Plan these.docx - Faculté de Médecine et de Pharmacie Fès
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Introduction .......................................................................................................1 Conceptualisation du problème de recherche ......................................................4 Première partie: Généralités sur la diarrhée aigue ................................................6 I- Définition........................................................................................................6 II- Epidémiologie ................................................................................................8 III- Physiopathologie .......................................................................................... 11 1- Rappel physiologique ............................................................................ 11 1.1- Les compartiments hydriques .......................................................... 11 1.2- Le cycle entéro-systémique de l'eau ................................................ 12 1.3- Absorption et sécrétion intestinale de l'eau et des électrolytes ......... 13 1.4- Les particularités du métabolisme de l'eau chez l'enfant .................. 15 2- Les mécanismes en cause lors d'une diarrhée aigue. ............................. 17 3- Les conséquences de la diarrhée aigue ................................................... 18 3.1- La déshydratation ........................................................................... 18 3.2- La dénutrition. ............................................................................... 18 IV- Etiologies. ................................................................................................... 20 1- Diarrhées virales .................................................................................... 20 1.1- Le Rotavirus .................................................................................... 20 1.2- Les autres virus ............................................................................... 20 2- Diarrhées bactériennes .......................................................................... 21 3- Les autres causes de la diarrhée aigue ................................................... 22 V- Critères de gravite et facteurs utiles à la prise de décisions ........................... 23 Deuxième partie : Prise en charge de la diarrhée aigue ....................................... 31 I- Le traitement nutritionnel............................................................................... 32 1- La réhydratation orale ........................................................................... 32 1.1- Historique des SRO ......................................................................... 32 1.2- Le fondement scientifique de la réhydratation par voie orale............ 33 1.3- Composition des SRO ...................................................................... 33 1.4- Modalités d'utilisation des SRO ........................................................36 1.5- Contre indication de la réhydratation par voie orale ......................... 38 2- La réalimentation précoce ...................................................................... 39 2.1- Evolution et concept actuel ............................................................. 39 2.2- Efficacité ........................................................................................ 39 2.3- Réalimentation du nourrisson au sein .............................................. 40 2.4- Nourrissons de moins de 6 mois en allaitement artificiel. ............... 40 2.5- Nourrisson de plus de six mois ...................................................... 41 2.6- La supplémentation en zinc............................................................. 42 II- La diarrhée aigue et les préparations traditionnelles ..................................... 43 1- Les moyens diététiques de réhydratation ............................................... 43 2- Le régime alimentaire anti-diarrhéique .................................................. 44 III- Le traitement médicamenteux ...................................................................... 46 1- Les inhibiteurs de la motricité intestinale ............................................... 46 2- Les agents intra lumineux ...................................................................... 47 3- Le traitement antibiotique ...................................................................... 47 4- Les antiseptiques intestinaux ................................................................. 49 IV- Synthèse des recommandations du traitement de la diarrhée aigue de l'enfant ........................................................................................................ 50 Troisième partie : Notre étude ........................................................................... 52 I- Matériel et méthode .......................................................................................53 1- Enquête auprès des parents ................................................................... 53 2- Enquête auprès des médecins ................................................................ 55 II- Résultats ...................................................................................................... 57 1- Enquêtes auprès des parents ................................................................. 57 2- Enquêtes auprès des médecins ..............................................................68 Quatrième partie : Discussion ........................................................................... 76 Conclusion ....................................................................................................... 89 Résumé .......................................................................................................... 91 Bibliographie ................................................................................................... 100 Annexe .........................................................................................................114 1 Introduction La diarrhée aiguë représente un enjeu majeur de santé publique dans le monde; C'est l'une des principales causes de morbi-mortalité infantile évitable. En effet, bien que le nombre de décès d'enfants de moins de 5 ans souffrant de diarrhée aigue ait chuté, passant de 4,5 millions de décès annuels en 1979 à 1,6 millions en 2002, de nombreux enfants des pays en développement continuent de succomber à cette maladie. [1] Pourtant, un grand nombre de ces décès serait évitable par des mesures simples de prévention de la déshydratation et de la dénutrition que l'OMS a codifiées et promues au niveau international il y a déjà 30 ans. [2] La réhydratation orale et la réalimentation précoce constituent, en effet, les deux pierres angulaires du traitement de la diarrhée aiguë de l'enfant de moins de 5 ans. Simple et peu onéreuse, la réhydratation orale restaure et maintient la balance hydroélectrolytique. La réalimentation précoce facilite la guérison des lésions de la muqueuse intestinale et le retour à la normale de l’état nutritionnel, sans pour autant aggraver la diarrhée. La place du traitement médicamenteux est secondaire et ne doit en aucun cas se substituer aux mesures nutritionnelles [3]. 2 Le Maroc est parmi les pays qui ont réalisé de grands progrès en matière de santé de l’enfant. Ainsi, la survie des enfants s’est beaucoup améliorée au cours des vingt dernières années suite aux grands efforts déployés dans le cadre des programmes de santé infantile. Cependant, le taux de mortalité infanto-juvénile reste encore élevé de l’ordre de 46 pour mille alors qu’il avoisine 5 pour mille dans les pays développés. [60-61] A l’instar d’autres pays, le Maroc s’est engagé à réduire la mortalité infanto-juvénile de 2/3 sur la période allant de 1990 à 2015 et ce dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement, ainsi il a adopter la stratégie de la Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant (PCIME) en 1997 qui vise à renforcer les compétences des professionnels de santé, à renforcer les éléments clés du système de santé et à améliorer les pratiques familiales et communautaires. [10,60-61] La diarrhée aigue est l'une des principales affections ciblée par ce programme, vu qu'elle est la cause, avec les infections respiratoires aigue, de la moitié des décès chez l'enfant de moins de 5 ans au Maroc. [60] 3 4 I. Enoncé du problème Notre étude a été motivée par les constats suivants : En dépit d'un large consensus sur le traitement de la diarrhée aigue infantile, et bien que ces recommandations soient prônées depuis plusieurs années par différentes sociétés savantes, de nombreuses enquêtes réalisées dans certains pays développés, dont la France et les Etat Unis [4] ont montrés que leur application lors de la pratique quotidienne des médecins reste largement insuffisante. [5] D'un autre coté, et dans le but d'évaluer les connaissances, attitudes et pratiques des parents à domicile en cas de diarrhée aigue infantile, d’autres études ont été réalisées sur le plan national [6,65] et international [7-9] , et ont toutes conclus qu’il est indispensable de poursuivre les efforts d’information thérapeutique et de sensibilisation des parents vis-à-vis de cette affection. II. Objectifs : Afin d'évaluer l'état des lieus actuel, surtout après l’application de la stratégie PCIME depuis plus de 10 ans dans plusieurs provinces du royaume, dont la province de Meknès, notre étude se propose donc : § D'une part, d'évaluer la prise en charge ambulatoire de la diarrhée aigue de l'enfant de moins de 5 ans par les médecins généralistes et pédiatres de la ville de Meknès, et surtout de la confronter aux recommandations pré- établis. § D´autre part, à apprécier les connaissances, attitudes et pratiques des mères à domicile vis-à-vis de cette affection. 5 6 I. Définition : La diarrhée se définit comme l’apparition brutale de selles trop nombreuses (dépassant trois exonérations non moulées par jour) et trop abondantes. Selon sa durée, elle est considérée comme aiguë lorsqu’elle dure moins de 14 jours (définition de l’Organisation Mondiale de la Santé [OMS]). [11] A cette définition clinique correspond une définition physiopathologique [12] qui rend compte du mécanisme primaire de la diarrhée : l'interruption du cycle entérosystémique de l'eau et des électrolytes qui, en l'absence de compensation, aboutit à une déshydratation aigue, risque majeur de l'affection. A noter que la normalité du transit intestinal chez l'enfant est à apprécier en fonction de son âge et du régime alimentaire: § 5 à 6 selles jaunes et grumeleuses, postprandiales en cas d´allaitement maternel. § 2 à 3 selles molles ou pâteuses par jour en cas d'allaitement artificiel. § 1 à 2 selles moulées, marron par jour chez l'enfant au régime diversifié. 7 II. Epidémiologie : La diarrhée aiguë infantile représente un enjeu majeur de santé publique dans le monde (fig.1; 2) .En 2000, on estime que les maladies diarrhéiques ont causés entre 1.4 et 2.5 millions de décès [13]; elles figurent parmi les principales causes de mortalité chez les enfants dans les pays en voie de développement. Dans les pays industrialisés, le nombre de décès par diarrhée aigue est relativement faible, mais elle continue cependant à être une importante cause de morbidité et induit des coûts substantiels en matière de soins. [13] Aux Etats Unis, la diarrhée aigue chez l'enfant de moins de cinq ans est responsable chaque année de plus de 1,5 millions de consultations de pédiatrie, 200 000 cas d'hospitalisation et 300 décès. [13] En France, elle cause annuellement la mort de 50 à 80 enfants de moins de cinq ans et l’hospitalisation d’environ 50 000, du fait principalement de la déshydratation qu’elle entraîne. [2] Au Maroc, Grâce au programme de lutte contre les maladies diarrhéiques, la diarrhée aigue n'occupent plus le premier rang parmi les causes de décès chez l'enfant de moins de 5 ans comme été le cas en 1988, néanmoins elle demeure l'une des principales causes de mortalité et est responsable, avec les infections respiratoires aigues, de la moitié des décès dans cette tranche d’âge, [10,60]. (Fig. 3) 8 Figure 1 : Les causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans, 2000- 2003 a [14] FIGURE 2 : Principales causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans, par Régions de l'OMS, 2000-2003. [14] 9 FIGURE 3 : Principales causes de mortalité infanto-juvénile au Maroc Enquête sur les Causes et Circonstances de Décès (ECCD II) 1998. [10] 10 III. Physiopathologie : La meilleure connaissance des phénomènes physiopathologiques de la diarrhée aigue a permis une amélioration incontestable dans sa prise en charge thérapeutique. 1. Rappel physiologique : L'intestin est le siège permanant de mouvements d'eau et d'électrolytes qui résultent de l'équilibre entre sécrétion et absorption. 1.1. Les compartiments hydriques : L'eau est le constituant principal de l'organisme. L'eau totale se repartie en deux grands compartiments : [15] • Extracellulaire, comprenant le secteur vasculaire, et le secteur interstitiel ; • Intracellulaire. La teneur en eau de l'organisme et sa répartition dans les différents secteurs varient en fonction de l'âge, en évoluant inversement à l'âge post-natal. (Tab1) Tableau1: Les compartiments hydriques au cours de la croissance. (En % du poids corporel). [15] Nouveau-nés % Nourrissons % Adultes % LIC 35 35 30 LEC 40 30 25 TOTAL 75 65 55 11 1.2. Le cycle entéro-systémique de l’eau. Chaque jour chez l'adulte, 9 litres d'eau arrivent dans l´intestin : [16] • 2 litres correspondent à l'eau de boisson et à l'eau contenue dans les aliments. • 1 litre de salive. • 2 litres de liquide gastrique. • 1 litre de bile. • 2 litres de liquide pancréatique. • 1 litre de liquide intestinal. Or, la quantité d'eau excrétée dans les selles chez l'adulte = 100 à 200 ml. Donc les liquides libérés sont presque en totalité réabsorbés : • 50 % dans le jéjunum. • 30 % dans l'iléon. • 15 % dans le colon. Un total de 95 % d'eau est réabsorbé. Il existe en permanence un équilibre entre absorption et excrétion du sodium et donc d'eau, réalisant le Cycle entéro-systémique de l'eau. Toute rupture du Diarrhée Cycle entéro-systémique de aigue l'eau 12 1.3. Absorption et sécrétion intestinale de l'eau et des électrolytes. L'absorption des électrolytes a lieu au niveau des villosités avec comme «moteur» principal le sodium. [12] § Le sodium L'absorption intestinale du sodium [17] peut se faire de trois manières différentes : ü Système de l'antiport Na+/H+. ü Système de Co-transport Na+/Cl- . ü Système de Co-transport Na+/glucose, Na+/acide aminé, Na+/peptide. Cette absorption se fait de manière active à travers la membrane apicale des entérocytes grâce au gradient de concentration entretenu entre le milieu interstitiel et l'espace intracellulaire par la Na+/K+ ATP ase, localisée à la paroi basolatérale de l'entérocyte, qui expulse en permanence le sodium de la cellule vers le milieu interstitiel. § Le chlore : Le Chlore suit globalement les mouvements du sodium. Son absorption est passive dans l'intestin proximal et active dans l'intestin distal. Il peut être sécrété activement dans la lumière intestinale par un canal qui lui est spécifique, localisé dans la membrane apicale. L'ouverture de ces canaux est dépendante de l'augmentation de la concentration intracellulaire d'AMP cyclique, elle même déterminée par l'activation des protéines G membranaires. 