FOOTBALL

Transcription

FOOTBALL
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
(Photo Jean-Baptiste Epron/Orange)
(Photo Stéphane Mantey)
Lors d’un entretien surprise, Michel Platini
a annoncé hier sa volonté de briguer
la succession de Lennart Johansson à la tête
de l’UEFA lors des prochaines élections,
en 2006 ou 2007, et présente
son programme. (Page 5)
UN NOUVEAU
JULES-VERNE
POUR PEYRON
De retour à terre aujourd’hui
à Brest, sauf incident majeur,
Bruno Peyron (au premier plan,
notre photo) et ses treize équipiers
d’Orange II signent un nouveau
record autour du monde. (Page 18)
T 00106 - 316 - F: 0,80 E
BATEAUX
PLATINI VEUT
CONQUÉRIR
L’UEFA
3:HIKKLA=[UU]U^:?a@n@l@g@a;
1
Publicité
DE BELLES
HISTOIRES
À PARTAGER
À DÉCOUVRIR EN PAGE 17
Mercredi 16 mars 2005
LE QUOTIDIEN DU SPORT ET DE L’AUTOMOBILE
*
60e ANNÉE - No 18 527 -
0,80 /
France
métropolitaine
en page centrale
LE FOOT EN ACCUSATION
« L’Équipe » publie
des extraits de l’ordonnance
à l’origine des perquisitions
qui ont visé les principaux
acteurs du football français,
le 17 février. Ce texte révèle
des pratiques douteuses.
FFF, Ligue, clubs, syndicat
des joueurs : personne
n’est épargné. (Pages 2 et 3,
et notre éditorial)
SPÉCIAL FOOT
LES ARBITRES
DANS
LA TOURMENTE
(Page 4)
LE BANCO
DE MONACO
(Page 6)
Noir
Bleu
Jaune
Rouge
Bleu
Noir
L’INTER ÉLIMINE
LE TENANT
(Page 7)
Rouge
Jaune
LA LISTE
DES BLEUS
TRÈS ATTENDUE
(Page 10)
RUGBY
BABY FACE
À SES JUGES
(Page 15)
PATINAGE
ARTISTIQUE
JOUBERT
DEVRA SORTIR
LE GRAND JEU
(Page 11)
BASKET
Jean-Claude Darmon (à gauche) et Claude Simonet ont collaboré durant de longues années lorsque le premier était le partenaire privilégié de la Fédération pour les contrats
marketing. Aujourd'hui, leurs pratiques sont épinglées par le Conseil de la concurrence.
(Photo Pierre Lahalle)
BOURGES
RATE LE COCHE
(Page 16)
DU 13 MARS AU 5 AVRIL CHERCHEZ L’INFO GAGNANTE DANS L’ÉQUIPE DE LA VEILLE.
Extrait de règlement : Jeu gratuit sans obligation d'achat du 13 mars au 5 avril 2005. Les modalités gratuites de participation au jeu figurent dans le règlement complet déposé auprès de Maîtres Simonin & Le Marec, huissiers de justice à Paris.
Vous pouvez obtenir une copie gratuite de ce règlement à l'adresse suivante : L'Info Gagnante-Antéos-94262 FRESNES Cedex. Le règlement des opérations est adressé, à titre gratuit, à toute personne qui en fait la demande et est également librement consultable sur le site Internet www.lequipe.fr.
L’ÉQUIPE semaine : ALLEMAGNE, 2,05 / ; ANTILLES, LA RÉUNION, 1,3 / ; AUTRICHE, 2 / ; BELGIQUE, 1,5 / ; ESPAGNE, 1,75 / ; GRÈCE, 1,95 / ; ITALIE, 1,7 / ; LUXEMBOURG, 1,5 / ; PAYS-BAS, 2 / ; PORTUGAL CONT., 1,8 /.
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
2
L’HUMEUR
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL
« Je n’ai pas trahi »
CLAUDE SIMONET, l’ancien président de la FFF, se défend d’avoir bradé les intérêts de la Fédération.
Le 12 février dernier, Claude Simonet a quitté la présidence de la Fédération française de football à l’issue d’une journée agitée. Découvrant
un déficit de 2,6 millions d’euros et les « réserves » des commissaires
aux comptes, l’assemblée fédérale lui a réservé une sortie houleuse.
Rentré sur ses terres, à Nantes, la tension n’est pas vraiment retombée, puisque les enquêteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF)
ont débarqué, le 17 février, au siège de la Fédération, avenue d’Iéna à
Paris, où ils ont saisi tous les contrats signés par la FFF. Et notamment
l’un d’entre eux, conclu sans appel d’offres avec Sportfive, pour le
marketinget les droits de télévision des Bleus et de la Coupe de France
entre 2006 et 2010 (voir notre édition d’hier). Un accord qui vient
après celui passé avec TF 1, toujours sans appel d’offres, qui court sur
la saison prochaine. Des contrats litigieux que Simonet assure avoir
conclu « dans l’intérêt de la Fédération ».
L’ÉDITO
PLATINI AU-DESSUS
DE LA MÊLÉE
L
S.N.C. L’EQUIPE
Capital : 50 000 /. Durée : 99 ans du 12 avril 1985. Siège social : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-les-Moulineaux Cedex
9. Gérant : Christophe CHENUT. Principal associé : S.A. INTRA-PRESSE.
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Côte-d’Ivoire, 1 400 CFA ; Danemark, 15 DKK ; Espagne, 1,75 / ; États-Unis, 2,5 $ ; Gabon, 1 400 CFA ; Grande-Bretagne,
1,20 £ ; Grèce : 1,95 / ; Hollande, 2 / ; Italie, 1,70 / ; Luxembourg, 1,50 / ; Maroc, 10 MAD ; Pays-Bas, 2 / ; Portugal,
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ÉTRANGER : nous consulter.
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Petites annonces : 25, av. Michelet, 93408 St-Ouen Cedex. Tél. : 01-40-10-52-15.
Commission paritaire no 1207I82523 ISSN 0153-1069.
SE
Tirage du mardi 15 mars 2005 : 434 654 exemplaires
Claude Simonet
se retrouve confronté
à plusieurs affaires
concernant des contrats
signés lors de son mandat.
S’il affirme « avoir assuré
une santé financière
à ceux qui lui succèdent »,
l’ancien président de la FFF
devrait avoir à rendre
des comptes.
(Photo Franck Nataf)
Club Europe, un dossier explosif
Cette structure suspectée d’avoir faussé les règles de la concurrence est dans la mire de la justice.
LANCÉ LE 16 FÉVRIER 1999, le
Club Europe a immédiatement intrigué. D’abord en raison des partenaires de poids réunis en son sein :
l’OM, le PSG, Monaco, Bordeaux,
Lyon, Lens, Canal + et le groupe
Jean-Claude Darmon (devenu Sportfive). Mais aussi en fonction des
objectifs officiellement affichés, très
larges, allant du « commerce électronique » à « la conception et
l’exploitation de chaînes thématiques », en passant par « la retransmission de matches amicaux » ou
« la publicité virtuelle ».
Autant de domaines où le Club
Europe s’est montré plutôt discret.
Car pour ses promoteurs, là n’était
pas l’essentiel. Il était surtout question de garantir au groupe Canal +
les droits de diffusion des grosses
cylindrées du Championnat au cas
où elles en deviendraient propriétaires. Lors du lancement de cette
structure, pas un mot n’avait d’ailleurs été prononcé par ses géniteurs
sur cet aspect des choses. Jusqu’à la
publication, dans nos colonnes,
d’une copie d’un contrat estampillé
« Club Europe ». Dans ce document,
l’un des clubs concernés « mandate
exclusivement le groupe JeanClaude Darmon pour négocier, avec
un diffuseur de télévision, l’acquisition d’un droit d’option prioritaire,
exclusif et irrévocable de négociation en vue de l’acquisition des droits
télévisuels (…). L’option porte sur
les droits télévisuels, en exclusivité
dans le monde, des matches dont le
club est détenteur ou deviendrait
détenteur (notamment le Championnat) »
Au total, il était promis par Canal + à
ces six clubs la somme faramineuse
de 252 millions d’euros entre 1999 et
2005. Avec une commission d’environ 15 % encaissée par le groupe
Darmon, qui servait à chaque fois
d’intermédiaire. A l’époque, la
chaîne cryptée craignait un changement de la législation française qui
aurait permis aux clubs professionnels de s’affranchir de la tutelle de la
Ligue et de négocier eux-mêmes
leurs droits. Un mauvais calcul qui va
lui coûter très cher, puisque les six
clubs concernés, s’ils n’ont finale-
Suite à une plainte contre X, déposée
en octobre 2004 par l’association
des petits porteurs actifs (APAC)
pour abus de biens sociaux, le parquet de Paris a ouvert, le 6 janvier
dernier, une enquête préliminaire
sur ces versements considérés
comme suspects. Avant que les
enquêteurs de la direction générale
de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
(DGCCRF) ne lancent des perquisitions, le 17 février dernier, notamment dans les six clubs concernés,
mais aussi à Sportfive, à la Fédéra-
tion française ou encore à la Ligue de
football professionnel. Les limiers de
la DGCCRF vont notamment éplucher les contrats « Club Europe » et
vérifier la destination des fonds versés par Canal +. Ils vont aussi chercher à savoir si ce Club Europe n’était
pas un groupe de pression destiné à
favoriser les intérêts de Canal + au
sein du conseil d’administration de
la Ligue.
Ils pourront à l’avenir poursuivre
leurs investigations sur les clubs de
moindre importance qui se sont greffés au Club Europe. Nantes, Auxerre,
Strasbourg ou encore Saint-Etienne
ont en effet rejoint cette structure
très vite décriée. Mais les sommes
récoltées n’étaient pas du tout les
mêmes. Ainsi, selon nos informations, ils ont empoché entre 1,5 et
3 millions d’euros chacun.
Des montants dérisoires par rapport
à ceux encaissés par les six autres,
qui ont surtout servi à calmer la fougue de c er ta in s pr é s ide nt s ,
conscients que des choses se tramaient dans leur dos. Parfois, le Club
Europe a même coûté de l’argent à
21 HEURES
Sedan (4) - Grenoble (11) (Eurosport)
I NATIONAL
(27e journée, match avancé)
SAMEDI 19 MARS
I LIGUE 2
(30e journée, match décalé)
17 H 15
Nancy (1) - Amiens (14) (Eurosport)
LUNDI 21 MARS
I LIGUE 1 (30e journée)
Voir page 6.
I NATIONAL (27e journée, suite)
DIMANCHE 20 MARS
I LIGUE 2
(30e journée, match décalé)
20 H 15
Troyes (3) - Reims (13) (Eurosport)
ment pas touché la totalité des
252 millions d’euros promis par
Canal +, qui a soldé le contrat en
février 2003, ont quand même
encaissé la bagatelle de 160 millions
d’euros. Car si la loi a fini par être
modifiée récemment, offrant la propriété des droits aux clubs, la commercialisation est toujours faite par
la Ligue…
Des recettes
à deux vitesses
certains d’entre eux. Comme à
Nantes par exemple. Car les contrats
Club Europe prévoyaient l’obligation
pour le club de rétrocéder à Canal +
10 % des fonds versés par l’UEFA en
cas de participation à la Ligue des
champions.
En 2001-2002, le parcours du FC
Nantes dans cette compétition phare
lui a rapporté environ 30 millions
d’euros versés par l’UEFA. Il a donc
fallu que Nantes rétrocède 3 millions
d’euros à Canal +… qui ne lui en
avait donné que 1,5 pour l’option
prioritaire sur ses droits de diffusion.
Autant dire qu’au bout du compte le
Club Europe a coûté 1,5 million
d’euros aux pauvres Canaris. É.M.
AGENDA
DEMAIN
I COUPE DE L’UEFA
(huitièmes de finale retour, suite)
20 H 45
Auxerre - Lille (aller : 1-0) (TPS Star)
VENDREDI 18 MARS
I LIGUE DES CHAMPIONS
12 HEURES
Tirage au sort du tableau des quarts de
finale (aller : mardi 5-mercredi 6 avril ;
retour : mardi 12-mercredi 13 avril), et des
demi-finales, à Nyon (SUI).
I COUPE DE L’UEFA
13 HEURES
Tirage au sort du tableau des quarts de
finale (jeudi 7 et jeudi 14 avril), et des
demi-finales, à Nyon (SUI).
I LIGUE 2 (30e journée)
20 HEURES
Angers (16) - Créteil (19)
Châteauroux (7) - Le Havre (17)
Dijon (6) - Le Mans (2)
Guingamp (12) - Niort (20)
Laval (8) - Brest (5)
Lorient (15) - Clermont (18)
Montpellier (10) - Gueugnon (9)
PAGE 2
I LIGUE 1
(30e journée, matches décalés)
Voir page 6.
G TIRAGE No 20. – On joue jusqu’à ce soir, 18 h 45, sur trois matches en retard de L 1,
sept des huitièmes de finale retour de la Coupe de L’UEFA auxquels s’ajoute le match
aller, Steau. Bucarest-Villareal, qui n’a pu avoir lieu il y a une semaine. Le tout est complété par l’ultime huitième de finale de la Coupe de France, Boulogne-sur-Mer - Nantes.
G TEMPS RÉGLEMENTAIRE. – Rappelons que pour les matches no 4 et de 6 à 12, il
faut trouver le résultat acquis à la fin du temps réglementaire.
G TIRAGE No 19. – Cinq parieurs dont deux Réunionnais se sont partagé le pactole de
1 500 000 euros. Ils empochent de 300 000 à 312 000 euros après avoir misé de 2 à
648 euros.
MERCREDI 16 MARS 2005
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
S.A. INTRA-PRESSE
Capital : 2.150.620 /. Durée : 99 ans.
Principal associé : S.A. Éditions P. AMAURY.
Président du Conseil d’administration : Philippe AMAURY.
ÉTIENNE MOATTI
Bleu
Rouge
Direction, administration, rédaction, ventes et publicité commerciale : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-les-Moulineaux
Cedex 9. Tél. : 01-40-93-20-20. Télex 631.653. CCP Paris 9.427.90-C.
– Si vous aviez conscience, en
2001, qu’il était nécessaire
d’organiser une consultation
pour vendre les droits marketing de la sélection nationale
et de la Coupe de France, pourquoi avoir omis de le faire en
juin 2004 (pour la période
2006-2010) ?
– Ce sont les circonstances qui ont
dicté ma conduite. Il y avait des
litiges avec Darmon et certaines provisions financières n’avaient pas été
faites à la Fédération. Cela m’a donc
semblé un bon moyen de régler tous
ces soucis d’un seul coup. (NDLR :
une prime de 10 millions d’euros versée par Sportfive a permis de combler une partie du déficit de la FFF.)
D’autant que Darmon s’apprêtait à
quitter Sportfive et qu’il me paraissait important que tous les problèmes soient aplanis avant son
départ. Et puis, vous savez, quand
une société peut compter sur un
chiffre d’affaires pour plusieurs
années, c’est quand même appréciable. Dans la gestion d’une Fédération, il y a aussi des décisions que je
qualifierai de politiques, des ques-
Jaune
Bleu
Jaune
Fondateur : Jacques GODDET
« Il n’y a pas eu
d’enrichissement
personnel »
tions d’opportunité. J’ai eu le sentiment d’agir dans l’intérêt général.
– Tous ces contrats sont désormais épluchés par la justice.
Êtes-vous inquiet ?
– Le jour où il faudra s’expliquer, je
m’expliquerai. Je n’ai pas peur d’être
entendu. S’il y a des plaintes, je ne
fuirai pas mes responsabilités. Je
suis tranquille avec ma conscience.
Mon honnêteté ne sera jamais mise
en doute. Dans cette affaire, comme
pour toutes les autres, il n’y a pas eu
d’enrichissement personnel.
– Vous avez également signé,
sans appel d’offres, une prolongation de un an du contrat
en cours avec TF 1. Vous n’avez
jamais non plus organisé de
consultation pour vendre à
Canal + les droits de retransmission de l’équipe de France
Espoirs. Cela fait quand même
beaucoup…
– Nous avons conclu avec TF 1 une
prolongation de un an jusqu’à la
Coupe du monde 2006. C’est quand
même pas bien grave ! C’était une
opportunité qui contribuait à la tranquillité financière de la Fédération.
J’ai assuré une santé économique à
ceux qui m’ont succédé. Même si on
dit souvent du mal de ceux qui partent, je n’ai pas le sentiment d’avoir
trahi. Quant au contrat de Canal +
avec les Espoirs, il était écrit avant
mon arrivée à la tête de la Fédération
qu’il se renouvelait par tacite reconduction. Il ne faut pas toujours écouter les braillards qui s’en prennent à
Claude Simonet.
– Jean-Pierre Escalettes, votre
successeur, et Noël Le Graët,
désormais en charge du département économique de la FFF,
regrettent tous deux que vous
ayez cédé les droits de télévision de la Fédération à Sportfive jusqu’en 2010.
– C’est leur droit de critiquer. Et ce
sera à moi de m’expliquer. Il faut
remettre les choses dans leur
contexte. »
Noir
Noir
’ACTUALITÉ DU FOOTBALL n’est guère réjouissante ces
jours-ci. Le monde de l’arbitrage est en ébullition après
l’annonce de la retraite anticipée du Suédois Anders Frisk. Une
décision spectaculaire qui prouve que l’arbitre est plus que
jamais un homme seul. Victime de pressions multiples et de la
contestation permanente, soupçonné de collusion avec les uns
et les autres, pas franchement soutenu par sa hiérarchie, il
plie sous le poids des responsabilités quand il ne vient pas
carrément à craquer. Les entraîneurs ou les joueurs ne se
plaignent plus seulement après une défaite, ils gémissent aussi
derrière un match nul (voir Auxerre-Monaco, dimanche
dernier). Demain, une victoire ne suffira pas à éteindre les
rancœurs. Or, tous ceux qui, par leur comportement ou leurs
déclarations, contribuent à affaiblir les arbitres oublient qu’à
travers eux, c’est le jeu qu’ils pénalisent.
Le football français, lui, courbe l’échine sous le poids
des dossiers qui s’accumulent. Sans préjuger de l’issue
des différentes procédures en cours, il apparaît que la
Fédération et la Ligue ont traité les affaires économiques avec
une grande légèreté. En matière d’appels d’offres, c’était les
copains d’abord. Comme si les trophées emportés en 1998 et
en 2000 avaient développé une attitude arrogante chez les
décideurs, jusqu’à se croire au-dessus des lois de la
concurrence. C’est peu dire que tout cela ne fait pas sérieux.
Au milieu de ces mauvaises odeurs, une nouvelle a tout de
même provoqué un appel d’air frais : la candidature de Michel
Platini à la présidence de l’UEFA. Certes, ce n’est pas pour tout
de suite et ce n’est pas gagné d’avance. Mais quelques
phrases prononcées, hier, par l’intéressé laissent à penser que
son élection changerait la donne, à commencer par la
philosophie venue d’en haut. « J’ai envie que le football soit
autre chose que ce qu’il est actuellement, a-t-il expliqué. Je
veux défendre des valeurs, le jeu, la formation. Il n’y a pas
que le business. » Michel Platini n’est guidé ni par une
ambition personnelle, ni par des intérêts financiers. La
notoriété et l’argent, il les a déjà. C’est précisément ce qui
donne de la force et de la crédibilité à sa candidature. En
même temps qu’une certaine hauteur de vue.
« VOUS AVEZ SIGNÉ un contrat
avec Sportfive, qui court jusqu’en 2010, sans le moindre
appel d’offres. Avez-vous le
sentiment d’avoir commis une
faute ?
– Nous n’avons pas vendu nos
droits, mais nous avons confié le soin
à Sportfive de les négocier pour le
compte de la Fédération. J’estime que
c’est différent. À l’issue des contrats
en cours, il y aura un appel d’offres
pour vendre nos droits de télévision. Il
va appartenir à ceux qui me succèdent de s’en charger avec Sportfive.
– Mais la Cour des comptes
s’en est prise, à plusieurs
reprises, à la Fédération française qui concédait au groupe
Darmon, devenu Sportfive, les
droits commerciaux de
l’équipe de France sans organiser d’appel à la concurrence.
Dès lors, vous ne pouviez pas
ignorer cette obligation.
– Nous avons d’ailleurs lancé, en
2001 (pour la période 2002-2006),
un appel d’offres, car la Cour des
comptes a en effet fustigé le fait
qu’un certain nombre de prestations
étaient concédées à Darmon sans
appel d’offres. Nous en avons donc
fait un, qui a reconduit Darmon dans
ses fonctions.
3
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL
Le rapport qui accable
L’ordonnance du juge à l’origine des perquisitions du 17 février révèle les pratiques douteuses du football français.
Le Conseil
de la concurrence
s’intéresse de près
au football français.
Et ses premières
investigations laissent
supposer que la justice
pourrait prendre le relais.
Ententes illégales,
entorses aux règles
de la concurrence,
commissions
douteuses…
L’ordonnance
que « L’Équipe » s’est
procurée est édifiante
quant aux mœurs
d’un milieu qui s’est
longtemps cru
au-dessus des lois.
L’ancien procureur de Nanterre
répond ainsi à la requête, datée du
8 février 2005, du directeur régional,
chef de la Direction nationale des
enquêtes de concurrence, de
consommation et de répression des
fraudes (DNECCRF). À l’origine de
cette procédure : deux enquêtes
demandées, le 21 novembre 2002 et
le 21 septembre 2004, par le rapporteur général du Conseil de la concurrence qui s’était autosaisi.
Darmon
au cœur des affaires
L’ordonnance reprend à partir
de 1998 les faits principaux mis en
lumière par les premières investiga-
tions. Sur la base de certains indices,
elle justifie les visites et la saisie de
nombreuses pièces afin d’avérer ou
non certaines pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la gestion des droits et de la publicité dans
les stades.
Ce document de seize pages est élo-
quent et offre pour la première fois
une vue d’ensemble des affaires du
foot. Nous avons donc décidé d’en
publier de larges extraits (voir ci-dessous). Il rapporte également des
témoignages accablants. Notamment celui de Patrick Proisy, alors
président de Strasbourg, qui
explique comment, en 2000, Gérard
Bourgoin avait pu être élu président
de la Ligue face à André Soulier,
auquel il avait manqué deux voix. Il
met en évidence la position dominante de Jean-Claude Darmon, longtemps dénommé « le grand argentier du football français », et même
MARC CHEVRIER
CHRONOLOGIE
DARMON ET BOURGOIN
À propos de M. Gérard Bourgoin, président de la Ligue et, à ce titre, membre
du conseil fédéral à l’époque des faits,
M. Vincent Tong Cuong, alors directeur adjoint marketing et médias de la
Ligue, a souligné la fréquence des rencontres entre MM. Darmon et Bourgoin ; (…) M. Patrick Proisy a confirmé
ce point et a constaté, à propos d’un
contrat Bouygues Télécom, le partenariat étroit entre le président de la Ligue
et M. Darmon.
« Le rôle de M. Bourgoin a été, ici
comme en d’autres cas, déterminant.
En effet, M. Darmon ayant activement
contribué à l’élection de M. Bourgoin à
la tête de la Ligue, ce dernier l’a remercié, notamment en l’imposant comme
intermédiaire dans l’affaire conclue
avec Bouygues Télécom. » (…) Lors
d’une consultation lancée pour les
magazines de la Ligue, M. Bourgoin a
communiqué à M. Darmon la lettre de
consultation de manière irrégulière. (…).
STRASBOURG, LE CLUB
EUROPE ET CANAL +
Au début des discussions portant sur
l’entrée du Racing Club de Strasbourg
(RCS) dans le Club Europe, Canal + a
offert 15 millions de francs à l’agence
IMG McCormack, propriétaire du
club ; M. Patrick Proisy, directeur
général d’IMG et président du club, a
fait à M. Éric Drossart, vice-président
d’IMG, la description suivante de
l’offre de Canal + : « Notre trésorerie a
bien besoin de ce don du ciel, mais il
faut en mesurer toutes les conséquences. »
(…) M. Éric Drossart, dans un courrier
à M. Pierre Lescure en date du 29 avril
1999, a explicitement lié l’entrée du
RCS dans le Club Europe au choix
d’IMG de ne pas concurrencer Canal +
lors du lancement par la Ligue de son
appel d’offres de 1999 : « Tu allais rappeler à Michel Denisot la préparation
contractuelle de l’entrée de Strasbourg
dans le groupe des six… Dans les circonstances actuelles, nous ne participerons pas à l’appel d’offres de la
Ligue quand il sera lancé. »
(…) Le 10 mai 1999, M. Drossart a écrit
à M. Denisot en ces termes : « IMG, et
moi-même personnellement, avons
toujours été d’ardents supporters du
groupe Canal + et rien n’a changé…
Nous n’avons fait d’associations ponctuelles dans nos activités qu’avec
vous… Je ne peux imaginer une seule
seconde que Patrick puisse "favoriser" TPS… Si vous avez quelque élément concret qui vous permette de
l’affirmer, veuillez m’en faire part. »
(…) M. Drossart a ainsi confirmé que
sa société IMG saurait en temps oppor-
tun, en échange de son entrée dans le
Club Europe, soutenir Canal + ; d’une
part l’agence IMG devait, en tant que
propriétaire du RCS et par l’entremise
de M. Proisy, président du club et
membre du Conseil d’administration
de la Ligue, voter pour l’offre de
Canal + à l’occasion d’appels d’offres à
venir ; que, d’autre part, l’agence IMG
s’engageait, cette fois-ci, en tant
qu’agence de marketing sportif, à ne
pas concurrencer Canal + sur de tels
appels d’offres.
Le contrat entre le Racing Club de
Strasbourg, le GJCD et Canal + a été
signé le 17 janvier 2000, le club percevant à cette occasion plus de 13 millions de francs.
(…) Ces éléments démontrent que les
sociétés Canal + et Sportfive
(GJCD) ont subordonné l’entrée
du RCS dans le Club Europe et sa
rémunération subséquente au
soutien qu’apporterait le représentant du club au sein du conseil
d’administration de la Ligue à
Canal + lors des appels d’offres à
venir : qu’en outre les sociétés
Canal + et IMG ont convenu que
l’agence IMG, propriétaire du club de
Strasbourg, ne se présenterait pas à un
futur appel d’offres et, par conséquent,
ne gênerait pas l’attributaire sortant
des droits du Championnat, agissement qui a pu fausser le jeu de la
concurrence ; que les consultations
de 1999 et 2002 ont été privées d’un
candidat supplémentaire ; que les
comportements relevés ont pu
faire obstacle à ce que le prix de
cession des droits résulte du
libre jeu de la concurrence. (…)
LE CLUB EUROPE
ET LA COUPE DE L’UEFA
En dépit de la fin officielle du Club
Europe, l’appartenance passée au
Club Europe semble produire des
effets sur la répartition des recettes
des matches joués en Coupe de
l’UEFA.
M. Guy Roux, manager général du club
d’Auxerre, a déclaré en octobre 2003 :
« J’aimerais qu’on m’explique pourquoi Auxerre ou Sochaux n’ont droit
qu’à 183 000 / par tour de Coupe de
l’UEFA, alors qu’on a promis 1,37 million à Bordeaux et Lens, rien que pour
participer à l’épreuve… Le plus beau,
c’est que l’existence de ce bonus nous
a été révélée par TF 1, Jean-Claude
Darmon, président de Sportfive, et
Gervais Martel, président du RC Lens.
En plus, ils n’ont jamais été en mesure
de nous montrer le contrat qui justifie
cela. Et ça dure depuis deux ans… Il
semblerait que le privilège dont il est
question soit uniquement destiné aux
équipes ayant appartenu au Club
Europe. Je sais que les formations
MERCREDI 16 MARS 2005
concernées perçoivent une prime spéciale, en plus du ticket d’entrée que je
viens d’évoquer. Pourtant, le Club
Europe est aujourd’hui dissous. Tous
ces avantages, déjà flous à l’époque,
n’ont plus aucune raison d’être. » (…)
LE PSG, CANAL +
ET LES DROITS TÉLÉ
La position de Canal + a pu être également favorisée par la présence au sein
du Conseil d’administration de la Ligue
du représentant du club Paris - SaintGermain, propriété de Canal + et partenaire privilégié de Sportfive, puisque
M. Darmon dirige la société contrôlée
par Canal + qui exploite le Parc des
Princes, la Société d’Exploitation
Sports et Evènements (SESE). Une
concertation anticoncurrentielle entre
le PSG, les sociétés Canal + et Sportfive à l’occasion de l’attribution des
droits télévisés du championnat de
France ne peut dès lors être
exclue. (…)
LA LIGUE ET LES
DERNIERS DROITS TÉLÉ
Au cours des consultations avec les
soumissionnaires potentiels, M. JeanClaude Darmon est intervenu comme
conseiller d’un des principaux candidats à l’acquisition des droits, la société TPS, alors qu’il était auparavant le
partenaire de Canal + au sein de Sportfive.
(…) Le règlement de l’appel d’offres
de la Ligue prévoyait par ailleurs la
« définition d’un prix de réserve global ». La Ligue se réservait ainsi la possibilité de déclarer l’appel d’offres
infructueux si ce prix de réserve global,
fixé avant la remise des offres et déposé chez un huissier, n’était pas atteint
(annexe 18-11 de la requête). Il s’avère
utile de croiser cette disposition avec
des déclarations dans la presse du président de la Ligue en date du
10 octobre 2004, qui laissent clairement apparaître des indices sur le
montant de ce prix de réserve global ;
M. Thiriez a déclaré viser « le maintien
des sommes actuelles (soit 375 millions d’euros par an). Tout ce qui sera
au-dessus sera un cadeau des cieux.
Tout ce qui sera en dessous, un mauvais résultat ».
(…) L’offre de TPS s’est finalement élevée à 327 millions d’euros, soit nettement en deçà du montant annoncé par
le président de la Ligue. (…) Il en
résulte de sérieux doutes sur la
volonté de TPS de concourir de
manière sincère dans cette
consultation. Le rôle joué par M.
J.-C. Darmon, principal appui de
Canal + puis de TPS, semble équivoque. (…)
LE POOL EUROPE
S’agissant de la commercialisation des
droits liés aux matches joués par les
clubs français en Coupe de l’UEFA,
Sportfive semble détenir depuis au
moins dix ans l’exploitation exclusive et
permanente des droits liés aux matches
des clubs français dans les compétitions
européennes. L’ensemble des contrats
d’exploitation desdits droits constitue
un système communément appelé
« Pool Europe ».
(…) Il ressort des éléments exposés cidessus, notamment des conventions
passées avec les sociétés Eurosport et
Canal +, que la société Sportfive
semble empêcher de fait tout
club qualifié en Coupe de l’UEFA
de traiter directement avec un
diffuseur et l’obliger à se soumettre aux conditions imprécises
du pool Europe qu’elle dirige.
(…) En deuxième lieu, l’entrée sur le
marché de la commercialisation de ces
droits de concurrents de Sportfive
s’avère presque impossible. La société
IMG a pu une seule fois pénétrer dans ce
marché, à l’occasion de la diffusion du
match de la Coupe de l’UEFA 2003
opposant Liverpool à Auxerre. Ce succès n’est dû qu’à la fermeté inhabituelle
d’un diffuseur, en l’espèce France Télévision, comme le rapporte le directeur
général d’IMG, M. Patrick Proisy :
« Dans ce cas présent, France Télévi-
sions a tenu bon et nous a acheté les
droits du match. Il faut noter que
J.-C. Darmon a fait le siège du bureau de
Marc Tessier (président de France Télévisions), allant jusqu’à proposer 1,5 million d’euros, soit trois fois plus que
notre prix de vente à France Télévision,
mais aussi six fois plus que sa proposition initiale, alors que les droits
n’étaient pas encore destinés à une
chaîne. »
Il ressort de l’ensemble de ces éléments
que le Pool Europe semble générer les
pratiques anticoncurrentielles suivantes :
– Entente entre la société Sportfive et
les diffuseurs, au premier rang desquels
les sociétés Eurosport et Canal +, afin,
d’une part, d’empêcher les clubs qualifiés en Coupe UEFA de vendre leurs
droits directement aux diffuseurs et,
d’autre part, de barrer l’entrée sur le
marché d’agences de marketing sportif
concurrentes de Sportfive ; entente
entre Sportfive et les clubs fondateurs
du Club Europe dissous (PSG, OM, Lyon,
Monaco, Bordeaux et Lens), afin de
garantir à ces derniers une rémunération préférentielle en cas de participation à la Coupe de l’UEFA.
– Abus par la société Sportfive de sa
domination absolue sur le marché de la
commercialisation des droits, se traduisant par des conditions de rémunération des clubs opaques et discriminatoires. »
PAGE 3
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
« À l’occasion de l’examen des
comptes et de la gestion des exercices
1989 à 1999 de la FFF, la Cour des
comptes a, par lettre en date du 7 juin
2001, informé le Conseil de la concurrence de la non-conformité éventuelle des contrats liant le
Groupe Jean-Claude Darmon
(GJCD) à la FFF avec les règles de
la concurrence, compte tenu
notamment de leur durée excessive, de
leur reconduction tacite et de
l’absence de mise en concurrence. (…)
Trois éléments relevés par la Cour des
comptes démontrent la position privilégiée du GJCD au sein du système de gestion des droits détenus par la FFF :
1. M. Jean-Claude Darmon a rempli
jusqu’en 1990 (…) les fonctions de
directeur de la promotion de la FFF,
alors qu’il était déjà le bénéficiaire de
certains des contrats précités ;
2. La société chargée de gérer le sponsoring de l’équipe de France, Football
France Promotion (FFP), par ailleurs
filiale du GJCD, a été créée notamment
par MM. Jean-Claude Darmon et
Philippe Piat, ce dernier étant responsable du syndicat des joueurs professionnels, l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), ancien
vice-président de la FFF et toujours
membre du Conseil d’administration
de la Ligue. FFP est désormais géré par
le fils de M. Philippe Piat, M. Jean-Philippe Piat ;
3. La société FFP est le pivot d’un système de répartition des recettes du
sponsoring de l’équipe de France entre
la Fédération, la Ligue, les joueurs de
l’équipe de France et le syndicat des
joueurs via sa filiale coopérative Promofoot. (…) La FFF comme le GJCD
ont ainsi qualifié devant la Cour des
comptes la société FFP de « structure
regroupant à la manière d’une GIE les
intérêts de la FFF, de la LNF, des
joueurs de l’équipe de France et de Promofoot ».
(…) La forme juridique de la société
Promofoot est une « SARL avec pour
associés l’UNFP, Philippe Piat,
MM. Charrier et Amorfini. M. Charrier
est membre du conseil fédéral de la FFF
et M. Amorfini est membre du conseil
d’administration de la LNF ». (…)
Grâce à un contrat signé avec la FFF et
avec la Ligue le 10 août 1988 sans limitation de durée, Promofoot perçoit
« un concours financier annuel »
s’appliquant à « l’ensemble des
actions nationales publicitaires ou
promotionnelles menées ou traitées »
par la FFF ou la Ligue.
(…) La FFF a fait une publicité res-
treinte de son appel d’offres (NDLR : le
28 septembre 2001, pour les droits
marketing) en ne consultant de sa
propre initiative que deux agences,
Havas Sports et le gestionnaire sortant
des droits, la société Sportfive. (…) La
FFF a par ailleurs exclu de sa consultation aussi bien un acteur important du
marché des droits sportifs, la société
IMG McCormack (…), que des
agences de marketing sportif de taille
plus modeste (…), telles que l’agence
Sportlab.
(…) La lettre de consultation
n’offrait aucune garantie d’égalité de traitement aux différents
concurrents et soumettait les
candidats à l’arbitraire de la FFF.
(…) Par ailleurs, les joueurs de
l’équipe de France A étaient étroitement liés au mandataire sortant Sportfive, des commissions sur les
actions de sponsoring de l’équipe
étant versées non seulement à
l’association des anciens internationaux du football (…), mais
surtout à l’UNFP via Promofoot, à
hauteur de 12,5 %.
(…) Le succès de Sportfive dans l’attribution des droits détenus par la Fédération a pu également être facilité par
les liens personnels et commerciaux
durables noués par M. Jean-Claude
Darmon avec des personnes détenant
pour une grande part le pouvoir de
décision au sein de la FFF ; ces liens se
doublaient d’intérêts communs.
(…) M. René Charrier cumule les fonctions de membre du conseil fédéral et
d’associé au sein de la société Promofoot, dont le rôle et les liens avec Sportfive ont été décrits supra.
(…) Il résulte de l’ensemble des éléments exposés ci-dessus que la procédure de mise en concurrence des droits
détenus par la FFF semble n’avoir eu
pour fonction que de se conformer fictivement aux observations de la Cour
des comptes et de reconduire le mandataire sortant Sportfive ; que cette
procédure a pu être faussée par les pratiques anticoncurrentielles suivantes :
– Entente entre la FFF, l’UNFP et
Sportfive qui, compte tenu des liens
structurels, commerciaux, financiers et
personnels qui unissent leurs intérêts,
auraient convenu d’empêcher les
sociétés Havas Sports et Consortium
Stade de France de concurrencer réellement le mandataire sortant de la FFF,
la société Sportfive, et d’accéder au
marché de la commercialisation des
droits détenus par la FFF ;
– Abus de position dominante
de la FFF, qui a faussé sa propre procédure de mise en concurrence,
notamment sous la forme des comportements discriminatoires ci-dessus
répertoriés.
Bleu
Rouge
Voici les principaux extraits de l’ordonnance du juge qui vise l’ensemble des acteurs du football français.
16 FÉVRIER 1999 : annonce de la
création du Club Europe entre
Canal +, le groupe Jean-Claude Darmon et les présidents de six clubs
(Paris-SG, Marseille, Bordeaux, Lyon,
Lens et Monaco).
6 JUILLET 2000 : Gérard Bourgoin est
élu président de la LFP.
16 DÉCEMBRE 2000 : Claude Simonet est réélu président de la FFF.
7 JUIN 2001 : la Cour des comptes
informe le Conseil de la concurrence de
la non-conformité éventuelle des
contrats liant le groupe Darmon à la
FFF avec les règles de la concurrence.
28 SEPTEMBRE 2001 : appel d’offres
lancé par la FFF pour les droits marketing des équipes de France (A, Espoirs,
féminine…), de la Coupe de France, de
toutes les autres compétitions et des
opérations spéciales.
13 NOVEMBRE 2001 : fusion de
Sport +–UEFA Sport avec le groupe
Jean-Claude Darmon, qui donne la
société Sportfive.
19 AVRIL 2002 : Gérard Bourgoin
démissionne de la présidence de la
LFP.
28 MAI 2002 : Frédéric Thiriez est élu
président de la LFP.
14 OCTOBRE 2002 : lancement de
l’appel d’offres pour les droits TV de la
Ligue 1 2005-2008.
18 NOVEMBRE 2002 : dépôt de
plainte de TPS auprès du Conseil de la
concurrence pour abus de position
dominante et entente. Une plainte dirigée contre la LFP et les sociétés
Canal + et Kiosque.
23 JANVIER 2003 : le Conseil de la
concurrence suspend l’attribution des
droits TV de la Ligue 1 à Canal +.
28 FÉVRIER 2003 : dissolution du
Club Europe.
11 AVRIL 2003 : suite à une médiation de plusieurs semaines, la LFP
accepte de prolonger d’un an son
contrat avec Canal + et TPS.
10 DÉCEMBRE 2004 : attribution par
la LFP des droits TV de la L 1 à Canal +
(en exclusivité) de 2005 à 2008, pour
1,8 milliard d’euros.
12 FÉVRIER 2005 : Jean-Pierre Escalettes est élu président de la FFF.
Jaune
Bleu
Jaune
Selon l’ordonnance du juge, Jean-Claude Darmon (à gauche) aurait activement contribué à l’élection de Gérard Bourgoin (à droite) à la présidence de la Ligue en 2000.
En retour, ce dernier aurait facilité certaines transactions.
(Photo Jérôme Prévost)
Tout un système sur la sellette
DARMON,
L’UNFP ET LA FFF
son influence au moment de l’attribution par la LFP des derniers
droits télé pour le Championnat.
