ne peut vivre que sur les bases d’une interactivité avec ses lecteurs. Il a donc besoin de vous et ses colonnes vous sont ouvertes. Proposez vos articles ou vos sujets à la rédaction qui étudiera leur pertinence et leur opportunité. S’agissant des articles, leurs auteurs doivent savoir que Parev se plie aux règles déontologiques et techniques en vigueur dans la Presse. Plus précisément, cela signifie des devoirs et des obligations pour le Comité de Rédaction. Parmi les devoirs, figurent en premier lieu le respect de la sensibilité de l’auteur et du message contenu et, dans la mesure du possible, la conservation du style originel de l’article. Les obligations se résument en deux points : les contraintes imposées par la pagination qui peuvent entraîner un raccourcissement du texte ; la volonté de maintenir le meilleur niveau rédactionnel possible, ce qui peut parfois avoir comme conséquences une " réécriture " de l’article dans le respect des règles énoncées précédemment. L’ensemble de ces principes qui s’applique aux textes rédigés en Français comme en Arménien n’a qu’un seul but, celui de faire, pour vous, un magazine avec la meilleure qualité possible. Parev - 2e trimestre 2004 - Page 19 - MEMOIRE IL ETAIT UNE FOIS LA LIBERATION DE PARIS marge du 60e anniversaire de la Libération de Paris, il nous a jugé bon de relater dans ces colonnes des faits historiques qui ont eu lieu, lors de la première incursion d’une colonne blindée de la France libre à Paris car deux acteurs d’origine arménienne ayant des attaches dans notre région y ont pris part sans se connaître. Revoyons un peu les faits. Nous sommes le 24 août 1944. Depuis quelque temps, Paris s’est insurgée à l’instigation de la Résistance localement dirigée par le colonel Rol Tanguy. Les résistants se battent à visage découvert dans les rues de Paris. Les armées alliées stationnent non loin d’ici, mais l’attaque décisive pour la libération de la capitale n’est pas encore à l’ordre du jour. Mais, laissons au capitaine Dronne le soin d’en parler dans son " Carnet de route d’un croisé de la France libre " dont nous livrons quelques extraits. E N Le premier Français dont la photo est apparue dans le premier journal de Paris libérée n'est autre que Kirkor Pirlian ! J’ai sous la main les deux tiers de la " Nueve " : les 2e et 3e sections du sous-lieutenant Elias et de l’adjudant-chef Campos, le half-track de commandement et le half-track de dépannage. (…) J’annexe immédiatement ce qui est à portée ; une section de chars moyens Sherman et une section du génie sur halftracks. (…) La petite colonne démarre à 20h… Après Fresnes, nous nous faufilons à travers l’Hay les Roses, Cachan, Arcueil, Kremlin Bicêtre, par de petites rues, là où nous sentons et on nous dit que la voie est libre. Dans le jour qui décline, sur tout le parcours, la population nous fait une ovation extraordinaire… 20 h 45 : nous arrivons à la porte d’Italie. Ma jeep bondit en tête… Et, subitement la nouvelle vole dans des cris immenses : " les Français, ce sont les Français ! " C’est le délire… Nous sommes entourés, pressés, submergés par une mer humaine… Notre mission est de filer le plus vite possible au cœur de Paris. Notre modeste colonne ne pèse pas lourd sur le plan militaire. Mais elle pèse bien lourd sur le plan moral ; il s’agit de pénétrer jusqu’au centre, de prendre contact avec l’état-major de Paris insurgé… Où aller ? Tout de suite, je choisis l’objectif : ce sera l’Hôtel de Ville, parce que, depuis un lointain passé, l’Hôtel de Ville est le symbole des libertés parisiennes, le cœur palpitant de toutes les insurrections. " Taisez-vous, je le sais, j’en viens " " ... Je tombe pile sur le général Leclerc. Il est arrêté sur le bord du trottoir seul, appuyé sur sa canne. Il est manifestement impatient et mécontent. - Dronne, qu’est ce que vous f…tez là ? me lança-t-il. - Mon général, j’exécute les ordres que j’ai reçu : me rabattre sur l’axe, au point où nous sommes (…) - Il ne faut jamais exécuter les ordres idiots. La phrase était dite d’un ton incisif. Quelques secondes après, le général me saisit par le bras : " Dronne , filez droit sur Paris, entrez dans Paris. " Il pointe sa canne dans la direction de la capitale. - Tout de suite, mon général, répondis-je. Mais je n’ai que deux sections d’infanterie ; il me faudrait d’autres moyens. - Prenez ce que vous trouverez ; Faites vite. - Si je comprends bien, mon général, j’évite les résistances, je ne m’occupe pas de ce que je laisse derrière moi. - C’est cela, droit sur Paris, confirme le général, dont le visage s’éclaire. passez où vous voudrez. Il faut entrer. Vous leur direz que la division toute entière sera demain dans Paris. Inutile de faire préciser l’objectif. L’objectif n’est pas militaire. Dans l’esprit du général, c’est clair, c’est évident, l’objectif est psychologique ! Il s’agit de remonter le moral de la résistance et de la population soulevée ; elles attendent impatiemment l’entrée des troupes alliées ; chaque heure qui passe attise leur inquiétude, leur angoisse ; si nous tardions, elles risqueraient des représailles terribles. Il s’agit de leur donner courage par une présence fut-elle symbolique. Il s’agit de leur montrer, de leur prouver que la division arrive, qu’elle sera demain dans Paris. Il est exactement 19 h 30. Parev - 2e trimestre 2004 - Page 20 - Par où aller ?… J’inter roge le s ge n s autour de moi.Un homme se présente. Il tient à la main une étrange petite motocyclette ; on jurerait qu’elle est sor ti e t o u t d r o it d’un dessin de Dubout. Il se propose de nous guider. Je lui demande : " Vous pouvez nous guider sans encombre jusqu’à l’hôtel de Ville ? " Il répond affirmativement. Autour de nous, des hommes, certains avec des brassards F.F.I., contestent, crient que ce n’est Dikran Lorénian, un dévouement pas vrai. D’une voix exemplaire au service de la France puissante, qui et de la Liberté domine le tumulte, il lance : " Taisez-vous, je le sais, j’en viens ". Je lui fais signe. Il saute sur sa motocyclette et démarre. Nous le suivons. L’Alsacienne est toujours sur le capot de la jeep. Notre guide est Arménien. Il s’appelle Lorénian Dikran. Décidément, c’est la journée des Arméniens. Le nouvel engagé tué ce matin, Hernozian, était Arménien. Pirlian Kirkor, mon ordonnance et garde du corps, est lui aussi Arménien. La petite colonne s’engage dans l’avenue d’Italie, bifurque par la rue de la Vistule, se lance dans l’avenue Baudricourt, tourne dans la rue Nationale, continue par la rue Esquirol et rejoint le boulevard de l’Hôpital. Pour la plupart, les rues sont vides. Là où il y a des gens, ils détalent à toute vitesse quand ils nous entendent arriver : ils nous prennent pour des Allemands. Parfois , ils entendent le guide qui nous précède crier : " Les Français, ce sont les Français. " Alors ils se précipitent et hurlent de joie. J’ai à peine le temps de les entrevoir : la jeep suit le motocycliste et précède un char et un half-track. Je ne vois que le guide et le trou de la rue, je n’entends que les bruits des moteurs. Nous filons à toute vitesse. Avons-nous essuyé des coups de feu ? Je n’en sais rien. S’il y en a eu, nous ne les avons pas entendus. Nous franchissons la Seine au pont d’Austerlitz et glissons le long des quais de la rive droite : quai de la Rapée, quai Henri IV, quai des Célestins, quai de l’Hôtel de Ville. Nous nous arrêtons devant l’Hôtel de Ville. Je regarde la grande horloge : il est exactement 21h22. Il fait encore jour, la nuit commence juste à tomber. Car Paris vit à l’heure allemande. L’Alsacienne en costume régional descend posément du capot de la jeep. Elle reste un moment debout au milieu de la place, comme un symbole. J’apprendrai plus tard qu’elle est une Strasbourgeoise authentique et qu’elle s’appelle Jeanne Borchert. Toutes les cloches des églises de Paris se sont mises à sonner. Le gros bourdon de Notre-Dame est entré le dernier dans la danse… Soudain une longue rafale… L’ennemi est toujours là. Plus pour longtemps. " Qui était Dikran Lorénian ? Né le 13 janvier 1908 à Istanbul (Turquie), il arrive à Marseille en décembre 1922 avec ses parents, ses deux frères Vahé et Onnig et ses deux sœurs Régine, Serpouhie, et Eugénie Chakée. La famille s’installe provisoirement à Paris d’abord et à Sevran ensuite. Sa famille quittera plus tard la région parisienne et s’installera à Draguignan. En 1930 il se marie et s’établira comme crémier-fromager à Villejuif. Il fera son service militaire au 401e DCA et sera rappelé en septembre 1939. Le 3 octobre 1940 il est démobilisé. Proposé pour l’ordre de la Légion d’honneur des années après, pour " ses paroles de persuasion, son à-propos et sa témérité. Enfourchant une motocyclette et précédant crânement la colonne commandée par le capitaine Dronne, il guida ce dernier de la Porte d'Italie à la Place de l’Hôtel de Ville, en contournant les chicanes et les résistances allemandes. Ainsi grâce à cet acte de courage, toutes pertes d’hommes et de matériels ont été évitées. " L’agent occasionnel qu’il fut, rejoignait les centaines de résistants d’origine arménienne qui avaient rejoint les Forces Françaises Libres. Comme Kirkor Pirlian 1 qui se trouvait au même moment lors de cette première incursion de la libération de Paris aux côtés du capitaine Dronne. Revoyons ses états de service : engagé volontaire dans la légion étrangére pour combattre l’ennemi en 1942. Il fait la campagne de Tunisie, est blessé et évacué sur Oran. Sitôt remis de ses blessures, il rejoint les Cor ps-Francs d’Afr ique sous les ord res d u col on el Pitch ; il part ensuite au Maroc où il participe à la formation le la 2e Division Blindée du général Leclerc. Puis il passe en AngleKirkor Pirlian a été décoré par ter re, débarque en Jacques Chirac qui était alors Normandie le 1er août Maire de la ville de Paris 1944 et participe au combat pour la libération d’Alençon. Puis c’est la ruée sur Paris avec la colonne du capitaine Dronne le 24 août un jour avant l’arrivée de la 2e D.B. et les forces alliées. Il participe ensuite à la libération de Strasbourg et plus tard à la prise de Bertchesgarten, le nid d’aigle de Hitler. En septembre 1945, il est démobilisé avec le sentiment du devoir accompli. Il est titulaire de nombreuses décorations, et a été fait il y a maintenant cinq ans, Chevalier de la Légion d’Honneur. Il habite toujours à Nice, où il ne manque aucune des manifestations patriotiques, il est porte-drapeau des anciens de la 2e D.B., et n’oublie jamais d’apporter son drapeau lors de la commémoration du génocide des Arméniens le 24 avril. Ainsi, deux Arméniens se sont croisés au même endroit, dans des positions différentes sans se connaître, et participèrent à la libération de Paris. Décoré de la Médaille de la ville de Paris le 30 janvier 1981, Dikran Lorénian pose aux côtés de sa fille et de Jacques Toubon Le 30 janvier 1981, il reçoit la Médaille de la Ville de Paris (échelon vermeil) décerné par Jacques Chirac puis, le 31décembre 1982, la Médaille Commémorative France de la guerre 1939-45 (barrette France). Parev - 2e trimestre 2004 - Page 21 - M. Dikran Lorenian est décédé depuis 1998. Il était le frère aîné de Vahé Lorénian récemment décédé, et de Régine Djévisian, bien connue dans la communauté arménienne de la Côte d’Azur, décédée elle aussi en avril 2000. De toute la fratrie de Dikran, il ne reste que Eugénie de Baudus, née Lorénian, résidant à Cannes. Gaspard KAYADJANIAN 1 Kirkor Pirlian auquel nous avions consacré une page spéciale dans notre premier numéro. MEMOIRE ALBERT JUENBEKDJIAN, dit Guebekdjian , UN HEROS SI TRANQUILLE… avons rencontré M. Albert Juenbekdjian, ancien combattant d’origine arménienne