LA SOUS-EVALUATION DES OPIs TUNISIENNES : MISE EN
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LA SOUS-EVALUATION DES OPIs TUNISIENNES : MISE EN
LA SOUS-EVALUATION DES OPIs TUNISIENNES : MISE EN EVIDENCE ET EXPLICATION Zied Magouri* (conférencier) Teheni El Ghak** (co-auteur) Résumé L’opération d’introduction en bourse est une étape nécessaire à toute entreprise voulant accéder au marché financier. La sous-évaluation (underpricing) des titres lors de leur introduction en bourse et leur sous-performance (underperformance) boursière à long terme sont les anomalies relatives aux introductions en bourse. La sous évaluation des titres (underpricing) est le phénomène le plus connu et le plus étudiée au niveau théorique et empirique. Ce travail entre dans ce courant d’idées qui cherche à apporter les explication théorique et empirique de ce phénomène où nous cherchons à étudier la sous-évaluation des OPIs dans le contexte tunisien pour 35 introductions effectuées entre 1995 et 2008 à travers la mesure de leurs rentabilités initiale et la détermination d’un ensemble de facteurs qu’on juge déterminant dans l’explication du niveau de la sous-évaluation. Mots clés : sous-évaluation, introductions en bourse, Classification JEL: G10 TUNISIAN IPOs UNDERPRICING : HIGHLIGHT AND EXPLANATION Abstract The initial public offering (IPO) is a necessary step for any company wishing to enter the financial market. The underpricing of shares at their IPO and their long run underperformance are market anomalies related to IPOs. Underpricing is the best known and most documented phenomenon in theoretical and empirical finance. This work falls within this school of thought which seeks to provide the theoretical and empirical explanation of this phenomenon. We seek to examine the underpricing of 35 Tunisian IPOs conducted between 1995 and 2008 over the extent of their initial returns and determining a set of factors that we judges in determining the level of explanation of underpricing. Keywords: underpricing, initial public offering JEL classification : G10 *Zied Magouri Doctorant FSEG Tunis, Tunisie [email protected] *Teheni El Ghak Doctorante FSEG Tunis, Tunisie [email protected] Résidence Saïd Ennasr 2037 Ariana Tunisie Tél : +216 20 538 872 1 LA SOUS-EVALUATION DES OPIs TUNISIENNE : MISE EN EVIDENCE ET EXPLICATION Zied Magouri* (conférencier) Teheni El Ghak** (co-auteur) Résumé L’opération d’introduction en bourse est une étape nécessaire à toute entreprise voulant accéder au marché financier. La sous-évaluation (underpricing) des titres lors de leur introduction en bourse et leur sous-performance (underperformance) boursière à long terme sont les anomalies relatives aux introductions en bourse. La sous évaluation des titres (underpricing) est le phénomène le plus connu et le plus étudiée au niveau théorique et empirique. Ce travail entre dans ce courant d’idées qui cherche à apporter les explication théorique et empirique de ce phénomène où nous cherchons à étudier la sous-évaluation des OPIs dans le contexte tunisien pour 35 introductions effectuées entre 1995 et 2008 à travers la mesure de leurs rentabilités initiale et la détermination d’un ensemble de facteurs qu’on juge déterminant dans l’explication du niveau de la sous-évaluation. Mots clés : sous-évaluation, introductions en bourse, Classification JEL: G10 TUNISIAN IPOs UNDERPRICING : HIGHLIGHT AND EXPLANATION Abstract The initial public offering (IPO) is a necessary step for any company wishing to enter the financial market. The underpricing of shares at their IPO and their long run underperformance are market anomalies related to IPOs. Underpricing is the best known and most documented phenomenon in theoretical and empirical finance. This work falls within this school of thought which seeks to provide the theoretical and empirical explanation of this phenomenon. We seek to examine the underpricing of 35 Tunisian IPOs conducted between 1995 and 2008 over the extent of their initial returns and determining a set of factors that we judges in determining the level of explanation of underpricing. Keywords: underpricing, initial public offering JEL classification : G10 * Zied Magouri : Doctorant, Faculté des Sciences Economique et de Gestion de Tunis [email protected] ** El Ghak Teheni : Doctorante, Faculté des Sciences Economique et de Gestion de Tunis [email protected] 2 Introduction La réaction du marché suite à une opération d’introduction en bourse peut pousser le prix des titres sur le marché à la hausse et donc à un niveau supérieur au prix d’offre, il s’agit d’un phénomène qui est connu par la sous-évaluation des titres à l’OPI (underpricing). Ce phénomène a été enregistré sur la plus part des marché boursier à travers le monde, et son niveau varie d’un pays à l’autre, d’une période à l’autre et d’un secteur à l’autre. Nombreuses sont les études qui ont évoqué le sujet de la sous-évaluation et qui ont cherché à comprendre ses causes et la réaction du marché suite à l’introduction en bourse d’une société. Pour certain, la sous-évaluation est un moyen d’attirer les investisseurs à souscrire à l’OPI, d’autres trouvent qu’il s’agit d’une mauvaise évaluation de la valeur des titres et du niveau de la demande. L’explication de la sous-évaluation nécessite donc des recherches approfondies pour pouvoir apporter les réponses adéquates à l’existence et les causes de ce phénomène dans la plupart des introductions en bourse. La compréhension de ce phénomène est d’une grande utilité pour tous les agents concernés par l’OPI, pour les sociétés émettrices et les souscripteurs qui laissent de sommes importantes sur la table qui supportent donc d’importants coûts d’opportunité, pour les investisseurs qui sont les premiers à profiter de la sous-évaluation qui seront donc les perdants en cas de surévaluation. Ce travail se présente comme suit : Dans un premier temps il sera présenté une revue de la littérature sur l’ampleur de la sous-évaluation à l’échelle internationale, en suite une présentation des modèles théoriques explicative de cette anomalie. La troisième partie de ce travail évoque une étude empirique de la sous-évaluation des OPIs tunisienne à partir d’une mesure et une distribution de du niveau de la sous-évaluation pour finir avec une modélisation d’un ensemble de variables permettant d’apporter les explications à ce phénomène. Evidence internationale de la sous évaluation : Les premières études sur le phénomène ont été réalisées au début des années 60 et ont constaté que les OPIs enregistrent une sous-évaluation systématique à l’OPI. Ritter (1998), pour des études effectuées sur le marché américain au début des années 90, a enregistré un taux de sousévaluation avoisinant les 15%. Ce taux passe subitement à des niveaux largement supérieur attenant les 65% à la fin des années 90 (Ritter et Welch, 2002) et atteignant son niveau maximum avec l’introduction en bourse des sociétés du secteur high-tech. Husson et Jaquillat (1990) montrent aussi l’existence d’une sous-évaluation des titres pour les sociétés introduites entre 1983 et 1986 sur le second marché français. Cette différence entre le prix d’échange d’un titre sur le marché et la valeur à laquelle il a été offert aux investisseurs, est une épreuve évidente de