dossier de presse

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dossier de presse
DOSSIER DE PRESSE
ESPACE PAUL ÉLUARD
VILLE DE CUGNAUX
Hésiode – Les travaux et les jours
VIIIe siècle av J. C.
(extrait : L'âge d'or – L'âge d'argent - L'âge d'airain - L'âge des Héros - L'âge de fer)
L'âge d'airain
Le père des dieux créa une troisième génération d'hommes doués de la parole, l'âge d'airain,
qui ne ressemblait en rien à l’âge d'argent.Robustes comme le frêne, ces hommes, violents et
terribles, ne se plaisaient qu'aux injures et aux sanglants travaux de Mars ; ils ne se nourrissaient
pas des fruits de la terre, et leur cœur impitoyable avait la dureté de l'acier. Leur force était
immense, indomptable, et des bras invincibles s'allongeaient de leurs épaules sur leurs membres
nerveux. Ils portaient des armes d'airain ; l’airain composait leurs maisons ; ils ne travaillaient
que l'airain, car le fer noir n'existait pas encore. Égorgés par leurs propres mains, ils descendirent
dans la ténébreuse demeure du froid Pluton sans laisser un nom après eux. Malgré leur force
redoutable, la sombre Mort les saisit et ils quittèrent la brillante lumière du soleil.
2
Sommaire
Saison art et archéologie
p. 4
À l'épreuve du feu
p. 5
Les notices d'œuvres
Roues de char cultuel
Theodoulos – Champs urbains
p. 7
p. 8
Bernard Faucon – La Chambre qui brûle
Claude Viallat – Sans titre
Souki Sivalax – Black Fire n°2 & Signe du temps
Daniel Dezeuze – Armes
Tino – Gardiens avec lances et soldats avec épées
Jaume Plensa – Torse
Claire Falkenstein - Sans titre
p. 9
p. 10
p. 11
p. 12
p. 13
p. 14
p. 15
Rendez-vous et informations pratiques
p. 16
Crédits exposition
p. 17
Contacts
p. 18
3
Saison art et archéologie
À L'ÉPREUVE DU FEU
Œuvres de la collection du Musée des Abattoirs, du Frac de Midi-Pyrénées, du Centre Georges
Pompidou – Musée national d'art moderne et du Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de
Toulouse
Espace Paul Éluard 18 janv – 17 mars 2012
Roues de char cultuel - (1350-800 avant J. C.)
Theodoulos – Champs urbains (1999-2000)
Bernard Faucon – La Chambre qui brûle (1983)
Claude Viallat – Sans titre (1972)
Souki Sivalax – Black Fire n°2 (1986) & Signe du temps (1987)
Daniel Dezeuze – Armes (1988)
Tino – Gardiens avec lances et soldats avec épées (1984)
Jaume Plensa – Torse (1983)
Claire Falkenstein - Sans titre (1957-1960)
SAISON ART ET ARCHÉOLOGIE II
Après Néo-Cugnaux en 2010/2011, l'Espace Paul Éluard propose une nouvelle saison art et archéologie,
une remontée dans le temps, entre préhistoire et époque contemporaine. Une programmation
artistique qui s'ancre à la fois dans l'histoire du territoire – le site préhistorique de VilleneuveTolosane/Cugnaux- et qui se détermine également comme un lieu d'expérimentation de création
contemporaine.
A l'épreuve du feu fait suite à l'exposition L'âge d'or du bronze *, qui présentait des vestiges fouillés sur
le site et dans le pays toulousain. Cette période pré-historique se caractérise par l'introduction de la
métallurgie du bronze permettant de produire des outils nouveaux, des objets de prestige et des armes
plus redoutables. Dans la mythologie greco-latine, l'âge d'airain -ou du bronze- marque le début des
excès et des crimes de l'humanité : « Les hommes devenus féroces ne respiraient que la guerre »
(Ovide).