originaire de Bordeaux, nouvellement retiré à Cannes la Bocca avec son épouse ; il y coule une retraite paisible et bien méritée, après une vie assez singulière et très mouvementée. Il nous a semblé utile de raconter un peu toutes ses activités, qu’elles soient sportives, militaires ou musicales… N OUS Il naît à Lyon, le 2 février 1926, de parents originaires de Eskisehir en Turquie, rescapés du génocide de 1915. Ces derniers arrivent en France en 1923, et s’établissent à Lyon puis à Bordeaux. La carrière sportive le tente. En 1939, il s’inscrit aux Girondins de Bordeaux dans la discipline de Lutte Gréco-Romaine et des Poids et Haltères. A partir de là, son destin va le porter vers d’autres préoccupations. En 1939, la guerre est déclarée, son père est appelé sous les drapeaux, il sera démobilisé en 1940. En 1942, Albert s’engage volontairement dans le corps des sapeurs-pompiers du Port autonome de Bordeaux et mène parallèlement deux activités, l’une sportive et une autre beaucoup plus périlleuse puisqu’il rejoint la résistance. Il n’a que 16 ans et demi et participe, sous les ordres de M. Raymond Brard (colonel Raymond dans la Résistance) au sabotage des bateaux allemands ancrés dans le port. De 1942 au 28 août 1944, jour de la libération de Bordeaux, il participe à toutes sortes d’actions plus périlleuses les unes que les autres. Son courage et son activité dans la Résistance, lui ont valu toutes sortes de décorations et de distinctions aussi bien anglaises que françaises. Nous n’allons pas énumérer ici toutes les citations qu’il a collectionnées, mais seulement une assez significative de son dévouement. En 1944 les Allemands bombardent les bâtiments alliés qui s’approchent de Bordeaux. Il participe alors sous le feu de l’ennemi, à porter secours aux marins et soldats blessés. Citation de Jean Pouzoulet : " M. Juenbekdjian (alias Popeye) sous les bombardements allemands porte secours aux marins et personnes blessées dans les bâtiments de la Marine en train de brûler sous les feux de l’ennemi. Il a montré beaucoup de discipline, de courage, de dévouement au péril de sa vie. " En 1946 il épousa une demoiselle Papazian qui lui donna trois enfants : deux garçons et une fille. Plus tard, en 1957, il retourna à Lyon où il s’occupa d’une affaire de transport, avant de s’installer à Golfe-Juan en 1968 où il ouvrit un garage de réparation et de carrosserie automobiles. Il arrêta ses activités professionnelles en 1983, date à laquelle il se retira à Saint Vallier, au dessus de Grasse, qu’il quitta en l’an 2000 pour habiter définitivement à Cannes. Voyons maintenant ses prouesses sportives. Il remporta 18 championnats régionaux de lutte gréco-romaine de 1942 à 1952, devint recordman des Poids et Haltères en 1944 mais également champion de France militaire de lutte au Fort Carré à Antibes en 1947. Triple champion de France de lutte, (Paris en 1950, Lille en 1951 et Clermont-Ferrand en 1952) il a également été trois fois champion d’Europe (Pologne en 1950, Belgique en 1951 et Londres en 1952). Titulaire du diplôme national de Moniteur (2e degré) depuis 1948, il a créé avec d'autres passionnés, puis entraîné, plusieurs clubs de lutte d’abord dans la région bordelaise puis dans notre région, quand ses activités professionnelles l’ont amené à Golfe-Juan en 1968 (section de lutte omnisports de Golfe-Juan de 1970 à 1977, puis Club de Lutte d’Antibes après 1977). Parev - 2e trimestre 2004 - Page 22 - Il inocula à ses deux fils Daniel et Christian, le goût du sport en général et de la Lutte en particulier. Ces derniers participèrent à de nombreuses compétitions dans la région et furent aussi sélectionnés pour les championnats de France. Autres cordes à son arc, c’est un joueur de clairon et de cor de chasse hors pair, qui ne manquait pas d’animer, que ce soit à Antibes ou à Saint Vallier, les manifestations patriotiques. Voyons maintenant quelques uns de ses titres et décorations : - Chevalier de l’Ordre National du Mérite ; - Croix de Combattant Volontaire de la Résistance ; - Diplôme et médaille de Grande Bretagne, " citation of merit " pour services rendus aux Alliés à Bordeaux ; - Médaille de la Résistance Polonaise à Bordeaux ; - Médaille de vermeil de l’Association Nationale FrancoBritannique etc. Le 12 décembre 2002 à Bordeaux, Albert Juenbekdjian assiste depuis la tribune officielle, à l'inauguration de la stèle du souvenir Il est actuellement vice-président des Anciens combattants et Résistants Français d’origine arménienne de Cannes et de ses environs, Membre actif de l’Association nationale des Combattants volontaires de la Résistance, Membre du Conseil d’administration de l’Association des Combattants de Saint Vallier de Thiais et du canton, président honoraire du Comité du Souvenir Français de Saint Vallier de Thiais etc. Depuis son installation à Cannes il ne manque aucune des manifestations patriotiques de son pays pour lequel il a tant donné et n’oublie pas ses origines arméniennes. Avec son président M. Haronian, il a participé dernièrement à la commémoration du 24 Avril à Cannes. Auparavant, avec son président et Guy Wahé, il a participé à Antibes le 22 février dernier, au 60e anniversaire de la disparition des Martyrs du Groupe Manouchian. M. Juenbekdjian, la communauté arménienne de Cannes est très heureuse et très honorée de vous compter parmi elle. Tous nos vœux de bonheur et de santé vous accompagnent, à vous, votre épouse, sans oublier vos enfants et petits G.K. enfants. HISTOIRE L E M O U VEMENT NAT IO N A L AR ME N IE N ( 4 e par t ie) l'évacuation totale des provinces limitrophes de la frontière du Caucase, dès le début d'août 1915, le gouvernement des Jeunes Turcs donne le signal d'étendre les mesures d'exil aux Arméniens de l'Anatolie centrale et même à ceux des districts de la mer de Marmara. Naturellement la déportation des Arméniens de Bursa, de Biledjik ou d'Ankara ne répond à aucune nécessité militaire et s'explique en partie par la soif de pillage. Durant les mois de septembre et d'octobre 1915, les Arméniens de Thrace subissent le même sort. Ainsi, à l'exception de Constantmople et de Smyme et Kutahia, en tout lieu les Arméniens sont forcés de quitter leurs foyers ou sont massacrés sur place. A PRÈS La situation empire jour après jour, mais B og h os Nu bar pacha , en to u ré d e quelques collaborateurs dont le poète Archag Tchobanian et Hovhannès Khan Masséhian, l'ancien ambassadeur de Perse à Berlin, garde l'espoir de rebâtir l'avenir politique de l'Ar ménie à la conférence de la paix. Ses entrevues avec les hommes politiques alliés semblent devoir porter des fruits. Tous les cabinets français qui se succèdent pendant la guerre envisagent favorablement la création d'un Etat arménien ; seule la forme à lui donner reste imprécise. Et pourtant, des négociations pied à pied entre les Alliés ont déjà donné naissance, au début mai 1916, à l'accord Sykes-Picot sur le partage de la Turquie d'Asie. A la Grande-Bretagne reviendrait la Mésopotamie jusqu'au sud de Mossoul, tandis que la France prendrait sous sa protection le Liban, la Syrie (Cilicie incluse) et une par tie du Kurdistan ottoman. Quant à la Russie, en occupant le nordest de l'Asie Mineure, de Sinope jusqu'au Kurdistan en passant par Sivas elle deviendrait voisine des possessions françaises. En été 1916, les troupes russes s'enfoncent en Anatolie et atteignent Erzindjan, s'emparant de la presque totalité du terr itoire ar ménien, de Trébizonde à Erzindjan et de là jusqu'à Van. Mais, sur cette vaste étendue il ne reste plus que quelques milliers d'Arméniens dissémines par-ci, par-là. Sera-t-il possible dans ces conditions précaires de reconstituer la nation en Arménie turque par le retour des survivants ? Les Arméniens du Caucase y croient et, rassemblés autour du Bureau national arménien de Tiflis, contribuent à la libération de l'Arménie turque. Le président de la Délégation nationale ar ménienne, Boghos Nubar pacha, se méfiant des Russes, espère plutôt, grâce à la générosité du gouvernement français et l'aide de la Grande-Bretagne, récupérer la Cilicie et y rassembler les rescapés des Parev - 2e trimestre 2004 massacres. Après quelques allées et venues entre Paris et Londres, Boghos pacha obtient la promesse de GeorgesPi co t, a u no m du go uve r ne me nt français, en présence de sir Mark Sykes, l'officier britannique chargé des négociations auprès des Alliés, que la Cilicie sera cédée aux Arméniens, à condition que ces derniers participent effectivement à sa conquête. sont autorisées à rentrer dans leur pays natal, alors que le gouvernement précédent, prévoyant de russifier la région occupée, s'y était opposé. Le gouvernement menchevik tombe en octobre 1917 et le pouvoir passe aux bolcheviks. Un décret prononce alors que les minorités nationales, qui le souhaitent, peuvent reprendre en main le destin de leur peuple. Le Bureau national arménien de Tiflis pousse la Délégation nationale arménienne de Paris à proclamer l'autonomie de l'Arménie turque. Boghos Nubar pacha juge cet acte inopportun. Comment cette Arménie autonome pourrait-elle résister à une révolte des musulmans ? Aura-t-elle suffisamment de moyens pour se défendre seule ? L'initiative comporte plus d'inconvénients que d'avantages, ne servira qu'à accroître l'irritation des musulmans et à provoquer de nouveaux massacres. Consultés, Clemenceau et le Quai d'Orsay approuvent sans réserve la prudence de Boghos Nubar pacha. C'est donc un refus qu'oppose aux Arméniens du Caucase la Délégation nationale arménienne . Le so r t du pe uple ar ménien, explique-t-elle, doit plutôt être lié à celui des autres peuples du Caucase, les Géorgiens et les Azerbaïdjanais. Volontaires Arméniens de la Legion D'Orient Photo : Arsen Shahnazarian Copyright 2000 HyeEtch Sur la foi de ce succès, Boghos Nubar pacha donne le feu vert à la formation de la Légion d'Orient. Les premiers à répondre à l'appel seront les rescapés du mont Moïse. Les effectifs de la Légion d'Orient augmentent rapidement grâce à l'arrivée de volontaires des quatre coins du monde. La Délégation nationale arménienne envoie même aux ÉtatsUnis des émissaires qui développent une propagande intense, quoique discrète jusqu'à l'entrée en guerre des ÉtatsUnis. Plus de 1 500 Américains d'origine arménienne s'enrôleront dans la Légion d'Orient. Au printemps de 1917, de grands changements surviennent dans le camp allié. Les échecs militaires consécutifs sur le front de l'Est et de g raves pro blè me s é c o no mique s secouent l'Empire des Romanoff et le tsar Nicolas II est contraint d'abdiquer. Le chef du gouvernement provisoire, Kerensky, semble plus favorable aux aspirations des Arméniens. Des familles arméniennes, qui avaient pu échapper aux massacres en fuyant au Caucase, - Page 23 - Boghos Nubar pacha a toutes ses raisons, en efîet, pour agir en accord avec les puissances alliées. L'Arménie, il en est convaincu, ne trouvera son salut que par la victoire des Alliés et des principes de justice qui les guident. A l'été de 1917, il écrit à Balfour, secrétaire d'État au Foreign Office, qui vient d'intervenir à la Chambre des Communes : " ...Permettez-moi de saisir cette occasion pour présenter à Votre Excellence, au nom de la Délégation nationale et de tous les Arméniens, l'expression de notre plus profonde gratitude pour les déclarations qui ont été faites au Parlement britannique, au nom du gouvernement de Sa Majesté, au sujet de la délivrance des Arméniens et de l'impossibilité de les laisser, après cette guerre, sous la domination turque ". Quelques mois après, le 6 novembre 1917, à la même tribune, Balfour promet officiellement la délivrance de l'Arménie du joug turc. Lloyd George