Robyn Orlin
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Robyn Orlin
E S S E R P E D R DOSSIE 2006 e r b o t oc / oup n r i l G r e O c n n Roby eater & Da ore ander... f e b s e e six timrting each oth City Th his piec u t h ve seen why they’re ’ I , y d d ow Da on’t kn d l l i t s I ... 1h avec amon l a S r e Eszt àncok 2006 T Magyar ine k s e l o el / M ode cette année c i n o B à la m Laure leu est Le b : 1 1 ° N zyra o K a n Katarzy n stallatio in Faces danse nication Commu national de la Centre tencia / A Karine phie Voisin o S e n n A ugo ictor H dex V e 1, ru ce Pantin 93507 83 98 11 / 12 1 T 01 4 83 27 24 / 1 F 01 4 [email protected] t .a e in kar @cnd.fr as.voisin se de pres Bureau4 Opus 6 Samuel Valérie Pain Arnaud Saint Honoré 71, rue Paris 75001 0 26 77 94 T 01 4 0 26 44 98 D N C F 01 4 opus64.com u d tualité c a l’ a.pain@ te u ez to Retrouv nd.fr www.c Centre national de la danse - 1, rue Victor Hugo 93507 Pantin cedex 01 41 83 98 98 / [email protected] / www.cnd.fr Sommaire OCTOBRE 2006 AU CND / CALENDRIER.................................................P.3 ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE GROUP Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other 1 heure avec... En résidence à Pantin ..........................................................................…...P.4-6 ESZTER SALAMON Magyar Tàncok 2006...........................................................................…...P.7-8 LAURE BONICEL / MOLESKINE N° 11 : Le bleu est à la mode cette année.....................................………....P.9-11 KATARZYNA KOZYRA Faces installation / création en résidence.........................................................................…...P.12 RENSEIGNEMENTS PRATIQUES....................................…………..........P.13 ALLER AU CND À PANTIN ...................................………….....................P.14 2 Participer, s’impliquer, partager. Trois chorégraphes, Robyn Orlin, Eszter Salamon et Laure Bonicel, vous donnent rendez-vous en octobre et adoptent la démarche volontaire d’une participation du public. Autant d’énergies individuelles et collectives sollicitées pour nourrir ces différentes aventures. En résidence pour deux ans au CND, vous pourrez ainsi retrouver Robyn Orlin, à travers la reprise de Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other…, spectacle qui lui a assuré une renommée internationale, mais aussi lors de rencontres et d’ interventions dans les cafés de Pantin, autant d’allers-retours ludiques et inattendus entre le CND et le public pantinois. Dans Magyar Tàncok 2006, Eszter Salamon, chorégraphe et danseuse contemporaine d’origine hongroise, invite sa mère qui lui a enseigné la danse traditionnelle et des musiciens de sa communauté villageoise, à venir relire et interroger la danse qu’elle invente aujourd’hui à la lumière de ce qu’ils ont partagé dans son enfance. La pièce de Laure Bonicel, N°11 : Le bleu est à la mode cette année, interroge quant à elle les codes de représentation de soi, du collectif et les processus d’organisation du lien social véhiculés par l’image publicitaire de mode. Portée par cinq interprètes professionnels, la création convie également une dizaine d’amateurs de plusieurs générations. Que ces nouveaux partenaires engagés dans la conception du spectacle aient travaillé en amont afin de s’emparer de la pièce engendre une complicité supplémentaire avec la chorégraphe et les membres de la compagnie. Calendrier > Octobre 2006 mar. 3 ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… mer. 4 ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… jeu. 5 1 heure avec... ROBYN ORLIN ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… ven. 6 ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… sam. 7 1 heure avec... ROBYN ORLIN ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… lun. 9 Résidence ROBYN ORLIN mar. 10 Résidence ROBYN ORLIN ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… mer. 11 Résidence ROBYN ORLIN ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… jeu. 12 Résidence ROBYN ORLIN ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… ven. 13 Résidence ROBYN ORLIN ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… sam. 