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Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous
Dossier coordonné par Christine Grandin
(Photos : Denis Pépin)
Une haie facile
à vivre !
La tendance est aux haies décoratives, libres, fleuries et écologiques.
Tour d'horizon avec Denis Pépin, agronome et jardinier.
Pour en savoir
plus
Sorte de “bible” de
la haie, l'ouvrage de Denis
Pépin offre un mode d'emploi complet, du choix des
variétés à l'achat jusqu'à la
taille et l'entretien, en passant par la préparation du
sol et la plantation.
Plusieurs chapitres sont consacrés aux
modèles de haie, selon le terrain dont on
dispose ou ses goûts végétaux : fleurie ou
taillée, écran ou coupe-vent, frontière
douce entre les espaces du jardin, décorative ou écologique avec des espèces attirant insectes ou butineurs.
On y présente aussi avec une fiche
complète illustrée d’une photographie, un
catalogue des 90 meilleures variétés, classées selon leur dimension (petite,moyenne,
grande). Cerise sur le gâteau, c'est un
guide très abordable.
Haies faciles, de Denis Pépin, aux éditions
Larousse, 160 pages, 9,90 €.
Depuis plusieurs années, la
haie est passée de stricte à
libre puis est devenue “écologique”. Est-ce seulement un
effet de mode ?
Vers le milieu des années 1980,
on installait déjà des haies plus libres,
moins taillées au cordeau, mais maintenant, c'est tout à fait généralisé. Il
y a toujours des thuyas, mais sur les
haies de devant, côté route, assez visibles, on observe presque systématiquement des haies fleuries ou en
mélange. Et puis, dans les jardineries, on propose aujourd'hui des kits
de haie mélangée, c'est vraiment le
signe que cette pratique est entrée
dans les mœurs.
pas avoir une emprise trop importante. On privilégie maintenant aussi
des espèces qui ont un port beaucoup plus trapu, ou buissonnant, qui
prendront forme naturellement, et
on revient à des espèces à croissance
lente. L'angoisse des gens est de voir
leur haie mettre trop de temps à
pousser. Or, des coneasters, des
elaeagnus, des troènes poussent
aussi vite que des thuyas. On voit
maintenant le résultat de ce qu'on a
mis en terre pendant les années
1980 : ce sont des espèces qui croissent très vite, mais qu'il faut d'autant
plus tailler. C'est une corvée, et cela
produit beaucoup de déchets de
taille.
Croissance rapide ou lente,
que choisir ?
On sera toujours obligé de tailler régulièrement. D'abord parce que
les espaces verts privatifs (en lotissement), et les jardins, sont de plus
en plus petits. Et puis, parce que souvent, on doit partager l'espace (terrasse, pelouse, aire de jeux,
potager…). La haie ne devra donc
Quelles variétés planter ?
Cela dépend de l'usage de sa
haie : si on veut un écran vert permanent, il faut choisir des arbustes
à feuillages persistants (elaeagnus,
oranger du Mexique, berbéris, abélia, houx, buis, laurier tin, if, troène)
qui poussent généralement quelles
que soient les circonstances. Les
osmanthes, 'Burkwoodi' ou 'hetero-
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phyllus', tous les deux parfumés. Les photinias, qui donnent de jeunes pousses
rouges, qui sont devenus très
à la mode. Sauf qu'ils sont à
croissance très rapide.
Il existe maintenant des
variétés à port compact, qui
mettent plus de temps à pousser, mais qui sont aussi adaptés aux petits jardins. J'aime
aussi le skimmia, plante de
terre de bruyère, qui fait aussi
des fruits rouges, après une
floraison qui rappelle l'odeur
de la fleur d'oranger. De plus,
il n'a pas besoin de taille.
Une valeur montante : le
chêne vert, espèce méridionale, mais qui résiste à nos
hivers dans l'ouest, qui pousse
d'un mètre par an, mais qui
se taille très bien. On pourra,
dans le même genre, planter
des alaternes (ou nerpruns),
au feuillage panaché et aux
fruits noirs, très décoratifs. Si
l’on veut une haie qui attire
des auxiliaires (insectes,
papillons, butineurs), il faut
choisir des espèces d'origine
indigène, c'est-à-dire de chez
nous (laurier tin, viorne aubier,
sureau, charme, noisetier, cornouiller mâle).
Comment procéder
pour la taille ?
On aura intérêt à tailler
souvent, une ou deux fois par
an pour avoir moins de
déchets (car moins de
branches). Personnellement,
c'est comme ça que je procède. Je mets les rejets coupés en tas sur la pelouse et je
passe la tondeuse dedans.
J'obtiens un broyat qui servira
de paillage, et en un quart
d'heure, tout est réglé.
Quand on attend, le bois
grossit et là, du coup, il y a
beaucoup de travail, beaucoup de branches, et il faut un
broyeur, ou plusieurs tours à
la déchetterie. Une taille régulière est moins contraignante.
Surtout si l’on veut une haie
qui nous cache vite des voisins. La haie sera plus dense,
donc plus occultante. Si on la
laisse pousser, elle aura tendance à se dégarnir à la base
en croissant vers le haut.
Choisya persistant (oranger du Mexique) et elaeagnus caduc
au feuillage gris-vert, très florifère au printemps : des variétés
odorantes que l'on pourra tailler ou laisser en port naturel.
Skimmia et rhododendron : désormais la haie
se colore et fleurit au printemps et peut aussi se parer
de belles couleurs à l'automne.
Double bêchage
(Source texte et dessins : Haies faciles, Denis Pépin)
i vous ne voulez pas utiliser d'engin mécanique pour creuser les trous de plantation de votre future haie,
le double-bêchage fera un excellent ameublissement en profondeur. Il permet de travailler séparément,
sans les mélanger, la terre végétale du dessus et la terre du sous-sol jusqu'à 40 ou 50 cm de profondeur.
On le réalise soit au printemps, soit à l'automne. L'exercice est long et quelque peu fastidieux, mais sera
le gage d'une terre au top pour une bonne reprise racinaire.
S
1
2
3
Enlevez la terre végétale à l'extrémité de la plantation, en creusant
une tranchée d'au moins un mètre
de large et de la profondeur de la
bêche (ou de la fourche à bêcher).
Mettez en tas sur le côté,
cette terre végétale.
Décompactez (soulevez la terre et
laissez-la retomber en place) le fond
de la tranchée ainsi dégagé, cassez
les mottes et nivelez.
Rebouchez cette première tranchée avec
la terre végétale de surface de la
deuxième. Continuez ainsi jusqu'à la fin
du terrain à préparer, à reculons, sans
marcher sur les endroits bêchés. Terminez
la bande en utilisant la terre végétale
mise de côté pour le premier tas.
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