confirme, le 20 décembre 1917, que l'Arménie ne sera jamais replacée sous la domination néfaste des Turcs. La France n'est pas en reste et Pichon, à son tour, devant la Chambre des Députés, tient le même langage que ses collègues britanniques à l'égard des aspirations nationales arméniennes. Arthur BEYLERIAN Docteur en Histoire UNION GENERALE ARMENIENNE DE BIENFAISANCE SHAMIRAM SEVAG : UNE JEUNE AMBASSADRICE DE 90 ANS RÈS nombreux furent les amis qui ont tenu, dans la soirée du dimanche 11 juillet, à rendre hommage à Shamiram Sevag à l’occasion de son 90e anniversaire organisé pour la circonstance par l’UGAB Nice-Côte d’Azur. Dans une ambiance pour le moins torride en ce moins de juillet, la soirée anniversaire de Shamiram Sevag fut pleine de surprises. Placé sous le signe du souvenir de son père Roupen Sevag, cet anniversaire offrait tout d’abord de voir de nombreuses photos de famille et de souvenirs retraçant la vie du poète, de son épouse, Jani Apell, et de sa fille Shamiram dont l’allure altière et la verdeur ne cesse d’étonner ceux qui la rencontrent pour la première fois comme ceux qui la côtoient régulièrement. Mesdames Nadia Tekeyan et Anahid Ohanian ont eu l’amabilité de déclamer respectivement en arménien et en français, des poésies de Roupen Sevag. Le président de l’UGAB Nice-Côte d’Azur, Alain Kebabdjian, a ensuite remonté le cours de la vie de la famille Cilinguirian, de Silivri à Lausanne, de Constantinople où elle est née le 10 juillet 1914) à Paris, de Nice où Shamiram vit depuis 1945 à Erévan où elle se rend régulièrement pour soutenir l’école qui porte le nom de son père et qui sera bientôt dotée d’une bibliothèque au nom de Shamiram. C’est avec une pensée particulière pour Komitas qui fut présent au baptême de Shamiram en 1915, une pensée aussi pour Levon, le frère aîné de 92 ans qui vit à Lyon, une pensée également pour Joseph Folco, l’homme que Shamiram a épousé en 1960 et aimé pendant plus de quarante ans, une pensée enfin pour son cou- T de g. à dr. : André Bonny, Rudy Salles, Alexis Govciyan et Shamiram Sevag Photos : PAREV Rudy Salles lui remet une médaille d’or de l’Assemblée nationale Alexis Govciyan la nomme membre d’honneur d’Europe de la Mémoire et Ambassadr ice itinérante de la Mémoire Shamiram Sevag présente à ses amis la médaille d'or de l'Assemblée Nationale que lui a remise Rudy Salles sin Hovannes Cilinguirian qui entretient le souvenir de son oncle et lui a consacré un musée à Cagnes-sur-Mer. Le président de l’UGAB a évoqué la vie du poète et de sa fille, lisant notamment un extrait de la dernière soirée d’intellectuels chez les Sevag à Constantinople en avril 1915 rapporté par l’écrivain Hagop Ochagan (cf Parev n°20), lisant également la très émouvante Lettre à mon père que Shamiram a écrite quelques années auparavant. Quant aux surprises, elles furent étonnantes ! Outre, le billet d’avion pour Erévan offert par les amis de Shamiram, c’est Alexis Govciyan qui a annoncé les premières surprises de la soirée en transmettant à Shamiram les chaleureuses félicitations de Son Excellence Edward Nalbandian, Ambassadeur d’Arménie en France, puis en nommant Shamiram d’une part membre d’honneur de son association Europe de la Mémoire et d’autre part en la désignant Ambassadrice itinérante de la Mémoire précisant qu’à cet égard elle aura un rôle important à tenir dans la perspective des célébrations du 90e anniversaire du génocide des Arméniens (24 avril 2005) et de l’année 2006 qui sera celle de l’Arménie en France. La dernière surprise, et non la moindre, fut apportée par le député Rudy Salles qui a tenu à honorer Shamiram Sevag, en lui remettant une médaille d’or de l’Assemblée Nationale dont il est le Vice-Président, avant d'évoquer avec émotion et chaleur, son admiration. La soirée fut ensuite arrosée de champagne et notre jeune ambassadrice souffla ses 90 bougies. Une fois encore bon anniversaire à toi, Shamiram ! Photo : Hagop Hagopian SOIREE CAFE-CONCERT AVEC PUZANT FINDIKIAN ROIS ans après son dernier passage à l'UGAB Nice-Côte d'Azur (10 mars 2001, voir PAREV n°10), notre ami Puzant Findikian nous a fait l'honneur et le plaisir, de chanter une fois encore son répertoire de musique populaire et de poésies arméniennes. Le vendredi 14 mai 2004, c'est dans une atmosphère intimiste et conviviale, au local de l'UGAB, qu'une vingtaine de personnes ont vibré à l'écoute notamment de poèmes de Sévag, Zarifian, Tcharents ou Gaboudikian mis en musique par le chanteur qui a également entonné les classiques du répertoire arménien : Nubar, Erévan Erébouni, etc. T Puzant Findikian (et sa guitare) qui, une semaine auparavant, a également chanté pour la première fois à Londres dans un restaurant arménien, se produisit quelques jours plus tard à Mougins, à l'initiative de l'Union des Arméniens de Cannes dans une ambiance tout aussi chaleureuse. Puzant Findikian aux côtés de son épouse, sa plus fidèle admiratrice Parev - 2e trimestre 2004 - Page 24 - LA VIE DES ASSOCIATIONS DEJEUNER PRINTANIER REUSSI A CANNES RÈS d’une centaine de personnes avaient tenu à par ticiper à ce Déjeuner Printanier, le 4e du nom, organisé par l’Union des Arméniens de Cannes et de ses environs. C’est le Restaurant Le Succès à Cannes qui avait servi de cadre, comme l’année passée, à cette manifestation conviviale et sympathique. Après l’apéritif servi sur la terrasse, où raki et soudjouks furent servis et appréciés à leur juste valeur, les convives furent invités à passer à table où un excellent repas leur fut proposé. Auparavant, c’est le président, M. Kayadjanian, qui souhaita la bienvenue à tous les membres et amis, souvent venus de loin, pour participer à ce déjeuner placé sous le signe de l’amitié et de la générosité. En effet, comme chaque année, le bénéfice est remis à une œuvre humanitaire. Le choix s'est porté cette fois, sur l'association Femme Courage Solidarité, présidée par Mme Kébabdjian, qui œuvre à aider les familles victimes de la guerre au Karabagh. C’est Mme Ounanian, secrétaire de l’association qui prononça, à son tour, P les paroles de bienvenue dans la langue de nos parents. Puis c’est Melle Sedef, responsable de l’association Terre et Culture, et déléguée de Femmes Courage Solidarité, qui prit la parole pour souligner le travail effectué au Karabagh et l’aide apportée aux familles endeuillées, afin que celles-ci puissent vivre et rester sur leurs terres ancestrales. Dès le plat de résistance servi, Marten Yorgantz investit la piste et suscita cette ambiance arménienne dont il a le secret. Dès lors, jeunes et moins jeunes ne purent résister à l'appel du kotchari, et s’élancèrent sur la piste. Après que le président eut annoncé sous les applaudissements, que l’Union des Arméniens de Cannes offrait un chèque de 500 euros à Femmes Courage Solidar ité, d’autres convives firent eux-aussi, des promesses de dons. Avant de se séparer, toutes les dames se virent offrir le muguet portebonheur. Tous les convives se déclarèrent enchantés d’avoir passé cet après-midi de pr intemps dans la joie et la bonne Les convives ont aussi eu l'occasion de profiter du plein air humeur, et se séparèrent non sans avoir promis auparavant de revenir et de se revoir " embayman ", le printemps prochain. Mission réussie pour l’Union des Arméniens de Cannes. A noter, qu’une fois encore, la maison Barbarac de Saint-Tropez, avait offert gracieusement les glaces. L’UNION DES ARMENIENS DE CANNES ET DE SES ENVIRONS vous invite à son GALA ANNUEL DE BIENFAISANCE AU PALM BEACH CASINO DE CANNES DIMANCHE 8 AOUT 2004 A 20H30 Animé par MARTEN YORGANTZ et son orchestre Le bénéfice de cette soirée sera attribué au Fonds Arménien de France et à nos œuvres sociales et humanitaires Renseignements et réservations : Gaspard Kayadjanian : 04 93 45 37 03 - Serge Nigoghossian : 04 93 61 14 29 - Irène Halladjian : 04 93 68 92 25 Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev - 2e trimestre 2004 - Page 25 - COMPLEXE-ECOLE BARSAMIAN C'EST LA FETE ! AMEDI 26 juin dernier, le Complexe-Ecole Barsamian de Nice fut le théâtre d’une très agréable fête. Compte tenu des travaux de rénovation qui se déroulent actuellement dans la grande salle, les festivités organisées par l’école Barsamian et le Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur, ont trouvé place à l’extérieur, sur le parvis. S Photos : Parev C’est par la fête de fin d’année préparée par les élèves de l’école, que l’après-midi a débuté. En présence de plus d’une centaine de personnes (parents, responsables d’associations et amis) nos petits artistes nous ont offert un spectacle riche en couleurs et en émotions. Après que les élèves eurent entonné " La Marseillaise " et " Mer Hayrenik ", les jeunes diplômés en partance pour le collège, ont reçu leurs diplômes de fin de cycle et quelques présents. Puis, en cette année du 60e anniversaire du débarquement des alliés, ils ont tenu à rendre hommage aux anciens combattants et résistants Français d’origine arménienne. Pour l’occasion, ces derniers étaient représentés par MM Margos Gudénian, Albert Juenbekdjian et Khatchig Tchilinguirian. Une fête renversante ! Barsamian, la troupe " L’Etoile de l’Espoir " a démontré toute l’étendue de son talent. Composée de jeunes artistes arméniens originaires de la ville russe de Rostov-sur-le-Don, cette troupe dont la créativité n’a d’égal que son jeu de scène et la qualité de ses interprètes (danseurs et chanteurs) a laissé sans voix nombre de spectateurs. Plus tard dans la nuit, c’est sur un parvis transformé en piste de danse que s’est terminée cette belle fête du Complexe-Ecole Barsamian qui laissera à n’en point douter, un souvenir impérissable à tous ses participants. A noter la présence au cours de cette fête de Monsieur Joseph Calza, Conseiller Général, venu représenter le Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes. Nos petits chanteurs Place ensuite à été faite aux saynètes, chants, chœurs et autres prestations des élèves de maternelle et des Cycles II, et III. Parfaitement exécutées, elles ont fait l’admiration des parents, et le régal de tous les autres pendant près de deux heures. Un grand bravo à la Direction, l'équipe enseignante, le Conseil d'Administration et les parents d'élèves qui ont largement contribué à la réussite de cette fête. Puis, après s’être restaurés et désaltérés auprès du stand tenu par les parents d’élèves, jeunes et moins jeunes ont eu la chance d’assister à un spectacle tout simplement exceptionnel. En effet, pour la deuxième partie de cette fête du Complexe-Ecole La troupe " L'Etoile de L'Espoir " LES PETITS " L IONS " OMME chaque année, les élèves de l'école Barsamian ont participé à l'opération " Bonne Actions Jeunesse " organisée par le Lions Club Nice-Victoire. En 2004, le sujet proposé était le respect sous toutes ses formes. Les élèves des Cycles II et III, qui ont choisi de développer le thème du respect de l'environnement, ont réalisé un tableau intitulé " Le pays de mes rêves " (cf. photo). Par ailleurs, toujours dans le cadre de cette opération, ils ont exécuté une danse traditionnelle arménienne le 16 juin 2004 au théâtre de Verdure à Nice. Pour les récompenser de leurs efforts, le Lions Club Nice-Victoire a pris en charge l'achat de fournitures scolaires pour leurs classes. C Parev - 2e trimestre 2004 - Page 26 - Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible G’gif khf dy h) pjuhhf )h tj Øghj & jhgihf DES ELEVES SOLIDAIRES Les enfants prennent la pose devant leur belle moisson U cours de deux dernières années, les élèves de l'école Bar samian ont patiemment collectés des bouchons pour l'association "Bouchons d'Amour" parrainée par l'humoriste Jean-Marie Bigard. La vente de ces derniers