A l'épreuve du feu présente un ensemble d'œuvres d'art contemporain remarquable où le recours au
métal, à l'image du feu, à la représentation des armes et de l'érosion évoquent à la fois le désordre et le
chaos de cet âge de l'humanité mais aussi le principe régénérateur de ces éléments pour une « évolution
probable du temps ».
* Pré-histoires à Villeneuve-Tolosane/Cugnaux - L'âge d'or du bronze
17 septembre – 17 décembre 2011 – Espace Paul Éluard
Pré-histoires à Villeneuve-Tolosane/Cugnaux – atelier de fonte, reconstitution, Parc du Manoir Cugnaux 15 oct. 2012
© Nadège Gasc
4
A l'épreuve du feu ou l'âge d'airain
Les expositions sur la période de l'âge du Bronze sont extrêmement rares et celle présentée à
Cugnaux à l'automne 2011 constituait une première en ce qui concerne la diffusion de la connaissance
de cette période dans le pays toulousain. Période méconnue et pourtant déterminante dans l'histoire de
l'humanité. En effet, l'introduction et le développement de la métallurgie du cuivre puis du bronze ont
profondément modifié les relations entre l'homme et son environnement. Certains se font mineurs,
métallurgistes ou trafiquants de métaux. Cette maîtrise du feu et de la fonte du bronze va permettre de
créer de magnifiques objets de prestige – en témoigne les roues de char appartenant à la collection du
musée Saint Raymond présentées dans cette exposition et va permettre également de produire des
armes plus sophistiquées et les guerres vont devenir plus violentes, plus cruelles et plus dévastatrices.
Ce que traduit de façon poétique, l'auteur grec Hésiode dans Les Travaux et les Jours, dans sa
proposition de classification des différents âges de l'humanité.
C'est de cette convergence entre l'Histoire et le mythe, entre la science et la poésie que s'est
imposé un intitulé d'exposition « A l'épreuve du feu ». Plus qu'un thème, cet énoncé permet, à partir de
trois éléments caractéristiques de l'âge d'airain, - le feu, le métal, la guerre- de tisser un lien avec
l'exposition L'âge d'or du bronze et d'opérer des « soudures » entre des œuvres d'une même collection
aux affinités jusqu'alors insoupçonnées. Cette exposition permet de réactiver la connaissance de
certaines œuvres de la collection des Abattoirs, d'en enrichir la lecture et d'aborder l'ambivalence du
symbole du feu dans toutes ses déclinaisons, significations et répercussions.
D'un point de vue documentaire, il apparaît que le choix des œuvres s'est fait sur des œuvres
« historiques » de l'art contemporain, appartenant à la collection originelle des Abattoirs. C'est donc
aussi le moyen de redécouvrir des œuvres majeures ou représentatives de certains courants de l'art
contemporain qui nous permettent de remettre en perspective la création actuelle.
Bien que les artistes représentés dans cette exposition, aient appartenu à des mouvements, des
courants importants dans l'histoire de l'art contemporain, ces œuvres dégagées de leur contexte
historique de création, démontrent la permanence de leur principe actif, la variation infinie de leur
lecture, de leur interprétation. Certaines œuvres semblent être en totale fusion tandis que d'autres
semblent fonctionner comme des contre-points.
L'œuvre la plus récente, qui est en quelque sorte « la pièce d'orchestre » de cette exposition, est
celle de Gregoriou Theodoulos. Installée depuis 2000 de façon permanente dans la salle Picasso du
musée des Abattoirs, Champs urbains est présentée à cette occasion dans une autre configuration
définie par l'artiste lui-même et avec la version feu totalement méconnue du public, une œuvre qui
conjugue des forces énergétiques et créatrices.
Les huit artistes présents dans cette exposition ont des démarches artistiques très différentes,
mais toutes les œuvres sont en mesure de dialoguer entre elles, les combinaisons sont multiples ; les
approches du feu, du métal, de la guerre proposent une expérience sensible et amènent à une réflexion
qui déborde bien entendu le sujet sans pour autant une histoire si ce n'est celle d'une quête des
origines.
