Guide de visite Jardin de nuit
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Guide de visite Jardin de nuit
Guide de visite Jardin de nuit Michel Blazy, Gérard Dalla Santa, Marc Dautry, Charles Fréger, Bertrand Lamarche, Marianne Plo une exposition conçue et réalisée par les élèves du collège du Haut-lavedan de Pierrefitte-Nestalas exposition du 15.12.2015 > 08.01.2016 Michel Blazy, Bouquets de spaghetti-méduses, 1999. Œuvre de la collection Les Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées, Toulouse Marianne Plo, Les hordes, 2007. Vidéo, 2’07’’ (extrait). Œuvre de la collection Les Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées, Toulouse Jardin de nuit L’exposition Jardin de nuit a été réalisée dans le cadre du projet «L’art à l’école» mené par le Parvis en partenariat avec les Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées de Toulouse. L’exposition Jardin de nuit que nous vous présentons aujourd’hui est le résultat d’un travail conçu, réalisé et scénographié par les élèves de 5ème du collège de Pierrefitte-Nestalas. Elle a été conçue avec des œuvres appartenant à la collection du Musée des Abattoirs / FRAC Midi-Pyrénées à Toulouse (Fonds Régional d’Art Contemporain). L’équipe du Parvis, qui nous a accompagnés tout au long du projet, nous a fait découvrir et expérimenter les métiers de l’exposition comme le commissariat pour le choix des oeuvres, la régie pour le montage de l’exposition et la médiation pour la présentation des artistes et des oeuvres au public. Dans le cadre de ce projet, nous sommes allés voir l’exposition monographique de Michel Blazy Goûter l’art à l’école de Cauterets réalisée en novembre par les élèves de CM. Nous avons accepté la mission de créer à notre tour au collège une exposition collective avec d’autres oeuvres et d’autres artistes autour de l’installation évolutive de Michel Blazy que les CM ont présentée dans leur établissement. Notre choix s’est porté sur deux vidéos, celles de Marianne Plo et de Bertrand Lamarche, une gravure de Marc Dautry, deux photographies de Gérard Dalla Santa et une photographie de Charles Fréger. Avec ces oeuvres très différentes, nous avons construit une sorte de jardin nocturne rempli d’ombres et de bruits. Pour le vernissage, nous avons voulu créer un événement sous la forme d’un paysage sonore. Tout ce travail nous a permis de découvrir que l’art ce n’est pas que des tableaux ! Nous avons aussi compris que monter une exposition demandait du temps, de la réflexion et que sa réalisation dans l’espace appelait d’autres connaissances comme la maîtrise du son et de la lumière. Les élèves de 5ème et leur professeur de français Mme Bordes : Mathis Bécat, Théo Benivay, Benjamain Bordère, Mathis Bourgeon, Léa Branco, Damien Cassou, Julie Cazenave-Lasbats, Alexis Clergeon, Nicolas Doignies, Lucas Dupuich, Matéo Faveau, Juliette Galan, Anna-Sarha Goeb, Imane Hamlaoui, Lisa Haurine, Kévin Hévia, Leeloo Labarbe, Pauline Lac, Vincent Lapeyrade, Kylan Papineau, Clémentine Pereira Da Cunha, Léna Pouey-Aguilar, Hugo Poulain, Lucie Telmon, Océane Vigneau. Remerciements Le Parvis remercie chaleureusement les artistes, le musée des Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées, Toulouse, ainsi que le collège du Haut-Lavedan de Pierrefitte-Nestalas et tout particulièrement Marie-Lise Tarrieu, Principale du collège, les élèves de la classe de 5ème - Mathis Bécat, Théo Benivay, Benjamain Bordère, Mathis Bourgeon, Léa Branco, Damien Cassou, Julie Cazenave-Lasbats, Alexis Clergeon, Nicolas Doignies, Lucas Dupuich, Matéo Faveau, Juliette Galan, AnnaSarha Goeb, Imane Hamlaoui, Lisa Haurine, Kévin Hévia, Leeloo Labarbe, Pauline Lac, Vincent Lapeyrade, Kylan Papineau, Clémentine Pereira Da Cunha, Léna Pouey-Aguilar, Hugo Poulain, Lucie Telmon, Océane Vigneau -, Yannick Joubert, CPE, Pascal Mitton, gestionnaire, Christophe Pereira, agent de service, Marie-José Boubekeur, secrétaire de direction, ainsi que les professeurs qui ont participé au projet : Maïté Bordes, professeur de français, Eric Guardolia, professeur de musique, Cyrille Perrot, professeur d’arts plastiques, Fabien Seuzaret, professeur documentaliste. Notices des oeuvres Michel Blazy, Bouquets de Spaghetti-Méduse, 1999 Spaghetti, sacs en plastique bleus, colle, eau. Dimensions variables. Oeuvre de la collection Les Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées, Toulouse Michel Blazy (né en 1966) est un formidable observateur du vivant. Et c’est sans doute pour cela que les élèves ont choisi ses oeuvres pour l’exposition. Souris, fourmis, escargots, champignons, spaghetti, oranges, lentilles, craie, coton…L’artiste travaille «en collaboration» avec l’ensemble des règnes biologiques pour rendre hommage au cycle de la vie. Cycle infini durant lequel, pour reprendre la formule de Lavoisier, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Tout comme ce jardin dont «les bouquets de spaghetti se transforment en méduses, ou bien en fleurs des fonds marins», dès l’instant où «l’eau des poches bleues va venir, en coulant, les ramollir» (Théo et Matéo). Michel Blazy, Flotte d’oranges, 2015 Colle thermofusible, oranges. Dimensions variables. Courtesy Michel Blazy et galerie Art : Concept, Paris. Les collégiens ont souhaité présenter à leur tour cette oeuvre qui n’appartient pas à la collection du musée des Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées mais à l’artiste Michel Blazy. Tout