La liberté de se déplacer Les donneurs de voix

Transcription

La liberté de se déplacer Les donneurs de voix
Etienne Rignault
E N T R E P R E N D R E
BIBLIOTHÈQUE SONORE
N° 11 NOVEMBRE 2010
Les donneurs de voix
LOT-ET-GARONNE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL
16
HANDI-WAGALA
Créée en 1972 à l’initiative des Lions Clubs, l’Association des donneurs de voix
a pour objet de faire enregistrer des livres par des « donneurs de voix ». Ces
enregistrements sont prêtés à des personnes aveugles ou malvoyantes et depuis
peu, à des handicapés moteur*. Les 120 bibliothèques sonores de l’association,
présentes en France, disposent de 300 000 ouvrages enregistrés sur un support
audio. Visite de la bibliothèque sonore d’Agen née en 1981.
À la bibliothèque sonore, l’adhésion et
les prêts sont gratuits, le public ciblé
et son offre est impressionnante : un
catalogue de 3 744 ouvrages dont
2 700 en cassettes et le reste en CD
et MP3. Des livres sont proposés en
fonction des goûts et des souhaits.
Parfois, ils sont même enregistrés
spécialement pour un auditeur précis. Des bénévoles consacrent, s’ils ont
quelque talent de diction, un peu de
leur temps à la lecture à haute voix.
Ils enregistrent chez eux pour communiquer le plaisir de lire à des personnes qui en sont malheureusement
privées. Le talent n’exclut cependant
pas une petite formation à l’utilisation des logiciels et à l’apprentissage
de l’enregistrement. Le donneur doit
faire ressentir les émotions au lecteur. La bibliothèque sonore d’Agen,
service social et culturel, peut notamment s’enorgueillir que deux de ses
donneurs de voix aient obtenu une
médaille d’argent et une médaille de
bronze pour la qualité de leur enregistrement lors du Concours de la voix de
l’année 2008.
Se faire connaître
Les livres sont ensuite prêtés sur
place ou adressés par La Poste en
La liberté de se
Parce qu’il vit au quotidien, depuis
toujours, les problèmes de transport
des personnes à mobilité réduite, Romain
Bey, 28 ans, a créé en 2009 à Agen, avec
franchise. La bibliothèque sonore
d’Agen effectue, en effet, des prêts
sur tout le Lot-et-Garonne mais
aussi dans le Gers, la Dordogne, la
Haute-Garonne… Les lecteurs ne
sont hélas pas assez nombreux, par
ignorance ou timidité. « Notre rôle
est de débusquer les invalides et les
non-voyants qui ignorent notre existence. Nous considérons que nous ne
touchons que 10 % du public susceptible d’être intéressé », précise
la présidente Gisèle Bordier. Avec
son équipe, elle communique pourtant de manière maximale ! Bénévolat et dynamisme n’excluent pas
« gestion ». En 2009, ont été achetés 1 500 CD et 2 000 boîtes de protection. « Nous fonctionnons grâce
aux subventions (600 € du Conseil
général, collectivités locales, mairies
d’Agen et de Villeneuve, Mutuelle
sociale agricole, Clubs Lions d’Agen
et de Villeneuve), aux cotisations des
donneurs de voix et animateurs ainsi
qu’aux dons des audio lecteurs qui
en sont les bénéficiaires et de divers
bienfaiteurs », souligne Christine
Taillandier, secrétaire.
Permanences : le mardi et le
vendredi de 14 h 30 à 17 h 30.
* Avec invalidité de 80 %.
BIBLIOTHÈQUE SONORE D’AGEN
QUELQUES CHIFFRES
47MAGAZINE
Place Lapeyrusse
47000 Agen
05 53 47 74 47
[email protected]
www.advbs.fr
115 audio lecteurs ;
27 donneurs de voix ;
9 bénévoles gestionnaires
Le 47magazine est
disponible en braille et
en version sonore.
Renseignements :
05 53 69 45 11
son père Patrick, la Sarl Handi-Wagala
sous la marque commerciale Ulysse. Au
bout d’un an, il se réjouit du bilan : si la
rentabilité n’est pas encore assurée,
le service de transport rendu est à la
hauteur de son espérance !
« Si vous n’avez personne dans votre
entourage victime d’un handicap, vous
ne pouvez pas comprendre les difficultés que cela engendre au quotidien.
Et l’offre en transport, si essentielle,
est insuffisante notamment à Agen.
Il ne faut pas confondre demande et
besoin. Si de vrais services étaient mis
en place dans le domaine du transport,
la demande exploserait. » Romain sait
de quoi il parle ! Mais avec « deux bus
et demi », il n’est pas aisé de satisfaire
tout le monde sur une zone qui va de
Bon-Encontre à Saint-Hilaire. C’est
pourtant mieux que rien.