A l'épreuve du feu, est un titre engageant le visiteur à faire l'expérience d'œuvres en toute
liberté, en toute quiétude (le feu ne brûle pas la main des innocents). C'est pourquoi il n'est pas proposé
ici d'associer des œuvres plutôt que d'autres, au risque d'appauvrir chacune d'entre elles, en revanche
les œuvres sont accompagnées de mots-clefs pour suggérer les points de contact entre elles et avec le
sujet, des propositions de pistes de lecture, pour élaborer son propre sens de la visite !
E. Hamon
5
Le feu est ardent et universel. Il brille au paradis, il brûle en enfer.
Yves Klein, 1959
6
ROUES DE CHAR CULTUEL
Fin de l'âge du Bronze final (1350-800 avant J. C.)
Bronze coulé d'une seule coulée, à la cire perdue en deux moules gravés en creux.
53 cm de diamètre
Découvertes vers le milieu du XVIIIe siècle à Fa dans l'Aude,
acquises par Clément Martin de saint-Amand
puis ancienne collection de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse
Entrées au musée par saisie révolutionnaire.
Collection Musée saint Raymond, musée des Antiques de Toulouse
La complexité du travail du cuivre et du bronze provoque l'apparition d'une nouvelle catégorie d'artisans
spécialisés : les métallurgistes. Ces roues de faible diamètre ont des caractéristiques techniques qui
tendent à prouver que ces roues étaient trop petites pour un char de transport ou de guerre ; leur
appartenance à un char cultuel ou processionnel, à deux, trois ou quatre roues est plus vraisemblable.
Ces chars étaient utilisés dans le culte du soleil et servaient semble-t-il, pour porter, lors de processions,
un symbole solaire. *
* Les arts du métal au Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse, du chalcolithique à l'époque
romaine, 1999
7
THEODOULOS
(Chypre, 1956 – vit et travaille à Nicosie et à Paris)
Champs urbains, 1999-2000 - version feu
Installation mixte
43 tubes de ciment, ciment, métal extensible, 17 moniteurs vidéo et projection diapositive, 2 VHS, pal, couleur,
sonore - 160 x 600 x 266 cm - Dimensions de chaque tube de ciment : 160 x 600 x 266 cm
Durée vidéo FEU : 10'(boucle)
Don en 2001 - les Abattoirs, Toulouse
Gregoriou Theodoulos, Champs urbains (1999-2000), coll. les Abattoirs, Toulouse © droits réservés ; photogr. André Morin
« L'époque électronique et post-électronique crée un paysage en mutation continue qui perd le sens partiel au
profit du global, de l'universel. Le dynamisme de la métamorphose devient plus important que la forme. Le temps
devient de plus en plus perceptible à travers l'énergie dynamique et émotionnelle de sa transformation et de son
mouvement plutôt que sa forme. »
Artiste phare de la scène chypriote, ancré dans la culture grecque, méditerranéenne, Gregoriou
Theodoulos produit de grandes installations : il insère des moniteurs de télévision dans ses sculptures et
fait une projection sur l'ensemble de l'installation. Il crée ainsi un dialogue entre le caractère lumineux et
aérien de la projection et l'aspect massif des sculptures en ciment. Theodoulos ne cherche pas à illustrer
le conflit des contraires mais il tente de retrouver l'énergie des matériaux et de signes assemblés, une
unité perdue entre l'esprit et la matière, entre l'instinct et la raison.
Ses œuvres semblent tenir autant de la fouille archéologique, du travail de la mine, du façonnage plus
classique pour un sculpteur de formes premières, tout comme comme d'une architecture technologique
complexe, secrète, aérienne.
« (…) Le cours de l'histoire démontre que la mémoire est une source d'énergie inépuisable et ne cesse
d'être un ingrédient indispensable à la construction du « nouveau » monde sur des fondations solides.
