Des crus à déguster sans modération
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Des crus à déguster sans modération
Des crus à déguster sans modération Mardi, 03 Avril 2012 03:57 Alors que les dégustateurs se pressent cette semaine dans les châteaux du Bordelais pour goûter le nouveau millésime de vin dans le cadre des «Primeurs», un négociant s’est spécialisé dans le commerce des «grands crus» mondiaux de l’eau. «Je veux arriver à ce que l’on parle de l’eau comme d’un vin, cela fait vraiment partie de la gastronomie et boire une mauvaise eau gâche ce que l’on a dans l’assiette», soutient Laurent David dont la société «Eaux du monde» commercialise une trentaine d’eaux «premium» venues du monde entier. Pour son catalogue, il sélectionne des produits «à l’histoire, au packaging, aux caractéristiques et au goût particulier», explique ce gastronome. Comme pour le vin, il ne manque pas d’adjectifs pour en parler : «légère, fraîche, douce, citronnée, neutre, pure ou minérale». «Chaque eau se goûte différemment», soutient le négociant qui reconnaît qu’il y a quelques années, «le monde du vin le regardait de haut alors que maintenant, ils me disent ″bravo !″». Après dix ans d’existence, une de ses grandes fiertés est que de prestigieux châteaux du bordelais fassent appel à lui pour accompagner leurs dégustations et réceptions. Par ailleurs, de plus en plus de restaurants proposent désormais une carte des eaux. «Elle comporte une dizaine d’eaux, notamment une du Bassin d’Arcachon, une anglaise, une suédoise, une espagnole, une norvégienne», explique Christophe Bennesse, chef dans un restaurant de l’agglomération. «Cela marche très fort» et «permet de rattraper en partie le manque à gagner des apéritifs» qui se vendent moins bien depuis quelques années, selon lui. Accord mets et eaux Comme pour les vins, certains suggèrent un accord mets et eaux. Ainsi, le négociant propose une eau japonaise au goût citronné lors d’une dégustation d’huîtres alors que le chef recommande une eau galloise, un peu salée, pour faire ressortir le goût des poissons. Pour le client, le packaging de ces eaux haut de gamme est essentiel. «Au départ, c’est ça qui fait vendre», selon Christophe Benesse. «Notre terrain de chasse est Paris et la Côte d’Azur», affirme le négociant, qui compte, parmi ses consommateurs, des stars internationales. Ainsi, lors de la venue en France en 2010 de Tom Cruise, il a fait livrer à son hôtel son eau favorite provenant des îles Fidji. Quelles soient blanches, bleues, rouges ou en verre dépoli, la trentaine de bouteilles que le négociant vend ont un design original. On peut ainsi trouver un magnum d’eau danois d’une pureté exceptionnelle ou une eau américaine, une des plus chères au monde, contenue dans un flacon incrusté de brillants. Mais la marque qu’il vend le mieux est une eau galloise qui séduit en raison de son coût modéré. «Nous en vendons environ 70.000 bouteilles par an», affirme Laurent David, en précisant que ses eaux coûtent entre 2 et 90€ la bouteille au consommateur. Le négociant, comptant un concurrent à Lille, reconnaît que son secteur représente un marché de niche, qui menace guère les grandes marques de l’agroalimentaire.• 1/2 Des crus à déguster sans modération Mardi, 03 Avril 2012 03:57 2/2