Chef qui peut ! Chef ! Oui chef !

Transcription

Chef qui peut ! Chef ! Oui chef !
Chef qui peut !
Chef ! Oui chef !
Cette phrase m’a toujours interpellé !
C’est moi votre supérieur hiérarchique !
Mon CAP et mon BEP, ou mon diplôme d’infirmier ou
de technicien, d’ingénieur ou d’aide-soignant, de
cadre ou de kiné,
ne m’ont jamais donné
l’impression d’être un esclave ou un débile, ni même
d’être le serviteur de qui que ce soit. Salarié honnête
et consciencieux, j’effectue toujours les tâches qui
me sont confiées dans le plus grand respect des
règles professionnelles et pour le meilleur des
résultats.
La qualité du travail c’est la première condition de
sa pérennité.
Je comprends aussi qu’il faille l’organiser car pour
produire une œuvre collective, qu’elle soit du soin,
ou un plan, un repas ou du linge propre, les uns ne
peuvent travailler sans les autres. Pour réaliser ce
lien indispensable entre les uns et les autres, pour
organiser le travail de façon à ce qu’aucun ne gène
l’autre mais au contraire l’aide et le stimule, il y a un
cadre, un contremaître, certain appelle cela un
manager.
D’autre plus déviants tentent d’uniformiser cette
relation d’équipe par le vocable de collaborateurs. Le
dictionnaire de l’académie définit le collaborateur
comme une « personne qui travaille avec une ou
plusieurs autres à une œuvre commune ». Mais suit
juste après « Personne qui, sous l'occupation
allemande, entre 1940 et 1944, a choisi de collaborer
avec les occupants. » La proximité de ces définitions
m’éloigne de ce terme pour lui préférer celui de
salarié ou de travailleur.
Je ne collabore pas, je travaille !
Je participe par mes qualifications, mes
connaissances et mon expérience à l’œuvre
collective du travail.
Mais revenons à ce cadre, ce contremaître, ce
manager celui que je considère comme le liant du
travail et de sa réalisation. Il met en relation la
commande et l’exécution, la demande et
l’expression, la matière et le produit, le client et la
facture, l’hôpital et le malade.
Moi je suis un professionnel rémunéré pour exécuter
le travail qui m’est confié dans les règles de l’art qui
me qualifient. Aussi je n’attends pas d’un cadre qu’il
me dise comment je dois faire, mais simplement ce
que je dois faire, avec qui et avec quoi ?
Si j’estime que le travail demandé n’est pas
réalisable dans le délai donné, ou avec le matériel
confié, ou les outils mis à disposition, je l’en informe
sans délai pour qu’il enrichisse sa demande des
moyens de la réaliser.
Mais lorsqu’il oppose à mes requêtes « C’est moi
votre supérieur hiérarchique », j’ai envie de le mettre
en situation de travail et de lui demander de me
montrer comment on peut travailler, sans outil, sans
moyen et sans objectif de qualité.
Cette revendication de la supériorité hiérarchique
est aussi respectable que l’ordre du maître à son
chien. C’est parce que le maître ne comprend pas le
chien qu’il se croit obligé de crier son ordre pour
imposer son autorité car il n’est pas acceptable
qu’un chien n’obéisse pas.
Nous sommes bien loin de Monty Roberts,
« l’homme qui sait parler à l’oreille des chevaux. »
La hiérarchie est un mode d’organisation dont la
meilleure des perceptions est son invisibilité. Elle
accompagne, elle comprend, elle suggère, elle
n’impose rien que du bon sens pour du bon travail.
Lorsque mon cadre, mon contremaître, mon
manager me donne tout ce qu’il me faut pour bien
exécuter les tâches qu’il me confie, alors je vois en
lui une personne respectable.