l’anomalie des introductions en bourse. Trois explications peuvent être avancées pour cette anomalie : les émetteurs et les souscripteurs n’arrivent pas à fixer un prix adéquat d’introduction en bourse, d’autres facteurs les poussent à sous-évaluer délibérément l’OPI, ou les investisseurs ne parviennent pas à estimer la vraie valeur d’un titre offert en bourse. L’explication de la sous-évaluation a fait l’objet de plusieurs études qu’on peut les regrouper comme suit : i. Ritter (1984), Rock (1986), Beauty et Ritter (1986), Benveniste et Spindt (1989), Welch (1989, 1992), Habib et Ljungqvist (2002), Cornelli et Golreich (2002) ont expliqué ce phénomène par l’asymétrie informationnelle entre les différents acteurs de l’OPI. 3 ii. iii. iv. Smith (1986), Tinic (1988), Hughes et Thaklor (1992), Ruud (1993), Benveniste, Busaba et Wilhelm (1996), Lowry et Schert (2002) l’expliquent à partir de problèmes institutionnelles, telles que la responsabilité légale de l’émetteur, la stabilisation du prix de l’OPI ou encore sur des considérations fiscale. Jensen et MecKling (1996), Shleifer et Vishny (1986), Ztoughton et Zechner (1998), Sherman et Titman (2000), Ljungqvist et Wilhem (2002) fondent leur explication de la sous-évaluation sur le problème de l’allocation des titres, sur la nature des détenteurs ainsi que sur le contrôle. Enfin, Thaler (1980), Benveniste et Spindt (1989), Welch (1992), Loughran et Ritter (2002), Ljungqvist, Nanda et Singh (2004), Derrien (2005) font appel à des explications comportementales. Les différentes pensées qui expliquent le phénomène de la sous-évaluation arrivent souvent à des résultats différents voir même des résultats contradictoires. Pour mieux comprendre et expliquer le phénomène de la sous-évaluation, il est donc nécessaire d’approcher et tenir en considération toutes ces explications. Le tableau 1 représente une illustration de l’évidence internationale du phénomène de la sous-évaluation. Ce tableau donne une preuve évidente de la réalité du phénomène de la sousévaluation sur une échelle internationale qui a été mis en évidence par plusieurs recherches et que ce phénomène date de plusieurs décennies. Période de l’étude Taille de l’échantillon Sous-évaluation (%) Aussenegg (2000a) 1964-1996 67 6.5% Belgique Rogiers et al.(1993) 1984-1999 69 15.7% Danemark Jakobsen et Sorensen (1999) 1984-1998 117 5.4% Finlande Keloharju (1993b) 1984-1997 102 9.9% France Husson et Jacquillat (1990) 1983-1992 187 4.2% France Darrien et Womack (1999) 1992-1998 264 13.2% Allemagne Ljungqvist (1999) 1978-1999 407 27.7% Grèce Kazantzis et Levis (1995) 1987-1991 79 48.5% Grèce Kazantzis et Thomas (1996) 1987-1994 129 51.7% Hongrie Jelic et Briston (1999) 1990-1998 25 44% Italie Arosio, Guidici et Paleari (2000) 1985-2000 164 23.9% Pays Bas Wessels et Jeckinson 1982-1999 143 10.2% Norvège Emilsen et al. 1984-1996 68 12.5% Pollande Aussenegg (2000b) 1991-1998 159 33.1% Portugal Almeida et Dugue (2000) 1992-1998 21 10.5% Suède Rydqvist (1993) 1970-1991 213 39.0% Suisse Kunz et Aggarwal (1994) 1983-1989 42 35.8% Espagne Otero et Fernandez (2000) 1985-1997 58 12.8% Turkie Kiymaz (2000) 1990-1996 263 13.1% Grande Bretagne Loughran et al. (1994) 1959-1999 2802 13.9% Tunisie Jilani F et Gharsallaoui D 1991-2004 35 9.13% Pays Etude Australie Source : Gounopoulo, D (2003) p5 Tableau 1 : L’évidence internationale sur la sous-évaluation des OPIs 4 Les modèles théoriques de la sous-évaluation 1. Les modèles rationnels et semi-rationnels Cette section du travail développera les explications de la sous-évaluation des titres à l’OPI basées sur des modèles rationnels et semi-rationnels. Ces modèles concernent l’asymétrie informationnelles, la théorie des signaux et la théorie de l’agence. 1.1.L’asymétrie informationnelle et l’hypothèse de la « malédiction du gagnant » Les premières recherches sur la sous-évaluation à l’OPI se sont focalisées sur la théorie d’asymétrie informationnelle. L’asymétrie informationnelle est basée sur le fait que plusieurs acteurs interagissent dans un modèle, elle se manifeste à partir du moment où un ou plusieurs acteurs sont mieux informés que les autres sur les aspects du modèle. Baron (1982) indique, dans son étude sur le rôle des banques d’investissements dans les nouvelles émissions, que le souscripteur (la banque) est mieux informé que la société émettrice de l’état de la demande des titres sur le marché. Les dirigeants de la société émettrice à leur tour ne disposent pas d’information sur la qualité du travail et surtout du niveau d’effort effectué par le souscripteur pour l’introduction des titres sur le marché. Cette asymétrie informationnelle encourage le souscripteur à diminuer cet effort en sous-évaluant les titres lors de l’émission. Selon Rock (1986), la sous-évaluation est une conséquence de l’asymétrie informationnelle entre les investisseurs dans le processus d’une introduction en bourse. Or, un investisseur est sujet à ce qu’on appel la « malédiction de gagnant » lorsqu’il aura la totalité des titres qu’il demande lors de la souscription, et dont la valeur des titres achetés va chuter une fois introduites sur le marché. Cela est dû au fait que certains investisseurs survalorisent les titres qu’ils achètent par manque d’information sur la vrais valeur des titres par rapport aux autres investisseurs et qu’ils ne disposent pas d’accès à des informations sur la société ou les conditions du marché lors de l’OPI. Dans le cas d’une émission survalorisée, les investisseurs qui sont les moins informés et les plus optimistes vont demander une partie des titres à des prix élevé (par rapport à ce qu’un investisseur informé aurait payé). Ces investisseurs qui pensent être des gagnant après qu’ils obtiennent la quantité de titre demandé, s’avèrent être en réalité des perdent en se rendant compte qu’ils ont acheté des titres dont la valeur chut lors du premier jour de cotation. C’est dans cette logique que Rock (1986) trouve que la sous-évaluation n’est entre autre que le dédommagement aux investisseurs non informés en contrepartie de leur acquisition. Benveniste et Spindt (1989) montrent plutôt que la sous-évaluation est la compensation des investisseurs informés en contrepartie d’un avantage informationnel leur permettant la détermination de la vraie valeur du titre. L’explication de la sous-évaluation par l’hypothèse de la malédiction du gagnant est réaliste dans le cas d’émissions survalorisées et dont le prix va chuter au premier jour d’échange en bourse. Toutefois, il est important d’examiner la nature des investisseurs qui peuvent être qualifiés d’informés ou de non-informés. Malgré le grand succès qu’a eu la théorie d’asymétrie informationnelle, comme étant la principale explication du phénomène de la sous-évaluation à l’OPI, les recherches récentes montrent qu’elle reste incapable de fournir des explications satisfaisantes à ce phénomène (Oehler et al., 2005 ; Ritter et Welch, 2002). Il est donc nécessaire d’avoir recours à d’autres théories telles que la théorie de l’agence ou à des modèles non rationnels. 1.2.La théorie des signaux La deuxième explication de la sous-évaluation lors de l’OPI est fournie par la théorie des signaux. Cette théorie indique que dans le cadre d’asymétrie informationnelle, le marché ne peut pas prévoir la qualité d’une émission. La société émettrice lance donc des signaux aux marchés, indiquant ainsi la bonne qualité de cette émission. 