14 1 heure avec... ROBYN ORLIN ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE Daddy, I’ve seen this piece six times before… jeu. 19 ESZTER SALAMON Magyar Tàncok 2006 LAURE BONICEL / MOLESKINE N° 11 : Le bleu est à la mode cette année ven. 20 LAURE BONICEL / MOLESKINE N° 11 : Le bleu est à la mode cette année ESZTER SALAMON Magyar Tàncok 2006 sam. 21 LAURE BONICEL / MOLESKINE N° 11 : Le bleu est à la mode cette année ESZTER SALAMON Magyar Tàncok 2006 GROUP 20h30 Grand studio GROUP 20h30 Grand studio GROUP 14h30 19h Studio 3 Grand studio GROUP 20h30 Grand studio GROUP 14h30 20h30 Studio 3 Grand studio GROUP 14h30 CND Pantin CND Pantin Grand studio GROUP 20h30 Grand studio GROUP 20h30 CND Pantin Grand studio GROUP 19h CND Pantin Grand studio GROUP 20h30 CND Pantin Grand studio GROUP 14h30 20h30 Studio 3 Grand studio 19h Studio 3 20h30 Grand studio 19h Grand studio 20h30 Studio 3 19h Grand studio 20h30 Studio 3 3 Mardi 3 et mercredi 4 octobre 2006 à 20h30, jeudi 5 à 19h, vendredi 6 et samedi 7 à 20h30, mardi 10 à 14h30 et 20h30, mercredi 11 à 20h30, jeudi 12 à 19h, vendredi 13 et samedi 14 à 20h30 / Grand studio Robyn Orlin / City Theater & Dance Group Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other... Tarif : 14 euros, TR : 11 euros Abonné : 10 euros, TR : 8 euros RÉSERVATIONS 01 41 83 98 98 hors les murs Après le succès de We must eat our suckers with the wrappers on… la saison dernière, le CND accueille à nouveau une pièce de Robyn Orlin, chorégraphe en résidence pour deux ans jusqu’au mois d’octobre 2007. Daddy…, pièce pour six danseurs créée à Johannesburg en 1998, est l’œuvre qui a propulsé Robyn Orlin sur le devant de la scène en Europe. Depuis son premier passage à La Filature de Mulhouse en avril 2000 et au Théâtre de la Ville en avril 2001, cette pièce a tourné continuellement dans le monde. Commandée par le FNB Vita Dance Umbrella, Daddy… a remporté le troisième prix des Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l'Océan Indien en 1999, le prix Jan Fabre de l’œuvre la plus subversive aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis en 2000 et, à Londres, le Laurence Oliver Award de la réalisation la plus marquante de l’année en 2003. © hn Jo «Un ring est dressé sur la scène du théâtre où sont rassemblés spectateurs et danseurs […] La scène, pour cette fois, n’est pas sacrée : le public partage l’espace de la performance et y vaque aussi librement qu’il peut se l’autoriser […] Daddy… met en scène cinq performers (danseurs - acteurs) dans l’attente de leur chorégraphe qui n’arrivera pas. Le spectacle lie une gerbe de saynètes qui, sous la houlette du très drôle Gerard Bester, en manager paniqué à l’idée d’avoir à faire du remplissage, s’enchaînent comme autant de délicieux fiascos. «Sorry, we’re a very young democracy» («Désolé, nous sommes une toute jeune démocratie»), s’excuse-t-il. Chaque raté est en fait l’occasion d’une nouvelle donne, le redéploiement d’un jeu de possibilités.» Annie Suquet, La Croix, 17 avril 2001 Ho gg 4 Jeudi 5 octobre 2006 à 14h30, samedi 7 et samedi 14 à 18h30 / Studio 3 Tarif : 12 euros, TR : 10 euros Abonné CND : offert RÉSERVATIONS 01 41 83 98 98 Robyn Orlin Comme elle l’avait fait au Studio CND en avril 2003, Robyn Orlin mettra en lumière son processus de création à l’aide de mises en situation drôles et surprenantes. Ce sera l’occasion de partager un moment privilégié avec cette artiste qui avec humour nous parle d’identité, de mémoire et de la vie, considérant qu’il n’y a pas une façon de faire de l’art, mais des milliers, considérant qu’il n’y a pas une façon de bouger, mais hors les murs des milliers. Elle vous le prouvera dans une rencontre très interactive. À ne pas manquer ! © Th om as Do rn atelier Lundi 9 au vendredi 13 octobre 2006 / Pantin Robyn Orlin Lors de sa résidence, Robyn Orlin désire aller à la rencontre des habitants de Pantin, créer des va-et-vient entre l’extérieur et l’intérieur du bâtiment du CND. Elle imagine dans ce but des situations ludiques, où se créent des interférences entre des groupes d’horizons très divers et les activités du CND. Elle souhaite ainsi amener le public qui fréquente le bâtiment à