Ce sont vers ces lois immuables de la nature que je me tourne et non vers l'image de la nature ellemême (…) Je ne vise pas la découverte d'une forme nouvelle mais j'utilise ces formes originelles de
même que j'adopte dans mes œuvres la matière originelle ou la matière technologique. Il naît ainsi un
nouveau « système de formes » dans mon travail. Je peux intervenir aussi bien sur leur structure que sur
leur aspect. Les écrans cathodiques quant à eux émettent des signes qui appartiennent à leur époque.
Quelque fois une écriture, code d'une autre civilisation remonte à la surface à travers le présent
technologique telle une projection du temps ».*
mots-clefs : image du feu – énergie – métamorphose – origine...
* Les citations de l'artiste sont extraites du catalogue monographique, CRAC et FRAC Alsace, 20 nov 1993 – 20 janv
1994
8
BERNARD FAUCON
(Apt, 1950 – vit et travaille à Paris)
La chambre qui brûle, 1983
Tirage Fresson, 31,7 x 31,8 cm - (hors marge : 30,7 x 30,5 cm)
Achat à Axe-Sud Association (Toulouse) en 1985 - Mairie de Toulouse
Dépôt aux Abattoirs, Toulouse en juillet 1995
Bernard Faucon, La chambre qui brûle (1983), coll. les Abattoirs, Toulouse © B. Faucon ; photogr. Grand Rond Production
« Beau comme une fête, proche comme un rire, impossible comme la mort.
Le heurt de la jeunesse est toujours suivi d'un grand silence, le monde se recompose dans l'infini en
marche et sans bruit... »*
Bernard Faucon est l'un des premiers artistes à explorer, à partir de 1976, l'art de la mise en scène
photographique. Il produit à la surface des images des phénomènes inexplicables dans un temps
suspendu « La mise en scène est la construction d'un piège», affirme l'artiste, qui excelle ici à capturer
l'imaginaire de celui qui regarde, à créer un monde enchanteur, poétique et trouble.
L'œuvre photographique, que Faucon interrompt définitivement en 1995 pour se consacrer à l'écriture,
inspire l'un des textes d'Hervé Guibert « Vous m'avez fait former des fantômes ».
La chambre qui brûle fait partie de la série « Évolution probable du temps » (1981-1984), œuvre de
transition qui introduira une nouvelle série intitulée « Les Chambres d'amour » (1984-1987).
« L'air et le feu sont au cœur de l'imaginaire, parce qu'ils possèdent tous deux ces qualités sublimes de
l'éphémère et du résistant, de l'opaque et du transparent ; par dessus tout, ils génèrent cette fascination
d'une profondeur, voire d'un vertige, qui inaugure chaque fois de nouveaux rapports au monde. »**
mots-clefs : image du feu – ambivalence – purification – simulacre...
* Légende de l'artiste : Bernard Faucon, Actes Sud, 2005
** Extrait Philippe Piguet – L'œil n°377, déc. 1986
9
CLAUDE VIALLAT
(Nîmes, 1936 – vit et travaille à Nîmes)
Sans titre, 1972
Œuvre textile, Toile brûlée et taches de liquide, 225 x 214 cm
Donation de Daniel Cordier (Juan-les-Pins) en 1989
Centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne
Dépôt aux Abattoirs, Toulouse en 1999
Claude Viallat, Sans titre (1972), Donation de Daniel Cordier en 1989 au Musée national d'art moderne et dépôt aux Abattoirs
en 1999 © droits réservés ; photogr. MNAM
Chef de file du groupe Supports-Surfaces dans les années 1970 et représentant de la France à la Biennale
de Venise en 1988, l'œuvre de Claude Viallat est une réflexion sur le processus et la matérialité de la
pratique picturale.