13 § L'eau : Le transfert d'eau à travers la muqueuse intestinale est un phénomène passif selon un gradient osmotique qui dépend des mouvements des électrolytes. Ce passage d'eau a lieu principalement au niveau de l'espace intercellulaire, à travers l'espace jonctionnel. La sécrétion d'eau dans la lumière intestinale suit le chlore et siège au niveau des cryptes. Le succès de la réhydratation par voie orale à l’aide de solutions équilibrées de sucre et de sel dépend de ces principes physiologiques élémentaires. 14 1.4. Les particularités du métabolisme de l'eau chez l'enfant : Le nourrisson et le jeune enfant sont particulièrement exposés au risque de déshydratation du fait d'un certain nombre de facteurs : [18] • Une proportion corporelle d’eau beaucoup plus élevée que chez l’adulte: celle-ci représente 80 % du poids corporel à la naissance, 60 % vers l’âge d'un an et atteint 45—60 % à l’âge adulte, selon l’âge et le sexe. (fig. 4). • Une répartition défavorable de cette eau corporelle puisque l’espace extracellulaire représente 45 % du poids du corps chez le nouveau-né alors qu’il est inférieur ou égal à 25 % à l’âge adulte. (Tab1) • Un taux de renouvellement de la composante liquidienne de l’organisme beaucoup plus rapide (25 % par 24 heures à la naissance, alors qu’il n’est que de 6 % chez l’adulte). • Un pouvoir de concentration du rein plus limité (gradient corticomédullaire insuffisant par inefficacité des pompes à chlore de l’anse de Henle) • Les besoins en eau sont d'autant plus importants que l'âge est jeune. (Tab 2) • Les pertes obligatoires insensibles (cutanées et respiratoires) peuvent être rapidement importantes en particulier en cas de fièvre (perte de 5 ml/kg par 24 heures et par degré au-delà de 37°C). Lorsque le nourrisson présente une polypnée, la perte respiratoire est comprise entre 20 et 60 ml/kg/24 h. • Enfin, le nourrisson est totalement dépendant de son entourage pour ses apports hydriques. 15 Tableau 2 : Les Besoins en eau selon l'âge. [19] Nouveau-né a Fin 1 ère semaine 100 ml kg j terme Fin 2eme semaine 150 ml kg j Nourrisson Enfant 1 à 6 mois 90 ml kg j 6 à 18 mois 80 ml kg j 2 à 5 ans 70 ml kg j Après 5 ans 60 ml kg j Figure 4 : La teneur en eau de l'organisme chez l'enfant et l'adulte. [18] 16 2. Les mécanismes en cause lors d'une diarrhée aigue : La diarrhée aigue résulte primitivement de l'interruption du cycle entéro-systémique de l'eau par dérèglement des processus d'absorption et/ou de sécrétion des électrolytes, essentiellement du sodium. [12] Ceci est le fait d'interactions complexes entre l'agent pathogène en cause et les cellules intestinales de l'hôte, établissant une sorte de dialogue entre des zones de contact du micro-organisme infectant ou des molécules qu'il secrète et des récepteurs-effecteurs de la muqueuse intestinale ou, pour certains, d'une invasion intra-muqueuse. [12] Ainsi, les mécanismes impliqués dans la genèse d'une diarrhée aigue peuvent être schématisés en : [20] • Ceux responsables d’une diarrhée sans altération morphologique de la muqueuse et qui sont le plus souvent dus à la production d’une entérotoxine qui stimule la sécrétion intestinale : diarrhée sécrétoire. • Ceux qui altèrent l’intégrité anatomique avec ou sans invasion tissulaire avec comme conséquence une diminution de l’absorption intestinale : diarrhée invasive. Cependant, la séparation entre ces deux mécanismes n’est pas toujours claire et en plus, certains agents pathogènes peuvent associer les deux mécanismes. 17 3. Les conséquences de la diarrhée aigue : La bonne prise en charge de la diarrhée aigue doit permettre de prévenir ses principaux risques : 3.1. La déshydratation : L’organisme, lors d'une diarrhée aigue, subit une perte accrue d'eau et d'électrolytes, d'une pars à travers les selles liquides, et d'autre pars, à travers les vomissements et la transpiration, si fièvre. [21] La déshydratation apparait lorsque ces pertes ne sont pas adéquatement compensées. 3.2. La dénutrition La diarrhée est en fait autant un problème d'ordre nutritionnel qu'un déficit hydroélectrolytique. La dénutrition au cours d'une diarrhée aigue est le fait des conséquences digestives de l'agression infectieuse, et de l'insuffisance des apports, en partie d'origine iatrogène. [21] Les lésions épithéliales, jointes à l'accélération du renouvellement cellulaire, qui aboutit à la mise en place d'entérocytes immatures, entrainent une diminution relative des activités disacharisadiques et notamment de la lactase. Les déperditions azotées, glucidiques et parfois lipidiques, en plus de la diminution des apports caloriques et protidiques contribuent à l'installation d'une dette proteino-énergétique; Cette dette nutritionnelle est elle même susceptible de favoriser l'atrophie de la muqueuse intestinale et la diminution des activités enzymatiques. 18 Afin de briser ce cercle vicieux, il convient, une fois la compensation des pertes hydroélectrolytiques par les SRO entreprise, un retour rapide à une alimentation le plus souvent normale, permettant ainsi la « réparation entérocytaire » et le maintien de l'activité des disaccharidases, en particulier de la lactase, de diminuer le risque d'augmentation de la perméabilité intestinale et donc le passage à la chronicité tout en maintenant un bon état nutritionnel. 19 IV. Etiologies : La majorité des diarrhées aigues infantiles sont d'origine virale (80%) et au premier plan des agents pathogènes en cause, on trouve le Rotavirus. Les causes bactériennes, quant à elles, représentent 20 % des étiologies, et les parasites un nombre très faible. [22] Cependant, il ne faut pas confondre, chez l'enfant, diarrhée aigue due à un agent pathogène et selles molles ou liquides au cours d'une pathologie associée. 1. Diarrhées virales : 1.1. Le Rotavirus : Le Rotavirus est la principale cause de diarrhée aigue sévère chez le jeune enfant partout dans le monde, on estime à 527 000 le nombre d'enfants de moins de 5 ans qui meurent d'une diarrhée à Rotavirus chaque année, et plus de 85 % de ces décès surviennent dans les pays à faible revenu d'Afrique et d'Asie. [23] Virus hautement contagieux à transmission oro-fécale, sa primo-infection naturelle survient le plus souvent avant l'âge de trois ans, et c'est ce premier contact avec le virus qui est le plus sévère et expose à un risque très important de déshydratation. Son action sur l'entérocyte est double, toxinique et invasive. 1.2. Les autres virus : D'autres virus peuvent être en cause [23] : Adénovirus, Coronavirus, Astrovirus, calcivirus…, pour ces virus qui ont un tropisme multiple et varié, on peut observer, en association avec la diarrhée, une éruption cutanée, une conjonctivite, une rhinopharyngite… dans un tel cadre, la diarrhée est habituellement moins sévère que celle observée avec le Rotavirus. 20 2. Diarrhées bactériennes : Les diarrhées aigues bactériennes ont souvent une double origine : [24] • Les bactéries peuvent sécréter une toxine qui stimule la sécrétion d'eau et de sodium entérocytaire (mode toxinique). Il n'y a pas de lésion muqueuse, donc ni sang ni glaire dans les selles. • Les bactéries peuvent pénétrer dans la muqueuse intestinale et la détruire (mode invasif). Le germe peut être à localisation intra-épithéliale (Shigella) ou sous-muqueuse (Salmonella, Campylobacter, Yersinia). Il existe alors dans les selles du sang et du pus (leucocytes). Cinq bactéries rendent compte de la quasi-totalité des diarrhées aigues bactériennes : • Les Shigella notamment flexneri, donnent des diarrhées très invasives avec des lésions prédominant au niveau du cæcum. Il y a volontiers un syndrome dysentérique mais les hémocultures sont rarement positives. • Les Salmonella mineures (Eberth, para-B et C) sont à l'origine de diarrhées d'origine iléale (hypersécrétion) et colique (invasion sous-muqueuse). • Les Campylobacter jejuni et Yersinia enterocolitica donnent des diarrhées le plus souvent invasives. • Les Escherichia coli entéropathogènes donnent des diarrhées le plus le souvent à prédominance toxinique (E. coli entérotoxinogène). 21 3. Les autres causes de diarrhée aigue : [24] • Une diarrhée aiguë (d'allure virale) est parfois associée à une infection bactérienne, en particulier ORL (otite aiguë) ou urinaire. • La prise d'antibiotiques peut être responsable d'une diarrhée aiguë du fait de l’altération de la flore intestinale et par toxicité directe entérocytaire. • Les erreurs diététiques ne sont en cause que lorsqu'il s'agit d'une faute grossière et donnent le plus souvent une diarrhée chronique bénigne. • Une diarrhée aiguë peut être associée à une pathologie chirurgicale (appendicite, invagination intestinale aiguë et occlusion intestinale….). Les examens para-cliniques doivent dans ce cas permettre de rétablir le diagnostic 22 V. Critères de gravité et facteurs de risque utiles à la prise de décisions. La gravité d’une diarrhée aiguë peut être liée aux conséquences du symptôme lui-même avec le risque de déshydratation, à la gravité de certaines étiologies ou au terrain sur lequel elle survient. La décision de renvoyer l'enfant chez lui, de le garder en observation quelques heures ou de l’hospitaliser dépend de l’existence ou non d’une déshydratation et de ses éventuelles complications, mais aussi de l’appréciation du risque de survenue ultérieure d’une déshydratation compliquée pour laquelle les parents consulteraient trop tard. La décision passe par différentes étapes décrites ci-dessous : [25] 1. s’agit-il d’une autre affection ? Le diagnostic le plus fréquent est celui de gastroentérite. Il est, cependant, essentiel de ne pas omettre d’autres affections plus graves et requérant un traitement d’urgence tel une invagination intestinale aiguë ou une autre affection chirurgicale de l’abdomen. 23 2. Reconnaître la déshydratation : Le critère de référence pour affirmer et quantifier une déshydratation aiguë est la mesure de la perte de poids, mais il est peu fréquent de disposer d’un poids récent, s’y ajoutent d’autres difficultés, telles que la précision de la balance ou la reproductibilité insuffisante des mesures d’une balance à l’autre. De plus, en cas de constitution d’un troisième secteur, il peut exister un déficit hydrique du secteur extracellulaire, avec signes de déshydratation et même de choc hypovolémique, sans perte de poids. [18] Le diagnostic de déshydratation se base donc essentiellement sur l’examen clinique et nécessite l’association de plusieurs signes cliniques (Tab 3) ; la sensibilité, la spécificité et la reproductibilité de chacun étant médiocre. [26,27-29] Les examens biologiques sont peu utiles au diagnostic de déshydratation; ils ne sont nécessaires que si une réhydratation intraveineuse est nécessaire. [26] 24 Tableau 3 : Evaluation des signes cliniques de déshydratation. [30] Perte de poids Déshydratation Déshydratation Déshydratation modérée sévère légère 3-5% 6-9 % >10% Moins de deux Deux signes Au moins trois signes cliniques cliniques signes cliniques Un peu diminuée < 1 ml/kg/h < 0,5 ml/kg/h Altération de l’état général. TRC*> 3 s. Sécheresse des muqueuses. Absence de larmes Diurèse Etat de conscience. Normal Normal + /- +/- léthargique agitation Yeux. normaux Orbites creuses Orbites profondément Yeux cernes creuses Pli cutané Normal Persistant Persistant Fontanelle Normale Déprimée Déprimée Extrémités Chaudes Normales Froides et marbrées Fréquence cardiaque normale augmentée >150/min TRC* : temps de recoloration cutanée. 25 Image 1 : Orbites creusées, yeux cernés. Image 2 : Technique de recherche du pli de déshydratation 26 3. Facteurs de risque de survenue ultérieure d’une déshydratation : Le risque de déshydratation chez l’enfant est lié : [28] • Aux facteurs socioculturels : ils sont identifiés dans toutes les études épidémiologiques Nord-Américaines: les enfants mourraient plus souvent de diarrhée aigue lorsque leur mère était jeune (< 17 ou 20 ans, selon les séries), vivait seule, avait un faible niveau d’études et avait eu un suivi prénatal insuffisant. • Au jeune âge ; la limite de six mois est le plus souvent citée dans la littérature. • A la fréquence des selles (> 8/j). • A la fréquence des vomissements (>2/j avant un an ou > 4/j après un an). • A l’absence de prise d’une solution de réhydratation orale. • A l’existence de comorbidités et antécédents de prématurité. 27 4. Expliquer aux parents les signes à surveiller et ceux devant amener à reconsulter : Le niveau de compréhension et les capacités de réaction des parents (téléphone, capacités de déplacement) doivent être évalués et participent à la décision d’orientation. [25] Il faut conseiller aux parents de noter : • La température, • Le nombre de selles et de vomissements par jour • Les quantités de solution de réhydratation bues, Quel que soit l’âge, il faut conseiller aux parents de rappeler le médecin ou reconsulter:[25] • Si l’enfant dort beaucoup. • Si l’enfant refuse de boire. • Si sa respiration est rapide. • Si ses yeux sont creux ou cernés. • Sécheresse des muqueuses. • Si les vomissements persistent (fréquence ≥ 4/j). • Si son comportement apparaît très inhabituel aux parents. 