permet cette association d'acquérir du matériel pour handicapés (fauteuils roulants, béquilles etc.), de financer des opérations humanitaires ponctuelles, ou de permettre la création d'un orphelinat à Madagascar. Un grand bravo à tous ces enfants qui apprennent aussi au quotidien la signification du mot solidarité ! A Parev - 2e trimestre 2004 - Page 27 - ECOLE BARSAMIAN LES ELEVES DE PETITE ET MOYENNE SECTION A L'HEURE INFORMAT IQUE presque 2 ans, les élèves de Cycle I Moyenne Section sont initiés à l'informatique. Sous forme d'activités ludiques, ces séances d'environ 1 heure par semaine, se déroulent dans la salle informatique du Complexe-Ecole Barsamian et permettent, outre le réel plaisir de la découverte de l'outil, d'améliorer le développement de l'attention, de l'autonomie, et une compréhension de certains concepts nécessaires à leur épanouissement futur. D EPUIS Apprendre en s'amusant... Photos : J.G. Ayant appris d'abord les bases de vocabulaire ainsi que le fonctionnement de la souris et du clavier, les enfants peuvent, désormais, donner libre cours à leur imagination en exécutant des dessins à l'aide de l'ordinateur ainsi qu'utiliser des jeux et divers programmes éducatifs. Ils ... et maîtriser l'outil informatique utilisent également des logiciels arméniens leur permettant d'apprendre l'alphabet et la langue arménienne sous forme de jeux multimédia. Depuis peu, c'est au tour des élèves de Cycle I Petite Section de goûter aux joies du multimédia. D'abord hésitants, nos chères têtes blondes prennent peu à peu confiance face à cet outil qu'il faut d'abord apprivoiser puis comprendre et utiliser. Bientôt, le maniement de la souris n'aura plus de secret pour eux. Décidément, la valeur n'attends pas le nombre des années. Jean GRZINIC LA MARINE NATIONALE FAIT ESCALE A L'ECOLE BARSAMIAN vendredi 18 juin dernier, un représentant de la Marine Nationale Française, Le Premier Maître Smith, est venu dans notre établissement évoquer la seconde guerre mondiale avec les élèves des Cycles II et III. Ces derniers avaient déjà préparé un questionnaire auquel M. Smith se prêta volontiers. Il leur exposa ensuite, à l'aide de cartes et de photographies, les principales phases de la guerre ainsi que le débarquement en Normandie pendant près d'une heure. Avant de se quitter, nos élèves offrirent un petit souvenir à notre hôte qui, de son côté, avait apporté des stylos à bille de Claude MARIAGE - Enseignante en Cycle III la Marine. L Le Premier Maître Smith est reparti avec un souvenir de l'Ecole Barsamian que lui a remis l'une de nos élèves Photo : J.G. E FAITES VOS LEGS A LA FONDATION EDUCATIVE ET CULTURELLE BARSAMIAN SOUS L’EGIDE DE LA FONDATION DE FRANCE Notre Communauté s'est dotée depuis quelques années, grâce à la générosité de la famille Barsamian, d'une fondation visant au financement de nos projets éducatifs et culturels, avec comme priorité le développement de la langue, la préservation de notre culture et de nos traditions arméniennes. Cette fondation qui permet l'épanouissement de notre jeune génération, gage de notre avenir, à été créée à l'origine avec un capital de 4 000 000F (env. 609 800 ) qui aujourd'hui, grâce à la générosité de nombreux bienfaiteurs, s'élève à 4 630 000F (env 705 800 ). Depuis sa création, la Fondation Barsamian a contribué à soutenir financièrement plus de 80 étudiants au moyen de bourses scolaires. En 2002, grâce à un legs testamentaire de feue Madame Vartanouche Der-Minassian de Cannes, le capital de la Fondation s'est trouvé doté d'une somme de 500 000F (env. 76 200 ) supplémentaires. Bien sûr, outre les dons de nos généreux bienfaiteurs, ce sont surtout les legs qui lui assureront la pérennisation dans l'avenir. Tous les legs adressés à la Fondation Barsamian sous l'égide de la Fondation de France, sont exonérés des droits de mutation, celle-ci étant déclarée d'utilité publique. Par ailleurs, il est important de savoir que la capital de la Fondation étant intangible, ce sont seulement les intérêts qui sont reversés, qui permettent le financement des différentes missions éducatives et culturelles. POUR TOUTE INFORMATION APPELEZ LE 04 93 44 44 03 OU LE 06 14 59 88 99 Parev - 2e trimestre 2004 - Page 28 - EDUCATION L'INSTITUT MELKONIAN DEVRAIT FERMER SES PORTES 'EST avec une très vive émotion que les Arméniens du monde entier ont appris la probable fermeture de l'Institut d'Etudes Melkonian de Chypre. Créé en 1924, l'Institut a été placé par ses fondateurs, Krikor et Garabed Melkonian, sous le patronage de l'Union Générale Arménienne de Bienfaisance (UGAB). Leur ambition, qui était d'offrir aux jeunes générations d'Arméniens un enseignement de haut niveau, a fait le bonheur de milliers de pensionnaires originaires des quatre coins du globe (Etats-Unis, Syrie, Liban, L'Institut Melkonian Australie, France, Arménie etc.). C Photo : http://www.acam-france.org Le 16 mars dernier, le comité central de l'UGAB a décidé de fermer en juin 2005, le pensionnat de l'Institut basé à Nicosie. Ce faisant, il a soulevé de très vives contestations dans la diaspora arménienne mais également au sein du Gouvernement Chypriote. Pour justifier son choix, l'UGAB a évoqué le trou budgétaire de l'école Melkonian (qui serait de 2 millions de dollars). Les " économies " réalisées avec la fermeture - même partielle - de l'Institut, serviraient à financer divers projets en Arménie comme la création d'un campus pouvant accueillir 200 jeunes Arméniens de la diaspora. Mais pour l'heure, la situation reste encore confuse et les informations qui circulent sont souvent contradictoires. Gageons que la situation s'apaisera prochainement. NOS JEUNES DIPLOMES BACCALAUREAT - Talin BALYOZYAN* (BAC STT) (BAC STT) - Naro GARAK* (BAC S) - Armen SEROPYAN* - Garen AJDERHANYAN* (BAC S) - Edouard KASSIGHIAN (BAC ES) (BAC S) - Yeghia ARAKELIAN* (BAC S) - Khachig ARAKELIAN* *épreuve de langue arménienne comprise DUT ébut juin 2004, Mlle Ani BASAR a soutenu avec succès sa Maîtrise en Science Politique à la Faculté de Nice (mention assez bien). Son mémoire, dirigé par le Professeur M. Christian Bidegaray et co-soutenu par M. Laurent Bouvet, avait pour titre " La Turquie, un pays révélateur de l'identité européenne ? ". L'année prochaine, elle intègrera le D.E.S.S. nouvellement crée à la Faculté de droit de Nice : " Gouvernance et Métiers du Politique FranceEurope ". D PAREV adresse ses félicitations à tous les jeunes diplômés de l'année (Liste non-exhaustive) Cynthia PANASOGLU (Tech. de Co.) Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev - 2e trimestre 2004 - Page 29 - CULTURE ARCHAG TCHOBANIAN (1872-1954) UNE VIE AU SERVICE DE LA CAUSE ARMENIENNE E poète Archag Tchobanian, homme de lettres françaises et arméniennes, grand animateur du mouvement arménophile en France, s’est éteint le 8 juin 1954 à Paris, à la suite d’un banal accident de la circulation. Cet homme qui allait avoir 82 ans avait consacré avec dévotion toute sa vie à la culture arménienne et à sa diffusion en France. Il avait également déployé toute son énergie pour défendre la cause de son peuple auprès des grands hommes de son époque et fut à l’initiative de la majeure partie des événements culturels et politiques, en France mais aussi en Europe, relatifs à l’Arménie, à sa culture et au martyre des Arméniens de l’Empire ottoman. Archag Tchobanian quitta sa ville natale de Constantinople (il naquit à Bechiktach le 15 juillet 1872) à la fin de l’année 1895 pour s’installer à Paris. Son activité d’homme de lettres et de défenseur de la cause arménienne tournera dès lors à l’obsession : Tchobanian n’aura de cesse de faire connaître la littérature et l'art arméniens au public français. Il saura sensibiliser à son combat de nombreux écrivains et universitaires qui bien souvent seront de fidèles soutiens : Anatole France, Romain Rolland, Pierre Quillard, Antoine Meillet, Jacques de Morgan, Séverine… Son combat sera également de nature politique. A cet égard, il aura de nombreux contacts avec de fortes personnalités (Jean Jaurès, Georges Clémenceau, Denys Cochin) qui s’intéresseront de près aux massacres des Arméniens. Il travaillera auprès de Boghos Nubar Pacha quand celui-ci fut président de la Délégation Nationale Arménienne (1913-1921). Pour servir cette cause Archag Tchobanian utilisera la meilleure arme qu’il avait en sa possession : sa plume. Celle-ci était parfaitement bilingue (français-arménien) et servie par une immense culture. L La revue Anahid On ne saurait citer toutes les publications pour lesquelles Tchobanian travailla directement ou indirectement, à titre personnel ou en collaboration. Son anthologie de la poésie arménienne (La Roseraie d’Ar ménie, pu bliée en t r oi s tomes en 1918, 1923 et 1929) a permis la diffusion de traductions d’anciens textes de Frick, Constantin d’Erzenga, d’Arakel de Sunik, de Grégoire de Narek ou encore de Nahabet Koutchak. Sa revue Anahid, publiée à Paris Paris, Square d'Anvers, 1935 en langue arménienPhoto : O. Kaloustian ne de 1898 à 1910 puis de 1929 à 1949, fit connaître les écrits littéraires et poétiques des anciens auteurs et de ses contemporains. Dans sa revue Anahid, Tchobanian a souvent évoqué le souvenir de ses amis, car il a quasiment connu tout ce que les arts et lettres arméniens comptaient de talentueux dont la majeure partie fut massacrée en 1915 : Krikor Zorhab, Siamanto, Daniel Varoujan, Roupen Sevag, mais aussi son grand ami Komitas dont la belle voix fut muette pendant vingt ans après le génocide. Parev - 2e trimestre 2004 - Page 30 - De g. à d. : Y. Odian, V. Mesrobian, A. Tchobanian, E. Manuélian, O. Garibian Paris, Jardin du Luxembourg, 1898 Archag Tchobanian s’exprimait en arménien occidental et avait pris le parti de s’exprimer dans un arménien moderne notamment dans les trop rares poésies, pièces et romans qu’il rédige en arménien. Au demeurant, l’arménien oriental n’avait guère de secret pour lui et il conversait avec tout autant d’aisance et de plaisir quand il fréquentait les écrivains Hovhannes Toumanian et Avedis Issahakian ou bien le peintre Mardiros Sarian, car ce qui comptait pour Tchobanian était l’épanouissement de la culture arménienne quelle qu’en fût le support. Il est aujourd’hui certes difficile de rendre compte de l’ampleur de son activité, car Archag Tchobanian était pour ainsi dire partout à la fois : dans les bibliothèques des pères Mekhitaristes de Vienne et Venise pour y étudier les précieux manuscrits, à Tiflis et Etchmiadzine (notamment à l’occasion de élection du catholicos Kévork V en 1908), en Suisse pour y accompagner Komitas lors d’une tournée de concerts et conférences sur la musique (1907), à Paris bien entendu où il s’active avec acharnement pour y défendre la cause arménienne. Il a signé des centaines d’articles dans la presse arménienne et française, travaillé à de nombreux livres, en particulier sur la poésie et les traditions folkloriques d’Arménie, a contribué à la réalisation d’ouvrages historiques sur l’Arménie comme ceux de Jacques de Morgan ou René Grousset, a organisé et donné des dizaines de conférences sur la culture et la musique arméniennes. La Roseraie d'Arménie Cet homme qui jusqu’à la fin de sa vie avait l’esprit plein de projets littéraires et vivait pour la culture arménienne fut profondément atteint par le sort tragique de son peuple dont il espérait qu’un jour il pourrait de nouveau vivre librement sur ses terres ancestrales autour de ses vieilles églises et beaux monastères. S’il n’avait guère eu confiance dans les Turcs et redoutait leur perfidie (son dernier séjour à Constantinople en 1908 le renforça dans sa conviction), il voyait l’Arménie soviétique comme une longue parenthèse qui un