Depuis 1966, Claude Viallat choisit d'élaborer son œuvre à partir d'un motif « unique ». Toujours
identique à lui-même, répété régulièrement et indéfiniment, parfaitement identifiable, ce signesignalement s'inscrit sur des supports de toutes sortes, supports souples qui permettent de dissocier la
toile du châssis et d'en éprouver sa mobilité. L'artiste traduit ainsi une volonté de remonter aux sources
et de retrouver les origines, en réduisant la peinture à son état minimal : « la forme en soi n'a pas
d'importance : c'est un outil de travail, c'est une manière de pratiquer systématiquement une surface et
puis de la remplir, de lui donner une densité, une intensité, une sensualité »*
Dans cette toile Sans titre de 1972, la motif devient une empreinte, la trace d'une brûlure ; la
carbonisation ou l'espace troué par le feu devient couleur. « C'est considérer le transparent comme la
couleur et l'utiliser comme tel, et ne pas séparer la couleur de l'espace et l'espace de la matière. C'est
faire l'archéologue de nos connaissances en les répertoriant dans leurs effets, en les analysant dans leurs
productions, en reconnaissant leurs interactions et les transformations que celles-ci produisent. »
catalogue Donation Cordier MNAM
mots-clefs : empreinte du feu – matière – signe – jeu de l'infinie variation...
* Parcours des arts – juil-août-sept 2008
10
SOUKI SIVALAX
(Thaïlande, 1949 – vit et travaille dans les Yvelines)
Black Fire n°2 (Feu noir n°2) 1986
Acrylique sur toile
200 x 200 cm
Donation de Daniel Cordier (Juan-les-Pins) en 1989
Centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne
Dépôt aux Abattoirs, Toulouse en 1999
Souki Sivalax, Black Fire n°2 (1986) et Signe du temps (1987) Donation Daniel Cordier en 1989 au Musée national d'art moderne
et dépôt aux Abattoirs en 1999 © droits réservés ; photogr. MNAM
Signe du temps, 1987
Acrylique et fragments de toile peinte découpés,
collés sur toile, 200 x 200 cm
Donation de Daniel Cordier (Juan-les-Pins) en 1989
Centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne
Dépôt aux Abattoirs, Toulouse en 1999
Avec Signe du temps, la conscience du geste saisie dans son instantanéité nous livre la signification de
l'écriture orientale de Souki Sivalax. Le temps arbitre la composition et les gestes se réfèrent à l'espace
dont les empreintes sont également des signes. L'expression graphique développe, dans le champ de la
toile, des forces picturales illustrées par le rythme syncopé d'idéogrammes successifs. Les signes de
l'alphabet de Sivalax se déploient dans un carré découpé par des horizontales.
L'emploi de l'acrylique permet en effet une exécution plus rapide, et c'est cette impulsion du
mouvement exprimée par des touches nerveuses, qui sera redéployée à froid en redécoupant des
morceaux de toiles. Le fond blanc laissé en réserve restitue l'expérience originelle du temps où le vide
enveloppe des taches volantes aux dominantes de bleu, de rouge et de noir. La calligraphie dynamise
l'espace et, par son recul rythmé, nous offre un sentiment de plénitude. Ainsi, si par le blanc, le temps a
pris possession du vide, il est des signes qui, porteurs d'émotions fortes, nous le restituent dans son
présent.
Dans l'œuvre Black Fire, l'écriture de l'artiste nous livre à nouveau les clefs de sa cosmogonie et nous
ouvre à une autre perception de l'univers. Si la dimension spatiale repose sur le noir, c'est le traitement
des touches bleues qui donne le mouvement de la composition, en dessinant, par un réseau de
diagonales, des losanges dans lesquels viennent s'insérer quatre petites taches de couleurs égales ou
différenciées. L'alphabet chromatique de Souki Sivalax se fait l'écho d'une disposition régulière et
répétitive, tout en conservant à chaque signe son individualité, sa vie propre. Le crépitement des
couleurs joyeuses (jaune, vert, rouge, rose) développe un champ de forces dans l'espace dimensionnel
du tableau dont l'effet de planéité est magnifié par l'usage du grand format. La représentation de
l'univers chez Sivalax passe par une autre organisation de l'espace pictural, et nous propose, dans un
équilibre parfait, sa vison plastique du monde. *
mots-clefs : empreinte - crépitement – signe - répétition – expérience originelle...
