Magazine Alpes Loisirs - Laboratoire de Glaciologie et Géophysique

Transcription

Magazine Alpes Loisirs - Laboratoire de Glaciologie et Géophysique
VISITE PRIVÉE
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetuer
adipiscing elit, sed diam nonummy nibh
euismod tincidunt ut laoreet dolore magna
aliquam erat volutpat. Ut wisi enim ad minim
veniam, quis nostrud exerci tation ullamcorper
suscipit lobortis nisl ut aliquip ex ea commodo.
250 signes
glace et des
HOMMES
De la
Reconnus mondialement pour leurs forages en Antarctique, les
chercheurs du Laboratoire de glaciologie et de géophysique
de l’environnement (à Saint-Martin-d’Hères, en Isère) scrutent
la glace sous toutes ses dimensions. Sous leurs microscopes,
l’étrange assemblage de cristaux, issu des régions polaires et
des glaciers alpins, raconte l’histoire extraordinaire du climat
passé ou actuel. Et perce d’autres mystères, comme l’écoulement
des glaciers ou la formation des cascades de glace.
TEXTE D’ISABELLE AMBREGNA – PHOTOS DE DAVID RICHALET.
20 ALPES LOISIRS
VISITE PRIVÉE
VISITE PRIVÉE
Lorem ipsum dolor sit amet,
consectetuer adipiscing elit,
sed diam nonummy nibh
euismod tincidunt ut laoreet
dolore magna aliquam erat
volutpat. Ut wisi enim ad minim
veniam, quis nostrud exerci
tation ullamcorper suscipit
lobortis nisl ut aliquip ex ea
commodo consequat. Duis
autem vel eum iriure dolor in
hendrerit in vulputate velit
esse molestie consequat, vel
illum dolore eu feugiat nulla
facilisis at vero eros et
accumsan et iusto odio
dignissim qui blandit praesent
luptatum zzril delenite. Lorem
ipsum dolor sit amet,
consectetuer adipiscing elit,
sed diam nonummy nibh
euismod tincidunt ut laoreet
dolore magna aliquam erat
volutpat. Ut wisi enim ad minim
veniam, quis nostrud exerci
tation ullamcorper suscipit
lobortis nisl ut aliquip ex ea
commodo consequat. Duis
autem vel eum iriure dolor in
hendrerit in vulputate velit
esse molestie consequat, vel
illum dolore eu feugiat nulla
facilisis at vero eros et
accumsan et iusto odio
dignissim qui blandit praesent
luptatum zzril delenite.
1000 signes
maxi
22 ALPES LOISIRS
ALPES LOISIRS 23
VISITE PRIVÉE
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetuer adipiscing elit, sed diam
nonummy nibh euismod tincidunt ut laoreet dolore magna aliquam erat
volutpat. Ut wisi enim ad minim veniam, quis nostrud exerci tation
ullamcorper suscipit lobortis nisl ut aliquip ex ea commodo consequat. Duis
autem vel eum iriure dolor in hendrerit in vulputate velit esse molestie
consequat, vel illum dolore eu feugiat nulla facilisis at vero eros et
accumsan et iusto odio dignissim qui blandit praesent luptatum zzril
delenite. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetuer adipiscing elit, sed diam
nonummy nibh euismod tincidunt ut laoreet dolore magna aliquam erat
volutpat. Ut wisi enim ad minim veniam, quis nostrud exerci tation
ullamcorper suscipit lobortis nisl ut aliquip ex ea commodo consequat.
800 signes maxi
ALPES LOISIRS 25
VISITE PRIVÉE
D
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetuer
adipiscing elit, sed diam nonummy nibh
euismod tincidunt ut laoreet dolore magna
aliquam erat volutpat. 150 signes maxi
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetuer
adipiscing elit, sed diam nonummy nibh
euismod tincidunt ut laoreet dolore magna
aliquam erat volutpat. Ut wisi enim ad
minim veniam, quis nostrud exerci tation
ullamcorper suscipit lobortis nisl ut aliquip
ex ea commodo consequat. Duis autem vel
eum iriure dolor in hendrerit in vulputate
velit esse molestie consequat, vel illum
dolore eu feugiat nulla facilisis at vero eros
et accumsan et iusto odio dignissim qui
blandit praesent luptatum zzril delenite.
500 signes maxi
Drapée de blanc, Grenoble grelotte en ce mois de décembre.
Mais l’abondance des précipitations et le thermomètre qui a
basculé en dessous de zéro font sourire Jérôme Chappellaz et
Grégory Teste. Car, à quelques kilomètres de leur camp de
base, le campus de Saint-Martin-d’Hères, les deux chercheurs
grenoblois savent qu’ils recouvreront cet après-midi même…
une température bien plus australe.
“Keep frozen”. À l’abri d’un entrepôt perdu au milieu des bâtiments d’une zone industrielle, l’immense panneau est la dernière ligne à franchir avant de pénétrer dans l’antre secret des
glaciologues. Là, derrière l’épaisseur d’une porte étanche, au
grenier d’une glacière alimentée de gigots et d’autres victuailles cellophanés, cent cinquante-cinq caisses isothermes et
autant de tubes plastifiés abritent un autre trésor de guerre.
Des carottes de glace, de sept à douze centimètres de diamètre,
calées au besoin… avec des morceaux d’iceberg concassés.
C’est que, pour ces vieilles dames fragiles, le voyage a été long.
Depuis Epica à Dome C, Vostok, le Groenland… et le mont
Blanc, sites des forages réalisés par les scientifiques grenoblois.