s’ouvrir vers l’environnement immédiat, et à l’inverse donner aux gens qui ne franchiraient pas hors les murs d’eux-mêmes la porte du lieu un aperçu de ce qui s’y passe. Une façon inédite de rencontrer la danse. © Th om as Do rn 5 Robyn Orlin Diplômée de l’École d’Art de Chicago, Robyn Orlin a reçu de nombreux prix pour son travail, notamment le FNB Vita Award pour la meilleure chorégraphie au festival Dance Umbrella de Johannesburg en 1985, 1988, 1990, 1997 et 1999 ou le prix du meilleur artiste en 1997. Robyn Orlin a tenté de redéfinir la chorégraphie et l’art de la scène dans son pays, l’Afrique du Sud. Partant du principe que «la danse est politique», elle prend en considération dans ses créations la situation sociale et culturelle de l’Afrique du Sud : ses influences, son histoire, ses clivages et ses ruptures. La chorégraphe crée ainsi «une danse iconoclaste qui met les pieds dans le plat», une dansechronique de la société sud-africaine d’aujourd’hui maniant avec talent l’ironie et la dérision, une danse brassant sans vergogne références et identités, alliant cultures traditionnelles populaires et radicalité des avant-gardes, une danse enfin capable de briser les frontières artistes-publics en remettant le spectateur au cœur de la création (parfois à ses risques et périls!). Elle révèle ainsi la réalité poignante et complexe de l’Afrique du Sud et y intègre diverses expressions artistiques (textes vidéo, arts plastiques…), afin d’explorer une nouvelle théâtralité qui se reflète et s’étend dans son vocabulaire chorégraphique. Parallèlement à ses créations, Robyn Orlin développe un travail de collaboration artistique notamment avec le plasticien William Kentridge dans le cadre de la création Ubu and the Truth Commission (1997). Une artiste qui, par les questionnements incessants qu’elle développe, est l’une des plus en prise avec la dimension politique de son art. Quelques créations... = If you can’t change the world, change your curtains (1990) = The Polka dot lives on! pour le Soweto Dance Theatre (1995) = Orpheus… I mean Euridice… I mean the natural history of a chorus girl (1998) = Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other… (1998) = F… (Untitled) (on trying to understand a classic) (2000) = We must eat our suckers with the wrapper on (2001) = Ski-Fi-Jenni… and the frock of the new (2002) = Although I live inside... My hair will always reach towards the sun... (2004) = When I take off my skin and touch the sky with my nose, only then can I see little voices amuse themselves... (2005) = Hey dude... I have talent... I’m just waiting for god... (2005) À venir... = à partir du 23 avril 2007 à l’Opéra national de Paris L’Allegro, il penseroso ed il moderato. 6 Jeudi 19 octobre à 19h, vendredi 20 et samedi 21 à 20h30 / Studio 3 Eszter Salamon Tarif : 12 euros, TR : 10 euros Abonné : 8 euros, TR : 6 euros Magyar Tàncok 2006 RÉSERVATIONS 01 41 83 98 98 Magyar Tàncok se présente d’abord comme un retour aux sources. Parallèlement à la danse classique, Eszter Salamon a, pendant toute son enfance et jusqu’à l’âge de vingt ans, pratiqué les danses traditionnelles hongroises. En 2004, lors d’un voyage dans son pays natal, elle renoue avec ces danses et l’idée germe alors en elle d’interroger son approche actuelle de la danse à la lumière de cet héritage. La chorégraphe met en place un dispositif qui finit par subvertir les principes mêmes sur lesquels repose la danse traditionnelle hongroise. Magyar Tàncok 2006 : de la tradition à la contemporanéité des danses hongroises Ce sont ici les danses populaires hongroises que la chorégraphe Eszter Salamon convoque, celles-là mêmes qu’elle a pratiquées durant toute son enfance et son adolescence parallèlement à ses études en danse classique ; celles aussi qu’enseigna sa propre mère quelques trente années durant. Quelles traces les danses traditionnelles ont-elles laissées dans son imaginaire corporel ? Plus largement, comment la mémoire des gestes se transmet-elle ? Qu’est devenue cette transmission à présent que les valeurs individuelles prévalent sur l’idéal communautaire ? C’est au hasard du plaisir retrouvé récemment à pratiquer les danses traditionnelles hongroises que le