L`Asticot cartonne en chef de file des habits pour enfants bobos

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L`Asticot cartonne en chef de file des habits pour enfants bobos
30 ÉCONOMIE
LeMatinDimanche I 2 FÉVRIER 2014
é
é
QUE RESTERA-T-IL DES ANNÉES BERNANKE?
LES
INDICATEURS Il a tiré sa révérence.
Les taux américains durant l’ère Bernanke
La firme vitivinicole
a remplacé Roland
Vergères par l’actuel
patron de la Foire
du Valais. Il prendra
ses fonctions le 10 mars
prochain. «Mon profil
est orienté vente
marketing», a-t-il confié
au Nouvelliste. «J’ai été
engagé pour cela. La priorité
absolue de Provins est
de booster les ventes.»
En %
7
2006 / Ben
Bernanke devient
président de la Fed
5
2008 / Chute
de Lehman
Brothers
3
1
2001
2003
2005
2007
2009
PÉTROLE
RAPHAËL GARCIA
Futur directeur général
de Provins
2011
2013
SOURCE: «WALL STREET JOURNAL»
120 milliards
Laurent de Senarclens
C’était vendredi. Après Ben
Bernanke, au tour de Janet
Yellen de guider la Fed.
A elle de poursuivre
le périlleux mouvement de
retrait progressif du soutien
de la Banque centrale à
l’économie. Cette semaine,
le mouvement a été
confirmé. Ceci alors que le
PIB américain a crû de 3,2%
sur un an au quatrième
trimestre. Mieux qu’attendu.
é
C’est en dollars les dépenses de
Chevron, Exxon et Shell pour soutenir
leur production en 2013. Sur cinq ans,
on parle même de 500 milliards. Las,
calculait cette semaine le Wall Street
Journal, cela n’a pas suffi à accroître
significativement leur potentiel.
En cause notamment l’explosion
des coûts d’exploration et d’extraction.
L’Asticot cartonne en chef de file
des habits pour enfants bobos
il y a quatre ans, la marque
d’habits pour enfants L’Asticot
est emblématique d’un nouveau
marché. Plus cher, plus solide,
plus écolo. Parents et enfants
en raffolent.
Ivan Radja
[email protected]
Parce qu’elle ne trouvait pas dans les
chaînes de magasins usuelles de quoi
habiller son garçon de façon satisfaisante, Christie Mutuel a opté pour la
solution la plus évidente: créer ellemême des habits résistants, mais avec
une certaine esthétique, et surtout, de
production durable et traçable. Se souvenant de ses études de mode et de stylisme, elle sillonne les capitales et
écume les salons, histoire de se faire
une petite idée de l’offre, du marché,
des tendances. «J’ai vite eu une préférence pour la mode nordique, qui ose le
vintage des années 70, mais de façon
très colorée, explique-t-elle. Par ici, les
habits pour bébés et enfants sont souvent dans les mauves, kakis, bref un peu
termes et conventionnels.»
Succès international
jourd’hui distribué dans 80 points de
vente en Suisse, qui associés depuis
2013 à la vente directe via le site Internet, permettent d’écouler
quelque 13 000 pièces par collection. «Nous en avons deux,
printemps-été et automne-hiver, tous taillés
avec des matières
écologiques.»
L’Asticot se prépare à ouvrir sa première boutique en
dur ce printemps à
Genève, quai des
Bergues.
Coton indien pour
l’été, ou pure laine d’Argentine pour les vêtements
d’hiver, filée en Allemagne, quel
que soit le tissu de base, il est tissé au
Portugal, chez un producteur, qui
fabriquelesvêtementsmaiss’occupe aussi de la conception.
«C’est un critère important
pournotre clientèle,quiestattentive à ce que ces habits
soient produits en Europe, et
non en Asie, observe Christie Mutuel. Le scandale des
ateliers de confection au
Bangladesh, par exemple, pousse
Elle fonde L’Asticot en 2009, à Genève, et la première collection arrive
sur le marché en 2010. D’abord en
Suisse, puis très vite dans le reste de
l’Europe, le Japon, la Corée du Sud, la
Turquie, pour ne nommer que les principaux débouchés. L’Asticot est au-
Le credo
de L’Asticot:
des vêtements
colorés
et 100% bio.
les gens à se méfier des filières traditionnelles de la grande distribution.»
Tout est certifié GOTS, ou Global
Organic Textile Standard, un nouveau
label issu d’un regroupement international d’organismes de certification
biologiquequisesontunispourharmoniser les critères en la matière.
Christie Mutuel dessine les modèles,
choisit les motifs, définit la coupe.
«J’aime bien ce côté près du corps,
comme dans les années 70, mais sans
trop exagérer, avec un côté fantaisie en
haut et une touche plus sobre en bas.»
Boutikids.ch surfe
sur la tendance
Une école scandinave qui fait mouche.
