profil des industries de la musique à ottawa

Transcription

profil des industries de la musique à ottawa
PROFIL DES INDUSTRIES DE LA MUSIQUE À OTTAWA
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS......................................................................................................................3
RÉSUMÉ.....................................................................................................................................4
1.0 INTRODUCTION..................................................................................................................9
2.0 CONTEXTE.........................................................................................................................12
L’équipe.................................................................................................................................................13
Objectifs................................................................................................................................................13
Méthodologie........................................................................................................................................14
Portrait de la ville ..................................................................................................................................15
3.0 RÉSULTATS.........................................................................................................................16
Points forts, points faibles, possibilités et menaces...............................................................................22
4.0 POURQUOI LES VILLES S’INTÉRESSENT-ELLES À LA MUSIQUE?....................................24
Que font les villes pour la musique?......................................................................................................26
5.0 DÉFINIR L’INDUSTRIE MUSICALE À L’ÉCHELLE MUNICIPALE..........................................33
6.0 PORTRAIT DES INDUSTRIES MUSICALES D’OTTAWA ....................................................38
Auteurs-compositeurs, compositeurs et musiciens...............................................................................39
Entreprises du secteur de la musique....................................................................................................42
Studios d’enregistrement et services de postproduction sonore..........................................................43
Locaux de répétition..............................................................................................................................44
Lieux de diffusion...................................................................................................................................44
Festivals de musique.............................................................................................................................47
Associations professionnelles................................................................................................................48
Formation musicale...............................................................................................................................49
Magasins de disques.............................................................................................................................50
Vente et réparation d’instruments de musique......................................................................................51
Fabrication d’instruments de musique..................................................................................................52
Appui à l’organisation d’événements musicaux ...................................................................................53
Médias...................................................................................................................................................54
7.0 COMPARER LES INDUSTRIES MUSICALES D’OTTAWA À CELLES D’AUTRES VILLES.....56
8.0 RECOMMANDATIONS......................................................................................................64
9.0 PERSPECTIVES DE RECHERCHE.......................................................................................68
ANNEXES.................................................................................................................................70
Annexe A – Méthodologie.....................................................................................................................70
Annexe B – Une brève histoire de la musique ottavienne............................................................................ 73
Annexe C – Albums locaux (2014).........................................................................................................77
Annexe D – Répertoire des entreprises locales du secteur de la musique............................................83
NOTES......................................................................................................................................92
2
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
REMERCIEMENTS
Ce projet ne se serait pas concrétisé sans le Fonds ontarien de promotion de la musique (FOPM) offert
par la Société de développement de l’industrie des médias de l’Ontario.
Nous souhaitons également remercier, pour leur collaboration et leur contribution, FACTOR
(Foundation Assisting Canadian Talent on Recordings), la SOCAN (la Société canadienne des auteurs,
compositeurs et éditeurs de musique du Canada) et la CIMA (Canadian Independent Music Association),
qui ont fourni des données dépersonnalisées essentielles à notre analyse, ainsi que la Ville d’Ottawa,
dont le groupe de travail sur les industries musicales a été un moteur pour le projet.
Enfin, ce projet n’aurait pas été possible sans la participation des entreprises et organisations locales du
secteur de la musique et des centaines de musiciens de la région qui ont pris le temps de nous parler
en personne ou de remplir le questionnaire en ligne. Merci à vous.
Ce rapport a été rédigé par Andrew Vincent et Ian Swain au nom du Consortium des industries musicales
d’Ottawa, un petit groupe d’organisations locales du secteur de la musique dirigé par Kelp Records
(maintenant Kelp Music) qui a pour mission de renforcer la capacité des industries musicales de la région
d’Ottawa. L’Audio Recording Academy (TARA) et l’Association professionnelle de la chanson et de la
musique (APCM) font également partie de ce consortium. Pour obtenir de plus amples renseignements
sur le présent rapport, écrivez à [email protected].
La réalisation du projet a été rendue possible grâce au soutien de la
Société de développement de l’industrie des médias de l’Ontario
Consortium de l’industrie musicale d’Ottawa
Avec l’appui supplémentaire de la Ville d’Ottawa, Développement et initiatives culturels
Conception graphique et design Halogen Marketing
Merci à Ming Wu, à Jamie Kronick, au RBC Bluesfest, au Collège Algonquin et à TARA pour les photographies.
Sauf indication contraire, Andrew Vincent est l’auteur de toutes les photographies.
Crédits photo (page couverture) Ming Wu (HILOTRONS, Arboretum Festival)
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
3
RÉSUMÉ
Lorsque les gens entendent « je vais à Austin » ou « je joue à
Austin », ils se disent « génial, une vraie ville de musique ». Je crois
qu’Ottawa a vraiment le potentiel de devenir une ville de musique.
~LUKE MARTIN, CAPITAL REHEARSAL STUDIOS~
Ottawa a le potentiel d’être une ville de musique et l’une des grandes plaques tournantes de la
musique au Canada. Son histoire musicale est riche, et des milliers de musiciens talentueux y sont établis.
Ses entrepreneurs dévoués, ses institutions musicales établies et ses scènes émergentes font la force des
industries musicales.
Cependant, Ottawa ne dispose pas de l’infrastructure et des connaissances qui l’aideraient à dynamiser
et à bonifier ses atouts considérables dans le secteur de la musique. Dans cette situation, Ottawa ne
peut devenir une ville de musique à part entière et se prive des avantages culturels et économiques
importants qu’elle pourrait en retirer. Ottawa pourrait aussi se faire dépasser par d’autres villes de la province
et du pays qui prennent des mesures favorables à leurs industries musicales parce qu’elles savent que
c’est un moyen de stimuler l’économie.
Plusieurs municipalités de l’Ontario, dont Hamilton, Kitchener-Waterloo, London et Toronto, ont lancé de
nouvelles initiatives pour les industries de la musique afin de soutenir les activités musicales issues de la
communauté. Ces initiatives, qui découlent de la Stratégie de promotion des concerts de l’Ontario, tirent
parti des 45 millions de dollars investis récemment dans les industries de la musique par l’entremise du
Fonds ontarien de promotion de la musique (FOPM) et se basent sur des études qui mettent en lumière
l’effet catalyseur de la musique sur le développement économique local. Elles s’inscrivent dans la tendance
générale selon laquelle les municipalités représentent l’ordre de gouvernement le plus à même d’adopter
des politiques pour les industries musicales.
L’importance de la musique pour les villes n’a sans doute jamais été aussi grande. L’expérience
d’Austin au Texas – une ville gouvernementale et universitaire d’une taille comparable à Ottawa – permet
de voir l’effet que la musique peut avoir sur une ville. Au cours des 30 dernières années, des entrepreneurs
du secteur de la musique, des groupes d’affaires et l’administration municipale d’Austin ont collaboré
pour faire de la musique la pièce maîtresse d’un secteur créatif de 4,35 milliards de dollars qui continue
de croître. Aujourd’hui, les industries musicales d’Austin ont des retombées économiques de 1,6 milliard
de dollars et représentent 18 000 emplois. De plus, le secteur de la musique stimule le tourisme, favorise
l’éclosion de talents et apporte toute une série d’autres avantages.
Le présent rapport est la première étape d’un processus qui vise à déterminer ce que peut faire Ottawa
pour mieux exploiter le potentiel de leurs industries musicales. Commandé par un petit groupe
d’organisations du secteur de la musique, financé par le FOPM et fondé sur les objectifs du Plan d’action
renouvelé pour les arts, le patrimoine et la culture (2013-2018), ce document s’adresse à un vaste public
et formule des recommandations à l’intention des industries musicales locales et de la Ville d’Ottawa.
The Record Centre
OBJECTIFS
Les quatre objectifs du rapport sont les suivants :
1. Déterminer l’importance des industries musicales dans l’économie créative globale de la région d’Ottawa.
2. Dresser un portrait des industries musicales en décrivant ses grandes composantes et en évaluant
son dynamisme par rapport à d’autres villes canadiennes comparables.
3. Cerner les points forts et les points faibles des industries musicales locales ainsi que les possibilités
de croissance.
4. Formuler des recommandations en vue de favoriser la croissance des industries musicales d’Ottawa.
Pour atteindre ces objectifs, les travaux suivants ont été menés :
1. Une analyse de documents sur la musique et les villes et sur la formation de groupements
d’activités créatrices.
2. Un sondage en ligne qui s’adresse aux entreprises du secteur de la musique et aux musiciens de la région.
3. Environ 25 entrevues semi-structurées auprès d’acteurs des industries musicales locales.
4. Un exercice de comparaison de données pour évaluer les industries musicales d’Ottawa par rapport
à d’autres villes similaires.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
5
CONCLUSIONS
Les conclusions du rapport peuvent se résumer comme suit :
1. Ottawa est le lieu d’une riche activité musicale portée par des artistes établis et émergents.
a. En deux semaines, plus de 800 musiciens et une dizaine d’entreprises de la région ont répondu
au sondage.
b. Plus de 2 500 compositeurs et musiciens de la région reçoivent des redevances pour des pièces
musicales.
c. Dans une proportion de 76 %, les musiciens à temps partiel ont pour objectif de se consacrer
entièrement à leur carrière musicale.
d. Certains signes indiquent que les musiciens et les entrepreneurs du secteur de la musique choisissent
de rester à Ottawa plutôt que d’aller s’installer dans les grands centres de l’industrie musicale.
Cette situation est très favorable à la croissance.
2. Il manque à Ottawa certaines infrastructures et connaissances nécessaires pour tirer parti de
cette activité.
a. Parmi les six villes canadiennes de taille comparable (Ottawa, Hamilton, Winnipeg, Calgary, Edmonton
et Québec), Ottawa est celle qui compte le moins de musiciens, d’entreprises liées à la musique et
de lieux de spectacle.
b. Ottawa compte seulement quelques entreprises (ex. : maisons de production, éditeurs, imprésarios
et agents artistiques) du type qui permet aux talents locaux de se faire connaître et à la ville de
s’intégrer aux réseaux nationaux et internationaux. Cette absence d’entreprises essentielles du
secteur de la musique se traduit également par un manque général de connaissances relatives au
fonctionnement de l’industrie musicale.
c. Le manque de maisons de disques, d’agences d’artistes et d’éditeurs établis à Ottawa défavorise
la ville lorsqu’elle tente d’obtenir du financement pour le développement des entreprises du secteur
de la musique. Bien que les festivals de musique permettent à Ottawa de dépasser la moyenne
quant au financement par résident accordé aux concerts, la ville fait beaucoup moins bien au
chapitre du développement des entreprises du secteur de la musique, qui ont obtenu moins de
1 % de la somme versée par le FOPM en 2013-2014 aux entreprises indépendantes de Toronto.
Seulement quelques entreprises locales posent leur candidature, voire sont admissibles.
d. Ottawa n’a aucune représentation locale lui permettant de mobiliser l’industrie. Les trois plus
grandes villes ciblées dans l’analyse comparative (Winnipeg, Calgary et Edmonton) possèdent
toutes des bureaux d’association provinciale des industries musicales, qui établissent des ponts
entre les industries locales et les grands réseaux, et qui font office de mentors pour les musiciens
locaux et les entreprises du secteur de la musique. L’association provinciale de l’Ontario, MusicOntario,
se trouve à Toronto.
e. Les acteurs des industries musicales d’Ottawa ne sont pas outillés pour échanger les connaissances
de l’industrie et agir dans l’intérêt de tous. Nombre d’entre eux ont l’impression d’évoluer en vase clos.
6
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
RECOMMANDATIONS
Les industries musicales d’Ottawa se butent à d’autres obstacles, dont le faible nombre de salles de
taille moyenne de grande qualité et le manque de publications consacrées aux arts à l’échelle de la
ville, comme un hebdomadaire artistique. Cependant, nos conclusions indiquent qu’il est possible
d’agir sur-le-champ en comblant les lacunes de l’industrie relatives au partage des connaissances, à
l’établissement de liens et à la défense des intérêts. Ce rapport recommande que les mesures suivantes
soient prises immédiatement :
1. Les leaders des industries locales devraient créer une organisation permanente – une association
des industries musicales locales – dont le mandat serait d’accroître le partage des connaissances, de
multiplier les liens entre les industries et le vaste milieu des affaires d’Ottawa et l’industrie musicale
mondiale, ainsi que de défendre leurs intérêts communs auprès de tous les ordres de gouvernement.
2. La Ville d’Ottawa devrait élaborer une stratégie officielle de promotion de la musique en
collaboration avec les acteurs des industries musicales locales. Cette stratégie énoncerait les étapes
d’un plan d’action visant à stimuler la croissance de l’industrie ainsi que les indicateurs permettant
d’en évaluer le succès. Avant l’étape de mise en œuvre, l’administration municipale devrait placer la
musique au cœur de ses priorités de développement économique.
3. La Ville d’Ottawa devrait immédiatement désigner une personne-ressource responsable des
industries musicales. Cet employé agirait à titre d’expert et transmettrait l’information entre les
industries et la Ville.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
7
PLANTER LE DÉCOR : UN JEUDI SOIR D’OCTOBRE.
Vous consultez le calendrier des événements à ottawashowbox.com – l’une des ressources en ligne qui a
vu le jour depuis la disparition du dernier hebdomadaire de la ville consacré aux arts alternatifs en 2012
–, puis les recommandations de la journaliste de musique Jessa Runciman sur le site Web de la radio de
CBC. Vous constatez que la capitale n’est pas à court de concerts.
Ce soir-là, vous pourriez aller au Raw Sugar – un petit café du quartier chinois – pour entendre Kalle
Mattson, un auteur-compositeur-interprète originaire de Sault Ste. Marie qui s’est installé à Ottawa pour
ses études universitaires et a récemment signé une entente avec avec la grande maison de disques de
Vancouver Nettwerk Records. Vous pourriez aussi aller au Daily Grind, une rue plus loin, pour entendre
Craig Cardiff, un artiste folk en nomination aux prix Juno et un associé d’une agence de services musicaux
ottavienne en pleine croissance. Au marché By, un auteur-compositeur-interprète local reçoit un groupe
de Chicago au Zaphod Beeblebrox, et une soirée reggae avec Roots Movement a lieu au légendaire bar
de blues The Rainbow. Sur la rue Rideau, au Mavericks, le plus grand promoteur de concerts indépendant
d’Ottawa, Spectrasonic, organise un spectacle avec un groupe hardcore local, pendant qu’au Cafe Dekcuf,
à l’étage, Black Widow Promotions présente une soirée de heavy métal mettant en vedette des artistes
locaux et des États-Unis. Vous pourriez aussi traverser la rivière pour vous rendre à Hull et voir les rockers
locaux Bonnie Doon se produire avec un groupe de Hamilton au Temporaire, une salle de spectacle
improvisée. Au même moment, dans le Vieil Ottawa-Sud, la première soirée de l’Ottawa Implosion
Weekend, un nouveau festival de musique, se tient à House of TARG, une salle remplie de vieux billards
électriques. Plus loin du centre-ville, vous pourriez assister à un spectacle de l’artiste pop canadienne
Lights au Commons Theatre du Collège Algonquin ou à la première soirée du Festival de jazz annuel de
Merickville. Vous pouvez également vous rendre à Wakefield, où un groupe de musique instrumentale
de San Francisco monte sur la scène du Black Sheep Inn, l’une des salles canadiennes les plus prisées.
Il ne s’agit là que d’un aperçu des concerts offerts au cours d’une seule soirée dans la région d’Ottawa.
Mentionnons aussi les auteurs-compositeurs-interprètes québécois qui se produisent dans la Quatrième
Salle du Centre national des Arts, les DJ hip-hop locaux au Babylon ou les innombrables soirées à micro
ouvert et groupes qui font des reprises dans les pubs de quartier.
L’examen de la liste complète des concerts offerts le même soir dans la région d’Ottawa nous laisse voir
pourquoi la musique est si importante. Elle crée non seulement des emplois pour les musiciens, les techniciens
du son, le personnel de sécurité, le personnel des bars, etc., mais elle offre aussi des occasions de rencontrer
des gens, de socialiser, de participer à la vie culturelle, de découvrir d’autres quartiers et de voir la ville
comme un milieu passionnant pour les résidents et les visiteurs. Comme le montre ce calendrier, la musique
est également une manière efficace pour Ottawa de créer des ponts avec d’autres villes du Canada et
d’ailleurs, ce qui favorise grandement les échanges culturels et économiques.
Affiches à l’extérieur du Spaceman Music
8
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à ottawa
1.0 INTRODUCTION
Notre ville est vraiment spéciale; on peut y trouver ses propres
clients et mener ses propres affaires. Mais on doit se demander
comment on peut travailler tous ensemble.
~ MICHAEL DUBUE, MUSICIEN, COMPOSITEUR ET TECHNICIEN DU SON ~
Les industries musicales d’Ottawa recèlent une multitude d’activités, qu’elles soient grand public et
commerciales ou indépendantes et marginales. Certaines jouissent d’une énorme visibilité, comme
le Bluesfest d’Ottawa, classé par le magazine Billboard parmi les 10 meilleurs festivals de musique au
monde1, ou les concerts de l’Orchestre du Centre national des Arts. Cependant, même les événements
les plus commerciaux ont lieu dans des salles ou des espaces plus petits qui ont peu ou pas de visibilité
et attirent surtout les personnes qui sont déjà bien informées. Bien que ces petits événements soient de
moindre envergure et peut-être moins connus du grand public, ils contribuent largement à l’effervescence
des industries musicales.
Les industries musicales d’Ottawa semblent se caractériser par l’absence d’un créneau entre ces deux
extrêmes : les activités très visibles qui reçoivent du financement public et sont intégrées aux réseaux nationaux
et internationaux des industries, et les autres, qui sont partiellement cachées, trouvent difficilement des
sources de financement et se font connaître essentiellement par le bouche à oreille et les réseaux sociaux.
Le manque de liens entre ces deux milieux est évident pour les quelques intermédiaires qui travaillent
à Ottawa (ex. : éditeurs, agents, programmeurs), les organismes de défense des intérêts des industries
musicales et les salles de taille moyenne.
Par conséquent, l’un des grands défis à relever pour développer les industries musicales d’Ottawa consiste
à aider les musiciens émergents et les nouvelles entreprises du secteur de la musique à combler cet
écart : en particulier, il faut leur permettre de s’intégrer aux réseaux nationaux et internationaux tout en
demeurant dans la région.
Notre étude indique qu’Ottawa est un excellent endroit pour se lancer dans le secteur de la musique. La
communauté musicale ottavienne est solidaire et n’impose pas les mêmes pressions concurrentielles que
dans les grands centres comme Toronto. Toutes les composantes du secteur – établissements d’enseignement,
petites salles, stations de radio universitaires, magasins d’instruments de musique et disquaires, studios
de répétition et d’enregistrement de la ville – forment ensemble un milieu où l’on se sent soutenu.
Ce type d’environnement favorable est crucial pour la viabilité des industries musicales locales. Il s’agit
d’un facteur déterminant qui incite les musiciens à s’installer dans une ville, comme Halifax2 par exemple.
Halifax a également beaucoup mieux réussi qu’Ottawa à exporter la musique locale et à se forger une image
de ville de musique. Elle peut compter sur un festival de diffusion bien connu (Halifax Pop Explosion),
une association provinciale des industries musicales bien implantée ayant pignon sur rue au centre-ville,
des publications imprimées et en ligne sur les arts et la culture en bonne santé et le sentiment, à l’échelle
locale, régionale et nationale, que la musique est au cœur de sa culture. Ces facteurs importants, qui
contribuent tous à faire d’Halifax une ville de musique, sont lacunaires ou inexistants à Ottawa.
Les industries musicales d’Ottawa se caractérisent aussi par l’existence de scènes musicales francophones
et anglophones très distinctes. Le fait d’évoluer dans un marché plus restreint et mieux défini que l’industrie
musicale anglophone a permis aux acteurs de l’industrie franco-ontarienne de créer leurs propres institutions
et réseaux pour aider les musiciens qui travaillent en français à devenir des artistes professionnels et à cibler
le public qui s’intéresse à leur musique, dont une cérémonie bisannuelle de remise de prix (Gala des prix
Trille Or) et un festival annuel de diffusion (Contact Ontarois). En effet, Ottawa est une plaque tournante
pour la musique franco-ontarienne, une réalité qui semble passer inaperçue à l’extérieur de la communauté
francophone. Bien que certains musiciens franco-ontariens travaillent en français et en anglais et créent des
liens entre ces scènes musicales, le potentiel d’apprentissage, de collaboration et de soutien mutuel est
beaucoup plus grand pour les artistes qui sont présents sur les deux scènes.
L’évolution en vase clos de ces deux scènes et des acteurs du milieu est un sujet qui a été abordé dans
plusieurs entrevues auprès de leaders locaux des industries et qui représente l’une des principales
faiblesses des industries musicales d’Ottawa. En effet, le milieu ottavien de la musique ressemble à une
structure en silos : activités d’ampleurs variées, genres, langues, quartiers, accès au financement public
et attitudes à ce sujet, affiliations personnelles et professionnelles. Certes, ce cloisonnement existe dans
n’importe quel milieu musical local. Ce sujet est toutefois revenu dans un grand nombre d’échanges et
de réponses au questionnaire. Il ne fait aucun doute que le moment est venu de trouver des moyens de
rapprocher les acteurs des industries musicales d’Ottawa afin qu’ils échangent leurs connaissances et
collaborent pour accroître la visibilité et la viabilité de la musique locale de diverses manières.
Ce rapport est la première étape d’un processus qui vise à déterminer ce que peut faire Ottawa pour
mieux exploiter le potentiel de ses industries musicales. À mi-chemin entre portrait et étude, ce rapport :
¡¡ décrit les différents secteurs des industries musicales locales;
¡¡ présente des conclusions générales concernant les points forts et les points faibles des industries locales;
¡¡ compare les industries d’Ottawa à celle d’autres villes canadiennes de taille similaire;
¡¡ formule des recommandations pour l’avenir.
Il contient aussi la première version d’un répertoire de musiciens locaux, à l’annexe D.
Ce projet se veut le plus vaste possible, mais ce n’est qu’un début. Il faut effectuer une étude plus
approfondie sur l’incidence économique de la pratique musicale locale et sur la sous-représentation
de certains genres, scènes et quartiers. Ottawa est foisonnante d’activités musicales, et nous espérons
avoir amorcé efficacement le processus qui vise à leur donner plus de visibilité.
10
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
LES ASTRES S’ALIGNENT À OTTAWA
2014 a-t-elle été la meilleure année musicale pour la région d’Ottawa? Si les critères sont la quantité, la
diversité et la qualité globale, nous pourrions répondre par l’affirmative. Personne ne contredira le fait
que les artistes de la région ont créé et diffusé plus de musique cette année qu’au cours des années
précédentes. Dans la région de la capitale nationale, des groupes et des musiciens ont présenté de
nouvelles créations presque chaque jour, à un point tel qu’il est pratiquement impossible de suivre la
cadence. ~ PETER SIMPSON, OTTAWA CITIZEN ~
On a le sentiment que les industries musicales d’Ottawa sont à la croisée des chemins. En plus de la
quantité, de la qualité et de la diversité des nouveaux albums parus en 2014, d’autres signes montrent
que c’est une période stimulante pour la musique dans la région de la capitale nationale :
Lancement d’espaces nouveaux et plus grands pour la musique. Ces espaces, comme les Capital
Rehearsal Studios, situés dans le complexe revitalisé du centre-ville à proximité de la rue Scott, House of
TARG, une salle de spectacles et de billards électriques dans le Vieil Ottawa Sud, et le Record Centre, un
disquaire de la rue Wellington qui présente des concerts (pour ne donner que trois exemples parmi tant
d’autres) offrent de nouvelles occasions de réunir les musiciens et les amateurs de musique de la région.
Les nouveaux sons de la région de la capitale nationale. Les récents succès du groupe local de la scène
électronique A Tribe Called Red montrent qu’Ottawa peut être une source de nouveaux genres musicaux
qui trouve son public à l’échelle mondiale. Les petites maisons de production marginales comme E-Tron et
Bruised Tongue favorisent l’éclosion d’artistes locaux qui ne relèvent pas des grands courants populaires
mais qui ont le potentiel de faire d’Ottawa le point névralgique d’une création musicale novatrice et
emballante.
La croissance des entreprises locales du secteur de la musique pour répondre aux besoins des
artistes et des entrepreneurs. Les agences de services aux artistes comme Partick Artists et You Rock
Red offrent des services de consultation; Kamp-Ops, une entreprise de coordination d’événements,
spécialisée dans les activités bénévoles et de sécurité, aide les festivals d’Ottawa à gérer leur croissance;
Postering Ottawa aide les promoteurs et les artistes à donner de la visibilité à leurs concerts; le Bluesfest
a continué d’accentuer sa présence dans l’industrie, ses dernières activités en date étant une série de
séances d’information sur les industries musicales à son nouveau siège de Westboro, la Festival House.
Des gens retracent l’histoire de la musique locale. Deux livres sur l’histoire de la musique d’Ottawa sont
en cours de rédaction. Des amateurs de musique et des musiciens de la région ont commencé à partager en
ligne leurs propres histoires sur la musique locale. De plus, House of PainT, le festival hip-hop annuel d’Ottawa,
a tenu une table ronde sur les racines de la culture hip-hop dans la capitale lors de sa dernière édition.
Des gens parlent de l’avenir de la musique locale. Qu’il s’agisse de tables rondes affichant complet sur
les points forts et les points faibles d’Ottawa en tant que ville de musique (« Why I Left Ottawa » au festival
Arboretum de cette année) ou de l’émergence de nouvelles publications imprimées et électroniques
(ex. : ottawashowbox.com, Small Talk), les gens réfléchissent à la musique et aux façons de soutenir la
musique dans la région de la capitale nationale.
La prise de conscience de la Ville d’Ottawa. En se fondant sur les priorités du Plan d’action renouvelé
pour les arts, le patrimoine et la culture (2013-2018), l’équipe de Développement et Initiatives culturels
de l’administration municipale a commencé à réunir des acteurs des industries musicales en 2013 afin
de créer un groupe de travail pour discuter des possibilités de croissance des industries musicales. Tout
récemment, en décembre 2014, le maire d’Ottawa a lancé #ottmusik, une initiative qui vise à remplacer la
musique de mise en attente du service municipal 3-1-1 par des œuvres originales de musiciens d’Ottawa.
Tous ces signaux positifs indiquent que la musique est appelée à influencer plus largement l’image qu’Ottawa
veut se donner. Il faut toutefois travailler davantage pour faire en sorte que la ville récolte les fruits de ce
regain d’activité.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
11
2.0 CONTEXTE
Je n’aurais pas pu m’imaginer qu’Ottawa devienne la ville qu’elle
est aujourd’hui. À mon avis, notre communauté musicale est plus
forte que jamais. Nous sommes arrivés à la croisée des chemins
et pouvons choisir diverses voies pour nous développer – comme
faire appel à des groupes ou à des entreprises bien établis qui
peuvent faire progresser une scène – ou bien rester les bras croisés
et à la traîne. ~ MARK MONAHAN, DIRECTEUR GÉNÉRAL, RBC BLUESFEST ~
Ce projet s’appuie sur un nombre croissant de travaux concernant les interactions entre les scènes musicales,
les industries et les villes. Bien que le sujet du téléchargement illégal et de la chute des ventes d’albums
ait dominé l’actualité des industries musicales au cours des 15 dernières années, le secteur de la musique
au sens large n’a sans doute jamais pris autant d’ampleur ou d’importance à l’échelle locale.
Depuis 1980, des villes comme Sheffield au Royaume-Uni et Austin au Texas ont fait de la musique un volet
clé de leur stratégie de développement économique, dans certains cas pour compenser une perte de
capacité manufacturière, dans d’autres pour créer une synergie entre les concerts, les activités touristiques
et les congrès. Depuis quelque temps, des villes canadiennes, comme Hamilton, ont compris que leurs
scènes musicales sont essentielles à la revitalisation du centre-ville4 et ont pris des mesures pour mettre en
œuvre des stratégies approuvées par leur conseil5. Ces efforts sont appuyés par des recherches universitaires
qui étudient les liens entre les activités créatrices et le développement économique à l’échelle municipale6.
Cette étude s’articule également autour d’initiatives de la Ville d’Ottawa. Le Plan d’action renouvelé pour
les arts, le patrimoine et la culture (2013-2018) reconnaît officiellement « les retombées économiques
majeures, les avantages sociaux et les effets positifs sur l’senvironnement » des arts et de la culture, et
propose une série de stratégies approuvées par le Conseil, dont l’investissement dans la culture locale et
l’aide aux exportations culturelles. Investir Ottawa a aussi contribué à établir le profil du secteur des services
créatifs de la ville7, en mettant en lumière les liens qui existent entre les industries cinématographique et
télévisuelle locales et le secteur en croissance des médias numériques et des jeux vidéo.
Bien que le portrait dressé par Investir Ottawa jette les bases de la collaboration qui est au cœur du
travail des industries de la création, soulignons que la musique ne figure pas au nombre de ces industries.
Cette omission s’explique peut-être par le fait que, à la différence des industries cinématographique
et télévisuelle, les industries musicales ne disposent pas d’un « bureau de la musique » ou d’une autre
organisation locale équivalente de défense des intérêts. Par conséquent, les activités musicales de la
région passent largement inaperçues ou ne sont pas prises en compte. Cette situation doit changer, et
nous espérons que ce rapport est un premier pas dans la bonne direction.
L’ÉQUIPE
Ce projet a été mené au nom du Consortium des industries musicales d’Ottawa par une petite équipe
de recherche composée d’Andrew Vincent et d’Ian Swain et épaulée par Rachel Weldon, Lesley Marshall,
Melissa Kaestner et Ira Wagman.
Le Consortium des industries musicales d’Ottawa est un groupe d’organisations locales du secteur de la
musique dirigé par Kelp Records (maintenant Kelp Music), dont font partie l’Association professionnelle
de la chanson et de la musique (APCM) et The Audio Recording Academy of Ottawa (TARA). Ce consortium
a été créé dans la foulée d’une séance de discussion ouverte sur les industries que l’équipe de Développement
et Initiatives culturels de la Ville d’Ottawa a organisée à l’automne 2013.
Le rapport a été préparé grâce au Fonds ontarien de promotion de la musique (FOPM) offert par la
Société de développement de l’industrie des médias de l’Ontario. Il contribue à l’atteinte des objectifs
du FOPM, qui est conçu pour stimuler « les activités et les investissements et encourager les entreprises
et les organisations ontariennes du secteur de la musique à intensifier leur influence culturelle et
économique au Canada et dans le monde8».
OBJECTIFS
L’information et l’analyse contenues dans ce rapport doivent appuyer la croissance des industries musicales
locales dans l’intérêt des musiciens et des entrepreneurs du secteur de la musique et pour aider Ottawa
à réaliser son plein potentiel de ville dynamique et créative où les gens veulent vivre et travailler.
Pour ce faire, le rapport vise quatre objectifs :
1. Déterminer l’importance des industries musicales dans l’économie créative globale de la région d’Ottawa.
2. Dresser un portrait des industries musicales locales en décrivant ses grandes composantes et en
évaluant son dynamisme par rapport à d’autres villes canadiennes comparables.
3. Cerner les points forts et les points faibles des industries musicales locales ainsi que les possibilités
de croissance.
