Homélie du 28ème dimanche du temps ordinaire année B
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Homélie du 28ème dimanche du temps ordinaire année B
HOMELIE DU 28EME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNEE B Ouverture du Synode sur la famille Dimanche 11 octobre 2015 PAROISSE CATHOLIQUE SAINT-PIERRE-LE-JEUNE 7 rue Saint-Léon 67000 STRASBOURG Tél. 03 88 32 43 19 [email protected] www.paroisse-catholique-stpierre.com Frères et sœurs bien aimés dans le Christ, 1) « Loué Sois-Tu Seigneur pour la beauté et la grandeur de l’amour humain révélé et vécu dans le sacrement du mariage ! Loué Sois-Tu pour l’amour de l’homme et de la femme qui renouvelle la face de la terre ! » Dimanche dernier, à l’occasion de l’ouverture à Rome du synode sur la famille, en la fête de Saint François d’Assise, je prenais la liberté d’ajouter un motif de louange au Cantique des créatures du poverello. J’invitais tous les couples à revenir à la source de leur amour « A l’origine de votre mariage, vous avez expérimenté un amour très fort qui vous a attirés l’un vers l’autre. Vous avez construit une relation qui a abouti au grand amour de votre vie. Vous pressentiez que l’amour porte en lui une grande promesse de bonheur. » 2) C’est le même amour vécu différemment qui a poussé Saint Pierre, notre saint patron à suivre le Christ : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » (Mc 10,28 ) La liturgie de l’Eglise qui fait toujours bien les choses nous donne de méditer deux dimanches consécutifs sur la belle syntonie des vocations dans l’Eglise. Alors qu’il était question de la vocation au mariage dimanche dernier, nous retrouvons aujourd’hui les vocations sacerdotales et religieuses. Revenons à Saint Pierre. C’est sur le roc inébranlable de l’amour que le Christ veut fonder son Eglise. Celui donc qu’il établit comme chef de son troupeau doit être saisi par l’amour du Christ. Tel est en effet le lien le plus fort et le plus déterminant qui unit le disciple à son maître et qui explique la triple interrogation que Jésus lance à Saint Pierre. De fait, Simon-Pierre n’a pas été appelé par le Seigneur à cause de sa plus grande dignité puisqu’il avait renié le Fils de Dieu à trois reprises ; mais à cause du grand amour qu’il lui portait. Il en va pour Pierre, comme pour tous les prophètes : « Tu m’as séduit Seigneur, et je me suis laissé séduire. Je me disais, je ne penserai plus à Toi, je ne parlerai plus en Ton nom. Mais il y avait en moi comme un feu dévorant. Je m’épuisais à le maîtriser sans y réussir. » ( Jr 20,7 et 9) Oui, frères et sœurs, ceux qui se laissent saisir par le Seigneur sont comme consumés intérieurement par le feu de l’amour divin qui transforme tout leur être. Répondant à la question : »Qu’est-ce qui est premier pour un chartreux ? », Dom Dysmas de Lassus, ministre général des Chartreux répondit tout récemment à un journaliste de Famille Chrétienne ( FC n° 1968 du 3 octobre 2015) : « La quête de Dieu. Dieu étant infini, on n’a jamais fini d’y entrer. Cela veut dire qu’il faut se laisser marquer… Que ce soit dans la solitude de la cellule, à l’église ou dans la vie communautaire. Le centre sera toujours l’amour de Dieu. C’est vrai pour tous les religieux, et aussi pour tous les chrétiens. Le premier numéro de nos Statuts soulignes ;‘ A la louange de la gloire de Dieu, le Christ, Verbe du Père, a choisi des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime’. Voilà le cœur de notre vocation. Quand un jeune vient pour discerner sa vocation, le point clé est de savoir s’il est vraiment habité par cette quête de Dieu. On peut venir avec un bel idéal philosophique mais ça ne tient pas la route dans le concret de notre vie. Le côté ‘ Robinson Crusoé’ passe assez vite ! » 3) Frères et sœurs bien aimés, tous nous sommes invités à nous laisser marquer et saisir par le Christ. « Posant son regard sur le jeune homme riche, Jésus se mit à l’aimer. » ( Mc 10,21 ). Sur chacun de nous, le Christ pose son regard. Il nous met alors en contact avec ce que nous sommes en profondeur : des hommes et des femmes faits pour entendre l’invitation à se laisser marquer, habiter et envahir par l’amour de Dieu. Je pense souvent ces paroles admirables de notre cher pape émérite Benoit XVI, dans son encyclique Deus Caritas est : « A l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une grande idée mais la rencontre avec une personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et son orientation décisive. » (N°1) On ne donne pas sa vie pour une idée, une organisation ou une structure, mais par amour d’une autre personne. Frères et sœurs bien aimés, Comme sur le jeune homme riche, Jésus pose sur nous son regard. Le Christ nous regarde et nous aime. Accueillons cet amour et disons au Seigneur : Loué sois-Tu Seigneur pour ton amour que tu as répandu dans nos cœurs ! Loué sois-tu pour ton Fils Jésus qui pose sur nous Ton regard d’amour. Amen