28 5. Prendre la décision d’orientation des enfants : La décision d’orientation des enfants est la plus difficile. Le premier facteur à prendre en compte est l’âge de l’enfant, puis l’existence ou non d’une déshydratation, de vomissements fréquents, enfin le niveau de compréhension et les facilités de déplacement des parents. [25]. ü Nourrissons de plus de 6 mois : Chez les nourrissons et en l’absence de signes de déshydratation, le retour au domicile peut être autorisé, sous réserve des limites suivantes : • Absence d’affections chroniques sévères. • Vomissements peu fréquents (ou ayant cédé après le début de la réhydratation orale). • Absence de contre-indication à la réhydratation orale. • Parents ayant compris les modalités de la réhydratation orale et les signes devant amener à reconsulter. ü Nourrissons de moins de 6 mois : A cet âge on est encore plus prudent, il faut garder l’enfant pendant quelques heures en observation: • En présence d’une déshydratation modérée, on avertit les parents de la nécessité d’une surveillance aux urgences d’au minimum quelques heures afin de débuter(ou de poursuivre) la réhydratation orale. Cela permet de vérifier que l’enfant boit bien, que les éventuels vomissements cèdent après le début de la réhydratation orale, que les 29 signes de déshydratation régressent et que l’enfant reprend du poids. Dans ces conditions, la sortie peut être ensuite autorisée. • En présence d’une déshydratation importante, l’enfant est hospitalisé. ü Enfant âgé de plus de 2 ans : Après l’âge de deux ans, le risque d’installation rapide d’une déshydratation reste peu fréquent. Donc, en absence de signes de déshydratation, et une fois que les parents aient bien compris les modalités de la réhydratation orale et les signes devant amener à reconsulter, le traitement à domicile peut être autorisé. 30 31 I. Le traitement nutritionnel : L'OMS recommande une phase de 4 à 6 heures de réhydratation orale, suivie d'une réalimentation précoce comme seul traitement de la diarrhée aigue infantile. [31] 1. La réhydratation par voie orale. La réhydratation par voie orale (RVO), au moyen d’une solution de glucose et d’électrolytes simple et peu coûteuse recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, depuis sa découverte, sauvé la vie de millions d’enfants atteints de diarrhée aigue. [32] 1.1. Historique des solutions de réhydratation par voie orale (SRO) : Le principe des solutions de réhydratation orales a été « publié » 3 000 ans avant Jésus Christ en Inde, où l'on conseillait « de l'eau tiède, de la mélasse et du sel de roche » pour traiter les diarrhées aigues. Ce n'est qu'au vingtième siècle que ces solutions ont été redécouvertes et largement utilisées à partir des années 1960, donnant lieu en 1978 à un Editorial du «Lancet» intitulé « de l'eau, du sucre et du sel, le plus grand progrès médical du vingtième siècle». [31] Il a, en effet, fallu deux découvertes vers la fin des années cinquante, leur donnant une base scientifique établie, pour que les SRO soient développées: l'aspect histologique normal de la muqueuse du grêle dans le cholera, laissant suspecter une fonction normale d'absorption, et le Co-transport du glucose et du sodium. [31] 32 Suite à ces deux découvertes, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté en 1978, les SRO comme le premier moyen de lutte contre la déshydratation. Cette décision a joué un rôle majeur, permettant de réduire la mortalité mondiale due à la diarrhée de 5 millions à 1,3 millions. Depuis lors, les SRO sont utilisés dans le monde entier. [33] 1.2. Le fondement scientifique de la réhydratation par voie orale. Le principe scientifique de l’utilisation des SRO s’explique par le Co-transport du glucose et du sodium à travers la membrane intestinale. Ce système de Co-transport demeure relativement intact en cas de diarrhée infectieuse causée par des virus ou des bactéries entéropathogènes, qu’ils soient envahissants ou entérotoxinogènes. Le glucose favorise ainsi l’absorption du sodium et, indirectement, celle de l’eau, permettant donc une réhydratation rapide et plus efficace. [32] 1.3. Composition des sels de réhydratation par voie orale (SRO). Les principes de composition des SRO sont simples : [32] ü Apport d'électrolytes (Na, K, Cl) adapté aux pertes fécales. ü Respect de l'osmolalité de la lumière intestinale en gardant comme limite 200 à 300 mosmol/litre de solution. Une osmolalité supérieure peut à elle seule entraîner un "appel d'eau" intraluminal avec diarrhée osmotique. ü Prévention de l'acidose par addition éventuelle de bicarbonates ou citrates. ü Stimulation de l'absorption intestinale du sodium par du glucose. ü Enfin, sans que cela soit le but initial de la solution hydroélectrolytique, elle représente un apport calorique non négligeable. 33 Tableau 4 : Les SRO classiques (anciens) recommandées par l’OMS : [34] SRO classique g/l SRO classique mmol/l Chlorure de sodium 3,5 sodium 90 Glucose anhydre 20 chlorure 80 Chlorure de potassium 1,5 glucose 111 Citrate de sodium 2,5 potassium 20 Citrate 10 Osmolarité total 311 Cette formulation (Tab.4), tel que recommandée jusqu'en 2003 a contribué de manière significative à la réduction de la mortalité imputable à la diarrhée au cours de cette même période [34] Cependant, vu que l’administration des SRO ne réduisait pas le volume des selles et la durée de la diarrhée, la prescription des SRO a souvent été mal acceptée par les mères et les agents de santé [35]; pour pallier à ses insuffisances, des chercheurs ont mis au point une formule de SRO améliorée [36] aussi sûre et efficace que la première et offrant des avantages cliniques supplémentaires. 34 Une méta-analyse des études ayant évalués l'efficacité de cette nouvelle solution de SRO, a montré que le volume des selles était réduit de près de 20%, l'incidence des vomissements de près de 30 % et le besoin en réhydratation par voie intraveineuse après une réhydratation orale initiale était réduit de 40%. [34] C’est ainsi qu’en 2003, une nouvelle formulation des SRO (Tab.5) a été publiée et incluse dans la liste des médicaments essentiels de l´OMS, appelée "SRO à osmolarité réduite". [37] Tableau 5: Nouvelle formule de SRO recommandée par l'OMS et l'UNICEF à partir de 2003. [34] SRO à osmolarité réduite Chlorure de sodium Glucose Chlorure de potassium Citrate de sodium SRO à osmolarité g/l réduite mmol/l 2,6 Sodium 75 13,5 Chlorure 65 1,5 Glucose 75 2,9 potassium 20 citrate 10 Osmolarité totale 35 245 1.4. Modalités d'utilisation des SRO Il est indispensable d’expliquer aux parents, sur le lieu de consultation, comment préparer et administrer la solution de SRO. Le sachet est à diluer dans un litre d'eau faiblement minéralisée, sans adjonction de sucre ni de sel, et sans le mélanger à un aliment quelconque. [21] La solution est à proposer progressivement, et par petites quantités, à raison de 5 à 10 ml toutes les 2 à 3 min au début, puis à volonté "ad libitum" en fonction de ses besoins, jusqu'à correction total de la déshydratation. [21,38] La solution de SRO peut être conservée au réfrigérateur pour une durée maximale de 24 heures. [21] 36 Il est indispensable de bien expliquer aux parents que : L’objectif unique et essentiel des SRO est de prévenir voir traiter la déshydratation. La prise de grandes quantités de SRO chez un enfant qui a très soif, surtout si elle est proposée au biberon, augmente le risque d’apparition de vomissements, sans pour autant empêcher la poursuite de la réhydratation orale, car la plupart du liquide est absorbé et généralement, les vomissements cessent après les deux premières heures de réhydratation. [39] Une augmentation modérée et transitoire de la fréquence des selles, peut être observée au début du traitement [38], cela ne signifie pas que les SRO soient inefficace. En période de réhydratation orale, il est indispensable de ne donner que les SRO, et éviter toute alternance entre ces derniers et autres liquides (jus, eau …), afin d’éviter leur refus par l´enfant. [38]. La réhydratation orale exclusive, c'est-à-dire la période durant laquelle toute alimentation est arrêtée, ne doit pas excéder 4 à 6 heures : période inter-prandiale. Une durée prolongée expose au risque de dénutrition. [39] 37 1.5. Contre indication de la réhydratation par voie orale Bien que la réhydratation par voie orale fonctionne dans plus de 95 % des cas, il existe certaines contre-indications à son utilisation : [32] • Troubles de conscience. • Pathologie chronique sous jacente. • Déshydratation supérieure à 8-10%. • Diarrhée profuse, et/ou vomissements incoercibles. • Doute sur une pathologie chirurgicale (invagination intestinale, appendicite du nourrisson). 38 2. La réalimentation précoce 2.1. Evolution et concepts actuels : La pratique de " mettre au repos le tube digestif " avec l'idée de stopper la diarrhée date des années 1960 jusqu'au début 1970; on recommandait une période de 24h à 48h de jeûne pendant la phase de réhydratation suivi d'une réintroduction très lente et progressive des aliments. A l'époque, on craignait également l'intolérance secondaire au lactose, et ceci malgré le fait déjà évident que le lait de femme, contenant exclusivement du lactose, était le mieux supporté lors de la diarrhée aiguë du nourrisson. [42] Actuellement, la nécessité d'une réalimentation précoce voire très précoce 4 heures après le début de la réhydratation n'est plus à discuter. 2.2. Efficacité. La réintroduction rapide de l’alimentation permet d’éviter la dégradation de l’état nutritionnel en facilitant la « réparation » des entérocytes et en maintenant l’activité des disaccharidases, en particulier de la lactase et de la saccharase. [39,43] Une étude multi-centrique européenne conduite chez 230 nourrissons de 12 à 17 mois (âge moyen : 14 mois) [40] a montré que la réintroduction de l’alimentation du nourrisson après quatre heures de réhydratation orale exclusive est aussi efficace et bien supportée qu’après 24 heures de réhydratation orale exclusive, avec un meilleur gain pondéral encore patent 14 jours après le début de la diarrhée et sans que le taux de complications, en particulier les vomissements, la pérennisation ou la récidive précoce de la diarrhée, ne soit plus élevé. [41,42] 39 une méta-analyse de 29 études cliniques randomisées portant sur 2215 patients âgés de 0 à 59 mois, le plus souvent hospitalisés donc une sélection de cas plutôt sévères, a conduit aux résultats suivant : [42] • une formule sans lactose n'est pas utile pour la très vaste majorité des cas de diarrhée aiguë du nourrisson et du jeune enfant. • La dilution du lait n'est pas indispensable : les nourrissons de moins de 6 mois qui ne sont pas allaités par leur mère peuvent être traités avec succès avec du lait de formule ou du lait de vache non dilué, après la réhydratation initiale. La prise de poids est même meilleure avec cette façon de faire. Devant ces résultats, l'ESPGAN et l'Académie Américaine de Pédiatrie ont publié des recommandations, qui furent adoptées ensuite par l'OMS pour être appliquées dans les pays en développement. [42]. 2.3. Réalimentation du nourrisson au sein. Actuellement, les consensus recommandent la poursuite de l’allaitement maternel, en alternant les prises de SRO et les tétées, permettant ainsi une guérison plus rapide de la diarrhée tout en améliorant l’état nutritionnel. [3,39] 2.4. Nourrissons de moins de 6 mois en allaitement artificiel. A cet âge, Les données disponibles sur le mode de réalimentation à proposer après la phase de réhydratation orale sont très peu nombreuses. Certains auteurs proposent la réintroduction du lait habituel, avec ou sans reconstitution progressivement croissante du lait pendant deux à trois jours, alors que 40 d’autres conseillent l’utilisation systématique pendant une à deux semaines d’un hydrolysat de protéines ne contenant pas de lactose. [39,41] L’absence d’études contrôlées ne permet pas de conclure à la supériorité de l’une ou l’autre de ces deux attitudes, mais la gravité potentielle de la diarrhée aiguë chez un nourrisson de moins de six mois conduit volontiers à l’utilisation en 1ère intention d’un lait sans lactose ou d´un substitut à base d´hydrolysat de protéines. [39, 41,44] 2.5. Nourrisson de plus de 6 mois. Les nourrissons atteints de diarrhée aiguë avec une déshydratation d’intensité faible ou modérée peuvent recevoir après quatre heures de réhydratation orale exclusive le lait qu’ils recevaient avant l’apparition de la diarrhée, à reconstitution d’emblée normale. L'utilisation du lait sans lactose est limitée aux cas suivant : [39,41] • Diarrhée sévères. • Nourrisson de 3 à 6 mois. • Persistance de la diarrhée au-delà du 5ème jour. • Terrain débilité (prématurité, pathologie chronique sous-jacente…). • Réapparition d'une diarrhée profuse dans les premières heures suivant la réintroduction du lait. 41 2.6. La supplémentation en zinc, La déficience en zinc est fréquente chez les enfants des pays en voie de développement. [13] L’administration du zinc dès l’apparition de la diarrhée permettra de réduire la durée et la gravité de l’épisode ainsi que le risque de déshydratation. Poursuivre la supplémentation en zinc pendant 10 à 14 jours permet de remplacer intégralement le zinc perdu pendant l’épisode diarrhéique et de réduire le risque que l’enfant connaisse de nouveaux épisodes de diarrhée pendant les deux à trois mois suivants. [13,21]. 