4. Formuler des recommandations en vue de favoriser la croissance des industries musicales d’Ottawa.
Catriona Sturton au Raw Sugar
(crédit photo : Ming Wu)
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
The Audio Recording Academy
(crédit photo : TARA)
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
13
Rolf Klausener au lancement de #Ottmusik (crédit photo : Ming Wu)
MÉTHODOLOGIE
Pour évaluer l’ensemble des activités qui composent les industries musicales locales, nous avons
combiné diverses méthodes de recherche quantitatives et qualitatives.
Le projet de recherche était composé des trois grands volets suivants :
¡¡ Un sondage en ligne qui s’adresse aux entreprises du secteur de la musique et aux musiciens de la région.
¡¡ Environ 25 entrevues semi-structurées auprès d’acteurs des industries musicales locales.
¡¡ Un exercice de comparaison de données pour évaluer les industries musicales d’Ottawa par rapport
à d’autres villes similaires.
Ces volets s’appuyaient sur une analyse de documents concernant les industries musicales et les villes,
des recherches en ligne sur les entreprises locales du secteur de la musique, une étude ethnographique
menée à des événements musicaux, des entretiens informels avec des acteurs des industries musicales
locales et la collecte de données « sur le terrain » témoignant de la présence musicale dans la ville.
14
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
PORTRAIT DE LA VILLE
Ottawa est la capitale nationale du Canada et la deuxième plus grande ville de l’Ontario (près de 900
000 résidents). La région métropolitaine d’Ottawa-Gatineau – une seule région économique qui s’étend
de part et d’autre de la frontière provinciale – compte 1,31 million de résidents, à égalité avec Calgary
au quatrième rang des régions métropolitaines du Canada après Toronto, Montréal et Vancouver. Depuis
2006, le taux de croissance de la population d’Ottawa est de 8,8 %, bien plus que le taux de croissance
global du Canada de 5,9 %9. Selon les prévisions, la population de la ville d’Ottawa seulement pourrait
atteindre près de 1,2 million d’habitants d’ici 202110.
Plus de 100 000 fonctionnaires fédéraux travaillent à Ottawa, qui compte aussi près de 2 000 entreprises
du secteur des technologies générant environ 75 000 emplois11. Cette situation, combinée à la présence
de deux grandes universités de recherche et de deux collèges, place Ottawa au premier rang des villes
les plus scolarisées au Canada (61 % des travailleurs détiennent au moins un grade postsecondaire)12.
La région d’Ottawa et Boston sont à égalité au premier rang des villes où la concentration de titulaires
de doctorat est la plus grande en Amérique du Nord. Quarante-six pour cent des résidents d’Ottawa
occupent des postes créatifs nécessitant d’excellentes aptitudes à la résolution de problèmes – comme
ingénieur en logiciel, médecin et musicien –, l’un des plus hauts taux dans le monde13. En effet, la forte
proportion de personnes intelligentes et créatives est la ressource la plus importante de la région, un facteur
déterminant qui a permis à Ottawa d’obtenir la première place du dernier classement international du
Martin Prosperity Institute14.
Les principaux atouts culturels de la ville sont le Centre national des Arts, le Musée des beaux-arts du
Canada et le Musée canadien de l’histoire, des institutions d’envergure nationale, plutôt que locale ou
régionale. La culture festivalière d’Ottawa est également riche, comme en témoigne sa désignation de
Meilleure ville de festival en Ontario (plus de 200 000 habitants)15 obtenue récemment. Ottawa-Gatineau
se démarque aussi pour ses parcs, vastes et nombreux. De nombreux parcs des deux côtés de la frontière
relèvent du mandat de la Commission de la capitale nationale.
L’aide apportée par Ottawa au milieu des arts prend plusieurs formes, dont la gestion de salles et de
lieux de spectacles et le soutien financier de festivals et d’organismes à but non lucratif voués aux arts
par l’entremise de son Fonds de création et de production pour les artistes professionnels16. Dans une
analyse comparative récente de l’investissement culturel par habitant, Ottawa s’est classée quatrième
au Canada derrière Montréal, Vancouver et Calgary. Ottawa a investi 28 $ par habitant en 2009, tandis
que Montréal, première ville, a investi 55 $ par habitant17. À l’inverse du plan économique et culturel de
Hamilton18, de Toronto19 et de London20, celui d’Ottawa ne comprend pas encore de stratégie relative
aux industries musicales.
Au cours des dernières années, Ottawa a beaucoup investi dans l’infrastructure, notamment pour la
construction de la Ligne de la Confédération, un réseau de train léger qui sera fonctionnel en 2018. En
2017, Ottawa sera au coeur des célébrations du 150e anniversaire du Canada.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
15
3.0 RÉSULTATS
Nous sommes arrivés à un seuil critique dans cette ville où la situation
peut évoluer très rapidement… Je ne sais pas si on pourra créer
un marché de calibre mondial, mais on commence certainement à
imiter les grands marchés du début des années 2000.
~ALBERT PORTER, COFONDATEUR ET DIRECTEUR GÉNÉRAL DE KAMP OPERATIONS~
1. La région d’Ottawa est foisonnante d’activités musicales.
Plus de 800 musiciens et 60 entreprises du secteur de la musique ont répondu à un sondage en ligne
diffusé par les voies promotionnelles des membres du Consortium. Le taux et la vitesse des réponses (plus
de 500 au cours des deux premiers jours) confirment que la communauté musicale d’Ottawa est engagée.
Plus de 180 albums locaux ont paru en 2014 (voir la liste des albums locaux dressée par ottawashowbox.com,
à l’annexe C).
Cette année, 348 groupes et artistes locaux ont posé leur candidature pour le Bluesfest d’Ottawa.
Ce nombre augmente constamment d’une année à l’autre.
« Je suis arrivé ici en 2006. Les occasions se multiplient chaque année. »
~ENTREPRENEUR EN MUSIQUE, QUESTIONNAIRE EN LIGNE~
2. Les musiciens et les entreprises du secteur de la musique d’Ottawa entrevoient l’avenir
avec optimisme.
À la question de savoir si Ottawa progresse, régresse ou stagne en tant que ville de musique :
¡¡ 34 % des musiciens estiment qu’elle progresse, tandis que 41 % perçoivent une stagnation, et 25 %, une
régression. L’impression positive des musiciens amateurs et semi-professionnels est plus forte (40 %).
¡¡ 41 % des entreprises du secteur de la musique estiment qu’elle progresse, tandis que 36 %
perçoivent une stagnation, et 21 %, une régression.
Soulignons les signes de ralentissement de « l’exode des cerveaux » vers Toronto ou Montréal. Dans les
entrevues, plusieurs musiciens et entrepreneurs en musique ayant vécu ailleurs ou qui sont fréquemment
partis en tournée ont expliqué avoir choisi de rester à Ottawa parce que c’est un endroit où ils peuvent
innover et laisser leur marque.
« Beaucoup d’anciens spectateurs assidus ont commencé à organiser et à promouvoir leurs propres concerts.
En parallèle, des membres de la communauté musicale possèdent et exploitent de nouvelles salles. »
~ENTREPRENEUR EN MUSIQUE, QUESTIONNAIRE EN LIGNE~
2014 House of PainT Festival
3.Les industries de la musique se composent d’un large éventail d’activités professionnelles et
semi-professionnelles.
Des plus de 800 musiciens qui ont répondu au questionnaire :
¡¡ 15 % se considèrent musiciens professsionnels à temps plein;
¡¡ 40 % se considèrent musiciens à temps partiel qui visent une carrière musicale;
¡¡ 45 % se considèrent comme des amateurs passionnés qui font de la musique surtout pour le plaisir.
Revenu annuel moyen tiré de la musique :
¡¡ Temps plein : 28 215 $
¡¡ Temps partiel : 5 379 $
¡¡ Surtout pour le plaisir : 1 599 $
Formation postsecondaire en musique :
¡¡ Temps plein : 82 %
¡¡ Temps partiel : 54 %
¡¡ Surtout pour le plaisir : 39 %
Même les personnes qui font de la musique « surtout pour le plaisir » exercent tout de même de
nombreuses activités professionnelles : 26 % des « amateurs passionnés » sont membres de la SOCAN,
et 30 % ont participé à plus de 10 spectacles au cours de la dernière année.
Tout se résume surtout à l’auto-financement. Pour se bâtir un public à l’extérieur de la ville, il faut que
les membres du groupe s’absentent du travail ou abandonnent leur emploi pour être disponibles en
même temps. Pendant la période où on essaie d’élargir son public en offrant des spectacles ailleurs,
le potentiel d’être à l’aise financièrement est faible. ~ MUSICIEN À TEMPS PARTIEL, QUESTIONNAIRE EN LIGNE ~
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
17
4. Les musiciens à temps partiel d’Ottawa espèrent faire une carrière musicale.
Selon le questionnaire en ligne :
¡¡ 75 % des musiciens à temps partiel, ceux dont une partie du revenu annuel est tirée de la musique,
ont déclaré occuper un autre emploi pour soutenir leur carrière musicale;
¡¡ 77 % se sont dits musiciens d’abord et avant tout;
¡¡ 32 % ont affirmé viser une carrière musicale à temps plein d’ici deux ans;
¡¡ moins de 10 % ont dit « souhaiter simplement s’amuser et voir où cela les mène ».
« Mes deux disques ont été critiqués dans le Huffington Post, et fort bien accueillis, mais ça ne va
jamais plus loin. Je fais certainement des erreurs de parcours, mais je n’arrive pas à comprendre ce
que je peux améliorer sans investir beaucoup d’argent dans la publicité et un agent. »
~ MUSICIEN À TEMPS PARTIEL, QUESTIONNAIRE EN LIGNE ~
5. Ottawa est un excellent endroit pour se lancer en musique.
Les établissements d’enseignement musical, les stations de radio universitaire, les petites salles, les
festivals et la solidarité de la communauté musicale d’Ottawa font de la région un excellent endroit
pour commencer son parcours en musique.
L’Ottawa Folklore Centre et sa tradition d’enseignement dispensé par des musiciens locaux de haut
niveau ou les programmes universitaires en musique où enseignent des professionnels de l’industrie
et des gagnants de prix Juno montrent à quel point les établissements d’Ottawa offrent d’excellentes
possibilités de former les talents d’ici et d’attirer ceux de l’extérieur.
Les stations de radio universitaires comme CKCU, CHUO et CKDJ, qui collaborent avec les établissements postsecondaires d’Ottawa, sont des carrefours essentiels à la diffusion de la nouvelle musique
pour les résidents de la ville. Plusieurs musiciens et entrepreneurs en musique ont dit qu’au moins une
de ces stations de radio les avait aidés à découvrir les scènes locales ou à se faire connaître en tant
qu’artiste (ex. : occasions de prestation en direct pour les DJ).
Bien que la découverte de scènes locales relève parfois du défi selon les répondants à l’entrevue ou
au questionnaire, ceux-ci ont indiqué qu’une fois connues, les scènes d’Ottawa étaient accessibles et
coopératives.
« J’ai fréquenté l’Université d’Ottawa. J’étudiais en communication et travaillais à la station CHUO. À
titre d’animateur à la radio communautaire, j’ai eu l’occasion de rencontrer Paul Symes au Black Sheep
parce que j’y interviewais des artistes en concert dans cette salle. Il [Paul] m’a proposé de jouer en
première partie du concert d’Etta James au Bluesfest. » ~ ALANNA STUART, MUSICIENNE, BONJAY / JOURNALISTE
MUSICALE, CBC RADIO 3 ~
18
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
6. Ottawa manque de certains types d’entreprises du secteur de la musique qui sont nécessaires
à la promotion des artistes et au développement des industries.
Ottawa compte un certain nombre d’établissements et d’entreprises qui favorisent l’intégration aux industries
de la musique, mais on y retrouve peu d’entreprises locales qui contribuent à faire connaître les artistes
professionnels : par exemple, les maisons de production, les imprésarios, les agents artistiques, les
publicitaires et les éditeurs.
Dans la version anglaise du questionnaire, seulement 2 des 58 entreprises du secteur de la musique
ont affirmé offrir surtout des « services aux artistes (imprésarios, agents artistiques, publicitaires) », et
seulement trois des 58 entreprises sont des maisons de production.
Les entreprises d’Ottawa figurant dans le répertoire des membres de MusicOntario sont les suivantes21 :
¡¡ 0 agence artistique
¡¡ 1 éditeur de musique
¡¡ 2 maisons de production
¡¡ 3 imprésarios ou entreprises de gestion de carrière
En comparaison, les entreprises de Toronto figurant dans le répertoire des membres de MusicOntario
sont les suivantes :
¡¡ 4 agences artistiques
¡¡ 21 éditeurs de musique
¡¡ 53 maisons de production
¡¡ 42 imprésarios ou entreprises de gestion de carrière
Notre analyse comparative, qui confirme ces deux indicateurs, montre qu’Ottawa a moins d’entreprises
essentielles du secteur de la musique par habitant que toute autre ville canadienne de taille similaire.
L’information la plus révélatrice provient des musiciens auxquels on a demandé ce qui les aiderait le
plus à atteindre leurs objectifs dans le domaine de la musique : la réponse la plus fréquente est « l’accès
(ou un meilleur accès) aux services aux artistes (ex. : imprésario, agents artistiques, publicitaires) ».
En effet, parmi les musiciens à temps plein qui ont rempli le questionnaire en ligne, seulement 14 % ont
un imprésario, et 10 %, un agent artistique canadien.
L’absence d’un groupement solide de ces types d’entreprises a une incidence sur la nouvelle génération
d’entrepreneurs également : moins d’occasions de stage et d’emploi pour les diplômés des programmes de génie et les industries musicales de la ville.
« Mes buts changent lorsque j’atteins mes petits objectifs. Je voulais seulement vivre de la musique.
Maintenant que j’y arrive, j’aimerais avoir l’aide d’un agent artistique, d’un publicitaire, d’un promoteur. »
~ MUSICIEN À TEMPS PLEIN, QUESTIONNAIRE EN LIGNE ~
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
19
7. Ottawa réussit moins bien que la moyenne en ce qui concerne l’obtention du financement
offert au secteur de la musique.
L’absence ou le manque d’entreprises essentielles du secteur de la musique (voir le résultat no 6) a pour
conséquence de priver Ottawa du financement disponible pour le développement de ces entreprises.
Bien que le financement par habitant obtenu par les festivals de musique d’Ottawa ait été supérieur aux
attentes pour la période 2013-2014 du FOPM, la ville a fait pâle figure par rapport à Toronto dans les
domaines du développement des entreprises du secteur de la musique : celles de la région d’Ottawa
ont obtenu moins de 1 % de ce que celles de Toronto ont reçu22. Cet écart n’est pas étonnant, parce
que peu d’entreprises locales répondent aux critères d’admissibilité de ces programmes, donc le
nombre de demandes provenant d’Ottawa est beaucoup moins élevé.
Ottawa n’arrive pas non plus à obtenir une bonne part du financement fédéral réservé aux artistes et
aux entreprises en émergence et distribué par FACTOR, un organisme de Toronto. Au cours de l’année
civile 2013, les candidats de la région d’Ottawa ont obtenu 148 000 $, soit 0,16 $ par habitant. Les
candidats de Winnipeg, la ville de taille moyenne ayant le mieux fait dans notre analyse comparative,
a obtenu 403 000 $, soit 0,54 $ par habitant. Cependant, les artistes et les entreprises de la région
d’Ottawa ont présenté plus de deux fois moins de demandes que ceux de Winnipeg23.
Le nombre insuffisant d’entreprises essentielles du secteur de la musique à Ottawa nuit à l’acquisition
de connaissances sur les industries dans la région (ce qui pourrait expliquer le fait que peu de
demandes de financement soient présentées), freine l’établissement de liens avec les grands regroupements des industries à l’échelle nationale et mondiale et empêche le secteur de la musique d’obtenir
sa part du financement disponible. Pour briser ce cycle, Ottawa doit soutenir ses industries musicales
émergentes.
« Le plus grand obstacle au développement des entreprises du secteur de la musique est probablement
l’accès au capital. J’ai pu obtenir beaucoup de subventions pour frais de transport, et elles sont très
utiles, mais le coût et le temps nécessaire pour voyager et l’étalement de ces coûts sur des mois avant
de recevoir les subventions, ça représente un défi énorme. Je n’avais aucune idée du temps qu’il
faudrait seulement pour établir le nom de mon entreprise à l’étranger et générer un revenu prévisible. »
~ JON BARTLETT, DIRECTEUR, KELP MUSIC / MEGAPHONO ~
8. Ottawa manque de salles de spectacle de taille moyenne
La réponse la plus fréquente à la question « Qu’est-ce qui aurait la plus grande incidence sur les industries
musicales d’Ottawa? » est de loin « Plus de salles de spectacle de taille moyenne ou grande » (33 %). La
deuxième et la troisième sont « Plus de financement municipal pour la musique » (20 %) et « Une plus
grande couverture médiatique accrue à l’échelle locale » (17 %).
Ce résultat est largement confirmé par les données des entrevues, durant lesquelles de nombreux
participants ont souligné le déclin du nombre de concerts présentés au Barrymore’s Music Hall et le
sentiment général que la ville a besoin d’une salle de taille moyenne dernier cri d’une capacité de 400
à 600 places, pour les artistes en tournée qui ne s’arrêtent pas en ville faute de salle adéquate ou les
artistes locaux qui ont besoin d’un tremplin.
À l’appui de ce résultat, la réponse la plus fréquente de l’ensemble des musiciens à la question « Qu’est-ce
qui vous aiderait le plus à atteindre vos objectifs dans le domaine de la musique? » est « La possibilité
de présenter de plus grands concerts dans la région » (29 %). Tous types de musiciens confondus,
c’était le premier ou le deuxième choix.
« En ce qui concerne la ville en général, son profil, le manque de salles fait partie du problème... Le
Ritual peut accueillir 250 spectateurs. Après le Ritual, qui compte un peu plus de 200 places, vient le
Bronson Centre et ses 800 places. Je parlais à [un agent artistique œuvrant à l’échelle nationale] à ce sujet,
et il m’a dit : “Je déteste chercher des salles à Ottawa. Je ne sais pas où faire jouer mes groupes.” »
~ ROLF KLAUSENER, MUSICIEN, FESTIVAL ARBORETUM ~
20
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
9. Ottawa n’a pas d’hebdomadaire consacré aux arts et à la culture.
Parmi les institutions clés nécessaires aux industries de la musique, les musiciens et les entrepreneurs du
secteur de la musique estiment que la ville a grandement besoin d’un hebdomadaire consacré aux arts
et à la culture. L’X Press, le dernier périodique d’information générale de ce type, a cessé ses activités
en 2012.
Les répondants ont volontiers fait des commentaires positifs pour les publications en ligne et imprimées
qui ont fait leur apparition au cours des dernières années, mais ils estiment généralement qu’un
hebdomadaire à grand tirage imprimé dans un format accessible aiderait grandement les musiciens
locaux et les petites entreprises à obtenir une visibilité accrue auprès d’un public plus vaste à l’échelle
de la ville.
Bien que les publications papier puissent sembler un anachronisme à l’ère numérique, l’hebdomadaire
culturel est la plate-forme la plus visible d’une stratégie à plusieurs volets : papier, Web, mobile, événements.
Les villes canadiennes de taille semblable continuent de soutenir les hebdomadaires régionaux gratuits,
que ce soit Edmonton (Vue Weekly), Calgary (FFWD)* ou Hamilton (View).
« Il faut plus d’échanges et d’information sur la scène musicale à Ottawa. Les blogues et les sources
d’actualités indépendantes sont excellents, mais j’ai l’impression qu’ils n’atteignent que les personnes
qui sont déjà au courant des activités dans le milieu de la musique. » ~ RÉPONDANT AU QUESTIONNAIRE ~
* On a annoncé récemment qu’après presque 20 ans d’activité, FFWD publiera son dernier numéro le 5 mars 201524.
Reste à voir l’effet qu’aura la perte de FFWD sur le développement des industries musicales de la ville, qui se classe
seulement deuxième derrière Winnipeg dans notre classement des industries musicales (voir le chapitre 7.0).
10. Les musiciens d’Ottawa croient que l’administration municipale a un rôle plus important à jouer.
À la question « Qu’est-ce qui aiderait le plus les industries musicales d’Ottawa-Gatineau? », la réponse «
Plus de financement municipal pour le secteur de la musique » se classe confortablement au deuxième
rang des sept options proposées, la grande majorité des musiciens à temps plein ayant choisi cette
option en premier lieu.
On ne sait pas dans quelle mesure les musiciens sont au courant du financement déjà offert par le
Fonds de création et de production pour les artistes professionnels (mais nous présumons que les
musiciens à temps plein sont les mieux informés). Toutefois, nos entrevues ont confirmé que les
répondants s’attendent à un meilleur soutien de l’administration municipale. Ils estiment qu’elle devrait
augmenter le financement aux musiciens, offrir une aide financière à un plus grand nombre d’artistes et
proposer des lieux de diffusion sans frais ou à un prix abordable.
« Nous avons besoin de subventions, mais essentiellement, je crois qu’il faut offrir plus d’espace aux
personnes créatives… L’espace public se limite habituellement aux rues et aux parcs, mais il pourrait
aussi s’étendre aux espaces vides ou sous-utilisés appartenant à la Ville. »
~ TITO MEDINA, MUSICIEN ET PROPRIÉTAIRE, CONSENSUS CROSS-CULTURAL COMMUNICATION & MULTIMEDIA~
11. Les musiciens et les entrepreneurs du secteur de la musique d’Ottawa sont à l’avant-garde.
Pour expliquer leur choix de rester à Ottawa, les musiciens et les entrepreneurs du secteur de la musique
ont dit que la ville leur offrait la possibilité d’être créatifs à leur propre manière. En effet, les salles,
les festivals, les studios, les disquaires, les maisons de disques, les médias et les musiciens d’Ottawa
font preuve d’indépendance et d’ingéniosité. Cet esprit de débrouillardise est la pierre d’assise du
développement des industries musicales, et il devrait être encouragé et soutenu par tous les ordres de
gouvernement. L’esprit de créativité et d’entreprise est au cœur de toutes les grandes scènes musicales;
il ne s’invente pas mais se stimule.
« Je me suis installé ici il y a 10 ans, et si j’avais voulu partir, je l’aurais probablement déjà fait. J’aime
vraiment cet endroit, et c’est cet endroit qui m’a permis de faire tout ce que je fais. » ~ EMMANUEL SAYER,
DIRECTEUR DE LA PROGRAMMATION, CHUO 89,1 FM / ORGANISATEUR, OTTAWA EXPLOSION / MUSICIEN, CRUSADES ~
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
21
POINTS FORTS, POINTS FAIBLES, POSSIBILITÉS ET MENACES
Points forts
¡¡ Esprit de débrouillardise et d’entreprise
¡¡ Milieu musical solidaire
¡¡ Présence d’institutions musicales et de musiciens d’envergure nationale
¡¡ Nombre croissant de lieux de diffusion créés par des entrepreneurs
¡¡ Scènes musicales émergentes suscitant l’enthousiasme
¡¡ Plusieurs entrepreneurs, salles et studios engagés et bien implantés
¡¡ Industrie des festivals bien établis
¡¡ Émergence de nouveaux festivals de musique
¡¡ Programmes d’enseignement variés de grande qualité
¡¡ Radiodiffusion universitaire, communautaire et publique très active
¡¡ Excellentes salles de spectacle dans les localités environnantes (ex. : Wakefield et Kemptville)
¡¡ Diversité des scènes et des institutions anglophones et francophones
¡¡ Grande population étudiante (collèges et universités)
¡¡ Population nantie, scolarisée et créative
¡¡ Proximité de grandes villes canadiennes et américaines facilitant l’accès aux marchés
Points faibles
¡¡ Peu de moyennes ou de grandes entreprises faisant connaître les artistes
(enregistrement, production, distribution)
¡¡ Peu de salles de taille moyenne
¡¡ Peu de liens établis avec les industries nationales et internationales
¡¡ Aucune stratégie municipale coordonnée pour le secteur de la musique
¡¡ Faible représentation et défense des droits pour les industries musicales locales
¡¡ Manque de publications sur les arts à fort tirage et accessibles
¡¡ Manque de liens et de collaboration entre les leaders des industries
¡¡ Manque de liens entre les diverses scènes musicales
¡¡ Manque de services et de connaissances portant sur les industries musicales en général
¡¡ Évolution en vase clos des milieux anglophones et francophones
¡¡ Prix élevé des logements au centre-ville et manque de locaux à loyer modique pour les artistes
¡¡ Population régionale éparpillée
¡¡ Quantité limitée d’immeubles bon marché à plusieurs étages qui peuvent changer de vocation
¡¡ Transport en commun lacunaire et sporadique en fin de soirée
¡¡ La proximité des grands centres canadiens incite les musiciens à quitter Ottawa.
22
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à ottawa
Possibilités
¡¡ Rassembler les gens de façon à sensibiliser les différents acteurs des quartiers et des scènes aux
ressources qui sont à la disposition du secteur de la musique.
¡¡ Tirer parti des connaissances qu’ont les organisations et les réseaux régionaux des industries musicales
(ex. : Bluesfest, Festivals d’Ottawa, Spectrasonic, Kelp Music).
¡¡ Coordonner les ressources afin d’optimiser la recherche de fonds provinciaux pour le secteur de la musique.
¡¡ Faire en sorte que la Ville promeuve l’investissement privé et public dans les industries musicales locales.
¡¡ Explorer les possibilités d’établir des liens avec des plaques tournantes de l’industrie
(ex. : Toronto, Montréal, New York, Los Angeles, Nashville).
¡¡ Étudier les villes de taille moyenne comme Winnipeg et Halifax pour voir comment elles font pour
jouer dans la cour des grands.
¡¡ Examiner les possibilités d’exporter la musique d’Ottawa.
¡¡ Élaborer une vision pour la musique d’Ottawa.
Menaces
¡¡ Des musiciens de renom quittent la ville.
¡¡ Des entrepreneurs importants abandonnent le secteur de la musique, surtout compte tenu du fait
que les entrepreneurs prospères dans les industries musicales sont peu nombreux.
¡¡ Des musiciens et des entrepreneurs clés ne participent pas aux échanges.
¡¡ Les communautés linguistiques et ethniques n’échangent pas entre elles.
¡¡ La musique n’est pas une composante reconnue du secteur créatif d’Ottawa.
¡¡ Le milieu de la musique perd des espaces au profit de l’embourgeoisement et de l’empiètement des
nouveaux aménagements résidentiels.
¡¡ Le secteur de la musique ne crée aucun nouveau lien avec le milieu des affaires et les institutions publiques.
¡¡ La Ville élabore une vision pour le secteur de la musique sans consulter les acteurs de l’industrie.
¡¡ Les entreprises du secteur de la musique sont restreintes par les droits de distribution et les règlements
sur le bruit.
¡¡ Ottawa réussit moins bien que les autres municipalités en ce qui concerne l’obtention de financement
et le développement de regroupements d’entreprises.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
23
4.0 POURQUOI LES VILLES
S’INTÉRESSENT-ELLES À LA MUSIQUE?
La culture, qui se définit par un accès à des expériences uniques
et par une qualité de vie, est maintenant reconnue comme un
élément clé des avantages concurrentiels des villes... Dans le
contexte de la nouvelle dynamique économique, la culture est
considérée comme un facteur essentiel à la création de la richesse.
~ TERRY FLEW, UNIVERSITÉ TECHNOLOGIQUE DU QUEENSLAND ~
La musique stimule la croissance économique non seulement
parce qu’elle promeut l’entrepreunariat et la création de nouvelles
entreprises, mais attire aussi des congrès et des touristes dans la
région d’Austin. Elle améliore la qualité de vie de tous les citoyens
d’Austin en encourageant le développement culturel et artistique.
~ DAVID LORD, CHAMBRE DE COMMERCE D’AUSTIN ~
Par définition, les artistes qui ont du succès sont ceux qui prennent
des risques non seulement en remettant en question les normes
sociales dans leur expression artistique et culturelle, mais aussi en
prenant les risques financiers qui sont propres à la vie d’artiste. Les
artistes ont habituellement une carrière d’entrepreneur, et plutôt
que de reproduire le stéréotype de la pauvreté, des emplois sans
avenir ou de l’attente d’une subvention ou d’un rôle, ils cherchent
activement divers marchés et salles où ils peuvent se produire.
~ TARA VINODRAI ET MERIC GERTLER, UNIVERSITÉ DE TORONTO ~
Bonnie Doon à Pressed
Plusieurs raisons expliquent l’importance de la musique pour les villes, notamment l’incidence économique
directe des emplois dans le secteur de la musique et l’amélioration de la qualité de vie des résidents.
Récemment, la musique est devenue une composante clé des industries de la création; en effet, elle
favorise le réseautage, inspire l’esprit d’entreprise et façonne l’image de marque d’une ville à l’extérieur
de son territoire.
Le spécialiste de l’économie urbaine Richard Florida s’est fait connaître pour avoir découvert que la
population active la plus mobile et recherchée veut vivre à des endroits au fort dynamisme culturel où
ils peuvent être exposés à des gens et à des idées variés28. Il souligne les traits de caractère que les
musiciens ont en commun avec d’autres personnes habiles à résoudre les problèmes de façon créative,
comme les entrepreneurs, les ingénieurs et les chercheurs : ils travaillent dans des domaines très
concurrentiels, ils utilisent leur créativité et leurs compétences pour transformer leurs idées en nouveaux
produits et cherchent constamment de nouveaux marchés pour leur travail.
La musique et la vie nocturne passionnante qui l’accompagne attirent les travailleurs jeunes et qualifiés29 30.
Cependant, la vie nocturne active ne sert pas simplement à attirer les personnes talentueuses dans une
ville31. Par nature, les industries de la création sont intrinsèquement sociales, et les lieux de diffusion
(salles, clubs, festivals, etc.) sont des cadres importants pour l’économie créative. Les liens s’y tissent, les
relations de confiance s’y bâtissent et les nouvelles occasions de travail y circulent. La vie nocturne est
un ciment social dont les villes ne peuvent se passer aujourd’hui.
Certains effets sont quantifiables. En se fondant sur un ensemble de données volumineux couvrant tout
le Canada, provenant d’entreprises et tirées du recensement, des chercheurs ont constaté une forte
corrélation entre la présence d’une population d’artistes et l’augmentation des salaires dans toutes les
professions32. Cette corrélation est particulièrement forte si les artistes évoluent dans un milieu solidaire,
un phénomène appelé « scenius » (contraction de « scene » et de « genius ») par les chercheurs selon lequel
une combinaison d’artistes talentueux, de publics avertis et d’une culture du risque et de l’expérimentation
stimule la qualité de la production de tous les participants. Une équipe ayant examiné des ensembles de
données du Royaume-Uni a découvert une corrélation semblable entre les regroupements créatifs et les
salaires dans d’autres sphères de l’économie33. Leurs conclusions appuient également l’idée selon laquelle
l’industrie des arts et de la culture est attrayante pour les travailleurs hautement qualifiés. Au Canada, le Conseil
des technologies de l’information et des communications a constaté les nombreux effets bénéfiques de
la musique sur le secteur canadien des technologies de pointe34.
À l’instar des économistes, les amateurs de musique savent à quel point la musique est importante pour
les villes. La musique peut devenir un avantage concurrentiel. La prochaine étape consiste à trouver des
façons de soutenir la croissance des industries musicales à l’échelle régionale.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
25
QUE FONT LES VILLES POUR LA MUSIQUE?