jour, pensait-il, offrirait peut-être au peuple arménien l’occasion de son renouveau culturel et donc de sa pérennité ! Dire d’Archag Tchobanian qu’il fut un homme exceptionnel est somme toute un lieu commun, cependant il est important de nous le rappeler et, cinquante ans après sa disparition, il est légitime de lui rendre hommage et de relire notamment quelques pages de La Roseraie d’Arménie. Alain KEBABDJIAN Source biographique : Archag Tchobanian et le mouvement arménophile en France, Edmond Khayadjian, Sigest, 2001. CULTURE INTERVIEW DE MONSIEUR HENRY CHENNEVIERES AMBASSADEUR LITTERAIRE EN ARMENIE l’occasion de la sortie de son nouveau roman " Retour d’amour " (Edition du Rocher) Henry Chennevières nous promène dans les arcanes difficiles de la " communicabilité " des êtres. Avec un langage délicat et saisissant, l’auteur nous fait plonger dans un thriller sentimental où l’on va découvrir l’incommunicable entre deux êtres ayant passé de longues années ensemble. A PAREV : Monsieur l’Ambassadeur, vous avez écrit cinq romans. Avez-vous un sujet de prédilection ? Henry Chennevières : Effectivement, mon sujet de prédilection c'est la " communicabilité " entre les êtres. Chaque individu a son monde intérieur. Les orientaux disent qu’un être contient le cosmos. Moi j’aurais tendance à dire que chaque individu est un univers en soi. Or, deux êtres, si proches soient-ils, ont du mal à connaître et à explorer l'univers de l'autre. On vit à coté des gens qui sont très proches de nous sans pouvoir percer tout l’univers qui se cache en eux. P. : Est-ce qu’on parle de la solitude ? H.C. : On peut parler de solitude. Je ne le vois pas comme quelque chose de négatif, mais comme quelque chose d’extraordinairement fertile. C’est-à-dire que chacun de nous est un îlot de richesse. Dans mes livres, j'essaye de montrer comment on peut entrouvrir ces îlots que sont les autres, comment on peut communiquer avec l’incommunicable. Et en fait, on ne peut le faire qu’à partir de l’expérience de son propre incommunicable. P. : Comment élaborez-vous vos personnages, vous inspirez-vous de la réalité ? H.C. : Mes personnages sont des créations littéraires. Toute création s’appuie sur la réalité. En fait, les personnages sont des patchworks de gens que j'ai pu rencontrer. P. : Peut-on qualifier votre dernier roman, " Retour d’amour ", de thriller ? H.C. : Je dirai que c’est un thriller sentimental. C’est la découverte de l’incommunicable de deux êtres qui ont passé leur vie ensemble. J'ai entrepris l'écriture de ce livre après qu'une phrase m’ait traversé l’esprit : " Lorsque Léa eut 50 ans, Luc s’est aperçu qu’elle était belle ". Bien évidemment, c’est une espèce de pari d’écrire un livre sur une phrase qui est complètement folle au départ ; il n'est pas fréquent de s’apercevoir qu’une femme est belle à 50 ans. Mais le narrateur a cette révélation en voyant un portrait, un tableau dans une exposition, le portrait d’une femme et il se dit que cette femme est belle. Dans un second temps seulement, après être tombé en admiration devant ce tableau, il s’aperçoit que ce tableau c’est sa femme. D’abord il se pose des questions sur ce tableau : qui l’a exécuté et dans quelles circonstances ? Enfin, il se demande pourquoi cette beauté se révèle à lui à cet instant. Auparavant, il n’associait pas ce terme pour qualifier Léa. En fait, ce qualificatif ne faisait pas partie de son vocabulaire ; il aurait plutôt parlé de " jolie fille " en évoquant une jeune personne. Pour lui, la beauté représentait quelque chose de plus abstrait, de plus froid. P. :Quel est le message que vous essayez de faire passer ? Est-ce l’idée que l’amour n’a pas d’âge et que l’on peut tomber amoureux à 70 ans comme Goethe ? H.C. : C’est plutôt l’idée que l’amour a des âges différents. L’amour véritable, c’est un agrandissement continuel. Parev - 2e trimestre 2004 - Page 31 - " Henry CHENNEVIERES ", un pseudonyme littéraire pour SE Henry CUNY, Ambassadeur de France pour la République d'Arménie L’amour auquel on pense tous, entre hommes et femmes, celui des débuts, c’est quelque chose qui est à la fois éclatant et en même temps superficiel car il y a une profonde méconnaissance l’un de l’autre. Les amours qui durent sont ceux qui se donnent le temps de s’approfondir mais, pour cela, il faut continuer à regarder l’autre. Je ne veux pas vous révéler maintenant, l'un des aspects essentiel du livre qui est le problème du regard sur l’autre. Il va prendre dans ce roman, une forme tout à fait insolite, c’est là un des secrets de ma création. Fréquemment, mes ouvrages sont nés de la rencontre de deux idées qui ont germé en moi. Sans vouloir trop en dire, un autre thème m'intéressait depuis très longtemps. Je le développe dans le deuxième chapitre de mon livre. Dans ce roman, le mariage de ces thèmes, l'infinité de variations que l'on peut bâtir autour d'eux, sont le fruit d'une écriture symphonique. Pour moi la littérature c’est ça. P. : En somme vous dites qu’il n’est jamais trop tard. Peut-on considérer ce postulat comme le message que vous souhaiter faire passer ? H.C. : Pour moi, le message est le suivant : il faut rester à l'affût des merveilles de l’autre. J’ai mis une phrase de Stendhal en exergue, " On sent le prix extrême du peu que l’on accorde ". Dernièrement, en écoutant les chansons inédites de Jacques Brel, j’y ai trouvé un texte où il disait : " E t , m e voya n t s a n s e x i ge n c e s, e l l e m e vo u l a i t s a n s merveilles. " Interview réalisée par Gohar DANELIAN-DUBOST CULTURE EM IL IE A L U... ARMÉNIE 1947 LES NAUFRAGÉS DE LA TERRE PROMISE Robert ARNOUX - Edisud N 1947, répondant aux sirènes d’une Arménie à reconstruire, des milliers d’Arméniens quittent la France pour rebâtir un pays qu’ils croient être le leur. Des années de désillusions, de souffrances et de privations s’ensuivront jusqu’au retour en France, 20 ans plus tard, pour le plus chanceux. L’auteur a collecté documents d’archives inédits, correspondances particulières et autres témoignages pour mettre en lumière cet épisode souvent méconnu de l’histoire. On partage la souffrance de ces " rescapés " exprimée avec pudeur, et on referme ce livre plus conscient des épreuves qui ont jalonné notre passé, et qui doivent faire de nous, malgré tout, une diaspora unie. E par Emilie GOGUET VADIM BRONSKY DERNIÈRE MORT AVANT L’OUBLI René DZAGOYAN - Flammarion ADIM Bronsky est un policier désabusé, aux origines indéterminées, dont le seul point de repère dans la vie est son père adoptif qui fuya la Russie avec lui, après la chute de l’Union Soviétique. Aussi, lor squ’un vieillard est retrouvé mort d’une balle dans la poitrine, l’affaire prend un tournant personnel pour lui. Elle l’entraînera plus loin qu’il ne l’avait prévu… Attribuant la paternité de ce récit au héros, l’auteur flirte avec le dédoublement de personnalité. Ce qui n’est finalement pas pour nous déplaire car on obtient un roman torturé et tortueux, qui nous fait voyager ici et là, au travers des personnages rencontrés. V Bonnes lectures ! L'HOMMAGE DE PHILARMENIE A MANOUCHIAN E 21 février 1944, les forces d'occupation allemandes fusillaient au Mont Valér ien, vingt-deux francs tireurs et Partisans Français, pour la plupar t issus de la M.O.I. (Main d'Œuvre Immigrée). Ils avaient été condamnés le matin même par une Cour Martiale pour des actes de résistance incessants et démoralisateur s : sabotages, déraillements, attentats contre les soldats allemands certes, mais plus spectaculairement contre les officiers supérieurs et de hauts dignitaires dont Julius RITTER, responsable en France du S.T.O. (Service du Travail Obligatoire). Les occu- L pants hitlériens avaient, bien malgré eux, popularisé l'héroïsme du groupe Manouchian dès après son exécution, en placardant tout l'hexagone d'une affiche le présentant comme " l'Armée du Crime ", tentant vainement ainsi de semer la division et le doute en suscitant chez les Français racisme et xénophobie. Au contraire, on vit fleurir sur cette " Affiche Rouge " des couleurs de sang et des inscriptions anonymes, aujourd'hui historiques, telles que " Morts pour la France ". En cette année du 60e anniversaire de leur funeste disparition, l'association Philarmenie rendra hommage à Missak Manouchian et ses compagnons, en éditant une planche de 28 vignettes représentant l’illustre résistant. L’association PHILARMENIE a décidé d’offrir aux deux sur vivants du groupe Manouchian, Messieurs Arsen TCHAKARIAN et Henri KARAYAN, une planche de ces vignettes en hommage à leur grand courage et leur dévouement pour la France. Grégoire TAFANKEJIAN PHILARMENIE : [email protected] (BP 318 - 26500 BOURG LES VALENCE) HYMNES ET CHANTS SACRES DE LA L I TU R G I E A R M E N I E N N E OPRANO dont la variété du répertoire s'étend des chants traditionnels aux chants religieux, Rosine Tachdjian rend aujourd'hui hommage aux hymnes et chants sacrés de la liturgie arménienne dans son nouveau CD. Elle y est accompagnée pour l'occasion, de deux quatuors : l'un à cordes, l'autre à vent. S Chanteuse soliste de la troupe de l'ensemble Navassart, elle participe à la Chorale de l'Eglise Apostolique Arménienne de Paris. Par ailleurs, elle travaille aussi aux côtés du soliste de l'Opéra d'Erévan, Mkrditch Mkrditchian. Un CD à conseiller à tous les amateurs de musique sacrée ! H.H. Parev - 2e trimestre 2004 - Page 32 - CULTURE DO-RE-MI : UNE CHORALE D’AVENIR AMEDI 3 juillet dernier, la maison de retraite " Ma Maison " a accueilli à Nice, la première représentation du chœur d’enfants du Foyer Culturel Arménien dénommé " Do-Ré-Mi ". Composée pour l’essentiel de jeunes membres de notre communauté (de 4 à 15 ans), cette nouvelle formation s’est révélée être talentueuse et prometteuse. Pourtant, le pari n’était pas gagné d’avance ; en effet, trois mois seulement séparent la première audition d’enfants de ce premier récital. C’est dire le véritable tour de force qu’ont orchestré la responsable de " Do-Ré-Mi ", Mme Petrossyan, et sa directrice qui n’est autre que la cantatrice de renommée internationale Gayané Hovanessian1. En dépit des heures de travail et d’efforts qu’ils ont fournis pour parvenir à ce résultat, ces enfants étaient visiblement très heureux de chanter sur scène ; d’ailleurs, cette joie qui était la leur, ils ont parfaitement su la communiquer à la soixantaine de personnes (dont de nombreux pensionnaires de la maison de retraite) présentes dans la salle. S Photos : Parev Marie 4 ans, soliste Après une brève introduction et les remerciements d’usage formulés par Mme Petrossyan, le concert débuta par un " Ave Maria " exécuté par Madame Hovanessian. Sa voix chaude et puissante contrastait à merveille avec le programme qui suivit. Ils n’étaient pas moins de vingt sept chanteurs sur scène, mais c’est avec les plus jeunes membres de la Texte en arménien provisoirement non reproductible A la fin du spectacle... troupe, Marie Haroutunian et Zvart Mkrtchian, par ailleurs élèves de maternelle à l’école Barsamian, que nos jeunes talents débutèrent leur spectacle. Accompagnés au piano par Mme Natacha Besic, les solistes se succédèrent ensuite sur scène pour notre plus grand plaisir. Nous retiendrons aussi la présence d’une maîtresse de cérémonie en la personne de Mlle Louciné Khalatian, également membre de la chorale, qui annonçait le programme et les chanteurs à venir. On pardonnera aisément les petites maladresses bien naturelles pour ne retenir que la très encourageante prestation collective de ces interprètes, et l’exceptionnelle impression qu’ils nous ont donnés. Ce spectacle, admirablement préparé et exécuté dans un temps record, ne nous aura laissés qu’un seul regret : il était trop court même