Fairmont Le Château Frontenac

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Fairmont Le Château Frontenac
Fairmont Le Château Frontenac - Une grandiose métamorphose
Le Devoir / 6 août 2016 /
Diane Précourt
L'hôtel plus que centenaire affiche ses couleurs au goût du jour tout en préservant son riche
patrimoine.
À toute heure de la journée, son noble hall principal grouille frénétiquement. Voyageurs affairés,
familles vacancières, touristes curieux, flâneurs invétérés et clients des boutiques, restaurants et
expositions se disputent le vaste espace aux multiples échos linguistiques. Ça vous fait toute une
ambiance ! Fairmont Le Château Frontenac, l'hôtel fétiche de Québec aux nombreuses
tourelles, vient de subir sa énième transformation depuis son édification il y a plus de 120 ans.
Ce jour-là de juillet, les 611 chambres et suites affichent complet. Imaginons un peu : avec une
moyenne de deux personnes par unité, la colonie hétéroclite qu'il faut accueillir, servir, nourrir,
divertir, informer et coconner en 24 heures atteint 1222 personnes.
" En période de grand achalandage, le nombre d'employés atteint jusqu'à 750 personnes dans
les différents quarts de travail ", soutient la directrice des relations publiques, Marie-Claude
Brousseau. Ça prend de l'organisation, ça, messieurs-dames !
Et selon ce qu'on a pu observer pendant quelques jours, ces hordes de clients n'affectent en rien
un service, disons, de châtelains.
Parmi les installations revisitées figurent des chambres revampées, des étages Or apparentés à
un hôtel-boutique de luxe, un nouveau spa, un club de santé rénové et un jardin boréal
présentement en aménagement.
Mais le secret le mieux conservé du château, c'est la piscine avec sa terrasse attenante, dont on
soupçonne les contorsions architecturales qui furent nécessaires pour une bâtisse de cet âge.
Les cuisines
Ce n'est pas tout. Le chef Stéphane Modat, en poste depuis 2013 et qui dirige les cuisines du
château, s'inscrit au coeur du projet de rénovation de l'hôtel, qui comportait un important volet de
réinvention de ses restaurants.
Le Champlain, où le décor marie patrimoine et fraîcheur contemporaine, fait tout un plat des
produits régionaux, avec à la clé une imposante réserve de fromages du Québec. Des délices
goûteux, des prix un soupçon corsés.
Quant au bar à vins 1608, rehaussé d'une vue splendide sur le Saint-Laurent, il propose plus de
400 fromages locaux.
Notre coup de coeur pour une ambiance conviviale ? Le SAM, nouveau bistro à aires ouvertes et
au menu éclaté, accueille notamment les aficionados de la mixologie, qui connaît une véritable
explosion avec ses cocktails tous plus colorés les uns que les autres.
Le barman, oh pardon, le mixologue (prière de ne pas mélanger), pourra vous brasser une
boisson originale selon vos goûts en matière d'essences. Juste de les observer, assis au grand
comptoir, devient vite un spectacle en soi.
Faut dire qu'on a de la suite dans les appellations, au Château Frontenac : Champlain pour le
fondateur de Québec, 1608 pour l'année de fondation de la ville, et Sam pour Samuel de...
Avec tout ce remue-ménage, la direction a voulu notamment briser l'image empoussiérée d'un
endroit feutré inaccessible et du même coup permettre aux résidants de Québec de se
réapproprier " leur " château.
C'est que, pour avoir été une référence incontournable, le Frontenac avait perdu un peu de sa
souveraine auréole depuis quelques décennies. Il est redevenu un joyau de la couronne.
Mon heure de gloire, c'était peut-être celle-là ! Je ne me suis jamais sentie aussi populaire,
photographiée, zieutée, montrée du doigt, sollicitée. Même si ce n'était pas moi du tout que l'on
convoitait ainsi, mais bien mon accompagnateur... Samuel de Champlain en personne ! Jacques
Langlois, alias le Samuel en question, promène avec lui une allure tout à fait conforme à son
personnage, du moins de ce qu'on en connaît.