42 II. La diarrhée aigue et les préparations traditionnelles : 1. Les moyens diététiques traditionnels de réhydratation. Les solutés « maison » reconstitués de façon artisanale sont totalement proscrits, à fortiori l’eau pure, l’eau de riz, jus d’orange et les boissons gazeuses à base de cola, dont la composition et l´osmolarité sont totalement inadaptés pour être utilisées comme alternative aux SRO. (Tab 6) [3, 39, 45, 53,54] • L’eau pure ne contient ni sodium ni de sucre. • L’eau de riz apporte certes des calories sous une forme peu osmolaire et aurait peut-être un effet thérapeutique pressenti empiriquement, mais sa composition variable expose à des perturbations électrolytiques qui la font déconseiller. • Les boissons sucrées à base de cola sont pauvres en sodium (2mmol/l), et en potassium (<1mmol/l), en plus leur hyper-osmolarité (750mosm/l) peut aggraver la diarrhée par appel osmotique d'eau. 43 Tableau 6 : Composition du soluté de l'OMS et des solutés traditionnels [45, 54,56] SRO de l’OMS (2002) Eau de riz Osmolarité Na+ K+ cl- glucose (mmol/l) (mmol/l) (mmol/l) (g/l) 75 20 65 13,5 245 1,9 - Amylose et pectine 10 0,24 (mosmol/l) Jus d´orange <1 50 0 120 730 Coca-cola 2 <1 0 100 750 2. Le régime alimentaire anti-diarrhéique. En cas de diarrhée aigue, l’attention des parents reste focalisée sur la consistance des selles, et afin d’améliorer le confort de l'enfant, plusieurs recettes traditionnelles à base d’aliments reconnu pour leur propriété anti-diarrhéique, restent très largement conseillées et utilisées à domicile (Pommes, coings, riz, pommes de terre, bananes…). Toutefois, II convient d'éviter de nourrir ces enfants uniquement avec ce type d'aliments, sans lait ni laitages, car leur faible teneur calorique est défavorable. [39, 41,44] 44 Les fruits comme la banane, le coing et la pomme contiennent des fibres de type pectine augmentant l'absorption probablement en ralentissant le temps de transit oro-cæcal. [55] La soupe de carotte, vielle recette traditionnelle, n’est plus indiquée en cas de diarrhée aigue de l'enfant. En effet, si elle a la réputation de normaliser les selles (en consistance voire en nombre), son effet est purement symptomatique (pouvoir hydrophile); Elle ne diminue en rien les pertes fécales hydroélectrolytiques, et de ce fait risque de rassurer la famille à tort en laissant s'installer ou évoluer une déshydratation. Aucun essai contrôlé n'a permis d'évaluer son efficacité. [46,53] 45 III. Traitement médicamenteux : En dehors de la réhydratation orale, aucun médicament n'a fait la preuve de son efficacité sur le critère principal de jugement défini par I'OMS (réduction d'au moins 30 % du débit des selles) en dehors du racecadotril. [46,47] 1. Les inhibiteurs de la motricité intestinale et anti-sécrétoires. Le Loperamide est l'un des inhibiteurs de la motricité intestinale qui été le plus utilisé et le mieux connu. [46] Actuellement, sa prescription est limitée pour la forme en gouttes aux enfants de plus de 2 ans (0,3mg/kg/jour), et pour la forme en gélules à ceux de plus de 8 ans. Cette restriction récente de prescription est consécutive aux risques chez le jeune nourrisson de distension abdominale voire rarement d’iléus par ralentissement du transit intestinal et à de rares effets centraux pour des doses importantes. [48] Le racecadotril, inhibiteur de l'enkephalinase intestinale, ayant une action anti -sécrétoire pure sans action sur le transit intestinal [46] est le seul médicament qui ait démontré une activité anti-diarrhéique, avec une diminution significative du débit des selles, de l’ordre de 50 % [3,46], sans les effets secondaires du Loperamide. Nb : Ce produit n'est pas encore commercialisé au Maroc. 46 2. Agents intra-lumineux : Utilisés pour beaucoup d’entre eux depuis intra-lumineux comprennent les silicates des décennies, les agents (diosmectite [Smecta®] et attapulgite de Moirmoron activée [Actapulgite®]), et les pro-biotiques. [46,49] § Les silicates. L'action des silicates est essentiellement symptomatique, et porte sur l'aspect des selles [51] et non sur le processus sécrétoire, elles ne font donc qu’améliorer le confort de l'enfant. [48] § les pro-biotiques. Un probiotique, exp : saccharomyces boulardii [ultra-levure®] est un microorganisme non pathogène, qui ingéré vivant, pourrait exercer une influence sur la physiologie de l'hôte grâce à une modification de l'écosystème intestinal. [46] Ces produits ont démontré leur efficacité sur la durée de la diarrhée qu’ils diminuent de manière significative, action surtout probante lors des diarrhées à Rotavirus, [48,49] mais n’ont aucune action sur le processus sécrétoire et doivent donc être considérés comme traitements de confort. 3. L´antibiothérapie. Les antibiotiques n’ont qu’une place très restreinte dans le traitement des diarrhées aiguës infantiles. [46,48-49] Il existe cependant des indications reconnues de l’antibiothérapie au cours des diarrhées aiguës de l’enfant [46] (Tab 5). Elles sont de deux ordres, liés : • soit à la virulence du germe, • soit à la fragilité du terrain ou à la sévérité du syndrome infectieux. 47 Si on met à part la typhoïde et le choléra, les recommandations de l’OMS précisent que les antibiotiques ne sont indiqués à titre systématique qu’en cas d’infection à Shigella, pour laquelle il a été démontré que l’antibiothérapie permet de raccourcir la durée de la diarrhée, de la fièvre, et du portage du germe.[46,49] Tableau 7 : Indication des antibiotiques dans les diarrhées aigues de l'enfant. [46,49] Selon le germe : Schigellose Salmonella thyphimurium Vibrio cholerae (Escherichia coli entéropathogènes)* (salmonellose) * (yersiniose) * (campylobacter jejeuni) * Selon le terrain : nourrisson de moins de six mois. dénutrition sévère. maladie préexistante (déficit immunitaire, drépanocytose). Selon la clinique : syndrome toxi-infectieux grave. diarrhée glairosanglante prolongée plus de 7 jours. hémoculture positive. *Selon le contexte clinique et/ou le terrain. 48 4. Antiseptiques intestinaux L’efficacité des antiseptiques intestinaux n’a jamais été démontrée. Ce groupe de médicament n’a donc aucune place dans le traitement des diarrhées aigues de l’enfant. [46,48-49] 49 IV. Synthèse des recommandations du traitement de la diarrhée aigue de l'enfant de moins de 5 ans. 1. Le traitement nutritionnel. [39,41] 1. La prescription par les médecins et l’utilisation par les familles des SRO doit être systématique chez tout enfant de moins de 5 ans débutant une diarrhée aiguë. 2. Il faut utiliser exclusivement les SRO disponibles en officine et proscrire l’utilisation de solutions « maison » reconstituées de façon artisanale. 3. Il n’y a pas de justification à arrêter l’allaitement maternel chez un nourrisson présentant une diarrhée aiguë. 4. Il n’y a pas de justification à retarder la réintroduction de l’alimentation au delà de 4 heures de réhydratation orale exclusive. 5. Chez un nourrisson de plus de 6 mois eutrophique, sans antécédents pathologiques, et présentant une diarrhée d’intensité faible ou modérée, il est licite d’utiliser pour la réalimentation le lait qu’il recevait avant le début de la diarrhée, avec une reconstitution d’emblée normale. 6. L’utilisation d’une préparation sans lactose est à proposer pendant 1 à 2 semaines chez un nourrisson de plus de six mois : en cas de diarrhée sévère, trainante d’une durée supérieure à cinq-sept, récidivante ou chez un nourrisson entre 3 et 6 mois, soit dans 10 à 15 % des cas. 7. Chez le nourrisson de moins de six mois, l’absence d’études contrôlées ne permet pas de proposer de recommandations étayées. 50 2. Le traitement médicamenteux : [46] L'objectif principal du traitement de la diarrhée aigue est d'en réduire la gravité et notamment les complications telles la déshydratation et la dénutrition. Le contrôle du symptôme diarrhéique n'est qu'un objectif secondaire. 1. La prescription d'un anti-diarrhéique doit être associée à des explications précises auprès de la famille sur les modes d'action, et les éléments de surveillance. Il est en effet essentiel de bien leurs faire comprendre que la prescription d'un anti-diarrhéique ne doit en aucun cas se substituer aux mesures de réhydratation. 2. Les agents intra lumineux, silicates ou probiotique, ont, pour ceux d'entre eux ayant démontré une efficacité (diosmectite, saccharomyces boulardii, Lactobacillus acidophilus) un effet uniquement symptomatique sur la durée de la diarrhée. Leur prescription ne peut donc être que complémentaire de la réhydratation après explications des limites de leurs effets auprès des familles. 3. Le racecadotril est le seul anti-diarrhéique à avoir démontré une diminution significative du débit des selles. Bien que son effet sur la réduction des complications et de la déshydratation ne soit pas prouvé, il peut être prescrit en association avec les solutions de réhydratation et la rénutrition précoce. 4. Un traitement antibiotique n'est indique que dans les diarrhées bactriennes invasives à Shigella ou du fait d'un terrain particulier ou de la gravite du syndrome dysentérique, après réalisation d'une coproculture. 5. Les antiseptiques n'ont aucune place dans les diarrhées aigues de l'enfant. 51 52 I. Matériels et méthodes 1. Enquête auprès des parents : 1.1. Population : Une étude transversale descriptive par interview directe structuré a été menée auprès de mères d'enfants âgés de moins de 5 ans consultant pour divers motifs au niveau de 3 centres de santé urbains de la ville de Meknès, ces derniers faisant partie des centres dont le personnel a bénéficié d'une formation sur la PCIME. Ces mères ont été systématiquement retenues dans le lot des consultants. 1.2. Critères d’inclusion et d’exclusion : Les mères incluses dans l’étude sont celles ayant des enfants de moins de 5 ans. Les mères exclues sont celles ayant des enfants âgés de plus de 5 ans. 1.3. Recueil des données : Les données ont été recueillies par un questionnaire de 7 pages, contenant 29 questions. Le questionnaire a été élaboré par le service de pédiatrie du CHU Hassan II de Fès, et validé par le département d'épidémiologie de la faculté de médecine et de pharmacie Sidi Mohammed Ben Abdallah de Fès. Une enquête pilote a été réalisée en Mars 2009 sur un échantillon de 20 mères afin de tester le questionnaire élaboré. Les données rassemblées dans le questionnaire portent sur les éléments suivants : § Caractéristiques démographiques et socio-économique et culturel des mères. § La place de l'allaitement maternel dans la pratique des mères. § Questions relatives au concept et gravité de la diarrhée aigue de l'enfant. § Connaissance des mères des signes de gravité, notamment les signes de déshydratation. § la place des SRO dans la pratique des mères. 53 § La place des remèdes "fait maison" dans la pratique des mères. § Les habitudes alimentaires pendant l'épisode diarrhéique. § Questions relatives aux conseils reçus en consultation. 1.4. La durée de l'enquête : L’étude a duré 3 semaines, du 16 mars au 06 avril 2009. 1.5. Analyse des données : Toutes les données recueillies ont été codées et saisies au sein du laboratoire d'épidémiologie et de santé publique de la faculté de médecine et de pharmacie de Fès selon le logiciel Epi. Info version 8.0. 54 2. Enquête auprès des médecins 2.1. La population : Une étude transversale descriptive a été menée auprès des médecins généralistes et pédiatres de la ville de Meknès, exerçants au niveau des formations sanitaires du secteur public et privé. La liste des médecins a été obtenue auprès du conseil régional d'ordre des médecins pour le secteur privé et du SIAAP (service des infrastructures des activités ambulatoires provinciales) pour le secteur public. 2.2. Critères d’inclusion et d’exclusion : On a inclus dans l’étude : § Les médecins généralistes exerçants aux centres de santé et aux cabinets privés. § Les pédiatres exerçants aux centres hospitaliers provinciaux et aux cabinets privés. Les médecins exclus de l'étude sont : § Les médecins généralistes exerçants aux centres hospitaliers. § Les médecins généralistes faisant des consultations spécialisées. § Les médecins ayant refusés de participer à l’enquête. 2.3. Recueil des données : Les données ont été recueillies par un auto-questionnaire anonyme de 4 pages, contenant 10 questions. Le questionnaire a été élaboré par le service de pédiatrie du CHU Hassan II de Fès, et validé par le département d´épidémiologie de la faculté de médecine et de pharmacie Sidi Mohammed Ben Abdallah de Fès. Une enquête pilote a été réalisée en janvier 2009 sur un échantillon de 10 médecins afin de tester le questionnaire élaboré. 55 Les données rassemblées dans le questionnaire portent sur les éléments suivants : § Secteur d’exercice des médecins. § La place des SRO dans la prescription ambulatoire. § Questions relatives aux conseils donnés aux parents sur la réalimentation. § Les régimes alimentaires dits "anti-diarrhéiques". § La place des antibiotiques et les anti-diarrhéiques dans la prescription ambulatoire. § Questions relatives aux conseils donnés aux parents sur les signes de gravité d'une diarrhée aigue à surveiller à domicile. 2.4. La durée de l'enquête : L’étude a durée 2 mois, du 10 janvier au 10 mars 2009. 2.5. Analyse des données : Toutes les données recueillies ont été codées et saisies au sein du laboratoire d´épidémiologie et de santé publique de la faculté de médecine et de pharmacie de Fès selon le logiciel Epi. Info version 8.0. 56 II. Résultats : 1. L'enquête auprès des parents : La taille de l'échantillon de l'étude N =150 mères a été déterminée en considérant la prévalence nationale en 2003 (p =12 %) de la diarrhée aigue chez les enfants de moins de cinq ans. Le taux de réponse est de 100 %. 1.1. Caractéristiques démographiques, socio-économiques et culturelles. • Niveau scolaire des mères : Parmi les mères enquêtées, 25% étaient analphabetes, 33% avaient un niveau d´instruction primaire, 31% avaient un niveau d'instruction secondaire, alors que les mères ayant un niveau d'instruction superieur ne représentaient que 12%. (Voir figure 5). 33% 25% 18% Analphabete Primaire collège 12% 12% Lycèe Superieur Figure 5: Niveau d´instruction des mères 57 • Profession des mères : La majorité des mères étaient femmes au foyer (89,5 %). Les mères qui travaillaient ne représentaient que 10,5 %, dont 75 % étaient des cadres. • Nombres et âge des enfants de moins de 5 ans par famille : Plus de la moitié des familles avaient 1 seul enfant de moins de 5 ans (67,5%), 30 % des familles avaient 2 enfants, et seulement 2,5% avaient 3 enfants et plus. L'âge des enfants était dans 56 % des cas moins de 6 mois, entre 6 mois et 2 ans dans 33 % des cas, et > de 2 ans dans 11 % des cas. (voir figure 6) 56% 33% 11% < de 6 mois entre 6mois et 2 ans > de 2 ans Figure 6: Répartition des enfants selon l’âge 1.2. La place de l'allaitement maternel et connaissances générales des mères. Concernant la pratiques d’allaitement maternel, notre étude a révélé que presque la totalité des mères 81,5 % allaitaient (ou avaient allaités) leurs enfants. Les raisons données par les mères qui n’allaitaient pas au sein : 18,5% sont représentées dans la figure 7 : 58 Figure 7: Les raisons du sevrage Problèmes de santé maternelle 10,75% Manque de temps 10,75% Refusé par l´enfant 29% Insuffiance lactée • 50% Le poids de l'enfant : 100 % des mères enquêtées avaient rapportés que leurs enfants sont pesés systématiquement à chaque consultation médicale, et 73,5 % d’entre elles suivaient l’évolution de son poids. Les 26,5 % des mères enquêtées qui ne suivaient pas l’évolution du poids de leurs enfants avaient donnés comme raisons : 57,5 % l’analphabétisme, 40 % trouvaient que c´est sans intérêt, 2,5% n'osaient pas le demander à l'infirmière ou au médecin. • L'aspect normal des selles : La majorité des mères 93,5 % savaient reconnaitre l'aspect normal des selles d'un enfant selon le type d'alimentation ; allaitement maternel, allaitement artificiel, et diversification alimentaire. 