Double compétence _2
Transcription
Double compétence _2
Double compétence : un profil particulier et recherché La double compétence, plébiscitée par les entreprises, est un atout important sur un CV. Elle consiste à se créer, après un cursus de base, une aptitude dans un autre domaine, qui complète la formation initiale et sera utile pour le métier auquel vous vous destinez. Environ 35 % des jeunes diplômés possèdent un titre complémentaire leur apportant cette double compétence. Les avantages sont nombreux : une embauche plus rapide, des perspectives d’évolution nettement plus importantes et un salaire en proportion. Par Karine Darmon et Julie Mleczko De plus en plus recherchée, la double compétence améliore considérablement les chances de trouver du travail rapidement, particulièrement dans certains domaines. La raison de ce succès est simple. Les entreprises recherchent des personnes dont les connaissances s’étendent à plusieurs domaines d’action, et qui, par conséquent, sauront s’adapter aux exigences de l’entreprise. Pour certains, la double compétence peut même être vue de deux façons : « En réalité, on différencie assez facilement deux types majeurs de double compétence : l’une plus verticale qui définit, par exemple, des gens qui vont s’y connaître à la fois en chimie et en informatique, explique Stéphane Bennour, directeur général de la société Neos-SDI (société de services informatiques, SSII). L’autre, plus horizontale, est illustrée par les profils classiques de technicocommerciaux possédant une double expertise informatique (pour ceux évoluant dans les entreprises comme la nôtre) et commerciale, au sens du management et des fonctions qui y sont associées. » D’autre part, les hiérarchies sont de plus en plus aplaties, il est donc nécessaire de posséder une multicompétence pour exercer en toute autonomie. Fini le temps où, une entreprise envoyait conjointement chez un client un commercial, un technicien, un homme de recherche et de développement. Il est essentiel que les « scientifiques » soient tout à fait au point sur les méthodes commerciales et marketing. Et vice versa. Lorsque l’on navigue dans un milieu industriel, les commerciaux et les gestionnaires doivent maîtriser un certain nombre de mécanismes scientifiques et techniques. Une plus-value indéniable Une deuxième compétence permet également une évolution plus rapide dans l’entreprise. Parce que le candidat possède des aptitudes variées, il lui sera plus facile d’accéder à un poste dont la fonction est différente du poste qu’il occupe. Les salaires s’en ressentent : les profils à double compétence perçoivent environ 10 % de plus que les autres employés. Les technico-commerciaux représentent la catégorie de double compétence la plus recherchée. Selon l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), la demande des entreprises a augmenté de plus de 90 %. Pour ces sociétés, le profil idéal serait donc un ingénieur possédant un diplôme de management, gestion ou marketing ou un profil commercial qui aurait acquis des connaissances techniques. Les grandes entreprises sont nettement plus demandeuses de profils à double compétence que les PME. Les sociétés de 50 salariés et plus sont 11 % à considérer que la double compétence est le premier élément déterminant dans le recrutement d’un jeune diplômé contre 3 % pour les entreprises de moins de 50 salariés. Attention, une langue étrangère, et particulièrement l’anglais, n’est plus forcément considérée comme une deuxième compétence. Pléthore de formations adaptées Pour choisir sa formation complémentaire, mieux vaut connaître précisément la profession à laquelle on se destine. Une fois déterminée la compétence qui sera utile pour le métier visé, plusieurs types de parcours s’offrent à l’étudiant. Des écoles spécialisées offrent un double cursus en management et en savoir-faire technologique dans des secteurs donnés, dès le bac+2. Parmi elles, les ESDC, Écoles supérieures de double compétence. Au niveau post-bac+4/+5, l’offre est particulièrement large. En université, les masters 2 professionnels ouvrent souvent leurs portes à des profils variés, si la formation a vocation à donner une double compétence. Par exemple, un étudiant en information-communication pourra choisir de se former aux nouvelles technologies et au multimédia. Mais la recherche d’une double compétence ne passe pas forcément par une formation très spécialisée. Les IAE, Instituts d’administration des entreprises, proposent notamment des MAE (masters administration des entreprises). Fer de lance des IAE (et plus connu sous son ancienne appellation, le CAAE), ils acceptent des profils extrêmement variés, comme des médecins, des juristes, des linguistes, des littéraires, mais surtout des ingénieurs. Généraliste, ce programme offre la possibilité de découvrir la gestion, les ressources humaines, la communication, la comptabilité, le management et toutes les disciplines relatives à la vie d’une entreprise. Ils pourront également prétendre connaître toutes les facettes du fonctionnement d’une entreprise. Les IAE proposent également de nombreux 3e cycles en gestion. En école supérieure, certains mastères spécialisés dispensent une double compétence, comme par exemple le MS Management et technologies de l’Eseo, en association avec l’Essca d’Angers, qui s’adresse aux ingénieurs souhaitant orienter leur carrière vers des postes de chef de projet, ou le MS management et ingénierie des systèmes d’information de l’ESC Toulouse, qui propose de former les ingénieurs se dirigeant vers le conseil, la coordination et le développement des systèmes d’information. Le MBA (Master of business administration) est également très coté auprès des entreprises. Il donne une formation généraliste au management. Il est réservé aux jeunes diplômés qui ont quelques années d’expérience professionnelle, mais ouvre parfois ses portes aux jeunes fraîchement sortis de leur formation. Un ingénieur présentant un MBA saura donc répondre aux exigences d’une entreprise en termes d’adaptabilité. Se forger une double compétence est une chose facile. Mais rendre son parcours cohérent face à un recruteur est moins évident. Assurez-vous que l’accompagnement et la pédagogique de la formation permettent d’arriver à cette fin. Que l’équilibre entre la théorie et la pratique, l’intervention des professionnels et la mise en situation sur la réalité des cas qui sont vécus pendant la formation en plus du stage, soient respectés. La double compétence est-elle valorisante ? 3 questions à Francis Schillio, de l’IECS - École de management de Strasbourg. Qu’apporte une double compétence ? « La double compétence présente un double intérêt. Pour l’étudiant, ce complément de formation lui assure une meilleure employabilité. Pour l’entreprise, elle trouve parmi ces candidats, de futurs collaborateurs au profil plus original, moins classique. » Vous encouragez les universitaires à poursuivre dans cette voie ? « La double compétence est valorisante et rien n’empêche des titulaires de diplômes universitaires d’acquérir un complément de formation de type finance, marketing, gestion, etc. pour valoriser leur parcours antérieur. Je pense aux étudiants en sociologie qui peuvent poursuivre en marketing, discipline qui fait appel à de nombreuses techniques quantitatives et des notions de comportement humain. Je pense également aux étudiants en STAPS qui peuvent, grâce à elle, se réorienter vers le management sportif ou bien encore aux étudiants en histoire de l’art qui excelleront, avec un complément de formation, dans le management culturel. » Et les diplômés des écoles ? « Notre MS ingénierie d’affaires accueille tous les profils qui n’ont pas suivi une formation dans le domaine commercial, en finance ou en gestion. Nous avons également un DU en management d’événement destiné à tous ceux qui aspirent à y faire carrière. On assiste à de nombreuses reconversions. Ainsi notre formation en e-business attire-t-elle tout aussi bien des informaticiens avertis qui souhaitent donner un nouvel élan à leur carrière par le marketing, que d’autres qui sont issus du secteur tertiaire mais qui sentent le besoin d’affiner le sujet. » http://www.studyrama.com/article.php3?id_article=10391