De très longue date, le gouvernement du Canada intervient dans ses industries musicales. Qu’il s’agisse
de la mise en place dans les années 1970 de règlements sur le contenu canadien pour la musique
diffusée à la radio, de l’aide aux projets d’enregistrement sonore offerte dans les années 1980 ou du
Fonds de la musique du Canada aujourd’hui à la disposition des artistes et des entrepreneurs, les
politiques en matière de musique sont habituellement mises en place par le gouvernement fédéral.
Cependant, la musique est depuis peu l’objet de politiques pour les municipalités canadiennes. Ce
regain d’intérêt pour la musique à l’échelle municipale suit les tendances observées au Royaume-Uni,
en Australie et aux États-Unis, où la musique locale est perçue comme une manière de créer des emplois
et une composante des stratégies de revitalisation urbaine visant à attirer des investissements de
l’extérieur, les talents et les touristes35. Les exemples suivants montrent ce qui a été fait dans le monde
ainsi que quelques initiatives municipales récentes en Ontario.
Sheffield (Royame-Uni)
Dans les années 1980, lorsque Sheffield a tenté de se réinventer après le déclin de son industrie sidérurgique,
le conseil de ville a voulu développer ses industries musicales locales à partir de rien en créant un
local de répétition, un studio d’enregistrement et une salle de spectacle dans des bâtiments industriels
inutilisés à l’écart des principaux lieux de socialisation. Ces mesures ont été prises dans le cadre de
l’aménagement d’un grand « quartier de l’industrie culturelle », qui a été, selon une étude influente, plus
bénéfique pour les industries cinématographique et télévisuelle que pour le secteur de la musique :
« En premier lieu, l’exemple de Sheffield montre qu’il ne faut pas se concentrer seulement sur les installations,
mais tenir compte également de l’infrastructure immatérielle, des gens, des compétences, du réseautage et
du contexte social des acteurs des industries musicales. En second lieu, il montre que tout quartier culturel
doit être intégré au tissu sociospatial de la ville36. »
Les auteurs ont constaté que l’infrastructure des industries musicales, plus que celle des autres industries
de la création, doit être reliée à la vie urbaine. Le recoupement des espaces de production et de
consommation crée des liens et un enthousiasme importants. Ils ont comparé cette approche à ce qui
s’est produit à Manchester, où un regroupement de musiciens et d’entreprises du secteur de la musique
a pris forme dans un quartier économiquement sous-développé sans l’adoption de politiques culturelles
ciblées. L’accès à « des loyers abordables, les locations flexibles, le taux élevé d’inoccupation et la
petite taille des propriétés » ainsi qu’une attitude de « laisser-faire » sont les principaux facteurs qui ont
permis le développement du secteur de la musique de Manchester. Toutefois, au fur et à mesure que le
succès du regroupement grandissait et que la revitalisation du quartier progressait, le « manque d’action
concertée » de l’administration municipale devenait un problème : les aménagements immobiliers ont
commencé à prendre le dessus sur les entreprises du secteur de la musique.
La principale conclusion des auteurs est la suivante : « Une autorité locale peut donner naissance à une
industrie à partir de rien, mais elle peut la laisser disparaître si elle ne la soutient pas37. »
Ils suggèrent que les administrations municipales interviennent intelligemment dans le secteur de la
musique : elles doivent voir ce secteur comme une composante de la vie urbaine, examiner ce qui le
relie aux autres secteurs de la création et trouver des façons de faciliter l’intégration des artistes locaux
aux plaques tournantes mondiales de l’industrie.
26
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Brisbane (Australie)
En 2001, la division du développement économique de Brisbane commande un rapport sur les industries
musicales de la ville dans le cadre de sa politique stratégique « ville créative ». L’équipe de recherche
avait conclu que la ville était réduite au rôle de second violon par rapport à Sydney et à Melbourne. En
effet, comme d’autres villes de deuxième ordre, Brisbane manquait « d’activités intermédiaires dans
la chaîne de valeurs de ses industries musicales » (ex. : promoteurs, maisons de disques, services aux
artistes, etc.)38.
Les industries musicales de Brisbane évoluaient toutefois depuis les années 1990, grâce à plusieurs facteurs :
le succès des festivals locaux, la décision d’artistes établis de s’installer dans la ville et la présence d’une
station de radio nationale destinée aux jeunes permettant à des artistes locaux d’avoir une visibilité à
l’échelle du pays. Les chercheurs ont aussi conclu que la viabilité des industries musicales de Brisbane
était menacée par certains facteurs, comme l’embourgeoisement (qui s’accompagne de plaintes relatives
au bruit) et le fait que personne ne représente les industries au sein de l’administration municipale39.
En 2005, le conseil de ville de Brisbane avait mis en œuvre plusieurs recommandations du rapport : des
représentants des industries musicales (et des autres secteurs du divertissement et du tourisme) pouvaient
dorénavant participer à l’élaboration des règlements sur le zonage, les permis de vente d’alcool et
le bruit; des parties de la ville ont été désignées « zones spéciales de divertissement » visées par des
règlements spéciaux sur le bruit; le conseil de ville travaillait avec d’autres ordres de gouvernement à
l’amélioration des services consultatifs offerts aux entreprises du secteur de la musique40 41.
Villes ontariennes
La province de l’Ontario a récemment placé le secteur de la musique au cœur de ses priorités de
développement économique en créant le Fonds ontarien de promotion de la musique (FOPM), qui
représente 45 millions de dollars, un modèle que les villes ontariennes sont de plus en plus nombreuses
à suivre.
Hamilton
Dans le cadre de sa stratégie de développement économique pour 2010-2015, Hamilton fait des industries
de la création – dont la musique – une grande priorité. En 2013, une motion est adoptée pour former
un groupe de travail sur le secteur de la musique responsable d’élaborer une stratégie relative à
l’industrie musicale de Hamilton et d’examiner la nécessité de créer un bureau municipal de la musique.
En 2014, le conseil approuve cette stratégie, qui contient quatre objectifs : « 1. Renforcer l’industrie
musicale locale; 2. Élargir le public et valoriser la musique; 3. Accroître l’accès aux expériences musicales;
4. Stimuler la création et le talent. » Un budget ponctuel de 50 000 $ a également été adopté pour
créer un bureau de la musique et du film régi par le service du tourisme de la Ville. Le bureau de la
musique et du film se trouve maintenant dans le centre d’information touristique au cœur de Hamilton,
et les acteurs des industries musicales et cinématographique peuvent y obtenir des renseignements et
des ressources42.
London
Compte tenu de la recommandation de son comité de l’investissement et de la prospérité économique,
London crée au début de 2014 un groupe de travail sur le développement de l’industrie musicale
composé de 22 acteurs de ce secteur économique de la ville. L’objectif de ce groupe de travail est
« d’orienter les initiatives en soutenant le développement économique et culturel de l’industrie musicale
de London; d’échanger des idées; de discuter des occasions à saisir et des défis à relever; de fournir
des commentaires et des conseils; de tirer parti collectivement du Fonds ontarien de promotion de la
musique, afin de favoriser la croissance et l’innovation dans l’industrie musicale de London ». En août
2014, on recommande que 300 000 $ soient puisés dans le fonds de réserve pour le développement
économique de la ville afin de réaliser un projet pilote de deux ans qui consiste à créer un bureau de la
musique à London43.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
27
Toronto
Dans la foulée d’un rapport important de Music Canada sur la façon dont Toronto pouvait accélérer la
croissance de ses industries musicales en suivant les pratiques exemplaires d’Austin (Texas), le conseil
de ville de Toronto approuve en 2013 la création du conseil consultatif sur l’industrie musicale de
Toronto, composé de 34 acteurs de l’industrie musicale locale. Siègent à ce conseil des représentants
d’associations, d’entreprises et de festivals ainsi que des musiciens de Toronto44 qui ont pour mission
« d’élaborer un plan d’action stratégique visant à optimiser l’incidence de l’aide municipale sur l’industrie
musicale de la ville ». Toronto a pris d’autres initiatives, par exemple une alliance avec la ville d’Austin et,
plus récemment, la nomination de son premier agent de développement du secteur de la musique45.
Ailleurs en Ontario, Kitchener et Peterborough ont aussi pris des mesures pour soutenir leurs industries
musicales et en ont récolté les fruits.
28
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
ÉTUDE DE CAS : AUSTIN (TEXAS)
Austin fait figure de modèle pour ce qui est du rôle de catalyseur que peut jouer la musique pour la
croissance d’un secteur créatif florissant et de l’influence que peut avoir l’administration municipale sur
la création des conditions nécessaires au succès du secteur de la musique. En s’appuyant sur l’histoire
dynamique de ses scènes country, punk et alternative, Austin a réussi à se donner l’image de « capitale
mondiale des concerts » et a concrétisé cette vision en prenant une série d’initiatives : créer des ponts
entre les acteurs de l’industrie musicale locale et avec ceux de l’extérieur ainsi que soutenir les entreprises
du secteur de la musique, le tourisme musical et l’organisation de congrès.
Le meilleur exemple de réussite internationale pour les industries musicales d’Austin est son festival
de musique South by Southwest (SXSW), un événement de deux semaines qui a eu des retombées
économiques de 315 millions de dollars en 201446. En comparaison, un récent rapport de l’Université
d’Ottawa a conclu que les retombées économiques annuelles des Sénateurs d’Ottawa étaient de 204
millions de dollars47.
Toronto a récemment tenté de tirer des leçons des industries musicales d’Austin en réalisant une étude
pour mettre à profit les pratiques exemplaires de cette ville. Toutefois, Ottawa pourrait être en meilleure
position pour profiter de ces leçons. Austin, à l’instar d’Ottawa, est une ville de taille moyenne à la
périphérie de plaques tournantes mondiales de la musique. Tout comme Ottawa, c’est une capitale
administrative, sa population est très scolarisée, son secteur des technologies de pointe est très
prospère, et beaucoup d’étudiants y fréquentent le collège ou l’université. Bien que Toronto continuera
à être le point névralgique de l’industrie musicale canadienne dans un avenir prévisible, Ottawa a le
potentiel, comme Austin, de développer une importante plaque tournante régionale ayant sa propre
identité musicale et ses propres points forts sur le plan économique. Une partie du succès d’Austin
repose sur le fait qu’elle n’a jamais tenté de devenir New York ou Los Angeles.
Démographie d’Austin
Démographie d’Ottawa
¡¡ 1,5 million de résidents dans la grande
région d’Austin
¡¡ 1,282 million de résidents dans la région
d’Ottawa-Gatineau50
¡¡ 60 000 étudiants du premier cycle et des
cycles supérieurs dans quatre universités
¡¡ Environ 60 000 étudiants dans trois universités51
¡¡ 45 000 étudiants au collège communautaire
de la ville48
¡¡ 65 000 employés dans le secteur des
technologies de pointe49
¡¡ Plus de 50 000 étudiants à temps plein et à
temps partiel dans les deux collèges de la ville
¡¡ 76 000 employés dans le secteur des
technologies de pointe52
La musique à Austin en chiffres
En 2010, les industries musicales d’Austin ont généré :
¡¡ 856 millions de dollars en retombées économiques;
¡¡ 478 millions de dollars en valeur ajoutée;
¡¡ 230 millions de dollars en recettes fiscales;
¡¡ 7 957 emplois.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
29
Le tourisme musical a généré 806 millions de dollars supplémentaires en retombées économiques et
créé plus de 10 000 emplois, ce qui équivaut à 1,6 milliard de dollars en retombées économiques au
total53 découlant des activités liées à la musique.
La musique domine le secteur créatif florissant d’Austin, évalué à 4,35 milliards de dollars54 :
¡¡ Le jeu vidéo se classe au deuxième rang à 990 millions de dollars.
¡¡ Le cinéma produit 295 millions de dollars.
¡¡ La valeur du secteur créatif d’Austin a augmenté de 25 % entre 2005 et 2010.
Le répertoire des entreprises du Texas Music Office55, un « bureau de promotion et un pôle d’information
financé par l’état », contient 2 057 organisations d’Austin. Ce répertoire comprend une dizaine de
catégories d’entreprises, dont des avocats et des sociétés d’assurances ayant une « division musique »
et d’autres acteurs :
¡¡ 26 fabricants d’instruments de musique
¡¡ 39 promoteurs de concerts
¡¡ 85 agents artistiques
¡¡ 92 imprésarios
¡¡ 122 maisons de disques
¡¡ 179 studios d’enregistrement
Leçons apprises d’Austin
Il serait tentant aujourd’hui de prendre exemple sur Austin et de conclure que la meilleure façon
de créer une plaque tournante de la musique est de reproduire la réussite de la ville, devenue une
destination de choix pour le tourisme musical et les congrès. Cette stratégie serait malavisée : Austin
a évolué dans des circonstances exceptionnelles qui ne peuvent se reproduire. La plus grande leçon à
retenir d’Austin ne réside pas dans une initiative ou une autre, mais dans la façon de créer les conditions
favorables à la croissance.
Comment Austin a-t-elle fait de son identité musicale un atout clé pour le développement économique
local, et comment l’a-t-elle mise à contribution pour atteindre son objectif d’attirer des entreprises de
haute technologie et du secteur créatif?
Selon une histoire détaillée de la musique à Austin, cette ville, dont les scènes étaient autrefois dynamiques
mais disparates, est devenue un endroit imprégné de musique grâce à une suite d’événements interreliés :
le mouvement lancé par des entrepreneurs du secteur de la musique a ensuite été appuyé par la ville
et le milieu local des affaires. (L’information et les citations qui suivent sont tirées du livre Dissonant
Identities: The Rock’n’Roll Scene in Austin, Texas de Barry Shank.)
Les trois plus grands changements ont été les suivants :
¡¡ Les entrepreneurs locaux en affaires depuis longtemps dans le secteur de la musique ont commencé
à s’organiser. En 1982, plusieurs figures importantes de l’industrie musicale locale ont créé la section
d’Austin de la Texas Music Association (TMA). La TMA « a voulu éviter le risque de suivre les modes
éphémères en choisissant plutôt de concentrer ses efforts sur les mesures visant à attirer des investissements
américains et étrangers dans le secteur du divertissement du Texas et l’élaboration de méthodes pour
promouvoir les projets à caractère commercial qui pourraient tirer profit de toutes les tendances ».
La section locale de la TMA a aussi fait en sorte que la musique devienne une composante clé des
villes créatives : « Les concerts améliorent la qualité de vie à Austin. »
30
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à ottawa
¡¡ La chambre de commerce d’Austin (ACC) s’est faite la championne de la musique. La TMA a
demandé à l’ACC de l’aider à stimuler les investissements dans le secteur de la musique. Un membre
clé de l’ACC était conscient que la musique pouvait contribuer au développement du tourisme et de
l’économie dans son ensemble : « La musique en tant qu’activité commerciale aide à la chambre [de
commerce] à atteindre plusieurs de ses objectifs. Elle stimule entre autres la croissance économique,
favorise l’entrepreunariat et la création d’entreprises et attire les congrès et les touristes dans la
région d’Austin. Elle apporte une qualité de vie élevée à tous les résidents d’Austin en stimulant le
développement artistique et culturel. » En fait, « dans une perspective économique, la musique est
un moyen presque idéal de faire des affaires ».
¡¡ Les médias marginaux et publics ont fait connaître la musique d’Austin dans la ville et à l’extérieur
de la ville. De la scène punk entrepreunariale d’Austin est né un hebdomadaire intitulé The Austin
Chronicle, qui a permis de créer un sentiment de communauté culturelle inclusive et unie (son slogan :
« Keep Austin Weird », Austin doit rester bizarre) et de cultiver le goût de la musique dans la ville, tout
en offrant une plateforme aux annonceurs locaux qui souhaitent toucher ce public amateur de culture.
« L’Austin Chronicle a pour mission de rapprocher les résidents d’Austin. Nous sommes convaincus
que c’est un service qui répond aux besoins de la ville et que l’Austin Chronicle améliorera la vie des
citoyens. » L’émission Austin City Limits, à la télévision publique, réalisée sur le campus de l’Université
du Texas, a également joué un rôle important; elle a permis de diffuser des prestations musicales en
direct d’Austin à l’échelle nationale. Avec le temps, Austin City Limits s’est développée naturellement
pour devenir un mouvement beaucoup plus important qui englobe maintenant une série d’albums
enregistrés en concert, une salle au centre-ville et un festival de musique annuel.
La formation de cette base en trois étapes a mené à d’autres accomplissements :
¡¡ La TMA et l’ACC ont créé un « cadre de travail pour l’alliance des milieux des affaires et de la musique ».
La musique était perçue comme un volet de l’« économie des occasions ».
¡¡ Un conseil consultatif d’Austin sur la musique a été créé, et l’ACC a financé une série d’études sur la
musique locale.
¡¡ Le conseil consultatif d’Austin sur la musique a recommandé que l’ACC « crée un bureau permanent du
développement de la scène musicale; parraine le kiosque d’Austin dans les grands congrès de l’industrie
musicale; favorise l’organisation de congrès pour les professionnels de la musique et encourage la
création d’une foire annuelle de la musique d’Austin reconnue à l’échelle nationale ».
¡¡ La ville d’Austin a nommé une personne-ressource pour les industries de la musique et parrainé des
missions commerciales pour faciliter l’exportation de la musique locale.
¡¡ L’Austin Chronicle a parrainé une cérémonie annuelle de remise de prix et sensibilisé la population
de la ville à la scène musicale locale.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
31
Résumé
Dans les années 1980, plusieurs scènes musicales et entreprises connexes d’Austin ont connu un essor
fulgurant. La ville présentait des points faibles semblables à ceux d’Ottawa aujourd’hui, dont le manque
d’acteurs structurants comme des imprésarios, des agents artistiques et des éditeurs. Un journaliste de
l’Austin Chronicle a écrit ce qui suit dans les années 1980 : « Les mêmes problèmes qui ont contribué
à la mort de la scène country progressive il y a quelques années sont toujours présents : aucune
agence artistique compétente intégrée au réseau national, aucun studio de qualité acceptable et un
chauvinisme insidieux selon lequel aspirer à un marché qui ne se limite pas au circuit des bars d’Austin
représente une trahison. »
Cependant, les milieux de la musique et des affaires ont appris de leurs erreurs et ont persisté, conscients
des possibilités mutuellement avantageuses. Grâce à l’initiative de quelques entrepreneurs de longue
date, à l’énergie créative émanant de la scène punk locale et à la réceptivité de l’administration municipale
et du milieu des affaires, Austin a pu mettre en place un cadre pour valoriser la musique, sans égard à
l’émergence ou au déclin d’une scène ou d’une autre.
Ottawa est certainement arrivée à un stade comparable dans son évolution (mais elle est dotée de
meilleurs studios). Des entrepreneurs y sont installés à long terme. Un esprit de débrouillardise règne
dans le secteur de la musique. On est conscient que la musique joue un rôle dans l’économie de la ville.
Reste maintenant à voir comment toutes les pièces du casse-tête vont s’emboîter.
Louis Meyers, membre du conseil consultatif d’Austin sur la musique (Austin Music Advisory Council) et
l’un des fondateurs de SXSW, a dit que l’administration municipale se montrait plus efficace lorsqu’elle
savait que son rôle était « de rassembler les gens et de les aider à se connaître pour bâtir ensemble ».
32
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à ottawa
5.0 DÉFINIR L’INDUSTRIE MUSICALE
À L’ÉCHELLE MUNICIPALE
L’industrie de la musique est une composante centrale du secteur
créatif, peut-être plus interreliée avec les autres secteurs que
tout autre marché vertical de l’économie créative. La musique est
un produit en soi, bien sûr, mais c’est aussi une partie intégrante
des films et des émissions de télé. Elle est aussi de plus en plus
perçue comme une composante active des nouveaux médias (ex.
: jeux vidéo) et de la vidéo, de plus en plus utilisée sur Internet.
~ ÉTUDE STRATÉGIQUE RELATIVE À L’INDUSTRIE ONTARIENNE DE LA MUSIQUE, NORDICITY ~
Je vois les industries de la musique et du disque comme deux
segments distincts. L’industrie musicale est plus forte que jamais.
On a davantage accès à la technologie, les moyens d’autodiffusion et
de mise en marché sur Internet pour les artistes sont surabondants,
et le marché des concerts est florissant. C’est le domaine de
l’enregistrement, c’est-à-dire la vente et la commercialisation de
disques, qui se porte beaucoup moins bien.
~ COLIN MILLS, PROGRAMME DES ARTS DE L’INDUSTRIE MUSICALE, COLLÈGE ALGONQUIN ~
Il y a trois volets : la musique en soi, les affaires – entreprises
d’enregistrement sonore, agents artistiques, imprésarios, etc. – et
tous les autres acteurs, de la SOCAN aux festivals. Peut-on dire que
le pub Heart and Crown ne fait pas partie de l’industrie musicale?
Bien sûr que non, parce que même si les groupes qui s’y produisent
font des reprises, il permet à des musiciens de travailler, certains
d’entre eux composent de la musique, et Heart and Crown paie
des droits à la SOCAN.
~ EUGENE HASLAM, PROPRIÉTAIRE D’UN LIEU DE DIFFUSION ~
Il est difficile de définir les industries musicales aujourd’hui pour plusieurs raisons. Comme l’indique
le passage tiré du rapport de Nordicity ci-dessus, la musique est à la fois une industrie en soi et une
composante de bien d’autres industries, du cinéma aux jeux vidéo, en passant par la restauration et
les événements sportifs. Le terme « industries musicales » plutôt que le singulier « industrie musicale »,
reflète la grande diversité des activités qui composent maintenant le vaste secteur de la musique.
Les concerts sont aussi d’envergures très variées, comme l’illustre l’évolution d’Arcade Fire, qui a offert
un concert au Centre Canadian Tire Centre en 2014, 10 ans après sa prestation au Black Sheep Inn,
et bien des années après l’époque où ses membres donnaient des petits concerts punk avec d’autres
groupes à Ottawa, dans les années 1990.
Terry Flew, un chercheur qui étudie la musique et les villes, indique que la nature ponctuelle de l’activité
musicale et le manque de documentation sur les activités de petite envergure des industries musicales
sont des réalités qui compliquent le travail des décideurs lorsqu’ils élaborent des politiques relatives aux
industries locales de la musique. Il est plus facile de se concentrer sur ce qui peut se mesurer aisément,
comme le méga-spectacle du Centre Canadian Tire, plutôt que sur les petits concerts punk-rock56
Or, c’est souvent la musique non commerciale qui a un effet catalyseur pour les scènes musicales qui
transforment la ville.
L’étude des industries musicales à travers le prisme urbain nous permet d’évaluer dans quelle mesure la
réussite commerciale éventuelle d’un groupe comme Arcade Fire est liée à la présence de ses membres
sur leurs scènes locales par le passé. Les possibilités offertes par les petits lieux de diffusion, les maisons
de disques et les promoteurs, sans mentionner les programmes d’enseignement musical, sont autant
de facteurs qui ont contribué au succès de nombreux musiciens célèbres. Par contre, il est difficile de
prévoir qui percera le marché en observant les activités de moindre envergure à l’échelle locale. Chez
les économistes, c’est le principe du « nobody knows » (nul ne le sait) des industries du domaine de la
création : l’incapacité avérée, même des producteurs les plus expérimentés et compétents, de prédire à
un stade précoce le succès commercial d’un nouveau projet57 58 59.
C’est pourquoi une ville de la taille d’Ottawa est un endroit passionnant pour étudier les industries
musicales. Ottawa est reliée aux grandes industries musicales mondialisées grâce à ses organisations,
comme le Bluesfest d’Ottawa, le Centre Canadian Tire, la radio commerciale, ainsi qu’à ses musiciens
professionnels qui vivent à Ottawa mais font des tournées internationales. Toutefois, la ville est
également d’assez petite taille pour permettre aux activités ponctuelles de petite envergure d’avoir
une grande incidence; une salle de concert, un festival de musique ou une soirée dansante mensuelle
peuvent réellement changer la ville.
Ces activités à petite échelle influencent la façon dont nous définissons les industries musicales locales.
À l’inverse des activités d’envergure nationale ou internationale – qui s’observent évidemment dans
les statistiques d’ensemble volumineuses –, tous les types d’activités musicales commerciales sont
visibles à l’échelle locale. Les statistiques locales montrent non seulement le succès des événements
présentés dans les stades et les salles de concert, mais aussi les chiffres sur les soirées à micro ouvert,
les amuseurs publics, les locaux de répétition, les détaillants d’instruments de musique où travaillent les
musiciens, les disquaires qui font la promotion de la musique d’Ottawa, etc.
À l’échelle de la ville, les industries musicales sont non seulement représentées par les entreprises
traditionnelles du secteur de la musique (ex. : maisons de disques, producteurs, éditeurs, studios et
distributeurs), mais aussi comme un écosystème où de nombreux types de musiciens, d’entreprises et d’organisations travaillent ensemble pour favoriser la création musicale professionnelle ou semi-professionnelle.
34
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
La citation d’Eugene Haslam au début de ce chapitre montre l’importance de ces types d’interrelations.
L’analyse de ces types d’interrelations nous permet de voir l’industrie musicale d’Ottawa comme un
écosystème composé des secteurs suivants :
¡¡ Auteurs-compositeurs, compositeurs et musiciens
¡¡ Entreprises du secteur de la musique (maisons de disques, éditeurs, promoteurs etc.)
¡¡ Studios d’enregistrement
¡¡ Locaux de répétition
¡¡ Lieux de diffusion
¡¡ Festivals de musique
¡¡ Magasins de disques
¡¡ Associations professionnelles (SOCAN, APCM, etc.)
¡¡ Formation musicale
¡¡ Vente et location d’instruments de musique
¡¡ Conception et fabrication d’instruments de musique
¡¡ Appui à l’organisation d’événements musicaux (son, éclairage, sécurité, etc.)
¡¡ Médias
Cette perspective élargie a également été adoptée dans des études et des politiques récentes60 61,
et nous l’utiliserons donc pour dresser le portrait des industries musicales.
Étudiants du programme Music Industry Arts du Collège Algonquin
(crédit photo : Collège Algonquin)
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
35
INDUSTRIES MUSICALES LOCALES
ET ÉTAPES DE LA CARRIÈRE DES MUSICIENS
Le tableau suivant montre l’évolution de la carrière du musicien amateur ou à temps partiel jusqu’au stade
de musicien professionnel à temps plein, ainsi que les composantes des industries musicales qui jouent
un rôle dans la formation et le perfectionnement professionnel.
Début
Apprentissage
Émergence
Prêt à l’exportation
Professionnel
(local)
(local et régional)
(local, régional et national)
(régional et national)
(national et international)
Formation
- Programmes
de musique
à l’école
- Cours de
musique
- Camps
musicaux
et autres
programmes
- Programmes
de musique
postsecondaires
- Événements
de l’industrie
- Événements
de l’industrie
- Événements
de l’industrie
Locaux
- Disquaires
- Magasins
d’instruments
de musique
- Disquaires
- Magasins
d’instruments
de musique
- Locaux de
répétition
- Studios
d’en- registrement
- Disquaires
- Magasins
d’instruments
de musique
- L ocaux de
répétition
- Studios
d’en- registrement
- Disquaires
- Magasins d’instruments
de musique
- Locaux de répétition
- Studios
d’en- registrement
- Disquaires
- Magasins
d’instruments
de musique
- L ocaux de
répétition
- Studios
d’en- registrement
Lieux de
diffusion
- Salles pour
tous les âges
- Salles pour tous
les âges
- Petites salles
-S
alles pour
tous les âges
- Petites salles
-S
alles de taille
moyenne
- Festivals
- Petites salles
- Salles de taille
moyenne
- Grandes salles
- Festivals
-S
alles de taille
moyenne
- Grandes salles
- Festivals
- Fabricants
(ex. : vinyles)
- Distribution
en ligne
(ex. : Bandcamp)
- Fabricants
(ex. : vinyles)
- Distribution en ligne
(ex. : Bandcamp)
- Maisons de disques
et promoteurs
locaux +
- Programmeurs
- Agents
- Éditeurs
- Maisons
de disques
- Program-meurs
- Agentss
- Éditeurs
- Maisons de
disques nationales
et internationales
- Program-meurs
- Agents
- Éditeurs
- APCM
- SOCAN
- Ré:Sonne
- FCM
- APCM
- SOCAN
- Ré:Sonne
- FCM
- APCM
- SOCAN
- Ré:Sonne
- FCM
- APCM
- Ville
- MUSICACTION
- Ville
- MUSICACTION
- Conseil des
arts de l’Ontario
-C
onseil des
arts du Canada
- FOPM
- Radio Starmaker
- Ville
- MUSICACTION
- FOPM
- Radio Starmaker
- Blogues
- Radio universitaire
- CBC
- TFO/BRBR
- Unis TV5
- Blogues
- Radio universitaire
- CBC
- TFO/BRBR
- Unis TV5
- Radio commerciale
- Blogues
- Radio universitaire
- CBC
- TFO/BRBR
- Unis TV5
- Radio commerciale
Entreprises
Organisations
- APCM
Bailleurs
de fonds
Médias
- Blogues
- Radio universitaire
RBC Bluesfest (crédit photo : Steve Gerecke)
LES INDUSTRIES MUSICALES CANADIENNES EN CHIFFRES
Selon l’Examen de l’industrie canadienne de la musique (2014) du Comité permanent du patrimoine
canadien62, l’industrie musicale du Canada apporte près de 3 milliards de dollars à l’économie annuellemement.
Aujourd’hui, 10 000 Canadiens travaillent dans les secteurs de l’enregistrement sonore et des concerts,
et 30 000 auteurs-compositeurs professionnels vivent au pays.
L’étude indique que les industries canadiennes réussissent bien par rapport aux autres industries du
monde. De 2001 à 2012, la part des ventes d’album d’artistes canadiens a augmenté de 16 % à 25 %,
tandis que les redevances versées par la SOCAN pour l’utilisation de la musique canadienne dans le
monde ont augmenté de 43 % pendant la même période63.
Certains chiffres sont toutefois moins positifs. Music Canada, l’organisme qui représente les grandes
maisons de disques du Canada, a constaté que le total des ventes d’albums avait chuté de 28,5 % de
2007 à 201164, et que les ventes sur support physique étaient passées de 765 millions de dollars en 2001
à 217 millions de dollars en 2012, une diminution de 72 % en 10 ans.
Les musiciens canadiens ont également toujours du mal à vivre de la musique. Selon un rapport préparé
en 2012 par Nordicity pour la Canadian Independent Music Association, les musiciens indépendants
gagnaient en moyenne 7 228 $ par année et consacraient en moyenne 29 heures par semaine à leur
musique, ce qui équivaut à un peu moins de 5 $ l’heure. Selon un rapport récent de Hill Strategies65, le
revenu moyen d’un musicien canadien est de 22 800 $, un chiffre qui correspond davantage à ce qui nous
avons vu dans notre sondage, mais tout de même moins de la moitié du revenu moyen en Ontario, qui
est d’environ 48 000 $66.