59 1.3. Concept et gravité d'une diarrhée aigue : La majorité des mères (73,5 %) savaient définir une diarrhée aigue "émission de plus de 3 selles liquides par jour", cependant l'enquête a révélé que même si un antécédent de diarrhée aigue ait été retrouvé chez 82 % des familles, seulement 53,5 % des mères la percevaient comme une affection grave. (Voir figure 8) Figure 8: le concept de gravité d'une diarrhée aigue 53,50% 36% 10,50% affection grave Affection non grave aucune idée Toutes les mères se sont mises d'accord sur 4 signes cliniques qu'elles considéraient comme graves et nécessitant une visite médicale immédiate : La fièvre 98%, les yeux cernées 100%, vomissement répétés 100%, et la présence de sang dans les selles 100%. Les autres signes cliniques de gravité sont représentés dans la figure 9: 60 Figure 9 : Les signes de gravités d'une diarrhée aigue Grave Non grave aucune idée 80% 76,50% 55% 45% 21,50% 20% 2% La perte de poids • 0% 0% refus de boire la soif intense Le premier réflexe des mères en cas de diarrhée aigue. L'enquête a révélé que le premier reflexe de la majorité des mères était le recours au centre de santé ou au médecin traitant 42 %, alors que l'utilisation spontanée des SRO à domicile n'avait été citée que par 9% des mères seulement. (Voir figure 10) Figure10: Le premier reflexe des mères en cas de diarrhée aigue. 42% 35,50% 9% Recours au centre Remedes "fait utilisation de santé ou au maison" spontanée des SRO medecin traitant 61 13,50% Automedication En cas d'automédication (13,5%), les médicaments utilisés sont comme suit : antibiotique (Bactrim® 55%), diosmectite (Smecta® 35%), probiotique (Ultra-levure® 75%), antiémétique (cloprame® 15%). Ces médicaments étaient conseillés par le pharmacien dans 55% des cas, et étaient disponible à domicile dans 45% des cas. 1.4. La place des SRO dans les pratiques des mères. L'étude a révélé que 87,5% des mères connaissaient les SRO, 60% les avaient déjà utilisés, cependant 8% seulement avaient les sachets de SRO toujours disponible à domicile, (Voir figure 11). Figure 11: La disponibilité des SRO à domicile. 92% 8% SRO tjrs disponible à domicile SRO non tjrs disponile à domicile Parmi les mères qui connaissaient les SRO, l'étude a pu mètre en évidence qu'elles leur avaient été prescrites dans 58% des cas. La prescription des SRO avait été faite dans la grande majorité des cas (82%) par le médecin généraliste du centre de santé, suivi du médecin pédiatre dans 18% des cas. 62 Concernant le mode d'utilisation des SRO, moins de la moitié des mères (41%) savaient les préparer et les utiliser correctement, 25 % les préparaient et les utilisaient incorrectement, tandis que 34 % ne savaient ni les préparer ni comment les utiliser. (Voir figure 12). Figure12: Le mode d’utilisation des SRO 41% 34% 25% Utilisation correcte Uutilisation incorrecte mode d'utilisation inconnu La majorité des mères (35%) avaient rapportés que personne ne leur avait expliqué le mode d'utilisation des SRO, 29% avaient mentionnés l'infirmière du centre de santé, 13% avaient eu l'explication d'un membre de la famille, 9% du pharmacien, alors que le médecin n'avait été cité que dans 14% des cas. Les mères ont été interrogées sur leur attitude face à une augmentation modérée de la fréquence des selles et/ou l'apparition de vomissements en début d'utilisation des SRO : plus de la moitié (60,5%) les arrêtaient, 14 % seulement continuaient à les utiliser, alors que 25,5% des mères ne savaient pas quoi faire face à cette situation, (Voir figure 13). 63 Figure13: Attitudes des mères face à une augmentation modérée de la fréquence des selles en debut d'utilisation des SRO. 60% 25% 15% Arrêter les SRO Continuer les SRO Aucune idée La majorité des mères 75% rapportaient que les SRO sont difficilement acceptées par leurs enfants, alors qu'elles ne sont acceptées facilement que dans 25% des cas. En cas de refus des SRO par l'enfant, 52 % des mères les obligeaient à les prendre, alors que 30 % les remplaçaient par de l'eau, et 18 % par les remèdes "fait maison". Concernant le rôle des SRO, 48 % des mères pensaient qu'elles améliorent la consistance des selles, 32 % seulement savaient que leur rôle est d'éviter et/ou traiter la déshydratation, tandis que 18 % ne connaissaient pas leur rôle. (Voir figure 14) 64 Figure 14: Le rôle des SRO selon les mères. Améliorer la consistance des selles 18% Racourcir la durée de l'épisode diarrhéique 48% Eviter et /ou traiter la déshydratation 32% Aucune idée 2% 1.5. La place des remèdes "fait maison" dans la pratique des mères. La majorité des mères enquêtées (82%) utilisaient des régimes particuliers considérés par toutes comme anti-diarrhéiques, ces régimes sont représentés dans la figure 15 : Figure 15: Régimes alimentaires utilisés pendant l'épisode diarrhéique. 78% 33% 30% 20% 0% Eau de riz+ riz bouilie Eau sucrée 0% Purée de fruits Soupe de carrote Soda "Coca" Chocolat Plusieurs réponses étaient possibles, ce qui explique que le total des réponses dépasse 100 %. 1.6. Les habitudes alimentaires pendant l'épisode diarrhéique. 21,5% des mères arrêtaient le lait habituel et/ou les produits laitiers pendant l'épisode diarrhéique. La durée de l'arrêt dépassait dans 94% des cas les 24h. Heureusement, l'allaitement maternel et l'eau étaient maintenus dans 100% des cas. 65 1.7. Le traitement de la diarrhée aigue infantiles le plus bénéfique. L'enquête a révélé que 30% des mères affirmaient que le traitement le plus bénéfique de la diarrhée aigue est le régime alimentaire anti-diarrhéique (remèdes "faits maison", alors que les SRO n'avaient été citées que par 22% des mères. (Voir figure16) Figure16: Le traitement, selon les mères, le plus bénéfique d'une diarrhée aigue. SRO 21% 22% Le régime alimentaire anti-diarrheéique les antibiotiques et 7% anti-diarrhéique l'eau pure 20% 30% 66 aucune idée 1.8. La source d'information des mères sur la diarrhée aigue infantile L'information des mères sur la diarrhée aigue infantile provenait d'une ou de plusieurs sources ; l'entourage (famille et voisines) était cité dans 86% des cas, suivi de l'infirmière au centre de santé (28 %), tandis que le médecin généraliste n'avait été cité que dans 22,5% des cas, ainsi que le pédiatre 11,5% des cas, (voir figure 17). Figure 17: Sources d’information des parents sur la diarrhée aigue infantile. 86% 28% 22,50% 15,50% 11,50% 12,50% 6,50% Plus de la moitié des mères (67,5%) disaient ne pas avoir reçu de conseils du médecin traitant (généraliste ou pédiatre) concernant les signes de gravité d'une diarrhée aigue et les symptômes à surveiller à domicile. 67 2. L’enquête auprès des médecins. L'étude transversale exhaustive a été réalisée auprès de 150 médecins, généralistes et pédiatres, exerçant au secteur privé et public de la ville de Meknès. 130 questionnaires ont été recueillis auprès des médecins ayant répondu aux questions, alors que 15 médecins ont refusés de participer à l’enquête, 3 étaient en congé, et 2 étaient absent pour raisons imprécises ; les médecins n’ayant pas participés étaient tous des médecins généralistes du secteur privé. 2.1. Répartition des médecins par statut et secteur d’exercice. 130 médecins ont participés à l'enquête, dont 19 (16%) sont des médecins pédiatres et 111 (84%) sont des médecins généralistes. Leur répartition selon le secteur d'exercice est représentée dans la figure 18. Figure 18: Répartition des médecins selon le secteur d'exercice. 7% 9% 30% Généraliste s.privé Généraliste s.publique Pédiatre s.privé Pédiatre s.publique 54% 68 2.2. La place des SRO dans la prescription ambulatoire. 70 % des médecins répondeurs prescrivaient de façon systématique un soluté de réhydratation (Voir figure 19). Lorsque le SRO n’était pas prescrit systématiquement, les indications de prescription étaient la déshydratation avec perte de poids de plus de 5 % dans 84,5% des cas, des selles abondantes et très liquides dans 89 % des cas, un âge inferieur à 6 mois dans 61 % des cas, sur demande des parents dans 6 % des cas. NB : Le total des réponses dépasse 100 % car plusieurs réponses étaient possibles. Figure 19 : Taux de prescription systématique des SRO selon le statut et le secteur d'exercice des médecins. 100% 68% 73,25% 36,25% Généraliste S.privé Généraliste Pédiatre S. privé S.publique Pédiatre S. publique Tous les médecins expliquaient en détail aux parents le mode d'utilisation des SRO, 63% le leurs expliquaient oralement et noté sur l'ordonnance, surtout les généralistes (65% vs 42%) alors que 37 % des médecins l’expliquaient oralement seulement. 69 48% des médecins interrogés (52% pédiatres vs 47% généralistes) leur arrivaient de débuter la réhydratation orale sur le lieu de consultation, dans 75% des cas afin de mieux expliquer aux parents illettrés comment préparer et utiliser les SRO, dans 60% des cas en cas de vomissement, et dans 93,5% si l'enfant est en début de déshydratation. 52% des médecins (48% pédiatres vs 53% généralistes) ne débutaient pas la réhydratation orale sur le lieu de consultation pour diverses raisons : 86% pour manque de temps, 78,5% trouvaient que le mode d'utilisation des SRO est simple et ne nécessite pas de démonstration, 30% donnaient comme raison l'indisponibilité des SRO sur le lieu de consultation. 2.3. Les régimes alimentaires dits "anti-diarrhéiques". Des remèdes "faits maisons" étaient recommandés par la grande majorité des médecins (93%), aussi bien pédiatres (89,5%) que généralistes (93%) : du riz bouilli+eau de riz dans 71% des cas, la soupe de carotte dans 61% des cas, de l'eau sucrée dans 20% des cas, du soda dont coca-cola® dans 18%, et l'eau pure dans 60% des cas. La figure 20 illustre la répartition des remèdes recommandés selon le statut du médecin. Ces remèdes traditionnels étaient recommandés dans la grande majorité des cas (81,5%) avec les SRO, néanmoins, 18,5% des médecins les proposaient seuls sans les SRO. 70 Figure 20: les remèdes traditionnels recommandés selon le statut du médecin Généralistes 72% 63% Pédiatres 68% 60% 60% 58% 26% 23% 16% 5% Riz+eau de riz Soupe de Eau sucrée soda "Coca®" Eau pure carotte 2.4. Les conseils relatifs à l’alimentation de l'enfant. Aucun médecin, ni généralistes ni pédiatres, ne conseillaient aux mères de suspendre l'allaitement maternel pendant l'épisode diarrhéique. Tandis que 40% leurs recommandaient d'arrêter l'allaitement artificiel et/ou autres aliments pendant au moins 24h, avec reprise de l'allaitement avec du lait sans lactose dans 15% des cas, et avec dilution du lait dans 25% des cas. 58,5% des médecins, qui sont pour la majorité des généralistes (66% vs 19%), conseillaient aux mères de poursuivre l'alimentation lactée habituelle après au maximum 4h de réhydratation orale. La répartition selon le statut du médecin est représentée dans la figure 21. 71 Figure 21: conseils sur l'alimentation lactée selon le statut du médecin. Généralistes Pédiatres 81% 66% 50% 29,50% 50% 27% 19% 7% Arrêt de Reprise avec Reprise avec du Poursuite de l'allaitement dilution du lait lait sans lactose l'allimentation artifitiel Concernant le lait de régime, 20% des lacté habituelle médecins prescrivaient systématiquement et quelque soit l'âge de l'enfant du lait sans lactose. Lorsque ce dernier n’était pas prescrit systématiquement, les indications de prescription étaient le terrain fragile (ATDC de prématurité, terrain ID…) dans 74% des cas, 60% quand le nourrisson était âgé de moins de six mois, 36,25% en cas de selles très abondantes et liquides, et 31% en cas de déshydratation avec perte de poids de plus de 5 %, tandis que 52% ne l'avaient jamais prescrit et surtout les médecins généralistes (58% vs 18%). voir figure 22 Figure 22: Les indications du lait sans lactose selon le statut du médecin. Généralistes Pédiatres 85% 77% 64% 64% 57% 27% Térrain fragile 52% 23% Selles très DSH > 5% abondantes 72 Age < 6 mois 2.5. La place des antibiotiques et des anti-diarrhéiques dans la prescription ambulatoire. L'étude a révélé que 7% des médecins, exclusivement des médecins généralistes, prescrivaient systématiquement une antibiothérapie en cas de diarrhée aigue infantile. Quand la prescription d'antibiotique n’était pas systématique, les indications étaient dans la majorité des cas (88%) une diarrhée glairo-sangulante, la fièvre dans 56,75% des cas, et un âge inferieur à 6 mois dans 9,5% des cas. Les indications de l’antibiothérapie selon le statut du médecin sont illustrées dans la figure 23. Figure 23: Indications de l'antibiothérapie selon le statut du médecin. Généralistes 87% Pédiatres 95% 61,50% 31,50% 21% 7% diarrhée glairo-sanglante Fièvre Age < à 6 mois Concernant les médicaments anti-diarrhéiques, l'enquête a révélé que la grande majorité des médecins (91%) prescrivaient systématiquement au moins un produit : diosmectite 64%, probiotique 81,5%, attapulgite de Moirmoron activée 53%, un antiseptique intestinal 30%. La répartition des anti-diarrhéiques prescrits selon le statut du médecin est représentée dans la figure 24. 73 Figure 24 : Les médicaments anti-diarrhéiques prescrits selon le statut du médecin Généralistes 79% 81% Pediatres 84% 61% 53% 52,50% 34% 5% Diosmectite Pré-biotique Attapulgite Antiseptique "Smecta ®" "Ultra-levure®" "Actapulgite®" intestinal Les raisons de prescription de ces anti-diarrhéiques, lorsqu’elles étaient précisées, sont illustrées dans la figure 25. Figure 25: Les raisons de prescription des anti-diarrhéiques Améliore le confort 34% de l'enfant Sur demande des 50% parent Leur efficacité 16% 74 2.6. Les conseils relatifs aux signes de gravité à surveiller à domicile. La grande majorité des médecins (71%), aussi bien, pédiatres (74%) que généralistes (70%), expliquaient aux parents comment rechercher les signes de déshydratations, de même que 80 % des médecins leurs donnaient des conseils concernant les symptômes à surveiller à domicile et devant justifier une reconsultation. 