* Valérie Meyer-Abbatucci – catalogue MNAM – Daniel Cordier, le regard d'un amateur
11
DANIEL DEZEUZE
Alès, 1942 – vit et travaille à Sète
Armes, 1988
Ensemble de 16 objets
Sculpture
Bois, métal et plastique
Achat à la Galerie Yvon Lambert en 1989
Frac Midi-Pyrénées
Dépôt aux Abattoirs, Toulouse en juillet 1995
Daniel Dezeuze , Armes (1988), coll. les Abattoirs- Frac Midi-Pyrénées © Adagp ; photogr. Studio Marco Polo
Cette œuvre est l’ensemble de seize armes créées à partir de fer, de bois, et de plastique récupérés par
l’artiste aux alentours de sa maison. De ces assemblages de matériaux naissent ces armes aux allures
moyenâgeuses.
Datée de 1988, cette œuvre s’inscrit dans la série des Armes initiée en 1985 par Daniel Dezeuze à la suite
d’une série de dessins imprégnés du chaos, réalisée dès 1982. Ces armes sont sans pouvoir réel, sans
danger apparent pour le public. Réalisées à la main par des torsions et sans aucune soudure, elles
n’existent pas pour leurs figurations d’objet ; résultat d’un travail de compression et de pilonnage, elles
sont avant tout des concentrés d’énergie rassemblée en un point à partir duquel on peut deviner une
trajectoire dans l’espace. Il est question du regard, l’arme de tir désignant l’œil par métaphore : la visée,
l’objectif, la cible… Parallèlement à une notion de concentration énergétique, l’œuvre suggère donc une
possibilité d’expansion liée à la trajectoire, l’existence d’un tracé imaginaire de l’arme à sa cible
définissant un nouvel espace. Ces notions d’expansion et de création sont la forme d’une théorie de
l’espace qui n’a cessé d’animer l’œuvre de Daniel Dezeuze.
Mots -clefs : armes – implosion – expansion – cible...
12
TINO (Christophe Cosentino)
(Sète, 1963, vit et travaille à Sète)
Gardiens avec lances et soldats avec épées, 1984
Sculpture, plomb, bois moquette et peinture
7 x 50 x 32,5 cm
Dimensions avec vitrine : 32,5 x 50 x 32,5 cm
Achat à l'artiste en 1984 Frac Midi-Pyrénées
Dépôt aux Abattoirs, Toulouse en juillet 1995
Tino, Gardiens avec lances et soldats avec épées (1984), coll. les Abattoirs-Frac Midi-Pyrénées © droits réservés ; photogr.
Studio Marco Polo
Christophe Cosentino fait partie du groupe Yaro avec Aldo Biascamano et André Cervera créé en 1982 à
Sète. Mouvement proche de la Figuration libre des années quatre vingts, axée sur les principes de
spontanéité et de démocratisation de l'art, pur produit des sous-cultures urbaines, elle puise son
inspiration dans la bande dessinée, la science-fiction, le rock et l'environnement des grandes villes
modernes. La figuration libre affiche une volonté d'innocence enfantine par rapport à tout ce qui
concerne la culture et les conventions bourgeoises. Les artistes emblématiques de la Figuration libre
sont Robert Combas, Hervé Di Rosa, François Boisrond, ils privilégient les couleurs vives, le travail rapide
et le présumé spontané, une iconographie juvénile, un mépris des conventions picturales et une révolte
plus ou moins affirmée contre la société contemporaine.
Les trois « Yaros » s'expriment pour un art total, une pratique quasi tribale : ils prônent un simulacre
joyeux sur tout support.
Mots-clefs : armes – jeu – innocence...