Ces précieuses, non contentes de représenter ici l’ensemble des
glaciers du monde, nous reviennent chargées d’histoire : celle de
l’évolution du climat, emprisonnée dans des millions de minuscules bulles d’air. Celles que traque et décrypte Jérôme Chappellaz dans son laboratoire : “La neige représente un échantillon de l’atmosphère. Notre travail consiste à extraire l’air, qui
est mesuré sur trois composantes : gaz carbonique, méthane et
protoxyde d’azote, les principaux gaz à effet de serre”.
réchauffement climatique créé par les climato-sceptiques.
Forages en Antarctique et paléo-climatologie ne forment
pourtant que la partie émergée de l’iceberg. Ici, les trois quarts
des soixante chercheurs que compte le LGGE manipulent la
glace à d’autres intentions. L’étude des glaciers alpins, son activité historique est vivace. Quatre fois par an, Delphine Six
part instrumenter “ses laboratoires à ciel ouvert”, d’Argentière à Saint-Sorlin, de la Mer de Glace à Sarenne. L’hélico qui
transporte cette chercheuse, spécialisée depuis treize ans dans
l’étude du climat moderne, contient aussi des sondes à vapeur
et des carottiers. Pré-requis : dextérité et capacités d’escalade.
C’est ici, dans les entrailles de ces “grosses stations météo intégratrices”, qu’elle extrait la glace alpine. Et réalise, entre
l’automne et le printemps, à l’aide de jalons de bois, ses relevés
d’émergence : “La perte de volume des glaciers alpins s’explique par l’augmentation de la température estivale et non
par la baisse des précipitations”, précise-t-elle.
LA RÉPONSE AUX COUPS DE PIOLET !
Retour au laboratoire. Au rez-de-chaussée, un atelier aux allures de plate-forme fait l’objet d’un étrange chassé-croisé. Spécialistes des calottes glaciaires d’Antarctique, des glaciers alpins
et de la mécanique de la glace viennent déposer ou reprendre
leurs armes : les précieux carottiers. “Le LGGE est l’un des
rares à concevoir et fabriquer sur place de tels engins de forage”,
rappelle Maurine Montagnat. Avec 30 % de son temps passé en
montagne, cette jeune chercheuse du CNRS ausculte les cascades. Dans le creux des goulottes de Nuit Blanche à Argentière,
LABORATOIRES À CIEL OUVERT
elle scrute la microstructure afin de comprendre sa réponse aux
C’est avec ce type d’enregistrement que le Laboratoire de gla- sollicitations extérieures… comme les coups de piolet ! Une
ciologie et de géophysique de l’environnement (Université Jo- question de physique à laquelle s’intéresse la fondation Petzl,
seph Fourier/CNRS) s’est bâti une renommée scientifique qui s’est associée à ce programme de recherche lancé il y a deux
mondiale. Ses archives climatiques, dont les plus précieuses re- ans afin de “concevoir un protocole expérimental de la lame de
montent à 800 000 ans, ont permis de monpiolet sur une glace modèle”.
trer que les gaz à effet de serre contribuaient
Dans la vallée, d’autres chercheurs continuent
aux variations climatiques passées. Et, par
d’en explorer les mystères. Sous leurs micro• Création : en 1958, Louis
Lliboutry crée le laboratoire de
exemple, à la fonte partielle de la calotte glascopes,
des prélèvements issus du mont Blanc
glaciologie alpine, spécialisé dans
ciaire recouvrant le Groenland il y a 130 000
traduisent l’histoire de la pollution atmosphél’étude du bilan de masse et le
glissement des glaciers alpins.
ans. Sa disparition, soulignent les chercheurs
rique. Des plaquettes gelées de la taille d’un
• Effectif : : 60 chercheurs.
dans la revue scientifique Nature, élèverait le
timbre poste sont transportées au bout de la
• Missions : Lorem ipsum dolor sit
amet, consectetuer adipiscing elit.
niveau des mers en moyenne de sept mètres.
Presqu’île scientifique de Grenoble, où la lu• Lorem ipsum dolor : climat
Ce jour, dans la carothèque, les aérothermes
mière synchrotron produite à l’ESRF “nous
passé en régions polaires, chimie
qui simulent le vent catabatique d’Antarcpermet d’obtenir des images en 3 D de la
de l’atmosphère, pollution dans
les vallées alpines et chimie
tique sont à l’arrêt. La température se mainglace et d’en étudier les dislocations”, expliréactive au contact de la neige,
tient à moins 25°C. Le chercheur brise la
quent Jacques Meyssonnier et Armelle Philip,
écoulement dynamique des
glaciers et comportement
glace : “Cela facilitera nos manipulations à
qui ont fait du LGGE le seul laboratoire spémécanique de la glace, climat et
Grenoble et celles des chercheurs de l’Institut
cialisé dans la déformation de glace. Au pied
hydrologie en région de montagne.
• Principaux sites de forages :
physique de Berne, explique-t-il. C’est ainsi
des Alpes, la découverte de ces défauts microdôme du Goûter (massif du Montque la science avance : par la confrontation
scopiques aurait un impact pharaonique :
Blanc), Epica, Vodstok.
• Spécialités : service Glacioclim
des méthodes et sans diktat !”, ajoute celui
“Comprendre le comportement de la glace
(observations des glaciers alpins,
qui, en mars dernier, rejoignait six cents
permettrait de savoir comment les calottes se
andins et antarctiques), et étude
des risques naturels.
scientifiques dans leur lettre ouverte au midéforment et évoluent à l’autre bout du
• Challenge : repousser
nistère de la Recherche, lors du débat sur le
monde”, concluent les chercheurs. •
REPÈRES
l’élaboration d’archives
climatiques à 1,5 millions
d’années.
ALPES LOISIRS 27