Sur le site de vente en ligne Boutikids.ch, basé à Neuchâtel, L’Asticot est
un produit phare, confirme A. Gorgé,
responsable de la communication: «Les
clients ont tout de suite craqué pour ces
vêtements imaginés en Suisse, aux côtés d’autres marques nordiques comme
Katvig, Smafolk, la bien nommée Bobo
Choses dès ce printemps, ou Mini Rodini, que l’on voit sur les enfants des
stars hollywoodiennes.» La clientèle
est «urbaine, exigeante et «bobo» dans
le bon sens du terme, et cherche des vêtements pour enfants qu’elle ne trouve
pas dans les chaînes de magasins traditionnels», poursuit A. Gorgé.
On est dans le milieu de gamme,
voire le haut de gamme, en ce qui concerne les prix. Comptez par exemple
45 fr. pour un T-shirt, 39 fr. pour un
body ou 59 fr. pour un polo. «Oui, mais
c’est solide, a constaté A. Gorgé. Et
comme c’est 100% bio, il n’y a pas besoin d’une quinzaine de lavages pour
éliminer tous les composants chimiques.» Pour Christie Mutuel, l’argument de vente est la durée de vie des habits: «Ils sont pour la plupart unisexes
et se transmettent indifféremment au
petit frère ou à la petite sœur. De plus,
que ce soit body ou pantalon, ils sont
conçus pour grandir avec le bébé ou
l’enfant.» x
LE
BAROMÈTRE
Chiffre d’affaires
C’est la progression de L’Asticot
sur 2011-2012. Elle était de +112%
la première année (2010-2011), et
de +28% entre 2011 et 2012.
+70%
13 000
Matthieu Spohn
VÊTEMENTS Créée à Genève
Production
Le nombre de vêtements écoulés
pour chaque collection, soit environ 26 000 pièces par année, soit
en vente directe par Internet, soit
via les 80 points de vente.
PUB La présence de la firme de
boissons gazeuses israélienne
dans les territoires palestiniens
fait polémique. Une marque
qui voulait se faire voir durant
la finale de football américain.
Au départ, il y avait une petite phrase.
«Sorry, Coke and Pepsi». La chute
d’une pub qui devait faire son effet
durant la Mecque du spot qu’est le Super Bowl. Une chute suavement
énoncée par Scarlett Johansson. Mais
on ne s’attaque pas aux principaux
sponsors de la manifestation qui attire le plus de téléspectateurs aux
Etats-Unis (plus de 100 millions) sans
conséquences. Et le résultat dépasse
même ce que le spécialiste de la boisson gazeuse israélien aurait pu espérer de son passage sur petit écran durant une pause: clic et reclic sur YouTube et présence dans les médias du
Contrôle qualité
monde entier. Jamais on avait tant
parlé de SodaStream dont la version
originale de la pub a été censurée par
Fox qui diffuse cette 48e édition de la
finale de football américain. La firme
et l’actrice en ont ainsi presque volé la
vedette au quarterback des Denver
Broncos, Peyton Manning. Star, lui,
du terrain qui vise une deuxième victoire.
En fait, au-delà du clin d’œil appuyé de Scarlett Johansson aux deux
géants US des boissons sucrées, c’est
la localisation de la principale usine de
SodaStream qui a donné de l’ampleur
à la polémique. La multinationale des
boissons gazeuses à faire soi-même a
en effet une usine dans les territoires
palestiniens. Une présence qui est régulièrement reprochée à la firme israélienne. Notamment par Oxfam.
L’ONG dont l’une des ambassadrices
mondiale n’était autre que… Scarlett
Johansson. Etait, car Oxfam a jugé
SodaStream/AP
SodaStream, star malgré elle du Super Bowl et d’Angoulême
Scarlett
Johansson est
l’ambassadrice
de la marque
israélienne.
«incompatible» ses deux casquettes.
Fin donc de la collaboration.
Et le scandale a traversé l’Atlantique. Avant de rebondir au Festival de
la bande dessinée d’Angoulême. Qui a
SodaStream comme partenaire. Ainsi
une trentaine de dessinateurs ont dénoncé dans une lettre ouverte ce lien
avec «une entreprise honteuse»,
rapporte l’AFP. «C’est une instrumentalisation», selon le président du
festival Franck Bondoux. «Quand le
Festival s’engage avec un partenaire,
il se renseigne.»
En Israël, il prend une tournure politique. Selon la presse, le gouvernement est très divisé sur la question du
boycott contre la colonisation. Une
dizaine de compagnies internationales auraient récemment renoncé à
faire affaires avec des sociétés israéliennes impliquées dans les territoires
occupés. Ce seraient près de 4 milliards d’euros qui seraient en jeu, toujours selon des médias locaux.
La chute de la pub de SodaStream
ne passera donc pas sur Fox. Mais pas
pour ces raisons. Elle n’en restera pas
moins l’affaire du 48e Super Bowl,
comme il y en a chaque année. Pour le
moment du moins…
A. Gd avec les agences