s’il a tout de même duré 45 minutes. Espérons, et c’est là notre plus grand souhait, que de nombreuses autres occasions d’entendre cette jeune chorale s’offriront à nous. Si vous souhaitez faire partie de cette chorale, vous pouvez contactez Mme Petrossyan au 06 22 61 24 13 1 A terme, ces dernières ambitionnent de mettre en scène un opéra arménien joué par des enfants. DANSE SPORTIVE DEUX VICTOIRES POUR LE COUPLE ANAIS ROSTAGNO ARNAUD BADEM Badem, 20 ans, ancien élève de l'école Barsamian, et sa coéquipière, Anaïs Rostagno, 16 ans, ont remporté les 1ers prix en " danse latino-américaine " et en " danse standard " au cours du 3e Grand Prix de Danse Sportive de la Ville de Nice. Ce tournoi international, qui a rassemblé près de 300 participants, fut très disputé. C'est dire la performance de ces deux jeunes danseurs qui se préparent dores et déjà, à participer à de nouvelles compétitions et à remporter de nouveaux trophées. Bravo à tous les deux et bonne chance pour la suite de votre carrière ! A RNAUD Parev - 2e trimestre 2004 - Page 33 - Texte en arménien provisoirement non reproductible Photo : Parev Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev - 2e trimestre 2004 - Page 34 - Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev - 2e trimestre 2004 - Page 35 - SPORTS L'OVALIE EN ARMENIE ARES sont qui le savent, mais l'Arménie est aussi une terre de rugby. Cette affirmation, à première vue quelque peu f antaisiste, est pourtant bel et bien une réalité. Pour preuve, la Fédération Arménienne de Rugby a été fondée dès 1964. Cependant, l'absence de tradition et le désintérêt des autorités, n'ont jamais permis à ce sport de s'implanter véritablement dans le paysage arménien. Mais depuis 2003, les choses ont pris une toute autre tournure. R Au cours d'une visite que l'on pourrait qualifier de " promotionnelle " effectuée dans d'anciens pays du bloc soviétique, M. Jean-Claude Baqué, le Président de la Fédération Internationale de Rugby Amateur (FIRA), a décelé un potentiel rugbistique en Arménie. De retour en France, il a contacté quelques personnalités d'origine arménienne présentes dans le monde de l'ovalie, afin de leur soumettre un projet de création d'une équipe Nationale d'Arménie. Dès le mois de mai 2003, un premier groupe voit le jour à l'occasion d'un tournoi à Lunel. Le joueurs, qui ne se connaissaient pas quelques heures avant le début des matchs, se classèrent 9e sur 10 participants. La machine était en marche et les progrès se firent rapidement sentir. Quelques mois plus tard, pour sa deuxième compétition qui s'est déroulée à Makarska en Croatie, l'équipe se classe 5e sur 8. A force de travail, cette dernière - qui a été officiellement affiliée à la FIRA entre-temps - est parvenue a rassembler un g roupe d'une quarantaine de spor- tifs au mois de mars 2004 (pour l'immense majorité des Français d'origine arménienne) pour un stage. L'objectif des dirigeants du rugby arménien est on ne peut plus clair puisqu'il s'agit ni plus ni moins, que de bâtir une équipe forte, brillante, capable de susciter des vocations auprès des Arméniens. A ce jour, le défi est bien parti comme en témoignent les derniers résultats de l'équipe au cours du Championnat Séniors FIRA A.E.R. 2004 organisé à Beauvais. L'Arménie, qui était alors classée en Division 3 / Poule C, y a successivement rencontré (et battu) les équipes de Norvège et d'Israël. Ce faisant, elle intégrera l'échelon supérieur (Division 3 / Poule B) la saison prochaine. Aujourd'hui, aux dires de son Directeur Technique National, Marc Abanozian (par ailleurs entraîneur de l'équipe de rugby de Nice) le niveau de l'équipe est tel, que celle-ci pourrait prétendre jouer en Division 2 / Poule A. Mais le règlement est formel : toute équipe nouvellement affiliée se doit de commencer au plus bas avant d'intégrer l'élite. Ceci étant, dirigeants, joueurs et supporters sont prêts à patienter car ils savent parfaitement que le potentiel sportif du groupe est très important. Le prochain objectif majeur de l'équipe sera de se qualifier pour la Coupe du Monde 2007. L'éventuelle qualification d'une équipe d'Ar m énie composée de joueur s Français d'origine arménienne pour une coupe du monde qui se déroulera en France serait riche en symbole. Alors, bonne chance les petits ! Tournoi de Rugby à 7 de Makarska en Croatie en 2003. Depuis, l'équipe Nationale d'Arménie a énormément évolué tant au niveau de sa composition que de son jeu. HAGOP MAKARYAN PROGRESSE SUR L’ ÉCHIQUIER ANS de précédentes éditions de notre magazine, nous vous avions déjà présenté le jeune Hagop Makaryan, un joueur d’échecs très prometteur. Né le 28 février 1988 à Vanadzor en Arménie, il s’est installé en France avec sa famille en l’an 2000. Ancien élève de l’école Barsamian, il fréquente depuis 2001, le club « l’Echiquier Niçois » où grâce à son comportement exemplaire, il a considérablement progressé et remporté de nombreuses victoires lors des compétitions officielles. Ainsi, cette année, il est devenu Champion des Alpes-Maritimes dans sa catégorie. Ce faisant, il a pu disputer le « Master Fide » un tournoi très réputé, où il a terminé à la troisième place. Très bon élève au collège Valéri de Nice, Hagop joue également du piano. Concernant son futur, il désire devenir ingénieur dans le secteur gazier ou pétrolier, à moins qu’il ne passe professionnel dans son sport favori. L’avenir nous le dira. D Hagop Makaryan, un ancien élève de l'école Barsamian Parev - 2e trimestre 2004 - Page 36 - SPORTS TROISIEME EDITION DU TROPHEE MANOUK l'occasion du deuxième anniversaire de la tragique disparition de Manouk Behriguian, l'Union Sportive Arménienne de Nice a organisé le 11 juin dernier, un match de basket à la mémoire de son ancien joueur en invitant l'US Nubar de Paris, club dans lequel Manouk comptait également de nombreux amis. L'ambiance amicale n'a pas empêché les formations de s'engager pleinement dans les rencontres, tout en faisant preuve de qualités sportives et morales exemplaires. Dans une salle comble qui a réuni la famille de Manouk ainsi que ses nombreux amis, cet événement à permis de partager des moments forts tout au long de la journée. A Photos : S. H.-C. C'est sur le parvis du Complexe-Ecole Barsamian que se sont retrouvés parents et amis de Manouk ont pris à leur compte d'entrée de jeu, confirmant ainsi leur nette progression sur le plan tactique et sportif. malgré un match spectaculaire et riche en rebondissement, les Niçois s'inclineront de trois points en fin de match contre une solide formation parisienne qui remportera cette troisième édition. Le soir-même, un repas de clôture a réuni sur le parvis du Complexe Barsamian, tous les participants de cette journée au cours duquel Mme Behriguian a remis les Trophées et les médailles à tous les joueurs. Afin de perpétuer sa mémoire, tous les joueurs, amis et parents de Manouk se donneront rendez-vous l'an prochain à Paris pour une nouvelle édition de ce Trophée. Les équipes masculines posent aux côtés de la mère de Manouk pour la photo souvenir L'équipe féminine de l'USA a remporté le Trophée Manouk 2004, en dominant les parisiennes dans un match qu'elle Garo MARDIROSYAN L'USA EN TOURNEE A AMSTERDAM 'Union Sportive Arménienne de Nice a participé au VIe Tournoi Inter-communautaire, qui s'est déroulé cette année à Amsterdam du 9 au 11 Avril dernier. Cette première aux Pays-Bas a permis de réunir plus de 400 sportifs venus de toute l'Europe. L Non, il ne s'agit pas d'une manifestation... mais de la présentation des équipes ! Présents avec deux équipes, les basketteurs et basketteuses Niçois ont porté haut les couleurs de l'USA, en faisant preuve d'une combativité et d'une sportivité exemplaire. Photos : lecentredumonde.cjb.net Ça c'est la " Hay class " ! Parev - 2e trimestre 2004 - Page 37 - L'équipe masculine, finaliste du tournoi, s'est inclinée de 4 points dans un match très serré contre une solide équipe autrichienne. Les filles, toutes aussi performantes, termineront 3e du tournoi derrière deux équipes anglaises. Ce bilan est très satisfaisant pour le club niçois qui se doit toutefois, de confirmer ses résultats au prochain tournoi qui aura lieu à Londres les 4 et 5 juillet prochain ! Texte en arménien provisoirement non reproductible Photo : Jacques Balian Texte en arménien provisoirement non reproductible K.Djuk G Ø. Hgddg’fgh mgkg gdj ohpgvØjh Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev - 2e trimestre 2004 - Page 38 - NOUVELLES RELIGIEUSES RENCONTRE AVEC LE PERE XAVIER NUSS EUDI 24 juin dernier, c’est un ecclésiastique hors du commun que nous avons eu la chance de rencontrer lors de sa visite au Complexe-Ecole Barsamian. Et pour cause, le père Xavier Nuss a officié pendant 53 ans en Turquie, et plus précisément dans sa capitale Ankara. En 1948, date de son arrivée, il y avait trouvé un poste d’enseignant au sein de la petite école de l’ambassade de France. Sur place, il fit la connaissance des derniers membres des communautés chrétiennes autrefois prospères. Les Arméniens n’étaient plus qu’une centaine ; à l’instar des autres chrétiens, ils ne possédaient plus ni école, ni lieu de culte, ces derniers ayant tous été détruits, souvent par le feu. Ils cherchaient donc tout naturellement, un peu de réconfort dans la chapelle de l’Ambassade. Photo : Parev J Pourtant, le père Nuss n’a jamais cherché à convertir au catholicisme ces populations ; toutefois, afin de communiquer avec elles, il a appris la langue turque car c’était bien souvent la seule langue qu’elles parlaient. En ce temps là, la situation était beaucoup plus Photo souvenir avec le père Xavier Nuss (au centre) lors de compliquée pour les chrétiens qu’aujourd’hui. Très sa visite au Complexe-Ecole Barsamian habilement, en mettant en avant des problèmes administratifs, les autorités empêchaient aux chrétiens de construire leurs églises. C’est dans ce climat oppressant qu’a travaillé le père Nuss. Malgré toutes les difficultés qu’il a pu rencontrer, son amour pour l’humanité n’a jamais failli. En guise de conclusion lors de notre entretien, il nous a demandé de faire passer à nos lecteurs, un message de fraternité entre les peuples car selon lui " C’est le peuple qui trace le chemin vers la Paix et le Bonheur ". 