Profil des industries de la musique
A Profile
à ottawa
of Ottawa’s
| TISSER
Music LA
Industries
TOILE DU
| CONNECTING
SECTEUR MUSICAL
OTTAWA
D’OTTAWA
MUSIC
37
6.0 PORTRAIT DES INDUSTRIES
MUSICALES D’OTTAWA
Quelles sont les grandes caractéristiques des industries musicales d’Ottawa? La section qui suit présente
une description des différents secteurs de ces industries et des liens qui les unissent au reste de l’écosystème
local, d’après la définition générale proposée dans la section précédente. Ces secteurs sont les suivants :
¡¡ Auteurs-compositeurs, compositeurs et musiciens
¡¡ Entreprises du secteur de la musique
¡¡ Studios d’enregistrement
¡¡ Locaux de répétition
¡¡ Lieux de diffusion
¡¡ Festivals de musique
¡¡ Magasins de disques
¡¡ Associations professionnelles
¡¡ Formation musicale
¡¡ Vente et location d’instruments de musique
¡¡ Conception et fabrication d’instruments de musique
¡¡ Appui à l’organisation d’événements musicaux
¡¡ Médias
Voir Annexe D pour la liste des entreprises locales (organisées par sous secteurs)
Amanda Rheaume (crédit photo : Jamie Kronick)
AUTEURS-COMPOSITEURS, COMPOSITEURS ET MUSICIENS
À Ottawa, peu de musiciens et d’auteurs-compositeurs arrivent à vivre uniquement de leur art. En fait,
la plupart d’entre eux peuvent se permettre de faire de la musique parce qu’ils occupent un autre emploi.
Cette situation est représentative du monde de la musique en général67. Dans la région d’Ottawa, on
retrouve aussi bien des musiciens jouant à temps plein dans l’Orchestre du Centre national des Arts
et des artistes internationaux en tournée, que des aspirants musiciens à temps partiel qui jouent un
répertoire allant de la musique rock et folk aux rythmes hip-hop.
Il n’est pas facile de connaître le nombre exact de musiciens actifs dans la ville. De nombreux musiciens
professionnels ne sont pas des employés salariés et plusieurs musiciens semi-professionnels considèrent
la musique comme leur principale occupation. Dans le questionnaire détaillé du recensement de 2006,
1 395 personnes de la région d’Ottawa-Gatineau ont déclaré que leur occupation principale était la
musique. Comme 800 musiciens ont répondu à notre questionnaire en ligne, nous savons que le
recensement ne permet pas de rejoindre tout le monde.
Selon la SOCAN, l’organisme canadien de gestion des droits d’auteurs, les artistes inscrits pour recevoir
des redevances sont au nombre de 2 503 dans la région de la capitale nationale68. Des 800 musiciens qui
ont répondu à notre sondage en ligne sur une période de deux semaines, 262 étaient membres de la SOCAN.
Ce ratio est similaire chez les répondants membres de la Musicians’ Association of Ottawa-Gatineau, section
locale 180. Près de 70 répondants sont membres de la section locale 180, alors que l’organisation
compte entre 750 et 850 membres. Ces chiffres laissent entendre que les musiciens professionnels et
semi-professionnels de la région se comptent par milliers, et qu’ils sont probablement beaucoup plus
nombreux que ce qu’indique le recensement.
Il n’y a manifestement pas d’autre façon de gagner sa vie comme musicien qu’en étant flexible, créatif
et travaillant. Plusieurs musiciens à temps plein multiplient les activités : ils enseignent, produisent ou
enregistrent des albums pour d’autres artistes, jouent en studio, produisent des clips, composent des
mélodies pour des films ou des animations et gèrent des maisons de disques. Certains musiciens se
produisent chaque semaine dans un établissement local, organisent des soirées à micro ouvert dans
divers endroits de la ville ou jouent dans des groupes de reprises. D’autres se consacrent exclusivement
à la promotion de leur carrière internationale. Nos conclusions sont analogues à celles d’autres études
récentes, qui révèlent que le métier de musicien professionnel s’articule autour de deux grands principes :
les musiciens doivent être prêts à accomplir une multitude de tâches et le réseautage est leur meilleur
atout pour trouver du travail69. Cette diversité du travail peut être considérée comme un facteur de
productivité pour l’écosystème musical, car il favorise le réseautage au sein du secteur musical et à
l’extérieur de celui-ci.
Ottawa compte un grand nombre de musiciens à temps partiel qui souhaitent faire carrière dans la
musique ainsi qu’un grand nombre de musiciens sérieux qui travaillent dans d’autres domaines. Nous
avons remarqué que les musiciens qui se considèrent comme « amateurs ou semi-professionnels » sont
plus susceptibles d’occuper un emploi bien rémunéré, par exemple dans les technologies ou le secteur
public, alors que ceux qui se considèrent comme « professionnels à temps partiel » occupent davantage
des emplois dont les horaires sont flexibles, par exemple dans l’hôtellerie ou la restauration, ce qui leur
permet de partir en tournée pendant de longues périodes.
Les quartiers favoris des musiciens sont sans conteste les quartiers centraux, en particulier le
centre-ville, l’ouest du centre-ville et la basse-ville. Les musiciens à temps plein, toutefois, sont plus
nombreux à vivre hors des quartiers centraux, notamment dans les zones rurales et sur la rive québécoise
de la rivière des Outaouais. Cela porte à croire qu’une fois leur carrière établie, les musiciens à temps
plein n’ont plus besoin de résider en plein cœur de la scène musicale locale. Cela est peut-être aussi
lié à la disponibilité des logements abordables. En effet, notre sondage montre qu’une importante
proportion des musiciens et des entrepreneurs du domaine de la musique ont récemment choisi de
s’établir dans le secteur de Hull en raison de ses logements abordables et de ses lieux propices à la
musique. L’écosystème musical d’Ottawa s’étend ainsi jusqu’au Québec et les politiques locales sur la
musique devraient en tenir compte.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
39
RÉSULTATS DU SONDAGE AUPRÈS DES MUSICIENS D’OTTAWA
Les musiciens répondant au sondage
Moyenne de revenu lié à la musique :
$ 28 215
15 %
Temps plein
40 %
Temps partiel
45 %
$ 5379
Plus pour
le plaisir
Temps plein
Temps partiel
$ 1599
Plus pour le plaisir
Quel élément t’aiderai à atteindre tes objectifs en musique?
Les 3 choix les plus importants parmi les 8 options.
Temps plein
Temps partiel
Plus pour le plaisir
1
2
3
1
2
3
1
2
3
Une accès plus importante à des
services pour artistes (ex: gérance,
relationniste de presse, etc.)
Plus grande accès à du financement
pour l’enregistrement sonore,
commercialisation, tournée, etc.
Plus d’occasions de jouer des
spectacles avec une plus grande
envergure (ex: festivals, vitrines, etc.)
Occasions de mentorat avec des
artistes plus établis.
Ayant obtenu une education
post-secondaire en music.
100 %
80 %
Ayant un agent
de spectacle
10 %
6%
2%
82 %
Temps plein
54 %
60 %
39 %
40 %
Temps partiel
20 %
0%
Plus pour le plaisir
Temps plein
Temps partiel
Plus pour le plaisir
Quel facteur ferait la plus grande différence sur la musique à Ottawa?
Les 3 choix les plus importants parmi les 7 options.
Temps plein
Temps partiel
Plus pour le plaisir
1
2
3
1
2
3
1
2
3
Plus d’entreprises musicales
(ex: maisons de disques,
relations de presse, etc.)
Plus de financement de
la musique au niveau municipal
Plus grande couverture
médiatique de la scène locale
(ex: journal hedo culturel)
Plus de lieux de diffusion
de taille moyenne à grande
ENTREPRISES DU SECTEUR DE LA MUSIQUE
Le terme « entreprise du secteur de la musique » fait référence à toutes les entreprises qui travaillent à
promouvoir des carrières d’artiste. Il peut s’agir de maisons de disques, de promoteurs, d’imprésarios,
d’éditeurs, de publicitaires ou d’agents artistiques. Les industries musicales d’Ottawa comptent peu
de ce genre d’entreprises par rapport aux autres types d’activités musicales. De plus, les entreprises
existantes sont de petite taille et comptent peu de liens avec les grandes entreprises canadiennes. Cette
absence de liens avec les grands acteurs des industries est un obstacle à l’exportation de la musique
locale et à la croissance des industries.
Certains signes indiquent toutefois que les choses sont en train de changer. Le promoteur Spectrasonic
et l’agence d’artistes Kelp Records, qui étaient tous deux de petites entreprises spécialisées dans
la musique alternative, travaillent aujourd’hui avec des artistes de tous niveaux et de tous horizons.
Spectrasonic fait venir des artistes de calibre national et international à Ottawa chaque année et offre
souvent à des artistes locaux d’assurer la première partie des concerts. Kelp Records a pris de l’expansion
et représente aujourd’hui des artistes d’envergure nationale, comme la célèbre chanteuse d’opéra
Measha Brueggergosman. Ces entreprises commencent toutefois à relier la région d’Ottawa à un plus
vaste réseau de producteurs et de consommateurs de musique, ce qui devrait avoir des avantages à
long terme pour les artistes locaux. L’apparition de nouvelles entreprises comme Partick Artists et You
Rock Red, qui offrent aux artistes de les aider à rédiger des demandes de subvention, à trouver des
salles pour se produire et à faire de la publicité, porte à croire que le marché des services aux artistes
est en croissance dans la région.
En parallèle, un certain nombre de maisons de disques indépendantes, dont E-Tron Records, de Hull, et
Bruised Tongue en font beaucoup pour la scène musicale émergente d’Ottawa. Ces maisons de disques
s’inscrivent dans la grande tradition nord-américaine de la musique indépendante, qui évolue en marge
de l’industrie traditionnelle. Bien que sa visibilité soit moindre, cette scène entretient des liens avec des
milieux semblables ailleurs dans le monde, créant ainsi un réseau alternatif qui favorise la circulation des
produits culturels. C’est de ces milieux qu’émergent de nouveaux sons, de nouvelles pratiques et de
nouvelles identités musicales qui amènent la ville à être reconnue pour un style musical en particulier.
Comme cette industrie n’est pas nécessairement destinée au grand public et qu’elle est soutenue par
des organismes communautaires comme les radios étudiantes, il est particulièrement important pour
ses représentants d’être en mesure de tisser des liens avec d’autres réseaux alternatifs ailleurs dans le
monde. À cet égard, un musicien local et entrepreneur du domaine de la musique a souligné que la
meilleure chose que pourrait faire le gouvernement canadien pour aider les musiciens serait d’adopter
des mesures leur permettant de partir plus facilement en tournée aux États-Unis70.
Les industries musicales franco-ontariennes évoluent elles aussi, à leur façon, en marge des industries
traditionnelles, y compris de la scène francophone de Montréal. C’est le cas de la maison de disques
LAFAB Musique d’Orléans. Gérée par l’un des musiciens franco-ontariens les plus brillants, Michel Benac,
du groupe Swing, cette entreprise travaille avant tout au développement de la carrière de musiciens
franco-ontariens et entend, à long terme, prendre sous son aile des musiciens d’autres communautés
francophones du Canada. Contrairement à leurs homologues anglophones, les entreprises comme
LAFAB Musique ont accès aux services d’organismes comme l’Association des professionnels de la
chanson et de la musique et Réseau Ontario, qui font partie de réseaux de distribution et d’organisation
de concerts en Ontario et dans l’ensemble du Canada pour les artistes francophones.
42
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Dix représentants d’entreprises du secteur de la musique ont répondu au sondage en ligne. Il s’agit surtout
d’entreprises de taille modeste, exploitées directement par leur propriétaire et comptant en moyenne
1,5 employé à temps partiel, en plus du propriétaire. L’âge moyen de ces entreprises est d’environ quatre
ans, ce qui indique qu’il s’agit d’un secteur relativement jeune, contrairement aux autres secteurs locaux
de l’industrie de la musique. Les représentants d’entreprises qui ont répondu au sondage ont indiqué
que leur principal problème était d’ordre financier et qu’ils avaient du mal à attirer des investisseurs et à
générer du profit. Ceux-ci ont également déploré l’absence d’un magazine hebdomadaire consacré aux
arts et à la culture, le manque de connaissances sur l’industrie et le manque de collaboration entre les
scènes musicales.
STUDIOS D’ENREGISTREMENT ET
SERVICES DE POSTPRODUCTION SONORE
L’une des forces des industries musicales d’Ottawa est la présence de studios d’enregistrement à la
fois accessibles et de grande qualité. Ottawa compte quelques grands studios, dont les Raven Street
Studios, où des artistes de grandes maisons de disques ont enregistré des albums. La ville compte aussi
plusieurs petits studios professionnels qui attirent des artistes indépendants de pays aussi lointains
que l’Australie. Il existe également des studios d’enregistrement mobiles, des studios spécialisés dans
la mastérisation ainsi que des entreprises spécialisées dans la postproduction sonore, qui offrent des
services à l’industrie du film et de la télévision.
Nous ne saurions insister suffisamment sur l’importance des studios d’enregistrement. En plus de
remplir leur fonction principale, qui consiste à offrir un espace de production de musique enregistrée,
les studios jouent un rôle important dans le développement professionnel des musiciens locaux. Ils
leur permettent de tisser des liens avec des producteurs et des musiciens de studio et leur donnent
l’occasion d’approfondir leurs connaissances et leurs compétences en matière d’enregistrement. Les
studios sont également un lieu d’apprentissage pour les ingénieurs du son de la région qui peuvent
y acquérir de l’expérience et y établir des collaborations. Les studios permettent de rassembler en un
même endroit des auteurs-compositeurs, des musiciens et des producteurs de scènes et d’origines
différentes, de l’intérieur comme de l’extérieur de la ville. Ce sont aussi des lieux de rencontre pour des
intervenants de divers milieux, comme la télévision, le cinéma et les jeux vidéo. La musique que l’on y
enregistre peut également voyager et faire connaître le nom de la ville et les styles qui lui sont propres.
Treize représentants de studios d’enregistrement ont répondu à notre sondage. De ce nombre, 62 %
ont ouvert leurs portes il y a plus de 11 ans et 31 % il y a plus de 20 ans. Il s’agit de petites entreprises
exploitées par leur propriétaire et qui comptent en moyenne un employé contractuel ou à temps partiel.
D’après les réponses recueillies dans le sondage, le plus grand défi rencontré par les studios d’enregistrement
est la concurrence des studios d’autodidactes à domicile et des studios en démarrage qui offrent leurs
services à des tarifs inférieurs. Les studios d’enregistrement souffrent aussi du fait que les artistes locaux
n’ont pas toujours les moyens de payer pour des services professionnels et que ceux qui les ont se
rendent parfois dans d’autres villes pour enregistrer leurs albums. Les propriétaires déplorent en outre
la nature fragmentée de la scène musicale locale.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
43
LOCAUX DE RÉPÉTITION
Les locaux de répétition sont des endroits où les groupes de musiques peuvent écrire de la musique
et répéter leurs pièces à plein volume. Ces endroits se composent généralement de plusieurs salles
insonorisées et équipées de batteries, de micros et d’autres types d’équipement. Ils sont généralement
situés dans des zones industrielles, là où le bruit ne gênera pas les voisins.
Les locaux de répétition servent aussi bien à faire de la musique qu’à échanger des connaissances et à
établir des liens professionnels. Certains locaux offrent aux groupes la possibilité de louer un espace au
mois et de le partager avec d’autres groupes, ce qui permet de renforcer les relations entre les musiciens.
D’autres servent également de studio d’enregistrement et parfois même de salle de spectacle.
Ottawa compte peu de locaux de répétition, et l’ouverture des Capital Rehearsal Studios, en 2007, a
sans doute été l’un des plus importants événements des dernières années pour l’écosystème local. En
2012, les studios ont emménagé dans des locaux plus grands, situés à proximité de la rue Scott, au
centre-ville, dans un secteur de plus en plus en vogue auprès des artistes locaux. Gérés par Luke Martin,
ex-membre de groupes locaux influents dont The White Wires, les Capital Rehearsal Studios sont dotés
de 15 salles de répétitions fréquentées chaque mois par plus de 100 groupes. L’endroit abrite aussi une
salle de spectacle du nom de Gabba Hey, où deux ou trois concerts ont lieu tous les mois, ainsi qu’un
magasin de disques vinyle qui vend les disques de nombreux artistes locaux.
Aucun exploitant de locaux de répétition n’a répondu au questionnaire en ligne.
LIEUX DE DIFFUSION
À Ottawa, la liste des établissements qui présentent des concerts est très longue. Selon Pollstar, la base
de données nationale qui regroupe l’ensemble des salles de concert du pays, il existe plus de 200 lieux
de diffusion dans la région. Selon la Canadian Independent Recording Artist’s Association, ces lieux
seraient plutôt au nombre de 70, ce qui correspond en fait au nombre de diffuseurs les plus actifs.
La ville d’Ottawa compte de grandes institutions comme le Centre Canadian Tire et le Centre national
des Arts (CNA), ainsi que des établissements qui relèvent directement de la municipalité, soit le Centre
Shenkman et les Théâtres Centrepointe. Qu’ils soient financés par les deniers publics ou rattachés à
d’autres grandes organisations, ces lieux disposent de l’infrastructure et du budget nécessaires pour
attirer des artistes de grande envergure, ce qui les rend inaccessibles pour de nombreux artistes locaux.
Ces derniers utilisent à l’occasion la quatrième scène du CNA pour des événements importants comme
des lancements d’albums, mais cette salle est généralement considérée comme trop coûteuse pour
qu’ils puissent y organiser leurs propres concerts. Nous avons demandé à un professionnel de l’industrie
pourquoi la série CNA Présente ne mettait pas plus d’artistes locaux en vedette, et il a répondu : « Le CNA
fait affaire avec des agents, mais les artistes d’Ottawa n’en ont pas. »
Ce sont les petites salles d’une capacité de 50 à 250 personnes qui sont les plus proches de la scène
émergente. Dans cette catégorie, la ville compte quelques nouveaux lieux de diffusion, dont le Raw
Sugar Cafe, la House of TARG, le Pressed, le Gabba Hey, le Mugshots et le Daily Grind ainsi que des
salles bien établies comme le Black Sheep Inn, le Zaphod Beeblebrox, le Babylon et le Mavericks. Ces
endroits sont très importants, car ils offrent la possibilité aux artistes locaux de se produire en spectacle,
de se faire connaître et de tisser des liens avec des artistes en tournée. Ils sont également essentiels au
développement de la scène musicale locale.
44
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
First Base à House of TARG
(crédit photo : Ming Wu)
L’une des tendances intéressantes de la scène musicale locale est la tenue de concerts dans des lieux
non traditionnels, comme des librairies, des boulangeries et des salons privés. Cela pourrait répondre
à un désir d’organiser des concerts dans un lieu où l’écoute est privilégiée, comme dans les locaux
du Neat Café de Burnstown, ouvert il y a quelques années. La venue de lieux comme le Neat Café, le
restaurant The Branch, de Kemptville, et le Black Sheep Inn ont fait des zones rurales d’Ottawa une
destination de choix pour les musiciens et les amateurs de musique. Fait intéressant, le Bluesfest a
constaté une augmentation du nombre de demandes de la part de musiciens originaires de la vallée de
l’Outaouais dans les dernières années71.
Comme nous l’avons déjà dit, l’une des principales faiblesses de l’écosystème musical d’Ottawa est le
manque de salles d’une capacité de 300 à 600 places. Le Barrymore Music Hall, qui était autrefois un
haut lieu de la scène musicale ottavienne, a arrêté de proposer des concerts de façon régulière. Il existe
cependant des salles de plus grande capacité, dont l’Algonquin Commons Theatre, qui compte 700
places, et le Centre Bronson qui en compte plus de 800. Ces salles proposent de plus en plus de concerts
d’envergure donnés par des artistes de l’extérieur de la ville, mais sont généralement considérées comme
trop vastes pour accueillir les artistes locaux qui cherchent à gravir les échelons après s’être produits
dans de petites salles de la scène locale. Les festivals de la ville demeurent la meilleure option pour les
musiciens locaux qui désirent se produire devant une foule importante.
En tout, 23 diffuseurs ont répondu au sondage. Environ 25 % de ces salles présentent exclusivement
de la musique et 25 % sont des lieux de diffusion non traditionnels (p. ex. des églises, des magasins de
musique, des centres récréatifs). Les 50 % restants sont constitués de pubs, de bars, de restaurants et
de théâtres.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
45
Un peu plus de 50 % des diffuseurs répondants ont une capacité de 100 à 300 places alors que 32
% d’entre eux ont une capacité de moins de 100 personnes. Les quatre diffuseurs restants sont deux
théâtres d’une capacité de 300 à 600 places, une salle d’une capacité de 600 à 900 places et une autre
de plus de 1 000 places.
D’après le questionnaire, près de 50 % des diffuseurs présentent moins de 5 concerts par mois alors
que 40 % d’entre eux en présentent plus de 15. Le prix moyen des billets vendus est légèrement
supérieur à 10 $.
La plupart des salles existent depuis plus de 10 ans et emploient en moyenne cinq ou six employés à
temps plein et sept ou huit à temps partiel. De tous les répondants, 76 % disent accepter des propositions
de concerts directement de la part des artistes, 35 % disent travailler avec des promoteurs de l’extérieur
et 35 % disent avoir un programmeur à l’interne.
Près de 90 % des diffuseurs fournissent un système de sonorisation. Plus de 80 % d’entre eux disposent
d’un ingénieur du son et 70 % d’un portier. Sur l’ensemble des répondants, 44 % déclarent embaucher
du personnel de sécurité et 20 % disent recourir à du personnel supplémentaire pour la vente de billets
et la publicité.
Les répondants ont indiqué que les périodes les plus achalandées étaient le printemps et l’automne,
l’été étant la saison la plus calme.
D’après 43 % des diffuseurs, le marché de la musique semble s’améliorer au fil du temps, mais 31 %
d’entre eux croient plutôt que la situation tend à se dégrader.
Les diffuseurs rencontrent plusieurs types de difficultés. Certains reçoivent des plaintes pour le bruit,
d’autres se plaignent que leur salle est trop petite, ce qui les empêche d’attirer des artistes d’envergure.
La difficulté la plus commune semble toutefois être d’attirer le public, ce qui signifie assurer les tâches
de communication et de publicité, amener les artistes à faire la promotion de leur spectacle et travailler
tous les soirs de la semaine.
Pour stimuler la scène locale, les diffuseurs suggèrent notamment d’améliorer les transports pour accéder
aux concerts, d’augmenter le financement accordé aux diffuseurs autres que les institutions nationales,
d’amener le public à fréquenter les petites salles plutôt qu’uniquement les festivals, d’organiser plus
de concerts dans les écoles, de favoriser la collaboration entre les diffuseurs et d’inciter le public à
s’intéresser davantage aux arts et à la culture.
Lieu alternatif
46
Centre Canadian Tire
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
RBC Bluesfest (crédit photo : Steve Gerecke)
FESTIVALS DE MUSIQUE
Si la dernière décennie a été plutôt sombre pour les industries musicales, le marché des festivals est
celui qui a su le mieux tirer son épingle du jeu72. À Ottawa, ce secteur de l’industrie musicale est également
le mieux établi, le plus organisé et le plus visible. De nombreux festivals de la ville sont membres de
l’organisme à but non lucratif Festivals d’Ottawa, fondé en 1996 pour soutenir les festivals locaux et
promouvoir les intérêts communs de ce secteur. La création de cet organisme semble avoir porté ses
fruits : il compte aujourd’hui aujourd’hui 90 membres et la ville d’Ottawa a été reconnue Meilleure ville
de festival en Ontario en 201473.
Les festivals créent de nouveaux lieux pour la musique. Ils transforment des espaces extérieurs en salles
de concert à ciel ouvert et des parcs de stationnement en boîtes de nuit, en plus d’utiliser à de nouvelles
fins des endroits comme des églises et des magasins de disques. La transformation d’un site pour y tenir
un spectacle en plein air entraîne d’importantes retombées économiques. En effet, ce type d’événements
requiert la location d’équipement et l’embauche de personnel de sécurité, et offre la possibilité à des
restaurateurs ambulants et à d’autres commerçants de vendre des produits et des services. L’entreprise
de sécurité Tœrsa Security inc., par exemple, a vu le jour lorsque le Bluesfest a eu besoin de services de
sécurité supplémentaires pour pouvoir étendre la portée de son permis d’alcool74.
Les festivals de musique amènent d’importantes occasions de développement professionnel pour les
artistes locaux, ce qui est particulièrement important compte tenu de l’absence de salle de capacité
moyenne dans la ville. Kellylee Evans, une chanteuse de jazz ottavienne de renommée internationale, a
chanté pour la première fois dans un festival lors du Westfest, avant de faire une percée remarquée lors
du Festival de jazz d’Ottawa. Cela lui a par la suite permis de chanter au Festival de jazz de Montréal,
un événement d’envergure mondiale. Les propos de Kellylee Evans sont sans équivoque : « Les festivals
donnent l’occasion aux artistes locaux de jouer en première partie d’artistes pour lesquels des foules
entières se déplacent. C’est l’idéal, pour eux .75»
Les festivals comme le Bluesfest permettent aussi à des artistes de se faire connaître en dehors de ce
segment de marché. Le Bluesfest a en effet permis à des artistes comme Monkeyjunk de jouer aux
États-Unis, a créé des programmes éducatifs et des programmes pour les jeunes, dont l’initiative
« Rejoins la bande », et, plus récemment, a organisé des séances d’information sur l’industrie pour les
musiciens locaux.
Du Bluesfest, qui dispose d’un budget annuel de 15 millions de dollars et emploie 15 personnes à
temps plein, à l’Arboretum Festival, qui a réussi à organiser un événement d’une semaine avec une
équipe uniquement constituée de bénévoles, les festivals d’Ottawa sont une occasion unique pour les
artistes locaux de jouer devant un large public et de tisser des liens avec des artistes bien établis en
provenance d’Ottawa comme de l’extérieur. Si ce sont les festivals de grande envergure qui ont le plus
de retombées directes, les petits festivals comme Ottawa Explosion Weekend, House of PainT, Arboretum
Festival et Westfest jouent un rôle inestimable en aidant la ville d’Ottawa à se forger une réputation de
ville musicale à l’échelle internationale.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
47
ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES
Les associations professionnelles et les syndicats de musiciens jouent un rôle très important. Ils
représentent les musiciens, défendent leurs intérêts collectifs, offrent des ressources qui favorisent le
développement professionnel des musiciens et des entreprises du secteur, financent la scène musicale
locale et rassemblent les intervenants du milieu.
La SOCAN, bien que ses locaux ne soient pas situés à Ottawa, est l’association professionnelle qui
compte le plus de membres dans la région. En effet, dans la région de la capitale nationale, ses membres
sont au nombre de 2 50376. De tous les musiciens qui ont répondu au questionnaire en ligne, 262 sont
membres de la SOCAN.
L’organisation la plus populaire auprès des musiciens de la région après la SOCAN est la Musicians’
Association of Ottawa-Gatineau, section locale 180, un syndicat membre de la Fédération canadienne
des musiciens (FCM), autrefois appelée American Federation of Musicians. Près de 70 membres de la
FCM ont répondu au questionnaire. D’après la section locale 180, l’organisation regroupe entre 750 et
850 membres en règle dans la région, dont environ 250 font partie d’orchestres locaux (l’Orchestre du
Centre national des Arts, l’Orchestre symphonique d’Ottawa, l’Orchestre symphonique de Gatineau ou
le Sudbury Symphony Orchestra). Les représentants du syndicat soulignent que le nombre de membres
a diminué de 50 % depuis 30 ans, soit depuis que la loi autorise les bars et les hôtels à embaucher
des musiciens non membres du syndicat. Aujourd’hui, l’une des principales raisons pour lesquelles de
nombreux musiciens deviennent membres du syndicat est pour obtenir le visa P2, nécessaire pour jouer
aux États-Unis. D’après les représentants du syndicat, environ 20 % des membres de la section locale
180 sont actuellement titulaires de ce visa. Les représentants soulignent également que l’un des plus
importants services offerts par le syndicat, et probablement le plus méconnu des musiciens du monde
de la pop et du rock, est la caisse de retraite. Ce régime de retraite incarne la volonté de la section locale
180 de favoriser la construction de carrières musicales à long terme, un volet peu connu de plusieurs musiciens
émergents d’aujourd’hui, en particulier ceux qui travaillent dans le milieu de la musique populaire. La
section locale permet également aux musiciens d’en savoir plus sur leurs droits et sur les contrats. Ses
représentants soulignent que l’une des plus importantes compétences à acquérir, pour un musicien, est
« d’apprendre à gérer la paperasse77».
L’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM) est aussi un organisme
très important. De tous les répondants au questionnaire français, 53 % ont déclaré en être membre.
L’APCM, dont les bureaux sont situés à Ottawa et qui emploie quatre personnes à temps plein, donne
aux musiciens francophones de l’Ontario et de l’Ouest du Canada l’occasion de se professionnaliser.
Elle leur offre du tutorat musical, distribue leurs disques (les artistes ont souvent besoin d’un distributeur
pour avoir accès à certaines subventions), assure leur publicité et les met en lien avec des programmeurs
de l’ensemble du pays. L’organisme est particulièrement actif au sein des écoles publiques francophones;
il gère des programmes qui permettent d’initier les jeunes artistes prometteurs au monde de la musique
et de créer des liens entre les étudiants et les musiciens professionnels. Il n’existe pas d’organisme
similaire du côté anglophone.
Il n’existe pas non plus d’association représentant l’ensemble des industries musicales de la région,
musiciens et entreprises confondus. De nombreux musiciens locaux et entreprises de la région sont
membres de MusicOntario, l’association musicale provinciale, mais le siège social de l’organisme et la
majorité de ses membres se trouvent à Toronto. Il reste à savoir si MusicOntario saura servir les intérêts
des industries musicales d’Ottawa à distance ou s’il vaudrait mieux créer une association locale bilingue.
48
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
FORMATION MUSICALE
Les programmes de formation musicale locaux sont l’un des plus grands catalyseurs des industries
musicales d’Ottawa.
Des diplômés de l’Audio Recording Academy (TARA), le programme de formation pour les ingénieurs
du son offert par Raven Street studios, ont démarré d’importantes entreprises, dont les Capital Rehearsal
Studios et le magasin SpaceMan. La récipiendaire d’un prix Juno Kellylee Evans a commencé sa carrière
dans les boîtes de jazz d’Ottawa, où elle accompagnait des étudiants au baccalauréat en musique de
l’Université Carleton. Kalle Mattson, auteur-compositeur-interprète bien connu qui tourne aujourd’hui
dans le monde entier, a quitté sa ville natale de Sault Ste. Marie pour étudier la musique à l’Université
d’Ottawa. De nombreux musiciens locaux, comme l’auteure-compositeure-interprète et harmoniciste
Catriona Sturton, ont gagné la confiance nécessaire pour monter sur scène en apprenant du légendaire
musicien Larry « The Bird » Mootham à l’Ottawa Folklore Centre. Avec ses 75 places, le programme de
formation du Collège Algonquin, qui combine une formation d’ingénieur du son, de production musicale
et d’initiation à l’industrie de la musique (et fournit des stagiaires à des entreprises locales, dont Kelp
Music), ne répond pas à la demande. Le Collège offre également un programme de certificat d’un an
dans le même domaine, dans lequel il peut accueillir 80 étudiants. Les finissants de ce programme sont
souvent ensuite admis au programme de deux ans.
Il existe des dizaines d’écoles de musique privées : plusieurs sont rattachées à des détaillants d’instruments
de musique, certaines donnent seulement des cours et d’autres offrent aussi du tutorat et la possibilité
d’enregistrer dans un studio de calibre professionnel. Toutes ces activités créent de l’emploi chez les
musiciens professionnels.