La FFF, elle, est mise en cause pour
avoir « faussé sa procédure de mise
en concurrence, notamment sous la
forme de comportements discriminatoires » au profit de Sportfive, le
mandataire sortant. On apprend
également que le RC Strasbourg
(propriété d’IMG) avait rejoint, le
17 janvier 2000, les six clubs fondateurs du Club Europe en échange de
petits services. À l’occasion, le club
avait perçu environ 13 millions de
francs. L’AJ Auxerre, qui s’estime
lésée, aurait envisagé dernièrement
de porter plainte contre Sportfive.
Ces petits arrangements entre amis
sont qualifiés d’« entente entre les
sociétés IMG, Canal + et Sportfive
afin de subordonner l’entrée du RCS
dans le Club Europe à l’engagement
de l’agence IMG de ne pas concurrencer Canal + lors de l’appel
d’offres lancé par la Ligue ».
Au chapitre suivant, la LFP est fustigée pour un « abus de position
dominante (…) du fait de la présence au sein de son conseil d’administration d’au moins sept membres
ayant des intérêts communs avec
Sportfive, Canal + ou les deux ». Ce
système d’intérêts bien partagés,
offrant un grand mélange des
genres, inclut même l’UNFP (le syndicat des joueurs).
Sur le fond, ces nombreux « attendus » ne préjugent pour autant de
rien. Sur la forme, Jean-Claude Darmon et la Ligue ont engagé un pourvoi en cassation sur cette ordonnance. Tout un travail de vérification
et de recoupement est en cours. Il
prendra du temps. En cas d’infractions constatées, le parquet, l’administration fiscale pourraient être saisis, tout comme le Conseil de la
concurrence, qui pourrait être habilité à juger. En attendant, le foot peut
se faire du souci.
Noir
Noir
QUAND, LE JEUDI 17 FÉVRIER au
petit matin, la cinquantaine d’inspecteurs de la Direction générale de
la concurrence, de la consommation
et de la répression des fraudes
(DGCCRF) et d’officiers de police
judiciaire investissent simultanément les locaux de dix-neuf sociétés,
clubs, chaînes de télévision, instances dirigeantes et organisations
représentatives, le football français
se réveille douloureusement. Tout le
monde s’en étonne, sauf les parties
visées, qui entrent aussitôt dans un
mutisme et une solidarité de circonstance.
Cette enquête administrative surprise, déclenchée par le Conseil de la
concurrence, représente une opération sans précédent et la volonté d’y
voir plus clair dans un monde
opaque, alimentant en permanence
les soupçons.
C’est l’ordonnance de René Grouman, juge des libertés et de la détention au tribunal de grande instance
de Paris, qui a donné le coup d’envoi
en délivrant des commissions rogatoires à ses homologues des tribunaux de Marseille, Lens, Bordeaux,
Béthune… Les perquis itions
visaient la FFF, la LFP, Football Communication, le syndicat des joueurs
(UNFP), la Société nouvelle Promofoot, le Paris-SG, Lens, Lyon, Mar-
seille et Bordeaux, Canal +, Sport +,
Eurosport, TPS, Sportfive, Football
France Promotion, Jean-Claude Darmon Conseil, la Société Darmon
Joseph Jean-Claude et IMG. Les principaux acteurs du foot pro. Du
jamais-vu.
4
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FOOTBALL ARBITRAGE
La cible idéale ?
Faillibles, corruptibles, influençables : la récente actualité a placé les arbitres au centre des polémiques et de toutes les pressions.
C’ÉTAIT UNE NUIT DE JANVIER
2004. Une de ces nuits où le football
se fait, se défait et se refait. Il avait
été question d’arbitrage à l’heure du
boulanger. Dans cette auberge des
faubourgs de Colmar, deux vieux
amis, Arsène Wenger, le manager
d’Arsenal, et Jean-Marc Guillou, son
homologue du club belge de Beveren, n’en démordaient pas : la vidéo,
c’est la seule façon de réduire la
marge des erreurs. Était-il alors
question d’aider les arbitres ou de
sauvegarder les intérêts financiers
de leurs clubs ? Les deux idées se
liaient. Arsène Wenger : « Je ne vois
pas comment un juge de ligne pourrait ne pas se tromper, parfois. On lui
demande l’impossible : voir en
même temps le départ du ballon et le
déplacement des attaquants à hauteur des lignes défensives. Dans certains cas, la vidéo permettrait de
revenir sur une décision, un but marqué en position de hors-jeu, par
exemple. » Il ajoutait : « Un but qui
peut vous éliminer d’une Ligue des
champions et vous faire perdre
beaucoup d’argent. » Rappellerat-on que Barcelone a quitté la scène
européenne, la semaine passée, sur
un ceinturage de son gardien que
l’arbitre n’a pas vu ?
Dimanche dernier, la Juventus a sans
doute gagné son match au Chievo
Vérone (1-0) parce que, peu avant,
un but valable du Véronais Pelissier
n’avait pas été accordé. Une caméra
placée le long de la ligne de but a
montré clairement que le ballon
avait franchi cette ligne. La télé nous
inonde de scènes comparables, de
faux hors-jeu, de vraies poussettes,
de mains discrètes, de tirages de
maillot vicieux. Elle arrête l’image,
trace des lignes virtuelles, multiplie
les angles. La télé, devenue propriétaire du spectacle, a instauré les
règles d’une nouvelle religion,
cathodique.
De matches truqués
en faux classement
tchèque, les cas de corruption ont
mis au jour des activités mafieuses
qui concern ent des dizaines
d’arbitres. « Vendu ! » crie parfois le
public. Il peut, hélas, arriver qu’il ait
raison, la preuve en est faite.
Il n’est pas plus agréable, chez nous,
d’assister aux déchirements internes
à la corporation, entre Michel Vautrot, ex-directeur technique national, qui siège auprès de l’UEFA, et
Bernard Saules, le président de
l’Union nationale des arbitres français (UNAF). La diffusion d’un faux
classement UEFA des arbitres par
Stéphane Bré a alimenté la discorde.
Jusqu’à 80 000 /
par an
GILLES VEISSIÈRE, le plus ancien des sifflets français en activité, remonté après
les dernières polémiques autour de l’arbitrage, élève la voix et indique des pistes à explorer.
« QUELLE A ÉTÉ votre première
réaction en apprenant le retrait
d’Anders Frisk ?
– Pour lui, c’est une énorme désillusion, car il lui restait trois belles années
à vivre. Ça me fait mal au cœur de voir
qu’il est obligé de partir comme ça. On
l’a poussé vers la sortie. Les priorités
d’un arbitre sont les mêmes que celles
des joueurs ou des dirigeants, c’est-àdire leur famille. Quand on y touche, un
ballon et un sifflet ne méritent pas
qu’on arbitre plus longtemps.
– Avez-vous déjà reçu de telles
menaces ?
– Lors de la rencontre Espagne-Yougoslavie (4-3), à l’Euro 2000, j’avais
subi une tentative d’agression de la
part d’un pseudo-supporter yougoslave qui avait été ceinturé par les
joueurs, puis à la fin du match, il avait
fallu un plaquage de Munitis sur un
joueur qui venait pour me frapper.
Après m’avoir loupé deux fois, les supporters yougoslaves m’ont jeté des
pièces limées qui m’ont atteint au
visage et entaillé l’arcade sourcilière
de plusieurs centimètres. Anders l’a
vécu à Rome (lors de AS Rome-Dynamo Kiev en Ligue des champions en
début de saison), lorsqu’il est sorti
avec du sang dans les yeux. Vous pensez à des tas de choses et l’état de
découragement est énorme.
– Avez-vous quelques fois songé à abandonner l’arbitrage ?
– C’est une question qui traverse obligatoirement l’esprit. Il n’y a pas un
arbitre sur la planète qui n’ait pas
songé un moment à arrêter par rapport
à toutes les formes de pression.
– Les arbitres sont-ils en danger ?
– Dès l’instant où il n’y a pas d’épée de
Damoclès, où on sait ce qu’on peut se
permettre de faire sans être puni, les
gens se font plaisir. Il y a une banalisation de l’insulte. Au titre du paiement
d’un billet ou d’un abonnement, on
peut se permettre d’insulter un
homme. On peut tout se permettre, car
on se trouve dans un lieu où on ne sera
pas puni.
– Les menaces, les pressions
sont-elles plus vives qu’à vos
débuts ?
– Tout à fait. J’étais l’autre jour dans
les tribunes d’un stade d’une équipe de
haut niveau dont je tairai le nom. Je me
suis retrouvé entouré de parents ou de
grands-parents qui insultaient, et les
enfants suivaient. On marche complètement sur la tête, c’est incroyable.
« Des cours
d’arbitrage
dans les centres
de formation »
– Attendez-vous un soutien
supplémentaire de la part des
instances ?
– Il faut aller vers une formation plus
approfondie des joueurs qui doivent
mieux connaître les lois du jeu. Il faut
des cours d’arbitrage dans les centres
de formation, que les gens sur les
bancs soient des éducateurs diplômés.
Il faut former les gens pour qu’ils
sa c h en t d e qu o i i ls p ar l e n t .
Aujourd’hui, ils contestent des choses
qu’ils ne connaissent pas, et bien souvent l’arbitrage.
– Les arbitres n’ont-ils pas trop
de responsabilités par rapport
aux moyens mis à leur disposition pour faire respecter les lois
du jeu ?
– Il reste beaucoup de travail pour que
l’arbitrage soit au haut niveau. Mais
cette année, en L 1, il y aura
380 matches et je défie qui que ce soit
de m’en montrer plus de dix où une
erreur d’arbitrage a modifié le score.
J’ai vu l’occasion que loupe Ibrahima
Bakayoko contre Lyon. Il n’en a peutêtre jamais raté une comme ça dans sa
vie, tout le monde est d’accord pour
dire qu’elle est immanquable et pourtant, il l’a manquée. Parfois, l’arbitre
loupe un coup franc, un penalty ou un
hors-jeu, mais les arbitres sont les
seuls acteurs du football à ne pas avoir
le droit à l’erreur.
– Le week-end dernier, des décisions prises par les arbitres de
Nantes-Caen (2-0) et AuxerreMonaco (2-2) ont été vivement
critiquées par Patrick Remy, Guy
Roux et Didier Deschamps. Comment réagissez-vous ?
– On sort une situation de son
contexte. Par exemple, quand on
s’aperçoit qu’on a été trompé sur un
penalty, pourquoi dit-on que l’arbitre
s’est trompé, mais pas que le joueur a
triché ? Quand on voit le quatrième
but de Chelsea - FC Barcelone (4-2) où
le défenseur de Chelsea retient le gardien espagnol, je ne vois pas de différence avec la main de Vata (*). C’est
pareil. Quinze ans après, on est dans le
même cauchemar : la tricherie permet
à une équipe de passer.
– Vous êtes donc favorable à
l’utilisation de la vidéo après les
matches.
– Bien sûr. C’est la première manière
de faire entrer la vidéo. Mettons la
pour dire aux joueurs qu’ils ne peuvent
plus tricher. Si on installe une commission qui analyse les images et prend
ses décisions après les matches, je
peux vous garantir que vous avez tout
réglé en six mois.
– Un arbitre a-t-il suffisamment
de poids face aux télévisions
pour prendre la responsabilité
de ne pas faire jouer une rencontre diffusée à la télévision ?
– C’est ma quinzième saison en D 1 et
je n’ai jamais subi de pression des télévisions pour X ou Y raisons. Des pressions pour être à l’heure, oui, mais que
ce soit des chaînes publiques ou privées, je n’ai jamais eu de pression. Je
ne pense pas être un cas isolé. Personne n’entre dans notre vestiaire
pour nous dire de faire ceci ou cela,
c’est faux.
– Une action spectaculaire de la
part des arbitres, une grève par
e x e m p l e , e s t - e l l e e n v i s ageable ?
– Ça peut faire mal. Et je serai solidaire de mes collègues arbitres et
d’Anders Frisk, avec un grand plaisir.
Le football a été pris en otage et je ne
parle pas seulement des supporters de
Chelsea, mais de tous les pseudo-supporters. C’est intolérable. »
MICKAËL CARON
(*) Le joueur avait marqué de la main le
but de la qualification pour le Benfica
face à Marseille, en demi-finale retour
de la Coupe des champions en avril
1990 à Lisbonne (1-0).
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Quelles solutions ?
Mourinho
contre-attaque
LA QUESTION FONDAMENTALE qui se pose
aujourd’hui, c’est : comment faire évoluer l’arbitrage ? Il
y a, semble-t-il, plusieurs idées qui ressortent, dont les
deux principales tournent autour du recours à la vidéo et
de la professionnalisation des arbitres.
LA VIDÉO. – Plusieurs décisions arbitrales, en ce début
d’année, ont relancé le débat. Citons par exemple
Manchester United - Tottenham (0-0)
que les Spurs auraient dû gagner si
l’arbitre et son assistant avaient vu, à la
89e minute, le tir du Portugais Pedro
Mendes entrer dans les buts de Manchester. La Football association
anglaise, pourtant conservatrice, avait
alors déclaré qu’elle était prête à « discuter et considérer » l’utilisation de
n’importe quelle technologie liée au
franchissement de la ligne de but par le
ballon (Sepp Blatter, président de la FIFA,
a évoqué l’installation d’une puce électronique dans celui-ci), afin de garantir
de meilleures décisions. Même cas de
figure dimanche dernier lors de Chievo
Vérone - Juventus (0-1) au détriment de
Vérone. Ce même jour, lors d’AuxerreMonaco (2-2), les images de Canal ont immédiatement
démontré que la faute du monégasque Modesto sur Akalé avait été commise en dehors de la surface de réparation
et ne justifiait pas le penalty.
L’arbitre peut-il aujourd’hui revendiquer le droit à l’erreur
dans un univers surmédiatisé ? Pourquoi la vidéo ne
pourrait-elle pas servir sa cause ? Elle est déjà utilisée
après coup pour sanctionner les gestes brutaux et les tricheries non décelées. Alors pourquoi ne pas y avoir
recours sur des phases de jeu limitées, à savoir le ballon
qui franchit ou non la ligne de but, une faute commise à la
limite de la surface de réparation ou un but entaché d’une
faute. Le problème à mes yeux n’est pas de savoir s’il faut
SUITE AUX MENACES de mort dont
l’arbitre Anders Frisk a fait l’objet, à
l’issue du huitième de finale aller de
Ligue des champions entre Barcelone
et Chelsea (le 23 février, 2-1), et qui
ont poussé à la retraite prématurée du
Suédois, Volker Roth, le président de
la commission des arbitres de l’UEFA,
s’en était directement pris à José
Mourinho, l’entraîneur du club
londonien : « On ne peut pas accepter
que l’un de nos meilleurs arbitres soit
contraint de se retirer à cause de cette
affaire. Des gens comme Mourinho
sont des ennemis du football. » Le
Portugais avait déclaré avoir vu
l’entraîneur du Barça pénétrer dans le
vestiaire de Frisk. Le boss de Chelsea a
répondu hier sur les ondes de la BBC :
« M. Roth a deux options : soit il
s’excuse, soit nous allons en justice.
Ces critiques sont similaires à celles qui
s’adressent chaque jour, partout dans
le monde, à des entraîneurs, des présidents ou des joueurs. Un arbitre
d’expérience comme M. Frisk ne
devrait pas prendre une mesure aussi
drastique à cause de sa performance
de Barcelone. S’il existe d’autres
motifs, j’aimerais bien les connaître. »
M. Roth a réagi : « Je suis impatient de
voir l’objet de sa plainte. » Quant à
Anders Frisk, il reste ferme sur sa décision : « Je suis soulagé et je sens au
fond de moi-même que c’est bien ainsi.
Je suis comme un animal chassé et je
ne souhaite pas une vie comme cellelà. […] Les entraîneurs et managers
devraient prendre du recul avant de
dire des choses à chaud. » – J. L. F.
utiliser la vidéo mais plutôt de savoir comment l’utiliser et
dans quelles circonstances. La prise de position du président de la Ligue, Frédéric Thiriez, pour un « recours à la
vidéo seulement à la discrétion de l’arbitre du centre et
dans des cas bien déterminés » pose parfaitement le problème. Et il ajoute : « Notre rôle est de donner des moyens
techniques pour que l’arbitrage soit meilleur. On n’évitera jamais toutes les erreurs, mais notre
devoir est de les limiter au maximum. » Il
propose une expérimentation sur un
match, tel le Trophée des champions, qu’on
suivra avec intérêt.
LE PROFESSIONNALISME. – Nous
sommes engagés depuis plusieurs années
dans une phase de transition que l’on peut
qualifier de « semi-professionnalisme ».
L’idée de donner les moyens aux arbitres de
pouvoir se consacrer davantage à leur
fonction, grâce à un encadrement de qualité, est déjà une réalité. Mais il faut aller
encore plus loin dans ce sens et permettre
au corps arbitral, à partir d’une préparation
mentale et physique optimales, d’une formation adaptée et performante, d’appréhender et de diriger une rencontre professionnelle dans les meilleures dispositions. Tout ceci passe
par l’instauration d’un véritable statut d’arbitre professionnel.
D’autres mesures, plutôt dissuasives celles-là, pourraient
contribuer à désamorcer cette ambiance pesante véhiculée aujourd’hui par des propos insultants ou menaçants :
l’instauration d’un véritable code de déontologie qui
imposerait aux joueurs professionnels et aux entraîneurs
des obligations morales dans l’exercice de leur profession
et dans leurs rapports avec leurs pairs. Déjà institué en
France, ce code a été trop vite rangé au placard. Il
n’empêche que son application permettrait aux arbitres
de retrouver la sérénité. Et le plaisir d’arbitrer.
MERCREDI 16 MARS 2005
Bleu
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JEAN-MARC BUTTERLIN
« On marche sur la tête »
Bleu
Sous la pression des enjeux
financiers, les acteurs du
football sont de moins en
moins indulgents face aux
erreurs d’arbitrage. Il suffit
alors de quelques affaires
de corruption pour placer
le corps arbitral dans l’œil
du cyclone.
(Photo Bongarts/Presse Sports)
Jaune
Il est vrai que la rétrogradation d’un
arbitre à un niveau inférieur provoque de sérieuses répercussions.
« Nos revenus ont été multipliés par
trois en moins de dix ans », reconnaît Philippe Kalt sur le site
L’Équipe.fr. Aujourd’hui, un arbitre
de L 1 touche 2 288 / brut par
match, sans compter les frais de
déplacement kilométriques (0,33 /
au kilomètre) et un forfait de 58 /
pour l’hébergement. Il reçoit
1 144 / en L 2. Les meilleurs arbitres
de notre pays, également sollicités
pour des rencontres internationales,
peuvent gagner jusqu’à 80 000 /
par an, soit le salaire annuel d’un
joueur néo-pro en L 1. L’Italien Pierluigi Collina, qui va prendre sa
retraite, émarge à 200 000 /
annuels.
C’est pourquoi, récemment, Franck
Glochon a attaqué la Fédération
française, estimant que sa rétrogradation en Fédéral 2 puis en Fédéral 3
lui occasionnait une grosse perte de
revenu. Considérés comme travailleurs indépendants, sans couverture
sociale, certains militent désormais
pour un statut juridique comprenant
un petit salaire et une reconversion.
La plupart, aujourd’hui, sont à mitemps et poursuivent une activité à
côté. Plus rares sont ceux, comme
Éric Poulat ou Stéphane Moulin, qui
ont pris une année sabbatique pour
s’adonner à temps plein à leur mission. Une mission de plus en plus placée sous les feux des projecteurs,
impliquant une pression très forte.
La fin du débat les concernant ne
sera jamais sifflée.
Noir
Bleu
Noir
Combien de temps encore la FIFA
résistera-t-elle à la pression des puissants ? Écoutons Jean-Michel Aulas,
le président lyonnais, allant jusqu’à
faire appel à un huissier pour qu’il
constate l’état de la pelouse de
Caen, le 4 mars dernier : « Pour les
télés qui investissent beaucoup
d’argent, c’est simplement une paro-
die de spectacle. » Mais n’est-ce pas
la télé elle-même, sans le dire, qui
programme l’inconscient de l’arbitre
à l’heure de décider ? Saint-Étienne Marseille (2-0) aurait-il eu lieu sur un
tapis de neige si l’organisme subventionnant le football français n’en
avait pas fait son film du dimanche
soir ? Le 26 janvier dernier, M. Bruno
Derrien reportait Strasbourg-Monaco. Le terrain semblait des plus praticables, aucun direct n’était prévu.
Tout est matière à débat. Guy Roux
et Didier Deschamps s’accordent à
critiquer les interventions de
M. Viléo lors d’AuxerreMonaco (2-2). Que répond ce dernier ? « J’ai été honnête. » Honnêtement, qui accepte encore l’erreur ces
temps-ci ? « J’espère qu’il est seulement incompétent », a dit Patrick
Remy, l’entraîneur caennais, parlant
de l’arbitre du match Nantes-Caen
(2-0). On pourrait multiplier les
exemples, ainsi le coup franc donné
à rejouer à Juninho lors de LyonMetz (2-0), qui nous valut ce commentaire plein de compassion de
Jean-Michel Aulas : « S’il n’y avait
pas eu ce coup franc, il y aurait eu
autre chose. On méritait cette victoire. » Qu’aurions-nous entendu si
c’est le Messin Proment qui avait
bénéficié de cette mauvaise appréciation de l’arbitre ?
Sous la pression conjuguée de la
société du spectacle et des intérêts
considérables que charrie le football
moderne, l’arbitre est plus que
jamais en première ligne, condamné
par l’image, servant de bouc émissaire. Le Suédois Anders Frisk, menacé de mort, a fini par jeter l’éponge.
Quoi qu’il en dise désormais, José
Mourinho, l’entraîneur de Chelsea, a
semé les germes de l’inacceptable
par ses déclarations pour le moins
incendiaires. L’affaire pourrait aboutir à une grève des arbitres en
Europe. Mais il faut reconnaître
maintenant que l’actualité des
hommes au sifflet ne se regarde pas
seulement avec un œil compatissant. Le scandale des matches truqués en Allemagne, dont l’acteur
principal est un arbitre, M. Robert
Hoyzer, révèle d’autres dérives. Il
succède à toute une série d’affaires
analogues qui ont parsemé l’année
2004. Au Portugal, en Chine, en Italie, en Afrique du Sud, en République
5
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FOOTBALL
« Je suis candidat »
MICHEL PLATINI, vice-président de la FFF, a décidé de briguer la succession de Lennart Johansson à la présidence de l’UEFA.
C’est accompagné de JeanPierre Escalettes, le nouveau
président de la FFF, qu’il avait
soutenu dans sa campagne à
la succession de Claude
Simonet, que Michel Platini
est apparu dans le restaurant
parisien où il avait convié
« quelques amis » et des
journalistes afin, officiellement, de fêter son cinquantième anniversaire (il aura
50 ans le 21 juin). « J’ai souhaité vous réunir pour vous
diretrois choses, annonça-t-il
d’emblée : la plus importante
est que j’aurai bientôt cinquante ans ; la deuxième est
que je voulais vous présenter
le nouveau président de la
Fédération française ; la troisième, accessoire, est que je
vais me présenter à la présidence de l’UEFA. » Évidemment, « l’accessoire »
est rapidement devenu
l’essentiel.
Jacques Georges le pensait. D’autres
gens aussi.
« Changer
la philosophie
de la Ligue
des champions »
– Quelles sont vos idées sur le
problème des étrangers par
exemple ?
– Concernant le nombre d’étrangers dans les équipes, je suivrai les
institutions. La FIFA veut demander
au Congrès de Marrakech le 6 + 5
(un maximum de cinq joueurs non
sélectionnables dans le pays en
question par équipe). Elle peut sans
doute le faire au niveau mondial. Je
ne sais pas. À l’échelon européen, je
pense que ce sont des négociations à
mener avec la commission européenne. Il y a des lois. Mme Viviane
Escalettes :
« Un soutien inconditionnel »
« SI J’AI RÉPONDU à l’invitation de Michel Platini, a déclaré Jean-Pierre
Escalettes, le président de la FFF, c’est parce que c’est un ami d’abord, mais aussi
pour montrer que tout le football français est derrière lui et qu’il a le soutien inconditionnel de l’ensemble du conseil fédéral. Ma présence n’est évidemment pas
fortuite, mais symbolique. Nous pensons que Michel Platini apportera quelque
chose de neuf, plus près du terrain et de ses valeurs s’il est élu à la tête de l’UEFA. »
– R. Po.
Redding (ex-commissaire européenne chargée de la culture, de
l’éducation et du sport), lorsque je
l’ai rencontrée, m’a rappelé que la
loi, c’était la libre circulation. Je
marche sur des œufs là-dessus. Moi,
je pense me battre sur les transferts,
la formation. Là-dessus, je peux agir.
– Que ferez-vous de l’actuelle
formule de la Ligue des champions ?
– Si je suis élu, je changerai
l’approche et la philosophie de la
C 1. J’ai des idées sur trois ou quatre
formules intéressantes qu’il faut étudier. Il faudra voir, avec les clubs
notamment, le mieux dans l’intérêt
du football. Aujourd’hui, la Coupe
d’Europe est faite pour que Milan
rencontre la Juve en finale. Je ne suis
pas d’accord. Personne n’accepte
plus de perdre. Ce n’est pas ça le
football. Des générations de footballeurs, de dirigeants, de journalistes
ont fait la popularité du football.
Maintenant, les gens s’en détournent. Faisons attention aux dérives.
Je ne sais pas si je réussirai, mais
j’essaierai de faire quelque chose.
– Comment appréhendezvous l’argent dans le foot ?
– Je ne suis pas contre le fait que les
joueurs gagnent beaucoup d’argent.
Je suis contre ceux qui n’ont pas
d’argent et qui paient cher les
joueurs.
– Comment allez-vous organiser le calendrier ?
– C’est un autre débat. On joue
trop ? Mais il est difficile de faire
changer les mentalités. Personne
n’est d’accord pour jouer moins.
Ni les clubs ni les sélections nationales. Je ne me bats plus pour les dixhuit clubs par Championnat. J’ai
donné. Les plus grands jouent beaucoup, pas les autres.
– Imposerez-vous l’utilisation
de la vidéo ?
– Il y a quatre problèmes dans le jeu :
le hors-jeu ; le ballon qui franchit ou
non la ligne de but ; y a-t-il penalty ou
non ? ; la faute est-elle dans les seize
mètres ou en-dehors ? Le premier
problème relève de l’arbitre assistant. Je ne veux pas de la vidéo. Il faut
laisser le foot humain. Sinon, dans
quinze ans, il y aura dix ordinateurs,
dix radars autour du terrain et un
arbitre qui annoncera par micro les
fautes et les décisions. Le deuxième
problème fait l’objet d’expérimentations par la FIFA. Le troisième et le
quatrième pourraient trouver une
amorce de solution avec un arbitre
derrière la ligne de but qui pourrait
assister l’arbitre du centre. »
RICHARD PORRET
Un destin de leader
Joueur d’abord, entraîneur ensuite, Platini a toujours été un meneur. Il était fatal que le dirigeant visât le sommet.
À NANCY D’ABORD, à Saint-Étienne ensuite, à
la Juventus enfin jusqu’à la fin de sa carrière de
joueur, en 1987, Michel Platini a toujours été le
« patron ». Celui des copains – Rouyer, Rubio,
Moutier – en Lorraine, des vedettes – Rep, Curkovic – dans le Forez, et même des stars italiennes
de la Juve. Un chef, un leader respecté et souvent
adulé. Un joueur hors du commun.
Lorsqu’il décida, après une parenthèse de sélectionneur (1988-1992) qui ne restera pas le fait
marquant de sa carrière, de se tourner vers une
autre voie, celle des dirigeants, il eut l’intelligence
d’apprendre sa nouvelle vie et de la mener étape
par étape. D’abord au comité d’organisation de la
Coupe du monde 1998 en France (de 1992
à 1998), avec deux hommes qui l’aidèrent à
appréhender un monde dont il ignorait les
arcanes, les mœurs et les manières. Fernand
Sastre et Jacques Lambert lui ouvrirent les yeux
sur « la politique ». À eux trois, ils allaient réussir
un pari qui n’avait rien de gagné d’avance. Faire
de la Coupe du monde 1998 une réussite sportive,
populaire et financière.
Sous les conseils avisés du regretté Jacques
Georges, son compatriote et « père spirituel »,
comme il le définissait lui-même, Michel Platini
allait alors pénétrer un monde encore plus fermé
que celui qu’il avait touché du doigt avec la Coupe
du monde.
En s’engageant aux côtés de Sepp Blatter, l’actuel
président de la FIFA, pour la conquête de la succession de Joao Havelange, Platini prenait alors
une autre direction. Plus marquée politiquement.
Il allait découvrir les fausses amitiés, les vrais
appuis, les coups bas, en un mot les coulisses du
pouvoir.
Avec la victoire de Blatter contre Johansson, le
président de l’UEFA, et en devenant le conseiller
sportif du président de la FIFA, Platini allait parfaire son expérience et pénétrer un peu plus cet
univers. Vice-président de la FFF, puis membre du
comité exécutif de l’UEFA, puis de la FIFA
en 2002, il allait alors « rouler » pour lui et pour le
football qui reste, à la différence de tant de ses
congénères, sa première motivation. Un leitmotiv
sincère.
Son expérience sera encore
plus utile à l’UEFA
qu’à la FIFA
Car Platini reste, au fond de lui-même, un joueur.
Et c’est bien d’ailleurs ce qui fait que pour beaucoup de dirigeants, il n’est pas tout à fait l’un des
leurs et que sa présence dérange parfois, pour ne
pas dire souvent. Mais en élève appliqué et doué,
instinctif aussi comme sur le terrain, il a su s’imposer en douceur, avec une diplomatie qui lui était
étrangère lorsqu’il foulait les pelouses. Sans pour
autant renier ses idées, même quand il dut quelquefois composer.
Mais l’âme d’un chef ne s’efface jamais tout à fait.
Logique, dans ces conditions, que Platini ait assez
vite songé à viser le sommet. Comme le joueur
qu’il fut.
Président de la FIFA ou président de l’UEFA ?
Même s’il prétend aujourd’hui qu’il n’a jamais
sérieusement envisagé de choisir Zurich, le siège
de la FIFA, plutôt que Nyon, celui de l’UEFA,
l’interrogation le taraudait. Pourtant, il a toujours
su que c’était à l’UEFA que se forgeait son destin
politique.
Pas plus que la FFF et ses problèmes d’un football
amateur qu’il ne néglige pas, mais qu’il ne
connaît pas, la FIFA et ses 204 associations, sa
Coupe du monde tous les quatre ans où plus rien
n’est à inventer, ne pouvaient être réellement ses
champs d’action et d’investigation. C’est à
l’UEFA, avec ses Coupes européennes annuelles
et ses clubs, que son expérience, ses compétences
et ses idées seraient les plus utiles. Pour lui,
comme pour ceux qui le connaissent bien, cela ne
faisait, au fond, aucun doute.
C’est bien pour cela qu’il y a un peu plus de trois
ans, même s’il feint de minimiser cet événement
aujourd’hui, Platini se prépara à conquérir
l’UEFA. Prêt à l’affrontement avec un Lennart
Johansson que l’on imaginait d’abord sur le
départ, et dans un contexte de crise et de guerre
entre Blatter et Johansson. S’il renonça, ce fut
sous la pression « amicale », mais surtout intéressée, de Joseph Blatter. Ce dernier avait promis
de soutenir Johansson pour le renouvellement de
son mandat à condition qu’il lui enlève l’épine
Platini du pied. Platini différa donc son projet.
Blatter, naïf, faillit s’en mordre les doigts quand
Johansson, débarrassé de Platini, put alors
oublier son engagement et soutenir Hayatou
dans la course à la présidence de la FIFA en 2002.
Tant pis pour Platini, sacrifié sur l’autel de la politique internationale !
Mais le sacrifice n’était pas si grand pour un
homme jeune, qui allait encore apprendre et pouvoir mieux affiner un projet, sûrement pas abandonné, seulement suspendu.
Aujourd’hui, Michel Platini revient par la grande
porte et, surtout, prend les devants.
Président de l’UEFA en 2006 ou 2007, ce serait
alors l’équivalent, dans son nouveau domaine,
d’une Coupe d’Europe avec la Juve ou d’un Euro
avec les Bleus.
Le couronnement du dirigeant après celui du
joueur. Ce serait aussi, sans doute, un succès pour
le football et les footballeurs. Et ce serait assurément le plus important. – R. Po.
Les dessous d’une déclaration
ALORS QUE NUL ne peut affirmer si
les élections pour la succession de Lennart Johansson se dérouleront, comme
prévues initialement, au printemps
2006 ou un an plus tard, on peut se
demander ce qui a poussé Michel Platini
à se déclarer aujourd’hui.
En fait, son idée a toujours été de se
dévoiler le premier. Une stratégie qui
peut obliger d’éventuels concurrents à
se positionner eux-mêmes, pas forcément au moment où ils l’auraient souhaité. Dans ce contexte, la proximité du
congrès de l’UEFA à Tallinn (Estonie), en
avril, incitait à devancer cette manifestation où amis et ennemis pourraient
s’affirmer plus ouvertement.
Et puis, surtout, l’idée, qui sera d’ailleurs soumise au prochain comité exécutif précédant le congrès, de repousser
d’une année – en 2007 – les élections
n’a rien d’innocente. À l’inverse de la
même décision de la FIFA, qui, à juste
titre, voulait éviter de maintenir les
élections l’année de la Coupe du monde
2006, le report de celles de l’UEFA n’a
aucune justification réelle. Sinon, il
s’agirait de s’aligner sur la FIFA, ce qui
serait nouveau. Pour certains, en fait, la
raison cachée tiendrait dans la volonté
de quelques-uns de voir Franz Beckenbauer, le président du Bayern et du
comité d’organisation de la Coupe du
monde 2006, se présenter pour faire
barrage à Platini, dont les intentions
n’étaient pas un mystère pour beaucoup.
En 2006, Beckenbauer sera accaparé
par un Mondial dont la réussite est primordiale pour le football allemand. Difficile de faire campagne en même
temps. En 2007, au contraire, le Kaiser
aurait tout le temps de se préparer. En
annonçant sa candidature et en précisant que rien ne l’y fera renoncer, quelle
que soit l’échéance, Platini laissera
donc la responsabilité à son éventuel
adversaire et à ceux qui voudraient le
pousser d’engager une bataille avec un
autre ancien joueur. Pas forcément le
meilleur moyen de servir le football, le
jeu et les joueurs. Reste qu’au-delà du
cas Beckenbauer, d’autres dirigeants
pourraient se déclarer.
Nul n’ignore que le Néerlandais
Mathieu Sprengers, trésorier de l’UEFA,
MERCREDI 16 MARS 2005
lorgne sur la tête de l’institution. Que
des membres du comité exécutif
comme le Norvégien Per Ravn Omdal
ou l’Espagnol Angel Maria Villar Llona
pouvaient y rêver, même si leur cote a
baissé. Que le Turc Senes Erzik, le Chypriote Marios N. Lefkaritis, l’Anglais
Geoffrey Thompson, voire le Maltais
Joseph Mifsud, peuvent également
nourrir des ambitions. En lançant le bal,
Michel Platini leur donne le ballon. « À
vous de jouer, maintenant », semble-til leur dire. Qui aura envie de jouer et
avec quelle équipe ? – R. Po.
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– Un ancien grand joueur postulant à une telle responsabilité, c’est assez nouveau…
– J’ai toujours été un précurseur.
J’ai été le premier à faire de la télévision, de la publicité, du journalisme,
à marquer beaucoup de buts, à devenir coprésident du comité d’organisation de la Coupe du monde
ou vice-président de la Fédération
française.
– Qu e l s er ai t vo t r e p rogramme si vous étiez élu ?
– Plus qu’un programme – il est
un peu tôt pour en parler, surtout si
les élections sont dans deux ans –,
c’est une philosophie. Le football est
le plus beau des jeux. Il faut tout faire
pour le défendre. Moi, j’ai tout fait
dans ce jeu. J’en connais bien les
tenants et les aboutissants. Nous
– Pensez-vous qu’il y aura
d’autres candidats ?
– Je crois qu’il y en aura un ou deux.
– On parle de Franz Beckenbauer…
– Ceux qui auront envie de se présenter se présenteront. On verra
bien.
– Si vous êtes élu, quelle sera
votre première décision ?
– Faire nommer Lennart Johansson
président d’honneur de l’UEFA.
– À part ça ?
– Je voudrais rendre le pouvoir au
comité exécutif. Celui-ci et les
membres des commissions l’ont perdu au profit de l’administratif, alors
dirigé par Gerhard Aigner, en 2000,
lors du Congrès du Luxembourg. Je
ne suis pas seul à penser qu’il faut
revenir vers le comité exécutif.
49 ans, né le 21 juin 1955 à
Jœuf (Meurthe-et-Moselle)
Carrière de joueur (milieu
offensif) : Nancy (1972-1979) ;
Saint-Étienne (1979-1982) ;
Juventus Turin (ITA, 1982-1987).
Palmarès de joueur. –
Sélection : Championnat
d’Europe des nations 1984 ;
Coupe Intercontinentale des
nations 1985. Clubs. Juventus
Turin : Coupe d’Europe des
champions 1985 ; Coupe
d’Europe des coupes 1984 ;
Coupe Intercontinentale 1985 ;
Supercoupe d’Europe 1984 ;
Champion d’Italie 1984 et 1986 ;
Coupe d’Italie 1983.
Saint-Étienne : champion de
France 1981. Nancy : Coupe de
France 1978.
Ballon d’Or européen en 1983,
1984 et 1985.
72 sélections, 41 buts (record)
en équipe de France (1976-1987).
253 matches, 139 buts en D 1 ;
147 matches, 68 buts en Serie A ;
52 matches, 28 buts en Coupe
d’Europe (dont 30 m., 17 b. en C
1).
Carrière d’entraîneur :
France (nov. 1988-juin 1992).
Bilan : 29 matches, 16 victoires,
8 nuls, 5 défaites, 53 buts
marqués, 28 buts encaissés.
Palmarès d’entraîneur :
néant.
Carrière de dirigeant :
Coprésident du Comité français
d’organisation de la Coupe du
monde 1998 (1992-1998). Ses
fonctions actuelles : membre
du comité exécutif de l’UEFA ;
conseiller spécial du président de
la FIFA (Sepp Blatter), membre
du comité exécutif de la FIFA, de
la commission d’organisation et
du bureau de la Coupe du monde
2006 ; président de la
commission technique et du
développement de la FIFA ;
vice-président du bureau Goal et
de la commission du football de
la FIFA ; vice-président de la FFF
(représentant les sportifs d’élite).
Bleu
« J’ai toujours été
un précurseur »
sommes les enfants de la passion du
football. C’est cette passion qu’il
faut entretenir. Je dis : "Défendons
le jeu et ses valeurs. Régulons. Allons
à Bruxelles et expliquons que le football, ce n’est pas que du business,
même s’il y a de l’argent." Je veux
apporter une autre façon de voir le
football, pas le révolutionner. Quand
on voit ce qui se passe avec Frisk,
l’arbitre, ce n’est pas bien. Je suis
pour qu’il revienne sur sa position,
ce serait bien pour le football.
– Y a-t-il place, dans le football
actuel, pour un romantique
comme vous ?
– On verra ! C’est un challenge.
– Et si ça ne marche pas ?
– Je vais y aller, que ce soit dans un
an ou deux ans. Si les associations ne
veulent pas de moi, j’arrêterai.
Si elles votent pour moi, je me battrai
pour mes idées et si j’échoue, ce ne
sera pas la fin du monde.
– Qu’est-ce qui pourrait vous
faire reculer ?
– Rien !
– Et qu’est-ce qui vous
pousse ?
– Je l’ai dit : la passion. Est-ce que
j’ai besoin de ça pour vivre ? Non !
Qu’est-ce que ça m’apportera de
plus en notoriété ? Rien !
En argent ? Moins qu’aujourd’hui !