5 Cette signalisation peut être effectuée selon plusieurs méthodes. La première repose sur le fait que les insiders (les dirigeants de l’entreprise et ses actionnaires d’origine) sont mieux informés sur la qualité de l’émission que les investisseurs extérieurs (outsiders). Elle indique que les insiders de la société émettrice signalent la bonne qualité de leur émission en gardant une bonne part des titres émis sur le marché ou en émettant une part plus faible du capital sur le marché. Sentis (2001) montre, dans une étude effectuée sur un échantillon de 79 entreprises ayant effectué une introduction sur la bourse française entre 1991 et 1995, que le degré de rétention de titres par les insiders lors de l’OPI, permet de diminuer le niveau de la sous-évaluation initiale des titres. Les mêmes résultats ont été constatés par Broye et Schatt (2003) pour des introductions en bourse effectuées sur le second marché français. Grinblatt et Hwang (1989) avancent une deuxième application de la théorie des signaux, une application qui concerne la réalité des OPIs et leur politique de distribution de dividende. Ces auteurs montrent, contrairement à Leland et Pyle (1977), que le niveau de rétention des titres de l’OPI par les anciens actionnaires n’est pas la seule explication de la sous-évaluation. Ils affirment d’un autre coté que la valeur de la firme ainsi que sa rentabilité post-OPI sont positivement liées au niveau de la sous évaluation à l’OPI. Leurs modèles montrent que plus la société est de bonne qualité, plus le degré de la sous-évaluation va être élevé donc plus tôt les dividendes seront distribués et plus rapide va être la rentabilité de la société émettrice. 1.3. La théorie d’agence Suite à son introduction par Jensen et Meckling en 1976, la première application de la théorie de l’agence au contexte de l’OPI est apparue dans les travaux de Baron et Holmström (1980) et Baron (1982). Ces auteurs montrent qu’il existe des conflits d’agence entre l’émetteur et le souscripteur dans la mise en place d’une procédure d’introduction en bourse. Ils considèrent que le souscripteur a souvent un accès et en possession d’informations privées sur l’état de la demande des titres et à la situation du marché. Etant donné l’avantage informationnel que peut avoir le souscripteur par rapport à l’émetteur, ce dernier délègue au premier la fixation du prix de l’OPI. Le conflit d’agence entre l’émetteur et le souscripteur apparaît lorsque ce dernier tente de fixer un prix d’offre inférieur aux attentes de l’émetteur ou inférieur à ce qui a été décidé entre les deux parties ou même un prix inférieur au prix minimum auquel l’émetteur accepte de vendre les titres. De cet ordre d’idée, la sous-évaluation apparaît comme étant le résultat de la délégation par l’émetteur au souscripteur le pouvoir de fixer le prix de l’émission. Cette sous-évaluation est ainsi considérée comme une contrepartie de l’avantage informationnel dont dispose les souscripteurs concernant la demande des titres pré-OPI un avantage lui permettant de vendre la totalité de l’émission. Loughran et Ritter (2002) ajoutent une deuxième explication fondée sur la théorie de l’agence. Ils indiquent que les souscripteurs reçoivent des « pots-de-vin » de la part des investisseurs, contre l’allocation des titres de l’OPI sous-évaluées. Ces « pots-de-vin » se manifestent sous forme de commissions versées par les investisseurs favorisés aux souscripteurs dans le cas d’émissions sous-évaluées. 2. Les modèles comportementaux Le modèle de l’asymétrie informationnelle n’a pas permis d’apporter de réponses satisfaisantes aux niveau élevé de la sous-évaluation des titres lors des introductions en bourse. La finance comportementale prend place dans cette logique dans le but de trouver un modèle ou une explication plus adéquate au phénomène de la sous-évaluation. La finance comportementale repose sur le fait de l’existence d’investisseurs irrationnel ainsi que la présence de bruiteurs qui interviennent sur le marché et affectent directement les prix des titres. 6 L’étude du phénomène de la sous-évaluation selon les modèles comportementaux repose sur l’existence de ce qu’on appelle les « investisseurs de sentiment » et aussi la présence de bruiteurs dont les croyances et le comportement affectent fortement le marché. 2.1. Le sentiment de l’investisseur Nous avons montré, à partir de l’hypothèse de la rationalité des agents, qu’il peut y avoir sur le marché des investisseurs qui ne sont pas rationnels. L’effet que peut avoir la présence de ce genre d’investisseur est neutralisé par des mesures d’arbitrage qui font à ce que le marché retrouve le plus rapidement que possible son efficience. Mais les recherches théorique et surtout empirique ont prouvé que l’existence des investisseurs de sentiment font que le marché n’aura plus besoin d’arbitragiste pour retrouver une situation rationnelle. La théorie de la finance comportementale avance une explication alternative de la sousévaluation. Selon Brav et Gompers (1997) les investisseurs sont irrationnels et il existe des cycles de sous-évaluation qui peuvent être attribués au sentiment des investisseurs. Selon Ljungqvist (2005), l’effet des investisseurs irrationnels sur les prix des titres est intéressant à étudier d’un point de vue comportementale, puisque beaucoup d’OPIs sont effectuées par des sociétés jeunes et immatures, ce sont des OPIs relativement pauvres de point de vue informationnel, et sont donc difficile à évaluer. L’excès d’optimisme des investisseurs L’excès d’optimisme ou de pessimisme des investisseurs ou tout autre agent quand à la rentabilité future et la réussite de l’OPI représente une des indicateurs du sentiment des investisseurs. Le lien entre la rentabilité initiale des titres à l’émission et l’excès d’optimisme a été étudié par Miller (1997) qui a trouvé que la sous évaluation peut être due à des prévisions convergentes des investisseurs, où certains sont optimistes sur la réussite de l’OPI alors que d’autres le sont pessimistes. Il avance que l’hypothèse selon laquelle la divergence d’opinions entre les investisseurs poussent certains investisseurs à survaloriser les résultats future de la société objet de l’OPI. Cette survalorisation se répercute sur la rentabilité initiale qui sera élevée et une mauvaise performance (sous-performance) des titres sur le long terme. L’optimisme des agents est observé aussi du coté des analystes. Selon Shefrin (2002), les analystes et les dirigeants des entreprises sont confrontés, d’une part, à la prévision de la rentabilité future des titres, et de l’autre, aux recommandations de transactions émises par les analystes aux investisseurs. Les prévisions optimistes sont surtout prononcées au début de l’opération et tendent à perdre du terrain avec le temps pour rejoindre la réalité avec l’approche de l’annonce des résultats. L’excès de confiance et le phénomène d’auto-attribution Nous avons montré dans le premier chapitre que l’excès de confiance se traduit par la surestimation des connaissances. Le phénomène d’auto-attribution se traduit par le fait que les gens attribuent leurs succès à leurs propres performances et la perte à un facteur externe. Ce comportement entraine l’accroissement de la confiance des investisseurs en cas de réalisation de gain. Plusieurs recherches théoriques et empiriques ont étudié la question de l’excès de confiances des agents dans le cas des introductions en bourse des sociétés. Daniel et al (1998) ont montré que les titres difficiles à évaluer sont les plus exposés à un excès de confiance de la part des investisseurs. C’est de cette façon que les titres sont affectés par le sentiment des investisseurs et donc sont exposés à de mauvaises évaluations de leurs valeurs fondamentales. 