Site Natura 2000 n° FR 2100293 Vallée de l`Aujon
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Site Natura 2000 n° FR 2100293 Vallée de l’Aujon n° régional : 48 de Chameroy à Arc-en-Barrois Lettre de liaison Juin 2013 Edito Depuis le printemps 2009, la Chambre d’Agriculture de Haute-Marne, le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement du Pays de Soulaines (CPIE) et le Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne (CENCA) travaillent de concert dans le périmètre des sites Natura 2000 des hautes vallées de l’Aube et de l’Aujon. Ce partenariat exemplaire vise à assurer, en concertation avec tous les acteurs locaux, la mise en œuvre optimale des actions prévues pour maintenir la richesse écologique exceptionnelle de ces périmètres Natura 2000. Cette lettre de liaison vous donnera un aperçu du bilan des actions menées au terme de cette mission qui nous a été confiée par l’Etat pour 3 ans et présentées lors du dernier comité de pilotage à Giey-sur-Aujon le 30 avril 2013. Bonne lecture ! Les prairies de la vallée de l’Aujon Depuis le printemps 2009, nos trois structures se répartissent le travail à accomplir en fonction de leurs meilleures compétences. Tout en restant l’interlocuteur privilégié sur le site de la vallée de l’Aujon notamment pour la question de la modification du périmètre, le CPIE se charge de l’animation naturaliste et de la communication à destination du grand public. La Chambre d’Agriculture s’occupe de la contractualisation des mesures agroenvironnementales et de la communication à destination du public agricole. Le Conservatoire affine le diagnostic écologique des deux sites et suit leur évolution en vue d’optimiser les mesures de gestion proposées aux propriétaires et exploitants. D’après le Registre Parcellaire Graphique de 2010 (zones de cultures déclarées par les exploitants), les prairies occupent 215 des 465 hectares du site Natura 2000 de la vallée de l'Aujon, elles représentent donc un enjeu majeur. L’habitat des prairies « maigre de fauche de basse altitude », dont le Narcisse des poètes est l’espèce emblématique, est en grande partie à l’origine du classement au titre de Natura 2000 de ce territoire. Malheureusement, la superficie couverte par ces prairies ne représentait en 2012 plus qu’environ 70 hectares et seules 5 parcelles abritent encore cette fleur ! Les actions prioritaires Les prairies pâturées possèdent un intérêt floristique plus faible que les prairies de fauche. Elles contribuent toutefois à la préservation des habitats rivulaires et de certaines espèces rares liées à la rivière. Toutes ces surfaces sont éligibles aux mesures agroenvironnementales proposées à la contractualisation. Le document d’objectifs a défini les actions prioritaires à mettre en œuvre au cours de cette première période d’animations : Assurer une bonne gestion écologique des prairies de fauche par la contractualisation de mesures agroenvironnementales ; Optimiser le périmètre du site de la vallée de l’Aujon sur les secteurs de prairies en vallée (le périmètre actuel quitte parfois sans raison la vallée, probablement du fait d’un problème de retranscription informatique au moment de la désignation du site) ; Affiner les connaissances sur la qualité biologique de la rivière Aujon ; Suivre l’état de conservation des habitats et des espèces ; Mettre en place des actions d’information et de sensibilisation du public. ZOOM SUR…vos interlocuteurs PAYS DE SOULAINES En fin d’année 2008, la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Champagne Ardenne souhaite rassembler, sous un unique ordre de mission, l’animation et le suivi des sites Natura 2000 des vallées de l’Aube d’Auberive à Dancevoir et de l’Aujon de Chameroy à Arc-en-Barrois. La Chambre d’Agriculture de la Haute-Marne et le CPIE du Pays de Soulaines sont retenus pour cette mission en partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels de Champagne Ardenne. Sur le site internet dédié aux périmètres Natura 2000 des deux vallées, http://aube-aujon.52natura2000.com/, vous pourrez trouver toutes les informations concernant ceux-ci, l’actualité du moment et consulter les documents d’objectifs. 