Jaune
Rouge
Jaune
mandat et il y a donc une place à
prendre. Je n’ai jamais pensé à la
FIFA qui regroupe les associations, le
développement du football et les lois
du jeu. À l’UEFA, c’est la même
chose, avec les clubs en plus. Et les
clubs, c’est très important. Il y a peutêtre plus de choses à faire dans ce
domaine, ce qui justifie mon investissement.
Michel PLATINI
Noir
Bleu
Noir
« QUAND AVEZ-VOUS DÉCIDÉ
de vous lancer dans la course à
la présidence de l’UEFA ?
– Hier soir, j’ai envoyé une lettre au
président de l’UEFA, M. Johansson,
pour lui annoncer ma candidature.
J’en ai également adressé une autre
à tous les présidents des associations européennes et aux membres
du comité exécutif de l’UEFA pour les
avertir de mes intentions. J’ai enfin
répondu à l’UEFA qui me consultait
en tant que membre du comité exécutif sur l’éventualité du report d’une
année, de 2006 à 2007, des élections. J’ai précisé que je me conformerai à l’orientation que donnera le
Congrès de Tallinn (Estonie) en avril
sur ce sujet.
– Que pensez-vous du fait de
reporter d’une année les élections, comme l’a fait la FIFA ?
– Je ne sais pas quand auront lieu
les élections. On parle de les reporter
en 2007 pour s’adapter aux statuts
de la FIFA. Mais les deux cas ne sont
pas identiques. Pour la FIFA, il s’agissait de ne pas heurter élections et
Coupe du monde. Ce problème ne se
pose pas pour l’UEFA.
– Pourquoi cette candidature ?
– Pour moi, le football, c’est la fête,
même s’il connaît des turbulences en
ce moment. Si je veux m’investir,
c’est justement pour essayer de
les régler.
– Est-ce une manière de couper l’herbe sous le pied d’éventuels concurrents ?
– Peut-être ! Mais c’est surtout
pour être clair. À chacun de mes
voyages, on m’interrogeait pour
savoir si j’allais être candidat. Maintenant, tout le monde saura !
– Vous auriez pu choisir de
vous présenter à la présidence
de la FIFA…
– Il n’a jamais été question pour moi
de me placer au niveau de la FIFA,
puisque Sepp Blatter, son président,
est là pour longtemps et fait bien son
travail. À l’UEFA, Lennart Johansson
a dit qu’il s’en irait à l’issue de ce
Joueur, Michel Platini
avait l’âme d’un chef.
Dirigeant, il ne l’a sans
doute pas complètement
perdue. Voilà pourquoi il
brigue aujourd’hui la
présidence de l’UEFA.
Mais s’il est le premier à
se déclarer, il sait
toutefois que patience
et diplomatie seront
deux qualités
essentielles pour faire
triompher ses idées.
(Photo Jérôme Prévost)
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FOOTBALL LIGUE 1 (matches en retard)
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STRASBOURG - MONACO
Monaco a un joker
Une victoire à Strasbourg permettrait à l’ASM de revenir à 2 points du deuxième, l’OM, qu’il reçoit dimanche.
C’EST UN MONACO toujours
convalescent qui retrouvera ce soir la
Meinau, près de deux mois après le
report de la rencontre, le 26 janvier.
Didier Deschamps devra se passer de
Sébastien Squillaci, Gaël Givet et
Emmanuel Adebayor (voir ci-dessous). Mais il doit aussi soigner le
moral d’un groupe qui court après un
succès en L 1 depuis le 30 janvier
(2-0 face au PSG), soit cinq rencontres sans victoire. Les partenaires
de Julien Rodriguez, inattendu César
du meilleur réalisateur de l’ASM en
L 1 depuis un mois et demi (2 buts),
ont affiché un état d’esprit exemplaire à Auxerre, où ils ont mené
deux fois au score sans parvenir à
l’emporter.
Deschamps. Si personne ne parle
plus du titre à La Turbie, la deuxième
place, actuellement occupée par
l’OM, constitue encore une cible réaliste. En cas de succès ce soir à Strasbourg, Monaco reviendrait ainsi à
deux longueurs des Marseillais,
qu’ils reçoivent dimanche à Louis-II.
« Ce match en retard devient très
« Il fallait faire taire les critiques. On
a eu du caractère », affirme Patrice
Evra. Mais le défenseur international
sait que les 4 points pris lors des cinq
dernières journées sont insuffisants
pour suivre le rythme du duo LyonMarseille. « Le nul à Auxerre nous
est préjudiciable au vu des autres
résultats du week-end », rappelle
16
15
8
Kallon
13
19 HEURES
23e JOURNÉE
Strasbourg - Monaco (1-3)
STÉPHANE KOHLER
(avec E. Ba)
24e JOURNÉE
St-Étienne - AC Ajaccio (1-1)
20 HEURES
27e JOURNÉE
Sochaux - Metz (0-0)
(Ces trois matches sur Foot +
et Superstades.)
Entre parenthèses, le score du match
aller.
Classement
Pts J. G. N. P. p.
— — — — — —
1. Lyon
59 29 16 11 2 41
2. Marseille 51 29 15 6 8 37
3. Lille
48 29 12 12 5 33
4. Monaco 46 28 11 13 4 38
5. Auxerre 43 28 12 7 9 39
6. Toulouse 42 28 11 9 8 29
7. Rennes 40 29 11 7 11 34
8. Bordeaux 39 29 8 15 6 31
9. Sochaux 38 28 10 8 10 31
10. Lens
38 29 9 11 9 31
11. Saint-Etienne 37 28 8 13 7 34
12. Paris-SG 36 29 8 12 9 28
13. Nantes 33 29 8 9 12 24
14. Nice
33 29 7 12 10 32
15. Metz
33 28 7 12 9 24
16. Strasbourg 31 28 7 10 11 31
17. Caen
29 29 6 11 12 23
18. AC Ajaccio 28 28 5 13 10 21
19. Bastia
26 29 6 8 15 21
22 29 3 13 13 17
20. Istres
13
15
10
11
7
Niang
18
Johansen
9
7
Saviola
Bernardi
20
21
Abdessadki
P. Farnerud
Modesto
3
Evra
Les cinq derniers matches : N. N. P. N. N.
Remplaçants : Audard (g.) (16), El-Fakiri
(35), D. Perez (5), Plasil (6), Gigliotti (22) ou
Veigneau (31).
Entraîneur : D. Deschamps.
Absents : Squillaci (cheville), Givet (adducteur), Oshadogan (malléole), Nonda (genou),
Adebayor (cuisse), So. Camara (pied), Biancarelli (g.), Lescure, Gr. Lacombe (choix de
l’entraîneur) ; Suspendu : aucun.
STRASBOURG –
de notre envoyé spécial
« DANS QUEL ÉTAT d’esprit étiez-vous
arrivé à Strasbourg, l’été dernier ?
– J’étais venu pour être numéro 2, derrière
Rémi Vercoutre. Ça ne me posait aucun problème. Je voulais goûter, à nouveau, au haut
niveau. À Troyes, j’étais frustré. J’avais
l’impression de ne pas servir à grand-chose.
Même si je ne le disais pas, le fait de jouer la
doublure en L 2 (Tony Heurtebis était titulaire)
me donnait un sentiment de gâchis. Il me fallait
un club où je me sente concerné. Comme doublure à Strasbourg, je pensais apporter mon
expérience de la L 1 (174 matches à ce jour avec
Sochaux, Le Havre, Montpellier, Troyes et
Strasbourg).
– Lorsque vous avez pris la place de
Vercoutre, blessé, dès la 5e journée,
vous êtes-vous dit que la chance tournait ?
– Tous les gardiens savent que ce genre de
choses peut arriver. On s’y prépare toutes les
semaines. Une chance ? Je n’ai pas pensé à ça.
J’ai surtout songé à être performant. Je me suis
dit que j’étais récompensé de tout le temps passé à travailler dans l’ombre.
– Dans votre esprit, s’agissait-il d’un
simple intérim ?
– Je n’ai pas vu les choses comme ça. Le club a
fait appel à moi, je devais répondre présent. Je
me suis endurci. Les galères vous font grandir.
On se pose moins de questions.
– Lorsque Vercoutre est revenu, Jacky
Duguépéroux a continué à vous faire
confiance. Qu’avez-vous ressenti ?
– C’était une situation délicate. J’ai vécu cela
aussi. Au Havre, j’ai dû batailler pour reprendre
ma place, après avoir été opéré d’une hernie
discale.
– Avez-vous été blessé lorsque Rémi
Vercoutre a déclaré qu’il était plus
facile d’être la doublure de Coupet à
Lyon que de Cassard à Strasbourg ?
– Blessé ? Euh… disons que ça m’a surpris.
Chacun réagit à sa façon. En tout cas, je peux
comprendre qu’il se soit senti déçu et frustré.
Les deux positions étaient défendables.
L’entraîneur a tranché.
– Est-ce votre meilleure saison ?
– Je pense être à mon meilleur niveau, même
si tout est remis en cause à chaque match. J’ai
progressé. Avec Philippe Sence (l’entraîneur
des gardiens du Racing), j’ai plus avancé en
cinq mois que lors des trois dernières années. Je
me sens en confiance, bonifié. Je prends du
plaisir.
– Vous passez pour un gentil. N’est-ce
pas un handicap pour un gardien ?
– Je suis peut-être gentil en-dehors du terrain.
Mais quand je joue, je m’exprime. J’ai l’âme
d’un compétiteur et je sais l’importance de
mon poste, surtout dans la situation actuelle de
l’équipe. J’ai choisi ce rôle parce que j’aime les
responsabilités et l’investissement.
– Il vous reste un an de contrat. Comment imaginez-vous votre avenir ?
– On verra. Pensons d’abord au maintien. Gardons l’état d’esprit qui est le nôtre en ce
moment. J’ai envie de dire que Strasbourg a un
très gros potentiel pour l’avenir. Mais j’en parlerai de manière détendue quand nous aurons
sauvé notre place en L 1 .»
JEAN-MARC BUTTERLIN
SOCHAUX - METZ
SAINT-ÉTIENNE - AC AJACCIO
Kader, suivez la flèche
Un duo mélodieux
Après un début de carrière mouvementé, l’attaquant togolais souhaite se stabiliser et exploser à Sochaux.
IL S’APPELLE Mohamed Abdel Kader
(ses prénoms) Coubadja Touré
(ses noms) et son imposant état civil
s’apparente assez bien au long parcours de ce footballeur atypique.
À vingt-six ans, l’attaquant togolais,
qui s’est révélé aux yeux du continent
africain lors de la Coupe d’Afrique des
nations 1998, possède déjà un cursus
impressionnant… et quelques expériences douloureuses. Parme, par
exemple, où il débarque juste après
cette CAN.
« Il y avait de grands attaquants et je
n’ai pas eu ma chance. J’ai préféré être
prêté et je suis donc parti à Lugano. »
Puis à Al-Ahly, en Libye, avant de revenir à Parme et d’atterrir à Vicenza.
C’est finalement le Servette de Genève
qui le révélera. « En Suisse, au début,
je me sentais bien. J’y suis resté deux
ans et demi. La saison dernière, j’ai
même inscrit 19 buts. » L’État fédéral
possède pourtant ses limites footballistiques et… bancaires. Le Servette
dépose le bilan. « On n’était plus
payés, mais cela n’empêchait pas le
propriétaire de venir réclamer ses
METZ
L’attaque à l’arrêt
TROIS BUTS CONTRE AUXERRE, dans le cours du jeu, lors de la vingt-quatrième
journée, et puis plus rien ! Et pourtant, lors des cinq dernières rencontres, Metz est resté
invaincu. Quatre matches nuls et une victoire, justement contre les Bourguignons (3-0).
Depuis la trêve hivernale, les Lorrains ne marquent plus sur coups de pied arrêtés. « Nos
attaquants sont très jeunes, explique Jean Fernandez, l’entraîneur. Gueye a dix-neuf
ans, Ogbeche vingt ans et Tum avait été remplaçant pendant trois saisons, en Suisse.
Bien sûr, j’aurais préféré avoir un attaquant avec 200 matches et 50 buts au compteur,
mais nous n’avons pas les moyens de recruter ce genre de joueur. »
Metz (15e) se doit pourtant d’assurer son maintien. « Il faut rester en L 1, poursuit Fernandez,tout en faisant de la formation sur le long terme. Ce n’est pas facile pour nous, ni
pour les attaquants. Mais on doit faire preuve de patience, car si je leur retire ma
confiance, les dégâts seraient plus importants au niveau mental. »
Jean Fernandez continue donc d’appliquer ses idées, en se basant sur un système de jeu
à trois attaquants. Ce qui est assez rare, dans l’Hexagone, pour un club luttant contre la
relégation. « Au niveau du jeu, on se sent mieux, assure l’entraîneur. On se crée même
pas mal d’occasions. Il ne nous manque qu’un petit plus de réussite pour faire la différence. » Et marquer autrement que sur corner ou coup franc.Stéphane Borbiconi, auteur
de trois buts de la tête cette saison en L 1 sur… corner, refuse d’accuser les attaquants.
« Il faut être patient avec eux, dit le défenseur. Tum a été blessé. Gueye s’est retrouvé
seul en pointe et ce n’est pas évident. Quant à Ogbeche, il revient seulement dans le
coup. Il ne faut pas fixer le problème sur les attaquants. À la trêve, notre entraîneur a mis
le doigt sur nos soucis défensifs. Aujourd’hui, le problème s’est déplacé. Pourtant, nous
nous créons des occasions. Et franchement, je préfère ça à un match vide. Avec un peu
plus d’agressivité, on peut y arriver. » – J.-Ph. C
loyers. » Alors, Bernard Genghini,
ancien joueur du club suisse et actuel
manager de Sochaux, entre en action
et insiste auprès de Guy Lacombe. Ce
dernier explique : « Cela fait deux ans
déjà qu’on le suit. Kader, c’est un
joueur qui est puissant, qui va vite et
qui va nous rendre de grands services. »
L’Épervier s’est posé, mais semble prêt
à redécoller. « La vitesse a toujours été
ma force. Mon père m’entraînait
quand j’étais petit. Il m’apprenait en
fait à placer mes pieds quand je courais ! »
Guy Lacombe l’a vite remarqué.
20 : 00
Sochaux
Arbitre : M. Auriac
25
10
Mathieu
Oruma ou
Zaïri (29)
5
17
11
M o
Monsoreau
Pitau
Santos
16
Metz
Ogbeche
21
So. Diawara
14
9
Lonfat
Ilan
Tum ou
Contout (33)
Caillet
13
Obraniak ou
G. Leca (22)
5
BBorbicooni
12
1
Proment
cap.
Wim
mbé
bée
4
Meniri
7
2
12
21
Tall ou
Potillon (6)
Isabey
cap.
Gueye
Les cinq derniers matches : N. N. P. P. G.
Remplaçants : Gnanhouan (g.) (1), Potillon
(6) ou Tall (2), Paisley (3), Zaïri (29) ou Oruma (10), Ndaw (18).
Entraîneur : G. Lacombe.
Absents : Boudarene (mollet), Daf (gastroentérite).
Suspendu : Menez.
3
Gvozdenovic
CETTE FOIS, aucun doute, le match
contre Ajaccio, reporté à deux reprises
à cause de la neige, aura bien lieu.
Saint-Étienne fond depuis trois jours
sous le soleil. En cas de victoire, les
Verts seraient d’ailleurs presque en
vacances : ils ne sont qu’à trois points
du maintien virtuel, imaginé à
40 points par leur entraîneur, Élie
Baup, qui fêtera ses cinquante ans jeudi. Face à Ajaccio, le premier relégable,
l’occasion de se mettre à l’abri est
belle.
Le duo d’attaque, formé de Frédéric
Piquionne et de Pascal Feindouno,
décisif à de nombreuses reprises cette
saison, aura pour mission d’en profiter. L’ancien Rennais, élu meilleur
joueur de L 1 en décembre, n’a sans
doute pas atteint le rendement espéré
devant le but mais s’est épanoui
depuis son arrivée l’été dernier à SaintÉtienne, où Baup exige qu’il joue
davantage dans l’axe. Piquionne,
vingt-six ans, a inscrit six buts. Pas un
score de « buteur en série », mais son
entente avec Feindouno est de plus en
plus travaillée si bien que l’ancien Bordelais (24 ans), grâce aux espaces
Ajaccio y croit
AJACCIO –
Signorino
Les cinq derniers matches : G. N. N. N. N.
Remplaçants : Agassa (g.) (16), Allegro (8),
Avezac (11), G. Leca (22) ou Obraniak (13),
Contout (33) ou Socrier (14).
Entraîneur : J. Fernandez.
Absents : Renouard (cuisse), Beria, Djiba
(convalescents), Nicaise (choix de l’entraîneur).
Suspendu : aucun.
Prix des places : 8,50 ; 12 ; 16 ; 24 et 30
PAGE 6
CETTE SAISON, les Ajacciens ont souvent vogué entre la dix-neuvième et la dixhuitième place de la L 1. Ce week-end, ils sont toutefois revenus sur les talons de
Caen, premier non relégable, à la faveur de leur succès (le cinquième de la saison)
sur le Paris-SG (1-0). La plupart des joueurs corses ont vu dans cette victoire le
signe de leur renouveau. « Nous faisions du surplace tout en réalisant des matches
corrects et en produisant du jeu, glisse Nasser Ouadah. Il fallait bien que cela paye
un jour. Notre victoire sur Paris nous a permis d’accumuler un peu plus de
confiance, ce qui nous permettra d’aborder le match face à Saint-Étienne l’esprit
libéré. Nous avons tout à gagner. » Ce n’est ni un excès de confiance ni de la
suffisance, mais la certitude qu’un groupe est né dans l’adversité. Les Ajacciens
savent qu’un match nul, ce soir dans le Forez, les sortirait de la zone de relégation.
« Compte tenu de notre dernier match, nous méritons mieux, poursuit l’international algérien. Aujourd’hui, il faut se battre pour démontrer que nous ne sommes
pas à notre place. »
Solidaire et pugnaces, les Ajacciens ne manquent pas d’atouts techniques.
Rolland Courbis, l’entraîneur, devrait faire tourner son effectif. « Mais point trop
n’en faut, car nous allons affronter une équipe au jeu pétillant et au potentiel
offensif assez impressionnant », précise-t-il. David Terrier, qui devrait faire sa rentrée, redoute cette force d’attaque. « Les Stéphanois peuvent s’appuyer sur un
bloc offensif de qualité et sont transcendés quand leur chaudron est surchauffé. Il
nous appartient de faire retomber la pression. » – D. F.
ger peut venir de partout », affirme
Piquionne.
ouverts par son partenaire, est à la fois
le meilleur buteur (9 réalisations) et le
meilleur passeur (6 passes décisives)
des Verts.
À Saint-Étienne, personne n’a oublié la
mésaventure du match aller et l’égalisation corse au bout du temps additionnel (1-1 à la 90e + 3). « Si on se
base sur les matches retour, Ajaccio a
davantage de points que nous
(12 contre 11), constate Baup. Cette
équipe est déterminée à se sauver et sa
dernière victoire face à Paris (1-0) ne
souffre d’aucune contestation. Nous
sommes prévenus. Nous devons nous
bouger. » – G. R. (avec J. Y. D)
Le football des Stéphanois, un football
d’attaque, porte la griffe de Baup. En
décembre, l’espace d’une journée, ils
ont même occupé la pole position dans
ce domaine. Ils ont reculé au cinquième rang depuis (34 buts, 1 match
en moins), mais leur potentiel collectif,
leur fonds de jeu et le trident SabléZokora-Hellebuyck leur offrent de multiples solutions. « Chez nous, le dan-
Stade Geoffroy-Guichard
19 : 00
Saint-Étienne
Ilunga
4
8
8
5
Janot
Jan
Zokora
26
F. Diawara
Laurenti
Demont
12
Ouadah
16
22
15
26
11
Hellebuyck F. Mendy
Hognon
o
Hernandez
AC Ajaccio
Arbitre : M. Ruffray
23
de notre correspondant
25
18
9
Ricchert
La bonne entente entre Frédéric Piquionne et Pascal Feindouno fait la force du jeu stéphanois.
« Même s’il a encore beaucoup de travail à faire techniquement, on sent
qu’il veut avancer et progresser. Il
n’est pas encore dans le rythme car le
Championnat suisse n’est pas le
Championnat français, mais je sais
qu’il va nous apporter beaucoup. Il
joue dans l’axe, c’est vrai, mais avec
Santos ils ne se marcheront pas sur les
pieds. Ils sont même assez complémentaires. »
« J’ai envie de réussir ici », conclut
Kader, quatrième ancien du Servette à
Sochaux (après Lonfat, Oruma et Paisley). Ça promet. – J.-P. C.
Stade Auguste-Bonal
PROC HAINE JOURNÉE. –
Samedi 19 mars, 17 h 15 :
Toulouse-Sochaux (Canal +).
20 heures : Strasbourg-Lyon (TPS
Star) ; Bastia-Metz ; CaenRennes ; Istres-Nice ; Lens-Bordeaux ; Nantes- AC Ajaccio (les
cinq derniers matches sur Foot +
et Superstades). Dimanche
20 mars, 18 heures : Paris-SG Auxerre ; Saint-Étienne - Lille (ces
deux matches sur Foot + et
Superstades). 21 heures : Monaco-Marseille (Canal +).
MATCH EN RETARD. – Reste à
fi x e r : A u x e r r e - T o u l o u s e
(27e journée).
9
4
10
Piquionne Edson ou
Lucas (9)
27
14
Sablé
cap.
P. Feindouno
Les cinq derniers matches : N. G. P. G. P.
Remplaçants : Le Crom (g.) (1), Yahia (29),
Marin (10), L. Perrin (24), Sakho (15) ou
J. Perrin (33).
Entraîneur : E. Baup.
Absents : Z. Camara (vertèbres), Compan
(tibia), Garrido, Kamara (genou), Carteron
(choix de l’entraîneur).
Suspendu : aucun.
28
S
Seck
6
Rodrigo
cap.
André Luiz ou
Bonnal (13)
1
Porraato
to
Terrier
18
Dzodic
5
Robin
Les cinq derniers matches : N. N. N. P. G.
Remplaçants : Lucchini (g.) (30), Gaspar
(3), Merlin (17), Bonnal (13) ou André Luiz
(28), Lucas (9) ou Edson (10).
Entraîneur : R. Courbis.
Absents : Collin, Connen (mollet), Chapuis
(pied), Trevisan (reprise), Bezzaz (adducteur),
Abnoun, Marquet, Zarabi (choix de l’entraîneur).
Suspendu : aucun.
Prix des places : 8, 15, 20 et 30
MERCREDI 16 MARS 2005
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
« Je me suis endurci »
Bleu
STÉPHANE CASSARD, le gardien venu comme doublure à Strasbourg, réalise une saison remarquable.
Jaune
Rouge
Jaune
Le cas Adebayor
piers lors de leur match face à
Rennes (1-1), Adebayor nous indiqua qu’il pensait être rétabli pour
affronter Strasbourg : « J’ai pris un
coup contre Eindhoven, mais rien de
grave. Normalement, je serai dans le
groupe. »
Dans l’après-midi, le staff médical
monégasque annonça pourtant son
forfait, confirmé hier midi par Didier
Deschamps. « Ce n’est pas une blessure diplomatique, et il n’y a pas de
cas Adebayor. Il a un problème musculaire à la cuisse, explique l’entraîneur de l’ASM. Je n’ai rien à dire
concernant ses déclarations, vous
n’avez qu’à demander à ses coéquipiers ce qu’ils en pensent. Alors qu’il
est blessé, et que je le vois à Metz, il y
a une attitude et un état d’esprit…
Attendons d’abord qu’il soit disponible, et je vous dirai les choses
comme elles sont. » Ambiance…
De son côté, Adebayor nous a confirmé hier souffrir toujours de sa cuisse,
et assure que son absence du groupe
parti en Alsace n’est en aucun cas
une sanction. – S. K.
Diff.
—
+24
+10
+12
+13
+7
+2
+2
+6
+4
+3
+7
-4
-4
-8
-9
-3
-25
-8
-14
-15
BUTEURS. – 1. Frei (Rennes),
13 buts. 2. Pagis (Strasbourg),
12 buts. 3. Kallon (*) (Monaco) ;
Pauleta (Paris-SG), 11 buts. 5. Juninho (Lyon), 10 buts. 6. Lucas (AC
Ajaccio) ; Benjani (Auxerre) ; Chamakh (Bordeaux) ; Mazure (Caen) ;
Vahirua (Nice) ; P. Feindouno (SaintÉtienne) ; Ilan (Sochaux) ; D. Moreira
(Toulouse), 9 buts. 14. Monterrubio
(Rennes), 8 buts. 15. Kalou
(Auxerre) ; Utaka (Lens) ; Brunel
(Lille) ; Luyindula, Marlet (Marseille) ; Niang (Strasbourg), 7 buts.
21. Watier (Caen) ; Cousin (Lens) ;
Batlles (Marseile) ; Tum (Metz) ; Adebayor, Saviola (Monaco) ; Piquionne
(Saint-Étienne), 6 buts. 28. Pieroni
(Auxerre) ; Laslandes (Bordeaux) ;
Mo. N’Diaye (Istres) ; Moussilou
(Lille) ; Frau, Govou (Lyon) ; Bamogo
(Marseille) ; Bagayoko, Savinaud
(Nantes) ; Balmont (Lyon, 1, puis
Nice, 4) ; Agali (Nice) ; Pancrate
(Paris-SG) ; Maoulida (Rennes) ; Santos (Sochaux) ; Abdessadki (Strasbourg), 5 buts. 43. André Luiz (AC
Ajaccio) ; Bolf (Auxerre) ; T. Vairelles
(Bastia) ; Darcheville, Meriem (Bordeaux) ; Thomert (Lens) ; Acimovic
(Lille) ; Bergougnoux, F. Malouda
(Lyon) ; Koke (Marseille) ; Chevanton
(Monaco) ; Compan, Hellebuyck
(Saint-Étienne) ; Menez (Sochaux) ;
Eduardo (Toulouse), 4 buts.
4
Prix des places : de 8 à 30
EMMANUEL ADEBAYOR ne sera
pas à Strasbourg ce soir. Souffrant
d’un coup à la cuisse droite pris face
à Eindhoven (0-2) mercredi dernier, il
n’était déjà pas du déplacement à
Auxerre (2-2). Remplaçant face au
PSV et entré en jeu lors de la dernière
demi-heure, le Togolais eut une
réaction assez tranchée après la rencontre. « Je ne suis pas là pour critiquer, mais on a été assez nuls ce soir.
Je pense que dans la tête on n’y est
plus, expliqua-t-il en zone mixte
devant radios, télévision et presse
écrite. On a besoin d’un coup de
main, des dirigeants, du coach et de
tous, pour nous remobiliser le plus
tôt possible. »
Des propos qui n’ont pas du tout plu
à ses coéquipiers, certains en contestant d’ailleurs l’authenticité en dépit
des images de l’interview passant en
boucle sur une chaîne d’information
sportive… « Il a eu tort, regrettait
Evra lundi, on n’a pas le droit de dire
ça pour l’équipe et soi-même. On en
parlera ensemble. » Lundi midi,
après un week-end passé en partie à
Metz pour saluer ses anciens coéqui-
c.
—
17
27
21
25
32
27
32
25
27
28
27
32
28
40
33
34
48
29
35
32
Noir
Bleu
Noir
Les cinq derniers matches : G. G. P. G. N.
Remplaçants : Vercoutre (g.) (22), Deroff
(2), Camadini (8), Si. Keita (24), Mphela (12)
ou Mouloungui (17).
Entraîneur : J. Duguépéroux.
Absents : Pagis (cheville), Fahmi (genou),
Le Pen (cuisse), Carlier, Bellaid, Momha
(choix de l’entraîneur).
Suspendu : Devaux.
27
Zikos J. Rodrigguez
cap.
30
Room
oma
ma
Chevanton
A. Farnerud
21
19
AUJOURD’HUI
Maicon
Arrache
Bassila
Kant
né
cap.
Lacour
ni Plasil, dans l’autre couloir, n’ont
donné de ballon décisif. L’animation
offensive de l’ASM, perpétuel chantier de la saison au gré des blessures
et des choix de Deschamps, reste
encore une énigme, même après
28 journées.
Monaco
Boka
Haggui
Face à l’AJA, Deschamps a choisi de
laisser Saviola sur le banc. L’Argentin, fort décevant face à Eindhoven, a
été remplacé en pointe par Kallon,
pas plus heureux. À ses côtés, Chevanton a encore une fois fait apprécier sa combativité et ses qualités de
passeur sur coup de pied arrêté. Ces
réajustements tactiques ont aussi
permis à Maicon de prendre place
sur le flanc droit du milieu de terrain,
où il put satisfaire son immense
appétit offensif. Mais ni le Brésilien
(Photo
Pierre Lablatinière)
Arbitre : M. Derrien
4
CCassard
Ca
Cassa
a
assar
fluidité dans le jeu, de passeur décisif
en milieu de terrain comme de réussite de ses attaquants sont pourtant
des constats toujours d’actualité.
19 : 00
Strasbourg
5
Strasbourgeois) ? En panne de réalisme depuis de longues semaines,
Monaco a marqué à Auxerre sur
deux coups de pied arrêtés de Chevanton et grâce à deux défenseurs,
Rodriguez et Modesto. « On a
retrouvé de l’efficacité, note Deschamps, mais je n’ai jamais eu de
doutes là-dessus. » L’absence de
Troisième buteur
de L 1 avec
onze réalisations,
Mohamed Kallon
(qui prend le dessus
sur l’Auxerrois
Mignot)
n’a plus marqué
depuis le
30 janvier
en Championnat.
C’était contre le PSG.
C’était aussi
la dernière
victoire de Monaco
en Ligue 1.
L’attaque toujours
en chantier
Stade de la Meinau
important dans cette perspective »,
poursuit Evra.
Mais l’ASM est-elle actuellement
capable de tirer profit de ce joker, ce
« match bonus », dixit Deschamps,
en gagnant à la Meinau, ce
qu’aucune équipe n’a fait depuis la
nomination de Jacky Duguépéroux
(sept victoires et deux nuls pour les
7
Bleu
Rouge
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FOOTBALL LIGUE DES CHAMPIONS (8
es de finale retour) INTER MILAN (ITA) - FC PORTO (POR) : 3-1
L’Inter sort le champion
Vainqueurs du champion d’Europe en titre, les Nerazzurri rejoignent le Milan AC et la Juve en quarts de finale.
INTER MILAN-FC PORTO : 3-1 (1-0)
Tempsdoux.Pelousemédiocre.70 000spectateursenviron.Arbitre:M.Hauge (NOR).
Buts.- Inter Milan: Adriano (6e, 63e et 87e) ; Porto: Jorge Costa (69e). Avertissements.Inter Milan: C. Zanetti (25e, tacle irrégulier sur Diego) ; Porto : Nuno Valente (48e, obstruction sur Stankovic), Costinha (82e), Maniche (88e, jeu dur sur Veron), Jorge Costa
(90e+1, obstruction sur J. Zanetti).
INTER MILAN : Toldo - Ze Maria, Materazzi, Mihajlovic, J. Zanetti (cap.) - Stankovic
(Kily Gonzalez, 83e), C. Zanetti, Cambiasso, Veron (Van der Meyde, 89e) - Adriano,
Cruz (Martins, 75e). Entraîneur : R. Mancini.
PORTO : Vitor Baia - Jorge Costa (cap.), Pedro Emanuel (Pepe, 82e), Ricardo Costa
(Postiga,66e) -Seitaridis,Costinha,NunoValente-Diego,Maniche-Claudio(Quaresma, 46e), McCarthy. Entraîneur : J. Couceiro.
MILAN -
de notre envoyé spécial
LOUISE DE MARILLAC ne réussit
décidément pas à Porto. A chaque fois
qu’il joue le jour de la fête de cette
Sainte, le Champion d’Europe en titre
se voit en effet banni d’Europe. C’est ce
qui lui est arrivé pour la quatrième fois
d’affilée, hier (1). Porto ne se succédera donc pas à lui-même, le 25 mai. La
route menant à Istanbul, lieu de la
finale, demeure encore longue pour
l’Inter. Mais le second club milanais,
largué à seize points du Milan AC et de
la Juve en Série A, a déjà sauvé les
apparences et confirmé le retour en
force de l’Italie, seule nation représentée par trois équipes en quarts.
Invaincus sur leur pelouse en Coupe
d’Europe depuis le 25 novembre 2003
(1-5, contre Arsenal), les Nerazzurri le
restent aussi dans cette Ligue des
Champions (six victoires et quatre
nuls). Cela prouve tout de même leur
solidité à ce niveau. Ils l’ont encore vite
prouvé face aux Portugais. L’Inter ne
mit en effet que six minutes pour marquer. C’est le temps qu’il fallut à Adriano pour récupérer une mauvaise passe
de Diego, résister à Jorge Costa et
tromper Vitor Baïa avec l’aide de Pedro
Emanuel (1-0).
Ce but constitue d’ailleurs un événement pour le Brésilien. L’Imperatore
avait bien profité de son centième
match dans le Calcio pour retrouver le
chemin des filets devant Lecce (2-1, le
6 mars) après quatre vingt quatre jours
et dix matches d’abstinence. Mais ce
fut sur penalty. Adriano attendait donc
de marquer sur une action de jeu
depuis le 4 décembre et un triplé
devant Messine (5-0). Voilà l’oubli
réparé. Libéré, Adriano put alors faire
son show.
Après s’être regardés rater leurs
passes, les Portugais se mirent enfin à
jouer. Bien leur en pris pour l’intérêt de
cette partie. Toldo put boxer le coup
franc de Nuno Valente (22e). Après
avoir tiré à angle fermé (23e), McCarthy dévia les tirs de Diego et Seitaridis
(23e et 28e). Claudio tapa, lui, à côté
(38e).
Triplé d’Adriano
Bien que jouant habilement le hors jeu,
Porto ne profita donc guère de sa
domination dans ce premier acte (62%
de possession de balle). Et comme
Adriano retomba un temps dans ses
travers, cela accoucha d’une médiocre
première période.
A l’image de cet extérieur du droit de
Quaresma (53e) et de ce coup franc de
McCarthy (56e ), Porto entama le
second acte avec plus d’envie. Mais
après deux nouveaux essais (57e et
59e), Adriano plaça un puissant extérieur du gauche sous la barre (63e, 2-0).
Porto joua alors son va-tout. Toldo fut
sauvé par son poteau sur une frappe de
Seitaridis (64e), puis se coucha sur le tir
du prometteur Quaresma (65e). Ce dernier frappa d’ailleurs le corner sur
lequel Cruz, passeur sur le second but
d’Adriano, ne parvint pas à repousser
une balle que Jorge Costa glissa de
près au fond (69e, 2-1).
Et voilà comment le distrait Inter se
retrouva à un but de l’élimination. Surtout que Stankovic loupa la cage (71e),
au contraire de Diego (74e) et Mihajlovic sur coup franc (77e). Javier Zanetti,
dont il s’agissait du 450e match en
nerazzurro, perça alors toute la
défense. Et il fallut un incroyable sauvetage sur sa ligne de Pedro Emanuel,
blessé sur l’action, pour empêcher
l’Argentin de marquer (81e). L’Inter
s’en remit une nouvelle fois à un
exploit d’Adriano, qui fixa son vis-à-vis
et frappa du gauche dans le petit filet
droit, pour assurer sa qualification
(87e, 3-1). Comme quoi, même vacillant, cet Inter demeure décidément
capable de tout.
MILAN. - Le Brésilien de l’Inter,
Adriano (à droite), a surclassé
le portugais Jorge Costa, et fait
parler toute sa puissance pour
inscrire les trois buts
de sa formation.
(Photo Stephano Rellandini/Reuteurs)
COUPE DE L’UEFA
(huitièmes de finale)
AUJOURD’HUI
20 HEURES
(19 H, HEURE FRANÇAISE)
Steaua Bucarest (ROU) - Villarreal (ESP)
(*)
20 H 30
AZ Alkmaar (HOL) - Chakhtior Donetsk
(UKR) (3-1)
BERNARD LIONS
(1) Le FC Porto s’était déjà fait éliminer
trois fois un 15 mars : par Anderlecht
en Coupe des Coupes (en 1978), par le
Sparta Prague en Ligue des Champions
(2000) et par Liverpool en Coupe de
l’UEFA (2001).
19 H 45
(20 H 45, HEURE FRANÇAISE)
Newcastle (ANG) - Olympiakos (GRE)
(3-1)
DEMAIN
20 H 30
(18 H 30, HEURE FRANÇAISE)
Le FC Porto
bonnet d’âne
DEPUIS L’APPARITION de la Ligue
des champions (1992-1993) – en
exceptant Marseille, suspendu après
avoir remporté le trophée – le
FC Porto est le premier tenant du titre à
disparaître avant les quarts de finale
de l’édition suivante.
En effet, trois furent finalistes (le Milan
AC en 1995, l’Ajax Amsterdam
en 1996 et la Juventus Turin en 1997),
deux sont tombés en demi-finales (le
Borussia Dortmund en 1998 et le Real
Madrid en 2001) et quatre en quarts de
finale (le Real Madrid en 1999, qui
n’avait alors eu qu’à franchir une seule
phase de poules, comme le FC Porto
cette saison, Manchester United en
2000, le Bayern Munich en 2002 et le
Milan AC en 2004).
CSKA Moscou (RUS) - Partizan Belgrade
(SEM) (1-1)
19 H 45
(20 H 45, HEURE FRANÇAISE)
Sporting Portugal (POR) - Middlesbrough
(ANG) (3-2)
20 H 45
MARDI 8 MARS
LYON - Werder Brême (ALL). 7-2
(3-0)
CHELSEA (ANG) - FC Barcelone
(ESP) ............................ 4-2 (1-2)
MILAN AC (ITA) - Manchester
United(ANG) .............. 1-0 (1-0)
MERCREDI 9 MARS
Monaco - PSV EINDHOVEN. 0-2
(HOL) (0-1)
Arsenal (ANG) - BAYERN
MUNICH(ALL) ............. 1-0 (1-3)
Leverkusen (ALL) - LIVERPOOL
(ANG) .......................... 1-3 (1-3)
JUVENTUS TURIN (ITA) - Real
Madrid(ESP) ........ 2-0 a. p. (0-1)
HIER
INTER MILAN (ITA) - FC Porto
(POR) ........................... 3-1 (1-1)
En capitales, les clubs qualifiés.
Entre parenthèses, le score du
match aller. Le tirage au sort du
tableau des quarts de finale
(mardi 5 - mercredi 6 avril et
mardi 12 - mercredi 13 avril) et
demi-finales (mardi 26 - mercredi 27 avril et mardi 3 - mercredi
4 mai) sera effectué vendredi, à
12 heures, à Nyon (SUI). La
finale aura lieu mercredi 25 mai,
au stade olympique Atatürk, à
Istanbul (TUR).
G Roberto MANCINI (entraîneur de l’Inter): « C’est un
gros soulagement. On jouait notre saison et il y avait de la
pression. On a quasiment fourni la partie parfaite. Porto
n’était pas dans une bonne passe, mais a su élever son
niveau de jeu. Adriano s’est débloqué ce soir. Il a montré
qu’il était un grand joueur en répondant présent le jour J. Il a
ainsi fait taire les critiques. ».
G Jose COUCEIRO (entraîneur de Porto): « C’est grave!
Néanmoins, est-ce si surprenant de se faire éliminer dès ces
8es de finale? On a fait, beaucoup trop de fautes, même pour
espérer une qualification. Ce soir, ce n’était pas du tout la
même formation que la saison passée » - Y.Ri.
Auxerre - Lille (1-0) (TPS Star)
Saragosse (ESP) - Austria Vienne (AUT)
(1-1)
Parme (ITA) - FC Séville (ESP) (0-0)
Entre parenthèses, le score du match
aller.
(*) Il s’agit du match aller, le retour
étant prévu dimanche 20 mars.