Chaussé de hautes bottes, vêtu d'un costume d'époque avec chapeau de circonstance et mains
gantées, l'acteur déambule dans les rues du quartier Petit-Champlain pour répondre aux
questions des visiteurs, raconter l'histoire de Québec, se prêter à des séances de photo ou
d'égoportrait et attirer l'attention sur la vie de celui qu'on décrit souvent comme le père de la
Nouvelle-France. Visiteurs, citadins et enfants en redemandent.
On peut le rencontrer tout l'été alors qu'il se balade dans les rues de la place Royale ou du
quartier.
Et si vous le voyez vérifier souvent moustache et barbichette, sachez que ce n'est pas un tic
nerveux, mais plutôt des vérifications pour s'assurer qu'elles tiennent bien en place sous 30
degrés Celsius avec 90 % d'humidité !
Quelques adresses
Le quartier Petit-Champlain, qui accueille son lot de visiteurs, mérite de consacrer du temps pour
y flâner un brin, pour apprécier ses restos, ses rues piétonnes et ses nombreuses boutiques. On
déniche là des produits uniques introuvables ailleurs. La coopérative derrière ce quartier
rassemble depuis 30 ans une poignée d'artisans et de commerçants qui ont voulu en préserver le
patrimoine.
Le pavillon Pierre Lassonde du Musée national des beaux-arts du Québec, inauguré
récemment, est un incontournable. Architecture lumineuse et gastronomie au menu.
L'Observatoire de la capitale a ouvert en mai dans sa forme actuelle, même si on y avait accès
depuis longtemps au dernier étage de l'édifice Marie-Guyart. Il y a là une superbe vue circulaire
sur la ville et des renseignements sur l'histoire de Québec.
Au restaurant Côtes à Côtes, dans une bâtisse historique plantée en plein quartier PetitChamplain, nos coups de coeur sont allés aux côtes levées et aux pilons de canard (des
spécialités). Aussi, tartares, effilochés, foie gras. Superbe terrasse dans l'activité du Vieux-Port.
Le restaurant Là Là, tout juste ouvert depuis la fin de juin, offre un menu farci de produits du
terroir saguenéen, abondamment assaisonné de bleuets. Et, non, l'expression " là là " n'est pas
l'apanage du maire Tremblay, bien qu'il la déverse à qui mieux mieux, mais plutôt un
régionalisme répandu là-bas là là.
Le restaurant La Scala, derrière sa devanture plutôt anonyme, se révèle une très bonne adresse
où l'on peut déguster d'excellents mets italiens, dont des pâtes maison, dans un beau décor
classique. Du mercredi au dimanche se produisent à l'année des artistes de jazz dans le bar à
vin et fromage situé à
l'étage. Et ne vous surprenez pas si le proprio se met à chanter un -- bref -- air d'opéra ! Ça en
fait une atmosphère encore plus sympathique.
Les quatre restaurants Cosmos (Sainte-Foy, Québec, Lévis et Lebourgneuf) proposent des
menus gourmands et très variés, à des prix accessibles, dans des décors éclatés, leur marque
de commerce.
La Barberie, première microbrasserie coopérative à Québec, est trop bien cachée dans la basseville. Une faune hétérogène s'y retrouve avec plaisir, et avec son lunch ! En effet, c'est le
phénomène " Apportez votre vin " à l'envers. Les clients commandent des repas aux restaurants
avoisinants, qu'ils accompagneront sur place de leurs bières préférées ! " On voit régulièrement
arriver ici des voitures qui livrent des mets pour la clientèle ", dit la responsable marketing
Isabelle Rodrigue.
L'Attitude, centre de massothérapie et de formation, propose depuis 30 ans des massages en
tout genre, y compris le " amman ", un tantinet musclé, qui vous dynamise l'organisme en un rien
de temps. Pour ces messieurs, le Menz Club station pour lui offrira notamment coupe de
cheveux, soins du visage, taille de la barbe et massage capillaire, dans une ambiance "
masculine " fort appréciéepar notre envoyé spécial pour faire le test.
Des statistiques royales
- 12 kilomètres de corridors entre les murs du château - Plus de 300 000 invités par année - Célébration
annuelle de 75 mariages et anniversaires - Près de 500 employés permanents - Quelque 3000 repas servis
quotidiennement - Près de 2000 fenêtres dans les chambres et les aires communes - Sur le toit, 4 ruches
contenant jusqu'à 70 000 abeilles chacune, pour une production annuelle de près de 300 kilos de miel

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