1 . Illustration : Bertrane Fougère A la loupe… Les espèces et les habitats qui ont motivé l’inscription de ces sites au réseau Natura 2000 sont particulièrement suivis. Il s’agit en particulier de s’assurer de leur maintien et d’évaluer les mesures de gestion mises en œuvre pour atteindre cet objectif. Depuis 2010, le Conservatoire d’Espaces Naturels de Champagne-Ardenne assure cette mission de veille écologique. C’est sur la base des résultats de ce suivi qu’est actualisé le Formulaire Standard de Données (FSD) qui détaille les états de conservation des habitats et des espèces en situant par ailleurs leur importance à l’échelle européenne. L'Ecrevisse à pieds blancs Annexe IV Oui En danger critique Non En danger Non inscrite En danger Vulnérable Vulnérable Rare Quasimenacée Afin d’améliorer les connaissances sur la répartition de l’Ecrevisse à pieds blancs dans la vallée de l’Aujon, des prospections nocturnes à la lampe torche ont eu lieu en août 2010. Ce travail n’a pas permis de détecter cette écrevisse sur la rivière Aujon. Cependant, plusieurs petites populations isolées de cette espèce très menacée sont connues dans les secteurs de sources des petits affluents naissant dans les forêts adjacentes à la rivière principale, en dehors du périmètre Natura 2000. La conservation de ces micros populations est un enjeu fort. Le Damier de la Succise Directive Habitats Faune Flore Protection nationale Liste rouge nationale (UICN, 2012) Lise rouge régionale (DIREN, 2007) Annexe IV Oui En danger critique Non Directive Habitats Faune Flore Protection nationale iste rouge nationale (UICN, 2012) Lise rouge régionale (DIREN, 2007) C’est la seule espèce de libellule protégée et inscrite à la Directive Habitat présente dans la vallée de l’Aujon. Cette espèce est répartie sur tout le linéaire du cours d’eau avec des effectifs Non inscrite Vulnérable Oui En danger Non inscrite Vulnérable Quasimenacée Non Annexe II Annexe IV Oui En danger critique Non Oui Ce papillon inscrit à la Directive Habitat est inféodé aux prairies. Il se répartit en très faible effectif sur quelques secteurs ; notamment les prairies du Moulin de la Roche et du Val Bruant à Giey-sur-Aujon, ainsi que les prairies des Quenottes à Montrot. Quasimenacée Non Photo : Romaric Leconte Oui En danger Non Le Cuivré des marais L’Agrion de Mercure Annexe II Annexe IV Oui En danger critique Il s'agit d'un papillon protégé que l’on rencontre sur les pelouses sèches et les prairies humides riches en fleurs au printemps. Au printemps 2010, une seule station a été découverte sur la vallée de l’Aujon à Giey, dans une petite prairie humide en lisière de la forêt derrière Vauclair, prairie possédant par ailleurs une flore très riche. Cet enjeu est d’autant plus important qu’il semblerait que des espèces exotiques invasives soient présentes sur le bassin versant de l’Aujon. Aussi, si vous observez l’Ecrevisse américaine (Orconectes limosus) ou l’Ecrevisse du Pacifique ou « signal » (Pacifastacus leniusculus) dans la vallée de l’Aujon, n’hésitez pas à nous le signaler. Directive Habitats Faune Flore Protection nationale Liste rouge nationale (UICN, 2012) Lise rouge régionale (DIREN, 2007) Annexe II 2 En danger Non inscrite Vulnérable Quasimenacée Non Photo : Pierrick Millioz Annexe II Photo : Romaric Leconte Directive Habitats Faune Flore Protection nationale Liste rouge nationale (UICN, 2012) Lise rouge régionale (DIREN, 2007) maximaux observés notamment sur les biefs en aval de Giey-sur-Aujon. En amont, les populations sont plus disséminées le long du cours d'eau et des zones de sources périphériques, en particulier sur les tronçons de faibles courants, ensoleillés et favorables au développement d'une végétation caractéristique. Directive Habitats Faune Flore Protection nationale Liste rouge nationale (UICN, 2012) Lise rouge régionale (DIREN, 2007) Annexe II Annexe IV Oui En danger critique Non Oui En danger Non inscrite Vulnérable Quasimenacée Non Ce papillon protégé en France et inscrit à la Directive Habitat affectionne tout particulièrement les clairières et les lisières forestières riches en végétation herbacée. La Bacchante a été observée en lisière du bois des « Côteaux de la Rivière » sur les communes de Rochetaillée et de Saint-Loupsur-Aujon, et du bois du Fayé à Giey-sur-Aujon. La présence de cette espèce est essentiellement liée aux massifs forestiers alentours plutôt qu’à la vallée de l’Aujon elle-même. Photo : Romaric Leconte La Bacchante Autres espèces rares présentes sur le site Natura 2000 Photo : Stéphane Bellenoue Le Sonneur à ventre jaune est un petit crapaud se reproduisant dans des points d’eau temporaires (petites mares, rus, ornières...). La Champagne-Ardenne abrite parmi les plus importantes populations européennes de cette espèce inscrite à la Directive Habitat. Sur la vallée de l’Aujon, le Sonneur a été observé au nord de Rochetaillée, sur un chemin longeant l’Aujon. L’Azuré des mouillères est un papillon diurne très rare en Champagne-Ardenne. Il a été observé dans la même prairie qui accueille le Damier de la Succise justifiant d’autant plus l’importance de maintenir cette prairie en bon état pour la biodiversité. Les espèces de la rivière Aujon, de ses affluents et de ses biefs Au sein de son périmètre Natura 2000, l’Aujon suit une pente supérieure à 2 pour 1000, critère caractéristique de la partie supérieure des cours d'eaux à l’accent montagnard où le courant est vif à fort, et garde les eaux fraîches et bien oxygénées, même pendant la saison chaude. La Truite fario, le Chabot, la Loche franche, la Lamproie de planer et le Vairon composent le cortège piscicole naturel de cette rivière de première catégorie. Longtemps, la force hydraulique a fait la richesse de la vallée. Aussi, tout au long de son cours, anciens moulins et biefs témoignent de cette intense utilisation de la rivière. Ces aménagements ont permis le développement d’espèces et d’habitats naturels bien particuliers. Les mesures agroenvironnementales (MAET) contractualisées Depuis plusieurs décennies, les évolutions de l'agriculture aboutissent à homogénéiser les milieux par les pratiques de fertilisation et de fenaison. Avant la généralisation de l'emploi des engrais chimiques, la seule fertilisation possible était le fumier produit par les animaux. Les prairies étaient utilisées pour les nourrir, tandis que le fumier servait à engraisser les champs cultivés et la production de céréales. Les techniques agricoles tendaient donc à appauvrir certaines parcelles au profit d'autres. Cela permettait la présence de nombreuses espèces différentes capables de vivre dans des conditions difficiles. Ce transfert de fertilité d'une parcelle à l'autre n'est plus nécessaire aujourd'hui. Il est possible d'apporter du fumier ou des engrais chimiques sur les prairies. Les matériels de fenaison sont devenus plus efficaces. Il n'est plus rare qu'en une semaine de beau temps la majeure partie des foins puissent être récoltés. On fait souvent en une semaine ce qui demandait parfois plus d'un mois. Il n'y a ainsi plus guère de prairies fanées tardivement, d'autant moins que c'était les prairies appauvries qui se prêtait le mieux à une fauche tardive. Illustration : Bertrane Fougère Ainsi, les MAET proposées visent à maintenir la biodiversité des prairies, en apportant une contre partie financière comblant le manque à gagner pour l'agriculteur qui s'engage vers ces pratiques bénéfiques pour la biodiversité. Il va s'agir par exemple de retarder la fauche d'une prairie qui conduira à ce que le foin produit soit de moins bonne qualité et qu'il y aura moins de repousses à faire pâturer pour le regain. Ou encore de ne pas mettre l'engrais qui permettrait de nourrir plus d'animaux sur une mêmesurface et donc d'augmenter le cheptel productif ou de limiter la surface en herbe au profit des cultures. 