Le tirage au sort du tableau des quarts
de finale (jeudi 7 et jeudi 14 avril) et
demi-finales (jeudi 28 avril et jeudi 5
mai) sera effectué vendredi, à 13 heures,
à Nyon (SUI). La finale aura lieu mercredi
18 mai au stade José Alvalade, à Lisbonne (POR).
COUPE DE FRANCE (huitièmes de finale)
BOULOGNE (CFA) - NANTES
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La mémoire d’Hogard
L’ancien Calaisien retrouve Nantes, bourreau du CRUFC en 2000.
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BOULOGNE-SUR-MER (CFA) - NANTES
AUJOURD’HUI, 19 HEURES, STADE DE LA LIBÉRATION
BOULOGNE-SUR-MER : Ménétrier – Louiron (cap.), Benaïssa, Busin, Guignery –
Gamiette, Ducatel – Labbé, Hogard – El Hajri, Coquio. Remplaçants : Dutriau (g.),
Lecointe, Ehouman, Lambert, Bantsimba. Entraîneur : P. Montanier.
NANTES : Landreau (cap.) – Leray, Caceres, Guillon, Viveros – Faé – Da Rocha,
Savinaud (ou Dimitrijevic), Capoue – Pujol (ou Keserü), Bagayoko. Remplaçants :
Radic (g.), Toulalan, Ca (ou Diallo), Dimitrijevic (ou Savinaud), Keserü (ou Pujol).
Entraîneur : S. Le Dizet.
Arbitre : M. Kalt.
IL Y A CINQ ANS, il avait lancé ici,
au stade de la Libération de Boulogne-sur-Mer, l’aventure la plus
invraisemblable de l’histoire de la
Coupe de France. Tout au bout de la
prolongation, Christophe Hogard
avait extirpé pour toujours le Calais
Racing Union Football Club de l’anonymat. Une égalisation pleine de
rage, arrachée à la 118e minute
contre Cannes, finalement terrassé
aux tirs au but (1-1 a.p., 4-1 aux
t.a.b.) en huitième de finale. Le
milieu défensif incarnait alors
l’effectif calaisien. Un des innombrables recalés des centres de formation à la française, passé en quelques
semaines des sombres expéditions
de CFA aux plateaux de télévision
d’Ardisson. Sa repartie lui valut une
aura soudaine, nourrie par le but inscrit contre Strasbourg (2-1) en quart
de finale, le jour de son vingt-cinquième anniversaire. Le tourbillon a
fini par emporter Calais, pas Hogard.
Il a quitté le CRUFC trois ans après,
fatigué des turpitudes d’un club qui a
dilapidé les dividendes fédérales en
deux saisons à peine. « J’avais
l’impression d’avoir fait le tour. On
ne savait pas trop comment on allait
repartir en CFA après avoir réussi à
remonter. Le club ne devrait pas être
où il en est. Je préfère garder l’image
de tout ce qu’on a donné aux Calaisiens. »
Calais est ruiné, ses ambitions
rognées. Alors Hogard, le Dunkerquois, descend un peu plus bas sur la
côte d’Opale, à Boulogne. L’ennemi
du CRUFC, presque son contraire :
« Au niveau des infrastructures, il n’y
a pas photo. À Calais, nous étions
des revanchards par rapport à des
expériences qui s’étaient finies en
queue de poisson au niveau professionnel. À Boulogne, il y a plus
d’expérience, le groupe est plus étoffé offensivement. À Calais, nous
avions fait toute l’épopée avec quatorze à quinze joueurs, ici, même
avec quatre ou cinq titulaires en
moins nous sommes compétitifs. »
« Fier et heureux
de mes décisions »
Dans ce club quasi professionnel,
Hogard, qui se partage toujours
entre un mi-temps au CCAS (Centre
communal d’action sociale) de LoonPlage et le football, est l’un des rares
éléments à avoir encore un pied dans
la vie active.
« Après l’épopée, j’avais une proposition d’Amiens, qui redescendait en
National. Mais, après ma mauvaise
expérience à Beauvais*, je ne me
voyais pas repartir de zéro. Je suis
fier et heureux de mes décisions. Je
ne suis pas mécontent de ce qui se
passe en ce moment. Il faut toujours
regarder devant. »
À bientôt trente ans (le 18 mars), il
entrevoit le National. Un objectif raisonnable chez un garçon dont la vie
n’a pas vraiment changé depuis
2000. Désormais marié et père de
deux jumelles, il apprécie le clin
d’œil des retrouvailles avec Nantes
en Coupe, son bourreau en finale.
Mais il aspire à une condition anonyme au milieu du collectif boulonnais. « Qu’il joue bien et ça nous
comblera », résume Philippe Montanier, son entraîneur, lui-même éphémère gardien du FCNA au début des
années 90.
« Tout ce que j’ai vécu, c’est des souvenirs plein la tête. Mais je garde ça
pour plus tard. Je suis encore joueur
et qualifié en huitième de finale.
J’essaie de ne pas me disperser. On
ne se fait pas une montagne de
Nantes, on se prépare en vue d’un
exploit. » Beaucoup de ses anciens
coéquipiers calaisiens seront dans
les tribunes, guidés par la nostalgie
et par la certitude que l’équipe,
récemment victorieuse du
CRUFC (4-0) en CFA, peut chanter un
curieux Joyeux anniversaire aux
oreilles des Canaris.
RÉGIS DUPONT
(*) À dix-neuf ans, alors qu’il était
stagiaire professionnel à Beauvais, il
avait été victime d’une rupture des
ligaments croisés d’un genou.
Nantes s’essaye à la valse
NANTES –
de notre correspondant
ENTRE DEUX CONTRAINTES, les Nantais ont droit à une
récréation. Ils ont battu Caen (2-0), samedi, et recevront un
autre rival direct pour le maintien, Ajaccio, dans trois jours.
Ces deux « angoisses » encadrent un huitième de finale plus
ludique à Boulogne-sur-Mer, un rendez-vous qui peut laisser
intacts les horizons européens des Canaris (quart prévu le
20 avril contre Auxerre). Les Nantais n’en perdent pourtant
pas leur sérieux. Parce qu’il y aurait beaucoup de mal à ne
pas se faire du bien et que les conséquences d’un couac compliqueraient le quotidien de L 1.
Serge Le Dizet, l’entraîneur, a décidé d’envoyer des troupes
rafraîchies à l’assaut de la CFA nordiste. Exit Cetto, Yapi,
Quint ou Delhommeau, plus ou moins touchés ; ménagés sur
le banc, sans doute, Toulalan et Diallo. « Le contexte (blessures, besoin de souffler, proximité du match contre Ajaccio)
a fait qu’il m’est apparu opportun de changer, explique
Le Dizet. Dans ce match peut-être fou-fou, on ne peut pas se
permettre d’évoluer avec quelques joueurs qui ne seraient
pas à 100 %. Il y a une usure physique et psychologique à
force de lutter pour le maintien. La fraîcheur compensera
le manque de repères collectifs. »
Devraient entrer dans la danse du turn-over Pujol, Faé,
Capoue et une défense très retouchée avec les retours de
Leray, Guillon et Caceres. Le Paraguayen, porté disparu fin
novembre, a conscience de son rôle : « J’attendais depuis
longtemps d’avoir la possibilité de jouer. À moi de bien faire
La rubrique football
continue en page 10
mon travail pour réintégrer le groupe et, surtout, faire
gagner l’équipe. » Car, pour éviter le piège, Nantes ne devra
pas négliger le présent. « Le danger, c’est de penser à Ajaccio, avertit Loïc Guillon. On doit se préoccuper à 100 % de
Boulogne. Le fait d’avoir une équipe remaniée peut nous y
aider. On doit faire respecter la logique. » Afin que la valse
interne n’envoie pas Nantes hors de la Coupe.
JEAN-DENIS COQUARD
COUPE DE FRANCE (huitièmes de finale)
MARDI 1er MARS
CLERMONT (L 2) - Lyon .............................. 1-1, 4-3 aux t.a.b.
NÎMES (N) - Nice ................................................................ 4-0
SEDAN (L 2) - Quevilly (CFA) ............................................. 2-0
MERCREDI 2 MARS
Rennes - MONACO .................................................... 0-1 a.p.
AUXERRE- Paris-SG ......................................................... 3-2
Lille- GRENOBLE(L 2) ................................................ 1-3 a.p.
Albi (CFA) - SOCHAUX ...................................................... 0-3
AUJOURD’HUI
19 HEURES
Boulogne-sur-Mer (CFA) - Nantes
QUARTS DE FINALE (mardi 19 et mercredi 20 avril).
– Boulogne-sur-Mer (CFA) ou Nantes - Auxerre ; Sedan
(L 2)-Grenoble (L 2) ; Monaco-Clermont (L 2) ; Nîmes (N)Sochaux.
Les demi-finales auront lieu mardi 10 et mercredi 11 mai. La
finale se déroulera samedi 4 juin, à Saint-Denis, au Stade de
France.
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FOOTBALL ÉQUIPE DE FRANCE – COUPE DU MONDE 2006 (qualifications)
La liste la plus attendue
Raymond Domenech dévoile cet après-midi les vingt joueurs retenus pour France-Suisse (26 mars) et Israël-France (30 mars).
PIRES AURA-T-IL
SA CHANCE ?
Robert Pires n’est plus venu en
équipe de France depuis sa première
période ratée à Chypre en octobre
(2-0). « Un choix sportif », avait estimé Raymond Domenech en
novembre lors de l’annonce de sa
liste pour France-Pologne (0-0). Le
sélectionneur ayant désormais décidé de ne plus s’expliquer sur les
absences, il n’a pas justifié celle de
Pires contre la Suède (1-1), le
9 février. Deux théories s’affrontent
depuis : soit il ne le juge pas sportivement indispensable aux Bleus, lui
préférant Dhorasoo et Malouda, soit
il ne lui pardonne pas ses sorties
médiatiques incisives de l’automne,
les jugeant incompatibles à l’équilibre du groupe. Dans les colonnes de
notre confrère France-Soir, Robert
Pires était hier plein d’espoir, affichant un enthousiasme de junior.
« J’attends (la liste) comme pour ma
deuxième sélection : quand tu y as
été une fois, t’as envie d’y retourner
la fois d’après. Quand j’ai appris ma
première sélection, j’attendais avec
impatience la seconde. Là, c’est
pareil, j’attends avec impatience la
quatre-vingtième. » Depuis le
9 février, son temps de jeu avec Arsenal est de 358 minutes sur 720 et il a
marqué un but. Sera-ce suffisant
pour convaincre le sélectionneur ?
Présent ou pas, Pires, qui a probablement été le joueur le plus supervisé
depuis un mois, ne renoncera pas :
« Jusqu’en juillet 2006, je n’arrêterai
pas l’équipe de France. »
BOUMSONG À LA PLACE
DE SQUILLACI ?
Depuis août dernier, Raymond
Domenech fait confiance à la charnière centrale monégasque Squillaci-Givet, qu’il ne pourra reconduire
en raison de l’indisponibilité du pre-
ses concurrents directs durant le
stage. Au milieu, où l’on attend également Dacourt, Mavuba, Pedretti et
Vieira, l’absence probable du Bordelais Camel Meriem – touché depuis
dix jours au plateau tibial interne
gauche, il ne s’est pas entraîné hier
et ne devrait pas jouer à Lens
samedi – pourrait faire le bonheur de
Govou, très affûté.
mier, victime d’une entorse de la
cheville gauche contre la Suède, date
de son dernier match. Le second,
touché aux adducteurs, ne sera pas à
Strasbourg ce soir mais devrait être
dans la liste. Comme William Gallas
et Willy Sagnol, qui vient de disputer
en intégralité les huit derniers
matches du Bayern après ses multiples pépins, et peut-être Jean-Alain
Boumsong, que l’on dit très bon avec
Newcastle. Absent contre la Suède,
l’ancien Auxerrois semble passer
derrière Eric Abidal et Patrice Evra
mais devant Mikaël Silvestre, toujours indiscutable avec Manchester
United, mais si catastrophique à
Chypre (succès, 2-0, des Bleus).
Quant à la présence de Zebina, voire
de Réveillère, elle pourrait dépendre
du nombre de défenseurs retenus :
six ou sept ? Les forfaits pris en
compte, on se dirige toutefois vers
un groupe identique à celui appelé à
affronter la Suède.
L’INCERTITUDE HENRY
DHORASOO
A-T-IL ASSEZ JOUÉ ?
Titulaire au cours de cinq des neuf
premiers matches du Milan AC en
2005, Vikash Dhorasoo a parfaitement réussi son examen de passage
lors de France-Suède (1-1), dont il a
unanimement été reconnu comme le
meilleur joueur. Une vague sur
laquelle il n’a pas su surfer au cours
des dernières semaines. Revenu sur
le banc des remplaçants, il n’a joué
que soixante-cinq minutes avec son
club depuis le 9 février, un total qu’il
devrait doubler ce soir en Coupe
d’Italie contre l’Udinese si, comme
prévu, Ancelotti l’aligne d’entrée.
Son faible temps de jeu ne devrait
pas le priver de la sélection, mais la
question d’une éventuelle titularisation contre la Suisse reviendra forcément sur le tapis dans les dix jours et
il sera donc intéressant d’identifier
Vieira, Gallas et Givet (de gauche à droite), qui n’étaient pas parvenus à vaincre Israël le 4 septembre 2004 (0-0), devraient se retrouver
mardi prochain à Clairefontaine au début d’une semaine capitale pour l’équipe de France, amenée à recevoir la Suisse puis à se déplacer à
Tel-Aviv.
(Photo Franck Nataf)
Après avoir inquiété son entourage
durant trois semaines, collé au lit par
un virus, David Trezeguet a joué une
cinquantaine de minutes lors des
deux derniers matches de la Juventus. C’est moins que Dhorasoo,
certes, mais cela lui a déjà suffi pour
marquer un but splendide contre le
Real Madrid (2-0, huitième de finale
retour de C 1) et rassurer Domenech,
lequel ne manque pas de soucis en
attaque. On pense évidemment au
cas de Thierry Henry, victime d’une
élongation au mollet le 9 mars qui
mériterait entre deux et trois
semaines d’arrêt. Les dernières nouvelles sont bonnes et l’on penche
pour une participation du Gunner à
France-Suisse, mais Domenech et
son staff médical attendent le rassemblement pour en avoir le cœur
net. En cas de forfait, le sélectionneur peut compter sur Wiltord,
reconverti avant-centre avec l’OL et
polyvalent dans tous les postes
offensifs, mais pas sur Louis Saha,
dont le genou gauche a regonflé et
qui ne reprendra l’entraînement que
la semaine prochaine. À côté des
intouchables et de Giuly, il y a donc
des places à prendre en attaque. Ce
qui n’a pas échappé aux Marseillais
Luyindula et Marlet, dont les courbes
de forme sont singulièrement inversées depuis un mois.
RÉGIS TESTELIN
(avec L. L. et D. D.)
ÉQUIPE DE FRANCE FEMMES – COUPE DE L’ALGARVE
Des Bleues qui promettent
place aux Françaises. « Nous avons
vraiment produit un football de qualité, se réjouissait la sélectionneuse
Élisabeth Loisel. Le bilan du tournoi est
bon avec l’intégration de jeunes
joueuses et des filles comme Hoda Lattaf qui ont pris une autre dimension.
L’équipe a joué avec beaucoup de
rythme, ce qui n’est pas rien avec
quatre matches en huit jours. Nous
sommes en train de monter en
confiance. Et si nous avons parfois un
HIER. Finale : États-Unis - Allemagne, 1-0. Match pour la 3e place : France - Suède,
3-2. Match pour la 5e place : Norvège - Danemark, 2-1. Match pour la 7e place :
Chine - Angleterre, 0-0 (5 t.a.b. à 3). Match pour la 9e place : Mexique - Finlande, 1-1
(5 t.a.b. à 4). Match pour la 11e place : Portugal - Irlande du Nord, 3-1.
PARIS-SG
I SORLIN D’ACCORD AVEC
MONACO ? – Le milieu offensif droit
Olivier Sorlin ne jouera plus à Rennes
la saison prochaine. Le joueur de
vingt-cinq ans, libre en juin, aurait
donné son accord à Monaco pour une
durée de quatre ans. Un autre joueur
libre pourrait l’imiter : Wilson Oruma
(28 ans), le milieu polyvalent de
Sochaux. Contrairement à Sorlin, le
Nigérian ne serait qu’au stade des
négociations avec l’ASM. – G. D.
I CLERMONT : LE PRÉSIDENT
ÉCARTÉ. – Le président de Clermont
(18e de L 2), Alain Dalan, a annoncé
hier dans un communiqué qu’il avait
été « déchargé du secteur sportif » par
le conseil d’administration de la SASP.
Il devrait rester au club, qu’il dirige
depuis 1992, jusqu’à la fin de la saison,
mais sera remplacé pour les questions
sportives par Jean-Luc Sérange, chef
d’entreprise et membre du conseil
d’administration.
I LE REAL INTÉRESSE CARLOS
SAINZ– – L’ancien pilote de rallye
espagnol Carlos Sainz aurait l’intention
de se présenter, dans trois ans, à
l’élection pour la présidence du Real
Madrid. Le célèbre supporter madrilène
n’a pas démenti la rumeur née ces
dernières heures. Il a toutefois laissé
entendre que sa candidature ne serait
possible que si Florentino Perez ne
briguait pas un troisième mandat.
– F. He.
I ASSOU-EKOTTO ET BEN SAADA
SOLLICITÉS. – L’arrière gauche
franco-camerounais de Lens, Benoît
Assou-Ekotto (20 ans), a été appelé par
le sélectionneur du Cameroun, Artur
Jorge, pour la rencontre face au Soudan
le 25 mars. Tiraillé entre un « cœur »
camerounais et une possible sélection
en équipe de France Espoirs, dont la
liste sera dévoilée cet après-midi,
Assou-Ekotto devrait annoncer sa
décision aujourd’hui. L’attaquant
bastiais Chaouki Ben Saada (20 ans),
lui, a déjà joué avec les Espoirs
français. Il vient d’être retenu pour la
première fois par Roger Lemerre, le
sélectionneur de la Tunisie, pour le
match face au Malawi, le 26 mars. S’ils
répondaient favorablement à ces
convocations en équipe A, les deux
joueurs ne pourraient plus évoluer avec
l’équipe de France. – H. W.
I NATIONAL.- 26ejournée, match
décalé, HIER, Wasquehal - Rouen : 2-1 ;
25e journée, match en retard, HIER,
Raon-L’Étape - Tours : 0-0.
Classement : 1. Valenciennes, 49 pts ; 2.
Valence, 47 ; 3. Tours, 44 ; 4. Racing CF
92, 44 ; 5. Sète, 41 ; 6. Nîmes, 40 ; 7. Sannois-St-Gratien,39 ; 8. GFCO Ajaccio, 37 ;
9. Bayonne, 37 ; 10. Cannes, 35 ; 11. Pau,
34 ; 12. Libourne-St-Seurin, 32 ; 13. Wasquehal, 28 ; 14. Besançon, 27 ; 15. Cherbourg, 26 ; 16. Croix-de-Savoie, 25 ; 17.
Rouen, 25 ; 18. Romorantin, 25 ; 19.
Raon-L'Étape, 24 ; 20. Roye, 23.
I ANGLETERRE (27e et 28e journées,
matches en retard).- HIER, Chelsea West Bromwich : 1-0. AUJOURD’HUI,
Charlton - Tottenham, Liverpool - Blackburn.
Classement : 1. Chelsea, 74 pts ; 2.
Manchester U., 63 ; 3. Arsenal, 61 ; 4.
Everton, 51 ; 5. Liverpool, 43 ; 6. Bolton,
43 ; 7. Middlesbrough, 42 ; 8. Charlton,
40 ; 9. Tottenham, 39 ; 10. Aston Villa,
38 ; 11. Newcastle, 37 ; 12. Manchester
C., 36 ; 13. Birmingham, 32 ; 14. Blackburn, 31 ; 15. Fulham, 30 ; 16. Portsmouth, 30 ; 17. Crystal Palace, 26 ; 18.
Southampton, 24 ; 19. West Bromwich,
21 ; 20. Norwich, 20.
J CHELSEA - WEST BROMWICH : 1-0
(1-0)
But : Drogba (26e). Avertissement. – West
Bromwich : N. Clément (16e).
CHELSEA : Cech – Paulo Ferreira, Terry
(cap.), Huth, Gallas – J. Cole (Kezman,
86e), Makelele, Lampard, Duff (Smertine, 90e+ 1) – Drogba, Gudjohnsen
(Jarosik, 74e). Entraîneur : J. Mourinho.
J LIVERPOOL - BLACKBURN
AUJOURD’HUI, 20 HEURES (21
HEURES, HEURE FRANÇAISE), A
LIVERPOOL, ANFIELD
LIVERPOOL : Dudek – Finnan, Carragher, Hyypiä, Warnock – Luis Garcia, Gerrard (cap.), Hamman, Biscan ou Baros,
Riise – Morientes. Entraîneur : R. Benitez.
I BELGIQUE (Coupe, quarts de
finaleretour). –AUJOURD’HUI, Lierse
- Charleroi (aller : 1-3), La Gantoise - Lokeren (aller : 1-2). La Louvière - FC Bruges
(aller : 2-2) aura lieu mercredi 6 avril et GB
Anvers - Genk (aller : 1-1) mercredi 13
avril.
I ÉCOSSE (25e journée, match en
retard).– AUJOURD’HUI, Inverness CT
(8) - Celtic Glasgow (2).
I ESPAGNE (25e journée, match en
retard). – AUJOURD’HUI, Athl. Bilbao
(10) - Getafe (15).
I ITALIE (Coupe, quarts de finale
retour). – AUJOURD’HUI, Fiorentina AS Rome (aller : 0-1), Udinese - Milan AC
(aller : 2-3) ; DEMAIN, Sampdoria Cagliari (aller : 0-2). L’Inter Milan est déjà
qualifié pour les demi-finales, qui auront
lieu mercredi 20 avril (aller) et mercredi 11
mai (retour).
J UDINESE - MILAN AC
AUJOURD’HUI, 21 HEURES, À UDINE,
STADE FRIULI (Canal + Sport)
MILAN AC : Abbiati – Simic, Stam, Costacurta (cap.), Pancaro – Brocchi, Ambrosini, Dhorasoo – Rui Costa, Serginho –
Tomasson. Entraîneur : C. Ancelotti.
J FIORENTINA - AS ROME
AUJOURD’HUI, 17 H 30, À FLORENCE,
STADE ARTEMIO-FRANCHI (Sport +)
AS ROME : Zotti – Panucci, Chivu, Ferrari,
Cufrè – Perrotta, De Rossi, Aquilani – Totti
(cap.) – Montella, Cassano. Entraîneur :
B. Conti.
I S U I S S E ( 2 4e j o u r n é e ) . AUJOURD’HUI, Young Boys Berne (5) Neuchâtel Xamax (2), Saint-Gall (8) Aarau (7), FC Bâle (1) - Schaffhouse (10),
Grasshopper Zurich (6) - Thoune (3).
Exempt : FC Zurich.
L’équipe première du Servette Genève a
été dissoute (c’est l’équipe des moins de
21 ans qui évolue en D 3, qui est désormais
l’équipe fanion du club) et ne participe
donc pas à cette deuxième phase. Néanmoins, les résultats enregistrés lors de la
première phase restent acquis.
I EURO 2005 17 ANS (2e tour qualificatif). – HIER (à Söke, TUR). Turquie France : 1-0. DEMAIN : France-Azerbaïdjan. SAMEDI : France- Ecosse.
L’avertissement de Graille
Comme prévu, Francis Graille, le président du Paris-SG, a rencontré ses joueurs,
hier, au Camp des Loges. Il leur a fait part assez sèchement de sa déception
après leur prestation à Ajaccio (0-1), samedi. S’il n’a pas fixé d’objectif précis en
terme de classement, son message fut à peu de choses près le suivant : ceux qui
souhaitent encore porter le maillot du PSG, la saison prochaine, ont neuf matches
pour le montrer, et surtout au Parc. À l’exception de Yepes, Letizi (en fin de
contrat, il n’a toujours pas prolongé), Pauleta et Rothen, aucun joueur n’est pour
l’instant jugé indispensable pour l’an prochain.- R.Te.
PHOTOS PRESSE SPORTS
I AUXERRE : TAINIO FORFAIT – Le
milieu d’Auxerre, Teemu Tainio (lésion
musculaire cuisse droite), est forfait
pour le match retour des huitièmes de
finale de la Coupe UEFA contre Lille,
demain soir (1-0 à l’aller). Benjani
(pointe d’élongation cuisse gauche) est
incertain. – J. P. G.
Nourri des photos du fonds centenaire de « L’Équipe », ce livre vous raconte
la grande et terrible histoire des cols mythiques, le corps à corps du champion
et de la nature. Du grand air, de la hauteur, de la beauté, de la souffrance
et de l’héroïsme… Éblouissement et magie sont au rendez-vous.
224 PAGES. 35 €. PARTOUT OÙ L’ON VEND DES LIVRES.
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MERCREDI 16 MARS 2005
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Jaune
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APRÈS LES NORVÉGIENNES à deux
reprises il y a un mois, puis les Danoises
et les Finlandaises en match de poule
de la Coupe de l’Algarve, ce sont cette
fois les Suédoises, vice-championnes
du monde en titre, qui ont subi hier la
loi des Françaises. Laura Georges, de la
tête, ouvrait le score d’entrée de
match. Une hésitation de la défense
tricolore permettait à Johannson
d’égaliser. À la reprise, Stéphanie
Mugneret-Beghé, sur un centre de
Marinette Pichon, redonnait l’avantage aux Bleues avant que Johansson
égalise à nouveau. Mais sur un tir de
Georges, Hoda Lattaf déviait la balle
« à la Madjer », et offrait la troisième
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ÀFaro (Portugal).Buts. – FRANCE: Georges(5e), Mugneret-Beghé(53e), Lattaf (78e).
SUÈDE : Johansson (36e, 63e).
FRANCE : Capy - Viguier, Georges, Diacre, Provost - Mugneret-Beghé, Abily, Soubeyrand (Kramo, 84e), Bompastor (cap.) - Lattaf, Pichon. Entraîneur : E. Loisel.
SUÈDE : Jönsson - Larsson (Markland, 46e), Westberg, Nykvist, Thunebro
(Bengtsson, 82e) - Östberg - Moström, Sjögran (Seger, 62e), Andersson (Sjöström,
62e) - Olsson (Shelin, 72e), Johansson. Entraîneur : M. Domanski-Lyfors.
Jaune
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COLS MYTHIQUES DU TOUR DE FRANCE
peu de réussite, c’est aussi que nous
savons la provoquer. »
Quatrième il y a deux ans pour sa première participation, troisième l’an dernier, la France confirme une nouvelle
fois dans ce prestigieux tournoi sa
place au sein des nations phares du
football féminin. Lors de la première
phase, elle fut même la seule à proposer une réelle adversité à la référence
américaine.
Dans trois mois, les Bleues devraient
avoir une belle carte à jouer lors du
Championnat d’Europe (6-19 juin dans
le nord de l’Angleterre). La France va
maintenant enchaîner avec des
confrontations de haut niveau, dont
une tournée aux États-Unis et au Canada fin avril, qui viendra après un match
de « rodage » face aux Pays-Bas, le
13 avril à Sochaux. – P. G.-B.
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FRANCE - SUÈDE : 3-2 (1-1)
11
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PATINAGE ARTISTIQUE CHAMPIONNATS DU MONDE
C’est Lambiel le patron
Le Suisse conserve cinq points d’avance sur Joubert, qui devra réaliser un exploit à sa mesure pour devenir champion du monde.
MOSCOU –
de notre envoyée spéciale
INCROYABLE SOIRÉE. Riche en
émotions, en rebondissements. On
se doutait que le programme court
en dirait plus long sur la lutte finale,
prévue demain soir. Sur la capacité
de Stéphane Lambiel à gérer la pression, après de somptueuses qualifications. Sur la montée en puissance
promise par Brian Joubert, alors 3e.
Sur la volonté d’Evgueni Plushenko
de défier le mal qui le ronge, malgré
l’inconditionnel soutien de son
public et des juges si respectueux de
son palmarès. La réalité de la glace
a tranché. Et pour l’instant, c’est
Lambiel le patron.
Sans jamais rien calculer de ce que
réalisent ses adversaires, le petit
prince de Saxon semble enfin prêt à
convertir en médaille son immense
talent. Longtemps ralenti par des
blessures, des égarements aussi, ce
garçon n’ayant pas toujours eu la
volonté de réussir, il planait une
impression d’une fragilité sur sa
brune tignasse. Mais à bientôt vingt
ans, Stéphane Lambiel efface les
doutes. Il considère dorénavant que
son potentiel mérite des efforts. Il
utilise son sens artistique pour aider
à la création de chorégraphies
denses, il s’astreint à de la préparation physique depuis décembre
pour compenser ses faiblesses articulaires. Il a même lancé une souscription dans sa région de Martigny
pour qu’on l’aide à préparer les
Jeux.
Car, hier à Moscou, les plus sceptiques ont admis qu’il est un
immense prétendant au titre olympique. « Je voulais montrer ce que
j’ai dans le ventre » , affirmera-t-il
avant d’évacuer la tension dans
quelques sanglots. Sur des rythmes
espagnols, Stéphane Lambiel
venait de maîtriser son sujet, appliqué sur le triple axel, sa bête noire,
vigilant sur la combinaison quadruple-triple boucles piqués, bagarreur sur la réception du triple lutz,
où l’on ne regrettera qu’un léger
« touch » de la jambe libre. Mais la
virtuosité de ses pirouettes suffit
largement à compenser cette
bêtise. « J’ai reconnu des visages
amis dans les tribunes, cela m’a
donné une force, une énergie positive » , remercie-t-il, en refusant de
se projeter plus avant dans la compétition.
Evgueni Plushenko, lui, n’a pas su
profiter d’un public enflammé, rangé à sa cause. Il s’est dépouillé, mais
la double infiltration qu’il a subie à
la cuisse gauche pour diminuer la
douleur de sa hanche n’a pas suffi à
l’instant du quad, réceptionné sur
les fesses. Le tenant du titre préserve la troisième place provisoire,
mais devra se méfier du Canadien
Jeffrey Buttle, merveilleux interprète de Rachmaninov et qui n’a
plus que deux points de retard.
traîne un passif de cinq points sur
Lambiel (118,28 contre 112,66),
puisque les deux se sont neutralisés
hier (80,28 à Lambiel, 79,66 à Joubert).
Rien n’est acquis donc. Pour l’un
comme pour l’autre. Si ce n’est cette
certitude : Brian Joubert ne voulait
pas d’autre chose qu’un duel. Il
s’était imaginé s’approcher de Plushenko. Raté : le danger n’est pas
russe, mais suisse. Ce qui n’atténuera pas la saveur du titre décerné
demain, qui échouera au cou d’un
Français, quarante ans après le
sacre d’Alain Calmat, ou de Stéphane Lambiel, précédé dans les
annales par le seul Hans Gerschwiler en… 1947.
Pas sûr que la danse sur glace offre
un tel rendez-vous avec l’histoire.
Pourtant, la réalité a parfaitement
collé au scénario envisagé. Si les
Russes Navka-Kostomarov volent
déjà vers un second titre mondial, si
les jeunes Américains Belbin-Agosto confirment leur progression sur la
glace par un bond dans la hiérarchie
(2e), quatre couples risquent de se
disputer la troisième marche du
podium. À l’issue du midnight blues
imposé, qui nécessite beaucoup de
souplesse des chevilles et du pati-
Joubert rêve
d’un exploit
Quant à Brian Joubert, oui, il s’est
libéré. Pas assez généreux dans son
expression corporelle, encore vulnérable sur les pirouettes, même s’il
ne cesse de progresser, il déménage
dès lors qu’il faut balancer un saut.
Et se battre. À plusieurs reprises,
l’ambition lui a permis de puiser des
ressources inattendues, d’exploiter
ce mental hors norme qui le sauve
en toutes circonstances. Mais à
cause de qualifications étriquées, il
Duel
sino-russe
Depuis une olympiade, les couples chinois
contestent l’hégémonie russe.
MOSCOU –
de notre envoyée spéciale
Véronique Guyon en était une autre hier soir. Les yeux
brillants, l’entraîneur n’avait absolument rien à redire
sur la prestation de son élève : « On revoit du vrai Brian
Joubert, martelait la frêle jeune femme, le battant, le
meilleur. Il lui faut de l’adversité pour être comme cela.
Enfin quand il est prêt… » Allusion à la préparation
avortée pour les Championnats d’Europe pour cause de
séparation avec son ancien entraîneur Laurent Depouilly, et au travail serein effectué depuis Turin pour préparer ces mondiaux.
COMMISSION D’ÉVALUATION DU CIO – MOSCOU
Retrouvez les résultats
en page 17
BIATHLON
FINALES COUPES DU MONDE
La rivière d’or
Décrocher la lune
Plus que sur le réseau de transports en commun, Moscou compte séduire
par l’utilisation de la Moskova pour désengorger la ville.
Bailly et Poirée, malgré la qualité de l’adversité, peuvent viser le gros Globe.
En auront-ils toute la force ?
MOSCOU –
KANTHY-MANSIYSK –
(RUS)
de notre envoyée spéciale
Y AURAIT-IL EU des consignes ?
De gentilles invitations pour utiliser
les itinéraires bis ? En tout cas,
alors que la commission d’évaluation du CIO poursuivait ses travaux,
hier à Moscou, avec la visite des
sites, aucun embouteillage n’a perturbé sa progression dans les rues.
Un miracle dans cette mégapole de
plus de dix millions d’habitants, où
les transports restent une difficulté
majeure.
Évidemment, la capitale russe peut
se targuer de posséder l’un des plus
beaux métros du monde, la plupart
des stations étant presque de petits
musées à la gloire du peuple soviétique, avec des statues de bronze
monumentales, des tableaux de
mosaïque ou de faïence… À l’heure
actuelle, le réseau compte 265 stations pour 270 kilomètres de rails. Il
est prévu d’en ajouter une cinquantaine d’ici à 2012.
Un concept séduisant
D’ailleurs, la ville de Moscou soutient qu’elle injectera 17 milliards
de dollars dans l’amélioration de
ses transports. Elle compte ainsi
boucler la construction de son quatrième périphérique, en envisage
un cinquième si le vote de Singapour lui était favorable le 6 juillet.
Et, de toute manière, achèvera la
rénovation gigantesque de Vnoukovo, l’un des quatre aéroports
moscovites, déjà nanti d’une rame
ultra-rapide et moderne qui permet
de rallier le centre-ville en moins de
15 minutes.
Mais, de toutes ces bonnes inten-
tions, la seule intéressante, qui
séduit même la population, c’est le
concept de la « rivière olympique ».
Une idée originale d’utiliser la Moskova pour désengorger les rues,
puisque les trois quarts des sites se
nichent dans les bras du fleuve. Évidemment, si le temps s’est légèrement radouci à Moscou, libérant
même quelques flocons, la Moskova, elle, est restée de glace hier.
Impassible et incapable de dévoiler
les charmes que vantent les organisateurs, elle n’a pas offert à la commission l’occasion de tester ce
moyen de transport.
Pourtant, c’est vrai que l’initiative
est belle. Moscou appartient à ces
cités qui se sont appuyées sur un
cours d’eau. En l’occurrence, le
prince Youri Dolgorouki fut le premier à établir cet ancien avantposte, dans la région méridionale
de la principauté de Souzdal. Un
camp désigné sous le nom de Moscou dans les chroniques dès 1147,
qui n’a cessé de se développer
autour de son Kremlin pour ressembler aujourd’hui à l’une des mégapoles les plus irrationnelles.
Le projet de la candidature pour
Moscou 2012 promet donc la création d’une « flotte olympique »,
une armada de bateaux qui pour-
I PAS DE CHEVAL POUR NAWAL. – Lors de la visite des sites, hier, la commission d’évaluation a pu découvrir le complexe équestre de Bitza, déjà utilisé
pour les Jeux de 1980, mais aujourd’hui rénové à 90 %. La présidente El-Moutawakel s’est même vu proposer un petit tour à cheval, mais Nawal, pourtant férue
d’équitation, a décliné l’offre en raison de douleurs au dos. Le champion olympique de pentathlon moderne (Sydney 2000), Dmitri Svatkovski, directeur des
sports du comité de candidature de Moscou 2012, n’a, lui, pas hésité à emprunter
une monture pour se livrer à une petite démonstration. Tout le monde est ensuite
reparti en métro pour se rendre au complexe olympique de Loujniki où les attendaient notamment Elena Isinbaeva, championne olympique de perche à Athènes
l’été dernier. – S. Tu.
I VISITE PRIVÉE AU KREMLIN. – Beaucoup de diplomatie au programme de
la commission d’évaluation, aujourd’hui, puisqu’elle rencontrera le président Vladimir Poutine en fin d’après-midi avant une visite privée du Kremlin. Suivra une
petite pause distraction pour admirer une parade de chevaux sur la place Sobornaïa et un dîner dans le palais du patriarche, toujours au Kremlin, en compagnie du
Premier ministre Mikhaïl Fradkov et du maire de Moscou, Youri Loujkov.
I L’ANGLAIS À L’HONNEUR. – Partout dans la ville, on a vu fleurir ce slogan
« Moscow 2012, Imagine it now » (« Moscou 2012, imaginez-le dès maintenant »), alors qu’aucune traduction en alphabet cyrillique n’accompagne ces
grandes banderoles. « Les Moscovites savent très bien ce que cela veut dire et
comment on l’écrit en russe, justifie Alexandre Tchernov, directeur général du
comité de candidature, mais on voulait que cela soit très clair pour l’arrivée de la
commission d’évaluation et de la presse internationale. D’ailleurs, la moitié de nos
discussions avec la commission a lieu entièrement en anglais, car cela simplifie les
choses de ne pas recourir à une traduction. » La guerre froide appartient décidément au siècle dernier…
raient mouiller à 70 embarcadères.
Quelques aménagements restent à
faire, comme les stations censées
desservir le village olympique ou le
centre des médias, qui n’existent
pas encore. Le nombre des vaisseaux n’a pas été déterminé, mais
les besoins estiment que 60 000
personnes les emprunteront quotidiennement.
À quoi ressembleront-ils ? Le gouvernement de Moscou et ses investis s eu rs pr iv és l es es pèren t
modernes, avec juste quelques
copies anciennes, conscients que
cette initiative dépasse le cadre
olympique pour s’inscrire dans un
développement durable du tourisme. À l’image de cet Anneau d’or
qui sillonne la Volga et la Kliazma et
dévoile les sites historiques de Vladimir, Souzdal ou Rostov.
Car, si l’on devine aisément que la
flotte olympique évitera les embouteillages, reliant les sites en moins
de quinze minutes, si l’on apprend
que les athlètes n’y auront pas
accès à cause des règles de sécurité
émises par le CIO, il est clair qu’il
s’agira aussi d’une opportunité
unique de visiter la ville. De découvrir, au long de son sinueux parcours, Moscou la rouge, ses mille
coupoles dorées, ses monastères
moyenâgeux ou cette horrible statue de Pierre le Grand sur un
bateau, qui horripile les Moscovites
depuis son érection en 1996.
Tseritelli, l’artiste géorgien, avait
alors recyclé cette œuvre refusée
par les États-Unis en troquant la
tête initiale de Christophe Colomb
pour celle du tsar russe… Mais ce
n’est pas à l’attention des habitants
que ce projet est destiné. – C. L.
MERCREDI 16 MARS 2005
de notre envoyé spécial
IL FAIT FROID et il neige sur KanthyMansiysk, mais les cœurs français, un
moment glacés par le manque de résultats aux Championnats du monde de
Hochfilzen la semaine dernière (une seule
médaille : Poirée, 3e de la course en ligne),
retrouvent ici de la chaleur et du sang.
C’est la dernière ligne droite. Le mot de la
fin pour la Coupe du monde (débutée le
2 décembre à Beitostolen), qui aura proposé 10 étapes, mais 27 épreuves avant
de reconnaître son roi et sa reine, samedi,
à l’issue de la dernière course. Les plus
performants sur l’ensemble de la saison.
