Comment évaluer le confort d`été - L`ADEME en Rhône

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Comment évaluer le confort d`été - L`ADEME en Rhône
Evaluer le confort
Comment évaluer le confort d’été ?
l’exemple d’une maison à Saint Priest
DE NOUVELLES
PRATIQUES
DE CONCEPTION
Maître d’ouvrage : M. et Mme Marcoux
■ Localisation : St Priest (69)
■ Opération : Maison individuelle dans un lotissement
Mode constructif : Monomur brique de 30 cm – Shon = 177 m2
Ubât = 0,54W.m-2.K-1 - Ecart Ubât/Ubâtref= 14 % - C= 118 kWhep.m-2.an-1 - Ecart C/Cref= 34 %
Date de livraison : 2005 - Coût travaux du projet : 1007 € HT/m2shon hors VRD
Bâtiment en démarche HQE – RT2000
■ Maîtrise d’œuvre et suivi instrumenté :
Architecte : Tekhnê
Bureau d’études fluides : Astrius
Suivi instrumenté : ADEME (mission confiée au Costic)
■ Le critère d’évaluation du confort d’été :
un choix essentiel souvent négligé
Quel critère considérer vis-à-vis du confort d’été ? Les résultats des suivis instrumentés ainsi que l’enquête menée auprès
des occupants de cette maison à St Priest permettent d’apporter une réponse à cette question à travers cet exemple. La
caractérisation du confort d’été est primordiale car elle a un
impact important sur la conception du bâtiment. Les moyens
passifs mis en œuvre pour limiter les surchauffes dépendent du
critère choisi.
Vue Nord de la maison
Une première approche consiste à fixer une température opérative* limite de confort en été de 26°C ou 28°C et à calculer
par simulation le nombre d’heures de dépassement de cette limite pour juger de la pertinence des solutions retenues. Cette
approche dite « analytique » du confort se base sur des modèles
de sensation thermique issus d’un grand nombre d’expériences en laboratoire.
Des campagnes de mesures montrent qu’elle est surtout valable pour les bâtiments climatisés.
Une seconde approche consiste à considérer non pas une limite
de température opérative* fixe mais variable en fonction de la
température extérieure. Cette seconde approche est basée sur
la notion de confort adaptatif issue d’observations in situ. Le
principe est que l’occupant d’un bâtiment non climatisé peut interagir avec son environnement pour réajuster son confort et
que ses attentes dépendent des conditions climatiques. C’est
cette approche qui doit être utilisée pour concevoir un bâtiment
non climatisé comme le montre cet exemple.
Dans la réglementation thermique, les limites de températures
considérées (Tic et Ticref) sont des valeurs conventionnelles. La
conception des bâtiments vis-à-vis du confort d’été ne peut reposer sur le seul calcul de ces valeurs.
Vue Sud de la maison
*La température opérative est égale à la moyenne entre la température de l’air et la température de rayonnement des parois.
Evaluer le confort
Vers une approche normative du confort
DE NOUVELLES
PRATIQUES
DE CONCEPTION
La norme NF EN 15251** aborde, en particulier, le confort d’été. Elle indique les normes à utiliser pour
définir les critères d’ambiance intérieure en hiver et en été. Une annexe de cette norme porte sur les
températures « acceptables » en été pour la conception de bâtiments non climatisés.
Les références à utiliser d’après cette norme sont :
Hiver (saison de chauffage) : NF EN ISO 7730***
Eté (saison de rafraichissement) :
Bâtiment climatisé : NF EN ISO 7730*** → Soit habituellement une limite haute de 26°C
Bâtiment non climatisé : NF EN 15251** → Limite variable
■ Le critère de confort d’été de la norme NF EN 15251 pour un bâtiment
non climatisé
Les températures limites fixées dans la norme NF EN 15251 varient en fonction de la température
extérieure moyenne glissante et de la catégorie considérée :
• Espaces occupés par des personnes sensibles et fragiles
• Bâtiments neufs et réhabilités
• Bâtiments existants
Vis-à-vis du confort, la durée de dépassement maximale est fixée à 5% de la période d’occupation.
■ Comparaison des approches sur la maison de St Priest
Avec un dépassement de la limite fixe de 26°C durant 25% du mois de juin, la maison semble très
inconfortable justifiant l’installation d’une climatisation. La même analyse avec la limite variable de
la norme NF EN 15251 conduit à la conclusion inverse : le confort est satisfaisant ce qui est
confirmé par les occupants.
** NF EN 15251 : « Critères d’ambiance intérieure pour la conception et évaluation de la performance énergétique des bâtiments,
couvrant la qualité de l’air intérieur, la thermique, l’éclairage et l’acoustique ». Août 2007
*** NF EN ISO 7730 : « Ergonomie des ambiances thermiques. Détermination analytique et interprétation du confort thermique par
le calcul des indices PMV et PPD et par des critères de confort thermique local » - Mars 2006
‘‘Cette maison est très confortable en été. La température peut dépasser les 28°C dans
la pièce à vivre, mais seulement lors d'épisodes de très grande chaleur (sur plus de 15
jours, avec des températures qui baissent très peu la nuit). Le confort et la sensation
de fraicheur sont alors maintenus par le différentiel externe/interne’’
Mme Marcoux, propriétaire et architecte
Réalisé par le Costic

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