7 Le phénomène de fenêtre d’opportunités et des fads. Une autre explication de la sous-évaluation des titres à leurs introductions en bourse est fondée sur les hypothèses des fads et des fenêtres d’opportunité. Les fads sont des période de mode qui se traduisent par une survalorisation des valeur fondamentale des titres par les investisseurs alors que les autres sont des période pendant lesquelles les marché survalorise les titres et que les sociétés émettrices profitent de ces périodes pour réaliser leurs introductions en bourse. Aggarwal et Rivoli (1990) et Loughran et Ritter (1995) indiquent que la rentabilité initiale des titres à l’OPI n’est pas la cause d’une sous-évaluation systématique de la valeur des titres lors de la fixation du prix d’offre. Elle est plutôt due soit à une survalorisation des OPIs par les investisseurs (fads) soit que les titres sont émis pendant une période de survalorisation par le marché (fenêtres d’opportunité). Les fads peuvent nous entrainer à des bull spéculatives puisque les titres vont entrainer l’accroissement des prix des titres sur le marché. En revanche, le fait que les prix sur le marché atteignent des niveaux astronomiques peut créer une bull spéculative et donc des rentabilités anormalement négatives. L’hypothèse de la fenêtre d’opportunité prédit que les sociétés qui effectuent des OPIs durant des périodes caractérisées par un volume d’émission important, on plus de chance d’être survalorisées que les autres OPIs. 2.2. Les bruiteurs Les bruiteurs sont les investisseurs qui utilisent le bruit plutôt que l’information pertinente pour effectuer des opérations sur le marché financiers. Les bruiteurs sont supposés être moins rationnels que les autres investisseurs, et ne disposent pas d’information concernant la valeur fondamentale des titres. Il est difficile d’identifier la présence des bruiteurs sur un marché. Les bruiteurs sont considérés par les adeptes de la finance comportementale comme des investisseurs dont l’évaluation des titres est loin d’être proche de la valeur fondamentale des titres. La sous-évaluation des OPIs : le cas tunisien 1. Méthodologie pour la mesure de la sous-évaluation Après avoir exposé l’évidence internationale de la sous évaluation ainsi que les différents modèles théorique qui cherché à apporté les explications possibles de ce phénomène, nous cherchons dans ce qui suit d’apporter les explications empirique à cette anomalie en prenant le cas des introductions sur la bourse de Tunis. Pour étudier la sous-évaluation des OPIs tunisienne, nous avons pris les 35 introductions réalisées sur la bourse de Tunis sur la période de 1995 à 2008. Comme indice de benchmark, nous avons retenu seulement l’indice BVMT puisque l’indice TUNIDEX est apparu à partir de 1998 alors que notre période d’étude débute en 1995. La sous-évaluation, définie par la rentabilité (ou rendement) initiale, est déterminée à partir du prix d’ouverture du titre au premier jour de la cotation, celui de clôture du titre au même jour ou celui de la fin de la première semaine de l’échange [Ritter et Welch (2002) ; Ljungqvist (2005)]. La mesure de la sous-évaluation est donc insensible à ces prix. Néanmoins la plupart des recherches effectuées, sur le phénomène de la sous-évaluation, utilisent le prix de clôture du premier jour de l’échange. Nous choisissons ainsi le prix de clôture du titre comme base de calcul de la sous8 évaluation des titres à l’émission. Kurshed A., Mudambi R. et Georgen M (1999), Ruud A. et Roy A. (2000) et Chi J. et Padgett C. (2002) mesurent la sous-évaluation des OPIs à partir des rentabilités initiales et les rentabilités initiales ajustées au benchmark. Selon ces études, la période de la sous-évaluation peut couvrir un jour, dix jours, vingt jours et trente jours après la date d’introduction. Dans notre travail nous utilisons la rentabilité initiale et la rentabilité initiale ajustée à jour. La sous-évaluation est la différence entre le prix de clôture du titre au premier jour de la cotation et son prix de l’offre fixé dans le prospectus d’introduction en bourse. Ainsi, un titre est sous-évalué lors de son introduction en bourse si son prix de clôture au premier jour de la cotation est supérieur au prix de l’offre indiqué dans le prospectus d’introduction. La formule de mesure de la sous-évaluation se présente comme suit : RIi0 = Pi1 − 1 x100 Pi0 Avec : RIi0 : la rentabilité initiale du titre i Pi1 : prix de clôture du titre i au 1er jour de cotation Pi0 : prix d’offre du titre i Ainsi pour un titre quelconque i, nous avons déterminé : RIi0 : le rendement initial du titre i comme étant le pourcentage de la différence relative du prix du titre à la fin du premier jour d’échange en bourse par rapport à son prix d’offre RIAi0 : Le rendement initial ajusté du titre i comme étant la différence entre le rendement initiale du titre i au premier jour de cotation et le rendement de l’indice de benchmark (BVMT) au même jour. 9 Tableau 2 : La sous-évaluation, les recettes de l'OPI et « l'argent laissé sur la table» Année Nombre d’OPIs Rentabilité moyenne Pourcentage d’OPI sousévalué (rentabilité > 0) Non ajustée Ajustée Non ajustée Ajustée 1995 5 18.91% 18.87% 80% 80% 1996 2 1,50% 1.46% 50% 50% 1997 4 4,90% 4.97% 75% 100% 1998 3 4,73% 4.81% 66% 66% 1999 5 33,01% 31.91% 100% 80% 2001 4 27,65% 28.80% 100% 100% 2002 2 3,89% 5.87% 50% 50% 2005 3 43,05% 43.23% 100% 100% 2006 3 26,04% 26.22% 66% 100% 2007 2 9,52% 10.09% 50% 100% 2008 2 30,15% 30.40% 100% 100% 1995-1999 19 15.60% 15.30% 78.95% 84.21% 2000-2008 16 25.31% 25.77% 81.25% 93.75% 1995-2008 35 20.04% 20.10% 80% 88.57% Argent laissé sur la table 1 141 024 84 000 118 000 730 250 5 478 989 8 361 800 672 000 7 655 892 3 985 838 3 840 000 35 565 390 7 0552 263 60 171 920 67 724 183 Le tableau 2 présente les résultats de calcul de la sous-évaluation des titres à l'OPI. Nous avons effectué ces calculs sur l’échantillon des 35 entreprises ayant effectué une OPI entre le premier janvier 1995 et le 31 décembre 2008. Le taux moyen de sous-évaluation à l’OPI, sur la période 1995-2008, est de 20.04%, 20.10% si on considère la rentabilité initiale ajusté au benchmark. D’après le même tableau 2, si on considère la rentabilité initiale non ajustée, 80% des sociétés ont enregistré une sous-évaluation contre trois surévaluations uniquement et quatre entreprises dont le titre a clôturé le premier jour de cotation avec le même prix de l’offre. Le nombre de titre sous-évalué passe à 88.57% si on considère la rentabilité initiale ajustée au benchmark. L'analyse du tableau montre aussi que la sous-évaluation des titres à l'OPI durant la période 1995-1999 montre une tendance haussière avec un pique de 33.01% durant l’année 1999 qui est une année qu’on peut qualifier de période de hot market avec cinq introductions. Cette tendance se renverse au début des années 2000 avant de reprendre son allure en 2005 avec un niveau extrême de sous-évaluation de 43.05%. La période 2000-2008 se caractérise par l’absence totale d’OPIs durant les années 2000, 2003 et 2004. La figure 1 illustre l’évolution de la sous évaluation durant toute la période de l’étude. 