Avant les Championnats du monde, Sandrine Bailly pouvait revendiquer cette
haute distinction. À défaut d’y avoir posé
sa griffe, elle a préservé toutes ses
chances. Avec le système comptable en
place (qui oblige chaque participant à
défalquer les points obtenus lors de ses
trois plus mauvaises courses), elle pointe,
actuellement, à21longueurs de la leader,
la Russe Olga Pyleva. Ce n’est pas un
gouffre, « à condition, souligne la Française, que je débute fort ce soir dans le
sprint et qu’elle, en revanche, y laisse
quelques plumes. » Vu la régularité des
deux championnes, tout va se jouer à très
peu de chose.
Troisième l’an dernier, Bailly semble assurée de terminer en meilleure position. Au
pire, à la deuxième place, puisque l’Allemande Kati Wilhelm est désormais décrochée. Au mieux, avec le gros Globe. Elle
n’imagine pas revenir bredouille de son
voyage en Sibérie mais, plus raisonnablement, elle envisage de ramener au moins
un petit Globe, qui récompense le meilleur de chaque spécialité. Or, elle domine
le classement jusqu’à présent en sprint et
en poursuite.
Raphaël Poirée n’en est pas là de sa réflexion. Vainqueur à quatre reprises de la
Coupe du monde, le Drômois, deuxième
selonlemême comptage,pointe trois unités derrière l’Allemand Sven Fischer, mais
ne devance que de 22 points Ole Einar
Björndalen qui, malgré ses sept impasses
dans la saison, semble presque le favori
logique. Sur ses neuf dernières courses, il
a enlevé huit succès, gonflant son capital
points et confiance.
« Je suis le moins
fort des trois ! »
Si l’on en croit Poirée, détenteur du
Globe et vainqueur dans toutes les
spécialités en 2004, le défi est bien
trop grand. « Je ne me fais pas d’illu-
sions, juge-t-il. C’est serré peut-être
entre nous trois, mais il y a une certitude : je suis actuellement le moins fort
des trois. Maintenant, c’est vrai aussi
que j’ai souvent fait de très bonnes fins
de saison. Et puis, je vous le dis aussi,
on ne vient pas en Sibérie par plaisir.
J’ai donc plutôt envie de réussir
quelque chose sur la piste. »
Comme Bailly, le chef de file des garçons miserait plutôt sur un petit Globe.
La mass start ou la poursuite, où il reste
très bien placé. Il souhaite surtout
réussir son dernier tour de piste. Audelà de toute estimation et de tout
espoir, c’est effectivement le mot
d’ordre qui revient dans la bouche de
Christian Dumont, le responsable des
équipes de France.
« L’opinion, les médias réagissent toujours par rapport aux médailles et aux
titres. Il faut tout de même savoir que
nous sommes loin derrière les Russes,
les Norvégiens ou les Allemands. Nous
sommes aujourd’hui la quatrième
nation du biathlon, et c’est notre place.
Paradoxalement, sur les derniers
Championnats du monde, nous terminons deuxièmes, puisque le classement s’établit sur les trois meilleurs de
chaque nation dans chaque épreuve.
Avec une seule médaille, certes… »
Bailly : « Je vais foncer »
« BREDOUILLE LORS DES DERNIERS Championnats
du monde, vous avez là une belle chance de surmonter votre déception...
– Quoi qu’il arrive, je pourrai dire que j’ai réussi une bonne
saison. Mais je ne veux pas non plus me cacher derrière ce
constat pour anticiper une éventuelle déception. Il y a une
certitude : je ne veux pas rentrer bredouille. L’an dernier, le
petit globe du sprint était à ma portée, mais il m’a filé sous le
nez. Je suis, cette fois, bien placée au sprint et en poursuite et
mon effort doit porter sur ces deux spécialités.
– Vous ne pensez donc pas au gros Globe ?
– J’ai une vingtaine de points de retard sur Pyleva. Ce n’est
pas insurmontable, mais elle a toujours été très régulière.
Même dans la difficulté, elle a fait le nécessaire pour entrer
dans les bons points. Elle ne lâche rien. Et puis je ne sais pas
si, finalement, le classement général était l’un de mes objectifs. Mais il n’y a pas de calcul possible. On verra après la
ligne. La certitude est qu’il me reste de la motivation, de
l’envie. Je suis fatiguée, mais tout le monde est dans le
même cas que moi. Je vais foncer, voilà tout… » – L. M.
La session de rattrapage qui s’ouvre à
Kanthy-Mansiysk, aujourd’hui, avec le
sprint hommes et femmes, pourrait
donc atténuer quelques douleurs
encore bien fraîches. « On est venus ici
pour se battre, conclut Dumont. On
est, pour l’instant, placés. Pas
gagnants. On ne veut pas calculer
mais, évidemment, au milieu des
grosses usines, si l’on fondait un joli
métal, on apprécierait. »
LAURENT MOISSET
PROGRAMME
AUJOURD’HUI. – 10 km sprint
HOMMES, à partir de 13 h 15, et 7,5 km
sprint FEMMES, à 15 h 15.
Principaux engagés. – HOMMES :
Björndalen (NOR), Fischer, Greis, Gross
(ALL), Rozhkov, Kruglov (RUS), Poirée,
Defrasne. FEMMES : Pyleva, Zaitseva
(RUS), Wilhelm, Disl, Glagow (ALL), Liu
(CHN), Bailly.
Autres Français engagés.
– HOMMES : Cannard, Robert,
Aubert. FEMMES : Baverel-Robert,
Peretto, Mignerey.
COUPE DU MONDE HOMMES (après
24 épreuves sur 27) : 1. Fischer (ALL),
838 points ; 2. Poirée,809 ; 3. Björndalen (NOR), 787 ; 4. Gross (ALL), 634 ; 5.
Tchepikov (RUS), 604 ; 6. Kruglov (RUS),
588 ; 7. Greis (ALL), 588 ; 8. Rozhkov
(RUS), 562 ; 9. Defrasne, 552 ; 10.
Eckoff (NOR), 503 ;… 25. Cannard,
171 ; 29. Robert, 153 ; 49. Grebot,
Aubert.
COUPE DU MONDE FEMMES (après
24 épreuves sur 27) : 1. Pyleva (RUS),
803 points ; 2. Bailly, 776 ; 3. Wilhelm
(ALL), 721 ; 4. Zaitseva (RUS), 619 ; 5.
Disl (ALL), 599 ; 6. Zubrilova (BLR), 527 ;
7. Liu (CHN), 527 ; 8. Tjörhom (NOR),
490 ; 9. Glagow (ALL), 468 ; 10. IstadKristiansen (NOR), 454 ;… 21. Baverel-Robert, 302 ; 34. Peretto, 136 ;
66. Mignerey, 14 ; 72. Jacquin, 11 ;
76. Gros, 8.
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Noir
Jaune
Rouge
AUJOURD’HUI : qualifications femmes à 8 heures et 12
heures ; programme libre couples à 17 heures (heures françaises).
Bleu
Rouge
JEUX OLYMPIQUES
SOPHIE TUTKOVICS
PROGRAMME
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Bleu
Jaune
« Même pas fatigué ! »
« Je n’ai aucun stress en compétition, affirme Guyon, et
donc je ne lui en transmets aucun. Je ne lui raconte que
des bêtises pour le décontracter. » Et il fallait détendre
le jeune homme, crispé, avant hier, lors des qualifications. Alors Brian a dormi comme un bébé et s’est même
autorisé une petite sieste hier en début d’après-midi.
« Même pas fatigué ! », lança-t-il, les yeux rieurs, en
sortant du kiss and cry où il venait d’entendre un total de
points (79,66) lui permettant d’établir un nouveau
record personnel sur un programme court. « Pas mal de
gros concurrents sont désormais hors du coup et j’ai
réussi à revenir sur Plushenko, poursuivait le Poitevin,
mais je suis encore loin de Lambiel et il faudra sortir le
grand jeu pour le libre. Je regrette de m’être retenu lors
des qualifications, c’est une bêtise que je ne recommencerai pas… »
De fait, Joubert n’a perdu que 0,62 points face à Lambiel
lors de ce short mais il traîne encore, avant le libre
demain, les cinq unités qu’il lui a concédées lors des
qualifications.
« Il n’y en a plus qu’un à battre, affirmait pourtant
Guyon hier soir, et la victoire ira à celui qui en a le
plus… » De points ?
ILS ONT AU MOINS UN POINT commun : leur admiration sans faille pour
le couple Gordeeva-Grinkov, merveilleux champions olympiques en 1988 et
en 1994. Un duo à la ville (jusqu’au
décès de Sergueï), que ne sont ni Tatiana Totmianina et Maksim Marinin, ni
Shen Xue et Zhao Hongbo, malgré
leurs romances adolescentes qui n’ont
pas résisté à la maturité. Mais, à ce
détail près, le couple russe et le chinois
restent très dissemblables.
Lundi soir, les premiers ont été techniquement irréprochables pour prendre
la tête de la compétition. Même si
Maksim Marinin regrette « une petite
bêtise dans la pirouette parallèle que
l’on a récemment compliquée pour
gagner un niveau supérieur ». Sur ce
même élément, les Chinois ont plus
largement failli. Ce qui leur a d’ailleurs
coûté la deuxième place provisoire,
subtilisée par d’autres Russes, Petrova-Tikhonov. « Nos erreurs sont dues à
une blessure au pied que je traîne
depuis plusieurs semaines », s’est
excusé Zhao Hongbo, qui croit encore,
cependant, que son couple pourra
reconquérir le titre mondial, qu’il avait
décroché en 2002 et en 2003, mais
perdu l’hiver dernier face à… Totmianina-Marinin.
Depuis les Jeux scandaleux de Salt
Lake City, où les Russes BerezhnaïaSikharulidze et les Canadiens Sale-Pelletier avaient partagé la médaille d’or,
c’est en effet ces deux paires qui illuminent la catégorie. Avec une conception
très différente de leur sport. « Je ne
vois pas l’intérêt de tenter des éléments difficiles s’ils ne sont pas maîtrisés. Je préfère prendre le temps de les
digérer à l’entraînement pour les présenter proches de la perfection devant
les juges », insiste ainsi Oleg Vassiliev,
le champion olympique de 1984 (avec
Elena Valova), basé à Chicago, et qui
s’occupe des Russes depuis le printemps 2001.
À l’inverse, et même si Yao Bin,
l’entraîneur des Chinois, avait effectué
trois mois de stage en Union soviétique à la fin des années 80, cet élégant
quinquagénaire revendique la prise de
risques. Tous les membres de son
équipe viennent de la Mandchourie,
cette région du nord de la Chine qui
borde la Sibérie et fut peuplée notamment par des Russes blancs, exilés
après la révolution de 1917. Pourtant,
ce ne sont pas eux mais des experts
américains et japonais qui ont initié les
Chinois au patinage. Depuis, il a développé sa technique, jusqu’à séduire le
monde, obtenir le respect d’un milieu
très conservateur. C’est en Chine que
les exploits sont réalisés : le premier
quadruple twist pour Zhang DanZhang Hao, pour l’instant quatrième,
alors que Shen Xue-Zhao Hongbo ont
soulevé les salles dès leur première
apparition mondiale en 1995, pour
l’amplitude de leurs sauts lancés.
Reste que, en effet, les enfants de
l’empire du Milieu n’ont pas la précision, la rigueur des Russes. Mais ils ont
gagné ce que les héritiers de Gordeeva-Grinkov n’ont plus : l’âme, cet art de
transmettre des sentiments. Lors des
Mondiaux de Washington, en 2003, le
grand Artur Dmitriev, champion olympique en 1992 et en 1998 avec deux
partenaires différentes, avait eu cet
éloge admirable : « On savait qu’ils
étaient d’extraordinaires techniciens,
ils ont aujourd’hui appris à gagner
avec ce qui faisait notre force : l’émotion. » Totmianina-Marinin n’ont
jamais provoqué de troubles, leurs
visages sont impassibles, quand ceux
de Shen Xue-Zhao Hongbo rayonnent.
À performances égales, c’est peut-être
cette générosité qui fera ce soir la différence. – C. L.
Noir
Noir
LOIN DU PETIT NUAGE sur lequel s’est installé Stéphane Lambiel, il y avait hier un duel sur glace dure entre
les deux meilleurs ennemis qui se cherchent depuis plus
d’un an maintenant. Très exactement depuis le 5 février
2004 et ce titre de champion d’Europe qu’un jeune Poitevin avait chipé sous le nez d’un Russe au palmarès
déjà très étoffé. Le champion du monde en titre, Evgueni
Plushenko et son dauphin de l’an dernier, Brian Joubert.
Après sa prestation et malgré sa chute à la réception du
quad, « Génia », idole de toute une salle, prit largement
le temps de saluer son public pendant que « Joub » piaffait avant d’entrer en glace. « Merci » articula Evgueni à
ses supporters avant de devoir laisser la place à son
rival. Brian savait déjà qu’il n’était plus l’homme à battre
mais il appréhendait ce programme court : « Je redoutais, confia-t-il, de rater ma combinaison ou de faire un
quad-double, comme aux Championnats d’Europe, où
cela m’avait un peu déçu, j’étais décidé à passer la
vitesse supérieure et il me fallait un programme
nickel ! »
Quelques minutes plus tard, objectif « court » atteint,
l’intox avait changé de camp. Joubert, tête bien droite,
n’adressait pas un regard à Plushenko qui essayait
d’abréger sa séance d’interview. Après être tombé dans
les bras de Tatiana Tarasova, sa chorégraphe, Brian
reçut dans le dos une tape amicale d’Alexei Mishin,
l’entraîneur de la partie adverse. Et alors que le clan
russe tentait par tous les moyens de trouver une sortie
de secours aux vestiaires pour échapper à la horde de
fans qui assiégeait la porte d’entrée, Joubert s’avança,
un brin provoquant, pour s’en aller cueillir une rose des
mains d’une jeune admiratrice…
CÉLINE LONGUÈVRE
COUPLES
Enfin libéré pour le programme court hier, le Poitevin a pris
ses distances avec Plushenko.
de notre envoyée spéciale
nats d’Europe, où ils en rendaient à
cet instant trois aux Ukrainiens
Groushina-Goncharov, actuels 3es.
« Ce sera comme aux Europe : rien
ne sera joué avant le libre, se persuade Schoenfelder. Mais notre
podium de Turin, il faut d’abord
qu’on le confirme par nos actes. »
Une leçon que Joubert va également méditer pour créer l’exploit.
MOSCOU. – Le potentiel et le talent du jeune Stéphane
Lambiel, vingt ans, semblent enfin trouver leur pleine
expression. Hier, sur des rythmes espagnols, il a
clairement confirmé ses prétentions lors du programme
court : décrocher le titre mondial demain soir.
(Photo Jean-Marc Pochat)
Joubert
muscle l’affaire
MOSCOU –
nage, mais ne permet pas de
grosses différences techniques, ils
se tiennent en tous cas en moins
d’un point. Un point de déficit pour
Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder, 6es avec le même total que
leurs compagnons d’entraînement
canadiens, Marie-France DubreuilPatrice Lauzon (5e), mais un point
qui correspond déjà à un progrès
par rapport aux récents Champion-
12
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
PROLONGATIONS
LA SAGA D’IVAN LE CROATE
PORTRAIT
Ivan Ljubicic a sorti à lui tout seul les États-Unis de la Coupe Davis, se hissant ainsi parmi les grands.
Opposé à Berdych la nuit dernière, Ljubicic pourrait
rencontrer Roger Federer (opposé à Muller) en huitième
de finale. Ce serait un match exceptionnel, dans la
mesure où le Suisse lui a barré la route en trois occasions,
à Doha, à Rotterdam et à Dubaï. Mais, loin de se décourager, Ljubicic en redemande : « Je veux bien l’affronter
tous les jours car, avec lui, j’ai appris plus en trois matches
qu’en plusieurs années de circuit ! » Commencée au son
du canon en Bosnie-Herzégovine, la carrière de ce jeune
marié, basé à Monte-Carlo, prend désormais un fort
joli tour.
INDIAN WELLS –
de notre envoyée spéciale
IVAN AVAIT DOUZE ANS quand
son père, Marko Ljubicic, prit la décision de placer ses deux fils, Vlado et
Ivan, ainsi que son épouse musulmane, Hariza, à l’abri. Il en était sans
doute fini des jours heureux à Banja
Luka, une des principales villes de
Bosnie où il exerçait le métier d’ingénieur en électricité. C’était en 1992,
et l’avenir incertain ne promettait
rien de bon. « Je me souviens surtout
de ma peur, confie aujourd’hui le
Croate au crâne chauve et au sourire
franc comme l’or. Autour de nous,
des familles entières disparaissaient
du jour au lendemain. On ne savait
rien d’eux, ni s’ils avaient fui ou s’ils
étaient morts.
L’idée de mon
père était de nous
écarter, seulement pour un
mois, histoire de
voir comment les
choses allaient
tourner dans
notre coin. Lui
était obligé de
rester à demeure,
comme tous les
hommes en âge
de faire la guerre,
mais il nous assura que soit nous reviendrions, soit il
nous rejoindrait en Croatie. »
Pendant six mois, Ivan n’eut pratiquement aucune nouvelle de son
père, mais il sentait qu’il ne reviendrait pas à Banja Luka. Il l’avait compris depuis le jour où il insista pour
aller taper la balle dans son club, en
centre ville, au Mladen Stojanovic.
« Cela faisait trois semaines que
mon père ne voulait plus que j’y aille.
Mais il ne m’avait pas dit pourquoi.
Nous habitions la banlieue, et lui se
rendait tous les jours en ville pour
son travail. Il a fini par accepter de
m’y emmener. Il m’a dit : « Je
connais un chemin, peut-être que ça
va marcher. » Mais nous avons
quand même été arrêtés par des militaires, ou plutôt des miliciens, avec
des cagoules sur la tête et des
mitraillettes à la ceinture. C’était la
première fois que je voyais une arme.
Ils ont demandé : « Qu’est-ce que
vous faites là ? » Mon père a dit :
« C’est un gosse, il va jouer au tennis. » Ils nous ont laissé passer. Mais
une fois au club, je n’ai pas eu beaucoup de plaisir à jouer, alors je suis
resté dans mon quartier, à jouer au
foot et au basket. »
Jusqu’à ce que sonne l’heure du
départ : « Nous avons pris un avioncargo humanitaire en direction de
Zagreb, où nous sommes arrivés aux
aurores. Le bus qui devait nous
emmener en Croatie partait à minuit.
Nous sommes restés à l’arrêt du bus,
mon frère et moi, collés à notre mère,
comme nous l’avait ordonné notre
père. Autour de nous, des gens chantaient des slogans anti-Croates. Ce
n’était pas chouette, pas chouette
du tout. Le voyage a duré quarante
heures. Nous avons traversé la Hongrie, et la Slovénie. À un moment, le
''
bus n’a pas pu continuer. Alors, on a
traversé la frontière à pied, jusqu’à
ce qu’un autre bus nous dépose dans
un camp de réfugiés, où nous avons
attendu. »
Un mois sur place en Croatie, à Rijeka, avant de rejoindre Opatijah où il
put rejouer au tennis. La famille enfin
réunie en novembre s’installa finalement à Rijeka. Mais il était dit qu’elle
ne resterait pas longtemps soudée,
car six mois plus tard, Carlo Brucciera, président du club de Montcalieri,
près de Turin, lui proposa, à lui et plusieurs autres réfugiés croates, de les
prendre sous sa coupe.
Ljubicic y séjourna trois ans. Au
début, il ne parlait pas un mot d’italien, n’avait pas un sou pour faire
quoi que ce soit,
alors il ne fit que
ta p er da n s la
ba lle. A b so lument certain de sa
vocation et de sa
fibre patriotique,
qu’il avait sentie
vibrer l’année du
grand voyage, en
voyant Goran Ivanisevic porter le
tout nouveau drapeau croate aux
Jeux Olympiques
de Barcelone, et
remporter deux médailles.
Le jeune Ljubicic accepta tous les
sacrifices sans se plaindre : « Aujourd’hui, je ne peux même pas dire que
si je suis en difficulté sur un court, je
vais y penser en essayant d’y puiser
de l’énergie supplémentaire. En
revanche, je suis sûr qu’inconsciemment, cela m’a rendu plus fort. Je ressens au fond de moi une sorte de
puissance qui, dans l’adversité,
m’est probablement très utile. »
Après un bref retour en Croatie, à
Zagreb, chez papa-maman, Ivan Ljubicic, devenu adolescent, se plaça, à
l’automne 1997, sous la houlette
d’un grand coach italien, Riccardo
Piatti, toujours à ses côtés aujourd’hui, et qui forme avec le physiothérapeute Salvador Sosa et Vlado, le
frère aîné d’Ivan, la garde rapprochée du treizième joueur mondial sur
le circuit, son épouse Adaï terminant
ses études de droit à Zagreb.
Pourtant, la première année de sa
collaboration avec Riccardo fut
infructueuse : « J’étais 297e à l’ATP
quand je l’ai rencontré, et un an plus
tard, j’avais chuté au classement.
J’étais un joueur d’instinct, et lui
voulait m’inculquer la rigueur, une
base sur laquelle construire méthodiquement mon jeu. Je ne comprenais pas ce qu’il me demandait.
J’avais l’impression qu’il voulait
changer ma personnalité. »
Mais il a tenu bon. Parce qu’il voulait
y croire. Parce qu’il n’avait pas le
choix : « Tous les joueurs ayant travaillé avec Riccardo avaient atteint,
au minimum, le top 50, se souvient
Ljubicic. Et puis, surtout, il ne me faisait pas payer ses services. S’il
m’entraînait gratuitement, me
disant simplement que je lui reverse-
Je ressens
au fond de moi
une sorte
de puissance
qui, dans
l’adversité,
m’est
probablement
très utile
Andy n’est pas son ami
qué par mes propos et m’a appelé. "Si tu as quelque chose à
me reprocher, m’a-t-il dit, tu ferais mieux de me le dire en
face plutôt qu’à la presse." Je lui ai répondu : "Tu fais comme
tu sens, mais je me demande comment tu peux espérer que
les autres apprécient ton comportement !" La conversation
s’est terminée sur un statu quo, mais nous n’avons plus
jamais eu de relations normales. Il est tout à fait clair que
nous ne nous aimons pas. »
Avant le dernier simple décisif du match États-Unis - Croatie
du 6 mars, qui se termina à l’avantage de Ljubicic, les deux
grands serveurs s’étaient rejoués, à Indianapolis, l’an dernier. Roddick avait gagné en sauvant trois balles de match.
« Quand je l’affronte, commente Ljubicic, je n’essaie pas de
tirer un surcroît de motivation de mes sentiments à son
égard. Je n’en ai pas besoin. » – D. B.
AUTANT IVAN LJUBICIC APPRÉCIE André Agassi, autant
ses relations avec Andy Roddick sont froides. Quand il réalise
qu’il est sans doute celui qui aura mis un terme à la carrière
d’Agassi en Coupe Davis, le Croate est touché : « J’adore
André et je serais triste d’être le dernier à l’avoir battu. »
Pour ce qui est de Roddick, le respect n’est pas aussi palpable. Les deux hommes ont eu des mots à l’US Open 2003,
que l’Américain allait remporter : « Il est allé aux toilettes
pendant un quart d’heure, il excitait la foule, mettait la pression sur les juges de ligne… Il faisait tout pour gagner, ce qui
ne me pose aucun problème. Chacun peut faire ce qu’il veut.
Mais lors de la conférence de presse, quand un journaliste
m’a demandé : "Que pensez-vous d’Andy ?" J’ai répondu
que je n’aimais pas son attitude, que c’était un manque de
respect pour l’adversaire. Le lendemain, Andy s’est dit cho-
j’appréciais cet homme qui m’avait
toujours tendu la main. En même
temps, j’admirais Goran. J’essayai
de jouer les médiateurs, mais en
vain. Et quand le président apprit
que je ne l’avais pas soutenu de
manière inconditionnelle, il renonça
à se représenter aux élections. »
Depuis cet épisode, Ivanisevic et Ljubicic ont conservé de bonnes relations et fabriqué ensemble
d’agréables souvenirs.
Mais, avec Goran aux oubliettes,
c’est Ivan qui est devenu le pilier de
l’équipe. Et depuis le premier weekend de mars, il a
même été élevé
au rang de héros
national. Pour la
deuxième fois, il a
réussi le « coup
du c hapeau »,
face aux Américains. Deux fois
tro is v icto ir es
d’affilée ! Jamais,
en plus d’un siècle
de Coupe Davis,
les États-Unis n’avaient été sortis au
premier tour de la compétition !
La première fois qu’Ivan fut grand,
c’était en 2003. Une formalité pour
lui : « C’était contre James Blake et
Mardy Fish, chez nous, sur une surface hyper rapide, et je jouais le
double avec Goran. En revanche ce
qui vient d’arriver à Los Angeles :
''
battre Agassi, les frères Brian (avec
Ancic) et Roddick, ça c’est fabuleux ! »
Il en est encore tout ému. Et pourtant, sur l’instant, il se contenta simplement de lever les bras et de planer
doucement jusqu’au moment du
partage avec ses potes. Lui qui espérait seulement « faire un match »
pour clouer le bec à ses détracteurs :
« Quand je suis arrivé de Dubaï, le
mardi soir (à J-3), j’ai constaté que la
presse s’en était pris à Nikki (Pilic), le
capitaine, parce que j’arrivais trop
tard à LA et qu’en gros, il n’avait
aucun contrôle
sur m oi. Mais
moi, j’étais
confiant parce
que j’avais eu le
temps de me
reposer une nuit à
Milan, et observé
Agassi à Dubaï. Je
sa vais ex actement comment
l’affronter. »
Le vendredi soir,
Roddick remit les deux équipes à
égalité en dominant Ancic qui se rattrapa en double (victoire face aux
Brian) et le dimanche, Ljubicic domina Roddick en cinq sets (4-6, 6-3, 7-6
(13-11), 6-7 (9-7), 6-2) pour une victoire historique. « Quand on bat les
États-Unis, on peut espérer remporter la Coupe Davis, dit Ljubicic. C’est
Ce qui vient
d’arriver
à Los Angeles,
battre Agassi,
les frères Brian
et Roddick,
c’est fabuleux
''
mon rêve, mais il me reste… (Il fait
semblant de calculer.) Trois fois trois
sets fois trois rencontres égalent
vingt-sept sets à remporter ! C’est
beaucoup ! »
En attendant, ce grand (1,93 m pour
82 kilos) serveur (no 2 au nombre
d’aces, derrière Joachim Johansson
avec 252 aces cette année) espère se
faire une place dans le top 10. Quatrième au classement par points de
l’année (la Race), il a au moins réussi
à convaincre ses compatriotes qu’il
n’était pas un looser. « Forcément, à
la télé, on ne montre que des images
des finales, où je ne suis pas à mon
avantage. En outre, je suis quelqu’un
de naturellement très calme, parce
que je ne peux pas permettre de gaspiller une once d’énergie. Alors, souvent, on me le reproche. Les gens
pensent que je ne suis pas un battant. Mais tous ces derniers jours, je
reçois des mails qui disent : “Bravo !
C’est dingue, ce que tu as été calme !
C’est super !” »
Alors, l’homme le plus encensé de
l’année (derrière Federer) s’assoit
devant l’ordinateur et tape : « Je
vous l’avais bien dit ! Ce que vous
preniez pour une faiblesse, et bien en
fait, c’est ma force ! » Signé Ivan Ljubicic. Et avec délectation, il tape
« Enter ».
DOMINIQUE BONNOT
DOCUMENTAIRE
Equidia 58 min
FOOTBALL
20.55
Coupe d’Italie. Quart de finale retour.
Udinese - Milan AC.
Sport + 90 min
Tournoi WTA d’Indian Wells (USA).
Quarts de finale.
Canal + Sport 115 min
TENNIS
21.00
Eurosport 90 min
Rediff. demain à 21 h
RUGBY
22.15
Super 12. 3 e journée.
Natal Sharks - Wellington Hurricanes.
Canal + 60 min
Sport + 105 min
Rediff. demain à 7 h 30
ÉQUITATION
16.45
22.45
Eurosport 255 min
Grand Prix Coupe du monde.
Jumping international de Paris-Bercy.
Sport + 120 min
Championnats du monde.
Programme libre couples. À Moscou (RUS).
Rediff. demain à 12 h
BASKET
18.50
18.50
Foot + 145 min
00.25
France 3 85 min
01.30
NBA.
Detroit Pistons - Seattle Supersonics.
Superstades 150 min
NBA + 120 min
Rediff. demain à 8 h 30
ZAP
À voir.
Intéressant.
18.55
Canal + Sport 50 min
19.30
Sport + 165 min
Rediff. suite à 0 h
À ne pas rater.
Les cases vertes
correspondent aux
retransmissions
en direct.
UN CONSEIL D’ABORD, ne jamais
s’arrêter à la bande-annonce de l’émission, lourdingue comme pas permis.
Mais passer directement au magazine,
dont le principe est simple. Une personnalité raconte sa passion pour le cheval
sur un plateau où Caroline Avon, passionnée elle aussi, mène le jeu, assistée
d’Alexandre Debanne. Quatre ou cinq
chroniqueurs leur font face, attendant
leur tour pour intervenir ou proposer
des sujets appréciés de tout cavalier.
Invité du 24e numéro de Des brides et
vous, un ancien Bleu, Luis Fernandez,
dont le sport hippique, après le football,
est la seconde passion.
À l’aise sur le sujet, prêt à rectifier le tir si
un chroniqueur commet une erreur,
celui qui espère retrouver un club à
entraîner, tant le terrain lui manque,
rappelle comment, dans son enfance
andalouse au milieu des taureaux et des
chevaux, il a appris à aimer l’équidé. Il
évoque les moments où, dès qu’il est en
vacances en Andalousie, il galope en
liberté sur la plage. Il raconte le temps
où, encore footballeur, il devint propriétaire de sa chère Soie Blanche, qu’il
acheta aux ventes de Deauville avec son
beau-père et qui leur apporta bien du
bonheur. Il rend hommage aux jockeys,
aux plus humbles. L’un d’eux, Stéphane
Coffigny, raconte son amitié avec Luis
et comment l’homme sait remonter le
moral à un jockey en difficulté. Fernandez s’arrête d’ailleurs sur les parallèles
entre le monde du football (nombre de
joueurs sont devenus propriétaires) et
le monde des courses. On sent sa joie
d’avoir permis un jour aux jockeys fran-
Eurosport 60 min
PATINAGE ARTISTIQUE
17.30
Circuit européen.
Masters du Qatar. Les meilleurs moments.
20.45
Voyage 58 min
16.05
Ligue 1. 23e et 24e journées. Matches en retard.
Strasbourg-Monaco (MV 2) ; Saint-Étienne - Ajaccio (MV 3).
GOLF
MAGAZINE
Rediff. demain à 10 h 30
Ligue 1. 23e et 24e journées. Matches en retard.
Strasbourg-Monaco (MV 2) ; Saint-Étienne - Ajaccio (MV 3).
FOOTBALL
20.10
France 3 10 min
16.00
Coupe d’Italie. Quart de finale retour.
Fiorentina - AS Roma.
FOOTBALL
Superstades / Foot + 150 min
Des brides et vous.
Invité : Luis Fernandez. Voir article.
Luis Fernandez au triple galop
EQUIDIA. 20 h45. Mag. Des brides et vous : Luis Fernandez. 58’.
19.50
TOUT LE SPORT
14.00
Championnats du monde.
Programme libre couples. À Moscou (RUS).
FOOTBALL
FOOTBALL
Rediff. demain à 8 h 30
NBA Mag +.
Avec Philadelphia 76ers - Los Angeles Lakers.
PATINAGE ARTISTIQUE
Ligue 1. 27 e journée. Match en retard.
Sochaux-Metz (MV 4) / (K 4).
Eurosport 180 min
NCAA. Conférence Big 12. Finale.
Oklahoma State - Texas Tech.
BASKET
ESPN Classic Sport 60 min
13.15
Chacun son monde.
Invité : Stéphane Diagana.
BASKET
Canal + Sport 70 min
Sport + 210 min
Coupe du monde. À Khanty-Mansiysk (RUS).
10 km sprint H et 7,5 km sprint F.
MAGAZINE
Invité : Olivier Magne.
12.00
Masters Series.
Tournoi ATP d’Indian Wells (USA).
BIATHLON
19.45
Eurosport 75 min
12.00
« Tout le sel du yachting »
Épisodes 1 et 2. Voir article.
TENNIS
JOUR DE SPORT
11.00
Tous les 1/4 h
JOURNAL
> 24H/24 TOUTE L’INFORMATION SPORTIVE
EN CONTINU POUR NE RIEN RATER DE L’ACTUALITÉ
> MULTISPORT
PAGE 12
Ça manque de sel
ESPN CLASSIC SPORT. 12 heures. Docs.
Tout le sel du yachting . 2 × 30’.
DU VENT, du yacht, des mots. En deux épisodes de la série documentaire Tout
le sel du yachting, ESPN Classic Sport s’offre une contre-plongée au cœur de
« l’esprit de la voile ». « La victoire n’est pas le but ultime. Non, le plus important, c’est de se divertir et de passer du temps ensemble », résume, enthousiaste, un gentleman navigateur. Après Le Retour du champion, consacré aux
derniers Mondiaux de Farr 40, cap sur les côtes de Sardaigne, dans la seconde
demi-heure. Après avoir mouillé l’ancre dans le cadre ravissant de Porto Cervo, Frères de côte vous fera revivre un affrontement vieux comme le monde,
celui qui oppose deux frères. Ainsi, plusieurs régates durant, Massimo et Leonardo Ferragamo vont-ils se confronter sur l’azur méditerranéen. Pas vraiment de quoi chavirer de plaisir. – G. De.
çais de venir disputer un match au Parc
des Princes ; son bonheur de pouvoir
assister aux galops de chevaux au petit
matin, des chevaux « entraînés comme
des sportifs » qu’ils sont. Il laisse percevoir quelque émotion en revivant le Prix
de l’Arc de Triomphe gagné par Sagamix, élevé par le regretté Jean-Luc
Lagardère, qui fut son président au
Matra Racing. Il dit encore sa frayeur le
jour où il se mit sur un road-car derrière
un trotteur. Il parle, il parle, Luis. Même
pas essoufflé après sa prestation une
fois le poteau franchi, il pourrait repartir
pour un tour de piste.
BERNARD DOLET
L’ÉQUIPE TV
6. Journal permanent. Le meilleur de l’info
sportive en treize minutes : reportages,
interviews, analyses.
INFOSPORT
6. Journal tous les quarts d’heure. 13.
Journal toutes les demi-heures, avec le
dossier de la semaine. 18.30 Foot. Journal
des clubs.
LE COIN DES RADIOS
Toute la journée. France Info. À .8 et à .38
de chaque heure, chronique sportive.
6.40 et 7.40 France Inter. Le Journal des
Sports. 7.40 Europe 1. Sports. 16. RMC
Info. DKP. 18. RMC Info. Luis Attaque.
18.52 RTL Mégasport.19. Sud Radio. Sud
Radio Sports. 19. RMC Info. Intégrale
Foot. 19.55 Europe 1. Europe Sport. 20.
RTL. Radio Foot. Multiplex. 21. RMC Info.
Le meilleur de DKP. 22. RMC Info. Le meilleur de Luis Attaque.
MERCREDI 16 MARS 2005
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
je remportai mes trois points. »
L’honneur était sauf.
Les rapports entre Goran Ivanisevic
et Ivan Ljubicic n’ont jamais été
faciles. D’excellents en 1996,
l’année où Ljubicic disputa la finale
des juniors à Wimbledon, ils virèrent
au désastre sous l’influence maléfique du fameux Sacha Hirszon. « Le
pire fut atteint à Copenhague en
2000, à l’issue du seul match qui
nous ait opposés, Goran et moi, et
que j’ai gagné. Le soir, il m’a appelé
dans sa chambre : “J’ai à te parler.”
C’était toujours à propos de la Coupe
Davis. Il me demandait de me joindre
à tous les joueurs pour avoir la peau
du président (de la Fédération
croate). J’étais entre deux feux car
Bleu
Goran Ivasinevic. L’ambiance était
pourrie dans l’équipe. Je perdis mon
premier match, Sacha gagna le sien,
mais dans le double, alors que nous
menions 2 sets à 1, il me dit qu’il
avait mal au dos. Je le suppliai de me
laisser tenter de sauver la situation,
mais il balança, et le lendemain, je
perdis mon troisième point. Prpic,
capitaine, me fit porter le chapeau
auprès de la presse, qui me descendit
en flammes. »
Dans l’avion qui le ramenait à
Zagreb, plus personne n’adressa la
parole au vilain petit canard, qui en
pleura d’amertume. Même encore
aujourd’hui cet épisode semble le
toucher : « Heureusement, à la rencontre suivante, contre la Norvège,
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FOOTBALL
Masters Series.
Tournoi ATP d’Indian Wells (USA).
rais un pourcentage le moment
venu, cela voulait dire qu’il croyait en
moi. »
Si l’ascension vers les sommets commence toujours par des embûches,
celle que Ljubicic eut à écarter lors de
son premier match de Coupe Davis,
en 1998 contre la Finlande, fut l’un
des pires moments de sa carrière :
« Le tennis croate était dans une
situation politique des plus tendues.
Le président de la Fédération faisait
beaucoup pour son développement
mais était en bisbille avec Goran, qui
était la grande star à l’époque.
Goran décida de ne pas jouer, et je
me retrouvai ainsi en première ligne,
associé à Sacha Hirszon, qui était
l’ami et le partenaire habituel de
LA SÉLECTION DE « L’ÉQUIPE »
Algarve Cup F. Finale.
Allemagne - États-Unis. À Faro (POR).
TENNIS
Les deux Américains André Agassi et Andy Roddick peuvent faire la moue. Jamais, en plus d’un siècle de Coupe Davis, les États-Unis n’avaient été sortis au premier tour
de la compétition. Sur leur sol, à Carlson (Californie), tous deux sont pourtant tombés face à l’étonnant Croate Ivan Ljubicic (à droite), qui qualifiait du même coup son
pays pour les quarts.
(Photo Lucy Nicholson/Reuters)
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TENNIS INDIAN WELLS (ATP Masters Series et WTA Tour, dur)
Roddick en rattrapage
Golovin rate le coche
Effondré par son terrible échec en Coupe Davis, l’Américain espère se relancer à Indian Wells.
INDIAN WELLS –
INDIAN WELLS – (USA)
OBSERVANT le central aux tribunes
clairsemées, un journaliste anglais
peu impliqué dans le résultat du
match Dementieva-Golovin, s’étonna : « Mais comment Dementieva
fait-elle pour mener 4-2 au troisième ? A chaque fois que je regarde,
elle fait une double-faute ou elle met
la balle dehors ! »
C’est qu’entre-temps la Russe avait
parcouru un nombre considérable de
kilomètres pour résister au pressing
de la Française, méthodique et appliquée dans sa distribution de caramels. La numéro 5 mondiale avait
aussi démontré une solidité mentale à
toute épreuve. Menée 6-2, 4-3, balle
de 5-3 sur son fragile service, Dementieva écarta le danger avec une autorité qu’elle renouvela sur les trois
balles de 3-0 qu’elle dut sauver au
troisième set, pour l’emporter finalement 6-4.
Tatiana Golovin sortit du court assez
furax : « C’est très chiant de passer à
côté pour pas grand-chose ! De
constater que tu fais jeu égal avec
elle, et finis par ne pas gagner ! C’est
une question d’expérience et de lucidité. »
Pourtant, Golovin avait déjà battu
Dementieva. C’était au Gaz de
France, en février 2004. Mais le temps
passe plus vite qu’ailleurs sur le circuit
féminin, et quand elle en parle, Tatiana Golovin dit que « c’était il y a
quelques années ». Elle dit aussi :
« L’an dernier, j’étais excitée à
chaque tournoi. Maintenant, je me
de notre envoyé spécial
« ÇA RESTE TRÈS, TRÈS DUR à avaler et, le dimanche soir, j’ai passé une
nuit très difficile… Mais il faut essayer
de laisser ça derrière soi.