75 76 Cette étude est parmi les premières à l’échelle nationale qui associe en même temps, une évaluation du mode de prise en charge de la diarrhée aigue infantile par les médecins généralistes et pédiatres de la ville de Meknès en ce qui concerne les traitements diététique et médicamenteux, tout en les confrontant aux recommandations récemment mise à jour, et surtout, en mettant l’accent sur les conseils qui les accompagnent, ainsi qu'une estimation du niveau de connaissance des mères vis-à-vis de cette affection en faisant ressortir les diverses convictions et pratiques malsaines qui entravent sa bonne prise en charge. L’étude auprès des médecins présente une limite méthodologique : l'analyse était réalisée à partir de questionnaires écrits, elle ne témoigne donc que d’une intention de traiter. L’analyse réelle des prescriptions à partir de l’étude d’ordonnances aurait été plus précise, néanmoins, le fait d’avoir réalisé en même temps une étude auprès des mères rendrait nos résultats plus crédibles. Les principaux résultats de cette étude s’articulaient autour des questions suivantes: • Le concept de gravité de la diarrhée aigue infantile et les conseils donnés aux parents sur ce sujet. • La place des solutés de réhydratation orale (SRO) aussi bien dans les prescriptions des médecins que dans les pratiques des mères. • La place des régimes dits anti-diarrhéiques dans les mœurs des mères et les prescriptions des médecins. • Les pratiques des mères en matière de réalimentation en comparant ces dernières aux conseils donnaient par les médecins. • La place du traitement médicamenteux dans les prescriptions des médecins. 77 1. Le concept de gravité de la diarrhée aigue. La diarrhée aigue infantile est une affection banale qui a le plus souvent une cause virale et guérit spontanément dans l’immense majorité des cas, néanmoins, le risque de déshydratation n’est pas prévisible, et peut mener à une issue fatale, les parents devraient donc être en mesure de reconnaitre les signes de gravité notamment les signes de déshydratation, et savoir quand (re)consulter. Notre étude a révélé que près de 80 % des médecins, aussi bien pédiatres que généralistes, donnaient des conseils aux parents sur les signes de gravité à surveiller à domicile. Toutefois, du coté des mères, les résultats ne sont pas aussi satisfaisants, en effet, parmi les 82 % des mères dont les enfants avaient eu un antécédent de diarrhée aigue, seuls 53,5% étaient conscientes de la gravité de l'affection, alors que plus du tiers (36%) trouvaient que c'est une affection banale sans aucun risque. On constat également que les connaissances des mères des singes cliniques de gravité restent insuffisantes, en effet, le refus de boire (surtout des SRO) et la soif intense n’étaient pas jugeaient inquiétants dans 55% et 80% des cas respectivement. Ces résultats sont cohérents avec ceux de l'enquête MICS II (multiple Indicator cluster Survey II) réalisée en Tunisie en 2000, où 48 % des mères seulement connaissaient les signes d’alerte à surveiller. [60] Aussi, plus de la moitié des mères (67,5%) disaient ne pas avoir reçu de conseils du médecin traitant (généraliste ou pédiatre) sur les signes de gravité à surveiller à domicile. 78 L’enquête nationale d’évaluation de l’implantation de la stratégie PCIME réalisée en 2007 [56], permet d’expliquer ce désaccord observé dans notre travail entre parents et médecins, en effet, cette étude a révélé que parmi les conseils que les mères oubliaient rapidement, étaient ceux en rapports avec les signes d'alerte menant à une consultation urgente, alors qu’ils venaient juste d’être prodigués par le médecin traitant. 2. Les solutés de réhydratation orale (SRO). Les recommandations sur l’intérêt démontré et fondamental des solutions de réhydratation orale (SRO) ne sont plus à discutées. « La prescription par les médecins et l’utilisation par les familles des SRO doit être systématique chez tout enfant de moins de 5 ans débutant une diarrhée aiguë. Il faut utiliser exclusivement les SRO disponibles en officine et proscrire l’utilisation de solutions « maison » reconstituées de façon artisanale». [58] La thérapie par réhydratation orale a été conçue et évaluée principalement dans les pays en voie de développement, et transférée ensuite dans les pays industrialisés. Ce transfert inverse de technologie a pris presque vingt ans pour que les médecins acceptent de les utiliser, malgré son usage couronné de succès dans les pays du tiers monde [33]. En France par exemple, le taux de prescription des SRO était de 16 % en 1988 dans la région Lyonnaise, et de 35% en 1996 dans la région du Nord. Depuis, et suite à des compagnes d'information, et surtout au remboursement des SRO en 2003, leur taux de prescription s'est amélioré, passant de 47% en 1998 à 74% en 2005 (dont 71% des généralistes et 90% des pédiatres). [59] 79 Notre étude est parmi les premières sur le plan national qui s'est intéressée à préciser la place des SRO dans la prescription ambulatoire des médecins généralistes et pédiatres, ses résultats concordent avec ceux des dernières enquêtes réalisées en France : 71% des médecins de notre étude prescrivaient systématiquement les SRO, sans différence significative selon le statut du médecin (71% des généralistes vs 63% des pédiatres). Globalement, tous les médecins ayant participés à l'enquête expliquaient aux parents le mode d'utilisation des SRO, dont 63 % leurs donnaient l'explication aussi bien oralement que notée sur ordonnance. Cette pratique n'est pas liée au statut du médecin. Seulement, quel est les temps consacré à ces conseils ? L’étude a révélée, également, que plus de la moitié des participants (52%), aussi bien pédiatres que généralistes, ne sont pas encore convaincus de l'importance de débuter la réhydratation orale sur le lieu de consultation, et donnaient pour cela diverses raisons : 86% pour manque de temps, 78,5% trouvaient que le mode démonstration. d'utilisation Ces des attitudes SRO est auront simple sûrement et des ne nécessite pas de répercutions sur les connaissances et pratiques des mères. Les diverses enquêtes nationales évaluant l'état d'avancement du programme de lutte contre les maladies diarrhéiques, instauré au Maroc depuis 1987, confirment que la thérapie par réhydratation orale est une pratique qui a gagné du terrain (voir Tab 8). On note, effectivement, une tendance à l'augmentation de l’usage des SRO par les parents, allant de 8 % en 1991 à 40 % en 2007 [61], notre étude confirme aussi ce constat : la grande majorité des mères (87,5%) ayant participés à l'enquête connaissaient les SRO et 60% l'avaient déjà utilisées. 80 Tableau 8 : Evolution du taux d'utilisation des SRO par les mères au Maroc Enquêtes EMPCD Année [62] Taux d'utilisation des SRO 1991 8% ENPS [63] 1992 14 % PAPCHILD [64] 1997 28 % ENSPF [65] 2003-04 23 % ENIMSJ [66] 2006-07 40 % 2009 60% Notre étude En comparent le dernier taux d’utilisation des SRO au Maroc en 2006 à celui des dernières études internationales réalisées pendant la même période (voir Tab 9), on constate que ce taux était plus élevé par rapport à celui de la France [45], du Togo [7], le même que celui de la république Haïtienne [68], et plus bas par rapport à la Tunisie [67]. Tableau 9 : Taux d'utilisation des SRO par les parents selon les pays. Auteurs Notre étude Pays, année Meknès, Maroc. Taux d'utilisation des SRO 2009 60% ENIMSJ, [66] Maroc. 2006 40% C.Boutry, [45] Havre, France. 2006 34% Enquête MICS 3 [67] Tunisie. 2006 54,6% K. Djadou et al, [7] Togo, 2006 13% Haïti, USA. 2006 40% (EMMUS-IV), [68] 81 Les données des études nationales et internationales sus-citées sont, certes, très prometteuses, cependant, quand est-il de l’observance du traitement ? Les mères, sont elles conscientes de l’importance des SRO ? Savent-elles leur rôle ? Savent-elles les préparer correctement ? L’avantage de notre étude est de répondre à ces différentes questions, permettant ainsi de préciser la vraie place des SRO dans les pratiques des mères. En analysant les résultats de notre étude, on constate, qu'en dépit du taux élevé d'utilisation des SRO, la qualité des conseils entourant cette réhydratation reste très perfectible, en effet, la source d’information des parents au sujet des SRO était dans plus de la moitié des cas (57%) non médicale. En plus, selon la dernière étude nationale d’évaluation de l’implantation de la stratégie PCIME au Maroc [56], 16 % seulement des mères d'enfants diarrhéiques, avaient reçus des conseils sur le mode d'utilisation des SRO, et 9% seulement avaient bénéficiés d'une démonstration sur leur mode de préparation, contrairement aux études réalisées en Egypte [69] et au Soudan [70], où les résultats étaient beaucoup plus importants. (Voir Tab. 10) Tableau 10 : Taux des mères ayant reçus des conseils au sujet des SRO Conseils : Démonstration : utilisation préparation des des SRO SRO IMCI Health Facility Survey .Maroc 2007 [56] 16% 9% IMCI Health Facility Survey. Sudan 2003 [70] 52% 20% IMCI Health Facility Survey. Egypt 2002 [69] 99% 95% Etude 82 Cette insuffisance de formation et d’explication, rend compte du taux élevé (59%) d'utilisation incorrecte de ces solutés, du fait que seulement 32% des mères savaient le rôle exacte des SRO qui est de prévenir voire traiter la déshydratation, et donc des nombreux sentiments de faux échecs du traitement évoqués par les parents de notre étude : 60,5% arrêtaient de les utiliser dès l’augmentation modérée de la fréquence des selles en début du traitement, et presque la moitié (48%) les remplaçaient par de l'eau ou des remèdes "fait maison" en cas de refus par l'enfant. On en déduit, par conséquent, que l'utilisation de ces solutés de réhydratation n'est pas encore rentrée dans les mœurs des mères, en effet moins de 10 % en disposaient à domicile et les utilisaient spontanément, et 22% les considéraient comme le traitement de base de la diarrhée aigue. Il convient donc de maîtriser la somme importante de conseils et de disposer du temps nécessaire (au minimum 5 minutes) pour fournir des explications précises sur l’intérêt des SRO, leur mode de préparation et d’administration, notamment en cas de vomissement, et la signification d’une augmentation de la fréquence ou du volume des selles en début du traitement. Le médecin doit pouvoir rassurer les parents en répondant par avance à toutes les difficultés qu’ils pourraient rencontrer au cours de la réhydratation. 83 3. Les remèdes traditionnels : Contrairement aux solutés de réhydratation orale, qui représentent la base du traitement de la diarrhée aigue, les remèdes traditionnels occupent une place considérable aussi bien dans les pratiques des mères que parmi les conseils des médecins. S. Uhlen et al [4] rapportent que les pédiatres français conseillaient un régime anti-diarrhéique dans 66% des cas, des boissons inadaptées été proposées par 35% des médecins selon l'étude de Martinot et al [71], de même que 88 % des pédiatres américains selon l'étude de Snyder JD [72]. Dans notre étude, presque l'ensemble des médecins (93%) prescrivaient un régime anti-diarrhéique et des boissons dont la composition et l'osmolarité sont totalement inadaptées voire dangereuses : 20 % eau sucrée, 61% de la soupe de carotte, ces deux produits été plus souvent proposaient par les généralistes que les pédiatres, alors le soda "Coca", totalement proscrit, été plutôt conseillé par les pédiatres (26% vs 16%). Ces conseils prodigués l'entourage, par les médecins, sans oublier l’influence de expliquent la place qu'occupent actuellement ces remèdes dans les pratiques des mères, en effet, 82 % les utilisaient systématiquement et 30 % les considéraient comme étant le traitement la base de la diarrhée aigue. Le produit le plus souvent proposé étant le riz bouilli + eau de riz (78%). Heureusement, dans notre étude aucune mères n’avaient déjà utilisé de l'eau sucrée ni de soda, contrairement aux parents français [45] (l'eau sucrée : 16%, soda : 34,5%). 84 qui les proposent plus souvent 4. Le traitement nutritionnel (mise à pars les SRO) L'OMS recommande une phase de 4 à 6 heures de réhydratation orale, suivie d'une réalimentation précoce comme seul traitement de la diarrhée aigue infantile [31]. Alors que l’habitude de suspendre l'alimentation pendant 24-48H est une pratique actuellement dépassée, de même que l'utilisation systématique d'un lait de régime essentiellement le lait sans lactose, dont la prescription est limitée à des indications précises. [39,41] Il ressort de notre étude que plus de la moitié de nos médecins appliquaient ces recommandations, en effet 58,5% des médecins, qui étaient pour la majorité des généralistes (66% vs 19%) conseillaient aux mères de poursuivre l'alimentation lactée habituelle après au maximum 4h de réhydratation orale. Tandis que 40%, dont la majorité sont pédiatres (81% vs 29,5%), préconisaient un arrêt des produits laitiers pendant au moins 24H, dont 25% conseillaient la reprise de l'allaitement avec dilution du lait et 15% avec du lait sans lactose. Le lait sans lactose n’était prescrit systématiquement que dans 20% des cas, et le plus souvent par les médecins généralistes (22% vs 13%). Nos résultats, bien qu'insuffisants, sont beaucoup plus encourageant par rapport à ceux des enquêtes réalisées en Europe et en USA. (Voir Tab. 11) 85 Tableau 11 : les conseils donnés par les médecins sur l'arrêt des produits laitiers et taux de prescription du lait sans lactose. Arrêt des Etude pays produits laitiers J. Hans Hoekstra [74] Pays de l’Europe de l'Est (Etude multicentrique) 2000 S. Uhlen et al [4] J. Stoller et al [73] A. Martinot et al [58] E. Lechat et al [76] systématique 21% 35% France 2001 - 47% Rouen, France 2002 58% 75,2% France 2005 - 16% 59% 45% 62% - 40% 20% Loire-Atlantique France 2006 JA. Bezzera et al [77] USA Notre étude Lait sans lactose 1992 Meknès, Maroc. 2009 Quant au comportement des mères en matière d’alimentation, la pratique de suspendre l'allaitement artificiel et les produits laitiers ne concernait que 21,5%, un taux qui reste bas par rapport à la France [45], mais élevé par rapport au Togo [7]. (Voir Tab. 12) Toutefois, l’allaitement maternel, facteur de survie de l’enfant et qui joue un rôle fondamental dans la prévention et le traitement des cas de diarrhée avait été maintenu dans 100% des cas. Ceci concorde avec les différentes enquêtes nationales réalisées dans ce sens [61-66]. 