1 6 e ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION D E N OT R E B I E N FAI T E U R MONSIEUR TO RO S BARSAMIAN E dimanche 4 juillet dernier, c'est en l'église Apostolique Arménienne Sainte-Marie de Nice que la messe de Requiem à la mémoire de notre bienfaiteur, Monsieur Toros Barsamian, a été célébrée. Marquant le 16e anniversaire de sa disparition, Monseigneur Daron Géréjian, ancien évêque des Arméniens de Nice et de ses environs, et le Père Vatché Ayrapetyan, l'actuel ministre de cette même paroisse, ont procédé conjointement à cet office. Photo : Jacques Balian L La famille, les fidèles, les amis ainsi que les élèves de l'école qui porte son nom, étaient venus nombreux en ce dimanche, afin d'honnorer la mémoire de ce grand humaniste. L'école quotidienne Barsamian restera à tout jamais, un témoignage vivant de son attachement à la culture, aux traditions et à la langue arménienne. Puissions-nous à l'avenir, nous montrer digne de ce exceptionnel présent. Très proche de feu Monsieur Toros Barsamian, Monseigneur Daron Géréjian met un point d'honneur a participer à cette célébration Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev - 2e trimestre 2004 - Page 39 - LIBRE OPINION LE PACTOLE ES noirs nuages menaçants assombrissent le ciel de notre Communauté suite à l'élaboration d'un projet de nouveaux statuts régissant les Associations Cultuelles. En effet, ces dernières disparaîtraient corps et biens au profit d'une structure pyramidale à trois étages, National, Rég ional et Local respectivement dénom-mée : " Diocèse de l'Eglise Apostolique Arménienne de France ", " Diocèse Régional " (Paris ; RhôneAlpes ; Sud de la France) et " Paroisse de l'Eglise Apostolique Arménienne ". Aux termes des statuts proposés : D " la Paroisse est présidée de droit par le Prêtre Paroissial doublé d'un président laïque et d'un bureau. La Paroisse décide de l'acquisition, de la construction, de la rénovation, de l'aliénation, de tous les immeubles, du consentement de toutes sûretés et de leur main levée sur tous les biens de la Paroisse. Elle fixe les émoluments et salaires de l'ensemble des personnels de la Paroisse (Religieux et Laïcs), établit le budget annuel, veille à l'encaissement des cotisations et autres revenus de la Paroisse (page 3 des futurs statuts). En cas d'égalité de voix, le prêtre Paroissial à une voix prépondérante. Le Patrimoine de la Paroisse est constitué par le produit des quêtes et collectes, les libéralités testamentaires ou entre vifs destinées à l'accomplissement de son objet, les apports de biens meubles et immeubles. En cas de dissolution de la Paroisse, tout son patrimoine devient propriété du " Diocèse de France " (page 5). Le Prêtre Paroissial représente la communauté auprès des autorités de l'Etat (page 1 des futurs statuts). Au niveau Régional, le Vicaire bénéficie des mêmes droits. " Ainsi s'exprime Monseigneur NORVAN ZAKARIAN, Président de la Commission de rédaction du projet de Diocèse de l'Eglise Apostolique Arménienne de France. En vérité, je vous le dis, en toute courtoisie et humilité, je ne sais pas si Dieu existe ou n'existe pas, mais là n'est pas la question. En aucun cas, je ne voudrais que l'on considère mes propos comme sacrilèges, blasphématoires ou hérétiques, ayant trop de respect pour l'Eglise Apostolique Ar ménienne et son Clergé, véritable colonne vertébrale multi-séculaire de l'identité de la Nation Arménienne et ciment indissoluble. La Foi en Dieu ne se discute évidemment pas, et nul n'est habilité à porter un jugement sur les convictions métaphysique de son voisin. Il ne s'agit donc pas ici de contester la Foi en Dieu, sentiment noble propre à l'Homme comme réponse aux interrogations essentielles Parev - 2e trimestre 2004 qu'il se pose, confronté à l'Inconnu et à l'Inaccessible, aux mystères de l'origine, de l'Au-delà ou de la mort. La foi vit en l'Homme, estimable et respectable ou n'est pas. Elle existe par cela même qu'elle fait partie intégrante de l'aventure humaine. Elle permet à l'Homme de rêver à l'Eternité et le relie aux Aïeux par le discours aux Morts et la Prière à Dieu, suscitant l'espérance. D'ailleurs, quelle admiration n'a-t-on pas pour ces Hommes d'exception qui ont décidé de consacrer leurs vies au service de Dieu pour le salut de l'Humanité à travers le sacerdoce, le retrait de la vie profane pour une autre, sacrée, toute vouée à la pauvreté, renonçant aux privilèges et avantages que le " Vulgum Pécus " adore accumuler dans sa vaine existence ! Quelle vénération ne doit-on pas à ces bienheureux qui ont choisi l'Essence au superficiel ! Qui ne salue l'Eglise Apostolique Arménienne pour son rôle, sa place et sa vocation lumineuses de catalyseur de la cohésion diasporique et Nationale ! Qui conteste le Catholicossat comme ardent défenseur de la Cause Arménienne et des Droits de l'Homme depuis des décennies ! Qui peut rester indifférent devant ces contemplatifs volontairement exclus des menus plaisirs d'ici bas que sont les Ministres du Culte ! La liturgie Arménienne de la Sainte Messe avec sa musicologie est une des plus belles qui soient avec son Choeur, ses voix puissantes ou délicates, sa mélodie et son rythme qui vont crescendo au milieu de volutes d'encens s'élevant de l'Autel et nous transportant littéralement dans une sorte d'ascension commune des Ames qui finissent par s'unir pour nous emporter avec elles. Alors, à travers cette magie rituelique, l'esthétique rejoint le Divin au moment où le Prêtre, étole d'or sur chasuble flamboyant, tend les bras au ciel avec, entre ses mains jointes, le calice enfermant le vin et l'hostie, le sang et le corps du Christ, dans une explosion musicale et un tonnerre polyphonique portés à leur zénith. A cet instant, Dieu est présent au milieu de ses icônes et de son peuple crucifié... Par pr incipe, nous nous inclinons devant l'Eglise de Krikor LOUSSAROVITCH qui, conformément à sa mission divine, constitue le lien transcendantal national entre Dieu et un Homme incapable de vivre dans un monde impénétrable, dénué de sens et de but. Confessons cependant, que si l'on ne peut éliminer de notre vie d'Homme toute irrationalité, l'on ne peut en revanche, fonder les sociétés humaines uniquement sur la foi en tant que seule réponse aux peur s - Page 40 - archaïques universelles fondées sur l'ignorance et se satisfaire d'une Communauté centrée autour d'un guide spirituel et de son enseignement, seul susceptible de répondre aux angoisses de l'Homme face à un néant déshabité comme aux nécessités alimentaires quotidiennes. Disons donc que, composante fondamentale de la Nation Arménienne, l'Eglise n'est pas exclusive de l'Arménité ! En revanche, les forces vives populaires, ouvriers, employés, entrepreneurs, commerçants, fonctionnaires, militaires, éducateurs, médecins, professions libérales, agriculteurs, ingénieurs, intellectuels, savants, politiques, architectes, tailleurs et cordonniers sont constitutifs quasi-totalement d'une Nation qui a déjà payé d'un lourd tribut son attachement à la Sainte Eglise. C'est dire qu'aucune caste, fusse-t-elle une élite intellectuelle ou politique, ne peut prétendre se placer au-dessus du peuple et diriger une Nation pressée d'entrer dans une modernité impitoyable. Cela reste encore plus vrai pour un Clergé qui s'est engagé à servir Dieu, l'Eglise et le Peuple, incontestable détenteur de la Souveraineté et le la Légitimité. Pourtant, aujourd'hui, de manière inattendue et déconcertante, un synode glossolalique secret aurait tranché, sans aucune concertation, et son sacro-saint couperet serait tombé : dorénavant, la direction des affaires temporelles se ferait sous le haut patronage de son royaume. Le président laïc de l'association cultuelle ne serait que le commettant du Président de Droit : le Prêtre Paroissial, nouvel " Homo Economicus " des temps post-modernes, flanqué d'un hiérodule sous contrôle ou aux ordres de la parole évangélique ou d'une Vulgate revisitée. Si ce n'est le cas, on peut légitimement se demander à quoi pourrait bien servir ce doublon novateur en trompe-l'œil !? Mais d'autres questions se posent : En quoi les associations cultuelles ont-elles péché dans la gestion des comptes pour vouloir les sanctionner au point de rompre d'équilibre des relations harmonieuses qui ont fait leurs preuves et les réduire à la portion congrue ? Pourquoi vouloir rajouter des sujets de divisions et de heurts aux réalités quasi insurmontables qui nous guettent et tenter de capter les fonds d i as p or i q u es ? Nou s s o m m e s là confrontés à des conflits d'intérêts nouveaux et sans gloire qui appellent des réponses claires de la part de la Communauté Arménienne de la Côte d'Azur - mais aussi de France - face à un nouveau mode de pilotage des biens de la Diaspora, imposé par une inquiétante volonté d'immixtion de l'Eglise dans la vie civile. Si personne ne conteste le prestige de leur robe, leur droit de préséance protocolaire, leur magistère canonique ou liturgique et tous autres pré-carrés évangéliques, ce coup de force exotérique constitue un acte majeur qui doit être dénoncé comme une dérive vaine et illusoire perpétrée par des Religieux bien-pensants soumis, de leur plein gré, aux vertus théologales de Foi-Espérance-Charité. Ce véritable " casus belli " dévoile des ambitions séculières déviationnistes surprenantes, sans relation avec le Crédo des Pères de l'Eglise, la vocation pastorale des Prêtres, s'agissant de morale ou de Spiritualité. De surcroît, l'Eglise, Epouse du Christ, deviendrait la représentante officielle de la Communauté Arménienne auprès des Autorités de l'Etat Français, en lieux et places des représentants associatifs, citoyens Français et Européens démocratiquement élus, créant ainsi une Communauté Religieuse Arménienne de fait en dépit de l'artifice utilisé, à savoir, un Président laïc élu pour respecter les lois de 1901 sur les Associations et de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et un Président de droit tout puissant : le Prêtre Paroissial. En outre, avec cet habillage au parfum contre-révolutionnaire, ce tour de passe-passe, sorti du cerveau de hiérarques étonnement spéculatifs, ferait basculer la diaspora Arménienne de France dans un communautarisme générateur de fondamentalisme, d'exclusion et de discrimination. Nous craignons là d'être placés face à un diktat arbitrairement et unilatéralement téléguidé par un donneur d'ordre, Supérieur Inconnu, Prince de l'Eglise, visant à organiser d'une part une tentative d'appropriation inadmissible des fondations et associations cultuelles, seules habilitées à percevoir et gérer les legs, dons, et richesses d'une Communauté ni débile ni candide, et d'autre part une main mise politique sur la diaspora. Il dépossédera, à terme, les Arméniens des largesses généreusement octroyées par chaque bienfaiteur, grand ou petit, destinées à la défense de la Cause Arménienne, à la survie du Peuple et aux actions humanitaire, sanitaire, éducative et culturelle, sans oublier la survie du Karabagh. Face à ce coup de force, en forme de transfiguration à l'envers, les Laïcs que nous sommes n'abandonneront pas un système éprouvé pour une sorte de pot-au-feu à façade spirituelle et à visée marchande où les Anges l e d i s p ut e nt aux démo n s. Sa uf à considérer un plan de modernisation voire une reconversion déchirante ou une mutation suicidaire, nous nous heurtons à une évidente incompatibilité entre Hautes Etudes Ecclésiales, High Business School University et Hautes Parev - 2e trimestre 2004 Etudes Politiques. On imagine mal que la Communauté Arménienne se laisse soustraire, sans réagir fermement, l'ensemble de ses ressources par les Dignitaires de son Eglise qui ont décidé de faire main-basse, au pas de charge, sur les richesses d'une diaspora ni naïve, ni dupe, ni soumise, ni apostasique. La déférence que nous devons à notre Eglise, qui se dévoile sous un jour insoupçonné ne l'autorise, en aucune façon, à verser dans le commerce et traiter ses Fidèles en obligés de ses Serviteurs ! Cependant, il est vrai qu e les Ar m én i en s d oi ven t avoi r conscience des réalités matérielles de ce monde mercantile et consumériste qui nécessite des ressources financières importantes. Ils doivent avoir à l'esprit que leur Eglise ne peut vivre de l'air du temps et prendre en compte ses inquiétudes face aux échéances de tous ordres qui l'assaillent. C'est pourquoi, sur la base des vertus du dialogue et du respect mutuel, en toute bonne foi, il est urgent d'engager une réflexion commune au cours de laquelle chaque partie devrait exposer, à livre ouvert, ses contraintes et doléances afin d'y apporter des réponses pertinentes et indulgentes, dans un esprit fraternel. Ce grave différend sans précédent, ne trouvera sa solution que dans un échange fécond propre à satisfaire les intérêts de chaque éminente partie et privilégier une nécessaire solidarité s'appuyant sur une bonne volonté réciproque, sincère et loyale. Il est vrai que le prêtre paroissial ne peut vivre décemment avec une pension de retraite de 400 euros par mois. J'appelle de mes voeux la demonstration