désir de les mettre en scène dans une forme contemporaine est né chez Eszter Salamon. Elle s’est alors intéressée à cette figure toute particulière des danses populaires qui reposent solidement sur une structure de composition simple, invariante et répétitive, étroitement liée à la musique, tout en laissant l’espace possible et nécessaire à l’improvisation et à l’apport créatif personnel des danseurs. Pour mettre en œuvre son projet, à l’horizon historique d’une globalisation économique accélérée des échanges, elle a choisi de revenir vers ceux avec lesquels elle avait autrefois longuement partagé l’expérience de ces traditions chorégraphiques et a convié, entre autres, sa mère, un ami danseur ainsi qu’un ensemble de de musiciens parmi lesquels joue son propre frère. Ainsi a pu commencer la ritournelle endiablée d’Eszter Salamon dans laquelle alternent sans cesse performances dansées éclairages contextuels et critiques que la chorégraphe nous apporte elle-même sur scène. De toute évidence, Eszter Salamon s’intéresse moins à la question des codes chorégraphiques qu’à celle de l’ensemble des codes de représentation tels qu’ils sont mis en œuvre par ces danses. Examinant également les modèles culturels de la différence sexuelle et n’hésitant pas à interchanger les rôles traditionnellement dévolus aux hommes et aux femmes dans la danse, elle nous convie au cœur d’un dispositif subversif et transgressif qui n’en demeure pas moins toujours divertissant. Tente-t-elle ainsi de nous lancer le signe de la nécessité de faire exploser le passé dans le présent ? Karine Atencia Lettre de Kinem 6, septembre-décembre 2006 © Sa lam on -B ot s chaf t 7 Eszter Salamon Après une formation de danse classique à l’Académie nationale de danse de Budapest, Eszter Salamon s’installe en France où elle collabore entre 1992 et 2000 avec les chorégraphes Sidonie Rochon, Mathilde Monnier et François Verret. En 2000, elle crée le duo Où Sont Les Femmes ? avec Brenda Edwards pour l’événement «Potlatch Dérives» au festival Montpellier Danse et participe à la création de Bartleby par François Verret. En 2001, elle part pour Berlin. Elle y crée le solo What A Body You Have, Honey à Nurenberg. Elle collabore avec Xavier Le Roy et présente Giszelle dans le cadre du «Vif du Sujet» au Festival d’Avignon 2001 et également au CND en 2004. En 2002, elle présente, en collaboration avec Herman Diephuis et Simone Verde, Répétition Publique d’Un Travail En Cours au Centre Chorégraphique National de Montpellier dans le cadre des «Hors Séries». Elle crée Woman Inc.© avec dix-huit femmes âgées de 7 à 74 ans à la Comédie de Clermont-Ferrand. En 2003, elle assiste à la mise en scène et à la chorégraphie de l’Opéra de Bernhard Lang intitulé Theater der Wiederholungen dans le cadre du festival autrichien «Steirischer Herbst» à Graz. En 2004, Eszter Salamon signe la pièce de groupe Reproduction au festival «Körperstimmen n° 9», à Podewil-Berlin où elle est artiste en résidence. Elle est lauréate de la bourse «Villa Medicis Hors les Murs». En mai 2005, elle présente la première version de son projet Magyar Tàncok, la première pièce d’un diptyque, dans le cadre du festival «Les Intranquilles» à Lyon. En 2006, Eszter Salamon poursuit son questionnement sur la perception visuelle et son rôle dans l'élaboration et la conception de notre compréhension du réel avec la pièce Nvsbl, présentée au Centre Pompidou. 8 Jeudi 19 octobre à 20h30, vendredi 20 et samedi 21 à 19h / Grand studio Laure Bonicel / Moleskine Tarif : 12 euros, TR : 10 euros Abonné : 8 euros, TR : 6 euros N° 11 : Le bleu est à la mode cette année RÉSERVATIONS 01 41 83 98 98 Quel rôle joue l’image, omniprésente dans notre société, dans le processus de construction de l’identité ? Telle est la question qui, à la manière d’un fil rouge, traverse toutes les œuvres de Laure Bonicel. Dans N° 11 : Le bleu est à la mode cette année, la chorégraphe décrypte l’emprise des images publicitaires de mode sur la représentation de soi. Les stéréotypes qui uniformisent notre idéal du corps sont passés au crible. Derrière le formatage des corps, c’est cependant celui des pensées et des identités que questionne la chorégraphe. Aussi a-t-elle