3 De 2009 à 2012, les mesures agroenvironnementales proposées pour les prés de fauche visaient à retarder la fauche après le 15 juin. A partir de 2013, ces mesures s’aligneront sur celles mises en œuvre sur la vallée de l’Aube en repoussant la fauche après le 1er juillet ou après le 15 juillet. Les mesures agroenvironnementales proposées aux agriculteurs dans les sites Natura 2000 visent donc à permettre aux exploitants agricoles d'appliquer sur certaines parcelles à forte valeur patrimoniale des pratiques qui ne correspondent pas forcément à leur intérêt économique. Les mesures agroenvironnementales proposées pour les prairies pâturées visent essentiellement à limiter la fumure. Il peut s'agir soit d'une absence totale de fumure minérale ou organique, soit de sa limitation à 30 unités d'azote minéral. Surfaces contractualisées sur la période 2009-2012 : Retard de fauche : 3 hectares Cela représente donc un engagement notable dans la démarche des agriculteurs exploitant des prairies dans cette vallée qui devrait assurer le maintien des différents types de prairies nécessaires à la biodiversité de ce milieu. Surfaces contractualisées sur la période 2009-2012 : Limitation de la fumure : 100 hectares Absence de fumure : 1 hectare Charte Natura 2000 L’objectif de la Charte Natura 2000 est la conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire qui ont justifié la désignation du site par la poursuite, l’élargissement et l’encouragement des bonnes pratiques qui ont permis le maintien de la qualité de ces habitats naturels. La Charte Natura 2000 dresse une liste de recommandations et d’engagements soit généraux concernant l’ensemble du site soit spécifiques à des milieux particuliers. L’adhésion à cette charte par le propriétaire des parcelles situées dans le périmètre Natura 2000 ouvre le droit à l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti et des abattements fiscaux en cas de succession pour les parcelles forestières. La charte énumère des recommandations et des engagements par type de milieux auxquels le contractant souscrit volontairement. La bonne application des engagements peut bien entendu faire l’objet d’un contrôle. La charte Natura 2000 est validée par le Comité de pilotage. L’inscription administrative effective du site Natura 2000 en Zone Spéciale de Conservation donne le droit aux exonérations citées ici. Prochaine phase d’animations Lors du comité de pilotage du 30 avril 2013, aucune collectivité ne s'est portée candidate pour la présidence et la maitrise d'ouvrage de la prochaine phase d’animation, qui revient ainsi à l'État. Le marché pour cette prochaine phase devrait être lancé d'ici la fin de l'année 2013, probablement en commun avec le site de la vallée de l’Aube. Fiches d’identité des sites Natura 2000 des vallées de l’Aujon et de l’Aube La Vallée de l’Aube d’Auberive à Dancevoir La Vallée de l’Aujon de Chameroy à Arc-en-Barrois Surface du site : 1 108 hectares Longueur de vallée : 40 kilomètres 11 communes concernées : Aubepierre-sur-Aube, Rouvressur-Aube, Arbot, Aulnoy-sur-Aube, Bay-sur-Aube, Rouelles, Germaines, Auberive, Vivey, Praslay. Surface du site : 465 hectares Longueur de vallée : 15 kilomètres 6 communes concernées : Auberive, Rochetaillée et son village associé Chameroy, Vauxbons, Saint-Loup-sur-Aujon et son village associé Courcelles-sur-Aujon, Giey-sur-Aujon, Arc-en-Barrois par le hameau de Montrot CONTACTS : Christian Renaudin Chambre d'Agriculture de Haute Marne, 26 Av. 109 RI, 52011 Chaumont CEDEX, Tel 03 25 35 03 18, fax 03 25 35 03 34, Email : [email protected], Stéphane Bellenoue Centre permanent d’initiatives pour l’environnement du Pays de Soulaines, Domaine de Saint-Victor, 10200 SOULAINES-DHUYS, Tel 03 25 92 56 03 Fax 03 25 92 56 00, Email : [email protected] Romaric Leconte Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne, Maison de Pays – BP9, 52160 AUBERIVE, Tel 03 25 88 83 31 Email : [email protected] 4