86 Tableau 12 : Taux de l'arrêt de l'allaitement artificiel pendant l'épisode diarrhéique Etude Notre étude Enquête MICS 2 [78] K. Djadou et al, [7] C.Boutry, Arrêt de l'allaitement pays [45] artificiel. Meknès, Maroc 2009 21,5% Algérie 2000 15,7% Togo 2006 0% Havre, France. 2006 53% 5. Le traitement médicamenteux En matière prise en charge de la diarrhée aiguë infantile, la place du traitement médicamenteux ne doit en aucun cas se substituer aux mesures nutritionnelles. L'antibiothérapie a, en effet, des indications très restreintes, alors que les anti-diarrhéiques doivent rester des traitements adjuvants ou de confort. Si ces recommandations sont prônées depuis de nombreuses années par différentes sociétés savantes, leur application lors de la pratique quotidienne des médecins est largement insuffisante. En France [59] par exemple, dans l'étude de A.Martinot en 1996, au moins un médicament était prescrit chez 94% des nourrissons, avec en moyenne 2,6 médicaments par enfant. Un antibiotique était notamment prescrit systématiquement dans 33 % des cas. Le nombre de médicaments prescrits n'était pas différent en 2004-2005 mais les médicaments avaient changés et c'est la prescription de racécadotril (81%) qui était devenue très fréquente. 87 Dans notre étude, la prescription des médicaments anti-diarrhéiques dits « adjuvants », n’ayant pourtant pour la plupart d’entre eux pas fait la preuve de leur efficacité sur la diarrhée aigue, est presque systématique (91 %) et curieusement, 50% des médecins sont convaincu de leur «efficacité» : un probiotique 81%, diosmectite 64%, Attapulgite 53%, et un antiseptique 30%. La prescription de ces produits n’été pas liée au statut du médecin à l’exception des antiseptiques qui étaient prescris plus fréquemment par les généralistes (34% vs 5%). En ce qui concerne l’antibiothérapie, 7% des médecins, tous des généralistes, rapportaient qu’ils la prescrivaient systématiquement. Du coté des mères, la notion d’automédication n'est pas très développée, elle a été retrouvée dans seulement 13,5% des cas, mais il semblerait qu'elles ne sont pas encore conscientes que le traitement médicamenteux n'est qu'accessoire, car 20% des mères le considèrent comme le traitement de base de la diarrhée aigue infantile. Ce même constat a été observé dans l'étude française [45] réalisée au Havre en 2006. 6. La source d'information des parents. Un dernier point important est celui de la source d'information de mères participantes à notre étude sur la diarrhée aigue : on remarque qu’elle provient dans l’immense majorité des cas de l'entourage (86%), alors que le médecin généraliste, pédiatres et l'infirmière du centre de santé n’ont été cités que dans 22,5%, 11,5% et 28% des cas respectivement. Contrairement à nos résultats, le médecin (pédiatre ou généraliste) a été évoqué dans 70,5% des cas dans l'enquête française du Havre. [45] 88 89 Au terme de cette étude, il convient de dire qu’il faudrait fournir, dans le cadre de la stratégie PCIME, d'énormes efforts aussi bien auprès des médecins, pédiatres et généralistes, qu’auprès des mères, afin d’améliorer la qualité de la prise en charge de la diarrhée aigue infantile dans notre pays. Certes, la fréquence de prescription des SRO par les médecins de la ville de Meknès est considérable, toutefois, la qualité des conseils entourant cette réhydratation reste insuffisante, ce qui influe directement sur les connaissances des parents vis-à-vis de cette pratique, et explique le faible taux des mères qui soient convaincues de son importance. D'un autre cote, les recommandations nutritionnelles ne sont pas toujours appliquées, ainsi que trop de médicaments, n’ayant pas fait la preuve de leur efficacité, sont inutilement prescrits, ce qui dévie l’attention des parents du traitement de base qu’est la réhydratation orale. Il ne faut certes pas sous-estimer les difficultés et le temps nécessaire pour modifier des habitudes de prescription dans des affections courantes, mais le Maroc s’est engagé à réduire la mortalité infanto-juvénile de 2/3 sur la période allant de 1990 à 2015 et ce dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement, il faudrait donc focaliser les efforts en sensibilisant encore plus les mères sur la gravité de cette affection, et ne pas oublier qu'une prise en charge précoce et adéquate par la famille et un élément important de réduction du taux de mortalité par déshydratation. 90 91 La diarrhée aiguë demeure l'une des principales causes de mortalité et de morbidité chez l’enfant. Son traitement repose sur l’administration de solutions de réhydratation orale (SRO) et la réalimentation précoce, la place du traitement médicamenteux restant limitée. La présente étude vise, d'une part, à évaluer les connaissances, attitudes et pratiques des mères face à une diarrhée aigue, et d'autre part, à préciser la place des différents traitements médicamenteux prescrits dans la diarrhée aiguë par les médecins généralistes et pédiatres de la ville de Meknès et surtout de comparer leurs habitudes de prescription aux recommandations récemment mises à jour. Méthodes : Deux enquêtes transversales ont été réalisées : la première enquête a été menée auprès de 150 mères d'enfants de moins de 5 ans consultants pour divers motifs au niveau de 3 centres de santé urbains de la ville de Meknès ; ces centres ont été choisis parmi ceux dont le personnel a bénéficié d'une formation sur la PCIME. Un questionnaire a servi à recueillir les données. La deuxième enquête, menée auprès de 150 médecins, généralistes et pédiatres, de la ville de Meknès s'est basée sur un auto-questionnaire anonyme, étudiant le traitement nutritionnel, médicamenteux, et les conseils donnés aux parents. Résultats : La première enquête : L'analyse des données indique que 25% des mères sont analphabètes et 33% n’ont atteint que le niveau primaire. 56% ont au moins 1 enfant de moins de 6 mois. Un antécédent de diarrhée aigue a été retrouvé dans 82% des cas, cependant 53% seulement des mères sont conscientes de la gravité de l'affection, et le tiers disent avoir reçu des conseils détaillés du médecin traitant sur les signes de gravité à surveiller à domicile. Les SRO ont été reconnu par 87,5% des mères, néanmoins, 41% seulement savent les préparer et les utiliser correctement, 32% connaissent leur rôle exact, et seulement 22% les considère comme le 92 traitement de base. Concernant les habitudes alimentaires, 21,5% des mères ont interrompu les produits laitiers pendant plus de 24h, néanmoins l'allaitement maternel a été maintenu dans 100% des cas. Les régimes alimentaires dits antidiarrhéiques occupent une place considérable dans les pratiques des mères et sont utilisés dans 82% des cas. La notion d'automédication n'a été retrouvée que dans13, 5% des cas. La deuxième enquête : 130 médecins (68,5%) ont participés à la deuxième enquête. 70% prescrivent systématiquement des SRO, 20% un lait "de régime" essentiellement du "lait sans lactose". Un régime anti-diarrhéique est conseillé par 92% des médecins, dont 18,5% l'ont proposé sans les SRO. Un arrêt des produits laitiers pendant au moins 24h a été conseillé par 39% des médecins. La grande majorité des médecins prescrivent des anti-diarrhéiques (90,75%), dans 50% des cas pour leur efficacité. la prescription systématique des antibiotiques qui a été retrouvée chez 7% des médecins qui sont exclusivement des médecins généralistes. 71% des médecins expliquent aux parents comment rechercher les signes de déshydratation, et 79% leurs donnent des conseils sur les signes de gravite à surveiller à domicile. Conclusion : Au terme de cette étude, on conclu que d'énormes efforts doivent être fourni, aussi bien auprès des mères, par le renforcement des messages éclairés qui doivent tenir compte des attitudes et pratiques identifiés ; et également auprès des praticiens, pédiatres et généralistes, vu recommandations et leur pratique quotidienne. 93 la disparité retrouvées entre les 94 Acute diarrhea remains one of the leading causes of child mortality. Its treatment rests on the use of oral rehydration solutions (ORS) and the early feeding, the use of medication remains limited. This study aims, on the one hand, to evaluate knowledge, attitudes and practices of mothers towards acute diarrhea, and on the other hand, to specify the importance of different medical treatment prescribed in the case of acute diarrhea by general practitioners (GPs) and pediatricians in the city of Meknes, especially their prescribing practices in accordance with the recently updated recommendations. Methods: Two surveys were carried out: The first survey was carried out among 150 mothers whose children are aged less than 5 years, and who were consulting for various reasons. This survey was conducted in three urban health centers in the same city (Meknes). These centers were selected among those whose medical staff had benefited from training related to (PCIME). To collect data a questionnaire was used. The second survey was carried out among 150 practitioners, GPs and pediatricians in Meknes; it was based on an anonymous questionnaire dealing with the nutritional and medical treatment as well as the pieces of advice given to parents by the surveyed practitioners Results: First survey: The analysis of data indicates that 25% of the mothers are illiterate and 33% have only achieved primary education. 56% of them have at least one child aged less than 6 months. An antecedent of acute diarrhea has been observed in 82% of the cases; however only 53% of the mothers are conscious of the seriousness of the infection, and one third says having received advice from consulting practitioners on the serious signs to be watched out at home. The SRO were recognized by 87.5% 95 mothers. However, only 41% could prepare and use them correctly, 32% know their exact roles, and only 22% consider them as the basic treatment. Concerning the nutritional practices, 21.5% of the mothers stopped giving dairy products for more than twenty four hours, breast feeding, on the other hand, was maintained in 100% of the cases. Anti-diarrhea foods occupy a considerable place in the practices of the mothers and are used in 82% of the cases. The concept of self medication was found only in 13.5% of the cases. Second survey Of 130 practitioners 68.5% took part in the second survey. 70% prescribe SRO systematically, 20% lactose free milk mainly. An mode anti-diarrhea diet is recommended by 92% doctors, 18. 5 of whom suggested it without the SRO. An interruption of dairy products for at least 24h was recommended by 39% of the doctors. The largest majority of doctors prescribe anti diarrhea foods (90.75%), in 50% of the cases for their effectiveness. the systematic prescription of antibiotics was used by 7% of the doctors who are mainly general practitioners. 71% of the doctors explain to the parents how to look for dehydration signs, and 79% give them advice on what serious signs to watch at home. Conclusion As a conclusion we notice that great effort has to be done not only with mothers, providing them with advice taking into account the identified attitudes and practices, but also with practitioners, GPs and pediatricians, considering the disparity observed between the recommendations and daily practices. 96 97 ﻳﻌﺘﺒﺮ اﻹﺳﻬﺎل اﻟﺤﺎد ﻣﻦ ﺑﻴﻦ أﻫﻢ أﺳﺒﺎب اﻟﻮاﻓﻴﺎت ﻓﻲ ﺻﻔﻮف اﻷﻃﻔﺎل .ﻳﺮﺗﻜﺰ ﻋﻼج ﻫﺬا اﻷﺧﻴﺮ أﺳﺎﺳﺎ ﻋﻠﻰ اﺳﺘﻌﻤﺎل ﻣﺤﻠﻮل ﻣﻌﺎﻟﺠﺔ اﻻﺟﺘﻔﺎف ،ﻣﻊ اﻻﺳﺘﻤﺮار ﻓﻲ ﺗﻐﺬﻳﺔ اﻟﻄﻔﻞ ﺑﺼﻔﺔ ﻋﺎدﻳﺔ ،ﻓﻲ ﺣﻴﻦ أن اﺳﺘﻌﻤﺎل اﻷدوﻳﺔ ﻳﻈﻞ ﺛﺎﻧﻮﻳﺎ. اﻷﻫﺪاف. ﺗﻬﺪف ﻫﺬه اﻟﺪراﺳﺔ ،ﻣﻦ ﺟﻬﺔ ،إﻟﻰ ﺗﻘﻴﻴﻢ ﻣﻌﺎرف و ﺳﻠﻮك اﻷﻣﻬﺎت ﺗﺠﺎه اﻹﺳﻬﺎل اﻟﺤﺎد ،و ﻣﻦ ﺟﻬﺔ أﺧﺮى ،إﻟﻰ ﺗﺤﺪﻳﺪ ﻣﻜﺎﻧﺔ ﻣﺨﺘﻠﻒ اﻷدوﻳﺔ اﻟﻤﻮﺻﻮﻓﺔ و اﻟﻨﺼﺎﺋﺢ اﻟﻤﻘﺪﻣﺔ ﻟﻶﺑﺎء ﻣﻦ ﻃﺮف اﻷﻃﺒﺎء اﻟﻌﺎﻣﻴﻦ و أﻃﺒﺎء اﻷﻃﻔﺎل ﺑﻤﺪﻳﻨﺔ ﻣﻜﻨﺎس ،و ﻣﻦ ﺛﻢ ﻣﻘﺎرﻧﺘﻬﺎ ﺑﺂﺧﺮ ﻣﺎ اﺳﺘﺠﺪ ﻣﻦ اﻟﺘﻌﻠﻴﻤﺎت اﻟﻤﺘﻔﻖ ﻋﻠﻴﻬﺎ ﻋﺎﻟﻤﻴﺎ. اﻷﺳﺎﻟﻴﺐ. ﺛﻢ اﻧﺠﺎز ﻧﻮﻋﻴﻦ ﻣﻦ اﻟﻤﺴﺢ اﻟﻤﺴﺘﻌﺮض ﻳﻬﻢ اﻟﻤﺴﺢ اﻷول 150أم ﻷﻃﻔﺎل ﺑﺎﻟﻐﻴﻦ ﻣﻦ اﻟﻌﻤﺮ أﻗﻞ ﻣﻦ 5ﺳﻨﻮات اﻟﻠﻮاﺗﻲ ﺛﻢ اﻧﺘﻘﺎؤﻫﻦ ﻣﻦ ﺑﻴﻦ ﻣﺨﺘﻠﻒ ﻣﺮﺿﻰ ﺛﻼث ﻣﺮاﻛﺰ ﺻﺤﻴﺔ ﺧﻀﻊ ﻣﻮﻇﻔﻮﻫﺎ )أﻃﺒﺎء و ﻣﻤﺮﺿﻴﻦ( ﻟﺘﻜﻮﻳﻦ ﺧﺎص ﺣﻮل ﺑﺮﻧﺎﻣﺞ " اﻟﻌﻼج اﻟﻤﺪﻣﺞ ﻷﻣﺮاض اﻷﻃﻔﺎل" و ﻗﺪ ﺛﻢ ﺟﻤﻊ اﻟﻤﻌﻄﻴﺎت اﻋﺘﻤﺎدا ﻋﻠﻰ ﺗﺴﺂل. اﻟﻤﺴﺢ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﻳﻬﻢ 150ﻃﺒﻴﺒﺎ " اﻟﻄﺐ اﻟﻌﺎم و أﻃﺒﺎء اﻷﻃﻔﺎل" ﺑﻤﺪﻳﻨﺔ ﻣﻜﻨﺎس .و ﻗﺪ ﺛﻢ اﻻﻋﺘﻤﺎد ﻋﻠﻰ ﺗﺴﺂل ﻳﺪرس ﻣﺨﺘﻠﻒ اﻟﻌﻼﺟﺎت اﻟﻐﺬاﺋﻴﺔ و اﻟﺪواﺋﻴﺔ ،إﺿﺎﻓﺔ إﻟﻰ اﻟﻨﺼﺎﺋﺢ اﻟﻤﻘﺪﻣﺔ ﻟﻶﺑﺎء ﺑﺨﺼﻮص ﻫﺬا اﻟﻤﺮض. اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ. ﺗﺤﻠﻴﻞ ﻣﻌﻄﻴﺎت اﻟﻤﺴﺢ اﻷول ﺑﻴﻦ أن 25 %ﻣﻦ اﻷﻣﻬﺎت أﻣﻴﺎت ،و 33 %ﻟﻢ ﻳﺘﺠﺎوزن اﻟﻤﺴﺘﻮى اﻻﺑﺘﺪاﺋﻲ 56 % .ﻟﺪﻳﻬﻦ ﻋﻠﻰ اﻷﻗﻞ ﻃﻔﻞ ﻋﻤﺮه أﻗﻞ ﻣﻦ 6أﺷﻬﺮ .ﺑﻠﻐﺖ ﻧﺴﺒﺔ اﻹﺻﺎﺑﺎت اﻟﺴﺎﻟﻔﺔ ﺑﺎﻹﺳﻬﺎل اﻟﺤﺎد 82 %إﻻ أن 53 %ﻣﻦ اﻷﻣﻬﺎت ﻓﻘﻂ ﻳﻌﻴﻦ ﺧﻄﻮرة ﻫﺬا اﻟﻤﺮض و % 30ﺗﻠﻘﻴﻦ ﻧﺼﺎﺋﺢ ﺑﺨﺼﻮص اﻟﻤﻀﺎﻋﻔﺎت اﻟﺘﻲ ﺗﺴﺘﻮﺟﺐ اﻟﻤﺮاﻗﺒﺔ 87 %.ﺗﻌّﺮﻓﻦ ﻋﻠﻰ ﻣﺤﻠﻮل ﻣﻌﺎﻟﺠﺔ اﻻﺟﺘﻔﺎف ،ﻟﻜﻦ 41 %و ﺣﺴﺐ ﻳﺠﺪن ﺗﺤﻀﻴﺮه و اﺳﺘﻌﻤﺎﻟﻪ 32 % ،ﻳﻌﺮﻓﻦ ﻓﻌﺎﻟﻴﺘﻪ ،و % 22ﻓﻘﻂ ﻳﻌﺘﺒﺮﻧﻪ اﻟﻌﻼج اﻷﺳﺎﺳﻲ ﻟﻺﺳﻬﺎل .أﻣّﺎ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻠﻌﺎدات اﻟﻐﺬاﺋﻴﺔ 21 % ،ﻣﻦ اﻷﻣﻬﺎت ﻳﺘﻮﻗﻔﻦ ﻋﻦ اﺳﺘﻌﻤﺎل ﻣﻨﺘﺠﺎت اﻟﺤﻠﻴﺐ ﻟﻤﺪة ﻻ ﺗﻘﻞ ﻋﻦ 24ﺳﺎﻋﺔ ،ﺑﻴﺪ أن ﺟﻤﻴﻊ اﻷﻣﻬﺎت 100% ﻳﺘﺎﺑﻌﻦ اﻟﺮﺿﺎﻋﺔ اﻟﻄﺒﻴﻌﻴﺔ و ﻗﺪ ﻟﻮﺣﻆ أن اﻟﺤﻤﻴﺔ اﻟﻐﺬاﺋﻴﺔ اﻟﻤﻀﺎدة ﻟﻺﺳﻬﺎل ﺗﺤﺘﻞ ﻣﺮﺗﺒﺔ ﻣﻬﻤﺔ ﺿﻤﻦ اﻟﻌﺎدات اﻟﻌﻼﺟﻴﺔ ﻟﻸﻣﻬﺎت ﺣﻴﺚ ﻳﺘﻢ اﺳﺘﻌﻤﺎﻟﻬﺎ ﻣﻦ ﻃﺮف 82 %ﻣﻦ اﻷﻣﻬﺎت .ﻧﺴﺒﺔ اﺳﺘﻌﻤﺎل اﻷدوﻳﺔ دون اﺳﺘﺸﺎرة اﻟﻄﺒﻴﺐ ﻻ ﺗﺘﺠﺎوز 13. % ﺑﻠﻐﺖ ﻧﺴﺒﺔ اﺳﺘﺠﺎﺑﺔ اﻷﻃﺒﺎء ﺧﻼل اﻟﻤﺴﺢ اﻟﺜﺎﻧﻲ 130 ) 68.5 %ﻃﺒﻴﺐ 19ﻃﺒﻴﺐ أﻃﻔﺎل ) (15 %و 111ﻃﺒﻴﺐ ﻋﺎم) .( 85%ﻳﺼﻒ 70 %ﻣﻦ اﻷﻃﺒﺎء ﻣﺤﻠﻮل ﻣﻌﺎﻟﺠﺔ اﻻﺟﺘﻔﺎف و 20 % اﻟﺤﻠﻴﺐ اﻟﺨﺎﻟﻲ ﻣﻦ اﻟﻼﻛﺘﻮز ﺑﺼﻔﺔ ﻣﻄﻠﻘﺔ .ﻳﺸﻴﺮ 92 %ﻣﻦ اﻷﻃﺒﺎء ﻋﻠﻰ اﻷﻣﻬﺎت ﺑﺈﺗﺒﺎع اﻟﺤﻤﻴﺔ 98 اﻟﻤﻀﺎدة ﻟﻺﺳﻬﺎل و ﻣﻨﻬﻢ 18.5 %ﻣﻦ ﻳﻨﺼﺤﻮن ﺑﻬﺬه اﻟﺤﻤﻴﺔ دون اﺳﺘﻌﻤﺎل ﻣﺤﻠﻮل ﻣﻌﺎﻟﺠﺔ اﻻﺟﺘﻔﺎف 39 % .ﻣﻦ اﻷﻃﺒﺎء ﻳﻨﺼﺤﻮن ﺑﺘﻮﻗﻴﻒ اﺳﺘﻌﻤﺎل اﻟﺤﻠﻴﺐ و ﻣﺸﺘﻘﺎﺗﻪ ﻟﻤﺪة 24ﺳﺎﻋﺔ ﻋﻠﻰ اﻷﻗﻞ 90.75 % .ﻣﻦ اﻷﻃﺒﺎء ﻳﺼﻔﻮن اﻷدوﻳﺔ اﻟﻤﻀﺎدة ﻟﻺﺳﻬﺎل و 50 %ﻣﻨﻬﻢ ﻣﻘﺘﻨﻌﻮن ﺑﻔﻌﺎﻟﻴﺘﻬﺎ. 7%ﻣﻦ اﻷﻃﺒﺎء ﻓﻘﻂ ،ﻛﻠﻬﻢ ﻳﺰاوﻟﻮن اﻟﻄﺐ اﻟﻌﺎم ،ﻳﺼﻔﻮن اﻟﻤﻀﺎدات اﻟﺤﻴﻮﻳﺔ ﺑﺼﻔﺔ ﻣﻄﻠﻘﺔ .ﻳﺸﺮح 71 %ﻣﻦ اﻷﻃﺒﺎء ﻟﻸﻣﻬﺎت أﻋﺮاض اﻻﺟﺘﻔﺎف و ﻳﻘﺪم 79 %ﻧﺼﺎﺋﺢ ﺣﻮل اﻟﻤﻀﺎﻋﻔﺎت اﻟﺘﻲ ﺗﺴﺘﻮﺟﺐ اﻟﻤﺮاﻗﺒﺔ ﻓﻲ اﻟﺒﻴﺖ. ﺧﺎﺗﻤﺔ. ﻣﻦ ﺧﻼل ﻫﺬه اﻟﺪراﺳﺔ ﻧﺴﺘﻨﺘﺞ اﻧﻪ ﻳﺠﺐ ﺑﺬل ﻣﺠﻬﻮد أﻛﺒﺮ ،ﻣﻦ ﺟﻬﺔ ﺗﺠﺎه اﻷﻣﻬﺎت ﻟﺘﺤﺴﻴﺴﻬﻦ ﺑﺨﻄﻮرة اﻹﺳﻬﺎل ،ﻣﻊ اﻷﺧﺬ ﺑﻌﻴﻦ اﻻﻋﺘﺒﺎر ﺳﻠﻮﻛﺎﺗﻬﻦ اﻟﺴﻠﺒﻴﺔ اﻟﺘﻲ ﺛﻢ رﺻﺪﻫﺎ ،و ﻣﻦ ﺟﻬﺔ أﺧﺮى ﺗﺠﺎه اﻷﻃﺒﺎء ﻟﻠﺤﺪ ﻣﻦ اﻟﺘﺒﺎﻳﻦ اﻟﻤﻼﺣﻆ ﻣﺎ ﺑﻴﻦ ﻋﻼج اﻹﺳﻬﺎل اﻟﻤﺘﻔﻖ ﻋﻠﻴﻪ ﻋﺎﻟﻤﻴﺎ و ﻣﻤﺎرﺳﺘﻬﻢ اﻟﻴﻮﻣﻴﺔ. 99 100 1. 