L’une des difficultés pour les programmes de formation en lien avec l’industrie de la musique est le
manque d’entreprises bien établies dans le domaine, ce qui signifie que les possibilités de stages pour
les étudiants et d’emploi pour les diplômés sont rares à Ottawa. En prenant davantage d’expansion,
les maisons de disques, promoteurs et autres entreprises de services aux artistes pourront offrir une
expérience de formation plus complète aux étudiants et faire en sorte qu’un plus grand nombre de
diplômés demeurent à Ottawa.
The Audio Recording Academy (crédit photo : TARA)
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
49
Dave’s Drum Shop
MAGASINS DE DISQUES
Les magasins de musique jouent un rôle essentiel dans l’écosystème local. On peut y acheter des
disques d’artistes locaux, y rencontrer d’autres amateurs de musique et se tenir au courant de ce qui
se passe en ville. Les recherches effectuées sur les disquaires indépendants d’Ottawa comme Birdman
Sound, Vertigo Records ou Compact Music indiquent que ceux-ci accordent une plus grande place aux
artistes locaux que les grandes chaînes78. C’est un bon signe, qui indique que ces commerces ne se
contentent pas de survivre, mais qu’ils connaissent une certaine croissance.
Les ventes d’albums physiques ont diminué, mais nous assistons actuellement à un intéressant regain
de la popularité des disques vinyle, dont les ventes ont augmenté de 53 % au Canada entre 2013 et
201479. Elles ont fait un bond similaire aux États-Unis, où elles ont augmenté de 43 %80. L’engouement
pour les vinyles a coïncidé avec l’ouverture de nouveaux magasins de disques dans la région, dont la
version agrandie du magasin The Record Centre, sur la rue Wellington, et le magasin Vinyl Destination
à Merrickville, qui ont tous deux été nommés par la CBC parmi les meilleurs magasins de disques au
Canada81. Ce type de magasins entraîne généralement la création de petites communautés d’amateurs.
Une autre tendance importante est l’utilisation de plateformes de téléchargement ou de lecture en
continu (« streaming ») comme Rdio, Spotify, Songza et SoundCloud, qui permettent d’écouter un
nombre presque infini de chansons de partout dans le monde gratuitement avec de la publicité, ou
alors sans publicité, mais en payant un abonnement mensuel. Des sites comme Bandcamp permettent
aux musiciens de vendre leur musique directement aux consommateurs, sans intermédiaire.
Les vinyles et la musique numérique en ligne, même s’ils ne semblent pas aller de pair, créent des liens
entre les artistes locaux et le public. La lecture en continu permet à la musique de voyager et de se
faire connaître dans toutes sortes d’endroits, sans qu’il soit nécessaire de copier un disque en milliers
d’exemplaires. Les petits magasins relient les artistes avec les communautés en distribuant leurs disques
et en leur permettant d’offrir des prestations en magasin. De nombreux musiciens font aujourd’hui
presser un petit nombre de vinyles et font tout le reste en ligne.
Seulement deux disquaires ont répondu à notre questionnaire en ligne. Il s’agit de deux petits magasins
comptant deux ou trois employés à temps plein et existant depuis plus de 20 ans. Ces magasins disent
rencontrer certaines difficultés, dont celle d’arriver à se faire connaître en dehors de la communauté et
de demeurer concurrentiels en dépit d’Internet et des plateformes de lecture en continu.
50
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à ottawa
VENTE ET RÉPARATION D’INSTRUMENTS DE MUSIQUE
Ottawa compte un grand nombre de magasins de musique établis depuis de nombreuses années qui
offrent également des services de réparation et des cours de musique. Le soutien exceptionnel reçu par
l’Ottawa Folklore Centre en 2014 alors qu’il était dans une situation économique précaire témoigne bien
du rôle crucial que jouent les magasins d’instruments de musique dans l’écosystème musical local82.
Si l’Ottawa Folklore Centre jouit d’un statut privilégié auprès de la scène musicale locale, d’autres
magasins contribuent également à fournir des emplois aux musiciens de la ville. Chez SpaceMan, par
exemple, les huit employés (sept à temps plein et un à temps partiel) sont des musiciens. D’après le
sondage, 100 % des employés des magasins d’instruments de musique sont des musiciens.
Les magasins qui offrent des cours de musique, comme l’Ottawa Folklore Centre et Lauzon Music,
emploient de nombreux musiciens professionnels comme professeurs. Une commentatrice a d’ailleurs
affirmé : « Enseigner le chant à l’Ottawa Folklore Centre m’a aidé à joindre les deux bouts lorsque je
faisais mes débuts comme musicienne professionnelle83. » Pour les musiciens à temps plein qui ont
répondu au sondage, l’enseignement de la musique est au second rang des sources de revenus après
les concerts.
Les magasins de musique sont, par conséquent, des lieux essentiels pour l’éducation musicale proprement
dite et informelle. Comme il s’agit de lieux où de nombreux musiciens travaillent, la plupart ayant une
formation postsecondaire en musique84, ces magasins sont un excellent endroit pour apprendre sur les
instruments eux-mêmes (le matériel, la façon de l’utiliser et la terminologie) ainsi que pour connaître les
débouchés sur la scène locale. Situés partout dans la ville, ces magasins permettent aux musiciens des
quartiers périphériques de tisser des liens avec des professionnels des quartiers centraux.
Les magasins d’instruments de musique sont bien entendu des endroits où l’on peut acheter des instruments
de musique et les faire réparer. Le fait d’avoir accès à des instruments haut de gamme et à des services
de réparation de grande qualité, ainsi que de pouvoir louer de l’équipement pour enregistrer ou partir
en tournée (ce service est offert, par exemple, chez Long & McQuade) est crucial pour les musiciens
professionnels de la région. Les magasins comme SpaceMan et Lauzon Music sont notamment d’importants
points de vente de pédales d’effet pour guitare, un sous-secteur porteur à Ottawa85.
Les quatre magasins d’instruments représentés dans le sondage sont en moyenne ouverts depuis
10 ans et comptent environ 4 employés à temps plein et 1,5 employé à temps partiel. L’ensemble des
répondants de ce secteur estime que le marché d’Ottawa est de plus en plus propice à l’exploitation de
ce type de commerce.
La plus grande difficulté rencontrée par ces entreprises est la concurrence des grandes chaînes et des
magasins à grande surface et le fait d’exploiter un commerce très spécialisé dans un petit marché. L’un
des exploitants de magasin a aussi dit avoir du mal à maintenir des relations avec l’association locale
des commerçants, sa demande d’adhésion ayant été refusée parce que son commerce est situé à un
demi-pâté de maisons des limites de la zone d’amélioration commerciale.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
51
FABRICATION D’INSTRUMENTS DE MUSIQUE
La région d’Ottawa compte plusieurs petits fabricants d’instruments de musique et d’équipement haut
de gamme, dont Fairfield Circuitry, Sage Electronics et Tetra Speakers. La célèbre luthière Linda Manzer,
qui a notamment fabriqué des guitares pour Pat Metheny, Paul Simon et Gordon Lightfoot, a récemment
emménagé à Almonte, où elle possède un atelier avec une luthière de la région, Peggy White86.
Ces artisans créent de précieux emplois dans la région, souvent pour d’autres musiciens, mais leur principale
contribution consiste surtout à bâtir une expertise technique et à permettra à Ottawa de se hisser parmi
les leaders mondiaux du secteur de la confection d’instruments de musique et d’accessoires.
En effet, tout comme les musiciens, les instruments de musique voyagent et font la réputation de leur
ville d’origine. Le site Web de Fairfield Circuitry, un concepteur et fabricant de pédales d’effets populaire
partout dans le monde, porte la mention « Unique & Robust. Made in Hull, Québec » (« Unique et
robuste. Fabriqué à Hull, Québec »). Par ailleurs, quand la légende de la musique Herbie Hancock
utilise les haut-parleurs Tetra Speakers dans ses studios et en fait l’éloge auprès des autres musiciens87,
on peut donc dire que la ville d’Ottawa s’inscrit dans une grande tradition d’excellence musicale.
Comme c’est le cas pour toutes les industries fondées sur les connaissances (y compris les entreprises
qui se consacrent au développement artistique), le succès d’entreprises pionnières stimule la croissance
locale, car les premiers innovateurs transmettent leurs connaissances à leurs confrères, qui, à leur
tour, créent leurs propres entreprises. Cet effet a notamment été constaté sur le marché de la pédale
d’effets, une industrie très spécialisée dont le marché est mondial et qui a récemment connu un soudain
épisode de croissance88. Les propriétaires de Fairfield Circuitry ont indiqué que 90 % de leurs pédales
étaient vendues à l’extérieur du Canada89.
Cinq fabricants d’instruments et d’équipement ont répondu au sondage. L’un d’entre eux compte
entre six et dix employés à temps plein. Les autres en comptent trois ou moins. Toutes ces entreprises
emploient entre deux et quatre employés à temps partiel. En moyenne, 75 % de ces employés sont des
musiciens. Certaines entreprises ont entre 3 et 5 ans d’existence, d’autres plus de 20. Une seule d’entre
elles dit appartenir à une association de commerçants, la National Association of Music Merchants.
Parmi les défis rencontrés par ces entreprises, citons notamment le manque d’espace d’ateliers ou
d’espaces commerciaux dans les zones urbaines, la concurrence des fabricants américains et le manque
de détaillants locaux pour leurs produits spécialisés. En général, ces entrepreneurs entretiennent une
certaine fierté à l’égard de leur ville et estiment que l’on devrait soutenir davantage les talents locaux
non seulement chez les musiciens, mais également chez les artisans qui fabriquent des instruments et
de l’équipement.
52
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
APPUI À L’ORGANISATION
D’ÉVÉNEMENTS MUSICAUX
Il existe de nombreuses entreprises dans la
région d’Ottawa qui offrent des services destinés
à l’industrie des concerts et des festivals,
notamment des services de son et d’éclairage,
de sécurité, de coordination des bénévoles et
de publicité. Les études sur les industries de la
musique ne s’intéressent pas toujours à ce type
d’entreprises (c’est le cas de notre sondage). Des
échanges avec des organisateurs de concerts
nous ont cependant permis de constater que ces
entreprises font en réalité partie intégrante de
l’écosystème local. Comme leur croissance est
proportionnelle au succès des principales activités
musicales comme l’organisation de concerts,
ces entreprises constituent des indicateurs utiles
des retombées économiques engendrées par les
industries musicales locales.
Écran vidéo
au Bluesfest
Ce secteur compte notamment deux entreprises d’envergure, soit Wall Sound & Lighting, qui offre des
services de son, d’éclairage et de soutien technique dans le cadre de festivals et de concerts, et Toersa
Security, qui se « spécialise dans la gestion des problèmes liés à l’alcool dans les événements et les festivals90».
Comme nous l’avons déjà souligné, Toersa est née lorsque le Bluesfest a eu besoin de services spécialisés
pour pouvoir étendre la portée de son permis d’alcool. L’entreprise assure également la sécurité dans
plusieurs établissements du centre-ville d’Ottawa.
L’entreprise Kamp-Ops est aussi née grâce au Bluesfest. Kamp-Ops forme le personnel et assure la
coordination des bénévoles et des secouristes pendant les festivals et offre des services de sécurité dans
des petits établissements, dont la House of TARG. La capacité de Kamp-Ops à gérer le déroulement
d’un événement (une compétence acquise par le fondateur de l’entreprise alors qu’il travaillait au
Bluesfest) a aidé ses clients, dont l’Arboretum et House of PainT, à passer à la vitesse supérieure et à
gérer leur croissance. L’entreprise offre désormais également ses services dans le cadre d’événements
non musicaux, comme la Nuit Blanche et le National Craft Beer Festival91.
Postering Ottawa est un autre exemple d’entreprise locale qui a vu le jour grâce aux industries
musicales, mais qui offre ses services dans d’autres secteurs liés à la création. Née en janvier 2014,
l’entreprise offre des services d’impression et de pose d’affiches et aide les artistes, les diffuseurs et
les promoteurs de concerts à faire la promotion d’événements musicaux. L’entreprise offre également
depuis peu des services de graphisme. D’après son propriétaire, 60 % des clients de l’entreprise
œuvrent dans le domaine de la musique92.
Les entreprises comme Kamp-Ops et Postering Ottawa démontrent bien le caractère entrepreneurial
des industries de la musique et que l’activité musicale agit comme une bougie d’allumage dans la
communauté en créant des emplois et de nouveaux champs d’expertise et en favorisant l’établissement
de liens entre les acteurs de l’industrie.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
53
Small Talk, un journal local consacré aux arts
MÉDIAS
L’offre médiatique locale en lien avec la musique se compose d’une vaste gamme de médias professionnels
et semi-professionnels allant des grandes radios privées et des quotidiens aux blogues locaux et aux
« zines » gérés à temps partiel par des amateurs de musique. À l’échelle locale, une grande part de
l’information est transmise grâce à des médias de taille modeste.
Voici les moyens de communication privilégiés par les répondants pour promouvoir leur travail :
¡¡ Radios communautaires et universitaires (40 %)
¡¡ Blogues locaux (39 %)
¡¡ CBC Radio (27 %)
¡¡ Quotidiens (18 %)
¡¡ Radios commerciales (12 %)
¡¡ Télévision locale (10 %)
De nombreux musiciens ont également indiqué que les médias sociaux et le bouche à oreille étaient
leur moyen de communication de prédilection pour promouvoir leur travail.
54
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à ottawa
Chez les musiciens à temps plein qui, normalement, disposent d’un plus grand accès aux médias, la CBC
est un outil de communication beaucoup plus important. Leurs médias de prédilection sont les suivants :
¡¡ Blogues locaux (39 %)
¡¡ CBC Radio (38 %)
¡¡ Radios communautaires et universitaires (34 %)
Chose étonnante, la radio commerciale arrive au dernier rang (11 %). L’un des répondants a d’ailleurs
affirmé ce qui suit : « En théorie, on s’imagine que la radio commerciale joue un rôle très important,
mais dans les faits, ces radios ne font pas jouer ma musique ».
La radio privée Live 88.5 a eu une incidence notable sur la scène ottavienne avec son concours Big
Money Shot, à l’occasion duquel elle a remis d’importants prix en argent à des artistes locaux comme
Hollerado et Amos The Transparent. Cependant, pour la vaste majorité des musiciens à temps plein et
à temps partiel, les radios commerciales ne sont pas considérées comme une vitrine viable. Les radios
commerciales soutiennent les artistes émergents en versant de l’argent à FACTOR et en organisant des
concours comme Big Money Shot. La structure de leur programmation est néanmoins trop rigide pour
laisser une place aux artistes émergents locaux, ce qui les rend moins proches de l’écosystème local
que les radios publiques et universitaires. Il faudrait effectuer des recherches supplémentaires pour
établir si c’est également le cas des stations commerciales francophones.
Le sondage nous a également permis de découvrir que les répondants déplorent l’absence d’un
hebdomadaire artistique, qui permettrait de rejoindre les initiés du monde musical autant que le public
en général. Allan Wigney, rédacteur en chef de l’X Press, disparu en 2012, a déclaré ce qui suit au sujet
du dernier hebdomadaire de la ville :
« L’importance de l’X Press, durant ses premières années, ne saurait être exagérée : de nombreux
groupes et artistes y ont vu apparaître leur nom pour la première fois et la popularité de celui-ci
auprès des résidents de la ville a obligé les grands quotidiens et les radios commerciales à reconnaître
l’ampleur du talent local. Pendant ses 10 années d’existence, l’X Press a permis à la musique locale
d’occuper la place qui lui revenait. »
Les blogues locaux qui sont apparus dans les dernières années, dont Apartment613 et Ottawa Showbox,
permettent dans une certaine mesure de combler ce vide. D’après les musiciens locaux, ces blogues
ont eu une incidence énorme sur leur visibilité. Deux publications imprimées sont également publiées
régulièrement : le trimestriel en papier glacé Herd Magazine et le mensuel à l’allure décousue Small Talk.
Cependant, comme nous avons pu le constater à la lumière de plusieurs sondages et entrevues, ces
publications sont davantage consultées par un lectorat conquis d’avance et ne parviennent pas à rejoindre
le grand public, chose que font bien les quotidiens et les hebdomadaires.
Les radios étudiantes et communautaires CKCU, CHUO, CKDJ et Unique FM sont parmi les plateformes
musicales les plus importantes. Elles jouent de la musique locale, commanditent des événements
musicaux et constituent des incubateurs du talent journalistique local.
Le paysage médiatique local est au demeurant assez complexe et il faudra manifestement faire plus de
recherches pour connaître la nature des liens qui unissent les différents types de médias et l’industrie
ainsi que les moyens utilisés par les médias pour soutenir la scène locale.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
55
7.0 COMPARER LES INDUSTRIES MUSICALES
D’OTTAWA À CELLES D’AUTRES VILLES
Nous avons les meilleurs festivals. Ils se bonifient chaque année…
Toutefois, je pense que si nous avons des lacunes, ce sont les salles.
La variété des salles. ~ KELLYLEE EVANS, CHANTEUSE DE JAZZ GAGNANTE D’UN PRIX JUNO ~
Dans le cadre de ce projet, l’équipe de recherche a effectué l’exercice suivant :
¡¡ Fixer des repères à partir desquels la croissance de l’industrie musicale d’Ottawa sera mesurée.
¡¡ Comparer le développement des secteurs de l’industrie musicale à Ottawa par rapport à des
villes similaires.
Selon les pratiques exemplaires en géographie économique, il faut comparer Ottawa à des villes de
taille similaire. Le nombre d’habitants est le principal élément à prendre en compte dans ce type de
comparaison, parce que beaucoup de facteurs importants pour les secteurs de l’industrie de la musique
dépendent de sa taille et de sa densité : les économies d’échelle, les économies de gamme, la division
du travail et l’agglomération. Nous avons décidé de comparer Ottawa à ses paires canadiennes ayant
une population régionale de 500 000 à 1,5 million d’habitants. Nous tenons compte des banlieues dans
toutes nos données parce qu’elles font partie de la même économie régionale que le centre-ville.
RBC Bluesfest (crédit photo : Marc DesRosiers)
Six cités-régions correspondent à cette définition :
Calgary (population régionale : 1,36 million) : Calgary, au coude-à-coude avec Ottawa au quatrième rang
des plus grandes villes canadiennes, connaît une forte croissance économique. Sa scène culturelle et ses
organisations tentent de faire leur marque à l’échelle nationale. Elle accueille de grands événements,
comme le Calgary Stampede, le Calgary Folk Festival et Sled Island.
Edmonton (population régionale : 1,29 million) : À titre de capitale albertaine, elle a le même statut
de ville gouvernementale qu’Ottawa. Tout comme Ottawa, bien que ses musiciens et lieux de diffusion
offrent des activités intéressantes, elle n’a aucune identité musicale distincte à l’échelle nationale.
Cependant, Edmonton peut toujours compter sur un hebdomadaire papier pour dynamiser sa scène
musicale : Vue Weekly.
Winnipeg (population régionale : 771 000) : Son passé de ville ferroviaire champignon, qui lui a valu le
surnom de « Chicago du Nord », est à l’origine de son centre-ville à forte densité construit autour du
Quartier-de-la-Bourse, où se trouvent aujourd’hui beaucoup de vieux édifices pouvant être remis en
état. Une centaine d’années sont passées depuis cette époque, et les quartiers qui ont pris forme autour
de cette zone ont accueilli de nombreux musiciens ainsi que des lieux de diffusion comme The Folk
Exchange et le Union Sound Hall. Winnipeg, une ville en croissance constante, est devenue le point
névralgique régional de l’ensemble du Manitoba et du nord-ouest de l’Ontario. Elle compte également
la plus forte proportion de résidents autochtones et philippins au Canada.
Hamilton (population régionale : 758 000) : Une ville intéressante et unique pour sa proximité de
Toronto – plaque tournante de l’industrie musicale canadienne – et la prépondérance de ses anciens
immeubles industriels peu couteux, une ressource bien moins importante à Ottawa. Supercrawl est un
festival de musique annuel gratuit qui attire 100 000 personnes dans une bande revitalisée de la rue
James Street North. Ce festival est né des événements mensuels Art Crawl, des fêtes de quartier populaires
consacrées aux arts et à la musique pendant lesquelles des galeries, des studios, des boutiques et des
restaurants demeurent ouverts tard en soirée et attirent de grandes foules.
Ottawa-Gatineau (population régionale : 1,31 million) : La région compte l’une des populations les plus
scolarisées en Amérique du Nord93, une concentration d’entreprises de haute technologie et toutes les
commodités d’une capitale nationale. Elle possède aussi la diversité linguistique que l’on attend d’une
agglomération qui chevauche l’Ontario et le Québec. Cependant, elle n’est pas reconnue au pays pour
sa musique; les gens qui vivent à l’extérieur d’Ottawa ont du mal à décrire la scène musicale d’Ottawa.
Québec (population régionale : 792 000) : Une autre ville gouvernementale. Elle se démarque dans
notre analyse par sa population largement composée de francophones (environ 95 %). Le Festival d’été
de Québec, qui présente d’énormes concerts extérieurs sur son impressionnante scène principale des
Plaines d’Abraham, attire plus de 1,5 million de personnes par année.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
57
COMPARAISON DES INDUSTRIES MUSICALES RÉGIONALES
Les données colligées dans ce rapport illustrent le rendement d’une région dans trois catégories de
l’industrie musicale :
¡¡ Musiciens
¡¡ Entreprises et organisations
¡¡ Lieux de diffusion
Pour arriver au classement général, nous avons utilisé ces trois indicateurs pour calculer le résultat de
chaque région selon notre indice de l’industrie musicale. Dans l’ensemble, l’indice mesure la vigueur de
l’industrie musicale d’une cité-région. Cette vigueur est calculée par l’addition des points correspondant
à l’inverse du rang de l’industrie dans chacune des trois catégories, de façon à obtenir des pondérations
équivalentes. Par exemple, si une cité-région se classe première (sur six villes) pour chacune des trois
catégories, son résultat serait 6 + 6 + 6 = 18 (le maximum possible). Cette méthode permet de traduire
les différentes échelles de chaque catégorie en des résultats qui se comparent directement.
Une description détaillée des ensembles de données utilisées pour calculer les indices figure en annexe
à la fin du rapport.
Musiciens
Cette catégorie combine deux ensembles de données de Statistique Canada. Le premier recense le
nombre musiciens par 100 000 habitants selon le recensement détaillé de 2006. Il calcule le nombre de
résidents de chaque cité-région qui ont déclaré être musiciens, chanteurs ou compositeurs professionnels.
Malheureusement, les derniers résultats (2011) sont inutilisables parce que le recensement détaillé a été
remplacé par une formule optionnelle dont la marge d’erreur est beaucoup plus grande.
Nous compensons cette lacune en intégrant les données sur la structure des industries canadiennes
(2013-2014) de Statistique Canada pondérées de façon équivalente. Ces chiffres indiquent le nombre
de groupes musicaux inscrits au registre des entreprises de chaque région, c’est-à-dire les groupes et
les artistes qui génèrent des revenus et déclarent des revenus tirés de la musique.
Musiciens par
100 000 hab. selon
le recensement
Groupes musicaux et
artistes par 100 000 hab.
inscrits au registre
des entreprises
Classement relatif
aux musiciens
Winnipeg
142
8,8
1
Calgary
145
6,6
2 (égalité)
Edmonton
127
9,6
2 (égalité)
Hamilton
127
8,6
4
Ottawa-Gatineau
131
6,2
5
Québec
98
7,7
6
Région
Au chapitre des musiciens, Winnipeg et les grandes villes de l’Alberta obtiennent les meilleurs résultats.
Ottawa fait moins bonne figure en raison de sa dernière place pour le nombre de groupes musicaux
inscrits au registre des entreprises.
58
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Entreprises et organisations
Au-delà des musiciens, cet indicateur concerne les studios d’enregistrement, les entreprises de distribution
et les maisons de disques nécessaires au fonctionnement de l’industrie. Ces chiffres proviennent encore des
données sur la structure des industries canadiennes (2013-2014) pondérées en fonction de la population
pour en permettre la comparaison. Nous avons ajouté à notre indicateur d’autres entreprises liées à la
musique tirées du même recensement (magasins d’instruments de musique, disquaires et fabricants de
disques), pour lesquelles la moitié des points ont été attribués parce qu’elles ne participent pas directement
aux principales activités de valorisation des artistes : écriture, enregistrement, diffusion et prestation.
Entreprises et organisations
de l’industrie du disque
par 100 000 hab.
(pondération équivalente)
Autres entreprises liées à la
musique par 100 000 hab.
(moitié de la pondération
équivalente)
Classement relatif
aux entreprises et
aux organisations
Québec
5,1
3,7
1
Calgary
3,9
4,2
2
Winnipeg
4,1
3,5
3
Hamilton
4,0
3,4
4
Edmonton
2,8
3,5
5
Ottawa-Gatineau
2,0
3,9
6
Région
Une fois de plus, Ottawa obtient un mauvais résultat. C’est la ville canadienne de taille moyenne où l’on
retrouve le moins d’activités fondamentales du secteur de la musique : studios, maisons de disques et
éditeurs. Calgary et Winnipeg se classent quant à elles presque au sommet du classement.
Concerts
Pour évaluer le nombre de concerts présentés dans une région, nous avons examiné de nombreux
ensembles de données. Le plus complet était la base de données sur les lieux de diffusion de PollStar,
une publication consacrée à l’industrie du spectacle. Nos recherches ciblaient tous les lieux de diffusion
situés dans un rayon de 16 km de la ville centre de chaque région, et les résultats sont très complets :
l’ensemble de données d’Ottawa comprend tous les lieux, du Centre Canadian Tire aux petits diffuseurs
communautaires comme Gabba Hey, qui présentent une partie de ses spectacles dans le Complexe du
centre-ville. La capacité n’était indiquée que pour un dixième des lieux de diffusion, c’est pourquoi nous
avons pondéré tous les lieux de façon équivalente, sans égard à la taille. Notre raisonnement repose sur
le principe selon lequel les activités musicales augmentent avec le nombre de lieux de diffusion, et que
même les petites salles audacieuses peuvent avoir autant d’importance pour une scène musicale qu’un
gigantesque aréna.
Région
Lieux de diffusion par 100 000 habitants
Classement relatif aux concerts
Winnipeg
24,4
1
Calgary
22,6
2
Edmonton
21,2
3
Ottawa-Gatineau
19,54
4
Hamilton
19,52
5
Québec
18,2
6
Winnipeg et Calgary sont encore aux premières places, tandis qu’Ottawa arrive au milieu du classement.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
59
Indice de l’industrie musicale
Pour calculer l’indice global de rendement des industries musicales régionales, nous avons additionné
les points correspondant au rang obtenu dans chaque catégorie. Les résultats sont les suivants :
Musiciens
Entreprises et
organisations
Concerts
Total des
résultats liés au
classement
Indice de
rendement de
l’industrie
Winnipeg
6
4
6
= 16
1
Calgary
4
5
5
= 14
2
Edmonton
4
2
4
= 10
3
Hamilton
3
3
2
=8
4 (égalité)
Québec
1
6
1
=8
4 (égalité)
Ottawa-Gatineau
2
1
3
=6
6
RR/RMR
Winnipeg et Calgary se classent au sommet de l’indice, loin devant les autres régions. Ottawa-Gatineau
est bonne dernière.
60
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
FINANCEMENT OBTENU
La Foundation to Assist Canadian Talent on Recordings (FACTOR) nous a généreusement fourni des
données dépersonnalisées sur le financement pour les villes anglophones participant à notre analyse
comparative (exercice 2013-2014). Comme le financement accordé aux artistes francophones est géré
par un autre organisme (MusicAction), la ville de Québec n’est pas prise en compte dans ce cas*.
Les données de FACTOR confirment ce que nous avions constaté : Winnipeg réussit mieux que les autres
villes de sa taille à faire connaître ses artistes. Ottawa, une fois de plus, se classe moins haut que les
autres, à égalité au dernier rang.
Demandes
Somme
offerte
Population en 2011
(recensement de
Statistique Canada)
Nbre de
demandes par
100 000 résidents
Somme
par
résident
Winnipeg
106
402 926 $
746 100
14,2
0,54 $
Edmonton
88
329 332 $
1 206 000
7,3
0,27 $
Calgary
108
238 381 $
1 264 500
8,5
0,19 $
Ottawa
(Ontario
seulement)
54
148 359 $
921 823
5,9
0,16 $
Hamilton
51
120 649 $
742 500
6,9
0,16 $
Ville
Une constatation, peut-être la plus importante, s’est dégagée de ces données : les artistes d’Ottawa
présentent moins de demandes par rapport au nombre d’habitants que ceux des autres villes, comme
Winnipeg. Cela correspond aux autres données anonymes que nous avons reçues de FACTOR, montrant
qu’Ottawa compte globalement moins de musiciens et d’entreprise du secteur de la musique dans le
système de l’organisme.
Comme notre étude montre que les activités musicales sont effectivement nombreuses à Ottawa, il faut
se demander pourquoi une telle activité locale n’arrive pas à mieux tirer parti de l’aide des organismes de
financement provinciaux et nationaux. C’est peut-être parce que les artistes d’Ottawa sont simplement
moins informés au sujet des fonds disponibles ou de la façon dont ils peuvent devenir admissibles; des
connaissances qui pourraient être mieux diffusées en présence d’une association de l’industrie musicale
locale.
* Il est à noter que cette comparaison ne tient pas compte du financement accordé aux artistes francophones qui ont
présenté une demande à MusicAction plutôt qu’à FACTOR.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
61
Analyse
Nos recherches sur le terrain nous montrent que la région d’Ottawa offre une musique passionnante de
grande qualité. Cependant, les résultats de l’analyse comparative indiquent que la région n’atteint pas
son plein potentiel au chapitre des activités musicales et des entreprises du secteur de la musique.
Ce qui ressort au sujet des villes de Winnipeg et de Calgary, qui obtiennent de bons résultats dans
les trois catégories, c’est qu’elles jouent le rôle de plaque tournante pour de grandes régions. Peu de
grandes villes se trouvent à proximité de Winnipeg, celle-ci attire donc les personnes intéressées par la
musique qui se trouvent dans une assez grande partie du pays, qu’il s’agisse de musiciens, d’entrepreneurs
ou d’amateurs. Calgary n’est qu’à quelques heures d’Edmonton, mais elle s’est affirmée comme un centre
économique et médiatique pour l’essentiel du territoire qui se trouve entre Vancouver et Winnipeg.
Cette situation semble l’avoir aidée à tirer son épingle du jeu dans le secteur de la musique.
Les villes où le volume d’activité musicale est le plus faible – Ottawa-Gatineau, Hamilton et Québec
– ont un point commun : elles sont toutes assez près d’un centre médiatique dont la population est
beaucoup plus grande. Ottawa se trouve entre Toronto et Montréal. Les grands centres ont aussi
tendance à attirer les associations provinciales et nationales des professionnels de la musique qui
travaillent en étroite relation avec le milieu de la musique.
Nous pouvons tirer deux grandes conclusions de cette base de données. En premier lieu, notre analyse
des ensembles de données publiques à l’échelle du Canada nous a permis d’arriver invariablement à
la même conclusion : le volume d’activités musicales est plus faible à Ottawa que dans les autres villes
comparables, particulièrement en ce qui concerne les activités fondamentales de l’industrie musicale,
comme l’enregistrement, la distribution et l’édition. La scène musicale d’Ottawa n’en est pas moins
passionnante ou intéressante; seulement, le niveau d’activité économique mesurable de la ville est
beaucoup plus faible.
