Figaro divorce », sur tous les airs et tous les tons

Transcription

Figaro divorce », sur tous les airs et tous les tons
« Figaro divorce », sur tous les airs et tous
les tons
Article des Echos du 7 mars 2016
Les héros sont fatigués chez Odön von Horvath (1901-1938). « Don Juan revient de la guerre » (de 1914)
dans un sale état. Et « Figaro divorce », après avoir fui la Révolution française et émigré en Allemagne, où il a
ouvert un salon de coiffure. C’est cette dernière pièce (écrite en 1936, un an après « Don Juan »), que le
directeur du Théâtre du Nord, Christophe Rauck, met en scène avec acuité et élégance dans sa maison
lilloise, en optant pour un théâtre total, qui mixe beau jeu, chant, piano et vidéo.
La fin des illusions sur l’amour, les révolutions (qui tournent court) et la perte de l’innocence sont au cœur de
la noire comédie du dramaturge de langue allemande, qui mieux que quiconque sut représenter le triomphe
de la mesquinerie petite-bourgeoise et la montée du nazisme. La fuite échevelée de Figaro et Suzanne avec
leurs maîtres aristocrates (le comte et la comtesse Almaviva) a un côté éclaté. Rauck réunit avec brio les
pièces du puzzle, en fluidifiant l’intrigue et en enchaînant les scènes avec vivacité. La vidéo n’a rien d’un
gadget : elle élargit le champ, crée du « décor » et des gros plans, démultiplie l’action (en projetant des scènes
filmées en marge du plateau nu). La musique et les airs finement choisis (Mozart, Wolf, Bach, Weill,
Monteverdi… et une belle chanson de cabaret baroque signée du conseiller musical Jérôme Correas) donnent
du liant au spectacle, lui confèrent une grâce et un lyrisme singuliers. Derrière les rires jaunes et les accidents
en série (la ruine d’Almaviva, l’adultère de Suzanne, le divorce, le retour de Figaro seul en France) on perçoit
l’appel désespéré d’Horvath pour un regain d’humanité. Grâce à l’esthétique très actuelle de la mise en scène,
la pièce, qui fait déjà le va-et-vient entre 1789 et les années 1930, résonne singulièrement avec notre
époque : échecs du changement, rejet du « migrant »…
SUBTILE DIRECTION D’ACTEURS
Les comédiens, subtilement dirigés, font ressortir toutes les nuances du texte. Au couple détonnant formé par
John Arnold (ultracynique Figaro) et Cécile Garcia-Fogel (altière Suzanne), répond celui émouvant des
aristocrates en détresse, Jean-Claude Durand et Caroline Chaniolleau. Les autres acteurs sont à l’avenant :
incarnant pour la plupart plusieurs rôles, ils nous font rire et frissonner à point nommé.
Autant qu’une noce, ce « divorce » est une fête – une fête des sens et de l’esprit. Quand le théâtre nous
remue ainsi, c’est que l’humanité n’a pas dit son dernier mot…
Les Echos | 7 mars 2016 / Philippe Chevilley
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