– Et vous y arrivez ?
– Non (Longue pause.) Mais je fais de
mon mieux… »
Jeudi dernier, Andy Roddick s’exprimait
pour la première fois après l’élimination
de l’équipe américaine de Coupe Davis,
face à la Croatie. Battu par Ivan Ljubicic
(4-6, 6-3, 7-6, 6-7, 6-2) lors du quatrième match, le numéro 3 mondial provoquait ainsi la défaite de son pays – la
première subie à domicile, dès le premier tour, en cent cinq ans d’histoire.
Humiliant en soi, ce revers était
d’autant plus cruel qu’il touchait de
plein fouet un joueur qui a toujours fait
de la Coupe Davis une priorité. Contrairement à un Jimmy Connors, par
exemple, Roddick s’est en effet toujours
investi pour défendre les couleurs US.
Quitte à y laisser des plumes et à écorner son prestige, comme lors de la demifinale 2002 à Roland-Garros ou lors de
la finale 2004 en Espagne. Ébloui par la
victoire de la « Dream Team » de 1992
(Agassi, Courier, McEnroe, Sampras)
contre la Suisse, à Fort Worth, l’Américain ne rêve que d’une chose : ramener
le Saladier d’argent au pays. Le K.-O.
subi à Carson (Los Angeles) n’en fut que
plus terrible à encaisser. « C’est aussi
dur à vivre qu’une défaite en Grand
Chelem, reconnaît Roddick. Peut-être
même plus, parce qu’en Coupe Davis,
on a le sentiment de décevoir davantage de gens. En Grand Chelem, la
déception est plus égoïste mais la blessure moins profonde…. Tout le monde
a essayé de me réconforter. Dans notre
job, on a tous, à tour de rôle, connu ça.
Franchement, je n’ai reçu que du réconfort de mes coéquipiers. Mais, au bout
du compte, tous ces gestes, tous ces
mots, vous rendent presque encore plus
triste… »
Depuis ce coup de massue, Andy Rod-
INDIAN WELLS.
– Après sa
déconvenue en
Coupe Davis
face au Croate
Ljubicic, Andy
Roddick a
trouvé les
ressources
nécessaires et
rebondi sur le
ciment brûlant
du désert
californien.
(Photo Jeff Cross/
Getty Images/AFP)
dick a disputé et gagné deux matches à
Indian Wells.
Gagner pour oublier
Le premier, très difficilement, face à Fernando Verdasco (6-3, 3-6, 7-6), dont
l’ébouriffant coup droit faillit lui faire
subir sa deuxième déconvenue de la
semaine. Le second, lundi, beaucoup
plus aisé (6-1, 6-2) contre un Jiri Novak
aussi motivé qu’un lycéen la veille des
vacances. « Vous vous rendez compte,
RÉSULTATS
TABLEAU FÉMININ
1
30
VINCENT COGNET
DOMINIQUE BONNOT
I KUERTEN SE SÉPARE DE PASSOS. – Après quinze ans de collaboration,
Gustavo Kuerten, triple vainqueur de Roland-Garros (1997, 2000, 2001), a
décidé de ne plus travailler avec son coach historique, Larri Passos. « Après
tout ce temps, j’ai ressenti le besoin de vivre une nouvelle expérience et de
voyager sans entraîneur, a expliqué “Guga”, hier, dans un communiqué. Ce
sera dur au début et Larri va me manquer, car c’est lui qui a cru en moi le
premier et qui a fait de moi le joueur que je suis. Même si on ne travaille plus
ensemble, notre amitié restera la même. Il est comme un père pour moi. »
Passos va pouvoir se consacrer davantage à son rôle de directeur d’académie,
à Santa Catarina. Kuerten, lui, envisage toujours d’effectuer son nouveau
retour à la compétition (après une seconde opération à la hanche) au tournoi
de Valence, qui commencera le 4 avril prochain.
Fin.
DAVENPORT (USA, 1)
Kutuzova (UKR, 473, w.c)
Kirkland (USA, 196, w.c)
DECHY (14)
SHARAPOVA (RUS, 3)
ZULUAGA (COL, 28)
PIERCE (33)
PETROVA (RUS, 12)
KUZNETSOVA (RUS, 7)
Fujiwara (JAP, 142, q.)
GOLOVIN (25)
DEMENTIEVA (RUS, 5)
Kirilenko (RUS, 66, q.)
MARTINEZ (ESP, 31)
Clijters (BEL, 133)
LINETSKAYA (RUS, 44)
( D É T E N D E Z - VO U S )
(entre parenthèses, la nationalité et le classement ATP ; w.c. : wild-card ; q. : qualifiée)
Santoro à la relance
Qu’on se le dise : le retour de service de Fabrice Santoro a fait
le déplacement jusqu’à Indian Wells. Quarante-huit heures
après avoir éliminé Joachim Johansson, le Français a sorti
hier un autre grand serveur, Feliciano Lopez, 6-4, 6-2, en
1 h 12’. « C’est difficile de comparer les deux matches parce
que Lopez m’a laissé plus de temps pour mettre en place mon
jeu, expliqua le Français après sa traditionnelle séance de
home-trainer, qu’il effectua aux côtés de Martina Navratilova. Mais c’est sûr que je relance très bien en ce moment. Le
fait de réussir six breaks, sur neuf possibles, en est la preuve.
Le petit hic, c’est que je peine un peu au service. Je compte
mettre à profit le double (qu’il dispute aux côtés de Michael
Llodra) pour tenter de trouver une solution. Je vais aussi
appeler mon père, qui a dû voir le match à la télé, pour lui
demander son avis. » Au minimum huitième de finaliste,
Santoro réussit ainsi sa meilleur perf sur le circuit depuis…
août dernier (quart de finale à Cincinnati). Son prochain
adversaire sera encore espagnol. Il s’agira de Carlos Moya,
7e joueur mondial. – V. C.
I LLODRA BUTE SUR UN ROC. – Michaël Llodra n’a pas
rejoint son partenaire Fabrice Santoro en huitième de finale.
Le Français a en effet buté hier, sur le central, face au numéro
2 mondial, Lleyton Hewitt, 6-2, 7-6 (7-3). Malgré huit aces et
57 % de premières balles, Llodra s’est usé sur la défense et
surtout l’extraordinaire régularité de l’Australien, qui ne
commit que huit fautes directes en une heure et vingt-neuf
minutes. Llodra ne se procura qu’une balle de break, au deuxième jeu du deuxième set. Hewitt l’effaça d’un imparable
lob de coup droit… – V. C.
I LE KID ET SON FILS. – Lundi soir, après son succès sur
Andrei Pavel, Andre Agassi se rendit en conférence de presse
accompagné de son fils, aujourd’hui âgé de trois ans et demi.
Lové dans les bras de Steffi Graf, Jaden Gil n’avait pas raté
grand-chose du match. « Ça lui a plu ? », demanda-t-on au
géniteur. « Je pense, répondit l’ex-Kid de Las Vegas. Il m’a
dit : “Hey, je t’ai vu envoyer des baisers à la foule !” » Agassi
était lui aussi ravi de sa performance. « Je me suis appliqué
et mes coups ont répondu présent. C’est bon signe pour la
suite du tournoi. » – V. C.
JUDO
Canu arrête en septembre
La « mission » du DTN prendra fin après les Mondiaux au Caire.
Avant la fin avril, son successeur aura déjà été nommé.
ÉLU à LA PRÉSIDENCE de la Fédération française le 19 février dernier,
Jean-Luc Rougé avait expliqué qu’il
allait se mettre rapidement au travail.
« On a huit semaines pour préparer la
nouvelle politique, c’est un peu
court », jugeait-il en faisant allusion à
l’étape constituée par la prochaine
assemblée générale, les 16 et 17 avril à
Aix-les-Bains. Hier, au siège de la
Fédération, à mi-parcours, le président
de la FFJDA a communiqué des éléments concrets de changements, voulant montrer ainsi que les choses bougeaient déjà. Il a certes évoqué les
grilles de réflexion soumises aux ligues
et aux clubs, notamment sur le développement de la Fédération, les filières
de haut niveau, et autres sujets devant
amener à redynamiser la vie de la troisième Fédération française qui espère
passer de 550 000 à 750 000 licenciés
dans huit ans, mais c’est surtout la
nomination du futur directeur technique national qui mobilise l’enjeu
sportif immédiat.
Il était acquis depuis plusieurs
semaines que Fabien Canu mettrait un
terme à ses fonctions début 2006. Hier,
Jean-Luc Rougé a annoncé que la mission de Canu, à ce poste précis depuis
neuf ans, s’achèverait en fait aussitôt
après les Championnats du monde (au
Caire du 8 au 11 septembre prochain).
« J’ai passé plus de douze ans au plus
haut niveau, c’est autant fabuleux
qu’épuisant, mais il faut savoir passer
la main », résume le DTN. L’échec
olympique de l’équipe de France à
Athènes (une seule médaille, celle en
argent pour Jossinet en – 48 kg) tout
autant que les changements à la tête
de la Fédération ne pouvaient sûrement que conduire à finaliser cette
« envie de changement ». S’il s’est vu
proposer de rester au sein de la FFJDA
à un poste en relation avec le développement auprès des partenaires ou la
communication (« On souhaite exploiter ses grandes qualités », dixit Rougé), d’autres propositions hors judo
pourraient se présenter à Fabien Canu,
peut-être à l’automne.
Douillet, président
du comité de sélection
En attendant la mi-septembre, le toujours DTN va d’abord former son successeur (il sera DTN adjoint pendant
cette période avec l’accord du ministère) qui devrait être connu « au plus
tard dans huit semaines », explique
Rougé. Les appels d’offre réglementaires sont mises au courrier ces joursci et les candidats auront un délai de
deux semaines pour se manifester.
Puis, le président auditionnera les prétendants. Les membres de la Préparation olympique et l’association des
DTN, où siège… Fabien Canu, en
feront de même ensuite. Au terme de
la procédure, Jean-Luc Rougé ira au
Ministère des sports présenter son
choix. Sur le papier, tout cela pourrait
prendre un… certain temps. Dans la
réalité, tout risque d’aller très vite car
le choix du futur DTN se fera entre Stéphane Traineau, actuel directeur du
haut niveau, et Brigitte Deydier, viceprésidente de la FFDJA, seuls candidats déclarés, en attendant d’hypothétiques rivaux.
Il n’est pas question de duel mais d’une
opposition de style qui symbolisera ce
que Rougé et son équipe veulent bâtir
pour le haut niveau. Et dans cet ordre
d’idée, Brigitte Deydier semble toujours en pole-position. Déjà appelée en
septembre pour une « mission sportive » auprès de Fabien Canu, sa nomination marquerait une vraie rupture et
pas seulement parce que ce serait la
première femme appelée à ce poste
dans le judo national. Cela constituerait aussi un désaveu pour le candidat
Stéphane Traineau installé à la tête de
l’équipe de France par Fabien Canu il y
a quatre ans.
Le directeur du haut niveau, appelé à la
cohabitation avec l’ancien et le futur
DTN, possèderait-il alors encore
l’envie de demeurer le patron d’un
staff appelé à préparer dans la foulée
les Championnats d’Europe (20-22
mars à Rotterdam) et du monde si
importants pour juger le redressement
sportif des équipes de France un an
après les échecs athéniens ? Nous n’en
sommes pas encore là et les entraîneurs des équipes de France hommes
et femmes, qui doivent rencontrer
Jean-Luc Rougé la semaine prochaine
évoqueront sans doute la solidarité
derrière leur patron. Voilà qui promet
de l’intensité dans les semaines à venir
alors que le comité de sélection, désormais présidé par David Douillet, doit
établir les équipes de France pour le
rendez-vous européen. Jean-Luc Rougé veut avancer vite. Il pourrait bien
boucler ce premier gros dossier avant
l’assemblée générale.
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ÉTIENNE BONAMY
MERCREDI 16 MARS 2005
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tennis, c’est un formidable bonus. Entre
2000 et 2003, les forces étaient plus dispersées. Aujourd’hui, on est revenu aux
rivalités de mon enfance, comme McEnroe-Connors ou Edberg-Becker. C’est
parfait pour notre sport et cette situation représente un challenge supplémentaire pour moi. » La meilleure
manière, aussi, d’oublier un certain
« Sunday, maudit Sunday ».
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compagnons du carré magique (Federer, Safin, Hewitt) : « C’était très excitant qu’on se retrouve tous ensemble en
demi-finales de l’Open d’Australie,
avoue-t-il. Je ne me souviens pas de la
dernière fois que c’était arrivé mais, à
Melbourne, c’était très fort. On a tous
gagné un tournoi du Grand Chelem, on
a tous été numéros 1 mondiaux, on est
tous jeunes, on a tous des personnalités
différentes, on a grandi dans des coins
différents… Même pour le marché du
dis que c’est mon job, et que je n’ai
qu’à bien jouer pour en profiter. »
À dix-sept ans, la vie de Tatiana Golovin évolue à la vitesse grand V. Et pas
seulement parce qu’elle est devenue
propriétaire d’un grand appartement
à Miami. Encore que, comme elle dit :
« Il faut devenir de plus en plus intelligente sur le court et en dehors. Savoir
s’adapter à tout. Le bon mot c’est
"gérer" les situations. »
En discutant le coup avec sa sœur
aînée, Olga, qui la chaperonne. La
jolie blonde, qui connaît le tennis
pour avoir parcouru le circuit en qualité de fiancée d’un joueur de haut
niveau allemand, rencontré chez Nick
Bollettieri à l’époque où Tatiana y faisait ses classes, est devenue la personne de référence de la joueuse française. « Je n’ai plus besoin de ma
maman, à présent, et pas besoin d’un
coach. Je ne suis pas le genre de personne à qui il faut répéter ce qu’il faut
faire. Ça me saoulerait. » Hier évidemment, on fut tenté de lui demander si un coach ne l’aurait pas aidée à
mieux préparer le match, ou bien à en
tirer des enseignements. La réponse
fusa comme une flèche : « Non ! »
M||e Golovin sait ce qu’elle veut.
M||e Golovin prend ses responsabilités : « Ma maman m’a appris à ne
compter que sur moi-même. Il faut
suivre ses instincts. De toute façon,
tout le monde ne sera pas d’accord
avec ce que vous faites, alors autant
faire ce que vous voulez. À une seule
condition : être contente de soi, le soir
en se couchant. »
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ou six jours entre la Coupe Davis et
Indian Wells. Je pense aussi que ça m’a
fait du bien d’avoir dû enchaîner la
défaite contre Ljubicic avec un match
aussi dur que celui contre Verdasco.
D’avoir dû puiser au fond de moi pour
m’en sortir. Je crois que le pire aurait été
d’attendre deux semaines de plus avant
le prochain tournoi… »
Roddick sait qu’il lui faudra regrouper
ses forces s’il veut lutter avec la crème
de ses rivaux. Notamment, bien sûr, ses
de notre envoyée spéciale
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Dotation : 4 200 000 $SIMPLE
HOMMES. – Troisième tour : Nalbandian (ARG) b. Björkman (SUE) 6-1,
3-6, 6-1 ; Kiefer (ALL) b. Gaudio (ARG)
6-3, 6-1 ; Agassi (USA) b. Pavel (ROU)
6-3, 6-4 ; Coria (ARG) b. Srichaphan
(THA) 6-4, 6-2 ; Roddick (USA)
b. Novak (RTC) 6-1, 6-2 ; Gonzalez
(CHL) b. Blake (USA) 6-4, 0-6, 6-3 ;
Santoro b. F. Lopez (ESP) 6-4, 6-2 ;
Moya (ESP) b. Ferrer (ESP) 6-3, 6-4 ;
Hewitt (AUS) b. Llodra, 6-2, 7-6 (7-3).
SIMPLE FEMMES. – Troisième
tour: Kirkland (USA)b. Craybas(USA)
6-3, 6-3 ; Dechy b. Stosur (AUS) 6-4,
6-7(9-11), 7-6 (7-4) ; Sharapova (RUS)
b.Safina(RUS)6-2,6-3 ; Petrova(RUS)
b. Raymond (USA) 6-7 (7-9), 6-3, 6-3,
6-3 ; Zuluaga (COL) b. Hantuchova
(SLQ) 4-6, 6-3, 7-5.
j’ai gagné en quarante-cinq minutes !
rigola l’Américain. Ça ne m’était plus
arrivé depuis l’âge de dix ans ! » Déjà
requinqué par son show aux côtés de
Marat Safin lors de l’exhibition en
faveur des victimes du tsunami (voir
L’Equipe du 13 mars), Roddick retrouve
petit à petit le sourire : « Après chaque
échec marquant, on doit essayer de
rebondir, de tirer avantage d’une
défaite, dit-il, comme pour mieux s’en
convaincre. Heureusement, il y a eu cinq
La Française est passée tout près
de sortir Elena Dementieva, tête de série no 4,
mais n’a pas pu conclure.
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BOXE
ATHLÉTISME
Asloum enfin libéré
L’hiver
tranquille
de Keita
Le Français a balayé, lundi, à Paris, son décevant challenger. Reste maintenant à durcir l’opposition.
INDÉNIABLEMENT, Brahim Asloum
a produit bien plus forte impression,
lundi soir, au Palais des Sports de Paris,
que le 14 novembre 2003 à Levallois. À
chaque fois, il fut confronté à l’Espagnol Juan Antonio Lopez Bueno en
Championnat d’Europe des mouche.
Mais autant la première fois, le Français s’imposa difficilement aux points
et risqua d’être arrêté sur blessure,
autant il a brillé lundi en envoyant
quatre fois à terre l’Espagnol, K.-O. au
troisième round.
Après sept victoires d’affilée aux
points, Asloum (26 ans) a donc renoué
avec un succès expéditif. Son entourage l’explique par ses progrès, sa
maturité et sa position en gaucher. Il
est également possible d’estimer que
Lopez Bueno n’était lui non plus pas le
même. Autant le Français s’est montré
plus incisif qu’à son habitude, affichant plus d’assurance et surtout une
gauche plus explosive, autant l’Espagnol n’opposa pas la même résistance.
Il n’avait d’ailleurs pas fait grandchose pour mériter une revanche.
« C’est la nouvelle mode de boxer en
gaucher, comme on l’a vu lundi aussi
avec le super-moyen Jackson Chanet,
commente Dominique Nato, directeur
technique national de la boxe. Concernant Brahim, je dirai qu’il a été plus à
l’aise en gaucher contre Lopez Bueno
qu’il ne l’avait été, en gaucher pour la
première fois, devant le Vénézuélien
Noel Arambulet en novembre dernier.
Je pense que le problème, pour
Asloum, n’est pas de savoir s’il est
devenu mature en changeant de couleur de cheveux ou s’il se sent mieux en
gaucher – il frappe des deux mains,
on le sait. L’essentiel est qu’il boxe
libéré, qu’il exprime toutes ses
qualités. »
Le médaillé de bronze du 400 m haies
à Athènes a passé son hiver à se préparer,
loin de l’excitation des compétitions.
PARIS. –
Brahim Asloum,
à gauche,
a pu faire
étalage lundi soir
de ses nets
progrès.
Reste à espérer
que la faible
opposition
proposée par
le décevant
Espagnol Lopez
Bueno n’était
pas un leurre.
(Photo Pierre
Lablatinière)
Une première
compétition
sur 400 m plat
Protestation
de Furgoni
ANDRÉ-ARNAUD FOURNY
I LA FRANCE EN POLOGNE SANS THOMAS. – L’équipe de France amateurs
dispute le Tournoi de Pologne à partir de ce soir à Varsovie (finales samedi
prochain). Cinq Français sont présents : le mi-mouche Redouane Asloum, le
coq Ali Hallab, le plume Khedafi Djelkhir, le welter Xavier Noël et le
super-lourd Mohamed Samoudi. « Nous avions déjà disputé ce tournoi il y a
deux ans, il rassemble l’élite européenne, rappelle l’entraîneur national Aldo
Cosentino. Il va permettre à nos garçons de se situer, de prendre leurs
repères. » Le mouche Jérôme Thomas est absent, car, au moment où la FFB
avait réservé les billets d’avion, le vice-champion olympique souffrait des
côtes. « Il est aujourd’hui rétabli, remarque Cosentino, comme on l’a vu
pendant le stage à Cuba du 17 février au 3 mars. Là-bas, nous avons disputé
cinq test-matches contre d’excellents juniors cubains. Lors des trois premiers,
les Français étaient fatigués du voyage et du décalage horaire. Mais, lors des
deux derniers, ils ont pris le dessus. » Thomas fera donc sa rentrée au tournoi
allemand de Halle (14-17 avril).
Dans la peau d’un monarque
Individuel
En remportant la « Course des deux mers », Oscar Freire a fait preuve d’une autorité
qu’on ne lui connaissait pas.
de notre envoyé spécial
IL ÉTAIT UN PEU PLUS de
16 heures. Alessandro Petacchi
venait de s’attribuer le sprint, selon
un rituel désormais bien rodé, quand
une marée humaine déferla sur la
Viale Buozzi de San Benedetto del
Tronto. La 40e édition de la « Course
des deux mers », organisée par la RCS
Gazzetta dello Sport, s’achevait dans
un climat de liesse populaire. Mais,
contrairement aux apparences, ces
débordements d’enthousiasme, que
les carabiniers avaient grand-peine à
contenir, ne visaient pas le chef de file
de la Fassa Bortolo, vainqueur pour la
troisième fois en l’espace d’une
semaine, et encore moins Oscar
Freire, le chef de file espagnol de
l’équipe néerlandaise Rabobank, qui
pouvait savourer son triomphe et sa
place de leader du Pro Tour (où il
devance de trois points Bobby Julich,
vainqueur de Paris-Nice dimanche
dernier).
Cette ferveur à l’italienne visait celui
qui s’était classé deuxième, un
homme de la Liquigas, en l’occurrence Mario Cipollini, le vétéran du
peloton italien, qui, on le sait, nourrit
l’espoir insensé de remporter samedi
Milan - San Remo, à près de trenteneuf ans (il les aura le 22 mars prochain). Et tous ces Italiens qui débordaient des trottoirs, en se jouant des
cerbères de l’organisation, n’en
croyaient pas leurs yeux : sitôt la ligne
franchie, Alessandro Petacchi s’était
dirigé vers son ancien rival et les deux
hommes se donnaient l’accolade,
devant eux, un spectacle inhabituel,
hier encore inimaginable. Nul
n’aurait pu dire lequel des deux était
le plus heureux mais ils se congratulaient avec une telle effusion qu’il ne
pouvait en aucun cas s’agir d’une
mise en scène à l’adresse des photographes. « On nous a très souvent
opposés mais moi, j’ai beaucoup de
respect pour Mario. Je crois qu’on
devrait l’admirer d’être encore là, à
lutter pour la victoire, à son âge, après
quinze longues années d’une merveilleuse carrière… », exultait Petacchi,
d’ordinaire plus réservé.
De son côté, Mario Cipollini éprouvait
une pointe de regret, qu’il n’exprima
pas sur le moment, par crainte de
froisser son rival. « Si Marco Velo ne
m’avait pas gêné aux 200 mètres,
j’aurais peut-être trouvé en moi les
ressources suffisantes pour
gagner… », lâcha-t-il par la suite.
Une confrontation
directe Freire-Petacchi
Il en tirait une forme d’encouragement, la confirmation que rien n’est
perdu d’avance, pour peu qu’on
garde en soi un minimum de conviction et de passion. Il pouvait maintenant envisager sa présence dans
Milan - San Remo avec la plus grande
sérénité, conscient qu’il n’a plus rien à
perdre, tout à gagner, du moins au
regard du public. « Pour la première
fois, je vais aborder Milan - San Remo
sans pression, car plus personne ne
croit vraiment en moi, ajouta le Toscan. Alors, dans ces conditions, qui
sait ce dont je suis capable ? »
Le verdict de cette dernière étape, disputée en circuit, sous la forme d’une
kermesse, sur le bord de mer de San
Halgand, du bon pied
Neuvième au classement final, le puncheur du Crédit Agricole refait surface.
SAN BENEDETTO DEL
TRONTO –
de notre envoyé spécial
APRÈS TOUT, CE N’EST DÉJÀ pas si
mal. Deux Français ont inscrit leurs
premiers points au classement du Pro
Tour à l’issue de Tirreno-Adriatico, et
c’est déjà beaucoup mieux que sur le
front de Paris-Nice. Pour le premier
d’entre eux, c’est le contraire d’une
surprise. Car Laurent Brochard (cinquième) demeure l’une des principales
références de notre cyclisme (voir
L’Équipe d’hier). Pour l’autre, ce sont
les prémices d’un certain renouveau,
espérons-le, puisque Patrice Halgand
(neuvième) n’a plus gagné depuis sa
grande année 2002 (lorsqu’il s’offrait
l’étape de Pau du Tour, le Tour du
Limousin plus des succès d’étape sur
les Quatre Jours de Dunkerque et le
Dauphiné) et que, la saison dernière, il
ne fut jamais en mesure de tenir son
rang. « J’avais commencé par attraper
une tendinite dès le stage de janvier et,
à partir de là, j’ai traîné. J’ai toujours
été obligé de courir après la condition.
Je progressais, mais les autres aussi. Il
n’y a que dans le Tour où je me suis senti mieux et que j’ai bien bossé pour
l’équipe. »
Cette frustration est peut-être l’occasion d’une remise en cause. En tout
cas, Patrice Halgand entre bien dans la
saison, lui qui est plutôt de nature à
marcher aux beaux jours, habituellement à partir du mois de mai. « J’ai
repris un mois plus tôt que d’habitude,
sachant que je devais courir le Tour
Down Under en Australie (fin janvier),
souligne-t-il. Et c’est vrai que je pars du
bon pied. »
Les résultats sont encourageants :
dixième à Bessèges, deuxième au GP
de Lugano (battu par le Belge Rik Verbrugghe), il est entré « dans les
points » sur Tirreno-Adriatico, sa première épreuve du Pro Tour. « C’est une
bonification en bosse (3’’ sur un sprint
intermédiaire) qui me permet d’entrer
dans les dix premiers. Et si l’on regarde
bien, ce sont presque tous des sprinteurs qui sont devant moi (à l’exception de Laurent Brochard), mais ça
montre au moins que je reviens à mon
niveau. »
Pour autant, il ne sera pas au départ de
Milan - San Remo, samedi, car il préfère chercher à renouer avec la victoire
au plus vite, si possible dès dimanche à
l’occasion de Cholet-Pays de Loire, ou
pourquoi pas sur le Critérium International le week-end suivant, autour de
Charleville-Mézières, où il avait remporté l’épreuve de côtes voilà quatre
ans. « Quand on voit les Freire ou
Petacchi, on se dit que jouer la gagne à
San Remo, c’est pratiquement mission
impossible. Alors, si c’est pour faire
trentième, je préfère essayer de gagner
à Cholet ou Paris-Camembert, parce
que ça commence à faire long sans victoire. » En revanche, cette bonne
entrée en matière a déjà décidé
l’équipe Crédit Agricole à inscrire
Patrice Halgand pour l’expédition du
Tour d’Italie, où son rôle consistera à
épauler Pietro Caucchioli, le grimpeur
italien troisième du Giro 2002, recruté
en fonction des nouvelles obligations
créées par le Pro Tour.
L’essentiel, pour Patrice Halgand,
consiste à refaire surface. Car chacun
s’accorde à reconnaître qu’il possède
l’un des punchs les plus redoutables de
tout le peloton français, particulièrement en côte. « La Flèche Wallonne,
Liège, ce sont des courses qui peuvent
me convenir », pense-t-il à juste titre.
À trente et un ans, Patrice Halgand
semble saisir l’urgence certaine qu’il y
a à concrétiser plus complètement son
potentiel, indéniable.
PHILIPPE BOUVET
Benedetto del Tronto, s’inscrivait
dans la continuité d’une épreuve qui
s’était résumée, pour une grande
part, à une confrontation directe
entre Oscar Freire et Alessandro
Petacchi, les deux hommes s’étant
attribué chacun trois étapes, les victoires de l’un faisant écho à celles de
l’autre. Dans l’affaire, l’Italien a tenu
son rôle à la perfection, en s’imposant
dans toutes les arrivées massives,
grâce au soutien de son fameux train
bleu.
Pour sa part, Oscar Freire a démontré
une autorité nouvelle, grandissante,
en particulier dans les côtes (Brochard
en sait quelque chose !), ce qui n’a
pas manqué d’impressionner ses
rivaux. Elle pourrait lui permettre de
réaliser le doublé, samedi, sur la Via
Roma de San Remo, où il avait surpris
l’an passé l’Allemand Erik Zabel sur la
ligne. Interrogé sur ses chances de
succès, l’Espagnol ne s’attend pourtant pas à jouer une partie facile. « Et
pour cause, a-t-il dit, quoi que je
fasse, je serai très surveillé… »
PHILIPPE BRUNEL
Hibernations
forcées
UCI Pro Tour
CLASSEMENTS
7e et dernière étape, San Benedetto del Tronto - San Benedetto del Tronto :
1. Petacchi (ITA, Fassa Bortolo), les
164 km en 4 h 23’22’’ (moy. :
37,3 km/h), bonif. : 10’’ ;
2. Cipollini (ITA, Liquigas), m.t.,
bonif. : 6’’ ;
3. Hondo (ALL, Gerolsteiner), m.t.,
bonif. : 4’’ ;
4. O’Grady (AUS, Cofidis) ; 5. Guidi
(ITA, Phonak) ; … 17. Hinault (Crédit Agricole) ; 18. Halgand (CA) ; 26.
Brochard (Bouygues Telecom) ; 28.
Freire (ESP, Rabobank), t.m.t.
Classement final : 1. Freire (ESP,
Rabobank) en 32 h 37’19’’ ; 2. Petacchi (ITA, Fassa Bortolo), à 9’’ ; 3. Guidi (ITA, Phonak), à 25’’ ; 4. Hondo
(ALL, Gerolsteiner), m.t. ; 5. Brochard (Bouygues Telecom), à 33’’ ;
…29. Zabel (ALL, T-Mobile),à 3’49’’ ;
44. Vasseur (Cofidis), à 5’40’’ ; 54.
L. Auger (Française des Jeux), à
7’35’’ ; 59. Bénéteau (Btl), à 8’48’’ ;
… 72. Basso (ITA, CSC), à 11’46’’ ; 85.
Bettini (ITA, Quick Step), à 16’11’’ ;
91.Klöden (ALL, Tmo), à 17’43’’ ; 119.
Cipollini (ITA, Liquigas), à 34’51’’.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
Freire (Rabobank)
Julich (CSC)
Petacchi (Fassa Bortolo)
Valverde (Iles Baléares)
Guidi (Phonak )
Zaballa (Saunier-Duval)
Voigt (CSC)
Hondo (Gerolsteiner)
Brochard (Bouygues Télécom)
Jaksche (Liberty Seguros)
53
50
43
41
35
35
31
30
25
25
… 17. Halgand (Crédit Agricole), 5.
Par équipes
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
Liberty Seguros
Discovery Channel
Fassa Bortolo
Rabobank
Davitamon-Lotto
Saunier Duval
CSC
Cofidis
Phonak
T-Mobile
Gerolsteiner
Euskaltel
Crédit Agricole
Domina Vacanze
Bouygues Télécom
Îles Baléares
Quick Step
Lampre-Caffita
Liquigas-Bianchi
Française des Jeux
36
34
31
27
24
23
20
20
20
19
17
16
16
15
14
12
11
8
6
3
Prochaine épreuve : Milan-San Remo, le 19 mars
-Quel maillot pour Freire ?
PROPULSÉ EN TÊTE DU PRO TOUR, Oscar Freire,
quoique champion du monde, disputera donc Milan - San
Remo samedi avec le maillot de leader de la nouvelle compétition de l’UCI.
« J’aurais préféré courir avec le maillot arc-en-ciel mais, si on
m’y oblige, je serai donc à Milan avec le maillot du Pro
Tour », a-t-il expliqué. L’Espagnol y est en effet contraint par
le règlement qui donne priorité au maillot de leader du Pro
Tour sur celui de champion du monde. « Ce règlement reste
en vigueur, mais ce n’est pas l’idéal, convient toutefois Alain
Rumpf, coordinateur du cyclisme sur route à l’UCI. Imaginons que Freire fasse une saison du tonnerre et qu’il reste
leader du Pro Tour, on ne verrait pas le maillot de champion
du monde de l’année dans les grandes épreuves. Alors, le
comité directeur de l’UCI nous a demandé de réfléchir à cette
question. » – Ph. Bo.
I O’GRADY VA MIEUX. – Handicapé par une gastro-entérite sur TirrenoAdriatico, Stuart O’Grady a passé un week-end difficile mais il se rétablit. Au point
d’avoir terminé 4e du sprint, hier, à l’issue de la dernière étape. « Il sera prêt »,
estime le directeur sportif Alain Delœil à propos de Milan - San Remo que l’Australien a terminé à la troisième place l’an dernier. Cofidis alignera : O’Grady, White
(AUS) ; Vasseur, Casper, Coyot, Inaudi ; Koerts (HOL) ; Bertagnolli (ITA).
I ALLER-RETOUR POUR BROCHARD. – Premier Français de Tirreno-Adriatico (5e), Laurent Brochard a regagné son domicile à l’issue de l’épreuve « pour
régler des affaires personnelles », mais il revient en Italie en fin de semaine pour
disputer Milan - San Remo. Bouygues Telecom alignera quatre coureurs issus de
Tirreno (Brochard, Geslin, Renier, Hary), deux en provenance de Paris-Nice
(Voeckler, Pineau) ainsi que les novices Mathieu Claude et Giovanni Bernaudeau.
I GILBERT EN RENFORT. – L’équipe Française des Jeux s’alignera à Milan San Remo dans la même composition que sur Tirreno-Adriatico (Auger, Eisel,
Guesdon, Mc Gee, Renshaw, Cooke, Wilson). À l’exception de Casar qui sera à
Cholet et du Belge Philippe Gilbert qui arrive de Paris-Nice.
I HUSHOVD MONTE EN PUISSANCE. – L’équipe Crédit Agricole misera sur
son Norvégien Thor Hushovd pour Milan - San Remo. « Il est resté une bonne
semaine sans rouler avec une bronchite tenace après le Tour Méditerranéen, mais
il monte en puissance », note l’entraîneur Denis Roux. L’équipe pour Milan - San
Remo : Hushovd (NOR), Dean (NZL), Hinault, Lequatre, Le Mével ; Bodrogi
(HON) ; Kashechkin (KAZ) ; Wiggins (GBR).
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MARC VENTOUILLAC
I VANDENBROUCKE À LA
SARTHE. – Frank Vandenbroucke
n’arrête plus de différer sa rentrée.
Le Belge de MrBookmaker,
initialement prévu à Cholet-Pays de
Loire dimanche prochain, envisage
finalement de disputer sa première
course au Circuit de la Sarthe
(5-8 avril).
I LAIDOUN RENTRE AU
CRITÉRIUM. – Julien Laidoun, qui
s’est fracturé un orteil avant le stage
de l’équipe MrBookmaker en janvier,
effectuera sa rentrée la semaine
prochaine au Critérium International
(26-27 mars).
I EXAMENS POUR MEDEREL. – À
l’arrêt depuis plusieurs semaines en
raison d’une douleur au genou droit,
Maxime Mederel (Auber 93) passera
des examens plus approfondis dans
les jours prochains afin de
déterminer la cause de la gêne.
NAMAN KEITA n’est pas le seul à
avoir fait l’impasse sur la saison hivernale. Mais pour Muriel Hurtis, Manuèla Montebrun et Romain Mesnil, cette
absence est liée à des considérations
extérieures.
Muriel HURTIS va connaître d’ici
quelques jours un intense bonheur.
Celui des nuits écourtées, des biberons
à pas d’heure, des langes à changer et,
surtout, des sourires à gogo. La championne du monde du 4 × 100 m doit
accoucher dans les jours à venir. Elle
tentera cependant de décrocher cet
été une sélection avec le relais pour les
Championnats du monde d’Helsinki.
Romain MESNIL a recommencé à
sauter il y a trois semaines. Des sauts à
5 mètres « pour jouer, pour prendre de
bonnes sensations, dit-il. J’essaie surtout de bien travailler ma course pour
reprendre de bons appuis, il me faut
réadapter ma cheville. » Opéré le
20 octobre de la cheville droite suite à
une entorse survenue le 11 septembre,
Mesnil est dans les temps de ce
qu’avait prévu les médecins. S’il
compte être de retour pour les interclubs (1er tour le 8 mai), c’est vraiment
début juillet qu’il compte être bien.
Manuèla MONTEBRUN aurait aimé
participer aux compétitions hivernales
de lancers longs cet hiver. Las, le
9 février, lors d’un lâcher sur un jet, elle
s’est blessée à un doigt : rupture de la
poulie de l’annulaire droit et six
semaines sans lancer à attendre que la
blessure cicatrise. Elle compense par
de la musculation et exécute des éducatifs sans engin, « histoire de tourner », dit-elle. Elle partira du 18 au
30 avril à La Réunion et espère pouvoir
reprendre la compétition en mai, au
moment des Interclubs. – M. V.
Bekele à Saint-Galmier
Après d’ultimes séances d’entraînement, Kenenisa Bekele a confirmé sa
participation aux Championnats du monde de cross à Saint-Galmier, le
week-end prochain. En retard dans sa préparation en raison du décès de sa
fiancée début janvier, le champion olympique du 10 000 m n’était pas sûr
d’être en mesure de défendre son titre. « Mais je dois cela à l’équipe
d’Éthiopie. Il ne s’agit pas seulement de mon cas personnel. Mes camarades
comptent sur moi et ma présence leur donne de la confiance », expliquait-il la
semaine dernière. Auteur trois années de suite du doublé cross court-cross
long, il ne s’alignera cette fois que sur le long. Une distance où il ne
retrouvera pas son ami, le vice-champion olympique Silheshi Sihine, forfait en
raison d’un problème au genou. Néanmoins, l’équipe d’Éthiopie restera
favorite de l’épreuve avec notamment Abebe Dinkesa, particulièrement en
forme. – J.-C. C.
I AMSALEM CONSULTE. – Le
président Bernard Amsalem poursuit
ses consultations en vue de trouver
un nouveau DTN. Alors que l’ancien
hurdler Philippe Gonigam,
aujourd’hui chef d’entreprise, a posé
sa candidature, le président
Amsalem devait recevoir hier Franck
Chevallier, cadre technique
responsable de la filière haut niveau,
que nous n’avons pas pu joindre.
Chevallier avait pourtant rejeté cette
idée en décembre. Conséquence : le
prochain comité directeur du 9 avril
s’annonce pour le moins musclé si la
situation devait rester en l’état.
Aussi, de manière à apaiser les
tensions, le vice-président délégué
chargé du haut-niveau, André
Giraud, propose qu’« il y ait un vrai
débat pour expliquer le plan de
développement. Il faut mettre de
côté les problèmes de personne et
en parler, que les vraies questions
soient posées » – M. V.
I DJHONE EN RÉÉDUCATION. –
Suite à une déchirure de
l’ischio-jambier, qui l’avait amené à
mettre fin à sa saison hivernale,
Leslie Djhone se trouve en
rééducation au Havre. Son compère
Ladji Doucouré partira lui comme
chaque année en thalasso à
Saint-Malo, du 27 mars au 2 avril.
I AYHAN : SUSPENSION RÉDUITE
EN APPEL. – Une commission
disciplinaire turque a réduit de
moitié la suspension infligée à
Sureyya Ayhan. L’athlète turque
avait été interdite de compétition
pour deux ans, peu avant les Jeux
d’Athènes, pour violation du
règlement antidopage. Condamnée
lors d’un premier jugement, celle qui
fut championne d’Europe 2002 et
vice-championne du monde 2003 du
1500 m avait fait appel. La réduction
de sa sanction risque cependant de
demeurer purement formelle, la
fédération internationale devant
maintenant faire appel devant le
Tribunal arbitral du Sport qui,
généralement, inflige la peine de
deux ans liée à ce type d’infraction.