En second lieu, il semble exister une corrélation négative entre la quantité d’activités dans les régions
de taille moyenne et la proximité des plus grandes villes canadiennes. C’est une dynamique qui peut
nous aider à comprendre la place actuelle d’Ottawa dans le système des villes de musiques canadiennes.
Pour Ottawa et d’autres villes de deuxième rang, nos résultats soulignent l’importance de travailler au
renforcement des liens avec ces plaques tournantes. C’est en améliorant ce réseau que nous pouvons
ouvrir des portes aux musiciens à temps partiel qui souhaitent consacrer tout leur temps à leur carrière
musicale et aux musiciens à temps plein qui veulent réaliser leur plein potentiel. Sans mesure concertée
visant à améliorer les connaissances, l’expertise et les investissements à Ottawa, les musiciens et les
entreprises de notre région continueront à livrer un combat difficile pour transformer les activités
indépendantes en une croissance plus ambitieuse.
62
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Conclusion : l’importance des grappes d’entreprises de l’industrie musicale
L’un des meilleurs moyens d’évaluer le développement économique régional est d’examiner les « grappes
d’entreprises » : le nombre d’entreprises similaires dans une région. Ces regroupements attirent des
ressources, des investissements et des personnes talentueuses dans une région. La Silicon Valley et Wall
Street, par exemple, illustrent très bien tous les avantages qui découlent de la rencontre de personnes
compétentes. Les regroupements et la proximité inspirent l’échange de connaissances, ce qui mène à
de nouvelles idées, à de nouveaux partenariats et à de nouvelles entreprises.
Le phénomène des grappes d’entreprises (« cluster ») a été décrit pour la première fois en 1890 par
Alfred Marshall :
« Lorsqu’une industrie choisit de s’établir à un endroit, elle y restera probablement longtemps : les gens
d’un même secteur d’emploi tirent de grands avantages à se côtoyer. Les secrets du métier se révèlent,
comme s’ils flottaient dans l’air. » ~ ALFRED MARSHALL94 ~
Les grappes d’entreprises sont particulièrement importantes pour le développement des secteurs de la
création, car un très grand nombre d’activités créatrices se produisent en contexte social95. Le fait que
les acteurs de l’industrie ont la chance de se rencontrer aisément améliore la productivité du regroupement.
En effet, le fait de réunir un grand nombre de musiciens et d’entrepreneurs du secteur de la musique à
un endroit crée une effervescence (ex. : Los Angeles pour l’industrie cinématographique).
L’importance des connaissances de l’industrie, de leur production et de leur diffusion sur les réseaux
sociaux des grappes de l’industrie musicale, ne peut être sous-estimée. De nombreux musiciens
talentueux et entreprises du secteur de la musique ont du mal à comprendre le fonctionnement de
l’industrie musicale : comment tirer profit de la propriété intellectuelle (chansons), s’adapter aux
changements technologiques, trouver du financement et des ressources, apprendre comment les
différentes industries sont reliées? Bref, tous les « secrets du métier ».
De plus, les interventions faites par le gouvernement du Canada par le passé dans l’industrie ont créé
de nouveaux types de connaissances à acquérir; beaucoup de services de soutien sont offerts, mais il
faut savoir comment y accéder. La domination des entreprises torontoises qui ont reçu du financement
du FOPM en 2013-201496 doit donc être perçue comme le résultat d’une concentration de l’industrie
musicale à Toronto et, en partie, comme le résultat d’une grappe d’entreprises solide où les connaissances
sur l’utilisation de ces ressources circulent « dans l’air ».
Notre indice des industries musicales est une manière d’évaluer la formation des grappes d’entreprises.
Les résultats de notre analyse comparative confirment ce que nous savions au sujet des grappes
d’entreprises et les conclusions générales de notre étude : le manque d’entreprises du secteur de la
musique qui contribuent à faire connaître les artistes, ainsi que l’absence d’une structure mobilisante à
Ottawa – des lieux de diffusion de taille moyenne qui attirent les artistes de l’extérieur, des médias de
masse qui informent le public local, des organismes de défense des intérêts qui rassemblent les acteurs
du secteur de la musique – font en sorte qu’il y a peu d’activité et que les connaissances ne circulent
pas librement.
Notre étude indique qu’il est extrêmement difficile de créer des regroupements à partir de rien dans le
secteur de la musique (voir l’exemple de Sheffield au Royaume-Uni), mais notre portrait de l’industrie
montre qu’Ottawa est déjà sur cette voie : un foisonnement d’activités de création musicale, beaucoup
de personnes talentueuses et un engouement local. Il faut maintenant tisser plus liens à l’échelle locale,
entre les villes et avec d’autres points névralgiques au pays et dans le monde. En effet, des recherches
montrent que l’une des manières les plus efficaces de stimuler les regroupements d’entreprises est de
créer des ponts avec d’autres centres d’expertise de façon à favoriser la production de connaissances
locales97. C’est ce qui nous amène à nos recommandations.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
63
8.0 RECOMMANDATIONS
J’ai le sentiment que nous avons aussi l’occasion de créer un modèle,
mais de le créer à partir de la base. Au lieu d’essayer d’attirer les
congrès de musique à Ottawa, de créer un nouveau festival ou ce
que vous voulez, je pense que nous avons vraiment la possibilité de
rassembler les ressources que nous avons déjà et d’inciter d’autres
artistes à s’établir ici. ~ MARK MONAHAN, DIRECTEUR GÉNÉRAL, RBC BLUESFEST ~
Ottawa est indépendante, elle peut compter sur ses talents et, si les conditions le permettent, elle continuera à
développer ses propres grappes d’entreprises du secteur de la musique. Aujourd’hui, il faut se demander
comment créer et favoriser ces conditions. Comme l’a fait remarquer l’un des fondateurs du festival SXSW
d’Austin, la meilleure manière de stimuler le regroupement des entreprises du secteur de la musique
d’une ville, c’est de commencer par « réunir les gens pour leur donner la chance de se connaître et de
bâtir ensemble98».
Nous proposons quelques recommandations qui, selon nous, sont les premières étapes à franchir pour
réussir à créer les ponts nécessaires à la croissance des industries musicales d’Ottawa.
Recommandation 1 : Une nouvelle organisation qui
rassemble le milieu musical d’Ottawa et agit dans son intérêt
Nous recommandons que des entrepreneurs et des organisations ottaviennes de premier plan forment
une organisation permanente qui aurait pour mission de rassembler le milieu musical pour lui permettre
d’agir de façon concertée. Son mandat serait le suivant :
1. Renforcer les liens dans le milieu musical d’Ottawa, particulièrement entre ses musiciens et ses entreprises.
a. Rassembler tous les acteurs – genres musicaux, quartiers et langues confondus – autour d’une
cause commune.
b. Améliorer l’échange d’information entre les musiciens et les entreprises.
c. Effectuer un suivi des indicateurs au fil de l’évolution du milieu musical d’Ottawa.
d. Dresser un portrait plus complet des répercussions économiques de la musique locale.
2. Créer des ponts entre le milieu musical d’Ottawa et les organisations régionales
(ex. : gouvernement, milieu des affaires).
a. Représenter les intérêts du milieu musical.
b. Favoriser les types d’aide les plus efficaces.
c. Encourager les entreprises locales à investir dans la musique locale.
d. Explorer les possibilités de collaboration.
3. Créer des ponts entre le milieu musical d’Ottawa et l’industrie mondiale de la musique.
a. Faire valoir les intérêts du milieu musical d’Ottawa auprès des institutions nationales.
b. Faciliter les échanges avec les grappes d’entreprises dominantes.
c. Amener des délégations à des foires et à des festivals (ex. : MIDEM, SXSW).
d. Faire connaître la grappe d’entreprises d’Ottawa à l’extérieur.
Nous croyons que cette organisation pourrait prendre diverses formes : elle pourrait devenir la section
de l’Est de MusicOntario ou une organisation régionale indépendante. Peu importe sa structure, elle
doit être gérée par le milieu, ceux qui génèrent des revenus dans le secteur de la musique, et elle doit
maintenir des liens solides avec les administrations municipales et provinciales.
Cette organisation devrait occuper ses propres locaux, accessibles à l’ensemble des musiciens et
des entreprises de tous les quartiers de la ville, afin qu’ils puissent se réunir, collaborer, échanger de
l’information et tenir des ateliers (ex. : Comment ouvrir un lieu de diffusion? Comment obtenir un visa
de tournée?). Elle deviendra un carrefour du milieu musical largement reconnu dans la région d’Ottawa.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
65
Recommandation 2 : Une stratégie relative à la musique pour la Ville d’Ottawa
Les activités musicales sont nombreuses à Ottawa. La musique contribue grandement à faire d’Ottawa
un endroit agréable à visiter et où il fait bon vivre, et elle a le potentiel de jouer un rôle catalyseur pour
les secteurs de la création et des technologies de pointe. Pour ces raisons, nous croyons que la Ville
d’Ottawa devrait élaborer une stratégie officielle en matière de musique, à laquelle seraient intégrées
les idées d’un conseil consultatif composé de musiciens et d’entrepreneurs locaux.
Cette stratégie ferait de la musique une priorité pour le développement économique, et intégrerait les
initiatives existantes (comme #ottmusik) à un plan continu de soutien à la musique dans la capitale. Elle
aiderait aussi les acteurs des industries musicales à multiplier les occasions d’obtenir de l’aide, comme
celle offerte par le FOPM.
Les principes suivants doivent être au cœur de cette stratégie :
1. Reconnaître la valeur que la musique apporte à la ville, et en tenir compte dans les politiques et les
décisions municipales. Créer un mécanisme visant à consulter les industries musicales relativement
aux enjeux importants liés au développement du secteur de la musique.
2. Créer les conditions favorisant une prise de risques créative dans les industries musicales. Faciliter les
démarches nécessaires à la création de nouveaux projets musicaux, à la formation de partenariats et
au démarrage d’entreprises.
3. Tenir compte du fait que l’accès à des espaces flexibles (pour les prestations et d’autres activités
musicales) est un facteur essentiel à la croissance des industries de la musique. Créer et conserver
des espaces pour la musique dans la ville.
4. Faciliter la création de ponts entre les musiciens et le public; entre le milieu musical et d’autres
industries; entre Ottawa et d’autres grappes d’entreprises du secteur de la musique; entre les
activités de différentes envergures.
5. Répartir les investissements stratégiques entre plusieurs petites initiatives plutôt qu’entre quelques
initiatives de plus grande ampleur. Tout comme dans l’industrie du capital de risque, il est difficile de
prévoir quelles initiatives d’aide au secteur de la musique seront les plus fructueuses.
Recommandation 3 : Une personne-ressource pour les industries musicales
Nous croyons qu’il est possible de nommer immédiatement une personne-ressource responsable de
travailler en collaboration avec les industries musicales locales. Cet employé agirait à titre d’expert et
transmettrait l’information entre les industries et la Ville.
66
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
IDÉES DE POLITIQUES RELATIVES À LA MUSIQUE
Voici cinq idées variées qui pourront servir de points de départ aux discussions concernant la portée et le
contenu d’une stratégie municipale relative à la musique. Elles visent à rassembler les acteurs du secteur
de la musique, à améliorer les conditions qui favorisent la prise de risques et l’entrepreneuriat ainsi qu’à
inspirer une participation accrue aux activités musicales d’Ottawa.
1. La musique dans les parcs
Les prestations musicales à des endroits nouveaux et inhabituels plaisent beaucoup au public et créent
une atmosphère de créativité. En ouvrant ses parcs aux artistes locaux à des moments appropriés – comme
les samedis soirs en été –, la Ville ferait de ses espaces publics des vitrines pour les talents locaux émergents
et mettrait en place une nouvelle tradition locale unique. Les artistes pourraient utiliser ces lieux de
prestation informels gratuitement selon la formule du premier arrivé premier servi.
2. L’ouverture aux entreprises (du secteur de la musique)
Il est essentiel de créer un environnement fertile qui permet aux entrepreneurs du secteur de la musique
de prospérer afin de favoriser le renforcement du milieu musical local. L’administration municipale d’Ottawa
devrait élaborer des politiques ainsi que des pratiques d’application avec les entreprises locales pour
résoudre les problèmes liés au zonage, au bruit, etc. qui découragent les activités musicales. La Ville doit
encourager la création d’espaces pour la musique, et l’industrie locale et le milieu musical local sur des
initiatives mutuellement avantageuses.
3. Les fêtes créatives
Les interactions sociales informelles comptent parmi les facteurs de rapprochement les plus puissants
dans les industries de la création. Une série de fêtes récurrentes qui rassemblent les milieux de la musique,
du jeu vidéo, de la conception, du film et d’autres secteurs créatifs pourrait devenir un carrefour pour
l’échange d’information et la formation de partenariats. Ces fêtes permettraient aux compositeurs, aux
musiciens et aux studios d’agir à titre de sources d’information pour les projets de médias locaux. Pour
maintenir l’effet de nouveauté, un nouvel endroit pourrait être choisi chaque mois dans la région, et des
musiciens locaux joueraient les DJ pour animer la soirée.
4. Le transport en commun de nuit
Le lancement de la Ligne de la Confédération du réseau de train léger permettra à Ottawa d’améliorer les
déplacements de nuit dans l’ensemble de la région. Le fait d’améliorer les services et la fréquence tard
en soirée (jusqu’à au moins 2 h) sur les lignes de train et circuits d’autobus principaux – comme l’ont fait
Edmonton, Toronto et London – permettrait à la population de tirer profit des investissements d’Ottawa
dans le transport en commun et de voir plus de concerts, et créerait des conditions plus favorables à une
vie nocturne dynamique.
5. Les jeunes en studio
Le fait d’encourager les jeunes à être actifs dans le domaine de la musique apporte de nombreux avantages
et résultats, notamment former la prochaine génération de musiciens et d’entrepreneurs du secteur de
la musique ainsi que préparer le public de demain pour la musique locale. Les nombreux studios
d’enregistrement d’Ottawa offrent l’occasion de créer un programme d’engagement pour les jeunes où
les aspirants musiciens et producteurs seraient jumelés à des ingénieurs de studio compétents.
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
67
9.0 PERSPECTIVES DE RECHERCHE
Ce projet jette les bases des futures études sur les industries
musicales d’Ottawa. Voici d’autres sujets de recherche qui pourraient
être approfondis.
RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES
Le présent rapport cerne un large éventail d’activités commerciales dans le secteur de la musique qui
contribuent à l’économie d’Ottawa. Cependant, les données de Statistique Canada nous permettent
de connaître le poids économique des industries musicales seulement à l’échelle nationale, et parfois à
l’échelle provinciale. Il faut faire plus de recherches pour estimer le poids des industries musicales d’Ottawa
et en évaluer les répercussions. La prochaine étape logique consisterait à utiliser des coefficients multiplicateurs
largement acceptés pour préparer un rapport sur les répercussions économiques.
POLITIQUES
La description des initiatives stratégiques mises en œuvre par d’autres municipalités dans ce rapport visait
à dresser un profil détaillé plutôt qu’à recommander des politiques précises. Il serait temps d’effectuer une
recherche de suivi évaluant un ensemble plus complet des options stratégiques qui s’offrent aux municipalités,
le recoupement entre ces politiques et les initiatives de la Ville d’Ottawa (comme les priorités en matière
de développement économique et du Plan pour la culture) et la meilleure manière de les réaliser.
INDICATEURS
Aux fins du rapport, trois indicateurs types ont été créés à l’aide des données de Statistique Canada pour
comparer les industries musicales d’Ottawa à celles d’autres villes canadiennes similaires : musiciens,
entreprises et organisations du secteur de la musique et concerts. Ils pourraient constituer la base d’un
ensemble d’indicateurs plus complet qui permettrait d’évaluer la santé des industries musicales locales
au fil du temps. Le fait de peaufiner et de répéter le sondage en ligne utilisé pour préparer ce rapport
(tous les cinq ans par exemple) nous permettrait d’ajouter aux indicateurs des données qualitatives plus
détaillées à l’échelle des quartiers.
CARRIÈRES EN MUSIQUE
Chaque scène musicale est la somme de toutes les carrières d’innombrables musiciens. Ce rapport
révèle un large éventail d’activités semi-professionnelles et professionnelles de création musicale locale,
essentiellement menées par des musiciens à temps partiel. Il faut étudier davantage la question pour
comprendre les cheminements professionnels et trouver des moyens d’encourager les musiciens à temps
partiel à se consacrer entièrement à la création musicale sans quitter Ottawa.
LA MICROGÉOGRAPHIE DE LA MUSIQUE À OTTAWA
Le présent rapport montre que les industries musicales d’Ottawa sont concentrées dans les quartiers du
centre-ville, mais que les musiciens et les entreprises du secteur de la musique se trouvent dans tous les
quartiers, en banlieue, en milieu rural et du côté québécois. Il faudrait effectuer d’autres recherches pour
comprendre comment certains facteurs, comme la valeur des propriétés, le transport public, les lieux
de diffusion importants et les établissements d’enseignement de la musique, contribuent à polariser les
activités musicales dans la ville et comment renforcer les liens entre les acteurs du milieu de la musique,
qui sont dispersés géographiquement.
The Audio Recording Academy
(crédit photo : TARA)
VIABILITÉ DES HEBDOMADAIRES CULTURELS
ET DES SALLES DE TAILLE MOYENNE
Les musiciens et les entreprises d’Ottawa mentionnaient toujours deux points faibles du milieu de la
musique à Ottawa : le manque de salles de taille moyenne et l’absence d’un hebdomadaire culturel.
Il faut répondre à certaines questions : Quelles conditions permettent à ces entreprises d’être viables
dans une ville de la taille d’Ottawa? Quels sont les modèles d’affaires fructueux? Dans quelle mesure
apportent-ils des avantages concurrentiels aux villes?
ASSOCIATIONS DES INDUSTRIES MUSICALES
Les résultats de notre analyse comparative indiquent que les associations provinciales des industries
musicales peuvent jouer un rôle dans la création d’industries locales de la musique dans des villes
comme Winnipeg, Calgary et Edmonton. D’autres villes de musique remarquables, comme Halifax, sont
également le siège d’une association provinciale solide. Quels seraient le mandat et la structure idéaux
pour une association de l’Est ontarien ou de la capitale nationale, et quelles pratiques exemplaires cette
association pourrait-elle apprendre du succès d’organismes de ce type au Canada et dans le monde?
Profil des industries de la musique à ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
69
ANNEXES
ANNEXE A – MÉTHODOLOGIE
Ensembles de données utilisés pour comparer les industries.
Musiciens
Nombre de personnes par 100 000 habitants qui ont déclaré être musiciens ou musiciennes
(recensement de 2006)
Données regroupées pour chaque région métropolitaine de recensement (RMR) :
¡¡ F032 – Chefs d’orchestre, compositeurs/compositrices et arrangeurs/arrangeuses
¡¡ F033 – Musiciens/musiciennes et chanteurs/chanteuses
Source : Statistique Canada. « Profession – Classification type des professions de 1991 (historique)
(707), groupes d’âge (12A) et sexe (3) pour la population active de 15 ans et plus, pour le Canada,
les provinces, les territoires, les régions métropolitaines de recensement et les agglomérations
de recensement, recensements de 1996 à 2006 – Données-échantillon (20 %) », consulté le
10 novembre 2014, http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2006/dp-pd/tbt/Rp-fra.
cfm?LANG=F&APATH=3&DETAIL=0&DIM=0&FL=A&FREE=0&GC=0&GID=0&GK=0&GRP=0&P
ID=92105&PRID=0&PTYPE=88971,97154&S=0&SHOWALL=0&SUB=743&Temporal=2006&THE
ME=74&VID=0&VNAMEE=&VNAMEF=&D1=0&D2=0&D3=0&D4=0&D5=0&D6=0.
Statistique Canada. Structures des industries canadiennes (moyenne des chiffres de juin 2013 à juin
2014 calculée pour réduire le bruit et ajustée aux estimations de la population des RMR en 2013 de
Statistique Canada)
Données regroupées pour chaque RMR :
¡¡ NAICS 71113 – Formations musicales et musiciens
Source : Statistique Canada. Structures des industries canadiennes, 1988-2013, consulté le 25 novembre 2014.
Entreprises et organisations
Statistique Canada, Structures des industries canadiennes (moyenne des chiffres de juin 2013 à juin
2014 calculée pour réduire le bruit et ajustée aux estimations de la population des RMR en 2013 de
Statistique Canada)
Données regroupées pour chaque RMR :
¡¡ Studios d’enregistrement (pondération équivalente)
70
• NAICS 512210 – Production d’enregistrements sonores
• NAICS 512220 – Production et distribution d’enregistrements sonores de manière intégrée
• NAICS 512230 – Éditeurs de musique
• NAICS 512240 – Studios d’enregistrement sonore
• NAICS 512290 – Autres industries de l’enregistrement sonore
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
¡¡ Autres entreprises liées à l’industrie musicale (moitié de la pondération équivalente)
• NAICS 334610 – Fabrication et reproduction de supports magnétiques et optiques
• NAICS 414440 – Grossistes-marchands d’enregistrements sonores
• NAICS 451140 – Magasins d’instruments et de fournitures de musique
Source : Statistique Canada. Structures des industries canadiennes, 1988-2013, consulté le 25 novembre 2014.
Concerts
Lieux de diffusion par 100 000 habitants (estimations de la population des RMR en 2013, Statistique Canada)
Base de données PollstarPro (données regroupées pour chaque ville dans un rayon de 16 km)
Financement
Tableau personnalisé de FACTOR (données de 2013-2014)
Données regroupées selon le code postal de la région de tri d’acheminement en 2006 des RMR de
Statistique Canada (La modification de la région définie selon le code postal a été sans conséquence
pendant la période.)
Entrevues
Jon Bartlett
Eugene Haslam
Albert Porter
Natalie Bernardin
Nadia Kharyati
Tim Potocic
Michel Benac
Rolf Klausener
Amanda Rheaume
John Carroll
Luke Martin
Pierre Richardson
Phillipe Charbonneau
Tito Medina
Tom Stewart
Michael Dubue
Colin Mills
Alanna Stuart
Kellylee Evans
Mark Monahan
Catriona Sturton
Guillaume Fairfield
Gary Morton
Scott Terry
Olivier Fairfield
Shannon Murray
Menno Veersteeg
Harvey Glatt
Louis Myers
Dean Watson
Sondage en ligne
Une série de trois sondages en ligne : un auprès des musiciens locaux, un à l’intention des entreprises
du secteur de la musique et l’autre ciblant particulièrement les lieux de diffusion. Ils ont tous été réalisés
pendant les deux dernières semaines d’octobre 2014.
Il s’agissait de sondages en ligne sur la plateforme Survey Monkey, offerts en français et en anglais.
Ils étaient annoncés dans les médias sociaux, surtout Facebook, par les membres du Consortium des
industries musicales d’Ottawa. Un membre du Consortium en a aussi parlé à la radio de la CBC. On
encourageait les répondants à faire circuler les sondages.
Les sondages visaient à obtenir une idée générale du niveau et des types d’activités des industries
musicales dans la ville, pour connaître les impressions des musiciens et des entreprises par rapport
à l’avenir des industries locales, et pour recueillir des commentaires sur les points forts et les points
faibles des industries ainsi que sur les occasions à saisir.
Le sondage à l’intention des musiciens portait aussi sur les différences quant à l’engagement et à l’expérience,
selon la façon dont ils se définissaient : à temps plein, à temps partiel, amateur/semi-professionnel.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
71
Réponses
Le sondage en anglais à l’intention des musiciens a été celui auquel on a le plus participé, soit plus de
500 réponses au cours des deux journées qui ont suivi la mise en ligne.
Musiciens
¡¡ 78 réponses en anglais
¡¡ 4 réponses en français
Entreprises du secteur de la musique
¡¡ 58 réponses en anglais
¡¡ 9 réponses en français
Lieux de diffusion
¡¡ 23 réponses en anglais
¡¡ 1 réponse en français
72
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
ANNEXE B – UNE BRÈVE HISTOIRE DE LA MUSIQUE OTTAVIENNE
Allan Wigney, ancien éditeur de l’X Press
Est-ce qu’il y a un son ottavien?
Le musicien local Dick Cooper, qui a connu un succès international avec son frère Brian dans les années
1970, croit qu’il en a un.
« Les voix étaient toujours mises en valeur », dit-il des formations des années 1960 et 1970, pionnières
d’une scène musicale locale florissante. « Pas seulement les Staccatos et Five Man [Electrical Band]
ou les Townsmen. Ce n’était pas comme à Toronto, où on retrouvait l’influence du genre rhythm and
blues “arctic” préconisant un seul chanteur à l’avant-scène et aucune autre voix. À Ottawa, on cherchait
toujours des musiciens qui savaient chanter, parce que l’effet des harmonies vocales était important. »
En effet, le son des artistes locaux influents de la jeune scène musicale populaire d’Ottawa était sans
aucun doute harmonieux. C’était peut-être un prolongement de la musique country, pleine d’harmonies,
qui a fait connaître la vallée de l’Outaouais à l’échelle nationale dans les années 1950, grâce à des
leaders de groupes de la région comme Mac Beattie, Joe Brown et Ron McMunn. Au début des années
1960, de nombreux artistes country de la vallée de l’Outaouais enregistrent des disques et partent en
tournée au Canada et aux États-Unis.
Pendant ce temps, la musique rock changeait la scène locale et incitait un Paul Anka encore adolescent
à tenter sa chance du côté des États-Unis. Ici, au pays, des groupes s’inspiraient des sensations anglaises
Cliff Richard et les Shadows. Les harmonies dominent toujours, mais sont rythmées par des guitares
électriques; c’est la période où des groupes comme les Esquires et les Staccatos se produisent dans les
centres communautaires et les écoles secondaires pour un public toujours plus nombreux.
En 1964, la musique rock a changé à Ottawa, comme ailleurs dans le monde, dans le sillage du succès
des Beatles. Les Esquires et les Staccatos pavent la voie pour le reste de la décennie, signent des contrats
avec Capitol, la maison de disques des Beatles, et font paraître des simples et des albums encensés par le
public qui trônent au sommet du palmarès de la très importante station CFRA Radio. Les grands succès
viendront aussi pour des contemporains comme The Five D et les Townsmen, à l’époque où les groupes
locaux jouent de plus en plus dans la cour des poids lourds internationaux.
L’activité d’une scène ne se traduisait toutefois pas vraiment en disques. À part la toute nouvelle
maison de disques Sir John A Records, il n’existait aucune maison locale pour répondre aux besoins
des nombreux groupes qui se produisaient dans les diverses salles d’Ottawa et de l’Outaouais. Comme
les artistes n’avaient accès à aucun studio professionnel dans la région, ils n’avaient d’autres choix que
d’enregistrer des démos bruts à la boutique d’équipement électronique de Hy Bloom ou de se rendre à
Montréal pour profiter d’une installation « digne de ce nom ».
Les Esquires réalisent l’un des premiers vidéoclips au pays et les Staccatos représentent l’Est du Canada
sur un album hommage à la musique canadienne distribué à l’échelle nationale intitulé A Wild Pair
(The Guess Who représentait l’Ouest canadien). À la fin des années 1960, les Staccatos deviennent
The Five Man Electrical Band, groupe qui connaît la consécration internationale avec la chanson Signs.
En ce qui concerne le son harmonieux d’Ottawa, le groupe 3’s a Crowd, dont le seul disque est produit
aux États-Unis, et le fameux groupe The Children contribuent à le maintenir en vie, même si les membres
Neville Wells, Peter Hodgson, David Wiffen et Bruce Cockburn empruntent d’autres directions à la fin
des années 1970 : Wells et Hodgson reviennent à la musique country, Wiffen et Cockburn donnent un
nouveau souffle à la scène folk canadienne.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
73
Avec les années 1970 arrivent les règlements sur le contenu canadien diffusé à la radio, ce qui a donné
une visibilité nationale sans précédent à des artistes d’Ottawa, comme le chanteur populaire James
Leroy, la chanteuse country Colleen Peterson et le groupe rock Octavian. La tradition sonore ottavienne
se poursuit grâce au groupe Family Brown, qui fait l’objet d’une émission de télé diffusée sous licence
partout dans le monde, et aux Cooper Brothers, qui combinent country, rock et harmonies pour créer
un effet très réussi avec le succès The Dream Never Dies.
L’harmonie vocale se fait oublier à la fin des années 1970 quand le punk rock place la voix unique
à l’avant-plan. Les clubs rock prospèrent en répondant à la demande en groupes punk prometteurs
comme les Red Squares, The Action et les Restless Virgins. Au début années 1980, le rock indépendant
apparaît à Ottawa, et les clubs comme le Downstairs Club font salle comble chaque semaine lors des
concerts mettant en vedette des artistes locaux.
La scène, en même temps que la ville, prend de l’expansion et se diversifie; le country et le rock partagent
maintenant l’espace avec le blues, le reggae et le jazz. Les concerts ont du succès à Ottawa et à Hull.
Les artistes locaux continuent de produire des disques qui figurent au palmarès des radios – qui relève
maintenant des stations FM comme CHEZ (lancée par l’influent homme d’affaires local Harvey Glatt)
et la station communautaire CKCU. Les groupes électropop Eight Seconds (Kiss You) et One to One
(Angel in My Pocket) font une percée nationale avec l’aide de vidéoclips léchés. Des groupes hard rock
comme Fist et Exciter ont du succès outre-mer. Pendant ce temps, Alanis Morissette affinait ses qualités
vocales dans les centres commerciaux et à la télé.
Pour réussir, Alanis emprunte le même chemin que bien des artistes locaux; elle quitte Ottawa pour s’installer
dans une plus grande ville dotée de ressources plus importantes et d’une industrie de la musique
et des médias établie. En réponse à un manque perçu (et parfois réel) de possibilités et d’activités à
Ottawa, même les artistes inconditionnels de leur ville comme The Five Man Electrical Band, les Cooper
Brothers, Lynn Miles et Sue Foley ont déjà évolué aux États-Unis, où il est plus facile d’attirer l’attention
à l’échelle nationale et internationale.
Dans les années 1990, les racines country d’Ottawa laissent place au blues; les guitaristes Tony D, Drew
Nelson et Sue Foley donnent en effet des concerts à guichet fermé en ville et partout au pays. Du côté
de la scène rock, la pop funk de Furnaceface donne le ton, et le groupe de rock celte Jimmy George
devient un incontournable dans les clubs locaux lorsqu’il n’est pas en tournée. Les DJ remplissent les
salles et font jouer leur musique partout au Canada. Or, dans un sous-sol de la rue Rideau, un artiste
solo nommé Lucky Ron continue d’entretenir la flamme de la musique country.
Au début du XXIe siècle, des dizaines d’artistes locaux sont actifs, notamment des groupes garage,
qui attirent les gens dans les petits clubs, des artistes ambitieux de la musique du monde, comme le
Souljazz Orchestra et Mighty Popo, dont la musique a été entendue partout dans le monde. Les scènes
jazz, reggae, punk et pop ne sont pas en reste. Inévitablement, peut-être, plusieurs rockeurs ont fait
un retour à la musique country. Tom Stewart (Furnaceface), par exemple, devient le crooneur honky
tonk Slo’ Tom, tandis que des membres d’une poignée de groupes punk locaux unissent leurs forces
pour créer la petite formation Fiftymen. La musique country a aussi influencé le son des artistes locaux
populaires Lynne Hanson et Trevor Alguire. Les auteurs-compositeurs-interprètes renommés Jim Bryson,
Lynn Miles et Kathleen Edwards se sont produits devant des spectateurs admiratifs dans des dizaines de
villes des deux côtés de l’Atlantique.
