rencontre avec sophie guillaume - Collège National des Sages
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rencontre avec sophie guillaume - Collège National des Sages
RENCONTRE AVEC SOPHIE GUILLAUME > Bonjour Sophie, vous êtes cadre sage-femme à l'hôpital Necker à Paris et présidente du Collège National des Sages-femmes de France, depuis 2011, pouvez-vous nous dire en quelques lignes les missions propres à cette association au sein de notre paysage professionnel? Le Collège a pour mission d’inscrire la Maïeutique portée par la profession dans le monde de la recherche, de collaborer avec les ordres et les syndicats pour assoir notre profession dans le monde de la périnatalité. La profession gagne à avoir un ordre fort un syndicat fort et un Collège fort. Notre place ne se situe pas au niveau des commissions paritaires, le collège est plus à même de travailler sur des recommandations professionnelles. On s’inscrit aussi dans une politique de formation, en organisant les journées du Collège, des formations en ligne (e-learning), et en travaillant dans les instances organisant le DPC (Développement Professionnel Continu). > Les actualités comme "l'affaire Port Royal", la pilule contraceptive de 3ème génération, sont des sujets impliquant les compétences des sages-femmes. Le Collège a réagi via communiqués de presse et dans les médias. Quelles sont donc les propositions du CNSF ? Nous n’avons pas réagi sur l’affaire port royal, nous avons juste pointé du doigt l’organisation des soins actuel, plus précisément l’organisation en périnatalité. Selon nous, il est urgent de revoir le décret de périnatalité datant de 1998. Depuis tout a changé, les durés de séjour, l’organisation du travail avec les 35heures, le nombre et la taille des maternités… L’essor de l’exercice libéral doit aussi modifier l’organisation hospitalière…De même l’approche de la famille et de la parentalité a changé dans notre société, il est temps qu’on s’adapte ! L’année 2013 doit être l’année du changement en périnatalité : le changement c’est maintenant ! J’espère aussi que l’année 2013 verra l’avènement des maisons de naissances en France, mais de vraies maisons de naissances, où il s’agit d’une véritable offre supplémentaire pour les usagers. > Aujourd'hui, beaucoup de jeunes professionnels sages-femmes, ne trouvent pas d'emploi, malgré une formation initiale de plus en plus sélective, qu'en pensez-vous? On peut faire le lien avec la question précédente, il est nécessaire de nous emparer davantage de notre exercice en périnatalité ainsi que dans le domaine de la santé génésique de la femme. J’ai été moi- même au chômage en 1985, je comprends leur situation…. Le suivi gynécologique de prévention est pour moi une réponse à cette problématique. Il est vrai que cela suppose une installation en libéral, où il faut être conscient de ses responsabilités. J’ai envie de dire aux jeunes, soyez confiants dans vos compétences, vous avez une formation exigeantes, pas besoin d’aller de faire une carrière à l’hôpital pour faire du libéral. Si nos politiques nous suivent dans la sage-femme comme premier recours, l’avenir de la profession sera positif. En revanche si nous sommes absents du monde libéral, la sage-femme comme premier recours en terme de gynécologie de prévention et en périnatalité ne se fera pas. Notre service professionnel doit être au service du public, en s’inscrivant dans une complémentarité hospitalière, prive (libéral et clinique) et territoriale. > Maintenant, quels sont les principaux objectifs du CNSF pour cette année 2013 ? Notre objectif principal est d’être un interlocuteur incontournable dans la périnatalité et le suivi gynécologique de prévention. Ceci se traduit par l’élaboration de recommandations avec l’HAS (Haute Autorité de la Santé), par la production de dossiers thématiques, par l’avancement du statut des sagesfemmes mais aussi par la pérennisation de la bourse Maïeutique afin de favoriser la recherche dans notre corps professionnel.