I RADCLIFFE : RENTRÉE LE 26
MARS. – Ayant renoncé à tenter de
décrocher samedi, à Saint-Galmier,
un troisième titre mondial de cross,
la Britannique Paula Radcliffe a
décidé d’effectuer sa rentrée le
26 mars, à l’occasion des 10 km de
La Nouvelle-Orléans. Cette course
rentrera dans le cadre de sa
préparation pour le marathon de
Londres (17 avril).
Retrouvez les résultats en page 17
MERCREDI 16 MARS 2005
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
TIRRENO-ADRIATICO
quelque chose à prendre. Je pense en
particulier à une demi-finale IBF contre
l’Irlandais Damaen Kelly, 31 ans, 21
victoires, 2 défaites. »
Auparavant, Asloum s’entraînera de la
mi-avril à fin juin au Panama. « Brahim
a montré lundi tous ses progrès, poursuit Michel Acariès. Mais il lui manque
encore cette façon de se déhancher, de
donner l’uppercut, des Sud-Américains. Il sait le faire, mais, à leur
contact, il prendra l’habitude de le
faire naturellement. Le but étant qu’il
devienne champion du monde, le
5 décembre, à Paris-Bercy. »
Bleu
Rouge
CYCLISME
ger officiel à la place de Pozo. « Qu’on
ne vienne pas me dire que Lopez Bueno
n’était pas prêt, s’agace le promoteur
Michel Acariès. S’il a été pesé à
50,200 kg comme Brahim, c’est qu’il
l’était vraiment. Concernant Pozo, il
n’est pas sûr que ce soit lui qui affronte
Brahim en juillet. Ce qui est certain,
c’est que Brahim disputera un combat
officiel en douze rounds, avec quelqu’un pouvant le pousser dans ses derniers retranchements. Je veux en effet
qu’il soit dans les conditions d’un
Championnat, c’est-à-dire douze
rounds, avec l’obligation de faire le
poids et, surtout, un adversaire ayant
Jaune
Bleu
Jaune
Certes, Pozo est son challenger officiel
au titre européen, mais, depuis sa
défaite aux points (117-111, 119-110,
114-114) face à Asloum en avril 2004,
Pozo n’a battu que les modestes, Jorge
Tirado (1 victoire, 7 défaites) et Julio
Vargas (1 victoire, 1 nul, 5 défaites) et
affrontera, le 1er avril prochain, le Toulousain Adjib Guessab (6 victoires, 1
nul, 38 défaites).
Président de la FFB, Humbert Furgoni
va d’ailleurs intervenir auprès de la
Fédération européenne, car il s’étonne
que l’invaincu Bernard Inom, champion de France et de l’Union européenne, n’ait pas été désigné challen-
Alors pendant que, Raquil en tête,
les copains s’escrimaient à décrocher un titre de champion d’Europe
en salle sur 4 x 400 m (« Ils ont fait du
bon travail, c’est de bon augure pour
l’été », lâche celui qui fut champion
du monde du 4 x 400 m 2003), le
médaillé de bronze des derniers Jeux
s’attelait exclusivement à l’entraînement. Un mois de janvier passé au
soleil du Sénégal, un retour en
France partagé entre Colombes et
Eaubonne. Au programme, beaucoup de musculation. Avec tous ses
records éclatés. « Désormais, on se
contente de maintenir, dit-il. Je ne
vais pas devenir body-builder… On
est passé à un type de musculation
plus dynamique. On a commencé le
spécifique haies, mais pas le travail
sur les intervalles. » En cause, la
neige qui a rendu ces exercices difficiles.
Keita travaille sous la houlette d’Hervé Stéphan, son entraîneur depuis un
peu plus d’un an, qui constate lui
aussi les progrès de son protégé. « Il
est nettement mieux par rapport à
l’an passé, dit-il. Un peu dans tous
les secteurs. Tout se déroule bien, il
n’y a pas de raison que ça n’aille pas
bien cet été. »
Un été pour lequel chacun lui prédit
de grandes choses. Troisième aux
Jeux, c’était un pari incroyable au
début de la saison dernière. Renouveler une telle place aux prochains
Championnats du monde (6-14 août
à Helsinki) paraît désormais envisageable. Le 400 m haies est une
course d’expérience, et c’est sans
doute un des domaines dans lequel
Keita a le plus à gagner. Malgré ses
26 ans, il demeure encore un néophyte au plan international. Athènes
constituait sa première grande finale
individuelle, et ce n’est qu’en 2003
qu’il est pour la première fois descendu sous les 49’’.
Avec un record de 48’’17, la prochaine étape chronométrique pourrait être celle des 48’’. Cela paraît
logique, mais l’intéressé n’entend
pas se focaliser dessus. « Je ne veux
pas entendre parler de cette barrière », dit-il. Sans doute le meilleur
moyen de la franchir.
Le programme de ces prochaines
semaines est partiellement arrêté.
« Je suis sensé repartir en stage,
mais courir, ce n’est pas sûr », dit-il.
Comme beaucoup de gens à cette
période de l’année, Keita va s’envoler à la recherche du soleil. Retour au
Sénégal à compter du 26 mars jusqu’au 15 avril. Puis, après quelques
jours en France, nouveau vol à destination de Lloret del Mar, en Espagne,
avec tout le groupe du docteur Stephan, du 23 au 30 avril. Côté compétition, rien n’est arrêté. Il a renoncé à
se rendre à la Guadeloupe en raison
du décalage horaire et est déjà certain de participer aux Interclubs (1er
tour le 8 mai). Mais il n’exclut pas de
courir avant. Seule certitude, ce sera
sur 400 m plat. « C’est bon sur le
plan physiologique et pour se mettre
dans le rythme », souligne Hervé
Stéphan. Stéphane Diagana a d’ailleurs lui-même fonctionné ainsi pendant toute sa carrière. Dans le genre
modèle à suivre, on peut difficilement trouver mieux…
Noir
Noir
Asloum fait effectivement mal quand il
frappe. Encore faut-il qu’il donne des
coups, ce qui n’avait pas toujours été le
cas lors de sa série de victoires aux
points. Lundi soir, en revanche, il s’est
montré délié, explosif donc. Peut-être
parce qu’il s’est rapidement aperçu
que Lopez Bueno n’offrait pas la même
résistance qu’en novembre 2003.
L’opposer de nouveau à cet adversaire
n’était d’ailleurs pas le meilleur service
à lui rendre, de la même façon qu’il
n’est pas forcément souhaitable que le
Français retrouve l’Espagnol Ivan
Pozo, le 9 juillet prochain, au CannetCôte d’Azur.
SAN BENEDETTO DEL
TRONTO – (ITA)
IL FAUT INSISTER pour qu’il le
reconnaisse. « Il y a quand même un
petit manque : quand tu vois les
copains s’amuser aux Championnats
d’Europe en salle, tu as envie de courir. » De fait, c’est là le seul regret
que nourrit Naman Keita d’avoir été
absent des pistes cet hiver. Un choix
raisonné qui n’est pas nouveau. « La
dernière fois où j’ai fait de l’indoor,
se souvient-il péniblement, j’étais
junior et je faisais encore de la hauteur. Ça devait être en 1997. » De
toute manière, la salle ne se prête
pas à son gabarit. Lancer son 1,96 m
sur les tourniquets de 200 m n’entre
pas dans son rayon d’action. Il aurait
pu aller concourir dans l’hémisphère
Sud, du côté de Sydney ou du Cap,
mais cela ne le tentait pas plus. « De
toute manière, précise Keita, mon
pic de forme n’a jamais été atteint en
janvier. »
15
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
RUGBY ÉQUIPE DE FRANCE
TOUS SPORTS
Avant le « Baby blues »
Armstrong
distingué
Les quinze titulaires de Dublin ont été reconduits pour Rome. Dans l’hypothèse d’une suspension
de Baby, Traille a cependant été rappelé.
VITE FAIT, bien fait. L’encadrement du
quinze de France n’a pas mis longtemps
avant de conclure à l’évidence. Le formidable match réalisé samedi en
Irlande n’appelait aucune retouche.
Il s’agit donc d’une première dans ce
Tournoi. Après avoir changé deux
équipes qui avaient gagné, face aux
Écossais et aux Anglais, et une qui avait
perdu, face aux Gallois, Bernard
Laporte a décidé de reconduire la
formation dans son intégralité. « C’est
aussi la première fois qu’il n’y a pas de
blessé », argumente-t-il. Certes ! Mais
il y aura peut-être, sûrement, un suspendu quand le verdict de la commission de discipline, à laquelle Benoît
Baby a été convoqué, livrera son verdict
ce soir (lire par ailleurs).
« Au cas où Benoît devrait nous quitter,
avance l’entraîneur, nous avons fait
appel à Damien Traille qui nous rejoindra ce soir (hier). ».
Laporte assure que le centre biarrot,
souffrant d’une inflammation de la cheville droite depuis France-Galles, a
repris l’entraînement avec son club :
« Ça va mieux et il m’a dit qu’il aurait
été en état de jouer samedi… » En fait
d’entraînement, Traille n’a couru, lundi,
que deux fois dix minutes. Mais cela
devrait suffire pour en faire un titulaire,
samedi, au détriment de David Marty,
qui resterait remplaçant.
« Il faut que cette équipe continue de
grandir », espère Jo Maso en établissant un lien entre les soucis disciplinaires de Baby et ce dernier match d’un
Tournoi déjà perdu. « On ne se fait pas
d’illusions, assure Laporte, l’Italie n’est
plus une équipe à qui on met cinquante
points, même si on essaiera de le faire.
Et, surtout, je ne vois pas comment les
Gallois perdraient chez eux de vingt
points face aux Irlandais. Les Gallois ont
fait ce qu’il fallait pour gagner ce Tournoi, il faut leur dire bravo ! »
La mission, à Rome, sera donc de confirmer les progrès enregistrés à chaque
so rt i e de l’ équi p e de Fr a n ce .
« N’oubliez pas que nous avons changé
la moitié de l’effectif et qu’il fallait du
temps pour mettre le puzzle en place,
plaide Maso. Et cela est allé plus vite
que nous ne le pensions… » L’éclosion
de talents individuels – Laporte cite
Laharrague, Baby, Mas, Bonnaire,
Nyanga… mais aussi Delaigue :
« devenu le parfait pilote de notre ligne
d’attaque » – a permis d’entamer pendant le Tournoi, ce que l’encadrement
avait programmé pour la tournée du
mois de juin en Afrique du Sud (deux
tests) et Australie (un test).
Mais, pour ce match le plus latin du
Tournoi, Laporte avertit : « Il ne faut pas
se noyer dans les louanges » . Hier
matin, jeunes et anciens ont pareillement replongé dans l’effort. « Le pack
italien est certainement un des plus performants du Tournoi en mêlée et il
gagne ses balles en touche, prévient
Laporte. Devant, il faudra être autant
présent qu’à Dublin » . Même si, derrière, il pourrait y avoir un absent…
CHRISTIAN JAURENA
MARCOUSSIS. – Hier matin, à la fin de l’entraînement, les joueurs français ont spontanément souscrit à l’initiative de Reporters sans frontières en signant un cadre photographique contenant les portraits de Florence Aubenas et Hussein Hanoun, détenus en Irak. Fabien Pelous
s’apprête ici à signer sous le regard de Robert Ménard, le père fondateur de Reporters sans frontières.
(Photo Didier Fèvre)
Convoqué aujourd’hui à 16 heures (17 heures française) dansun hôtel
proche de l’aéroport de Londres Heathrow par la commission de discipline du Tournoi des Six Nations, Benoît Baby devra s’expliquer sur le
coup de tête qu’il a donné à son vis-à-vis irlandais, Brian O’Driscoll, à
la 47e minute du match remporté par l’équipe de France face à
l’Irlande, samedi dernier à Dublin. Accompagné de Jo Maso, le manager duquinze de France, et de Jean-PierreMarque, avocat et président
de la commission juridique de la FFR, le jeune centre toulousain risque
plusieurs semaines de suspension mais espère la clémence de la commission.
« APPRÉHENDEZ-VOUS la décision de la commission de discipline ?
– Je la crains, oui. Mais, pour l’instant,
je ne me suis pas posé de questions. Je
n’ai pas encore revu l’action à la vidéo,
je n’ai pas encore réfléchi à ce que je
vais dire, mais je vais en parler avec Jo
Maso et l’arbitre Joël Jutge, pour voir
quel argumentaire trouver. Cela ne
m’empêche pas de dormir, même si ça
gâche un peu l’ensemble du match
qu’on a réussi samedi. J’ai conscience
que cela aurait pu coûter cher à l’équipe
si l’arbitre m’avait sorti, déjà que cela a
permis à l’Irlande de revenir à 18-12.
Les entraîneurs n’auraient pas apprécié.
– Regrettez-vous votre geste ?
– Je l’ai toujours regretté. Je ne touche
que son dos, mais je me suis excusé
auprès de Brian, je ne voulais pas lui
faire mal. Il m’a donné son maillot après
le match, on a discuté au banquet, il ne
m’en voulait pas. Par rapport à sa réaction et à celle des dirigeants irlandais, je
CLERMONT
Saisset s’en va,
Agostini arrive
SA DÉCISION ÉTAIT attendue. Olivier Saisset l’a officialisée hier. « Pour
des raisons personnelles et familiales », l’ancien entraîneur a confirmé
qu’il allait retourner vivre à Murviellès-Béziers, balayant au passage les
velléités politiques que certains lui prêtaient. L’éloignement et une situation
familiale douloureuse l’ont incité à
revenir au pays, après avoir joué un
rôle prépondérant dans le redressement du club qu’il a emmené de la
zone de relégation à la neuvième
place.
Pour autant, Saisset ne souhaite pas
couper avec le milieu du rugby et a clairement indiqué ses intentions de se
mettre sur le marché pour « entraîner
un club dans un rayon de 100 kilomètres », en confirmant également les
contacts en cours avec Béziers.
Pour lui succéder, les dirigeants clermontois ont engagé trois ans l’Ardéchois Philippe Agostini, quarante-cinq
ans, actuellement en charge de
l’équipe de France des moins de 21 ans
avec Marc Lièvremont. Il sera l’entraîneur principal, en charge des avants, et
sera épaulé par Jean-Pierre Laparra qui
conservera ses prérogatives auprès
des trois-quarts.
Sa mission débutera en juillet mais,
une fois le Tournoi terminé, l’ancien
joueur de La Voulte et d’Aubenas viendra prendre des premiers contacts
avec le groupe et l’encadrement.
« Après sept années passées auprès
des équipes de France de jeunes, j’ai
été convaincu par le projet sportif clermontois que m’a présenté Jean-Marc
Lhermet », explique Philippe Agostini.
Les Clermontois ont aussi annoncé
quelques prolongations de contrats :
Pierre Mignoni s’est engagé pour deux
saisons supplémentaires et une troisième en option, tout comme Aurélien
Rougerie, Brice Miguel, Goderzi Shvélidze, et Gonzalo Longo ont aussi prolongé leur contrat dans les mêmes
conditions, le troisième ligne Michel
Dieudé ayant signé pour deux saisons
de plus. Enfin, les jeunes deuxième
ligne Pierre Vigouroux et Loïc Jacquet
ont, eux, signé leur premier contrat
professionnel. – J. P. M.
ne m’attendais pas à être cité. Et puis
l’arbitre a été clément avec moi, puisqu’il ne m’a pas mis de carton jaune.
J’espère qu’il en sera de même à la commission. J’ai réagi au comportement de
O’Driscoll par rapport à Marconnet…
C’est une action que je regrette énormément, je m’en veux, oui.
– Est-ce parce qu’il s’agissait de
Brian O’Driscoll ?
– On m’avait beaucoup parlé de lui,
j’avaispour mission de l’agresser défensivement. Mais je m’étais préparé tout à
fait normalement. Sur l’action, cela
aurait pu être un autre. Je ne me suis
jamais battu sur un terrain et je n’ai
jamais pris de carton.
– Ce voyage à Londres va perturber votre préparation…
– D’autant que je n’ai commencé à
m’entraîner avec l’équipe que jeudi dernier, après la blessure de Valbon. C’est
pourquoi j’aurais aimé faire toute cette
semaine de préparation avec l’équipe.
Le jeu de ligne demande beaucoup de
précisions, les courses doivent être parfaites. C’est embêtant pour moi et c’est
embêtant pour l’équipe, même si je
connais bien Yann (Delaigue) et Yannick (Jauzion).
– Que retenez-vous de tout ce
que vous venez de vivre ?
– Fabien (Pelous) m’a dit que, comme
ça, j’aurais tout connu en une
semaine… d’autant que je n’ai jamais
joué contre les Italiens, ni en club ni en
sélection. Vous savez, il y a encore une
semaine, je ne m’attendais pas à être là.
Être titularisé encore une fois, c’est une
belle preuve de confiance, je profite de
tous ces moments, j’espère simplement
être à Rome samedi. Ce qui est sûr, c’est
qu’à ce niveau, dans ces matches où il y
a beaucoup de caméras, il faut faire
attention à tous ses gestes. J’ai retenu la
leçon. C’est le genre de chose qui permet de grandir. »
13 Jauzion
11 Dominici
(St. Français, 32/46) (Toulouse, 26/24)
10 Delaigue
(Castres, 31/16)
7 Nyanga
(Béziers, 21/6)
12 Baby
14 Heymans
(Toulouse, 21/1) (Toulouse, 26/11)
9 Yachvili
(Biarritz, 24/18)
8 Bonnaire
(Bourgoin, 26/7)
5 Thion
(Biarritz, 26/16)
3 Mas
(Perpignan, 24/4)
6 Betsen
(Biarritz, 30/47)
4 Pelous (cap.)
(Toulouse, 31/100)
2 Bruno
(Sale, ANG, 30/7)
1 Marconnet
(St. Français, 28/50)
Remplaçants : 16 Servat (Toulouse, 25/13) ; 17 De Villiers (Stade Français, 32/42) ;
18 Papé (Bourgoin, 24/8) ; 19 Lamboley (Toulouse, 23/4) ; 20 Mignoni (Clermont, 28/14) ;
21 Michalak (Toulouse, 22/29) ; 22 Marty (Perpignan, 22/0).
JULIEN SCHRAMM
I DOMENECH ET LES BLEUS INVITENT PELOUS. – La victoire de l’équipe de
France à Dublin a donné des idées à Raymond Domenech, l’entraîneur de
l’équipe de France de football. Les Bleus de Patrick Vieira, on le sait, iront
disputer un match capital à Dublin, le 7 septembre, dans le cadre de la
qualification à la Coupe du monde 2006 en Allemagne. À Lansdowne Road,
dans un climat hostile compte tenu de l’enjeu, ils rencontreront les Irlandais,
avec lesquels ils avaient fait match nul (0-0) au Stade de France, au mois
d’octobre 2004. Donc, Raymond Domenech a invité Fabien Pelous à
Clairefontaine, entre le match contre les îles Féroé, le 3 septembre, à Lens, et
le match entre Irlande. Avec cent sélections au compteur et cinq matches
là-bas (trois victoires, deux défaites), Fabien Pelous sait ce qui attend les
joueurs de football tricolores à Lansdowne Road. Il sera certainement invité à
parler du contexte particulier des rencontres sportives en Irlande à Fabien
Barthez, Ariégeois comme lui et fils de joueur de rugby (Alain, son père, joua
arrière à Narbonne avec Jo Maso, puis à Lavelanet) et aux autres, moins au
fait des mœurs des sportifs irlandais. Un genre de préparation psychologique
assez particulière qui, on l’espère, sera d’un précieux secours pour la
France. – F. D.
I RENÉ RADAL HOSPITALISÉ. –
Victime d’un malaise, samedi, dans
les tribunes de Lansdowne Road,
René Radal, chargé des statistiques
et du montage des images vidéo de
l’équipe de France, a été transféré
dimanche en fin d’après-midi au CHU
de Grenoble. Accompagné par le
docteur Thierry Hermerel, il fut
admis dans le service des urgences
de l’hôpital Saint-Vincent de Dublin,
où il a passé la nuit de samedi à
dimanche. « J’ai été appelé avant la
fin du match et j’ai constaté que
René Radal souffrait de troubles
d’élocution et de vision, précise le
docteur Hermerel. Il avait un début
de paralysie du bras droit et il était
impératif de l’évacuer vers un
15 J. Laharrague
(Brive, 26 ans/2 sélections)
hôpital. À Grenoble, il est dans le
service du professeur qui le suit
régulièrement et il est proche des
siens. » Selon le souhait de sa
famille, il a été rapatrié dimanche
soir vers Grenoble dans un avion
Falcon 10 affrété par la FFR. – S. T.
I FRANCE A : TROIS
CHANGEMENTS POUR LE MATCH
EN ITALIE. – Trois changements de
dernière minute ont été opérés dans
l’équipe de France A qui s’est
envolée hier après-midi pour l’Italie,
où elle affrontera son homonyme
transalpine, vendredi soir (19 h 30) à
Prato, dans la banlieue florentine. En
troisième ligne, Laurent
Baluc-Rittener remplace celui qui est
son capitaine à Narbonne,
Jean-Marie Bisaro ; l’Agenais Pepito
Elhorga laisse sa place à l’arrière au
Bayonnais Daniel Larrechea, tandis
que Brian Liebenberg, forfait, est
remplacé par le Narbonnais Cédric
Rosalen à l’ouverture. – G. N.
I ANGLETERRE : MATT HAMPSON
OPÉRÉ DU COU HIER SOIR. – Le
jeune pilier de Leicester, Matt
Hampson, devait être opéré hier soir
d’une « sérieuse blessure au cou » ,
selon les termes de la Fédération
anglaise de rugby (RFU), après avoir
été touché lors d’une séance
d’entraînement de l’équipe des
moins de 21 ans, à Northampton.
Soigné dans un premier temps par
l’encadrement médical des moins de
21 ans, le jeune pilier de Leicester a
été amené en ambulance au service
des soins intensifs de l’hôpital
général de Northampton. « Les
AGENDA
AUJOURD’HUI
I ÉQUIPE DE FRANCE. – Convocation
de Benoît Baby devant la commission de
disciplne du comité des Six Nations
(16 heures, 17 heures heure française).
VENDREDI 18 MARS
I ÉQUIPE DE FRANCE A. – ItalieFrance, à Florence.
I ÉQUIPE DE FRANCE (– 21 ans). –
Italie-France, à Viadana (19 heures).
I COUPE DU MONDE DE RUGBY À 7
(1re journée). – France-Taïwan,
France-Géorgie, France-Angleterre, à
Hongkong. (En direct sur Eurosport.)
I LIGUE CELTIQUE (Championnat,
18e journée)
I SUPER 12 (4e journée). – Chiefs
(NZL) - Reds (AUS)
SAMEDI 19 MARS
I TOURNOI DES SIX NATIONS
(5e journée)
14 HEURES
Italie-France, à Rome (en direct sur
France 2)
16 H 30
Galles-Irlande, à Cardiff (en direct sur
France 2)
MERCREDI 16 MARS 2005
médecins, après avoir consulté les
parents de Matt, ont décidé d’opérer
afin de réajuster son cou plus tard
dans la journée (de mardi) », a
précisé un communiqué conjoint de
Leicester et de la RFU.
I BRIVE : VALBON AU REPOS. –
Blessé le 9 mars dernier lors d’un
entraînement de l’équipe de France,
à Linas-Marcoussis, et contraint de
déclarer forfait pour le match
Irlande-France (19-26), Ludovic
Valbon est au repos complet toute la
semaine. Il souffre d’une déchirure
de l’aponévrose de la cuisse droite,
qui devrait le maintenir hors service
pendant deux à trois semaines. Dans
le meilleur des cas, Valbon pourrait
reprendre en Championnat le
25 mars à Toulouse. Dans le moins
bon, le 3 avril, en à Brive, pour la
demi-finale aller de Challenge
Européen match contre Pau. – F. D.
19 HEURES
Angleterre-Écosse, à Twickenham (en différé sur France 2 dimanche à 2 h 30)
I ÉQUIPE DE FRANCE FEMMES. –
E sp ag n e - F ra n c e , à La Fo ix ar d a
(16 heures).
I TOP 16 (match en retard de la
18 e journée). – Bourgoin-Auch
(16 heures)
I COUPE DU MONDE DE RUGBY À 7
(2 e journée). – France-Samoa,
France-Italie, à Hongkong (en direct sur
Eurosport).
I SUPER 12 (4e journée,suite). – Cats
(AFS) - Brumbies (AUS), Hurricanes
(NZL) - Bulls (AFS), Sharks (AFS) - Highlanders (NZL), Blues (NZL) - Crusaders
(NZL), Waratahs (AUS) - Stormers (AFS).
DIMANCHE 20 MARS
I COUPE DU MONDE DE RUGBY À 7
(3e journée). – Quarts de finale, demifinale et finale, à Hongkong. (En direct sur
Eurosport.)
I LIGUE CELTIQUE (18e journée,
suite)
I PRO D 2 (match en retard de la
21 e journée). – Oyonnax-Tarbes
(15 heures).
Un grand Hackett
EN L’ABSENCE – pour cause d’année
sabbatique – de Ian Thorpe, Grant
Hackett est bien le grand monsieur des
sélections australiennes pour les Mondiaux de juillet à Montréal. Déjà vainqueur des 200 m et 400 m, distances
sur lesquelles il a donc obtenu son billet pour le Canada, le double champion
olympique en titre du 1 500 m a en
effet de nouveau enflammé la piscine
de Sydney, hier, sur 800 m, où il s’est
imposé avec la quatrième performance de tous les temps (7’43’’16), à
quatre secondes tout juste du record
du monde de Thorpe (7’39’’16) :
Hackett, champion du monde de la distance, a été sur les bases du record du
monde jusqu’aux 600 mètres où il passa en 5’48’’78 (contre 5’48’’66). Aux
700 mètres, il titillait encore la meilleure marque planétaire (6’47’’36
contre 6’45’’93), avant de caler dans
les deux dernières longueurs.
Son dauphin et partenaire d’entraînement, l’ex-Canadien récemment naturalisé Kurtis Mac Gillivary, ne touchait
la plaque que près de seize secondes
plus tard ! « Ça a semblé si facile,
confiait Hackett. Je n’ai pas eu du tout
à me battre. C’est une performance
vraiment agréable à ce stade de ma
préparation pour les Mondiaux. Je sais
que je peux nager plus vite et vraiment
mettre en danger ce record du
monde. » Celui qui visera cet été un
deuxième or planétaire d’affilée sur
800 m détient désormais six des dix
meilleures performances de tous les
temps.
Un autre nageur traverse ces sélections avec brio : Brenton Rickard. Un an
après avoir manqué sa qualification
aux JO, il s’est offert hier, sur 50 m
brasse, un deuxième visa pour les
Mondiaux après celui décroché
dimanche sur 100 m brasse. Et de nouveau, avec un record national à la clé.
Hier, il a abaissé sa propre marque à
28’’02. Sur 200 m papillon, Travis
Nederpelt (1’57’’03) et Andrew
Richards (1’57’’48) sont restés au
coude à coude pour s’emparer tous les
deux de leur billet pour les Mondiaux,
dans des temps qui les auraient qualifié pour la finale des Jeux à Athènes.
Chez les femmes, trois jours après
avoir obtenu sa qualification sur
400 m, Linda MacKenzie a remis ça sur
200 m en conservant son titre national
en 1’58’’70, à seulement vingt-cinq
centièmes de la marque qui avait offert
le bronze olympique à la Française
Solenne Figuès en Grèce. Elle a devancé Shayne Reese (1’59’’28), qui
décroche sa première sélection individuelle dans une grande compétition.
Lisbeth Lenton, deuxième temps des
demi-finales, ne s’est pas présentée au
départ, se satisfaisant d’être une
option pour le relais. – M. E.
Chaque mardi dans « L’Équipe », le débat est
ouvert sur une question d’actualité. Aujourd’hui,
les lecteurs reviennent sur la prestation
de l’équipe de France de rugby.
« Pensez-vous, comme " L’Équipe " l’a titré
dimanche, qu’une équipe de France
de rugby est née samedi à Dublin ? »
« Pour moi,
c’est non ! »
CE SERAIT MANQUER de respect à
celle qui a gagné les deux premiers
matches, quelle qu’en soit la qualité.
Ce serait oublier que les deux derniers
Grands Chelems gagnés par la France
l’ont été dans la douleur et l’approximation pour certains matches. Enfin,
la même exclamation avait fait les
titres des journaux de l’époque après
la tournée dans l’hémisphère Sud qui
avait vu l’éclosion de Jeanjean, Bouilhou, Poitrenaud et Michalak. Les surperlatifs avaient été employés au point
d’étourdir certains joueurs. Moins loin,
les éloges étaient dithyrambiques
après le match contre l’Australie à
l’automne 2004 et la suite n’a pas été
merveilleuse.
Prenons garde à la passion aveugle et
préservons Baby, qui a excellemment
joué mais n’a qu’un seul match international au compteur, même si les
vrais amateurs de rugby le connaissent
depuis au moins deux, trois ans.
GÉRARD AMIEL
« Elle est née
à Twickenham »
OUI, JE SUIS TOUT À FAIT d’accord
pour dire qu’une nouvelle équipe de
France de rugby est née pendant le
Tournoi mais, pour moi, cela ne date
pas de samedi et de la victoire à Dublin
mais remonte à la victoire à Twickenham. Car si certains ont trouvé la victoire étriquée contre les Anglais,
d’autres l’ont savourée à sa juste
valeur. Le faux pas contre les Gallois
n’était dû qu’à un excès de confiance
après une première mi-temps de rêve
au terme de laquelle les Bleus ont cru
que le match était « plié »...
La France vient de se trouver en la personne de Julien Laharrague un arrière
de
titulaire indiscutable (bons placements, bonnes relances, appuis
solides en attente du soutien... qui ne
tarde pas à rappliquer) et d’autres
jeunes, comme Baby, Nyanga, Mas...
etc., permettent d’envisager un avenir
très prometteur. Les choix de Bernard
Laporte consistant à intégrer ces
jeunes dans l’équipe dans la perspective de 2007 ne sauraient, dans ces
conditions, être remis en cause.
JEAN-LOUIS LAPLAGNE
« Un peu hâtif »
APRÈS DEUX PREMIÈRES rencontres dans ce Tournoi extrêmement
décevantes sur le plan du jeu (malgré
une abnégation et un courage exemplaires à Twickenham), l’équipe de
France a retrouvé un allant et un jeu
très alléchant et agréable à regarder
lors de ses prestations face au Pays de
Galles et en Irlande, qui laissent entrevoir des jours ensoleillés pour l’avenir
et semblent montrer que cette équipe
est sur la bonne voie sur la route de la
Coupe du monde 2007, dont l’unique
objectif doit être le titre mondial. Il
paraît toutefois un peu hâtif de dire
qu’« une équipe est née ». Dans ce
sens, la rencontre de samedi en Italie
et, plus encore, la tournée de juin dans
l’hémisphère Sud seront riches
d’enseignements quant à l’avenir de
cette équipe de France dont on attend
beaucoup.
JULIEN BEYSSI
PAGE 15
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
« Je regrette énormément »
SÉLECTIONS AUSTRALIENNES (grand bassin)
Bleu
Jaune
Rouge
Samedi, 14 heures, à Rome,
Stadio Flaminio, France 2.
NATATION
Jaune
Le quinze de France contre l’Italie
CRAVATE JAUNE ET COSTUME SOMBRE du plus bel effet, Lance Armstrong
était hier soir sous les ors du palais des Affaires étrangères, quai d’Orsay, à Paris,
pour y recevoir du ministre locataire des lieux, Michel Barnier, le Grand Prix 2004
de l’Académie des sports, qui récompense chaque année le plus bel exploit accompli dans le monde. C’est bien entendu la sixième victoire d’affilée du champion
américain dans le Tour de France, en juillet dernier, qui était honorée par l’Académie présidée par Alain Danet, qui compte notamment parmi sa cinquantaine de
membres Pierre Albaladejo, Roger Bambuck, Guy Drut, Pierre Durand, JeanClaude Killy, Christian D’Oriola et le ministre des Sports, Jean-François Lamour.
L’ancien capitaine du quinze de France, Jean-Pierre Bastiat, l’aventurier Emmanuel Coindre, l’athlète handisport Assia el-Hannouni et ses guides Guy Mormin et
Denis Augé, la gymnaste Émilie Le Pennec, l’athlète Ladji Doucouré, le manager
d’Arsenal (football), Arsène Wenger, la véliphanchiste Faustine Merret, le navigateur Michel Desjoyeaux, le vététiste Julien Absalon, l’escrimeur Brice Guyard et la
nageuse Laure Manaudou (Grand Prix olympique) ont également reçu leurs
récompenses 2004 de l’Académie des sports, de même que notre confrère et ami
Alain Luzenfichter, médaillé d’or.
Le Prix du journal L’Équipe (Henri-Desgranges), récompensant le journaliste
ou l’auteur ayant le mieux servi la cause sportive, a été remis à l’écrivain Denis
Tillinac.
Noir
Bleu
Noir
BENOÎT BABY regrette son coup de tête sur O’Driscoll et espère la clémence
de la commission de discipline.
I LE QUINZE DE FRANCE SOUTIENT
FLORENCE AUBENAS. – Cela fait soixante-dix jours, ce matin, que Florence
Aubenas, notre consœur de Libération,
et son chauffeur syrien Hussein Hanoun
sont détenus par leurs ravisseurs en Irak.
Poursuivant son incessante quête de soutiens afin de sensibiliser les opinions et
d’aider à la libération des deux otages,
Robert Ménard, le père fondateur de
Reporters sans frontières, est passé hier à
Marcoussis faire signer aux joueurs du
quinze de France un cadre photographique avec les deux portraits de Florence
et Hussein. C’est de bonne grâce et avec
spontanéité que les vingt-deux sélectionnés pour Italie-France ont apposé leurs
signatures sur les photos. « Ce cadre sera
remis à Florence lorsqu’elle rentrera en
France, expliqua Michel Gourdin, notre
confrère de France Inter, à l’origine de la
visite. Il lui sera remis le jour de la finale du
Championnat. » En espérant que la libération de la reporter de Libération et de
son chauffeur interviendra avant le
11 juin. Samedi, au stade Flaminio, durant
leur échauffement d’avant-match,
joueurs français et italiens arboreront des
tee-shirts à l’effigie des deux otages
en Irak. – G. N.
PARIS. – Lance Armstrong, au palais des Affaires étrangères
hier soir, entre le ministre Michel Barnier (à droite) et Alain
Danet, président de l’Académie des sports.
(Photo Alain de Martignac)
16
BASKET EUROLIGUE FEMMES (quarts de finale aller)
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
HANDBALL
PECS - BOURGES : 70-61
LIGUE DES CHAMPIONS HOMMES (demi-finales, tirage au sort)
gros calibre
Bourges reste sur sa fin Un
pour Montpellier
Après un mauvais départ, il a manqué précision et lucidité à Bourges dans les dernières minutes.
PECS –
RÉSULTATS
de notre envoyée spéciale
EUROLIGUE FÉMININE
QUARTS DE FINALE ALLER. –
HIER : Samara (RUS) - Valence (ESP),
62-51 ; LR Vilnius(LIT) - DynamoMoscou (RUS), 73-77 ; Pecs (HON) Bourges, 70-61 ; Brno (RTC) - Gdynia (POL), 66-63.
Matches retour le vendredi 18 mars,
matches d’appui éventuels le jeudi 24
mars. Final Four chez l’un des quatre
participants les 22 et 24 avril.
UN PETIT RIEN, un peu de fraîcheur
de vision et de lucidité dans la tourmente, il n’en aurait pas fallu plus pour
passer par un trou de souris. Car
Bourges, revenu de l’enfer à huit
minutes de la fin, sur le seul tir primé
réussi de sa shooteuse patentée Anete
Jakobson (52-52, 32e) avait fait le plus
pénible, après une entame ratée. Mais,
comme trop souvent ces temps-ci, au
grand dam du coach Pierre Vincent, les
Berruyères ont manqué de calme dans
leur effrénée débauche d’énergie pour
réussir les bons choix dans les minutes
cruciales. Et l’absence de leur ailière
« Luba » Drljaca, fauchée par une
entorse de la cheville gauche juste
avant la pause n’est pas un alibi suffisant.
« Il nous aurait fallu un peu plus de
concentration, de tranquillité dans la
tête pour faire les bons choix dans les
dernières minutes, concédait Nina Bjedov, dont le dos avait bien voulu tenir.
On les arrête sur certains points, mais
on laisse aussi des paniers faciles. Il y a
eu certaines mésententes. On vole
beaucoup de balles (huit en deuxième
période) mais quand c’est chaud, il
faut aussi savoir travailler, garder sa
lucidité. » Ainsi, Pecs, toujours invaincu cette saison en Euroligue dans sa
poudrière (9 matches et autant de victoires), aura senti le frisson glacial du
doute lui couler le long de l’échine,
avant que Karolyi, et ses dix points
dans le dernier quart, ne scellent le sort
du match.
Les filles de Ratgeber, troisièmes du
Final Four organisé chez elles l’an passé, s’avanceront donc le coeur léger au
Prado, vendredi prochain, avec la perspective d’une belle chez elles, si
accroc. Et Bourges pourra méditer sur
les erreurs défensives de sa première
mi-temps, qui ont laissé trop de champ
à la tornade hongroise, et la capacité à
Pecs de s’installer trop vite dans la
match. « On a fait une entame en deux
temps, où défensivement on fait
d’abord ce qu’on a à faire et on n’est
pas récompensées. Puis on ne fait plus
ce qu’on a prévu de faire et on donne
des paniers faciles. À un moment, elles
ont fait ce qu’elles voulaient », admettait le coach berruyer.
LAÏA PALAU, l’ailière
espagnole de Bourges,
décèle du positif dans
cette défaite.
« Je reste
optimiste »
Elle a été le détonateur du jeu
berruyer. Sa rapidité, ses jaillissements, ses passes lui permettent de terminer meilleure marqueuse du match (15 pts),
meilleure passeuse (3 p.d.),
rebondeuse (9 rbds) et d’être en
tête aux interceptions (5).
LILIANE TRÉVISAN
PECS. – La blessure de l’ailière serbe Ljubica Drljaca,
balle en main, victime d’une entorse de la cheville,
a handicapé Bourges en fin de match lorsque
Andrea Karolyi a donné une accélération décisive.
(Photo Attila Kisbenedek / AFP)
PECS
70
Min Pts Tirs
2/2
0/2
0/4
3/4
3/4
4/7
2/4
4/6
18/33
Fegyverneky 12 4
Dapo
23 8
Hlede
19 0
Ivanyi
38 13
Branzova
30 10
Keller
- Beres
32 10
Vilipic
16 6
Karolyi
30 19
Lisina
- TOTAL
200 70
Entraîneur : Ratgeber
3pts
0-1
0/1
1/5
1/5
2/5
4/17
Lf
8/8
4/4
1/3
2/2
2/2
5/6
22/25
Ro-Rd
2-0
0-2
0-8
1-6
4-3
2-2
0-1
9-22
Pd
2
1
8
3
2
1
17
BOURGES
61
Min Pts
2
15
14
12
2
14
2
0
61
Chieze
Godin
33
Palau
32
Jekabsone
31
Dumerc
31
Drjlaca
15
Bjedov
23
Krawczyk
12
Reghaissa
14
Bertal
9
TOTAL
200
Entraîneur : Vincent
Tirs
1/9
5/11
3/6
4/8
1/1
5/7
1/4
0/1
20/47
3pts
0/2
1/3
1/3
0/1
1/1
3/10
Lf
5/7
5/5
1/2
1/1
12/15
Ro-Rd
6-3
1-8
0-1
1-3
1-0
0-2
0-1
9-18
Pd
1
3
1
2
2
9
JACQUES MONCLAR explique son arrivée surprise à Dijon à la place de Nicolas Faure.
bien Jean-François Evert (entraîneur
des Espoirs). Éric Lecerf est assistant. Il
y a un préparateur physique. On va travailler comme ça pour les dix matches
qui restent et la Coupe de France.