comme pour les Bouquets de spaghetti-méduses, les élèves ont suivi les consignes du protocole d’oeuvre fourni par l’artiste, sorte de recette de cuisine que l’on peut reproduire à l’envi, et en fonction du lieu, que ce soit au musée, à l’école ou à la maison ! «Ces oranges nous font penser à des missiles, à des planètes, à un jardin vertical, à une armada de fruits qui forment comme une flotte de projectiles sucrés et qui sentent dans l’exposition. Avec le temps, les oranges vont pourrir, sécher et se transformer » (Hugo, Vincent et Benjamin). Marianne Plo Les hordes, 2007 Vidéo, 2’07’’. Oeuvre de la collection Les Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées, Toulouse Marianne Plo (née en 1977) réalise des dessins, des peintures et des volumes qui fonctionnent comme des collages inspirés de l’actualité, des contes, des légendes et des icônes de la culture populaire. Les hordes est une vidéo réalisée à partir de dessins dont les motifs nous renvoient à des mythes et à des histoires fantastiques où la nature et la figure animale prennent à chaque fois le dessus par un «jeux de masques et de transformations mêlant têtes d’animaux sauvages et d’humains» (Alexis). Grâce à la technique du morphing, «ces mutations font penser à un tour de magie» (Anna-Sarha et Clémentine). Autant de «métamorphoses fantastiques composées d’une multitude de couleurs et de sons qui semblent s’entremêler... Tout comme les bruits d’animaux et le chuchottements des voix humaines qui nous attirent comme dans un piège. Cela nous donne envie de regarder la suite !» (Pauline et Julie) Marc Dautry Le singe musicien, 1970 Burin, 37,8 x 27,8 cm. Oeuvre de la collection Les Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées, Toulouse Marc Dautry (1930-2008) est un graveur, sculpteur et dessinateur dont les oeuvres sont collectionnées dans de nombreux musées dans le monde. On le connait plus particulièrement pour son travail de gravure. Réceptif aux inquiétudes et aux métamorphoses de notre époque, Marc Dautry a représenté beaucoup de nus, de visages humains, des animaux. Il a aussi inventé des êtres étranges comme ce singe musicien. Entre «foire et cirque», ce personnage détonnant «nous rappelle la planète des singes à cause du crâne humain et de la végétation bizarroïde autour de lui. Et aussi parcequ’il joue de la clarinette. Bluesman et hippie à la fois» (Leeloo, Léna, Lisa et Juliette), ce drôle de singe affublé «d’une plume et d’un collier, nous fait encore penser au roi Louie, l’orang-outan du Livre de la jungle avec son côté faussement sympathique et plutôt inquiétant» (Imane et Damien). Gérard Dalla Santa Sans titre (Square du Vert-Galan), 1984 Sans titre (Berges de la Seine), 1984 Photographies noir et blanc, 48,7 x 60,5 cm. Oeuvres de la collection Les Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées, Toulouse Gérard Dalla Santa (né en 1947) est un photographe qui s’intéresse tout particulièrement à la notion de paysage. Son travail nous donne à voir de nouveaux points de vue sur un environnement que nous croyons connaître. Ces «deux photographies en noir et blanc nous montrent une ville la nuit. Les arbres qui scintillent ont l’air de dévorer la ville, la route, la place, la statue, comme s’ils reprennent le pouvoir dans la nuit. Ils sont lumineux et aussi un peu inquiétants» (Mathis 1 et Kylan). Charles Fréger, Wilder mann (Schab), 2010 Tirage jet d’encre sur papier Luster contrecollé sur aluminium, 101 x 77 cm. Oeuvre de la collection Les Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées, Toulouse Charles Fréger (né en 1975) est un photographe qui développe un inventaire des communautés humaines plutôt traditionnelles comme les summos, les militaires, les majorettes... Avec la série Wilder mann dont est extraite cette photographie, Charles Fréger est parti à la recherche de ce qui restait, en Europe, de la mémoire ancestrale des rituels de l’homme archaïque, cet homme sauvage de la préhistoire qui entrait en communion avec la nature en se faisant ours, chèvre, cerf ou sanglier pour célèbrer le cycle de la vie et des saisons. Dans cette photographie, «on peut voir des hommes en costumes de paille qui nous font penser à des épouvantails ou même à des balais ! En fait, ils sont déguisés en criquets. Il s’agit d’une coutume ancestrale qui existe toujours en Autriche. On imagine que c’est la danse du criquet» (Léa, Océane et Lucie). Bertrand Lamarche, Le terrain ombelliférique, 2005 Vidéo (images de synthèse), 23’. Oeuvre de la collection Les Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées, Toulouse Bertrand Lamarche (né en 1966) s’intéresse tout particulièrement à l’urbanisme, au paysage et aux phénomènes météorologiques, comme les vortex ou tornades, qui lui permettent de créer à travers ses oeuvres - qui prennent souvent la forme de maquettes - une tension dramatique. Tout comme dans cette vidéo qui montre des ombelles, plantes urtiquantes de très grande taille, avoisinant parfois quatre mètres : elles ont l’aspect remarquable et monstrueux d’une espèce dont on aurait modifié l’échelle. «C’est comme une ballade de nuit dans une forêt en mouvement. Les plantes-arbres sont des fantômes, on pourrait presque voir au travers» (Nicolas). «On se croirait dans une forêt amazonienne» (Mathis 2), tant «la forêt est noire, dense et ténébreuse, elle pourrait faire peur à certains !» (Lucas). «On dirait même qu’elle nous aspire !» (Kévin).