bbi fev p56 a 57 memoire vive - Boulogne
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BBI FEV P56 A 57 MEMOIRE VIVE 3/02/10 14:44 Page 56 mémoire vive Boulogne-Billancourt Notre histoire IL Y A UN SIÈCLE La grande crue de 1910 De toutes les crues qu’a connues la Seine, celle de 1910 a fortement marqué les mémoires. Plusieurs communes de la région parisienne qu’elle traverse et qui avaient été touchées par l’évènement, organisent, à l’occasion du centenaire, des expositions qui témoignent de son ampleur. Les Archives municipales de Boulogne-Billancourt se souviennent. D e par sa configuration géographique, la ville de BoulogneBillancourt, entourée par le fleuve, a été particulièrement touchée par cette catastrophe naturelle et notamment tous les quartiers de la ville jouxtant la Seine. 175 hectares, sur une superficie de 616 se sont retrouvés sous les eaux. Ce sont le rond-point de la Reine ainsi que le quartier de Billancourt notamment les rues du Hameau fleuri qui ont le plus souffert. 56 Ni eau, ni gaz, ni électricité… Les nombreuses cartes postales éditées à cette occasion montrent l’aspect pour le moins pittoresque de la situation et permettent de bien appréhender la réalité. Ce sont néanmoins les documents écrits, conservés aux Archives municipales sous la cote 3 I 27, qui révèlent le mieux toutes les difficultés des habitants et les conséquences sur leur quotidien. Ainsi apparaissent d’abord, à travers les lettres d’habitants et les Février 2010 attestations fournies par les employeurs, toutes les implications professionnelles de cette crue : plusieurs usines sont inondées et 9000 ouvriers qui se trouvent au chômage seront indemnisés par la commune. Nombreuses sont par ailleurs les plaintes des mariniers, appartenant à une catégorie professionnelle indépendante souvent oubliée. Ils sont en effet obligés de laisser leurs bateaux à quai et subissent parfois de graves dommages sur leurs embarcations. Face à cette situation la ville doit, dans l’urgence, trouver une nouvelle organisation à commencer par la circulation, qui ne peut avoir lieu dans les zones inondées qu’au moyen de barques ou de passerelles. Il n’y a plus ni eau potable, ni gaz, ni électricité et les égouts débordent. Des mesures préfectorales sont rapidement prises pour éviter le risque le plus redouté, celui des épidémies. L’information aux Boulonnais est largement diffusée au moyen d’affiches ordonnant des BBI FEV P56 A 57 MEMOIRE VIVE Février 2010 3/02/10 14:44 Page 57 Boulogne-Billancourt EXPOSITION La solidarité entre Boulonnais se manifeste de toutes parts. Deux cents litres de lait sont offerts par la Grande Ferme Sainte Suzanne. (voir lettre ci-dessus) Les cartes postales représentant les innondations de 1910 à Boulogne-Billancourt. Face à cette épreuve méthodes de désinfection de l’eau, des puits et des fournils. Par l’intermédiaire du bureau de bienfaisance, la municipalité porte rapidement secours aux sinistrés en leur apportant une aide vestimentaire et alimentaire (des bons de pain, de viande, d’épicerie, de chauffage sont distribués) et en les accueillant dans les écoles. Un remarquable élan de solidarité Fort heureusement les conséquences de la crue ont été uniquement matérielles, il n’y a pas eu de pertes humaines à déplorer. Toutefois, il est impossible de chiffrer les conséquences humaines dont témoignent certains courriers emplis de désespoir. Les drames provoqués par cette catastrophe ont heureusement été atténués par le soutien apporté par l’Etat, l’armée et la commune. Mais l’aide publique serait bien insuffisante à elle seule pour assister tous les habitants plongés dans la détresse. Face à cette épreuve se crée spontanément un remarquable élan de solidarité entre les habitants avec de généreux dons et des actes de dévouement révélés encore aujourd’hui par les documents conservés aux Archives. Chacun, selon ses moyens, du baron de Rothschild au chanteur de rue en passant par le Docteur Sollier (propriétaire de la clinique qui sera plus tard transformée en premier hôpital Ambroise Paré) fournit une aide matérielle aux sinistrés ou propose ses services. Les associations apportent elles aussi leur concours notamment la CroixRouge Française, ou encore l’association des Dames Françaises. Cela vaudra à tous les Boulonnais de longues félicitations du maire de l’époque, Pierre Lagneau, que l’on retrouve sous forme manuscrite dans le registre des délibérations du conseil municipal et qui seront largement communiquées à la population au moyen d’affiches. Sur celle qui est datée du 3 février 1910, l’édile conclut par ces mots : « Si les conséquences matérielles du fléau peuvent se crée spontanément un remarquable élan de solidarité entre les habitants avec de généreux dons et des actes de dévouement révélés par les documents conservés aux Archives. Les confitures Maître Frères participent spontanément à l’élan de générosité. Avec une exactitude quasi-scientifique, presque jour pour jour, à un siècle d’écart, la ville de BoulogneBillancourt commémore la crue de 1910 en collaboration avec le conseil général des Hauts-de-Seine qui organise cette exposition dans le cadre de la manifestation « la science se livre ». Le service des Archives présente cinq vitrines qui s’intégrent dans l’exposition réalisée par le conseil général. À travers un choix de documents originaux, les visiteurs peuvent ainsi découvrir les mesures prises par la Préfecture notamment en matière d’hygiène et de salubrité afin d’éviter les épidémies puis l’aide apportée par la commune de Boulogne-Billancourt aux sinistrés (distribution de bons de pain et de viande, accueil des sinistrés dans les écoles…). Seront ensuite évoquées les difficultés des habitants face à cette catastrophe (attestations de chômage fournies par les entreprises boulonnaises, plaintes de mariniers…) puis, en réaction, les secours apportés aux sinistrés par les particuliers (baron de Rothschild, Docteur Sollier, artistes lyriques boulonnais…) et les entreprises (don de confitures par l’entreprise Maître ou de lait par la laiterie Sainte Suzanne…). Enfin, grâce à un grand plan d’époque, le visiteur peut connaître les limites exactes de la crue dans la ville tandis que de nombreuses photographies et cartes postales des rues inondées permettent de mieux appréhender la réalité de cette catastrophe. • être difficilement appréciées, elles seront certainement compensées par le resserrement des liens, que la solidarité dans l’infortune aura créés entre tous les habitants de notre belle cité. »• Françoise Bédoussac Exposition la Science se livre. La grande Crue de 1910 par les Archives municipales Du 20 janvier au 13 mars au rez-de-jardin de l’hôtel de ville 57