Petite histoire de la cornemuse en Belgique

Petite histoire de la cornemuse en Belgique
Petite histoire de la cornemuse en Belgique
L'utilisation attestée de la cornemuse dans nos régions ou dans les contrées limitrophes date de la
deuxième moitié du XIII siècle. La première représentation d'une cornemuse à un bourdon se trouve dans
une bible en latin de la bibliothèque de Philippe le Bon et date, à peu près, de 1320.
Au XIV siècle, la cornemuse apparait dans les livres de comptes de certaines églises ou villes,
notamment à Mons en 1342 et à Malines en 1375. C’est surtout au cours de la deuxième moitié du XV
siècle qu’on la voit de plus en plus souvent impliquée dans des fêtes profanes.
Le cornemuseux, dans la première moitié du XVI siècle, est de plus en plus représenté jouant dans les
kermesses villageoises, accompagnant le cortège nuptial et il est même accueilli dans le cadre de petites
fêtes familiales et autres réjouissances du même genre.
Si l’iconographie du XVI et XVII siècle nous montre la cornemuse comme un instrument principalement
joué en solo ou avec une deuxième cornemuse, elle est souvent accompagnée de la flûte à main
(principalement au XI siècle), de la vielle à roue (qu’on aperçoit dans des gravures du XVI et XVII
siècle), du violon et de la flûte traversière (au cours de la deuxième moitié du XVII siècle).
A quelques exceptions près, toutes les cornemuses qui apparaissent dans notre iconographie des XVI et
XVII siècle sont pourvues de deux bourdons juxtaposés. Il est fort probable que ce type d’instrument ne
serait entré en usage chez nous que vers 1500.
Dès le milieu du XVIII siècle, la cornemuse serait devenue rare mais l’instrument était loin d’être éteint.
A cette époque, et jusqu’au XIX siècle, on trouve un nouveau type de cornemuse, avec un chalumeau
conique, un petit bourdon parallèle et un grand bourdon séparé (voir photo plus bas), qui n’était en usage
qu’en Hainaut et dans quelques villages flamands au nord de la frontière linguistique.
On trouve peu de données sur la cornemuse au XIX et XX siècle. Dans la partie flamande du pays, des
cornemuseux allaient quelquefois égayer les noces, ils étaient mendiants ou animaient encore
sporadiquement certaines fêtes locales.
La cornemuse fut jouée dans les environs de Malmedy et de Verviers jusqu'à la fin du XVIII siècle. Deux
cornemuseux jouèrent lors d’une procession à Liège vers 1817 et c’est jusque vers 1920 qu’il y aurait
encore eu des sonneurs dans les régions germanophones de notre pays.
La situation est nettement plus claire dans la province du Hainaut. En effet, la cornemuse hennuyère
aurait été pour ainsi dire le seul instrument qui animait les bals champêtres dans le triangle
Renaix-Tournai-Ath, avant 1830. L’arrivée des fanfares changea les choses à partir de 1840.
C’est vers 1875 que la cornemuse disparut dans deux localités où sa tradition avait été importante :
Peruwelz et Naast. Ailleurs, la tradition tint bon jusque vers 1885.
Après cette date, de moins en moins de cornemuseux exercèrent leur art dans notre pays. A Renaix, un
berger, Alphonse Gheux, joua jusqu’en 1912, date à laquelle il cassa son chalumeau et ne put le réparer.
Près de Leuze et de Tourpe, on joua jusqu'à peu après la première guerre mondiale.
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C'est en 1950, que le peintre bruxellois bien connu, Jacques Laudy, réalise les premiers exemplaires de
cornemuses qui sont des copies de cornemuses hennuyères conservées au Musée instrumental de
Bruxelles.
Vers 1968 plusieurs facteurs d’instruments, dont Remy Dubois, se spécialisent dans la fabrication de
cornemuses et, depuis 1975, les cornemuseux flamands et wallons comptent parmi les participants
appréciés aux festivals organisés à l’étranger.
Depuis un peu plus de 20 ans maintenant, des groupes de cornemuseux ainsi que plusieurs cours se sont
développés dans nos régions.
Jenard Jean-Luc
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