74
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Il serait naïf de croire que les artistes installés à Ottawa ne souhaitent pas se tourner vers des marchés
où les conditions leur semblent meilleures (en effet, deux membres du groupe montréalais Arcade Fire
ont commencé leur carrière musicale à Ottawa). Toutefois, certains ont eu du succès en choisissant de
vivre dans la capitale et de faire des tournées à l’extérieur, comme les groupes The Acorn et le Souljazz
Orchestra. C’est un défi, mais c’est possible.
Bien que l’X Press, un hebdomadaire qui a favorisé une plus grande couverture de la scène musicale
dans les années 1990, ait disparu, certaines stations de radio locales – notamment CBC Ottawa et Live
88.5 – continuent de soutenir les artistes ottaviens, quoique moins farouchement qu’à l’époque où des
albums d’Ottawa dominaient le palmarès dans les années 1960.
Les artistes locaux sont donc toujours actifs, et de nouveaux talents font leur place, dans les cafés, les
résidences. Les enregistrements leur donnent aussi de la visibilité, grâce à Internet et à des maisons
de disques locales comme Kelp Records et Pretty Bad Music. Qu’il s’agisse du néo-soul de The Split,
du blues incisif de MonkeyJunk ou de la pop de cabaret des PepTides, la musique d’Ottawa ravit de
nouveaux spectateurs tous les soirs; et tous les jours.
C’est également vrai pour les auteurs de musique mélodique, comme Weird With Cats et Amos the
Transparent, dont les chansons sont enveloppées d’harmonies entraînantes et, oui, de plus que des
traces de musique country.
Ces artistes aussi, et bien d’autres, continuent de définir le son d’Ottawa.
Un entretien avec Allan Wigney
Allan Wigney était le rédacteur en chef de l’X Press, l’hebdomadaire culturel d’Ottawa, qui a disparu
en 2012. Wigney écrit actuellement une histoire de la musique ottavienne depuis les années 1950.
Quels sont les entrepreneurs et les organisations qui
ont aidé les musiciens de l’époque à démarrer leur carrière?
Harvey Glatt a été l’un des premiers promoteurs à amener des musiciens country et folk en tournée
à Ottawa, et il a pris beaucoup d’artistes ottaviens sous son aile, à titre de mentor et d’imprésario.
Dans les années 1970, il a lancé CHEZ-FM et contribué à changer le marché de la radio de la capitale.
Quelques DJ ont joué un rôle dans la percée de groupes et de chanteurs locaux, au premier titre
desquels John Pozer, qui a aidé les Esquires et les Staccatos à signer des ententes à l’échelle nationale,
et qui a plus tard lancé la première maison de disques importante : Sir John A Records. Je dois aussi
mentionner Hy Bloom qui, malgré un solide mépris pour la musique rock, était, faute de concurrents
sérieux, le seul homme à enregistrer presque tous les artistes d’Ottawa dans les années 1960 et 1970.
Quand l’X Press a-t-il été fondé? Quel était le rôle de l’hebdomadaire
alternatif d’Ottawa dans l’évolution des scènes musicales d’Ottawa?
Le premier hebdomadaire d’information viable a vu le jour en 1993; il a dès le départ donné de la
visibilité aux musiciens, aux écrivains et aux artistes locaux émergents. L’importance de l’X Press, durant
ses premières années, ne saurait être exagérée : de nombreux groupes et artistes y ont vu apparaître
leur nom pour la première fois, et la popularité de celui-ci auprès des résidents de la ville a obligé les
grands quotidiens et les radios commerciales à reconnaître l’ampleur du talent local. Pendant ses
10 années d’existence, l’X Press a permis à la musique locale d’occuper la place qui lui revenait.
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
75
Dans une perspective historique, est-ce que vous avez cerné les ingrédients
du succès que les musiciens d’Ottawa ont eu de 1950 à aujourd’hui?
Je ne crois pas qu’il y ait un mode d’emploi précis, mais la reconnaissance internationale d’artistes
ottaviens a en fait toujours été suivie d’un déplacement vers un marché plus important. Toronto,
New York, Los Angeles et d’autres pôles médiatiques ont attiré des artistes d’Ottawa comme Alanis
Morissette dans les années 1990, tout comme Paul Anka, Pat Travers et les Cooper Brothers au cours
des décennies précédentes. Des musiciens locaux quittent toujours Ottawa à la recherche de marchés
plus favorables, mais la situation s’est améliorée ces dernières années, comme en témoignent des
groupes comme le Souljazz Orchestra et The Acorn, qui font des tournées internationales sans cesser
de considérer Ottawa comme leur ville de résidence. Avec l’évolution de l’industrie, certains ont conclu
qu’un marché pouvait suivre un artiste en déplacement, tout comme un artiste pouvait s’installer dans le
marché de son choix.
Observez-vous des changements dans les industries musicales locales?
Les artistes peuvent maintenant donner des concerts à guichet fermé, enregistrer leur musique dans un studio
dernier cri, planifier des tournées et faire des apparitions promotionnelles ainsi qu’assurer la distribution
de leurs enregistrements sans même sortir de la ville. C’est un contexte relativement nouveau, et une
bénédiction pour Ottawa. Le fait de voir un artiste local réussir sans avoir à quitter la ville ne peut qu’en
inspirer d’autres à l’imiter, ce qui renforce l’industrie locale.
76
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
ANNEXE C – ALBUMS LOCAUX (2014)
Avec l’aide de la station de radio universitaire CHUO, qui a fourni les albums locaux qui lui ont été
proposés en 2014, ottawashowbox.com a dressé une liste des albums locaux parus l’an dernier. Cette
liste, reproduite ici avec la permission d’ottawashowbox.com, peut être consultée en ligne à l’adresse
suivante :www.ottawashowbox.com/2014-local-album-releases.
ALBUM
MAISON DE
DISQUES
GENRE
Aaron Ray Band
Indépendant
Blues/folk
Despair, Erosion, Loss
Indépendant
Post-métal
Roots**
Publication
à son compte
Hip-hop
This Cold Escape *
Factor
Folk
André et Michèle
Summer Jamz EP
Indépendant
Électronique/
expérimental
André et Michèle
Different Positions
Indépendant
Électronique/
expérimental
Que racontent les nuages?
Indépendant
Folk
Apriorism
Smoke
Indépendant
Électronique
Apriorism
Blood
Indépendant
Électronique
Average Times
Hosehead
Garage
Peek-A-Boo
Indépendant
Rap horrorcore
Better Living
Through Chemistry
Indépendant
Rock
Big Balade*
Big Balade EP*
Indépendant
Funk/pop
BlakDenim
Vanguard(En)
Indépendant
Hip-hop/R&B
Stay Crucial
Indépendant
Hardcore/punk
BLUE ANGEL
Indépendant
Bruitiste/garage
An Affair to Imagine*
Bruised Tongue
Punk
Bosveld*
Catalysts Mixtape*
HAVN
Folk expérimental
Boyhood
bits n’ bobs
Indépendant
Expérimental
L.E.A.N.
MonDan
Hip-hop
Who Cares
Indépendant
Hip-hop
Us Versus Them**
Busy Inc
Hip-hop
Hunkerdownlow
Indépendant
Bluegrass/folk
Dirty God
Indépendant
Punk
Million Fans:
Gin & Fur Mixtape
Triple B Records
Hip-hop
Girl Mouth – {B Sides}
Indépendant
Électronique
Craig and Matt’s
PARTY BAND
Indépendant
Rock instrumental
ARTISTE
Aaron Ray Band
Alaskan
Alex Silas**
Amos The Transparent*
Antoni Gilbert
Average Times
BASTARDS
Better Living
Through Chemistry
Bloodnail
Blue Angel
Bonnie Doon*
Bozko
Bryan B
Buck N’ Nice**
Capital Grass
and the No Men
Carraway
Cashtro Crosby
Cosmo Doris
Craig and Matt’s
Party Band
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
77
Criticull
Back In Brown
Indépendant
Métal
Dead Ends & Closed Doors*
Pavones
Punk
Interlude
Autoproduit
Hip-hop
Destroy Clocks EP
Indépendant
Expérimental
Fuite d’encre
MonDan
Hip-hop
DJ Rocc B
Mindstates EP Pt. 1
Indépendant
Hip-hop
DJ Rocc B
Mindstates EP Pt. 2
Indépendant
Hip-hop
721835
Indépendant
Rock
Drew Nelson
The Other Side
Indépendant
Blues rock
Durs Coeurs
Durs Coeurs
Durs Coeurs
Punk
A Collection of Thoughts
Indépendant
Hip-hop
EDDIE/UnicornEDDIE
Indépendant
Hip-hop/rap
EP
Indépendant
Rock
Felt Through the Bone
Indépendant
Folk/roots
Generations
Indépendant
Alternatif/grunge
Poule Mange Poule*/**
Autoproduit
Expérimental
Trashfiction
Indépendant
Punk
Pack Your Bags
Centretown
Records
Punk
High Priests of Low Life*/**
Indépendant
Hip-hop
Bâtir pour établir
Indépendant
Hip-hop
Dirty Rain
Uncle D Records
Hardcore/punk/métal
Await
Indépendant
Hip-hop
La boîte noire
Indépendant
Rock
Fresh Hell*/**
We Never Sleep*/**
Indépendant
Punk
Fuck The Facts
Abandoned
Indépendant
Métal
Grand Designs*/**
Indépendant
Hip-hop
G-Netik
Ouvert d’esprit
DFP/Moondan
Hip-hop
Garceau
Le temps des éphémères
Indépendant
Folk/rock
Won’t Change
Indépendant
Rock
Forever
Maple Music
Folk
Honeymooning
Bruised Tongue
Garage
Study for Violence and Tape *
Black Bough
Records 2014
Expérimental/punk
Timelines
Art Stew
Jazz moderne
Hip Hop Harea
Indépendant
Pop/soul
Phantom
Indépendant
Folk expérimental
Dead Weights*
D-Track
Destroy Clocks
Disstrick 11
Double Experience
Dynamic
Eddie Quotez
Elementals
Elizabeth Riley Band
Emma’s Ringer
Fet. Nat*/**
Feral Trash
Finderkeepers
Flight Distance*/**
FLO
Flying Fortress
Fly On The Waltz
Focus
G.Grand*/**
Ginger Fox Band
Gold+Marrow
Grime Kings
H. de Heutz *
Hamid Drake and
Jesse Stewart
Harea Band
Herons Wake
78
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Heavy Bedroom
I Saw An End
Indépendant
Expérimental
EP
Indépendant
Blues/rock
NORTH
Indépendant
Post Rock
Cube
Indépendant
Rock ambient
Of What is Left
Indépendant
Folk
Le condamné
Indépendant
Poésie
Jeepz
Give The Drummer Some
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
The Dilla Tape
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Winter Turns to Spring
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Loonie And A Dream
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
No Greater Love
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Sail Out
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Moons. Comets.
Flickering Stars.
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Reality is Overrated
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
The Nas Remixes
Indépendant
Hip-hop
Jeepz*
Open Sunday*
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Nomadic Muses:
When Summer Turns to Fall
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Looped & Unplugged
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Duende
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
/ I’L(L)-G o-R h y t h m /
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
#TBT2011
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Colour Outside the Lines
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Occam’s Sword
Indépendant
Hip-hop
Jeepz
Santa’s Got A
Brand New Bag
Indépendant
Hip-hop
Jester
Let Go
Indépendant
Dance
small matters
of life and death
Indépendant
Country
Joanie Michaud
Joanie Michaud (EP)
Indépendant
Pop francophone
Joe Brownrigg
Instigator
Indépendant
Folk
The North Fields
Indépendant
Folk/rock
Jon Hynes*
Watchful Creatures*
Shuffling Feet
Records
Folk
Jon Creeden
Capital City
Indépendant
Punk
Josef Mieto
The Down Low Side B Ep
Indépendant
Folk
Painting Pictures
in the Darkness
Indépendant
Hip-hop
Hunter
I Spell It Nature
Idle Lie
James Leclaire
Jean et Marguerite
Jill Zmud
Jonathan Becker &
The North Fields
Just Poets
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
79
JW Jones
Belmont Boulevard
Blind Pig Records
Blues
Smoke Lake
Indépendant
Folk
Someday, The Moon
Will Be Gold*/**
Parliament
of Trees
Folk
King x Yu$$o
Crookid Bass
Indépendant
Hip-hop
KingsCollege
PeaceToTheYouth
Indépendant
Hip-hop
Kings Quest
Fox Island
Indépendant
Garage/shoegaze
Le Brave du Coin
DFP/Moondan
Hip-hop
The Sorcerer
Indépendant
Métal
Demos
Indépendant
Ambient/rock
Pieces of Your Past
Indépendant
Pop/folk
Out of Luck EP
Indépendant
Pop punk
Left Lane
Stay In Your Lane
Indépendant
Hip-hop
Les chiens sales
Mauvais Garçon
Camp de Base
Country
Lunatic Rappers
Rap Asylum
Indépendant
Rap
Lynne Hanson**
River of Sand**
Indépendant
Folk
Midnight Airship
A River Once Flowed
Indépendant
Rock progressif
Mnemonics
Too Late To Get Loud
Indépendant
Punk
Lemon*
Taken by Surprise
Punk/power pop
Début
Indépendant
Folk
Muelkik
Indépendant
Punk/rock
Woodfall*
Indépendant
Expérimental/
onstrumental
Panache
Indépendant
Hip-hop
Junkfood Forever,
Bedtime Whatever*/**
Bachelor Records
Garage/punk
The Beauty of Dreaming EP
Indépendant
Garage
Kings Amongst Pawns
Makin’ That
Doughski Music
Group
Rap
Blurred
Indépendant
Punk rock indé
Organ Eyes
Visual Meetings
Bruised Tongue
Garage/psychédélique
Organ Eyes
Daze Pace
Indépendant
Garage/psychédélique
Paddy Kelly
The Irish In Me
Indépendant
Traditionnel irlandais
Patterson Hall
The Eaves EP
Indépendant
Ambient/shoegaze
Patrick Shanks
Down To A Dull Roar
Indépendant
Folk/rock
Peas and Carrots
Birdhouse
Indépendant
Folk
Pith and the
Parenchymas*/**
Song of the Neverending
Ugly Lizard*/**
Indépendant
Expérimental
Kaleigh Watts
Kalle Mattson*/**
Kode
Kuldrin
Ladyboy
Laurent Bourque
Lees Avenue
Mother’s Children*
Moonfruits
Muelkik
Musk Ox*
NDMA
New Swears*/**
Nightshades
Niko Doughski
Old Rules
80
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Pocket Writer
Dented Little Scars
Indépendant
Folk indé
Mind Control EP
Deranged
Punk/hardcore
Walking Backwards
on an Escalator
Indépendant
Hip-hop
Soap
Indépendant
Métal
Home Jazz
Bowl of Notes
Jazz
Caustic*
Bruised Tongue
Garage
I Was Hoping
This Could Save Me
Indépendant
Emo/punk
Cyborg’s Lament
Indépendant
Art rock
5000 lp
Indépendant
Deathtangle
Absolution /
indépendant
Punk bruitiste
Not Forever Enough*/**
Indépendant
Électronique/rock
Etched
Indépendant
Rock
SORU
City Lights
Indépendant
R&B/hip-hop
Souljazz Orchestra
Inner Fire
Strut Records
Jazz/monde
Take Me With You**
Indépendant
Hip-hop/rock
New Born
Ear to Ear Records
Dream pop
Steammates EP*
Indépendant
Folk
Dial Tone*
Dirt Nap
Garage/punk
Touch the Sun**
Indépendant
Pop
Incarcerated
Indépendant
Métal
How To Take A Fall
Indépendant
Rock
Split Perspectives
Indépendant
Blues/folk
TBWNIS
(The Band Whose Name
Is A Symbol)**
Pathfinder**
Indépendant
Rock psychédélique
The Cardboard Crowns
GLOBAL CITIZEN
Indépendant
Ska/punk
Eulogies*/**
It’s Alive
Pop punk
The Gallop
Tall Tale Tellers
Indépendant
Rock
The Gowls
The Gowls
Indépendant
Rock
Tales of Wisdom and Might
Indépendant
Rock
The Jimmy
Tri-Tone Band
Wanted
Indépendant
Folk/rock
The Musettes
Wanderlust
Indépendant
Folk/pop
The Noisy Locomotive,
Vol. 1 & 2
Indépendant
Folk
Essence
SoCan
Rock
Pregnancy Scares
Prehistoric
Project Mayhem
Rob Frayne
Roberta Bondar*
Rydell
Saturnfly
Schizophasia
Silkken Laumann*/**
Sills & Smith
Sound of Lions**
Sounds of Sputnik
Steamers*
Steve Adamyk Band*
Stone Age Man**
Sum
Tall Trees
Tariq Anwar
The Creeps*/**
The Haig
The Noisy
Locomotive
The Ohm
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
81
The Peptides
Love Question Mark
Indépendant
Pop
The Powergoats
Ruby Headlights
Indépendant
Blues/rock
The Sir John A
MacDonalds
Don’t Wanna Go
To The Show
Indépendant
Rock
Inner Fire
Strut Records
Monde/soul
Can’t Get Enough**
Label Records
Funk/soul
The Stringers
See You At 7
Indépendant
Rock
The Superlative
Numero Deux
Indépendant
Pop punk
The Tenenbaums
Fish
Indépendant
Folk/punk
Retro Pop EP
Indépendant
Pop/blues
The Visit
Offering
Indépendant
Classique/expérimental
The Yips*
Air Loom*
Bruised Tongue
Rock garage
Tindervox*
Tindervox*
Indépendant
Rock
Forevermore**
Indépendant
Rock/post-punk
Timotheos
Sea Peoples
Indépendant
Folk progressif
Trevor Alguire**
Miles Away**
Indépendant
Folk
Tropical Dripps*
Cool Dude*
Bruised Tongue
Rock garage
Composition originales – piano
APCM
Instrumental
Violence Erlebnis
Indépendant
Électronique
Belle Attente
Indépendant
Folk
Wychdoktor
Totem
Indépendant
Électronique
Yann Meunier
A+
Tunzsoundz/DFP
Hip-hop
Yo Mama Band
Four For the Road
Indépendant
Pop alternative
Yo Mama Band
Kiss You Because I Can
Indépendant
Pop alternative
ZEX
Savage City
Indépendant
Punk
ZEX
The Ragnarok Session
Indépendant
Punk
ZEX
wanderlust
Indépendant
Punk
ZEX
Fight For Yourself
Capitalicide/
Uncle D Records
Punk
The Souljazz Orchestra
The Split**
The Ticket
Those Gulls**
Venessa Lachance
Violence
Winchester Warm
* Album figurant sur la liste des albums locaux préférés d’Ottawa Showbox
** Album qui contenait une chanson figurant sur la liste de lecture 2014 de l’Ottawa Citizen
82
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
ANNEXE D – RÉPERTOIRE DES ENTREPRISES
LOCALES DU SECTEUR DE LA MUSIQUE
Voici la première version d’un répertoire du milieu musical local classé par sous-secteur. La carte Google créée
par Rachel Weldon montre par type où se trouvent les entreprises du secteur de la musique dans la ville.
Nous espérons que ce répertoire sera mis en ligne et tenu à jour par une association des industries musicales.
Légende
Entreprises du secteur de la musique
Studios d’enregistrement
Locaux de répétition
Associations professionnelles
Formation musicale
Lieux de diffusion
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
Magasins de disques
Festivals de musique
Vente et réparation
d’instruments de musique
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
83
ENTREPRISES
DU SECTEUR DE
LA MUSIQUE
L’agence d’artistes
Groupe Grio
7-42, Nilphas-Richer
Gatineau QC J8T 7T1
[email protected]
Hill Artist Management
Wakefield, QC
www.hillartistmanagementandbookings.webs.com
Intello-productions Inc
Ottawa, ON
[email protected]
Kelp Music
207 Bank Street, Suite 404
Ottawa, ON K2P 2N2
www.kelprecords.com
Partick Artists
1960 Scott St, Suite 302
Ottawa, ON K1Z 8L8
www.partickartists.com
Patrick Harrison
295 Besserer, #6
Ottawa, ON
[email protected]
RedLeaf Music
184 Laval St. #7
Ottawa, ON
www.redleafmusic.ca
You Rock Red
Ottawa, ON
www.yourockred.com
84
Promoteurs de concerts
Blackwidow Promotions
657 Rosehill Avenue
Stittsville, ON K2S 1B9
www.blackwidowpromotions.
com
Spectrasonic
PO Box 57043
RPO Glasdtone
Ottawa, ON K1R 1A1
www.spectrasonic.com
Maisons de disques
Black Bough Records
1620 Scott Street, P.O. Box
64221, Holland Cross R.P.O.,
Ottawa, ON K1Y 4V2
www.blackbough.ca
Bruised Tongue
212 Cambridge St.
Ottawa, ON K1R 7A9
www.bruisedtongue.com
E-Tron Records
Hull, QC
www.etronrecords.com
Label Records
Ottawa, ON
www.labelrecords.ca
LaFab Musique
Orléans, ON
www.lafabmusique.ca
Pop Drone
213 Cambridge N
Ottawa, ON K1R 6J3
www.popdrone.ca
Pretty Bad Records
732 Weston Dr
Ottawa, ON K1G 1W2
www.prettybadrecords.com
STUDIOS
D’ENREGISTREMENT
Studios d’enregistrement
Audio Valley
1570 Liverpool Court, Unit 1
Ottawa, ON K1B 4L1
www.audiovalley.ca
Blue Bear Sound
Ottawa, ON
www.bluebearsound.com
Bova Lab Studio
Ottawa, ON
www.philipshawbova.com/
bova-lab-studio
Bova Sound
Ottawa, ON
www.bovasound.com
Kevin Cooke Audio
Orléans, ON
[email protected]
Little Bull Horn Studios
137 Spruce St
Ottawa, ON K1R 6P1
www.littlebullhorn.com
nCode Recording Studio
1010 Polytek St
Ottawa, ON K1J 9H8
[email protected]
Pebble Studios
900 Greenbank Rd.
Lower Level
Nepean, ON K2J 1S8
www.hummingbirdmusic.ca
Raven Street Studios
1540 Raven Ave,
Ottawa, ON K1Z 7Y9
www.ravenstreet.com
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
The Gallery Studios
2 Monk St
Ottawa, ON K1S 3Y6
www.galleryrecording.com
Soundmaster Studios
9 Antares Drive
Ottawa, ON K2E 7V5
www.soundmasterstudios.com
Yogi’s Meatlocker
Ottawa, ON
www.yogismeatlocker.com
Mobile Studios
Click Track Audio
Ottawa, ON
www.clicktrackaudio.ca
Services de
postproduction sonore
Atomic Audio
2740B Queensview Dr.,
Ottawa, ON K2B 2A2
www.atomicaudio.tv
BartMart
66 Muriel Street
Ottawa, ON K1S 4E1
www.bartmart.com
GAPC
1550 Laperriere Avenue,
Suite 102
Ottawa, ON K1Z 7T2
www.gapcentertainment.com
LOCAUX DE
RÉPÉTITION
IATSE Local 471
Ottawa, ON
www.iatse471.com
Capital Rehearsal Studios
250 City Centre #202
Ottawa, ON K1R 6K7
www.capitalrehearsal.wordpress.com
Sound Check Studios
1690 Carling Avenue
Ottawa, ON K2A 1C6
www.soundcheckstudios.ca
Local 180 Musicians
Association of
Ottawa-Gatineau
280 Metcalfe Street,
Suite 301
Ottawa, ON K2P 1R7
www.musiciansassociation180.
org
The Bunker
4603 Bank Street
Gloucester, ON K1T 3W6
www.bunkerrehearsal.com
Multicultural Arts,
Schools, Communities
250 Holland Avenue
Ottawa, ON K1Y 0Y5
www.masconline.ca
ASSOCIATIONS
PROFESSIONNELLES
Ottawa Festivals d’Ottawa
450 Churchill Avenue N
Ottawa, ON K1Z 5E2
www.ottawafestivals.ca
Association des
Professionels de la
Chanson et de la Musique
450 rue Rideau, bureau 401
Ottawa, ON K1N 5Z4
www.apcm.ca
Canada Council
for the Arts
150 Elgin St, P.O. Box 1047
Ottawa, ON K1P 5V8
www.canadacouncil.ca
Canadian Arts Presenting
Association
17 York Street, suite 200
Ottawa, ON K1N 9J6
www.capacoa.ca
Folk Music Ontario
508-B Gladstone Avenue
Ottawa, ON K1R 5P1
www.folkmusicontario.ca
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
Ottawa New
Music Creators
319 Catherine St
Ottawa, ON K1R 5T4
www.onmc.info
Réseau Ontario
450 Rideau Street
Ottawa, ON K1N 5Z4
www.reseauontario.ca/fr/
The Improvising Musicians of
Ottawa/Outaouais
Ottawa, ON
www.improvisedmoo.com
World Folk Music Ottawa
Ottawa, ON
www.worldfolkmusicottawa.
com
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
85
FORMATION
MUSICALE
Formation postsecondaire
en musique
Algonquin College
Music Industry Arts Program
1385 Woodroffe Avenue
Ottawa, ON K2G 1V8
www.algonquincollege.com
Carleton University
Bachelor of Music
1125 Colonel By Dr
Ottawa, ON K1S 5B6
www.carleton.ca/music
University of Ottawa
School of Music
75 Laurier Ave E
Ottawa, ON K1N 6N5
www.arts.uottawa.ca/music
The Audio
Recording Academy
College Accredited Program
1540 Raven Ave,
Ottawa, ON K1Z 7Y9
www.tara.ca
D’écoles de
musique privées.
Alcorn Music Studios
953 Gladstone Avenue
Ottawa, ON K1Y 3E5
www.alcornmusicstudios.com
Fat Dog Productions
15 Capella Court Unit 101
Ottawa, ON K2E 7X1
www.fatdogproductions.ca
Hummingbird Music
(Nepean School of Music,
JamClinic)
900 Greenbank Rd.,
Lower Level
Ottawa, ON K2J 1S8
www.hummingbirdmusic.ca
Ottawa Folklore
Centre Music School
1111 Bank Street
Ottawa, ON K1S 3X4
www.ottawafolklore.com/
learn-to-play
Shine Academy
119 Pamilla Street
Ottawa, ON K1S 3K
www.theshinegroup.com
MAGASINS
DE DISQUES
Birdman Sound
593 Bank St,
Ottawa, ON K1S 3T4
www.birdmansound.blogspot.
ca
Compact Music
(Centretown)
206, Bank Street
Ottawa, ON K2P 1W8
www.compactmusic.ca
Compact Music (Glebe)
785 1/2 Bank Street
Ottawa, ON K1S 3V5
www.compactmusic.ca
Gabba Hey
250 City Centre #202
Ottawa, ON K1R 6K7
https://www.facebook.com/
gabbaheyshop
Legend Records
1315 Wellington St W.
Ottawa, ON K1Y 3A8
[email protected]
The Record Centre
1099 Wellington St W
Ottawa, ON K1Y 2Y4
www.therecordcentre.com
The Turning Point
411 Cooper St
Ottawa, ON K2P 1X4
www.turningpointmusic.ca
Vertigo Records
193 Rideau St.
Ottawa, ON K1N 5X8
www.vertigorecords.ca
86
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
LIEUX DE
DIFFUSION
Algonquin College
Commons Theatre
1385 Woodroffe Ave
Ottawa, ON K2G 1V8
www.algonquinsa.com/theatre.
aspx
Arts Court Theatre
2 Daly Avenue, suite 240
Ottawa, ON K1N 6E2
www.artscourt.ca
Brass Monkey
250 Greenbank Rd
Ottawa, ON K2H 8X4
www.brassmonkeybilliards.
com/home
Centrepointe Theatre
101 Centrepointe Drive
Ottawa, ON K2G 5K7
www.centrepointetheatre.com/
en/index.htm
Bread By Us
1065 Wellington St. West
Ottawa, Ontario
www.breadbyus.com
Chateau LaFayette
42 York St
Ottawa, ON K1N 5S6
www.thelaff.ca
Bronson Centre
211 Bronson Ave
Ottawa, ON K1R 6H4
www.bronsoncentre.ca
City Nightclub
222 Slater Street
Ottawa, ON K1P 5N5
https://www.facebook.com/
CityNigtClub
Atomic Rooster
303 Bank
Ottawa, ON K2P 1X7
www.atomicrooster.ca
Cabaret La Basoche
120 Rue Principale
Gatineau, QC J9H 3M3
Avant-Garde Bar
135 Besserer St
Ottawa, ON K1N 6A7
www.avantgardebar.com
Café ALT
Universiéty Private
Ottawa, ON K1N 9A7
www.sfuo.ca/cafealt
Babylon
317 Bank St
Ottawa, ON K2P 1X7
www.babylonclub.ca
Café Dekcuf
221 Rideau St
Ottawa, ON K1N
www.facebook.com/pages/
Cafe-Dekcuf/63429626989
Barney Danson Theatre
1 Vimy Place
Ottawa, ON K1A 0M8
www.warmuseum.ca
Barrymores
323 Bank St
Ottawa, ON K2P 1X9
www.barrymores.on.ca
Bassline Station
2557 Baseline Rd
Ottawa, ON K2H 7B3
www.basslinerocks.ca
Blacksheep Inn
53 Chemin Riverside Drive
Wakefield, QC J0X 3G0
www.theblacksheepinn.com
Café Nostalgica
603 Cumberland St
Ottawa, ON K1N 7K4
www.cafenostalgica.ca
Canadian Tire Centre
1000 Palladium Dr
Ottawa, ON K2V 1A5
www.canadiantirecentre.com
Carleton Tavern
223 Armstrong Street
Ottawa, Ontario K1Y 2W5
https://www.facebook.com/
CarletonTavern/info
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
Clocktower Pub
575 Bank Street
Ottawa, ON K1S 5L7
www.clocktower.ca
Club SAW
67 Nicholas St
Ottawa ON K1N 7B9
www.galeriesawgallery.com/
sawgallery.html
Crazy Horse
115 Roland Michener Dr
Ottawa, ON K2T 1G7
www.thecrazyhorse.ca
Daily Grind
601 Somerset St W
Ottawa, ON K1R 5K1
www.thedailygrindartcafe.com
Dominion Tavern
33 York St
Ottawa, ON K1N 5S7
www.tavern.ca
Dominion-Chalmers
United Church
355 Cooper Street
Ottawa ON K2P 0G8
www.dc-church.org
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
87
Elmdale Tavern
1084 Wellington St W
Ottawa, ON K1Y 2Y5
www.elmdaletavern.com
Heart & Crown (Clarence)
67 Clarence St
Ottawa, ON K1N 5P5
www.heartandcrown.ca
Fall Down Gallery
288 Bank St
Ottawa, ON K2P
www.falldowngallery.tumblr.