10 RI moyen 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% RI moyen 10,00% 0,00% 95 96 97 98 99 01 02 05 06 07 08 Figure 1a : rendement initiale moyen par année d’introduction RIA moyen 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% RIA moyen 10,00% 0,00% 95 96 97 98 99 01 02 05 06 07 08 Figure 1b : rendement initiale ajusté moyen par année d’introduction La répartition des rentabilités initiales (figures 2a et 2b) montrent que la majeure partie des sous-évaluations, à savoir 71.43% des OPIs, appartiennent à l’intervalle de rentabilité initiale [0 – 50] contre 7 OPIs, soit 20%, sont soient surévaluées soit elles ont clôturé le premier jour de cotation avec le même prix d’offre. Les 3 OPIs restantes ont eu une rentabilité supérieure à 50% avec une valeur extrême de 95.83%. Distribution des RIs 10 8 6 répartition des OPIs selon les RI 4 2 0 RI ≤ 0 RI [0 RI [10 RI [20 RI ≥ 10] 20] 50] 50 Figure 2a : Répartition des RI 11 120,00% 100,00% 80,00% 60,00% Série1 40,00% 20,00% 0,00% -20,00% 0 10 20 30 40 Figure 2b : Distribution des RIs La comparaison de nos résultats avec les études précédentes confirme les taux de sousévaluation trouvés. En utilisant un échantillon américain sur une période de 1980 à 2001, Welch et Rittre (2002) ont montré qu’à la fin du premier jour de l’introduction, l’OPI se transige à 18,6% en moyenne par rapport au prix fixé pour la souscription du titre. Pour un échantillon de 120 OPIs suisse effectuées entre 1993 et 2000, Wolfgang, Matthias, et Urs trouvent une sous-évaluation de 34.94% (34.97%) selon la rentabilité initiale non ajustée (rentabilité initiale ajustée). Le phénomène de la sous évaluation a fait l’objet de plusieurs études qui datent de plusieurs décennies, mais la majeure partie de ces études ont été effectuées sur le marché américain. Ces études reportent une rentabilité initiale moyenne de l’ordre de 15% avec une majorité des résultats appartiennent à l’intervalle [10% - 20%]. Ibboston, et Jaffe (1975) trouvent une rentabilité initiale moyenne de 16.83%. Ritter (1991) trouve des rentabilités initiales de 14.32% avec un échantillon de 10.626 introductions. Dans les économies émergentes, les OPIs enregistrent des rentabilités initiales moyennes plus dispersées et plus élevées par rapport aux Etats-Unis. Dawson (1987) dans une étude sur les OPIs à Hong-Kong sur la période 1979-1983 a trouvé une rentabilité initiale moyenne de 13.80% contre 166.67% en Malaisie pour la même période. Toutes ces analyses montrent l’existence du phénomène de la sous-évaluation. Ce phénomène est mesuré à partir de la rentabilité initiale des titres à la fin du premier jour de cotation. L’interrogation qui se pose à ce niveau c’est de savoir pourquoi certaine entreprises enregistrent des rentabilités initiales élevées (95.83%) voisant les 100% alors que d’autres enregistrent de faibles rentabilités voir nulle et même négatives (-4.35%). Quelles sont les raisons de la sous-évaluation des titres à l’OPI ? A quoi peut-on attribuer les niveaux de la sous-évaluation des titres des OPI? Pourquoi certaines OPI sont sous-évaluées alors que d’autres sont surévaluées ? Les tests d’hypothèses que nous développons dans la section suivante permettent de répondre à ces questions. 12 Tableau des fréquences de la rentabilité initiale. Frequency Valid Missing Total -.0435 -.0300 -.0200 .0000 .0154 .0200 .0296 .0298 .0299 .0300 .1067 .1170 .1212 .1367 .1565 .1905 .2160 .2310 .2448 .2585 .2973 .3400 .3445 .3894 .3918 .4295 .4800 .7453 .8855 .8970 .9583 Total System 1 1 1 4 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 35 1 36 Percent 2,8 2,8 2,8 11,1 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 5,6 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 97,2 2,8 100,0 Valid Percent 2,9 2,9 2,9 11,4 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 5,7 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 2,9 100,0 Cumulative Percent 2,9 5,7 8,6 20,0 22,9 25,7 28,6 31,4 34,3 40,0 42,9 45,7 48,6 51,4 54,3 57,1 60,0 62,9 65,7 68,6 71,4 74,3 77,1 80,0 82,9 85,7 88,6 91,4 94,3 97,1 100,0 Le tableau des fréquences des rentabilités initiales nous offre une observation plus claire sur la distribution des RIs de notre échantillon et surtout sur l’importance du phénomène de la sousévaluation. On peut distinguer tout d’abord que seulement 8.6% des OPIs ont vu leurs prix baissé à la fin du premier jour de cotation alors que 11.4% ont clôturé leur premier jour avec le prix auquel elles ont été offertes au publique. Le tableau des fréquences nous indique aussi que la sousévaluation des titres à l’OPI touche 80% des introductions tunisienne entre 1994 et 2008. Tous ces constats montrent bien l’évidence du phénomène de la sous-évaluation sur le marché des OPIs tunisienne. 13 2. Modélisation de la sous-évaluation des titres à l’OPI : tests et résultats. La mesure effectuée dans la section précédente, révèle que les entreprises introduites en bourse, affichent un niveau de sous-évaluation très élevée. L’explication de la sous-évaluation nécessite la prise en compte de certaines variables liées à la nature de l’opération, à l’entreprise elle même, ainsi qu’à la situation du marché au moment de l’opération. Nous testons dans cette section la relation qui peut exister entre la sous-évaluation et l’ensemble des hypothèses présentées au début du présent chapitre. Nous présentons un modèle permettant d’expliquer la sous-évaluation des entreprises à leurs introductions en bourse. La validation de ce modèle repose sur un ensemble de tests statistiques. 2.1. Variables retenues et sources de données Les variables auxquelles nous faisons appel sont les suivantes : le niveau de la sous-évaluation des titres à OPI (RIi0), qui constitue la variable dépendante (à expliquer), les variables dépendantes (explicatives) qui permettent d’expliquer le niveau de la sous-évaluation des titres à l’OPI. Ces variables sont présentées ci-dessous. « CAPITALOUV » est une variable qui concerne la perte de rétention des titres par les insiders. Nous calculons cette variable à partir du pourcentage du capital ouvert à l’OPI. Ces données sont accessibles sur la liste des introductions en bourse publiée par la BVMT et pour les données manquantes nous faisons référence aux prospectus d’introduction des sociétés. L’incertitude liée à l’évaluation des entreprises lors de l’introduction est mesuré par la variable âge de l’entreprise lors de son introduction qu’on note « AGE », cette variable sera estimée par Ln (1+âge), nous retenons dans le calcul de l’âge la différence entre l’année de constitution de la société et l’année de son introduction. Ces informations sont disponibles dans les fiches des sociétés sur le site de la BVMT ou bien au niveau des prospectus d’introduction. Le choix de cette variable est