que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous sépare, ne sera it-ce p ar ce q u e n ou s s om m es condamnés irrémédiablement à vivre ensemble. Dans le cas contraire, ce putsch dommageable imposé par notre Sainte Eglise déboucherait sur une crise injustifiée et infondée entre Autorité Religieuse et brebis révoltées, entre dogmatisme et humanisme, entre Etre et Avoir. KHRIMIAN HAIRIG et KAREKINE 1er LE GRAND en passant par le Père KOMITAS se retourneraient dans leur tombe. Nous regrettons amèrement que le Clergé Arménien franchisse la Porte d'Or du Saint des Saints où il trône majestueusement pour briser le socle de marbre rouge fondant la Nation Arménienne qui célèbre avec fierté son Eglise depuis 1700 ans. Soyons clair, ce n'est pas la Sainte Eglise Apostolique Arménienne à laquelle je rends hommage et grâce qui est en cause ici, mais les caciques du moment, mal inspirés, qui ont initié une telle opération de leadership total, associatif, financier, social, politique et spirituel. - Page 41 - C'est pourquoi nous exhortons Monseigneur NORVAN ZAKARIAN et tous les Ordonnateurs qui font profession de Foi de retirer ce projet choquant qui jette le discrédit sur toute l'Institution Ecclésiale. L'Histoire jugera comment sera perçue cette tentative d'hégémonie religieuse par un cléricalisme convoiteur qui avance masqué et tente de tisser, telle une toile d'araignée, une véritable entreprise internationale, financière et patrimoniale, avec l'aide de ses Ephores, susceptible de déboucher sur un authentique pouvoir Théologique, et à terme un Etat dans l'Etat, voire un Etat Arménien Confessionnel, à tout le moins un référent prioritaire. L'actualité démontre en permanence que les Droits de l'Homme, la démocratie et l'ensemble des valeurs de la République sont toujours du côté de la séparation de l'Eglise et de l'Etat c'est à dire du principe de Laïcité. Que la Paix, la Sérénité et la Sagesse nous inspirent tous et chacun, Nous dont le destin est indéfectiblement lié pour le Meilleur et le Pire pour les Siècles des Siècles. Le Roi MIDAS obtint du Dieu DIONYSOS le privilège de transformer en or tout ce qu'il toucherait. Le Pain et le Vin qu'il porta alors à sa bouche se transformèrent immédiatement en or, condamnant le Roi à mourir de faim. Ce dernier courut prier le Dieu de lui retirer ce privilège. DIONYSOS y consentit à condition que MIDAS se purifie aux sources du fleuve PACTOLE. Cette légende symbolise le châtiment de tout homme qui n'aspire qu'aux richesses matérielles, la mort de l'âme, par déficit de nourriture spirituelle, suivant la mort du corps. Armand SAMMELIAN SANTE MINCIR N AT U R E L L E ME N T VEC l'arrivée des beaux jours, nombreux sont ceux qui souhaitent perdre rapidement du poids. Et si nous posions le problème différemment ? Pourquoi ne pas normaliser doucement mais durablement votre poids, de façon à ne plus jouer au yoyo avec notre corps qui finit par s'épuiser ? En effet, les différents régimes proposés sont efficaces à court terme, mais pas toujours très naturels, souvent déséquilibrés et rarement durables car les problèmes à l'origine de votre prise de poids subsistent. Ces régimes créent de mauvais comportements alimentaires et des habitudes néfastes pour la santé ; et avec les sachets en poudre protéinés, où est la saveur, l'éducation du goût qui nous permet de savoir notamment quand nous avons faim et quand nous devons nous arrêter de manger ? Les régimes dissociés sont intéressants au démarrage mais à long terme, ils entraînent dénutrition, fatigue et faiblesse. Vous reprenez vite et plus qu'au départ, la graisse au retour de votre alimentation normale car les cellules sont alors friandes de nourriture et elles en tirent le meilleur parti. La bonne attitude est donc celle de l'adoption de mesures d'hygiène et de diététique durables, accompagnées d'un reconditionnement psychologique positif. A Les mesures générales Tout le monde ne maigri pas avec la même facilité. Cela va dépendre de l'hérédité (parents en surpoids), de la morphologie, de ses problèmes psychologiques (moins on s'aime plus on mange, plus on prend de kilos moins on s'aime), de notre capacité à gérer nos émotions (manger peut de venir une protection face à des émotions que nous ne pouvons contrôler par le mental). Chaque personne a ainsi une capacité à métaboliser et à éliminer qui est différente d'une autre. Le secret réside donc dans l'individualisation de façon à laisser de côté ses mauvaises habitudes alimentaires, psychologiques et de sédentaires pour en adopter de nouvelles favorables à son équilibre personnel. La répartition des repas A) le petit déjeuner 1 /2 heure avant, boire à petite gorgées au lit, 1 à 2 verres d'eau peu minéralisé. Le repas du matin peut être copieux, il ne fait pas grossir. Exemples : - 1 tranche pain bio ou l à 2 biscottes ou l à 2 galettes de riz + l oeuf mollet ou 30gr de fromage ou 1 cuillère à soupe de purée d'oléagineux (amande, noisettes) + 1 infusion légère (thym, romarin, sauge sont de bons dépuratifs). - 1 bol de crème de soja + 2 cuil. à soupe de pétale de mais + un succédané de café. - 1 bol de fraises + 2 cuil. à soupe de yaourt ou fromage blanc + 1 cuil. à café de sucre complet + 1 infusion Parev - 2e trimestre 2004 A l0h00 il est possible de prendre un biscuit bio, des fruits frais, secs ou une compote de fruits non sucrés avec quelques oléagineux, ou un jus de fruit car il peut y avoir une carence magnésienne lors de la perte de poids : fatigue, mauvaise humeur anxiété. Avec un peu de jus de légume ou de fruit on est plus actif. B) le déjeuner Boire 1/4 d'heure avant 2 grands verres d'eau peu minéralisée Nourriture suffisante mais modérée. Un repas type se compose : d'une assiette de crudités variées + une salade verte, une assiette à partie égale de légumes cuits à la vapeur, de protéines et un peu moins de céréales (riz complet, quinoa, pomme de terre...). Concernant les huiles végétales, préférez celles d'olive, de colza, de carthame, de tournesol ou de courge en les alternant mais en très petites quantités. A 16h00, il est possible de prendre un biscuit, des fruits frais ou secs ou oléagineux comme coupe f aim et anti coup de pompe. Le dessert du midi est alors reporté à l6h00. C) le dîner Mon conseil : Mangez peu et tôt ! Repas type : 1 assiette de salade + crudités, 1 soupe ou légumes vapeurs, une pomme. Ne pas prendre de viande, pain, gâteau, fromage, pâte, riz... Eventuellement quelques pruneaux trempés pour les constipés, et une infusion légère. La proportion de base d'un repas est pour un adulte sédentaire, en milieu tempéré, pour une journée : 60% du poids du repas de fruits et légumes ; 20% du poids du repas de protéines animales et végétales ; 15% du poids du repas de farineux lents et sucres rapides ; 5% du poids du repas d'aliments gras. Ainsi, plus de la moitié de votre ration quotidienne est composée de fruits et légumes. Les règles de base à respecter Toujours prendre les crudités en entrée de repas (en fonction de sa propre digestibilité) pour préparer la digestion des aliments par l'appor t d'enzymes. Par ailleurs, l'apport de fibres et de cellulose nourrit la flore intestinale qui elle-même produit des vitamines très importantes pour une bonne santé. Le fruit se prend en dehors des repas (10h00 ou l6h0) non mélangé avec une céréale. Ajoutez une cuil. à soupe de graines germées (blé, tournesol, luzerne) aux crudités car elles vitalisent d'une façon exceptionnelle (augmentation des protéines, des minéraux, des vitamines, enzymes). Mangez modérément, pour cela mastiquez à fond et lentement. Evitez de grignoter entre les repas. Dormir au moins 7 heures. Le sommeil avant minuit est réparateur et bienfaisant. Reposez vous avant et après le repas au moins un quart d'heure. - Page 42 - Les compléments alimentaires Ils favorisent l'élimination des déchets et facilitent la minéralisation : - La levure de bière sèche, riche en vitamines B, à saupoudrer sur vos aliments ; - La silice organique : 1 cuillère à soupe 3 fois par jour au moment des repas ; - Le Plasma Marin Hypertonique : 3 ampoules par jour dans un litre d'eau à prendre tout au long de la journée pendant 3 semaines ; - Le jus de bouleau : un petit verre à liqueur le matin pendant 3 semaines Les moyens psychologiques A ne pas négliger car c'est en modifiant votre attitude mentale que vous allez modifier vos formes corporelles. Prenez la résolution de ne plus vous laisser aller à la boulimie quand vous éprouvez des déceptions d'ordre affectifs, professionnels ou autres. Vous y arriverez en modifiant votre attitude intérieure par la méthode qui suit : - Regardez la vie du bon côté ; - Balayez le passé ; - Efforcez-vous d'éliminer les évènements de votre vie qui sont incertains, flous, transitoires : un problème non résolu peut empoisonner plus ou moins l'existence. Sachez que l'on cherche souvent à contrebalancer quelque chose qui ne va pas en se suralimentant. L'image mentale : une aide précieuse Il s'agit d'une aide en matière de développement de la personne, dans la libération de certains conditionnements et dans l'acquisition de conditionnements mieux adaptés. Elle consiste à visualiser une scène, une situation, une image, en état de relaxation, à la vivre, à l'ancrer solidement en soi pour finir par la vivre réellement de façon inconsciente et facilement. Matin et soir en état de relaxation profonde, visualisez-vous tel que vous voudriez être. Les moyens physiques Bouger plus ! Faites des exercices physiques (marche, jogging, piscine tous les jours) le tout sans oublier de bien se reposer et de bien dormir. En tout cas, évitez les exercices brutaux. Voyez tout de même un médecin afin de vérifier que l'exercice physique ne vous est pas contre-indiqué, surtout si vous n'en avez pas fait depuis longtemps. Cette méthode ne vise pas à obtenir des résultats spectaculaires en quelques jours, mais à une normaliser en douceur et durablement son poids en respectant les principes d'hygiène naturelle et de naturopathie fondamentaux. Patricia KETANEDJIAN Conseillère en hygiène diététique Naturopathe Un déjeuner au grand air ! UN E.S.S.P. A-C.E. DE VIE L Des rencontres intergénérationnelles peuvent trouver renseignements et soutiens. L'E.S.S.P.A-C.E. est conçu pour être un lieu de rencontres intergénérationnelles. Ainsi, durant la réfection des locaux de l'école Barsa mia n, les enf ants y o nt été accueillis, le temps du déjeuner. Petits et grands ont ainsi pu partager en toute convivialité, ce temps du repas, renouvelant le plaisir de s'apercevoir et de se retrouver autour de bons petits plats que Michel, le chef cuisinier de l'E.S.S.P.A-C.E., s'efforce chaque jour d'améliorer afin de s'adapter Photos : La Clairière - Parev 'E TABLISSEMENT de retraite pour personnes dépendantes " La Clairière " existe depuis 12 années. Il termine sa métamorphose en E.S.S.P.A-C.E. (Etablissement de Soutien et de Soins Po u r Personnes Agées - Centre d'Etudes), désireux de s'ouvrir plus encore sur l'extérieur. Un bâtiment rénové ré p on d aux der nières normes de sécurité. Il abrite, outre la Maison de Retraite Médicalisée, une Résidence Service, un Accueil de Jour, un Centre de Formation. C'est une plate-forme gérontologique dans laquelle les personnes âgées et les familles de l'extérieur aux goûts de chacun. La présence des enfants a été d'autant plus appréciée aux côtés des personnes du grand âge, que la demande de l'école voisine permet de répondre à la volonté d'ouverture et de proximité de l'E.S.S.P.AC.E. Clairère. Cet échange se renouvellera dès la rentrée prochaine. Renseignements E.S.S.P.A-C.E. Clairère 307, Bd de la Madeleine - NICE Tél. : 04 92 15 99 99 Les élèves de la maternelle