toujours à cœur d’ouvrir ses projets artistiques à une pluralité de présences et de regards. Dans chaque ville où est présenté N° 11 : Le bleu est à la mode cette année, Laure Bonicel convie une dizaine d’amateurs toutes générations confondues à participer à la création, aux côtés des cinq interprètes de la compagnie, Jérôme Andrieu, Christine Bombal, Julia Cima, Séverine Rième et Rachid Sayet. Un travail intense est mené en commun autour de règles du jeu établies par la chorégraphe. D’une ville à l’autre, N° 11 : Le bleu est à la mode cette année continue ainsi d’accueillir la différence et la surprise. Ro Dans N° 11 : Le bleu est à la mode cette année, titre choisi en référence à un article de Roland Barthes dans Système de la mode, Laure Bonicel entreprend de décrypter l’emprise des images publicitaires de mode sur la représentation de soi et passe au crible les stéréotypes qui uniformisent notre idéal du corps. Et poursuivant le travail d’épure entamé depuis Sleeping bag, elle laisse la place majeure au corps en imaginant une scénographie et des costumes entièrement monochromes, de ce «bleu-vidéo» qui rend possible l’incrustation des présentateurs TV sur les cartes météorologiques. Dans chaque ville où le spectacle est présenté une douzaine d’amateurs viennent se joindre à l’équipe artistique. C’est autour de la question de la participation du public que nous avons choisi d’interroger Laure Bonicel. © Laure Bonicel : décomposition de stéréotypes publicitaires pour corps ordinaires be r to M ar tin ez Karine Atencia : De quelle manière le public est-il invité à participer à votre spectacle ? Laure Bonicel : Le public, amateurs de différentes générations (à partir de 14 ans...) est invité à participer à la création en amont des représentations et pendant les représentations. Ces amateurs sont différents dans chaque ville où le spectacle est représenté et viennent se joindrent à cinq danseurs professionnels qui eux sont “fixes”. KA : Est-ce la première fois que vous travaillez de cette manière ? LB: Je mène régulièrement, avec les danseurs qui m’accompagnent, un travail pédagogique d’ateliers en relation aux créations dans le cadre de résidences de la compagnie Moleskine ou autres et j’ai déjà chorégraphié plusieurs pièces pour différents groupes de non professionnels. Le fait d’éprouver régulièrement mon travail auprès du public en atelier l’alimente. Pour cette création, la relation est plus exigeante et l’implication du public/amateur est plus importante car elle fait partie intégrante du projet. 9 (suite) KA : En quoi la participation du public constitue-t-elle pour vous un enjeu ? LB : N°11 : Le Bleu est à la mode cette année dénonce l’instrumentalisation des corps et des individus dans les images publicitaires de mode, ainsi que le discours uniformisant véhiculé par celles-ci. C’est un spectacle qui interroge les codes de représentation de soi, du collectif et des modes d’organisation du lien social. Beaucoup d’images publicitaires utilisent des corps quotidiens et nous renvoient notre propre image. Le marketing espère ainsi cibler large, pour vendre toujours plus. Il était évident pour moi que le meilleur moyen de dénoncer ce processus était de le reproduire. C’est pourquoi il était essentiel que les corps sur le plateau soient proches des corps dans la salle afin d’établir un rapport plus égalitaire pour sensibiliser largement à cette préoccupation sociale et politique : c’est la raison de la participation des amateurs au cœur du projet. Par ailleurs, la présence d’individus aux corps non travaillés, non formatés et l’hétérogénéité, viennent renforcer le propos et humanisent la pièce. Clin d’œil, sans que cela ait été délibéré, j’ai par ailleurs eu le plaisir de remarquer que nous avions un nouveau public présent parce qu’il a un(e) ami(e), un enfant ou un conjoint impliqué dans le spectacle. RÉSERVATIONS 01 41 83 98 98 KA : Commemt la pièce s’est-elle construite ? LB : La construction de la pièce s’est effectuée avec les danseurs professionnels et un premier groupe d’amateurs, à partir des états de perception provoqués par la consultation et l’analyse des images publicitaires de mode. La pièce est composée d’une