13
JAUME PLENSA
(BCN, 1955, vit et travaille à BCN et à Sant Feliu Llobregat)
Torse, 1983
Sculpture, Fer soudé, 136 x 100 x 80 cm
Achat à la Galerie Promotion de Actividades Artisticas (Barcelone - Espagne) en 1984
Frac Midi-Pyrénées
Dépôt aux Abattoirs, Toulouse en juillet 1995
Jaume Plensa, Torse (1983), coll. les Abattoirs-Frac Midi-Pyrénées © Adagp ; photogr. Studio Marco Polo
« Avec ses étranges fossile totémiques à l’expressivité sauvage, le sculpteur catalan Jaume Plensa
suspend le temps en un "situationnisme" agressif et libre. Cette carcasse organique aux accents
préhistoriques et futuristes contient encore dans ses gonflements, ses creux, ses saillies, sa lumière, la
poésie métallurgique de ses origines dans l’atelier de l’artiste, véritable forge de vulcain. L’insecte géant
se mue en une humanité ambiguë, imparfaitement liée à la vie, à la mort, au sacré, au vulgaire. »*
Torse est une carcasse oxydée, la forme est creuse comme si la substance interne en avait été excavée.
Cette chrysalide de fer, de quoi est-elle le vestige ? De quelle métamorphose s'agit-il ? Est-ce une
dépouille ? Une figure poétique à l'enveloppe éphémère et fragile ?
Le vide est un élément significatif de l'œuvre de Plensa, en intégrant l'espace inoccupé de son œuvre,
l'artiste prolonge sa réflexion, non dénuée de mysticisme, sur le corps comme écrin d'un principe de vie
impalpable.
mots-clefs : morsure du feu – fossile – métamorphose...
* Bernadette Morales
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CLAIRE FALKENSTEIN
(Coos Bay, 1908-1997)
Sans titre, 1957-1960
Sculpture, Fils de cuivre de diamètres différents soudés, 66 x 135 x 88 cm
Donation de Daniel Cordier (Juan-les-Pins) en 1989
Centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne
Dépôt aux Abattoirs, Toulouse en 1999
Claire Falkenstein, Sans titre (1957-1960) Musée national d'art moderne et dépôt aux Abattoirs en 1999 © droits réservés ;
photogr. MNAM
« L'œuvre est une créature inventive de formes et de rythmes ; c'est à cela qu'il est le mieux exercé et il
semble que rien ne lui plaise autant que d'inventer des formes. Observons seulement de quoi notre œil
s'occupe dès qu'il n'a plus rien à voir ; il se crée quelque chose à voir. » (Nietzche)
Artiste américaine, Claire Falkenstein s'installe à Parsi en 1950 et rencontre Jean Arp et Alberto
Giacometti. La même année lors du salon des réalités nouvelles, elle entre avec ses compatriotes, Sam
Francis et Paul Jenkins, dans la sphère d'un « art autre » orchestrée par le critique Michel Tapié. Ce
dernier invente le terme-concept « treillis spatial » pour qualifier ses œuvres. Elle qualifie son travail
consacré depuis 1948 au métal, de topologie, des formes entre matière et espace qui interrogent les
limites au-delà de la rigueur géométrique. En 1953, elle commence la série des « Sun » dont fait partie
cette œuvre, où, elle soude le matériaux les plus pauvres et confirme un style propre. La sculpture ne
naît pas du bloc brut mais de cette juxtaposition de fil métallique soudé, d'une expansion par l'artiste
seule. Le regard s'embrouille dans les méandres de cuivre, fils de bronze et feuilles de métal. Point de
lignes droites mais des formes hirsutes d'où une sorte de radiation lumineuses paradoxe d'un espace
capté, vibrant avec force ou légèreté, selon les aléas plastiques de la forme.
mots-clefs : métal – énergie de la matière – espace infini...