Transports partenaires
La majeure partie de l’activité
d’Handi-Wagala vient de Keolis,
société qui assure les transports de
l’agglomération agenaise. La Loi de
2005 stipule en effet que les personnes à mobilité réduite doivent
pouvoir se déplacer partout où vont
les bus. C’est ainsi que Keolis sousROMAIN BEY
10, rue Fumadelles
47000 Agen
05 53 87 48 69 ou
06 32 41 76 07
[email protected]
NOMBRE D
8 (7 chau
1 comp
Alexandre Mouaci
« Écouter, comprendre, agir »… Trois mots clés pour l’association Présence
verte, premier service de téléassistance en France. Elle propose une assistance
traite à Handi-Wagala le service à
destination de cette clientèle en mettant à disposition « deux véhicules et
demi » par jour. Combien cela coûtet-il ? « 1,10 € le transport dans l’agglomération. Cette activité n’est pas
rentable mais permet aux gens de sortir
de chez eux ! On garde le même esprit :
rendre service. C’est pour cela que nous
sommes là », se réjouit Romain. Son
entreprise fait partie de la quarantaine
de prestataires qui transporte des
élèves et étudiants handicapés (deux
élèves de l’agglomération dont un en
fauteuil roulant). Ces prestations de
taxis sont totalement prises en charge
par le Conseil général, qui, pour le
compte des familles, assure la gestion
du transport de ces jeunes.
De même, Handi-Wagala assure, pour
la Caisse primaire d’assurance maladie, certains transports « avec un
avantage pour le client puisqu’il n’est
pas couché ». En effet, les véhicules
permettent un transport en fauteuil.
Autre client régulier : l’IME (Institut médico-éducatif) de Layrac. Les
particuliers utilisent également les
services de l’entreprise. Un devis est
alors établi en fonction du temps et
des kilomètres. « Cela répond à une
vraie demande des familles souvent
confrontées notamment aux problèmes
du transport de personnes à mobilité
réduite lors de mariage, baptême, fêtes
familiales. » Les bus de Romain sont
pleins de 7 h 30 à 19 h 30.
DE SALARIÉS
uffeurs et
ptable)
immédiate à domicile pour les petits comme pour les grands. Bien vivre chez soi
en toute sécurité : telle est l’ambition de Présence verte Guïenne qui s’occupe
actuellement de plus de 3 700 abonnés.
La téléassistance, c’est bien vivre chez
soi en sécurité, dans la solidarité.
C’est avant tout un service de prévention qui permet aux personnes isolées,
âgées, handicapées mais également
à l’enfant resté seul à la maison, de
pouvoir entrer en contact depuis leur
domicile avec des interlocuteurs professionnels 24 h/24 et 7 j/7. Le principe est enfantin : par simple pression
sur un déclencheur, l’abonné est mis
en relation avec les centrales d’écoute
sécurisées, qui organisent aussitôt les
secours en prévenant les proches et/ou
les services d’urgence en cas de problèmes graves. « Au-delà des appels
à l’aide, la téléassistance est une présence, un soutien affectif, pour des
personnes parfois isolées. Ainsi, nous
développons ce lien humain, grâce à
nos actions de solidarité », explique
Christine Benezet, responsable opérationnelle. Il n’y a donc pas d’âge
pour faire appel à Présence verte qui
depuis sa création en 1987 a aidé plus
de 12 000 personnes et qui a étendu
son service en Dordogne. En 2009,
plus de 18 000 appels ont été enregistrés. Les centrales d’écoute répondent
en moyenne à 1 800 appels par jour.
L’abonnement mensuel est actuellement de 27 €. Toutefois, celui-ci peut
être pris en charge par différents partenaires (MSA, Onac, RSI, CCAS…).
L’humanité
de l’équipe
Au-delà du métier de téléassistance,
Présence verte développe une forte
politique sociale : constitution des
dossiers d’aide financière, lien avec les
abonnés, appels de convivialité passés à tous ceux qui ont eu besoin du
service, soutien tous les ans aux communes dans le cadre du Plan canicule (service offert juin, juillet, août),
fonds social créé pour les plus démunis, dépannages gratuits, formations
aux gestes de 1ers secours destinés
au réseau de solidarité, partenariats
divers pour faciliter l’accès au service… « Nous considérons la personne
au-delà du service. C’est un métier à
part entière mais aussi une véritable
gestion d’entreprise. Il faut du monde,
des moyens et c’est primordial, une
véritable humanité de toute l’équipe »,
précise Christine Benezet.
Depuis la réalisation du reportage photographique, Bruno Sabbag est décédé des suites de sa maladie. La
rédaction de 47magazine adresse ses très sincères condoléances à son épouse.
PRÉSENCE VERTE GUÏENNE
NOMBRE DE SALARIÉS
CHIFFRE D’AFFAIRES
13, rue de la Redoute
47002 Agen Cedex
Tél. : 0 810 47 10 47
[email protected]
www.presenceverte.fr
10 salariés
1 000 000 €
CHIFFRE D’AFFAIRES PRÉVISIONNEL 2010
270 000 €
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La téléassistance : un
service à domicile pour tous
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Sylvain Harrison
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PRÉSENCE VERTE GUÏENNE