succession de tableaux qui empruntent aux images publicitaires de mode leurs mises en scène des corps. Ces tableaux se construisent et se déconstruisent sans cesse. C’est une pièce très écrite dans sa structure et qui s’organise dans son déroulement selon des modalités pré-établies, outils communs de composition et de gestion du temps, de l’espace, d’états de présence. Depuis, en amont des représentations, nous transmettons, Christine Bombal mon assistante et moi-même, la structure de la pièce et ses modalités de composition. Ce temps d’échange et de rencontre est tout aussi important pour nous que le moment des représentations. En effet, le temps de travail qui précède le spectacle induit une relation de proximité à un processus de création plus qualitative que le seul moment habituel des représentations. Cela crée également un lien social qui n’existe pas toujours autour d’une création. Le temps de dialogue autour du propos, dont nous profitons pendant le temps des répétitions du projet, est à chaque fois très enrichissant pour eux, pour nous et pour l’évolution du projet. KA : Avez-vous constaté des modifications corporelles ou comportementales chez ces danseurs amateurs au fil de leur participation ? LB :. Oui, j’ai remarqué que se produit un gain notable de qualité de présence, d’écoute et de consistance de corps. La composition de la pièce et son processus de mise en place sont fédérateurs. Chacun prend sa place au fil des répétitions et le groupe est toujours très soudé. La distance au début du travail se réduit ensuite : arrive un moment de bascule où les participants se rendent compte qu’on ne va pas simplement présenter un travail de fin de stage mais un spectacle professionnel dont ils sont en partie garants. Chacun s’empare alors de la pièce et s’engage très fortement. r me Karine Atencia Lettre de Kinem 6, septembre-décembre 2006 ©A KA : Quel est, selon vous, l’intérêt pour l’amateur de participer à ce genre d’expérience ? LB: Les liens perdurent après la pièce et les participants nous disent souvent après coup qu’ils ont traversé une expérience très constructive dans leur rapport au corps, à la concentration, à l’écoute, au groupe. Plusieurs personnes m’ont fait part du fait qu’elles se sentaient plus solides, enrichies. Le rapport qu’elles entretiennent à la question du «comment se fabrique une création» est changé également. Il y a une prise de conscience du travail que cela demande d’être sur un plateau, de ce qu’est un processus de création. Cela leur donne aussi des clefs de lecture qui, je pense, leur permettent de porter un regard nouveau sur d’autres projets artistiques que N°11:Le bleu est à la mode cette année. ic o M a ri ano 10 Laure Bonicel Laure Bonicel est originaire de Montpellier. Elle suit la formation du CNDC d'Angers de 1988 à 1990. Au cours de ces années, elle effectue un remplacement chez Anne Teresa De Keersmaeker (Cie Rosas / Belgique) dans Ottone-Ottone et travaille pour Hervé Robbe et Odile Duboc à l'occasion des spectacles de fin d'étude. Après un bref passage chez Jean-Marc Matos, elle retrouve Odile Duboc en 1991 et participe à ces créations et événements : La maison d'Espagne (1991), 7 jours / 7 villes (1992), Projet de la Matière (1993), Pour Mémoire (1993), Comédie (1997-1998). Laure Bonicel amorce en 1992 une recherche chorégraphique et fonde la Compagnie Moleskine dont la première création est Dicotylédone en janvier 1994, suivi de A, un solo pour la danseuse Alice Normand, présenté à la Fondation Cartier en 1996 dans le cadre des «Soirées Nomades». En 1994, elle effectue un remplacement dans Peau de Squale pour la compagnie Roc in Lichen, et rejoint Mark Tompkins pour la création de Channels, avec qui elle continue de travailler, notamment pour Gravity en octobre 1996. Plusieurs créations verront le jour en 1995 : Free Kitten, un duo avec Thomas Lehmen ; une intervention chorégraphique pour le groupe de rock Shaï no Shaï, commande du Festival International Montpellier Danse ; Kick the Girl, un duo composé pour une scénographie lumineuse de Françoise Michel, présenté lors des journées d'inauguration du Centre Chorégraphique de Franche-Comté ; et Blue Bosquet, crée lors du Festival «Nouvelles scènes» à Dijon. En 1996, outre la reprise de Kick the Girl-Two, version revisitée et approfondie de la création de 1995, de Blue Bosquet au Dix-huit Théâtre, elle créé le duo Screw-me à l'occasion de la soirée « Tutti Frutti » de Mark Tompkins. Les créations de Laure Bonicel ont souvent un rapport avec les arts plastiques. À travers le solo Untitled # 00 (1997), titre emprunté à une photographie de Cindy Sherman, et Untitled # 01, Laure porte son regard sur les femmes d'aujourd'hui, sur leurs désirs et leur enfermement, sur leur volonté de plaire et leur solitude. En 1998, elle crée une pièce pour 6 danseurs, Manurêva, qui donne à voir sa conception du bonheur et des rêves aseptisés proposés par une société de consommation où tout a un prix et chorégraphie un solo pour Daniel Larrieu, Never Tatoo. En 2002, elle conçoit Mode Oscillation over drive en collaboration avec Gérôme Nox et Cécile Babiole. Suite à ses chorégraphies Sleeping bag — Sleeping Bag.0 (2002), Sleeping Bag. 1 ( 2003) — où les danseurs étaient contraints dans leurs mouvements par un sac de couchage, Laure Bonicel dévoile en 2006 dans le solo S-Trip l’intérieur du sac, avec en rappel une vidéo conçue à partir du spectacle dans sa première version. Ses créations interrogent la représentation du corps et la question de l’identité. Le corps est appréhendé comme matériau brut. Les collaborations artistiques ont une place primordiale dans les processus de création. Les univers sonores, les environnements plastiques, les vêtements-costumes sont parties indissociables de ses recherches chorégraphiques. Elle a été artiste associée au Théâtre de Sète — Scène nationale en 2000, 2001 et 2002. La compagnie est actuellement en résidence au Forum — Scène conventionnée du Blanc-Mesnil. 11 Mardi 3 octobre au mercredi 15 novembre 2006 / Salle d’exposition ARTS PLASTIQUES / INSTALLATION Avec le soutien de l’Institut Polonais de Paris. Katarzyna Kozyra Faces Entrée libre Création en résidence RÉSERVATIONS 01 41 83 98 98 La plasticienne Katarzyna Kozyra jouit en Pologne, son pays natal, d’une réputation à la fois prestigieuse et sulfureuse. Si ses œuvres sont d’une grande beauté formelle, elles n’hésitent pas à s’attaquer aux tabous corporels et aux stéréotypes du comportement social, jouant de la transgression pour faire voler en éclats les notions d’âge, de sexe et d’identité. Le corps est abordé dans son travail comme une scène où transparaît ce que la société ne sait pas - ou ne peut pas - regarder hors les murs en face. L’envers du décor se révèle, horrifique, mais souvent aussi bouleversant de tendresse et de poésie. Après Le Sacre du Printemps, présenté pour la première fois en France au CND en 2005, Katarzyna Kozyra propose une nouvelle installation-vidéo, Faces, fruit d’une résidence de création au CND. Environné par des écrans géants, le spectateur évolue dans une forêt de visages agrandis. Aucun corps n’apparaît. À travers cette œuvre, l’artiste s’est attachée à saisir les expressions qui traversent les visages des danseurs (classiques, modernes, traditionnels et hip hop) lorsqu’ils sont en plein effort. Les émotions qui affleurent sont d’autant plus frappantes - extrême tension, extase, douleur… - que la virtuosité des corps n’est pas montrée. Des codes différents régissent l’expression des visages selon le style de danse. En s’efforçant de capter ce qui passe à travers les mailles de ces codes et échappe au contrôle, Katarzyna Kozyra illumine la part de mystère des danseurs. Les danseurs ayant prêté leur visage à l’artiste : Magda Ciechowicz, Piotr Czubowicz, Carla Fracci, Karunakaran, Vladimir Malakhoff, Richard Move, Eri Nakamura, Nelly, Nazaret Panadero, Marie-Claude Pietragalla, Andrzej Stasiewicz, Storm... © Fa bi o Ca va ll u c ci © Hanna Wroblewska Katarzyna Kozyra Sculpteur et vidéaste, Katarzyna Kozyra naît à Varsovie en 1963, où elle étudie la littérature allemande, puis les Beaux-Arts sous la direction de Grzegorz Kowalski. Sa première oeuvre, Piramida Zwierzàt (La Pyramide des animaux, 1993), qui aborde le thème de la mort alors que l’artiste se battait elle-même avec la maladie, a déclenché en Pologne un débat sur le décalage dramatique qui