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MICS2 2000 113 114 La liste des schémas: Figure 1 : Les causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans, 2000- 2003. P 9 Figure 2 : Principales causes de décès chez les enfants de moins de 5ans, par Régions de l'OMS, 2000-2003 ..................................................... P 9 Figure 3 : Principales causes de mortalité infanto-juvénile au Maroc .Enquête sur les Causes et Circonstances de Décès (ECCD II) 1998 ................... P 10 Figure 4 : La teneur en eau de l'organisme chez l'enfant et l'adulte ..................... P 16 Liste des graphiques. Figure 5: Niveau d´instruction des mères ........................................................ P 57 Figure 6: Répartition des enfants selon l’âge ................................................... P 58 Figure 7: Les raisons du sevrage..................................................................... P 59 Figure 8: le concept de gravité d'une diarrhée aigue ......................................... P 60 Figure 9 : Les signes de gravités d'une diarrhée aigue ...................................... P 61 Figure 10: Le premier reflexe des mères en cas de diarrhée aigue ...................... P 61 Figure 11: La disponibilité des SRO à domicile ................................................. P 62 Figure 12: Le mode d’utilisation des SRO........................................................ P 63 Figure13: Attitudes des mères face à une augmentation modérée de la fréquence des selles en debut d'utilisation des SRO .......................... P 64 Figure 14: Le rôle des SRO selon les mères ...................................................... P 65 Figure 15: les régimes alimentaires utilisés pendant l'épisode diarrhéique P 65 Figure16: Le traitement, selon les mères, le plus bénéfique d'une diarrhée aigue ................................................................................................. P 66 Figure 17: les sources d’information des parents sur la diarrhée aigue Infantile...................................................................................... P 67 Figure 18: Répartition des médecins selon le secteur d'exercice ........................ P 68 Figure 19 : Taux de prescription systématique des SRO selon le statut et 115 le secteur d'exercice des médecins ................................................ P 69 Figure 20: les remèdes traditionnels recommandés selon le statut du médecin. P 71 Figure 21: conseils sur l'alimentation lactée selon le statut du médecin .............. P 72 Figure 22: Les indications du lait sans lactose selon le statut du médecin ........... P 72 Figure 23: Indications de l'antibiothérapie selon le statut du médecin ................ P 73 Figure 24 : Les médicaments anti-diarrhéiques prescrits selon le statut du médecin................................................................................. P 74 Figure 25: Les raisons de prescription des anti-diarrhéiques ............................. P 74 La Liste des Tableaux : Tableau1: Les compartiments hydriques au cours de la croissance ..................... P 11 Tableau 2 : Les Besoins en eau selon l'âge.......................................................... P 16 Tableau 3 : Evaluation des signes cliniques de déshydratation ............................ P 25 Tableau 4 : Les SRO classiques (anciens) recommandées par l’OMS .................... P 34 Tableau 5: Nouvelle formule de SRO recommandée par l'OMS et l'UNICEF à partir de 2003 .............................................................................. P 35 Tableau 6 : Composition du soluté de l'OMS et des solutés traditionnels ........... P 44 Tableau 7 : Indication des antibiotiques dans les diarrhées aigues de l'enfant ..... P 48 Tableau 8 : Evolution du taux d'utilisation des SRO par les mères au Maroc ........ P 81 Tableau 9 : Taux d'utilisation des SRO par les parents selon les pays .................. P 81 Tableau 10 : Taux des mères ayant reçus des conseils au sujet des SRO ............. P 82 Tableau 11 : les conseils donnés par les médecins sur l'arrêt des produits laitiers et taux de prescription du lait sans lactose ....................... P 86 Tableau 12 : Taux de l'arrêt de l'allaitement artificiel pendant l'épisode Diarrhéique ................................................................................. P 87 116 Annexes 2 : les questionnaires Prise en charge de la diarrhée aigue de l’enfant de moins de 5 ans. Enquête auprès des médecins de la ville de Meknès. 1) Quel est votre statut ? • • • • Médecin pédiatre du secteur libéral. Médecin pédiatre du CHP. Médecin pédiatre du CHU. Médecin généraliste. 2) Expliquez-vous aux parents comment recherchez et reconnaitre les signes de déshydratation? Oui Non Si oui, lesquelles? ü Plis cutané persistant. ü Yeux cernés ou creux. ü Autres : précisez : ………………………………………. ………………………………………. 3) Quand l’hospitalisation n’est pas indiquée, accompagnez- vous votre prescription de conseils concernant les symptômes à surveiller à domicile et devant justifier une reconsultation: • • • Oui, oralement. Oui, oralement et notés sur l’ordonnance. Non. Si oui, lesquelles?........................................................................................................................ 4) Devant un cas de diarrhée aigue de l’enfant de moins de 5 ans, dans quelles situations prescrivez-vous les SRO? • Si âge < 6 mois. Oui Non • Systématiquement. Oui Non • Sur demande des parents. Oui Non • Si déshydratation de > 5 %. Oui Non • Si selles abondantes et très liquides. Oui Non • Aucune. Oui Non 117 5) Quand les SRO sont prescrits: ü Expliquez-vous en détail aux parents leur mode d’utilisation? • • • ü Oui, oralement et noté sur ordonnance. Oui, oralement. Non. Débutez-vous la réhydratation orale sur le lieu de consultation? Oui Non Si oui, dans quelles circonstances? ……………………………………… ……………………………………… ……………………………………… Si non, pour quelle(s) raison(s)? …………………………………...... ………………………………………. ………………………………………. ü Les SRO sont ils acceptées et utilisées par les parents? Oui Non Si non, pour quelle(s) raison(s): • Refusées par l’enfant à cause de son gout. Oui Non • Ne raccourcissent pas la durée de la diarrhée. Oui Non • N’améliorent pas la consistance des selles donc le confort de l’enfant. Oui Non 6) Parmi les remèdes ˝faits maisons ˝suivantes, lesquelles recommandez vous aux parents? • Eau pure. Oui • Eau sucrée. Oui • Eau de riz + riz. Oui • Soupe de carotte. Oui • Sodas dont Coca-cola® Oui • Purée de pomme, de poire, banane. Oui • Aucune. Oui Avec SRO Non Non Non Non Non Non Non Sans SRO 118 7) Que conseillez-vous aux parents en ce qui concerne l’alimentation de leur enfant pendant la période diarrhéique ? • • • • • • Arrêt de l’allaitement maternel. Oui Non Arrêt de l’allaitement artificiel et/ou autres aliments. Oui Non Durée de l’arrêt de l’alimentation est d’au moins 24h. Oui Non Reprise de l’allaitement avec du lait sans lactose. Oui Non Reprise progressive de l’allaitement artificiel avec dilution du lait. Oui Non Poursuite de l’alimentation lactée habituelle après au max 4h de réhydratation orale. Oui Non 8) Dans quelles situations prescrivez-vous le lait sans lactose ? • • • • • • Systématiquement, quelque soit l’âge de l’enfant. Oui Si terrain fragile (ATCD de prématurité, terrain ID…) Oui Si selles très abondante et liquide. Oui Si déshydratation > 5%. Oui Si l’âge est < 6 mois. Oui Aucune. Oui Non Non Non Non Non Non 9) Dans quelles situations prescrivez-vous les antibiotiques en cas de diarrhée aigue de l’enfant ? • • • • • Si fièvre. Oui Si âge < 6 mois. Oui Systématiquement. Oui Si diarrhée glairo-sanglante. Oui Aucune Non Non Non Non Non • Autres, précisez : ……………………………………….. 119 10) Précisez, parmi les anti-diarrhéiques suivants, ceux que vous prescrivez en cas de diarrhée aigue de l’enfant: • • • • • • • • • Diosmectite (SMECTA®) Oui Pré-biotique (ULTRA-LEVURE®) Oui Actapulgite (ACTAPULGITE ®) Oui Antiseptique Ou Aucun Oui Autres, précisez : ……………………………………. …………………………………… Quelles sont vos raisons de prescription ? Améliorer le confort de l’enfant. Oui Sur demande des parents. Oui Ils sont efficaces. Oui Non Non Non Non Non Non Non Merci pour votre collaboration. 120 La prise en charge de la diarrhée aigue de l`enfant de moins de 5 ans. Enquête auprès des parents de la ville de Meknès. 1) Quel est votre niveau scolaire ? Primaire collège lycée supérieur analphabète 2) Êtes-vous femme au foyer ? Oui Non Si non, quel est votre profession ? ……………………………………………………………………………………………… 3) Combien avez-vous d’enfants ? ………………………………………………………………………………………………………. 4) Combien avez-vous d’enfants âgés de moins de 5 ans ? Un deux Trois plus Précisez l’âge de chacun : ……………………………………………….. 5) Allaitez –vous votre (vos) enfant(s) au sein? Oui Non ü Si non, pour quelle raison ? • Vous n´avez pas assez de temps ? • Vous n'avez pas suffisamment de lait ? • Autres ? Précisez : 6) Est ce que votre enfant est pesé à chaque consultation médicale ? Oui Non 12) Est-ce que vous suivez l’évolution du poids de votre enfant ? Oui Non Si non ; pourquoi ? • Je suis analphabète : • Je pense que c’est sans intérêt : • Autres. Précisez : …………………………………. 121 13) Choisissez les propositions justes : ü Le nouveau né ou le nourrisson nourri au sein fait : • Une selle molle, grumeleuse, jaune d’or après chaque repas. Oui • Non 2 à 3 selles pâteuses par jour. Oui • Non 1 à 2 selles par jour. Oui • Non Aucune idée. Oui ü Le nourrisson alimenté au lait artificiel fait : • Une selle molle, grumeleuse, jaune d’or après chaque repas. Oui • Non 2 à 3 selles pâteuses par jour. Oui • Non 1 à 2 selles par jour. Oui • Non Aucune idée. Oui ü Le nourrisson ou l’enfant en alimentation diversifiée fait : • Une selle molle, grumeleuse, jaune d’or après chaque repas. Oui • Non 2 à 3 selles pâteuses par jour. Oui • Non 1 à 2 selles par jour. Oui • Non Aucune idée. Oui 14) Un de vos enfants a-t-il déjà eu une diarrhée aigue ? Oui Non 122 15) Qu’est ce qu’une diarrhée, pour vous ? ü 1 selle liquide par jour ? Oui Non ü 2 selles liquides par jour ? Oui Non ü 3 selles liquides par jour et plus? Oui Non 16) Considérez – vous la diarrhée aigue de l’enfant une affection grave ? Oui Non 17) Si votre enfant a la diarrhée, quel est le premier geste que vous feriez? • Recours au centre de santé ou au médecin traitant : Oui Non • Utilisation des solutions de réhydratation orale (SRO) à domicile: Oui Non • Utilisation de remèdes˝ fait maison˝: (Eau de riz, purée de carotte, boisson gazeuse à base de cola …..) Oui Non • Automédication : Oui Non Si oui : ü C’est le pharmacien qui me l’a conseillé ü Le médicament est disponible à domicile. Lequel de ces médicaments utilisez-vous ? Ø Ø Ø Ø Ø Ø Bactrim® Smecta® Ultra-levure® Actapulgite® Cloprame ® Aucune idée 123 18) En cas de diarrhée, quels sont parmi les signes suivants ceux que vous considérez comme graves, nécessitant une visite médicale immédiate : • • • • • • • • La fièvre. Oui Soif intense . Oui Refus de boire. Oui La perte de poids. Oui Fatigue importante. Oui Yeux cernée ou creux. Oui Vomissements répetés . Oui Présence de sang dans les selles. Oui Non aucune idée Non aucune idée Non aucune idée Non aucune idée Non aucune idée Non aucune idée Non aucune idée Non aucune idée 19) Connaissez-vous les SRO ? Oui Non 20) Vous -en a t- en déjà prescrit ? Oui Non Si oui : ü Par le médecin généraliste au CS. ü Par le médecin généraliste au privé. ü Par le pédiatre. 21) les SRO sont-ils toujours disponibles chez vous à domicile ? Oui Non 22) Quel est le mode d’utilisation des SRO? • Diluer le sachet dans 1 litre d’eau. Oui Non • Diluer le sachet dans un verre d’eau. Oui Non • Utiliser la solution dans les 24h suivant sa reconstitution et jeter ce qui reste. Oui Non • Utiliser la solution même si elle dépasse 24h. Oui Non • Proposer la solution à raison de 1 biberon /3heures. Oui Non • Proposer la solution souvent et par petite quantité. 124 • • Oui Non Une augmentation de la fréquence des selles et /ou l’apparition de vomissement au début d’utilisation des SRO doit les faire arrêter. Oui Non Aucune idée Oui Non 23) Qui est ce qui vous a expliqué leur mode d'utilisation ? • Le médecin Oui • L'infirmière au centre de santé. Oui • Le pharmacien. Oui • Un membre de la famille. Oui • Personne Oui Non Non Non Non 24) Les avez-vous déjà utilisés ? Oui Non ü Qu´espéreriez-vous en donnant les SRO à votre enfant ? Arrêt de la diarrhée. Oui Non Raccourcir la durée de l´épisode diarrhéique. Oui Non Éviter la déshydratation. Oui Non Autre, précisez : ………………………………………………………………… ü Votre enfant les accepte t- il ? • • • • Oui, facilement Oui, avec difficulté Non ü Que faites vous quand il ne les accepte pas ? • • • J’insiste. Oui Non Je les remplace par de l’eau. Oui Non Je les remplace par les remèdes˝ fais maison˝: (Eau de riz, jus ou purée de carotte, solution à base de cola….) Oui Non 125 25) Quels sont les remèdes ˝fait maisons ˝que vous utiliseriez en cas de diarrhée ? • • • • • • • • • • • Eau sucrée. Oui Non Riz bouillis. Oui Non Eau de riz. Oui Non Soda dont Coca-cola®. Oui Non Soupe de carotte. Oui Non Purée de pomme, poire, banane Oui Non Aucun Oui Non Autres, précisez : …………………………………......... ü Qu'espérez-vous en utilisant ce régime alimentaire ? Améliorer la consistance des selles. Oui Eviter la déshydratation Oui Autres, précisez : ……………………………………. ……………………………………. …………………………………… Non Non 26) Selon vous, quel est le traitement le plus bénéfique de la diarrhée aigue de l'enfant? • • • • • Les SRO : Oui Non Le régime alimentaire anti-diarrhéique (les remèdes faits maison). Oui Non Les antibiotiques et autres médicaments. Oui Non L'eau pure. Oui Non Aucune idée. Oui Non 126 27) En cas de diarrhée, qu’arrêtez-vous ? (plusieurs réponses possibles) • L’allaitement maternel. Oui • Le lait habituel. Oui • Les dérivés laitiers (yaourts….). Oui • L’eau. Oui • Rien. Oui Non Non Non Non Non Si oui, pendant combien de tps ? Moins de 6 heures. De 6 à 12 heures. De 12 à 24 heures. Pendant toute la durée de la diarrhée. Durée imprécise. 28) Votre médecin vous donne t-il des conseils détaillés concernant les symptômes à surveiller à domicile et devant justifier une reconsultation urgente ? Oui Non 29) Quelle est la source de vos informations sur la diarrhée aigue de l’enfant ? • • • • • • Pédiatre Pharmacien. Médecin généraliste. Infermière du centre de sante. Entourage (voisins, famille…). Autres, précisez : …………………………………………….. Merci pour votre collaboration 127