motivé par le fait que les sociétés établies et ayant un historique de performance opérationnelle de plusieurs années avant l’OPI présentent une visibilité élevée quant à leur résultats futurs et, par conséquent, un risque très faible de mauvaise évaluation lors de la fixation du prix de l’offre. Pour calculer l’âge des sociétés avant l’OPI, il est impératif d’avoir les dates de constitution de ces sociétés. L’incertitude ex-ante des OPIs peut être aussi prise en compte par la variable « rentabilité moyenne sur 10 jours de transaction après OPI », que nous appelons « REN10 ». La rentabilité moyenne post-OPI d’un titre i est calculé à partir des rentabilités journalières de ce titre sur une période allant jusqu’au 11ème jour de cotation après l’OPI, mais sans tenir dans les calculs la rentabilité initiale. Nous collectons les prix sur le site de la bourse de Tunis. La variable « VOLATILITE » mesure la volatilité du marché durant le mois précédent l’OPI. Nous mesurant cette variable à partir de l’écart-type du rendement journalier de l’indice BVMT durant le mois précédent l’introduction. Une autre variable est utilisée dans le cadre des hypothèses du hot market concerne l'existence du sentiment des investisseurs à travers la forte demande de titres à l'OPI. Nous utilisons ainsi la variable « DEMANDE » pour mesurer le surplus de demande de titres à l'OPI. Cette variable utilisée auparavant par Johnston et Madura (2002) ainsi que Zhang (2004) et Aggarwal 14 (2000), indique d'un côté, le sentiment optimiste de l'investisseur vis-à-vis d'une OPI en particulier et de l'autre, l'intérêt que porte le marché à cette OPI. Ce ratio est extrait de la liste des introductions en bourse de la base de données de la bourse de Tunis. Une autre variable est introduite dans l’explication de la RI, c’est la période de souscription. Cette variable noté « SOUSCRIPT » est représente le nombre de jours de souscription près-OPI, elle est mesuré par le LN(nombre de jours de souscription). Le nombre de jours de souscription est disponible sur la liste des introductions en bourse de la bourse de Tunis. La dernière variable à introduire concerne le secteur d’activité dans lequel appartient l’entreprise. La bourse d e Tunis distingue 8 secteurs à savoir : le secteur financier (Sfin), le secteur de télécommunication (Stel), le secteur de services aux consommateurs (Ssc), le secteur santé (Ssan), le secteur de biens de consommation (Sbc), le secteur de l’industrie (Sind), le secteur des matériaux de base (Smb) et en fin le secteur pétrole et gaz (Spg). 2.2 Les hypothèses de recherche relative à la sous-évaluation des titres lors d’une OPI. La rétention des titres de l’OPI par des insiders est considérée comme un signal de la bonne qualité de l’émission. Cette variable véhicule de l’information privée sur la valeur de l’entreprise et réduit l’asymétrie de l’information. En retenant une fraction élevée de leurs actions (donc une faible perte de rétention), les actionnaires d’origine, qui sont supposés mieux informés sur la distribution des flux futurs de leurs entreprises, signalant aux investisseurs que les perspectives de profitabilité sont élevées. H1 : une fraction d’actions cédée plus importante est associée à une plus forte sousévaluation. L’incertitude qui pèse sur l’OPI concerne la valorisation de ces sociétés. Il est plus élevé pour les jeunes entreprises. L’incertitude et le risque élevé qui pèsent sur ces OPIs poussent la sousévaluation des titres à la hausse. H2 : la sous-évaluation augmente avec le niveau d’incertitude des OPIs. Pour tester cette hypothèse, on va la subdiviser en trois sous-hypothèses : L’incertitude est appréhendée par la rentabilité post-OPI. Le risque concerne la réussite de l’opération d’introduction et du projet de l’entreprise H2a : La sous-évaluation augmente avec la rentabilité poste-OPI. L’incertitude dépend aussi de l’âge de l’entrepris est plus élevée pour les jeunes entreprises. Plus l’entreprises est jeune plus l’incertitude concernant la réussite de l’opération est grande. H2b : La sous-évaluation augmente avec l’âge de l’entreprise. Le secteur d’activité affecte la valorisation des sociétés, une société appartenant à secteur en pleine croissance ou un secteur à risque affecte hautement le niveau de la sous-évaluation H2c : Le niveau de la sous-évaluation dépend du secteur d’activité de l’entreprise. 15 Le sentiment de l’investisseur ainsi que les biais comportementaux dont ils sont sujets augmentent le niveau de la sous-évaluation des titres à l’OPI. Ce sentiment se manifeste sous la forme d’une forte demande de titre à la souscription. H3 : La forte demande des titres à la souscription augmente le niveau de la sous-évaluation. Un hot market se traduit par une demande de titres élevée de la part des investisseurs, une période d’instabilité du marché se traduit par une demande faible de titres. La température du marché affecte le niveau de la sous-évaluation des titres à l’OPI H4 : Un marché turbulent affecte négativement la sous-évaluation. La souscription à une OPI se fait sur un période bien déterminé par le souscripteur. Une période de souscription courte oblige certains investisseurs à effectuer leurs transactions après cette période et notamment au premier jour de cotation. H5 : Une courte période de souscription augment le niveau de la sous-évaluation des titres à l’OPI. Le tableau 3 présente les différentes variables utilisées, ainsi que les hypothèses qu'elles permettent de tester. Tableau 3 : Récapitulatif des variables utilisées dans l'explication de la sous-évaluation des titres à l'OPI Variable Notation Hypothèse Variable dépendante Le taux de sous-évaluation des titres à l’OPI RI Variables indépendantes Capital ouvert CAPITALOUV H1 Rendement moyen des 10 jours post OPI REN10 H2a Age de l’entreprise à l’OPI AGE H2b Secteur d’activité Sfin (Finances) Stel (Télécom.) Ssc (Service Cteurs) Ssan (Santé) Sbc (Bien de consom.) Sind (Industrie) Smb (materiaux de base) Spg (Pétrole et gaz) H2c Demande / offre du titre à la souscription DEMANDE H3 Volatilité de l’indice du marché prè-OPI VOLATILITE H4 Nombre de jours de souscription SOUSCRIPT H5 16 2.3. Présentation du modèle général La revu de la littérature nous a permis de dégager un certain nombre d’hypothèses. Ces hypothèses concernent le lien entre les différentes variables indépendante et la variable dépendante RI(le de rentabilité initiale qui mesure la sous-évaluation des titres à l’OPI). Nous présentons la relation entre la variable dépendante RI et les variables indépendantes, ainsi que le sens (signe) de cette relation dans un modèle théorique permettant d’expliquer le phénomène de la sous-évaluation des titres à l’OPI. Ce modèle se présente par l’équation suivante : RI = β0 + β1CAPITALOUV + β2REN10 + β3AGE + β4SECTEUR + β5DEMANDE + β8VOLATILITE + β7SOUSCRIPT + ε Variable Définition RI CAPITALOUV Le taux de rentabilité initiale Capital ouvert aux investisseurs REN10 AGE L’âge de l’entreprise à l’OPI Relation avec la variable dépendante Variable dépendante Positivement lié à la sousévaluation Plus l’entreprise est jeune plus la RI est faible Secteur d’activité Les secteurs d’activité n’influencent pas de la même manière la RI Demande du titre pendant la période de Une forte demande