Chaude Lolita
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Chaude Lolita
A00355_int 18/01/08 14:57 Page 75 CHAPITRE VI Cécile faillit sauter de joie quand Katelyn lui demanda d’emmener les filles à la piscine l’aprèsmidi. Cela faisait quinze jours qu’elle n’avait pas mis le nez dehors, excepté pour faire les courses, conduire les jumelles à l’école. Jenny et Nancy piaffaient d’impatience devant la porte d’entrée. Cécile, dans sa chambre, préparait ses affaires. Elle vérifia une dernière fois dans son sac qu’elle n’avait rien oublié. Serviettes, maillot, lunettes de soleil, bouquin, bonbons, kleenex... Tout y était. A la piscine, Cécile s’installa sur le matelas de plage qu’elle avait loué pour l’après-midi, pendant que les jumelles se précipitaient vers le bassin, sautaient dans l’eau. La jeune fille au pair avait choisi un endroit bien ombragé pour protéger son corps pâle des rayons du soleil, particulièrement ardents pour la saison. C’est qu’elle y tenait, à sa jolie peau blanche ! Il n’aurait plus manqué que de vilaines rougeurs viennent gâter son teint d’albâtre ! Sans parler du vieillissement prématuré ! Cécile portait un minuscule deux-pièces blanc imprimé de petites fleurs rouges. Elle aurait préféré 75 A00355_int 18/01/08 14:57 Page 76 faire du topless, mais chez ces pudibonds d’Américains, pas question d’être seins nus à la piscine. Heureusement, le mince bout de tissu qui recouvrait sa poitrine ne cachait guère la rondeur exquise de ses seins. Et le bas, pas plus couvrant, laissait voir, de part et d’autre d’un mince bout de ficelle, les glorieux globes fessiers. « Je suis à croquer, se félicitait la fille, en jetant un coup d’œil admiratif à son corps alangui. Je suis sûre que les hommes sont tous en train de mater en tirant la langue. » Du regard, la jeune prétentieuse fit le tour de la piscine. C’était le jour des enfants ; il n’y avait pas un seul vrai mâle à l’horizon. Seulement des préadolescents au torse glabre et au slip mal garni. Dépitée, elle haussa les épaules en soupirant, sortit son livre de son sac, commença à lire en surveillant les jumelles du coin de l’œil. Elle tentait de s’intéresser à l’histoire, mais avait bien du mal à se concentrer ; son esprit papillonnait et, malgré elle, vint sur Katelyn. Cécile n’avait toujours pas avalé la punition que la Mégère lui avait infligée, ni sa rupture forcée avec Bob. Sans oublier l’interdiction de sortir jusqu’à la fin de son séjour. Elle cherchait désespérément un moyen de se venger. Bien sûr, elle pourrait révéler à Peter que sa femme le trompait avec Bob, mais alors la Mégère téléphonerait aussitôt à ses parents... A cet instant, la petite Nancy arriva en courant vers elle. — Vite, y a un garçon qui a donné un coup de poing à Jenny ! Cécile, inquiète, suivit la petite fille au bord du 76 A00355_int 18/01/08 14:57 Page 77 bassin ; elle trouva Jenny pleurant à gros bouillons dans les bras dorés d’une grande jeune fille brune. — Je m’excuse, dit la belle brune en posant deux immenses yeux noisette sur Cécile, c’est mon petit frère. Il est insupportable avec les filles en ce moment. Ne vous inquiétez pas, il n’y a même pas de marque. La fille avait raison, le jeune visage était indemne. Cécile était d’autant plus rassurée que la gamine, son chagrin déjà oublié, s’échappa de ses bras, replongea en riant dans la piscine. — Quelle santé, à cet âge ! fit la brune, dévoilant de superbes dents blanches. Cécile fixait la jeune inconnue. « Quelle merveille ! Je crois que je n’ai jamais vu une aussi belle fille. Cette bouche pulpeuse, ces immenses yeux de braise, ces pommettes hautes. Et ces longues cuisses fuselées, cette peau veloutée comme celle d’une pêche... » — Je m’appelle Frida. — Cécile. — Ce sont tes sœurs ? — Non ! Je suis jeune fille au pair. Et toi ? Les deux demoiselles papotaient comme si elles se connaissaient depuis toujours. La brune racontait son enfance au Mexique, son arrivée aux Etats-Unis, son job de modèle en lingerie fine. La blonde avouait ses riches parents, son enfance dans une école religieuse, sa vie mortellement ennuyeuse chez Katelyn et Peter. Puis elles en vinrent au sujet qui les préoccupait le plus : les hommes. — Pas un seul type à se mettre sous la dent, ici... Que des puceaux ! soupirait la blonde. — T’as raison. Nous, les Mexicaines, on a le sang 77