15
Programme culturel de l'exposition
Vernissage
mardi 17 janvier 19h
en présence de l'artiste Gregoriou Theodoulos
Conférence de Gregoriou Theodoulos
À l'épreuve de la matière
mercredi 18 janvier 20h30
entrée libre dans la limite des places disponibles
[Conférence n° 7 cycle III Au fil de l'actualité par Anne Nières
Theodoulos, Viallat : le feu : mythe, sujet et matériau
mardi 7 février 18h30
entrée réservée aux auditeurs du cycle III]
Visite pour enseignants
mercredi 18 janvier, 14h-15h
Visites commentées
pour les groupes sur RV
pour les individuels : samedi 10 mars 10h30-11h30
Parcours conté des expositions à Cugnaux et Muret
par Céline Molinari, conteuse
samedi 21 janvier
15h, « À l'épreuve du feu » Espace Paul Éluard de Cugnaux
16h30, «Prototypes » Plateforme d'Art de Muret
gratuit - public familial
réservation obligatoire, durée des visites contées ¾ heure chacune
Navette gratuite pour les publics
départ de Muret pour Cugnaux à 14h30, RV PAM – Théâtrerie, 1 square des combattants d'AFN
départ de Cugnaux pour Muret à 16h00, RV - Espace Paul Éluard, 2 rue du Pré-Vicinal
départ de Muret pour retour à Cugnaux à 17h30
Exposition d'ouvrages sur l'art contemporain à la Bibliothèque municipale
Accueil des scolaires
sur réservation
Renseignements et réservations
05 61 76 88 99 / [email protected]
INFORMATIONS PRATIQUES
Espace Paul Éluard
2, rue du Pré-Vicinal31270 Cugnaux
lun – ven : 15 h -18 h 30
mer. : 9 h -12 h / 15h-18h30
sam. : 9 h -12 h
Renseignements : 05 61 76 88 99 / [email protected]
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Crédits de l'exposition
Exposition organisée par l'Espace Paul Éluard de la Ville de Cugnaux en partenariat avec les
Abattoirs de Toulouse.
Commissariat
Emmanuelle Hamon, chef de projet arts visuels, Dac adjointe au service Culture – Espace Paul Éluard Ville de Cugnaux
Valentin Rodriguez, chef du département (CREP) conservation, restauration, exposition, production – les
Abattoirs, Toulouse
Régie
Philippe Caussel - les Abattoirs
Charlotte de Sédouy – les Abattoirs
Judith Léthier - les Abattoirs
Charles Évariste Posas - les Abattoirs
Thomas Santini - les Abattoirs
Médiation
Fanny Delpech, Nadège Gasc, Silvia Melfi – Espace Paul Éluard – Ville de Cugnaux
Céline Molinari, conteuse
Accueil Espace Paul Éluard
Nadine Buscaglia, Jean-Baptiste Plaetevoet
Communication
Denis Pozza, responsable du service communication – Ville de Cugnaux
Thierry Talard, directeur du service communication - les Abattoirs
Partenaires
Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse pour le prêt des roues de char cultuel
La Plateforme d'Art de Muret pour la coproduction du parcours conté
Design graphique
Nadia Erhmann
Impression
Reprocolor, Messages
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Contacts
CONTACT ORGANISATION – SERVICE CULTURE VILLE DE CUGNAUX
Programmation artistique arts visuels Espace Paul Éluard
Emmanuelle Hamon, tel : 05 62 20 68 01
[email protected]
CONTACT PRESSE – SERVICE COMMUNICATION VILLE DE CUGNAUX
Responsable de la communication
Denis Pozza, tel : 05 62 20 76 20 (standard) 05 62 20 76 38 (ligne directe)
[email protected]
VISUELS À DISPOSITION DE LA PRESSE
Daniel Dezeuze , Armes (1988)
Daniel Dezeuze , Armes (1988), coll. les Abattoirs- Frac Midi-Pyrénées © Adagp ; photogr. Studio Marco Polo
Bernard Faucon, La chambre qui brûle (1983)
Bernard Faucon, La chambre qui brûle (1983), coll. les Abattoirs, Toulouse © B. Faucon ; photogr. Grand Rond Production
Claude Viallat, Sans titre (1972)
Claude Viallat, Sans titre (1972), Donation de Daniel Cordier en 1989 au Musée national d'art moderne et dépôt aux Abattoirs
en 1999 © droits réservés ; photogr. MNAM
mention du crédit photographique obligatoire
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