est positivement souscription liée à la sous-évaluation Volatilité de l’indice du marché avant l’OPI Plus le marché est volatile plus la RI est faible. Durée de la période de souscription Une courte période de souscription entraine une forte sous-évaluation. SECTEUR DEMANDE VOLATITE SOUSCRIPT Selon ce modèle, le niveau de la sous-évaluation des titres à l’OPI est expliqué par plusieurs variables explicatives. Les différentes β sont les constantes réelles de valeurs inconnues que ce modèle doit dégager suite à l’analyse des données. Leurs valeur réelle indique le sens de la relation entre les variables explicatives et la variable à expliquée représentée par le niveau de la sous-évaluation des titres à l’OPI. ε représente le terme d’erreur du modèle. Ce dernier est testé sur l’échantillon valable pour toutes les variables indépendantes. Test de normalité des variables Le teste de la normalité des variable (tableau descriptive statistics) montre que seul les variables AGE, SOUSCRIPT, CAPITALOUV et DEMANDE ont des statistique comprises entre [1 , +1] ce qui montre que ces variables ont une distribution normale et cela est vérifié aussi bien selon les teste de Skewness et Kurtosis. Matrice de corrélation La matrice de corrélation présente les coefficients de corrélation entre les différentes variables (explicatives et à expliquer), avec leur niveau de signification 0.01 (*) et 0.05 (**). Le tableau expose les coefficients de corrélation de Pearson (les valeurs en dessous de la diagonale) et les coefficients de corrélation de Spearman’s Rho (les valeurs au dessus de la diagonale). 17 La rentabilité moyenne d’un titre sur 10 jours de cotation à partir du deuxième (REN10) est significativement et positivement liée à la sous-évaluation des OPIs. Dans le même sens, la demande de titres durant la période de souscription (DEMANDE) explique significativement et positivement le niveau de la sous évaluation des OPIs. Ces deux corrélation pour les variables REN10 et DEMANDE sont expliquent donc la rentabilité initiale des titres à l’OPI au niveau de 0.01 (p=0.000). Le niveau de la sous-évaluation est significativement et négativement liée à l’âge des entreprises introduites en bourse ce qui permet de dire que la rentabilité initiale ou le niveau de la sous-évaluation est d’autant plus élevé que l’entreprise est jeune. Le tableau 4 illustre la relation AGE-RI qui montre la relation inverse entre la variable AGE et la rentabilité initial, où là rentabilité initiale moyenne augmente au fur et à mesure que l’entreprise est jeune. Les entreprises qui ont effectué leur introduction en bourse avant de faire dix ans d’existence affichent une sous-évaluation à l’OPI plus élevé que celles dont l’âge est plus élevé quand elles effectuent leurs OPIs. Tableau 4 : Rentabilité initiale moyenne par tranche d’âge Tranche d’âge [0 – 10] [10 – 30] +30 Rentabilité Initiale 29.59% 20.12% 10.29% Age 80 70 60 50 40 Age 30 20 10 0 0 10 20 30 40 Fig 3 : Distribution de l’âge des entreprises faisant OPI Tests multi-variés Le teste multivarié utilise le modèle de régression multiple pour expliquer le niveau de la sous-évaluation des titres à l’OPI. Ce teste nous permet de dégager les variables qui affectent directement la rentabilité des titres après le premier jour de cotation. 18 Le tableau 5, rapporte les résultats de la régression effectué selon l’équation 5.2 présentée au débute de cette section. Source Modele Residuel Total RI VOLATILITE DEMANDE CAPITALOOUV AGE SOUSCRIPT REN10 Stel Ssc Ssan Sbc Sind _cons SS 1.09009388 0.774932201 1.86502608 df 11 15 26 Coef. -0.5279562 0.0320069 0.694353 -0.183704 0.1231746 -19.39785 -0.1145631 0.326409 0.6426409 0.0527558 0.1962499 0.076111 MS 0.099099443 0.051662147 0.071731772 Std. Err. 0.3092672 0.0115573 0.5339282 0.0729763 0.1146462 7.853579 0.2616976 0.1507012 0.3109286 0.1400866 0.1385529 0.3145888 t -1.71 2.77 1.30 -2.52 1.07 -2.47 -0.44 2.27 1.96 0.38 1.42 0.23 Number of obs F ( 11 , 15) Prob > F R-squared Adj R-squared Roots MSE P > │t│ 0.108 0.014 0.213 0.024 0.300 0.026 0.668 0.038 0.069 0.712 0.177 0.821 [95% Conf. -1.187144 0.0073731 -0.4436881 -0.3392494 -0.121188 -36.13736 -0.6723582 0.0214288 -0.0542343 -0.2458319 -0.0990687 -0.597919 = = = = = = 27 1.92 0.1197 0.5845 0.2798 0.22729 Interval] 0.1312311 0.0566406 1.832394 -0.0281586 0.3675372 -2.65834 0.4432321 0.663853 1.271223 0.3513434 0.4915684 0.7431412 Tableau 5 : Résultats du teste de régression La première dimension qui ressort de cette analyse est l’effet signal qui concerne la valeur des entreprises. Cet effet se manifeste tout d’abord par l’âge des entreprises qui s’introduisent en bourse (tableau 6 – figure 3), un indicateur de maturité et donc de confiance pour les investisseur, où on remarque que la moyenne d’âge de ces entreprises est de 23 ans et que la concentration des âges est comprise entre 10 et 40 ans (60%) ce qui montre la majorité des entreprises introduites en bourse sont des entreprise mature et à grande expérience. Cette infirmation de la maturité des entreprises introduite se confirma quand on trouve que seulement 20 de notre échantillon dont l’âge est entre 1 et 5 ans. Conformément aux constats des études de Daily et al. (2003) les résultats de notre régression prouvent une relation négative entre la rentabilité initiale et la maturité des entreprises, donc un attrait des investisseurs par les jeunes entreprises. Cette relation est surtout confirmée dans le cas des entreprises de la nouvelle technologie et les OPIs appuyé par des capitaux-risqueurs qui ont tendance à investir dans les jeunes entreprises et surtout les investissements dans le secteur prometteur comme les nouvelles technologies. Tableau 6 : Distribution de la variable AGE AGE N Médiane Moyenne Ecar-type 35 21 23 19 L’autre dimension de la théorie de signal réside dans la rentabilité post-OPI noté par REN10. Plusieurs études empiriques ont évoqué la question de la rentabilité post-OPI quand ils ont traité la question de ce qu’on appel « la malédiction du gagnant », une notion qui a été introduite pour la première fois par Rock K. (1986). La sous-évaluation est considérée dans ce cas comme une indemnisation les investisseurs pour leur souscription à cette opération. Cette indemnisation est une incitation aux investisseurs à participer à d’éventuels OPIs futures, et qu’en cas de rentabilité négative (surévaluation) ces investisseurs ne participeront plus aux introductions en bourse. 