existe en la gravité des questions posées par certaines œuvres et le peu d’écho qu’elles rencontrent auprès des médias et du public. Katarzyna Kozyra est atelier également l’auteur, entre autres, de Liens du sang (1995), Olympia (1996) installation en hommage à l’Olympia de Manet, de deux vidéos réalisées dans les bains de Budapest (Bains, 1997 et 1999), des installations Ragazzi (2001), Lords of the Dance (2002), Crime et châtiment (2005) et Le Sacre du Printemps (2003) présentée en janvier 2005 au CND, une reconstitution sous forme d’animation vidéo de la chorégraphie réalisée en 1913 par Vaclav Nijinski (dont il n’existe aucun film). En 2006, Katarzyna Kozyra a travaillé à un projet intitulé In art dreams come true. Son travail a été couronné par un grand nombre de bourses et de prix, tant en Europe qu’aux États-Unis. Depuis 1994, une dizaine d’expositions personnelles lui ont été consacrées, notamment à Berlin, New York et Paris. 12 RENSEIGNEMENTS PRATIQUES Présidente Anne Chiffert Directeur général Michel Sala CENTRE NATIONAL DE LA DANSE 1, rue Victor Hugo 93507 Pantin cedex RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS T 01 41 83 98 98 Accueil du lundi au vendredi, de 10h à 19h [email protected] www.cnd.fr ROBYN ORLIN / CITY THEATER & DANCE GROUP Daddy, I’ve seen this piece six times before... 14 euros, TR 11 euros Abonné 10 euros, TR 8 euros ROBYN ORLIN 1h avec... 12 euros, TR 10 euros Abonné Offert ESZTER SALAMON Magyar Tàncok 2006 12 euros, TR 10 euros Abonné 8 euros, TR 6 euros LAURE BONICEL / MOLESKINE N° 11 : Le bleu est à la mode cette année 12 euros, TR 10 euros Abonné 8 euros, TR 6 euros KATARZYNA KOZYRA Faces Entrée libre TARIFS Tarif réduit : - de 26 ans, + de 65 ans, demandeurs d’emploi sur présentation d’un justificatif, groupes à partir de 5 personnes. Les billets ne sont ni repris ni échangés. Les spectacles commencent à l’heure : en cas de retard, l’entrée dans la salle n’est plus garantie et les billets ne sont pas remboursés. LA CARTE CND Abonnez-vous : carte CND 10 euros ou offerte dès 4 spectacles > 30 % à 40 % d’économie sur les spectacles CND > 10 événements offerts > Accès aux spectacles hors les murs à prix réduits : Théâtre de la Ville, Centre Pompidou, Théâtre équestre Zingaro, Théâtre de la Bastille, Théâtre de la Cité Internationale, Théâtre des Bergeries – Noisy-le-sec > Tarifs réduits à l’année dans d’autres lieux Pour obtenir de plus amples informations sur la carte CND : T 01 41 83 98 98 / [email protected] du lundi au vendredi, de 10h à 19h Plus d’avantages sur le site internet : www.cnd.fr/cnd/saison/abonne ICONOGRAPHIES DISPONIBLES www.cnd.fr/presse Retrouvez toute l’actualité du CND www.cnd.fr 13 D N C u a r e l al n i t n a àP nse a x d a l tin cede e n a d P l 7 iona e Victor-Hugo 9(a3d5m0inistratio)n) t a n e r 1, ru 1 83 27 27 éservation Cent r T 01 4 98 98 ( T 01 41 83 ommun c n e s / sport Marne e 2). r u s En tran s r n n Villie tin (zo n io , Directse, station P/aSaint-Lazare., E R E n ta > R ssis Trévi n Magen ussma Le Ple s depuis Ha e du Nord / e l’avenue Le CND le principa - entrée aillant ouard V d É e u l’aven , vu de Le CND ar ndr ute 10 min tes depuis la Ge la gare, pre en direction d 5 minu ant, à droite votre gauche nal En sort d Vaillant sur é du ca t ô c r e a r u t au Édo airie. us, de l’ de la m est devant vo che. Le CNDrcq. rrêt Ho a , y n u g O i de l’ Bob irection d e. 5 i l e b ign is la Répu qu(à gauche). airie. l o r t é > M utes depu rue Hoche on de la m 20 min e sortie n° 1 he en directi Prendr ter la rue Hocde la rue. nse Remon est au bout de la da l a D n o N i C t Le tre na . rêt CenPorte des Lilas r a , 0 7 1 . a l s D u s N > B nutes depui evant le C 15 mi t vous êtes d À l’arrê ure En voit in. nt in. is la Porte de PCaentre national t n a P e u Porte tdes environ depruection Dranctys, puis avenue d 2 minu e la D115, di s Petits Pon Prendr anse (route de , de la d l Leclerc). de cette route a t r u é o Gén est au b Ourcq. Le CNDdu canal de l’ le long ou à À pied vélo ) yclable (piste c , Villette q. a l e d c c Par Our al de l’ utes du 10 min berges du can par les Sud dio Sur lan : Stu e.fr / P n ce S to o ey - Ph e Poupen © Agath Photos 14