com
Heart & Crown (Clarence)
67 Clarence St
Ottawa, ON K1N 5P5
www.heartandcrown.ca
Fatboys Smokehouse
34 Murray St
Ottawa, ON K1N 9M5
www.fatboys.ca
Gabba Hey
250 City Center Ave
Unit #202
Ottawa, ON K1R 1C7
www.capitalrehearsal.wordpress.com
Gallery 101
51 Young Street Suite B
Ottawa, ON K1S 3H6
www.g101.ca/main
Gigspace
953 Gladstone Avenue
Ottawa, ON K1Y 3E5
Canada
www.gigspaceottawa.com
Grace O’Malleys
1151 Ogilvie Rd
Ottawa, ON K1J 7P6
www.gracies.ca/ottawa
Great Canadian
Theatre Company
1233 Wellington St. W.
Ottawa, ON K1Y 0G7
www.gctc.ca
Greenfield’s Pub
900 Greenbank Road
Ottawa, ON K2J 1S8
www.barrhavenspub.com
88
Heart & Crown (Preston)
353 B Preston St
Ottawa, ON K1S 1V6
www.heartandcrown.ca
Honest Lawyer
141 George St.
Ottawa, ON K1N 5W5
www.honestlawyer.com
House of TARG
1077 Bank St
Ottawa, ON K1S 3W9
www.houseoftarg.com
Irene’s Pub
885 Bank St
Ottawa, ON K1S 3W4
www.irenespub.ca
Island Flava
409 Dalhousie St
Ottawa, ON K1N 9K4
www.islandflava.ca
Kaffe 1870
715 Riverside Drive
Wakefield, QC J0X 3G0
www.kaffe1870.com
La Nouvelle Scene
333 King Edward Avenue
Ottawa, ON K1N 7M5
Le Petit Chicago
50 Promenade Du Portage
Gatineau, QC J8X 2J7
www.petitchicago.ca
Le Temporaire
75 St-Redempteur
Gatineau (Hull), QC
J8X 2H4
www.letroquet.ca
Lunenburg Pub & Bar
14 Waller St
Ottawa, ON K1N 9C4
www.theburg.ca
Mansion Nightclub
400A Dalhousie,
Ottawa, ON K1N 9K4
www.mansionnightclub.ca
Manx Pub
370 Elgin St
Ottawa, ON K2P 1M9
www.manxpub.com
Mavericks
221 Rideau St
Ottawa, ON K1N
www.mavericksbar.com
Maxwells
340 Elgin Street
Ottawa, ON K2P 1M6
www.maxwellsottawa.com
Mercury Lounge
56 Byward Market Square
Ottawa, ON K1N 7A2
www.mercurylounge.com
Mill Street Brew Pub
555 Wellington St.
Ottawa, ON K1R 1C5
http://ottawa.millstreetbrewpub.ca/
Mother Mcgintys
67 Clarence St
Ottawa, ON K1N 5P5
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Mugshots
75 Nicholas Street
Ottawa, ON K1N 7B9
www.hihostels.ca/
Ontario/1448/ontario/
hi-ottawa-jail/mugshots-bar/
National Arts Centre
53 Elgin St
Ottawa, ON K1P 5W1
www.nac-cna.ca
Neat Café
1715 Calabogie Rd
Burnstown K0J 1G0
www.neatfood.com
Options Jazz Lounge
525 Legget Drive
Ottawa, ON K2K 2W2
www.brookstreethotel.com/
play/live-jazz/
Ottawa Art Gallery
2 Daly Avenue
Ottawa, ON K1N 6E2
www.ottawaartgallery.ca
Patty Boland’s
101 Clarence St
Ottawa, ON K1N 5P5
www.pattybolands.com
Rainbow Bistro
76 Murray St
Ottawa, ON K1N
www.therainbow.ca
Tabaret Hall
550 Cumberland
University of Ottawa
Ottawa, ON K1N 6N8
www.uottawa.ca/maps/building/tabaret.html
Raw Sugar
692 Somerset St W
Ottawa, ON K1R 6P4
www.rawsugarcafe.com
The Branch
15 Clothier St. East,
Kemptville ON K0G 1J0
www.thebranchrestaurant.ca
Ritual Nightclub
137 Besserer St
Ottawa, ON K1N 9M7
Salle Jean-Despréz
25, rue Laurier
(secteur de Hull)
Gatineau, QC J8X 4C8
www.ovation.qc.ca/salle-jean-desprez.asp?Lang=EN
Salle Odyssée
855 Boulevard Gappe
Gatineau, QC J8T 8H9
www.maisondelaculture.ca/
Salle-Odyssee/index.html
Shenkman Arts Centre
245 Centrum Boulevard
Ottawa, ON K1E 0A1
www.shenkmanarts.ca
Pressed
750 Gladstone Ave
Ottawa, ON K1R 6X5
www.pressed-ottawa.com
Spirit of Rasputin
Arts Society
2177 Braeside Avenue
Ottawa, ON K1H8M6
www.rasputins.ca
Pub 101
101 York St
Lanark, ON K0G 1K0
www.pub101.com
St Albans
56 Byward Market Square
Ottawa, ON K1N 7A2
www.stalbanschurch.ca
Quinn’s
1070 Bank St
Ottawa, ON K1S 3X3
St Brigids Centre
for the Arts
310 St Patrick St
Ottawa, ON K1N 5K5
www.saintbrigidscentre.com
Zaphods
27 York St
Ottawa, ON K1N 5S7
www.zaphods.ca
FESTIVALS
DE MUSIQUE
Arboretum
60 Waller St
Ottawa, ON K1N
www.arboretumfestival.com
Beau’s Oktoberfest
Vankleek Hill
www.beausoktoberfest.ca
Calabogie Blues
and Ribfest
30 Barrett Chute Rd
Calabogie, ON K0J 1H0
www.calabogieblues.com
Festival de
L’Outaouais Emergent
211 Rue Montcalm
Gatineau, Québec J8Y 3B5
www.festfoe.ca
Festival franco-ontarien
Banque Nationale
Mackenzie Ave
Ottawa, ON K1N 9J6
www.ffo.ca
House of PainT
Ottawa, ON
www.houseofpaint.ca
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
89
IMOOfest
Club Saw (67 Nicholas St)
Ottawa, ON
www.improvisedmoo.com
Merrickville Jazzfest
Merrickville, ON
www.merrickvillesjazzfest.com
Music and Beyond
51 William St
Ottawa, ON K1N 1A3
www.musicandbeyond.ca
O-Town Hoedown
Ottawa, ON
www.otownhoedown.com
Ottawa Explosion
Weekend
2 Daly Ave
Ottawa, ON K1N 6E2
www.ottawaexplosion.
blogspot.ca
Ottawa Bluesfest
1 Vimy Pl
Ottawa, ON K1A 0M8
www.ottawabluesfest.ca
Ottawa Folk Festival
Hog’s Back Rd
Ottawa, ON K1A 0M2
www.ottawafolk.com
Ottawa
Grassroots Festival
330 Kent St
Ottawa, ON K2P 2A6
www.ottawagrassrootsfestival.
com
Ottawa Implosion
Weekend
250 City Centre #202
Ottawa, ON K1R 6K7
www.bruisedtongue.com/
wordpress/ottawa-implosion-weekend
90
Ottawa International
Chamber Music Festival
4 Florence Street, Suite 201
Ottawa ON K2P 0W7
www.chamberfest.com
Ottawa Jazz Festival
294 Albert Street, suite 602
Ottawa, ON K1P 6E6
www.ottawajazzfestival.com
Westfest
39 Vaughan St., Suite 103,
Ottawa, ON K1M 1W9
www.westfest.ca
Unisong Choir Festival
Ottawa, ON
www.unisong.ca
VENTE ET
RÉPARATION
D’INSTRUMENTS
DE MUSIQUE
Dave’s Drum Shop
390 Gladstone Ave
Ottawa, ON K2P 0Z1
www.davesdrumshop.com
Do Re Mi Pianos
1765 Carling Ave
Ottawa, ON K2A 1C9
www.doremipianos.com
Glebe Guitar Repair
191 Holmwood Ave.
Ottawa, ON K1S 2P3
www.glebeguitar.ca
Granata Music
1568 Merivale Road
Ottawa, ON K2G 5Y7
www.granatamusic.ca
Intercontinental Music
610 Donald St
Ottawa, ON K1K 1L4
www.intercontinentalmusic.ca
International Musicland
3161 Strandherd Drive
Nepean, K2J 5N1
www.intlmusicland.com
Lauzon Music
1345 Wellington Street
Ottawa, ON K1Y 3B8
www.lauzonmusic.com
Leading Note
370 Elgin St #2
Ottawa, ON K2P 1N1
www.leadingnote.com
Long and McQuade (Ottawa)
66 Hearst Way
Ottawa, ON
www.long-mcquade.com
Metro Music
695 Bank St.
Ottawa, ON K1S 3T8
www.metromusicottawa.ca
Ottawa Folklore Centre
1111 Bank St
Ottawa, ON K1S 3X4
www.ottawafolklore.com
Spaceman Music
388 Gladstone Av,
Ottawa, ON K2P 0Z1
www.spacemanmusic.com
St. John’s Music
1541 Merivale Road
Ottawa, ON K2G 5W1
www.stjohnsmusic.com
Steve’s Music Store
308 Rideau Street
Ottawa, ON K1N 5Y5
www.stevesmusic.com
Tone on Wheels
Ottawa, Ontario
www.toneonwheels.com
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
FABRICATION
D’INSTRUMENTS
DE MUSIQUE
Empress Effects
Unit 2 - 95 Denzil Doyle Crt
Kanata ON K2M 2G8
www.empresseffects.com
Fairfield Circuitry
23 Rue Lois
Gatineau, QC J8Y 3R3
www.fairfieldcircuitry.com
Fine Strings
2116 Fillmore Crescent
Gloucester, ON
www.finestrings.ca
Glebe Guitar Repair
www.glebeguitar.ca
Guy Harrison Violins
792 Gladstone Avenue
Ottawa, ON K1R 6X9
www.guyharrison.com
John MacDonald/John
MacDonald Guitars
449 Blake Blvd
Ottawa, ON
www.johnmacdonaldguitars.
com
Monde Synthesizer
Ottawa, ON
www.mondesynthesizer.com
Retro-Sonic Pedals
Ottawa, ON
www.retro-sonic.com
Sage Electronics
Ottawa, ON
www.sageelectronics.com
Sankey Guitars
Ottawa, ON
www.sankeyguitars.com
ST Guitarworks
Gloucester, ON
www.stguitarworks.com
Tetra Speakers
875 Duberry Street
Ottawa, ON K2B 7K4
www.tetraspeakers.com
The Sound Post
319 Catherine St
Ottawa, ON K1R 5T4
www.thesoundpost.com
Weston Instruments
13 Cedarock Drive,
Kanata, ON
www.ottawaguitarrepair.com
Manzer Guitars
Almonte, ON
www.manzer.com
APPUI À
L’ORGANISATION
D’ÉVÉNEMENTS
MUSICAUX
Consensus
Cross-Cultural
Communication
& Multimedia
Ottawa, ON
[email protected]
Fleet Pro Sound
Unit #104 6 Bexley Place
Ottawa, ON K2H 8W2
www.fleetsound.com
Kamp Operations
Ottawa, ON
www.kamp-ops.com
Postering Ottawa
Ottawa, ON
www.posteringottawa.ca
Professional
Sound & Lighting
1296 Leeds Ave.
Ottawa, ON K1B 3W3
www.psl.on.ca
Ottawa Special Events
2491 Kaladar Avenue
Ottawa, ON K1V 8B9
www.ottawaspecialevents.com
Toersa Security
20 Cleopatra Drive,
Ottawa, ON K2G 0B3
www.toersa.com
Wall Sound & Lighting
1762 Woodward Drive
Ottawa, ON K2C 0P8
www.wallsound-lighting.com
Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
91
NOTES
Tiré de la page Notre organisation du site Web du Bluesfest (consultée le 18 février 2015).
Sur Internet : http://ottawabluesfest.ca/our-organization/.
1
Pour voir un exemple, consulter Brian Hracs, Building Ontario’s music economies, Martin Prosperity
Institute, février 2009.
2
Peter Simpson, « Big Beat: The Ottawa music playlist for 2014 », The Big Beat, Ottawa Citizen,
29 décembre 2014. Sur Internet : http://ottawacitizen.com/entertainment/local-arts/big-beat-the-ottawa-music-playlist-for-2014.
3
Entretien personnel avec Tim Potocic.
4
Pour voir un exemple, consulter le document Hamilton Music Strategy soumis par la Division du
tourisme et de la culture, Service de la planification et du développement économique de la ville
d’Hamilton. Sur Internet : http://www.hamilton.ca/NR/rdonlyres/128F0E90-7212-4A0B-8C4A8380A8016988/0/Jan1571PED14001.pdf.
5
Pour voir un exemple, consulter Richard Florida, The Rise of the Creative Class: And How It’s Transforming
Work, Leisure, Community, and Everyday Life, Basic Books, 2003; et Elizabeth Currid, The Warhol
Economy: How Fashion, Art, and Music Drive New York City, Princeton (États-Unis), Princeton University
Press, 2008.
6
Tiré du guide Creative Services : Film, television and interactive digital media (Investir Ottawa, 27 mars
2013). La version la plus récente du guide, Ottawa Spotlight : Film, Television & Interactive Digital
Media (Investir Ottawa), est disponible à l’adresse suivante : http://guides.investottawa.ca/guide/
film-television-and-interactive-digital-media.
7
Tiré de la page Fonds ontarien de promotion de la musique du site Web de la Société de développement
de l’industrie des médias de l’Ontario (consultée le 18 février 2015). Sur Internet : http://www.omdc.
on.ca/music/the_ontario_music_fund.htm.
8
Statistique Canada, Série « Perspective géographique », Recensement de 2011. Mise à jour le 17 avril
2014. Sur Internet : http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2011/as-sa/fogs-spg/Facts-csdfra.cfm?LANG=Fra&GK=CSD&GC=3506008.
9
Rapport Projections de croissance pour la ville d’Ottawa, 2006-2031, adopté par le Conseil municipal
d’Ottawa en novembre 2001 (consulté le 18 février 2015). Sur Internet : http://ottawa.ca/fr/hotel-deville/decouvrir-votre-ville/statistiques/projections-de-croissance-pour-la-ville-dottawa.
10 Tiré de la page Profil de la ville du site Web d’Investir Ottawa (consultée le 18 février 2015).
Sur Internet : http://investottawa.ca/fr/choisir-ottawa/profil-de-la-ville/.
11 Tiré de la page Ottawa : là où le talent se rend pour travailler, s’amuser et prospérer du site Web du
Service des délégués commerciaux du Canada (modifiée le 2 février 2015). Sur Internet : http://www.
international.gc.ca/investors-investisseurs/cities-villes/ottawa.aspx?lang=fra.
12 Fiche de pointage de la ville d’Ottawa dans le cadre du projet Global Cities (Martin Prosperity
Institute, 2013). Sur Internet : http://martinprosperity.org/global-cities/Global-Cities_Ottawa.pdf.
13 Kimberly Silk, Insight: Canada’s Divided Cities (blogue du Martin Prosperity Institute,
12 septembre 2014). Sur Internet : http://martinprosperity.org/insight-canadas-divided-cities/.
14 Tiré de la page Les meilleurs 100 festivals et événements en Ontario sont annoncés, du site Web de
Festivals d’Ottawa (consultée le 18 février 2015). Sur Internet : http://www.ottawafestivals.ca/fr/blog/
les-meilleurs-100-festivals-et-evenements-en-ontario-sont-annonces/.
15 92
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Tiré de la page Programme du financement des arts du site Web de la Ville d’Ottawa (consultée le
18 février 2015). Sur Internet : http://ottawa.ca/fr/culturevive/programme-de-financement-des-arts.
16 Kelly Hill, Les investissements municipaux au titre de la culture de cinq grandes villes du Canada :
étude préparée pour les villes de Vancouver, Calgary, Toronto, Ottawa et Montréal, Hill Stratégies,
janvier 2012. Sur Internet : http://www.hillstrategies.com/sites/default/files/Investissements_culturels_5villes.pdf.
17 Rapport Hamilton Music Strategy soumis par la Division du tourisme et de la culture, Service de la
planification et du développement économique de la ville d’Hamilton. Sur Internet : http://www.hamilton.ca/NR/rdonlyres/128F0E90-7212-4A0B-8C4A-8380A8016988/0/Jan1571PED14001.pdf.
18 Tiré de la page Toronto – Music City du site Web de Music Canada (consultée le 18 février 2015).
Sur Internet : http://musiccanada.com/resources/research/toronto-music-city/.
19 Recommandations présentées le 27 août 2014 au comité d’investissement et de prospérité
économique de London par Art Zuidema, directeur municipal, au sujet de la stratégie de promotion
de la musique adoptée par la ville de London. Sur Internet : https://www.london.ca/newsroom/
Documents/MusicTaskForce.pdf.
20 Trois des six éléments figurant dans cette liste proviennent d’une même entreprise (Kelp Music).
21 Société de développement de l’industrie des médias de l’Ontario, Bénéficiaires du Fonds ontarien de
promotion de la musique de 2013-2014. Sur Internet : http://www.omdc.on.ca/Assets/Industry+Initiatives/English/OMF/OMF+2013-14+Successful+Recipients.pdf.
22 Données anonymes fournies par FACTOR.
23 Marsha Lederman, « Calgary’s favourite alternative weekly FFWD prepares its final issue », The Globe
and Mail, 27 février 2015. Sur Internet : http://www.theglobeandmail.com/news/alberta/calgarys-favourite-alternative-weekly-ffwd-prepares-its-final-issue/article23237155/.
24 Terry Flew, « Music, Cities, and Cultural and Creative Industries Policy », dans G. Bloustein, M. Peters
et S. Luckman (dir.), Sonic Synergies: Music, Technology, Community, Identity, Ashgate Publishing,
mars 2008.
25 Barry Shank, Dissonant Identities: The Rock’n’Roll Scene in Austin, Texas, Hanover (États-Unis),
Wesleyan University Press, 15 avril 1994.
26 Tara Vinodrai et Meric S. Gertler, Creativity, Culture and Innovation in the Knowledge-based Economy
: Opportunities and Challenges for Ontario, Imprimeur de la Reine pour l’Ontario, 1er octobre 2006,
préparé pour le ministère de la Recherche et de l’Innovation de l’Ontario.
27 Richard Florida, The Rise of the Creative Class: And How It’s Transforming Work, Leisure, Community,
and Everyday Life, Basic Books, 2003.
28 Terry Nichols Clark, « The City as an Entertainment Machine », Research in Urban Policy, vol. 9,
Londres (Royaume-Uni), Elsevier, 2004.
29 Edward L. Glaeser, Jed Kolko et Albert Saiz, « Consumer city », Journal of Economic Geography, vol. 1,
no 1, Oxford University Press, janvier 2001, p. 27-50.
30 Elizabeth Currid, The Warhol Economy: How Fashion, Art, and Music Drive New York City, Princeton
(États-Unis), Princeton University Press, 2008.
31 Daniel Silver et Diana Miller, « Contextualizing the Artistic Dividend », Journal of Urban Affairs, vol. 35,
no 5, 2013, p. 591-606.
32 Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
93
Hasan Bakhshi, Neil Lee et Juan Mateos-Garcia, « Capital of culture? An econometric analysis of the
relationship between arts and cultural clusters, wages, and the creative economy in English cities »,
Creative Communities: Art Works in Economic Development, Brookings Institution Press, 2013.
33 Conseil des technologies de l’information et des communications, Music – A Catalyst for Technology
Hubs and Innovative Talent, Ottawa, 2013.
34 Adam Brown, Justin O’Connor et Sara Cohen, « Local music policies within a global music industry:
cultural quarters in Manchester and Sheffield », Geoforum, vol. 31, no 4, novembre 2000, p. 437-451.
35 36
Ibid., p. 445.
37
Ibid., p. 442.
Terry Flew, « Music, Cities, and Cultural and Creative Industries Policy », dans G. Bloustein, M. Peters
et S. Luckman (dir.), Sonic Synergies: Music, Technology, Community, Identity, Ashgate Publishing,
mars 2008, p. 11.
38 On peut certainement noter une ressemblance frappante entre ces circonstances et la situation
actuelle à Ottawa.
39 Terry Flew, « Music, Cities, and Cultural and Creative Industries Policy », dans G. Bloustein, M. Peters
et S. Luckman (dir.), Sonic Synergies: Music, Technology, Community, Identity, Ashgate Publishing,
mars 2008, p. 15.
40 Les industries de la musique de Brisbane peuvent également compter sur la présence de QMusic, une
association régionale qui fournit une panoplie de services, notamment pour l’organisation du festival
BIGSOUND qui attire chaque année dans la ville les principaux acteurs des industries australiennes de
la musique.
41 Rapport Hamilton Music Strategy soumis par la Division du tourisme et de la culture, Service de la
planification et du développement économique de la ville d’Hamilton. Sur Internet : http://www.hamilton.ca/NR/rdonlyres/128F0E90-7212-4A0B-8C4A-8380A8016988/0/Jan1571PED14001.pdf.
42 Recommandations présentées le 27 août 2014 au comité d’investissement et de prospérité
économique de London par Art Zuidema, directeur municipal, au sujet de la stratégie de promotion
de la musique adoptée par la ville de London. Sur Internet : https://www.london.ca/newsroom/
Documents/MusicTaskForce.pdf.
43 Toronto City Council approves establishment of new Toronto Industry Advisory Council, blogue de
la campagne « 4479 Toronto’s Music City », 19 décembre 2013. Sur Internet : http://4479toronto.ca/
toronto-city-council-approves-establishment-of-new-toronto-industry-advisory-council/.
44 Ben Rayner, « Toronto, meet your new music man, Mike Tanner », The Star, 21 octobre 2014.
Sur Internet : http://www.thestar.com/entertainment/music/2014/10/21/toronto_meet_your_new_music_man_mike_tanner.html.
45 Greyhill Advisors, SXSW 2014 Economic Benefit to City of Austin Totals $315 Million, 15 septembre
2014. Sur Internet : http://greyhill.com/blog/2014/9/15/sxsw-2014-economic-benefit-to-city-of-austintotals-315-mill.html.
46 uOttawa economic impact study reveals Senators Sports & Entertainment brings in $100 million in
spending to the city each year, 24 février 2014. Sur Internet : http://www.uottawa.ca/media/media-release-2925.html.
47 Titan Music Group, Accelerating Toronto’s Music Industry Growth, préparé pour Music Canada,
mars 2012. Sur Internet : http://musiccanada.com/wp-content/uploads/2014/07/Accelerating-Toronto%E2%80%99s-Music-Industry-Growth-%E2%80%93-Leveraging-Best-Practices-from-Austin-Texas.pdf.
48 94
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Greg Barr, « Austin ranks among nation’s top 5 high-tech markets, study shows », Austin Business
Journal, 26 septembre 2014. Sur Internet : http://www.bizjournals.com/austin/news/2014/09/26/
austin-ranks-among-nations-top-5-high-tech-markets.html.
49 Tiré de la page Population du site Web de la ville d’Ottawa (consultée le 19 février 2015). Sur Internet
: http://ottawa.ca/en/long-range-financial-plans/economy-and-demographics/population.
50 Ontario Council of University Libraries, Student Population Statistics by Institution, données mises à
jour en août 2014. Sur Internet : http://www.ocul.on.ca/node/21.
51 Tiré de la page Au sujet d’Ottawa du site Web de Tourisme Ottawa (consultée le 19 février 2015).
Sur Internet : http://www.ottawa.com/about/main_e.shtml.
52 TXP inc., The Economic Impact of the Creative Sector in Austin – 2012 UPDATE, février 2012.
Sur Internet : http://austintexas.gov/sites/default/files/files/creative_sector_impact2012.pdf.
53 Retombées économiques seulement; ne tient pas compte de la valeur ajoutée.
54 Site Web du Texas Music Office (consulté le 19 février 2015). Sur Internet : http://governor.state.tx.us/music/.
55 Terry Flew, « Music, Cities, and Cultural and Creative Industries Policy », dans G. Bloustein, M. Peters
et S. Luckman (dir.), Sonic Synergies: Music, Technology, Community, Identity, Ashgate Publishing,
mars 2008, p. 15.
56 Richard E. Caves, « Contracts Between Arts and Commerce », Journal of Economic Perspectives, vol. 17,
no 2, 2003, p. 73-83.
57 W. David Walls, « Modeling Movie Success when ‘Nobody Knows Anything’: Conditional Stable-Distribution
Analysis of Film Returns », Journal of Cultural Economics, vol. 29, 2005, p. 177-190.
58 William Goldman, Adventures in the Screen Trade, New York (États-Unis), Warner Books, 1983.
59 Douglass Hyatt, An Overview of the Financial Impact of the Canadian Music Industry, 2008.
Cette étude a été préparée pour la Société de développement de l’industrie des médias de
l’Ontario et comprend les résultats du sondage mené par POLLARA. Le résumé de l’étude est
disponible à l’adresse suivante : http://www.omdc.on.ca/Assets/Research/Research+Reports/
An+Overview+of+the+Financial+Impact+of+the+Canadian+Music+Industry/An+Overview+of+the+Financial+Impact+of+the+Canadian+Music+Industry-Executive+Summary.pdf.
60 City of Melbourne Music Strategy: Supporting and Growing the City’s Music Industry 2014-17,
Melbourne (Australie), octobre 2014. Sur Internet : http://www.melbourne.vic.gov.au/enterprisemelbourne/industries/design/MusicMelbourne/Documents/Music_Strategy_Final_Approved_August.pdf.
61 62
Review of the Canadian Music Industry, rapport du Comité permanent du patrimoine canadien, juin 2014.
63
Ibid.
PricewaterhouseCoopers s.r.l., Economic Impact Analysis of the Sound Recording Industry in Canada,
préparé pour Music Canada, 12 avril 2012.
64 Kelly Hill, « Les artistes et les travailleurs culturels dans les municipalités du Canada : basé sur
l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 », Regards statistiques sur les arts, vol. 12, no 2, Hill
Strategies, 2014.
65 Statistique Canada, Tableau 1 : Rémunération hebdomadaire moyenne (y compris les heures
supplémentaires) pour l’ensemble des salariés – Données désaisonnalisées, novembre 2013.
Sur Internet : http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/140130/t140130a001-eng.htm.
66 Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
95
Pour voir un exemple, consulter Jason Toynbee, Making Popular Music: Musicians, Creativity and
Institutions, Londres (Royaume-Uni), Bloomsbury Publishing, 2000.
67 Données anonymes fournies par la Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de
musique (SOCAN).
68 Pour voir un exemple, consulter Thomas A. Cummins-Russell et Norma M. Rantisi, « Networks and
place in Montreal’s independent music industry », The Canadian Geographer = Le Géographe canadien,
vol. 56, no 1, Association canadienne des géographes, printemps 2012.
69 Entretien personnel.
70 Entretien personnel.
71 Steve Knopper, « Music Festivals Enjoy Record Expansion in 2012 », Rolling Stone, 28 septembre
2012. Sur Internet : http://www.rollingstone.com/music/news/music-festivals-enjoy-record-expansion-in-2012-20120928.
72 Pour les villes de plus de 200 000 habitants. Tiré de la page Les meilleurs 100 festivals et événements
en Ontario sont annoncés, sur le site Web de Festivals d’Ottawa (consultée le 18 février 2015). Sur
Internet : http://www.ottawafestivals.ca/fr/blog/les-meilleurs-100-festivals-et-evenements-en-ontario-sont-annonces/.
73 Entretien personnel avec Mark Monahan.
74 Entretien personnel avec Kellylee Evans.
75 Données anonymes fournies par la SOCAN.
76 Entretien personnel avec Gary Morton et Robin Moir.
77 Andrew Vincent, « Totally Essential or Excluded?: The Cultural Capital of Independent Record Stores »,
Postscript, nouvelle série, no 2 (Memorial University, automne 2005).
78 Josh McConnell, « Another spin around the Block for Vinyl », The Globe and Mail, 9 juillet 2014.
79 Joshua P. Friedlander, News and Notes on 2014 Mid-Year RIAA Shipment and Revenue Statistics,
Recording Industry Association of America. Sur Internet : http://riaa.com/media/1806D32F-B3DD19D3-70A4-4C31C0217836.pdf.
80 Emma Godmere, « Canada’s best new record stores », CBC Music, 29 octobre 2014. Sur Internet :
http://music.cbc.ca/#!/blogs/2014/10/Canadas-best-new-record-stores.
81 Tom Pechloff, « Benefit concert rejuvenates Ottawa music institution », Ottawa Business Journal,
11 août 2004. Sur Internet : http://www.obj.ca/Local/Retail/2014-08-11/article-3830906/Benefit-concert-rejuvenates-Ottawa-music-institution/1.
82 Lynn Saxberg, « Hard Times hit the Ottawa Folklore Centre (with video) », Ottawa Citizen, 22 juillet
2014. Sur Internet : http://ottawacitizen.com/entertainment/local-arts/hard-times-hit-the-ottawa-folklore-centre.
83 Il est intéressant de souligner que tous les membres du personnel de SpaceMan Music sont également
diplômés de The Audio Recording Academy (TARA). Entretien personnel avec Scott Terry et Tom Stewart.
84 Adam Feibel, « Guitars: Pedalling as fast as they can (with video) », Ottawa Citizen, 12 janvier 2015.
Sur Internet : http://ottawacitizen.com/entertainment/music/pedalling-as-fast-as-they-can-with-video.
85 96
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA | Profil des industries de la musique à d’Ottawa
Page Linda Manzer, Luthier, sur le site Web de The Humm, 1er octobre 2014. Sur Internet :
http://thehumm.com/online/listing_details.cfm?listingid=63857&categoryid=0.
86 Michael Silver, « Tetra Manhattan 120U Speakers », All About Jazz, 21 octobre 2006. Sur Internet :
http://www.allaboutjazz.com/tetra-manhattan-120u-speakers-by-michael-silver.php.
87 Adam Feibel, « Guitars: Pedalling as fast as they can (with video) », Ottawa Citizen, 12 janvier 2015.
Sur Internet : http://ottawacitizen.com/entertainment/music/pedalling-as-fast-as-they-can-with-video.
88 Entretien personnel.
89 Tiré de la page À propos de nous du site Web de TOERSA Security inc., 22 février 2015. Sur Internet :
http://toersa.com/fr/a-propos-de-nous/.
90 Entretien personnel avec Albert Porter, Kamp-Ops.
91 Entretien personnel avec Samantha, Postering Ottawa.
92 Kimberly Silk, Insight – Creative and Diverse: Ranking Global Cities (blogue du Martin Prosperity
Institute, 14 août 2013). Sur Internet : http://martinprosperity.org/insight-creative-and-diverse-ranking-global-cities/.
93 Alfred Marshall, Principles of Economics, huitième édition, Londres (Royaume-Uni), Macmillan and
Co., 1920.
94 Pour voir un exemple, consulter Elizabeth Currid, The Warhol Economy: How Fashion, Art, and Music
Drive New York City, Princeton (États-Unis), Princeton University Press, 2008.
95 Société de développement de l’industrie des médias de l’Ontario, Bénéficiaires du Fonds ontarien de
promotion de la musique de 2013-2014. Sur Internet : http://www.omdc.on.ca/Assets/Industry+Initiatives/English/OMF/OMF+2013-14+Successful+Recipients.pdf.
96 Harold Bathelt, Anders Malmberg et Peter Maskell, « Clusters and knowledge: local buzz, global
pipelines and the process of knowledge creation », Progress in Human Geography, vol. 28, Université
de la Colombie-Britannique, 2004.
97 Entretien personnel avec Louis Meyers.
98 Profil des industries de la musique à d’Ottawa
|
TISSER LA TOILE DU SECTEUR MUSICAL D’OTTAWA
97

Documents pareils