19 Notre étude montre une relation inverse entre la rentabilité initiale et le niveau de la sousévaluation au seuil de 5%. Cela nous permet de dire que plus la rentabilité initiale est importante plus le rendement post-OPI est faible donc un redressement plus rapide du prix. La confiance que peut accorder le marché à l’OPI est un indicateur très important et spécifique du sentiment des investisseurs. Le nombre élevé de souscription à l’OPI lors de l’émission montre l’intérêt qu’éprouve le marché à une OPI, une forte demande de titre par rapport aux titres offerts entraine la sous-évaluation des titres à leurs introductions en bourse. Un résultat qui a été prouvé par plusieurs recherches empiriques à l’instar d’Aggarwal (2000) et Zhang (2004), une chose qu’on a pu vérifier pour notre échantillon où on constate une significativité positive du ratio Demande/Offre durant la période de souscription sur le niveau de la rentabilité initiale. Par contre, la période de souscription n’a aucun effet sur le niveau de la sous-évaluation des titres à l’OPI. Que la période soit long ou courte n’a aucun effet déterminant dans le niveau de la rentabilité des titres à l’OPI. Un autre indicateur de la confiance que peut attribuer le marché à une OPI à travers le secteur d’activité de l’entreprise. A ce niveau, à partir du tableau 7, on remarque que la rentabilité initiale moyenne est la plus importante (26,.4%) chez les entreprises du secteur industrie (neufs entreprise), mais le résultat de la régression nous montre que les la rentabilité initiale est en relation significativement positive avec les secteurs santé et services aux consommateurs qui sont des entreprises de services. Le secteur service à une rentabilité initiale moyenne de 22,67% qui est proche de la moyenne de tout l’échantillon. RI N Moyenne Ecartype Finance 9 8.76% 0.1413 Services 17 22.67% 0.29198 Industrie 9 26.34% 0.2547 Secteur Tableau 7 : Statistiques des RI par secteur d’activité D’après le tableau 7, on peut voir que les entreprises des secteurs de service (télécommunication, bien et services, services aux consommateurs et santé) ont une rentabilité initiale moyenne très proche de la rentabilité initiale moyenne de l’échantillon au complet (20.04%) avec une taille d’échantillon plus élevé (17 OPIs). Le dernier indicateur de sentiment des investisseurs réside au niveau de l’état du marché durant la période de souscription. Le niveau de stabilité du marché durant la période où l’OPI a été effectuée peut influencer son niveau de rentabilité initiale. Contrairement à ce qui a été avancé par la littérature qui trouve que le niveau de la sous-évaluation n’est pas affecté par la volatilité du marché lors de la souscription et que seuls la température du marché (hot ou cold market) qui peut affecter la rentabilité initiale, notre étude trouve une relation entre la RI et la volatilité du marché qui a un effet significativement négatif sur le niveau de la sous-évaluation. 20 Conclusion Ce travail nous a permis de montrer l’ampleur d’une des anomalies qui accompagne les introductions en bourse. Après avoir avancé les explications théoriques de la sous-évaluation, nous avons effectué une étude du phénomène dans un contexte tunisien sur un échantillon de 35 OPIs effectuées entre 1995 et 2008. Cette étude nous a permis tout d’abord de montrer que 80% des titres nouvellement introduit à cote de la bourse de Tunis ont clôturé le premier jour de cotation avec un prix supérieur au prix de l’offre, donc une rentabilité initiale positive (sous-évaluation). Le niveau de la sous-évaluation moyen qu’on enregistré dans le cas de notre échantillon est de l’ordre de 20.04% (20.10% pour la RI ajustée). La première dimension qui ressort de l’analyse est l’effet signal qui concerne la valeur des entreprises. Cet effet s’est manifesté par l’âge de l’entreprise lors de l’introduction, la rentabilité post-OPI et le volume de rétention des investisseurs où on a observé une relation négative entre le niveau de la sous-évaluation et l’âge de l’entreprise à l’introduction d’un coté, et la rentabilité postOPI de l’autre. Par contre, le degré de rétention n’a aucun effet significatif sur la rentabilité initiale. L’autre dimension concerne la confiance que peut accorder le marché à l’IOPI, cette dimension a été mesurée à partir du niveau de la demande durant la période de souscription, la durée de la période de souscription et le secteur d’activité. Le niveau de la demande des titres durant la période de souscription affecte positivement le niveau de la sous-évaluation du titre au premier jour de cotation, alors que la durée de la période de souscription n’a aucun effet significatif sur la rentabilité initiale. Par contre le secteur d’activité et son effet sur la sous-évaluation n’est significatif que pour les secteurs santé et services aux consommateurs. La sous-évaluation est le phénomène le plus documenté au niveau de la littérature financière qui a traité les anomalies relatives aux opérations d’introduction en bourse. Mais ca reste une question qui intrigue toujours les analystes et surtout les investisseurs d’un coté, et les entreprises et les souscripteurs de l’autre. C’est une question qui restera ouverte et qui va faire l’objet de plusieurs autres études et recherche, surtout lorsqu’on évoque les autres anomalies et les relations qui peuvent exister entre eux. 21 Descriptive Statistics N Minimum Maximum Mean Std. Deviation Statistic Statistic Statistic Statistic Statistic Skewness Statistic Kurtosis Std. Error Statistic Std. Error AGE 35 ,69315 4,26268 2,8809519 ,85940206 -,459 ,398 -,104 ,778 SOUSCRIPT 27 1,61 3,40 2,5715 ,45383 -,211 ,448 ,241 ,872 CAPITALOUV 35 .1000 .4900 .233857 .1008675 ,252 ,398 -,471 ,778 DEMANDE 34 -,4917 2,9238 1,054886 ,8273107 ,249 ,403 -,215 ,788 VOLATILITE 35 -6,74534 -,42287 -5,0665300 1,31420646 2,464 ,398 7,607 ,778 REN10 29 -7,48306 -2,26911 -4,1025919 1,30734933 -1,205 ,434 1,541 ,845 Stel 35 0 1 ,03 ,169 5,916 ,398 35,000 ,778 Ssc 35 0 1 ,20 ,406 1,568 ,398 ,483 ,778 Sbc 35 0 1 ,20 ,406 1,568 ,398 ,483 ,778 Sind 35 0 1 ,17 ,382 1,823 ,398 1,399 ,778 Valid N (listwise) 23 22 Matrice de corrélation de Pearson et Spearman Spearman Pearson RI AGE SOUSCRIPT CAPITALOUV DEMANDE VOLATILITE REN10 Sfin Stel Ssc Ssan Sbc Sind Smb Spg - -0.178 0.359 0.180 0.487** 0.080 0.646** -0.327 0.017 0.280 -0.006 -0.156 0.225 -0.128 0.221 -0.352* - 0.124 0.214 0.026 -0.021 -0.044 -0.321 -0.060 0.004 0.018 0.212 0.162 -0.024 0.026 SOUSCRIPT 0.234 0.202 - 0.171 -0.122 0.149 0.117 -0.129 -0.190 0.040 -0.046 0.242 0.282 -0.429* -0.114 CAPITALOUV 0.035 0.200 0.150 - -0.099 0.088 0.024 -0.251 0.274 -0.260 0.227 0.018 0.208 0.061 0.094 DEMANDE 0.176 0.197 -0.087 -0.153 - 0.269 0.514** -0.276 0.009 0.308 0.166 0.019 -0.213 -0.026 0.187 VOLATILITE -0.038 -0.150 0.107 0.165 -0.127 - 0.006 -0.045 -0.272 -0.180 0.244 0.053 0.143 -0.037 0.085 0.708** -0.288 0.119 -0.143 0.255 -0.113 - -0.285 -0.017 0.403* 0.329 -0.180 0.038 -0.098 -0.178 Sfin -0.305 -0.332 -0.068 -0.245 -0.031 0.146 -0.279 - -0.101 -0.294 -0.145 -0.294 -0.268 -0.145 -0.101 Stel -0.046 0.002 -0.118 0.297 -0.046 -0.048 -0.064 -0.101 - -0.086 -0.042 -0.086 -0.078 -0.042 -0.029 Ssc 0.298 -0.025 0.023 -0.297 0.080 -0.126 0.456** -0.294 -0.086 - -0.123 -0.250 -0.227 -0.123 -0.086 Ssan -0.013 0.003 -0.055 0.191 0.025 -0.054 0.284 -0.145 -0.042 -0.123 - -0.123 -0.112 -0.061 -0.042 Sbc -0.072 0.217 0.279 0.033 0.115 -0.120 -0.205 -0.294 -0.086 -0.250 -0.123 - -0.227 -0.123 -0.086 Sind 0.147 0.168 0.206 0.258 -0.163 0.203 0.042 -0.268 -0.078 -0.227 -0.112 -0.227 - -0.112 -0.078 Smb -0.121 -0.021 -0.504** 0.010 -0.048 -0.062 -0.113 -0.145 -0.042 -0.123 -0.061 -0.123 -0.112 - -0.042 Spg 0.157 0.052 -0.076 0.114 0.057 -0.041 -0.142 -0.101 -0.029 -0.086 -0.042 -0.086 -0.078 -0.042 - RI Pearson AGE REN10 ** Corrélation significative à 0.01 *Corrélation significative à 0 Les coefficients de corrélation de Pearson se situent au dessous de la diagonale et les coefficients de Spearman se trouvent au dessus. . 23 BIBLIOGRAPHIE Aggarwal R. 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