Ensuite, on verra.
« La seul stat, c’est le
tableau d’affichage »
– Vos premiers objectifs ?
– Il y a des objectifs de résultats qui
sont d’assurer les matches qu’il faut
pour le maintien et ensuite de rester
dans les douze premiers pour accéder
aux play-offs. Le calendrier n’est pas
spécialement facile. Cela fait aussi partie du challenge. Arriver maintenant
permettra d’affronter la fin de saison
et de se mettre en place pour la suite,
se fondre dans le club. Dijon accueillera les As en février 2006. C’est aussi un
objectif à plus long terme. Mais
aujourd’hui, vue la situation mathématique, on ne peut pas fixer d’autres
objectifs que redonner des envies de
partage, de jouer au basket de manière
totale avec un investissement majeur
pour soi-même et pour le club.
LA QUATRIÈME JOURNÉE du Top 16 peut déjà livrer des conclusions définitives
pour six des équipes encore engagées. Grand favori, le CSKA Moscou peut se qualifier pour les quarts dès ce soir s’il bat Barcelone. Avec 18 victoires d’affilée, à
cheval sur deux saisons, le CSKA a battu le record du Maccabi Tel Aviv (16 succès
en Coupe d’Europe en 1981-82). En comptant le championnat, le CSKA reste sur
40 victoires. Les Russes, qui organiseront le Final Four, visent maintenant un autre
record, celui des Italiens de Varese, invaincus pendant la saison européenne en
1974-75 (mais seulement onze matches disputés). Pour casser cette série, le FC
Barcelone devrait pouvoir compter sur Dejan Bodiroga, qui n’a joué que
40 secondes ce week-end (blessure au coude). Tenant du titre, le Maccabi Tel Aviv
peut aussi assurer sa place en quarts en cas de victoire à Istanbul face à l’Ulker. Le
Maccabi et le CSKA visent tous les deux la première place de leur groupe pour
s’éviter en quart. L’AEK Athènes, en déplacement à Trevise obtiendra aussi son
billet en cas de succès. Zagreb, Kaunas et Sopot n’ont plus le droit à l’erreur, sous
peine de jouer les deux derniers matches pour l’honneur.
GROUPE D. – DEMAIN : U. Istanbul (TUR) - M. Tel-Aviv (ISR) ; C. Zagreb (CRO) Sienne (ITA).
Classement : 1. M. Tel-Aviv, 6 pts ; 2. Sienne, 5 ; 3. U. Istanbul, 4 ; 4. C. Zagreb, 3.
GROUPE E. – AUJOURD’HUI: CSKAMoscou(RUS) - FC Barcelone(ESP). DEMAIN:
Pesaro (ITA) - Real Madrid (ESP) (en différé sur Sport + à 21 h 45).
Classement : 1. CSKA Moscou, 6 pts ; 2. FC Barcelone, Real Madrid et Pesaro, 4.
GROUPE F. – AUJOURD’HUI : F. Bologne (ITA) - Vitoria (ESP). DEMAIN : Panathinaïkos (GRE) - Z. Kaunas.
Classement : 1. Vitoria, Panathinaïkos et F. Bologne, 5 pts ; 4. Z. Kaunas, 3.
GROUPE G. – AUJOURD’HUI : Trévise (ITA)- AEK Athènes (GRE) ; Sopot (POL) - EP
Istanbul (TUR).
Classement : 1. AEK Athènes, 6 pts ; 2. EP Istanbul, 5 ; 3. Trévise, 4 ; 4. Sopot, 3.
« Mon métier, c’est coach »
« POURQUOI AVOIR répondu
favorablement à l’appel de
Dijon ?
– D’abord parce que j’avais envie de
coacher. Je pensais que cela se ferait
après cette saison. Mais il y a eu une
demande de disponibilité de la part de
Dijon et c’est souvent comme ça que se
font les bons trucs. Et puis, arriver
avant la fin de saison, cela permet de
prendre la température d’un club, de
connaître les gens...
– Dans quel état d’esprit quittez-vous Paris, où votre situation
était plutôt confortable ?
– Quitter Gordy (Gordon Herbert,
l’entraîneur du PBR) et l’équipe a été
un moment très émouvant. On a été
bien ensemble et je leur souhaite plein
de bonheur. Mais c’est une vie de
coach. Et mon métier, c’est coach. Gordy l’a très bien compris. De toute
façon, rester à Paris n’était pas, me
semble-t-il, possible sur du long terme.
– Comment sera composé votre
staff ?
– Dans un premier temps, on va faire
avec la structure existante. Je connais
Moscou, Tel-Aviv
et l’AEK en quarts ?
PROGRAMME
PECS - BOURGES : 70-61 (21-12 ; 21-20 ; 10-17 ; 18-12)
Environ 4 500 spectateurs. Arbitres : MM. De Coster (BEL) et Gologanov (BUL).
Plus gros écart. – Pecs : + 13 (27-14, 12e).
PECS. – Fautes : 18. Contres : 2. Balles perdues : 17. Interceptions : 9.
BOURGES. – Fautes : 21. Contres : 6. Balles perdues : 13. Interceptions : 12.
PRO A
Comme nous l’annoncions hier, Jacques Monclar (48 ans) a décidé de
relancer une carrière d’entraîneur que l’arrivée de repreneurs américains au Paris Basket Racingavait mise entre parenthèses. Son arrivée
faitsuite à l’éviction deNicolas Faure (32 ans),officiellement relevéde
ses fonctions après une série de cinq défaites en six matches, dont
trois en une semaine, qui place la JDA dans une position difficile au
classement, à la douzième place ex-aequo, la dernière qualificative
pour les play-offs. « Il y avait une insuffisance de résultats par rapport
à nos objectifs, à l’engagement financier. On a changé des joueurs et
les résultats n’ont pas suivi. C’est le business. Nicolas était proche de
la fin de son contrat (fin de saison) mais je tiens à dire qu’on a respecté
EUROLIGUE HOMMES (4e journée)
NBA EXPRESS
la personne », justifiait hier le manager général de la JDA, Yann Boisson. Premier entraîneur débarqué en Pro A cette saison, Nicolas Faure
quitte le club nanti d’un bilan contrasté, très moyen en championnat
de France (36 victoires-38 défaites en saison régulière Pro A, deux
défaites pour deux matches en play-offs) mais couronné d’une
Semaine des As à Mulhouse en 2004 et d’une finale européenne
quelques semaines plus tard dans la peu relevée Coupe FIBA Europe.
Son successeur, ancien coach d’Antibes, Pau-Orthez, Limoges et
Paris, nommé directeur des opérations basket au PBR l’été dernier, a
rejoint Dijon par la route, hier après-midi, afin de signer un contrat de
seize mois qui prend effet dès cette semaine.
– Est-ce une allusion à l’ailier
américain Rico Hill, dont le talent
est voilé par un comportement
très suspect en ce moment ?
– On ne va pas se fixer que sur Hill. On
va se rencontrer dans peu de temps. Il y
aura des entretiens individuels, un
stage de trois jours prochainement. Le
basket est un sport de confiance individuelle et collective. Si cela doit passer
par une méthode, quelle qu’elle soit,
on essaiera de la trouver. L’équipe a un
potentiel mais elle vit aussi un aprèstitre (Semaine des As 2004), avec tout
ce que cela implique. Je veux faire
comprendre que la seule vraie stat,
c’est le tableau d’affichage.
– Est-ce une relance dans votre
carrière ?
– Pfff… Je ne raisonne pas en terme
de carrière. Si les gens croyaient que
j’étais devenu commentateur, même si
j’adore ça, eh bien, ce n’est pas le cas.
L’homme veut encore coacher. Voilà,
j’aime ça… Faire passer la passion
sera mon premier objectif à Dijon.
– Allez-vous abandonner vos activités médiatiques ?
– A priori, je vais en conserver certaines. Je garderai bien la NBA le
dimanche soir et les chroniques à
L’Équipe TV au moins jusqu’en juin.
Suivre l’Euroligue sera plus compliqué
mais le fait d’être resté au contact du
haut niveau aux côtés de Gordy sur le
banc à Paris et en commentant des
matches était tip-top… »
ARNAUD LECOMTE
Coup de chaleur sur Miami
PAGE 16
Club fondé en 1992
Salle : Quijote Arena (5 107 places
assises), inaugurée en décembre
2003.
Entraîneur : Juan de Dios Román
Principaux joueurs : Talant Dujshebaev, Mirza Dzomba, Olafur Stefansson.
Palmarès : champion d’Espagne
(2004), vainqueur de la Coupe de la
Ligue (2004), vainqueur de la Coupe
du Roi (2003), deux fois vainqueur de
la Coupe des Coupes (2002, 2003).
Parcours en Ligue des champions en 2004-2005 : premier du
groupe E (Winterthur (SUI), Ljubuski
(BOS), Kölding (DAN)) avec six victoires. Élimine les Danois de Gog
Gudme en huitième de finale (victoires 45-29 et 34-31) et les Hongrois
de Veszprem en quart de finale (victoires 29-22 et 34-33).
Précédente confrontation : quart
de finale de la Coupe des Coupes en
2001-2002, Montpellier-Ciudad Real,
27-25 ; Ciudad Real-Montpellier,
26-21.
D’UN CHAMPION À L’AUTRE.
Après avoir éliminé Flensburg, le
champion allemand, au terme d’une
rencontre épique (36-22, 19-32),
Montpellier s’apprête à défier celui
d’Espagne, Ciudad Real (aller 2-3
avril ; retour 9-10 avril). Un autre
colossal adversaire pour les partenaires de Laurent Puigségur : « On
aurait préféré affronter l’un des deux
autres demi-finalistes (Celje ou Barcelone), même si nous aurons l’avantage
de disputer le retour chez nous. »
Montpellier, en effet, n’a plus perdu à
Bougnol en Coupe d’Europe depuis le
31 octobre 1999 (Kiel, 19-23) et y a
réussi des retournements inouïs, face à
Kolding récemment ou Pampelune en
2003 pour son premier sacre européen. Même si les septuples champion
de France auraient préféré affronter
Barcelone, l’entraîneur Patrice
Canayer se félicite d’offrir une affiche
aussi alléchante à son public : « C’est
fabuleux de jouer Ciudad Real, c’est le
Real Madrid du handball, avec une
pléiade de stars, les meilleurs joueurs
mondiaux à chaque poste. »
Canayer est également convaincu que
Montpellier peut franchir la marche de
la seconde demi-finale de son histoire.
« Nos chances sont réelles, mais
conditionnées par l’équilibre pour
l’heure fragile de notre effectif. Si nous
n’avons pas de pépins physiques supplémentaires, si Sébastien Bosquet est
rétabli, nous aurons notre mot à dire. »
Si le Tunisien Sobhi Sioud, opéré de
l’épaule gauche le 7 février, sera indisponible pour affronter son ancien club,
l’autre arrière droit Sébastien Bosquet
sera en mesure de tenir sa place. Victime d’une fissure du radius du bras
gauche le 19 février devant Paris, il
reprendra l’entraînement une semaine
avant le déplacement en Castille.
L’autre motif d’espoir de Montpellier
réside dans le souvenir du quart de
finale de la Coupe des Coupes, où il
avait chahuté Ciudad Real. « Il y a trois
ans, nous avions tenu pendant cent dix
minutes. C’est le signe que nous
sommes capables de battre cette
équipe qui n’a pas l’habitude d’être
bousculée », prétend le capitaine Laurent Puigségur. Avant d’ajouter : « Ce
sera du 50-50. »
Puigségur :
« Ce sera du 50-50 »
Outre quatre joueurs de l’équipe
d’Espagne, sacrée championne du
monde en Tunisie en février, le club
castillan recèle dans son effectif l’ailier
croate Mirza Dzomba, l’arrière islandais Olafur Stefansson ou encore le
demi-centre Talant Dujshebaev, élu
deux fois meilleur joueur au monde
(1994 et 1996). Distancé à la quatrième place en Liga, où ils comptent
3 points de retard sur les coleaders Barcelone et Pampelune, les partenaires
de l’ancien Montpelliérain Didier
Dinart vont concentrer leur énergie sur
la Ligue des champions. Dans cette
compétition qu’ils n’ont jamais remportée, ils sont les seuls cette saison à
être invaincus.
« C’est une équipe plus forte que nous.
Nous n’avons cependant aucun complexe à nourrir face au plus riche club
au monde. Je suis persuadé que nous
pouvons éliminer cette équipe », prévient l’ailier Grégory Anquetil, qui a
sauvé Montpellier à Flensburg en
quart de finale. L’entraîneur Patrice
JEAN-MARC CHAMSEN
Dinart : « On est favoris
sur le papier »
Le Français de Ciudad Real se veut méfiant
avant d’affronter ses anciens partenaires.
« QUELLE A ÉTÉ votre réaction à
l’annonce du tirage au sort ?
– Je suis content de revenir à Bougnol et de jouer face à des joueurs
avec lesquels je fais des grillades pendant l’été. Pour moi, ce sera un match
à gagner, comme les autres. Au sein
de l’équipe, personne n’avait de préférence. On voulait simplement éviter
Barcelone, car on se connaît trop.
– Serez-vous favori ?
– Flensburg l’était au tour précé-
dent... Ciudad Real peut avoir ce statut sur le papier, même s’il n’a jamais
remporté la Ligue des champions. À la
différence de Montpellier.
– Comment les jugez-vous ?
– Montpellier joue très bien : il
dégage une forte cohésion, un bon
état d’esprit. Jusque-là, cette équipe
a souvent fait la différence à domicile
grâce à sa défense. Mais elle semble
se transcender un match sur deux. »
– J.- M. C.
DIVISION 1 HOMMES (17e journée)
Sans Karabatic
Montpellier, toujours privé de Sioud et Bosquet, se déplace à Villefranche sans Nikola
Karabatic. L’international a passé une échographie hier matin, qui a révélé une béquille
à la cuisse droite. Il sera remplacé par Geoffroy Krantz. Villefranche devra, lui, se passer
d’Olivier Alba, de nouveau blessé à un genou. – (avec nos correspondants)
AUJOURD’HUI : Villefranche-Beaujolais - Montpellier (20 h 30). DÉJÀ JOUÉS : Istres Livry-Gargan, 30-28 ; Paris - Nîmes, 26-16 ; Créteil - Ivry, 21-21 ; Dunkerque - Toulouse, 28-24 ; Sélestat - Angers, 24-21 ; Chambéry - Saint-Raphaël, 36-23.
Classement : 1. Paris, 45 pts ; 2. Montpellier, 43 ; 3. Créteil, 43 ; 4. Ivry, 42 ; 5. Chambéry, 40 ; 6. Sélestat, 38 ; 7. Istres, 37 ; 8. Dunkerque, 36 ; 9. Nîmes, 30 ; 10. Toulouse, 28 ;
11. Angers, 25 ; 12. Villefranche-Beaujolais, 23 ; 13. Livry-Gargan, 21 ; 14. SaintRaphaël, 21.
METZ : GUEHL BLESSÉE. – Lors du match à Leipzig, samedi en quarts de
finale de la Coupe de l’EHF, l’ailière gauche internationale de Metz a été
victime d’un arrachement osseux de l’astragale de la cheville gauche et
souffre aussi d’une fracture non déplacée du tibia. Plâtrée aujourd’hui, elle
sera à l’arrêt trois semaines. – L. W.
VOLLEY-BALL
LES RÉSULTATS
Charlotte-Boston, 110-119 ; Washington - LA Lakers,
95-81 ; Miami-Milwaukee, 110-71 ; Atlanta-Detroit,
108-114 a.p. ; Memphis-Portland, 104-83 ; San Antonio - New Orleans,
112-89 ; Golden State - Houston, 94-97.
LE FAIT DU JOUR
MIAMI A LE VENT EN POUPE. Et Milwaukee n’était certainement pas de taille à empêcher le Heat de remporter lundi soir sa
9e victoire d’affilée. Résultat, une promenade de santé pour le club
floridien et 39 points d’écart à l’arrivée. « Tout le monde est au meilleur de sa
forme en même temps », expliquait avec le sourire Dwyane Wade, après s’être
fendu de 29 points, à 10/12 aux tirs, en seulement 26 minutes. « Notre jeu collectif est un régal et on se trouve au bon moment, juste avant les play-offs. » Une
montée en puissance qui ne passe pas inaperçue en NBA puisque, en plus
d’avoir remporté ses neuf derniers matches sur un écart moyen de 17,6 points,
Miami (49-16) est désormais dans les roues des deux leaders du Championnat,
San Antonio et Phoenix, tous deux avec 48 victoires et 15 défaites. Miami tentera maintenant d’égaler le record du club avec une 14e victoire de rang à domicile,
jeudi contre les Lakers et un certain Kobe Bryant…
LES FRANÇAIS
Mickaël PIETRUS a réalisé sa 2e performance offensive de la saison avec 21 points (7/13 aux tirs, dont 4/8 à trois points) contre Houston, auxquels il a ajouté 7 rebonds, 2 passes et 2 balles perdues en
seulement 26 minutes. Victime d’une béquille à la cuisse gauche, Tony PARKER est resté sur le banc contre New Orleans, ainsi d’ailleurs que Manu Ginobili. Le Slovène Beno Udrih a profité de sa première titularisation NBA pour
établir son record offensif avec 25 points (9/13 aux tirs, dont 3/3 à trois points),
4 passes et 4 rebonds. Boris DIAW n’a pas joué contre Detroit.
LES NEWS
NIAKATÉ À L’ESSAI À ROANNE. – La Chorale de Roanne a confirmé
la mise à l’essai, lors des entraînements de cette semaine, de l’arrière
franco-malien Modibo Niakaté (1,85 m, 24 ans). Sorti de l’université
américaine de Cleveland State en 2003, meneur de jeu de l’équipe nationale
du Mali, Niakaté jouait depuis un mois avec Braunschweig (D 1 allemande),
où il était peu utilisé. La Chorale (seizième de Pro A) reste sur neuf défaites
d’affilée en Championnat et cherche à renforcer son secteur extérieur.
Zach Randolph, le meilleur marqueur et rebondeur
(18,9 pts, 9,6 rbds) des Portland Trailblazers, a mis un terme à
sa saison en raison d’une blessure récurrente au genou droit. Il
subira une arthroscopie la semaine prochaine…
Boston a remporté huit de ses neuf matches depuis le retour sous le
maillot vert d’Antoine Walker. Les Celtics (35-29) sont désormais solidement
installés en tête de la Division Atlantique.
COUPE DE FRANCE HOMMES (quarts de finale)
Le Grand Huit à Tourcoing
TOURCOING –
de notre correspondant
FORMULE TESTÉE la saison dernière
à Mont-de-Marsan avec un joli succès,
la phase finale de la Coupe de France
s’étend encore cette année sur quatre
jours, d’aujourd’hui à samedi à
Tourcoing, et rassemble huit équipes.
Surtout, elle décernera le premier billet
pour la prochaine Ligue des champions, le second étant attribué au futur
champion de France. En cas de doublé
Coupe et Championnat, c’est le finaliste du Championnat qui accompagnera le vainqueur de la Coupe en
ligue des champions. À suivre, car
nombre d’observateurs n’hésitent pas
à pronostiquer une razzia tourangelle.
Le TVB, qui ouvrira le bal des quarts en
début d’après-midi face à Sète, est en
tout cas le favori logique en vue de la
victoire finale. Avec une interrogation
majeure toutefois concernant sa disponibilité, physique et mentale, une
grosse semaine seulement avant sa
participation au Final Four de la Ligue
des champions (26 et 27 mars à
Salonique). « La blessure de Sammelvuo nous handicape et on a un petit
peu la tête ailleurs », confirme Pascal
Foussard, le manageur général, occupé à chercher un joker médical avant
les play-offs du Championnat. Avec
Cannes (opposé à Poitiers en soirée), le
principal outsider s’appelle Tourcoing.
« En jouant chez nous, au complet,
nous sommes placés dans les meilleures conditions, admet Marcelo,
l’entraîneur nordiste. Mais cette
Coupe, il va falloir aller la chercher ! »
Du côté de Paris, le tenant du trophée,
qui affrontera en quarts le seul représentant de la Pro B, Toulouse, Éric
N’Gapeth, le coach, mesure le chemin
à parcourir : « On va se battre mais,
avec deux de nos trois centraux blessés
(Strehlau et Grapentine), ce sera tout
sauf facile. »
JOSÉ MERCHEZ
PROGRAMME
AUJOURD’HUI. – Quarts de finale : Tours - Sète, à 13 h 30 (Match A) ; Toulouse
(Pro B) - Paris, à 16 heures (Match B) ; Tourcoing - Montpellier, à 18 h 30 (Match C) ;
Poitiers - Cannes, à 20 h 30 (Match D). VENDREDI. – Demi-finales : vainqueur
Match A - vainqueur Match B, à 18 h 30 ; vainqueur Match C - vainqueur Match D,
à 20 h30. SAMEDI : finale, à 18 heures (Eurosport).
MERCREDI 16 MARS 2005
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
la reprise sur son trio d’arrières Céline
Dumerc-Laïa Palau- Anete Jekabsone
que Bourges retrouvait du corps.
« C’était une option, ça n’est pas arrivé
souvent qu’elles jouent ensemble
cette saison, il fallait prendre des
risques », expliquait le coach. Et les
Berruyères y trouvaient une grosse
agressivité, une autre pression défensive et des opportunités de jeu rapide.
Le duo Palau-Jekaone s’envoyait six
lancers sur sept, le rythme revenu permettait aux filles de Pierre Vincent de
voler du jeu. Un 8-0 bienvenu (de
52-41 à 52-49, 30e) amorçait un autre
match, quand Anete Jekabsone, dans
le mouvement, ramenait enfin les deux
clans épaule contre épaule (52-52,
32e). Ensuite, dans la foulée de la torpille Laïa Palau, volant quatre balles en
deuxième période, Bourges y allait de
tout son cœur. Mais des hésitations de
la jeune garde (Krawczyk, Bertal), un
lay-up raté de Jekabsone sur une interception du feu-follet espagnol, à
58 secondes de la fin (65-61) remettaient Pecs d’aplomb…
CIUDAD REAL
Bleu
Rouge
Jaune
À savoir, mettre la balle sous le cercle,
jouer outrageusement dans l’axe, et
provoquer rapidement des fautes pour
se donner l’avantage des mains de
Branzova ou Beres (10-2, 4e). Bourges,
un peu désemparé par cette furia,
concédait même un 8-0 (13-2, 6e), et
souffrait aussi dans son désarroi de
l’autre côté du terrain, dans l’incapacité de se créer du jeu.
Privées de mouvement par l’intransigeance et la belle anticipation de la
défense hongroise, vigilante sur les
lignes de passe, agressive sur la porteuse de balle, prompte aux prises à
deux, Bourges attendait la 6e pour voir
Palau inscrire le premier panier berruyer (13-4). Elodie Godin déployait
une grosse énergie sous le cercle, mais
sans réussite offensive, à l’image
d’une équipe fébrile dès l’approche du
cercle (4 sur 13 aux tirs dans le premier
quart !). Dans sa douleur, Bourges
trouvait quand même Nina Bjedov,
agressant la défense intérieure hongroise. Les cinq points à suivre de la
longue dame brune (29-22, 14e) et la
remarquable agressivité de Céline
Dumerc, déterminée en percussion,
donnait une autre âme à Bourges. Le
duo scorait 12 des 14 points berruyers
annonçant un réveil (33-26, 15e). Mais
finalement, après la sortie de « Luba »
au repos (42-32), circonstances du
match obligent, c’est en s’appuyant à
de notre correspondant
Jaune
Palau,
voleuse de balles
MONTPELLIER –
Noir
Bleu
Noir
« COMMENT VIVEZ-VOUS cette
frustration d’être revenues de
si loin pour échouer de si peu ?
– On a bien joué, il ne faut pas tout
jeter. Pecs est une grande équipe, difficile chez elle, et on les a tenues à dix
points. Ce qui compte c’est qu’on n’a
jamais laissé partir ce match. On les
laisse trop jouer au début, et sur la fin
on leur laisse trop de paniers faciles.
– Qu’est-ce qui a manqué à
Bourges pour passer ?
– On a fait des erreurs, c’est sûr, mais
globalement j’ai trouvé qu’on a été
homogènes. On a fait de gros progrès
en défense, mais après, on se précipite trop. Dès qu’on a joué agressif et
pris des risques, ça a marché. C’est
comme ça qu’on doit jouer.
– Comment voyez-vous le match
retour ?
– Je reste optimiste. Chez nous, on
sera encore plus agressives, surtout
en défense. Il nous faut juste trouver
une agressivité mieux organisée. Sur
ce match, elles qui sont si sûres
d’elles, je les ai vues douter. On les a
poussées à l’erreur et elles n’étaient
plus aussi sereines sur la fin.
C’est là qu’on doit chercher à les amener. » – L. T.
L’équipe de Patrice Canayer devra éliminer Ciudad
Real, le champion d’Espagne, pour disputer la finale.
17
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
RÉSULTATS
AUTOMOBILE
I ESSAIS F 1 (Fiorano [ITA], 15-16
mars). – Badoer (ITA, Ferrari), 57’’936 (154
tours).
Reprise des tests de la F2005, hier à Fiorano,
où Badoer, par une température oscillant de
12 à 17 degrés, fit 3 de ses 154 tours sur le
petit tracé, cumulant 454,221 km. « Nous
savons encore peu de choses sur le potentiel
réel de cette voiture mais il est certain qu’il
est supérieur à celui de la F 2004 M »,
déclare le pilote italien. En s’attachant à la fois
aux réglages et à l’étalonnage de nouvelles
pièces de développement, il commença sans
doute pour la première fois, hier, de travailler
sur la performance. Il continuera sa tâche
aujourd’hui.
BASKET
I LIGUE FIBA (hommes). – Quarts de
finale aller. HIER : Fenerbahçe (TUR) Besiktas (TUR), 70-67 ; Khimki Moscou (RUS)
- Kazan (RUS), 95-85 ; Saint-Pétersbourg
(RUS) - Mariupol (UKR), 88-77.
AUJOURD’HUI : Nahariya (ISR) - Kiev (UKR).
Matches retour les 18 et 19 mars ; matches
d’appui éventuels le 23 mars.
BATEAUX
I TOUR DU MONDE EN MULTICOQUE EN
ÉQUIPAGE (Ouessant - Ouessant, départ le
24 janvier). – Positions hier, à 20 heures,
après 50 jours et 9 heures de mer : B. Peyron
(Orange-II), 47°41’04 N - 9°14’92 O, à
171 milles du but. Records à battre : Fossett
(Cheyenne), 58 j 9 h 32’ ; Trophée JulesVe rne , de Ke rsauson (Geronimo),
63 j 13 h 59’. Avance sur les records :
respectivement 2 978 milles et 4 229 milles.
I ORYX-QUEST (course autour du monde
en équipage sans escale, Qatar - Qatar,
22 950 milles). Positions hier, à 13 heures,
après 38 jours de mer : 1. Tompson (GBR,
Doha-2006), 45°20’47 S, 3 milles) 3°35’33 E,
à 6 316 milles de l’arrivée ; 2. Bullimore
(GBR, Daedalus), 49°58’40 S, 62°46’87 O,
à 3 605 milles du leader. Abandons :
de Kersauson (Geronimo), Scully (USA,
Cheyenne).
BIATHLON
I CHAMPIONNATS DU MONDE JEUNES
ET JUNIORS (Kontiolahti [FIN], 14-20 mars).
– Jeunes. HOMMES. Individuel (15 km) : 1.
Svendsen (NOR), 43’54’’7 (dont 1 minute de
pénalité) ;… 7. Porret à 3’23’’1 (3) ;
30. Gehin, à 6’35’’3 (4) ; 38. Jay, à 6’55’’6
(6) ; 40. Fourcade, à 7’02’’6 (7).
FEMMES. Individuel (12,5 km) : 1. Preussler
(ALL), 45’11’’7 (2).
AUJOURD’HUI
Individuels juniors HOMMES et FEMMES
(sprint).
BOXE
battu en Championnat d’Europe des superwelters contre l’Ukrainien Dzindziruk, je
n’avais plus envie dès le deuxième round, justement à cause de cette fatigue de l’entraînement. J’espère maintenant que Morrade Hakkar s’emparera du titre européen des moyens,
le 26 mars à Besançon, contre l’Espagnol Sendra, et qu’il me donnera ma chance. Je n’irai
pas l’encourager, car ma femme mettra au
monde notre troisième enfant à la fin du
mois. »
CYCLISME
NATATION
I SÉLECTIONS AUSTRALIENNES (grand
bassin, Sydney, 12-19 mars). – Finales.
HOMMES. 800 m : 1. Hackett, 7’43’’16 ;
2. Mac Gillivary, 7’58’’97. 50 m brasse :
1. Rickard, 28’’02 (record d’Australie) ;
2. Riley, 28’’08. 200 m papillon : 1. Nederpelt, 1’57’’03 ; 2. Richards, 1’57’’48. FEMMES.
200 m : 1. Mac Kenzie, 1’58’’70 ; 2. Reese,
1’59’’28 ; 3. Davenport, 1’59’’49. Demifinales. HOMMES. 100 m : 1. Klim, 49’’28.
200 m 4 nages : 1. Brodie, 2’2’’57. FEMMES.
50 m dos : 1. Rooney, 28’’65 ; 2. Edington,
28’’67 ; 3. Zimmer, 29’’90.200 m papillon :
1. Rice, 2’10’’88.
Les deux premiers de chaque finale sont qualifiés pour les Mondiaux à Montréal
(17-31 juillet).
AUJOURD’HUI
100 m FEMMES séries et demi-finales ; 200 m
dos HOMMES séries et demi-finales ; 200 m
brasse F et H séries et demi-finales ; 50 m
dos F finale ; 100 m H finale ; 200 m papillon
F ; 200 m 4 nages H finale.
PATINAGE
ARTISTIQUE
I CHAMPIONNATS DU MONDE (Moscou
[RUS], 14-20 mars). – HOMMES. Après le
programme court : 1. Lambiel (SUI), 118,
28 pts (qualifications [25 %] : 38 [éléments
TENNIS
I HÔ CHI MINH-VILLE ([VIE], ATP challenger, dur, 42 500 /, 14-20 mars). – Premier
tour : Gicquel b. Kimmich (AUS), 6-3, 6-1.
I SARAJEVO ([BOS], ATP challenger,
indoor, 21 250 /, 14-20 mars). – Premier
tour : Mutis b. J. Minar (RTC), 7-6 (7-2),
6-2 ; Bozoljac (SEM) b. de Chaunac, 7-6,
6-4.
I SALINAS ([EQU], ATP challenger, dur,
21 250 /, 14-20 mars). – Premier tour :
Serra b. Burgsmüller, 6-4, 6-4 ; RogerVasselin b. Marach (AUT), 7-6 (7-5), 5-7,
6-4 ; Tsonga b. Campozano (EQU), 6-3, 6-3 ;
Vicente (ESP) b. Jeanpierre, 4-6, 6-4, 6-1.
EXPRESS
I SKI DE FOND
VITTOZ EN QUÊTE DE POINTS. –
Même si ce n’est pas – encore –sa
tasse de thé, Vincent Vittoz
participera aujourd’hui au sprint
disputé à Göteborg (Suède), dans
l’enceinte même de l’Ullevi, le stade
de football de la ville. Avec l’espoir
d’y cueillir quelques points qui lui
permettraient de se rapprocher de
l’Allemand Teichmann, toujours
leader de la Coupe du monde.
Teichmann, qui se remet doucement
d’un virus grippal et a repris
l’entraînement, espère être de
nouveau en course samedi prochain
où, à Falun, toujours en Suède, le
Globe devrait se jouer à l’issue
d’une double poursuite dont,
rappelons-le, le Cluse est champion
du monde en titre. Mais gare à
Hetland, le Norvégien, roi du sprint
cette saison, qu’une victoire
aujourd’hui propulserait en tête du
classement, hors de portée de
Vittoz… Notons, chez les filles,
l’absence de Karine Philippot,
récente 3e du 10 km de Lahti. Elle
aussi ira samedi à Falun avec de
grosses ambitions : sa deuxième
place au Marathon de l’Engadine,
dimanche, prouve qu’elle est
toujours dans une forme
étincelante. – P. Laf.
AUJOURD’HUI. – Sprint (1 km)
HOMMES et FEMMES à Göteborg
(Suède) à 17 h 30 (qualifications) et
19 h 30 (finales). Français
engagés. – HOMMES : Darragon,
Fanjas-Claret, Jonnier, Vittoz ;
FEMMES : Jaeggy, Vina. Coupe du
monde 2005 (après 20 épreuves
sur 22). – HOMMES : 1. Teichmann
(ALL), 548 pts ; 2. Hetland (NOR),
507 ; 3. Vittoz, 466 ; …
41. Darragon, 94 ; 57. Jonnier, 69.
FEMMES : 1. Bjoergen (NOR), 1 165
pts ; 2. Neumannova (RTC), 671 ; 3.
Kuitunen (FIN), 638 ; … 39.
Philippot, 103 ; 49. A. Storti, 62.
I AVIRON
IMPRESSIONNANTES JUMELLES. –
Championnes olympiques du deux
de couple à Athènes, les
Néo-Zélandaises Caroline et
Georgina Evers-Swindell ont réalisé
une impressionnante passe de cinq
à l’occasion des Championnats
nationaux qui se sont disputés sur
le lac Ruataniwha. Elles se sont en
effet imposées dans les cinq
disciplines où elles étaient
engagées, en particulier dans le
deux sans barreuse où elles ont
dominé leurs compatriotes Haigh et
Coles, sixièmes sur le bassin
olympique de Schinias.
(Photo DR)
Peugeot passe à la 407
LA TRANSITION EST LOGIQUE :
puisque la Peugeot 406, dont la version Silhouette remporta, l’an dernier,
la catégorie Supertourisme en Championnat de France des circuits, n’est
plus commercialisée, elle est remplacée cette saison, en compétition, par la
407 Silhouette (notre photo).
Toujours confiée à Pescarolo Sport, qui
alignera de nouveau Soheil Ayari,
champion en titre, et Éric Hélary, son
dauphin, cette voiture répond aux
mêmes spécifications que sa devancière (V6 de 3 litres, 300 chevaux,
poids à vide 950 kilos) et disputera sa
première épreuve du 26 au 28 mars, à
Nogaro. « Participer au développement d’un projet est toujours motivant, indique Ayari. Le look de la voiture est magnifique ! Comme une
Silhouette déplace beaucoup d’air, sur
chaque circuit, il faudra beaucoup travailler sur l’aéro en repartant d’une
feuille blanche par rapport à la 406. »
I LA FIA VISE LES MOTEURS. – Tant en F 1 qu’en Rallye, la
règle du moteur pour deux courses suscite des contestations. Au
GP d’Australie, les BAR-Honda abandonnèrent volontairement en
fin d’épreuve pour pouvoir monter un moteur neuf ce week-end
en Malaisie, ce que Williams-BMW devrait aussi faire pour
Heidfeld. Au Rallye du Mexique, Citroën, qui comme Skoda avait
déjà changé un moteur après le shakedown, fit, en course,
abandonner Duval au terme de l’ultime spéciale, afin qu’il puisse
avoir un moteur neuf en Nouvelle-Zélande. Forte de ces
exemples, la FIA devrait, lors de son conseil mondial, préciser les
conditions d’application de ces changements de moteur, pour les
rendre plus restrictives.
« Cette voiture fait l’unanimité, elle va
assurer le spectacle », affirme Hélary
qui, après Nogaro, en découdra avec
son équipier, et d’autres concurrents
dont la liste n’est pas définitive, à
Lédenon, Dijon, Val-de-Vienne, Albi,
Le Mans et Magny-Cours. Car, même si
le plateau sera maigrelet, Peugeot
Sport « reste convaincu de l’importance du sport automobile à l’échelle
nationale ».
I LA SÉRIE A 1 GRAND PRIX S’ORGANISE. –
Après bien des errements, la série A 1 Grand Prix,
lancée par Skeikh Maktoum, qui appartient à la
famille régnant sur Dubaï, semble être lancée. Son
principe est d’aligner une monoplace (châssis Lola,
moteur Zytek V 8 de 3,4 l) franchisée par pays
(23 sont cités, dont la France), dans une série
hivernale d’épreuves qui devrait démarrer par
Brands Hatch, le 25 septembre. Au cours des
derniers jours, le Pakistan, l’Inde, le Mexique et le
Brésil, où Ronaldo participe à l’opération, ont
confirmé leur adhésion.
SNOWBOARD
Ruby à l’arrêt
La Française, après une mauvaise chute à l’entraînement, souffre des vertèbres
dorsales et devra observer plusieurs mois de repos.
APRÈS PLUS DE QUARANTE-HUIT
heures à l’hôpital cantonal de Genève
(Suisse), Karine Ruby est rentrée chez
elle, hier après-midi, à Chamonix, le
buste cintré dans un corset en résine
mais pouvant marcher. La double
médaillée olympique de parallèle
(or en 1998, argent en 2002), passée
depuis avec succès au boardercross
avec deux titres mondiaux et une
médaille d’argent planétaire, devra
porter cet encombrant partenaire pendant deux à trois mois et ne peut envisager reprendre une pleine activité que
dans quatre à cinq mois. La faute à une
mauvaise chute le week-end dernier
en Sierra Nevada (Espagne), à l’entraînement, lors d’une étape de Coupe du
monde. Bilan : un trait de fracture à la
neuvième vertèbre dorsale, sans
déplacement, et un tassement de la
onzième. La jeune femme a d’abord
été transportée à l’hôpital de Grenade,
avant d’être transférée samedi à
Genève, où elle a été suivie dans le service de neurochirurgie. L’opération ne
s’est pas révélée nécessaire.
lippe Rousseau-Blanchi, le médecin
fédéral. Pendant le port du corset, la
vice-championne du monde de boardercross pourra poursuivre une activité musculaire au niveau des jambes et
des bras et faire du vélo d’appartement. Même si elle intervient en fin de
saison, cette blessure est un nouveau
coup d’arrêt pour la Chamoniarde.
Opérée du genou gauche en juin 2004,
la demoiselle n’avait en effet fait son
retour en compétition qu’en janvier
dernier, à l’occasion des Championnats du monde à Whistler, au Canada.
Avec éclat certes, puisqu’elle s’était
alors parée d’argent. Elle s’était
ensuite offert une sixième place lors de
sa rentrée en Coupe du monde, à Lake
Placid (États-Unis), le 6 mars. En Sierra
Nevada, elle n’a pas eu le loisir de
confirmer… Ce nouveau pépin ne
devrait cependant pas l’empêcher
d’envisager la saison prochaine, avec
comme point d’orgue les Jeux de Turin,
où le boardercross va faire sa première
apparition. Cette perspective n’était
cependant pas la priorité hier. « On va
d’abord la laisser récupérer. Toutes ces
questions ne se sont pas posées au fin
fond de l’Espagne », affirmait Joël
Gaillard, l’un des responsables du
groupe France de boardercross. « Le
problème aujourd’hui n’est pas de
savoir si elle a le moral ou pas. Elle
l’avait forcément cet après-midi puisqu’elle est sortie de l’hôpital », assurait Marie-Philippe Rousseau-Blanchi,
après avoir discuté avec Ruby, qui n’a
pas souhaité s’exprimer hier. – M. E.
I FINALES DE COUPE DU MONDE. – Les finales de Coupe du monde se tiennent d’aujourd’hui à samedi à Tandadalen, en Suède. Les meilleures chances françaises reposent sur les épaules de Xavier Delerue et de Deborah Anthonioz, respectivement leader et deuxième de la Coupe du monde de boardercross, ainsi que
sur celles de Mathieu Crépel, leader du classement général en half-pipe.
« Le neurochirurgien s’est montré
optimiste. Il m’a confirmé que ce serait
plutôt deux mois que trois mois de corset. Karine est jeune, elle va recalcifier
vite ! » confiait, hier soir, Marie-Phi-
AUJOURD’HUI
Géant parallèle. DEMAIN : boardercross.VENDREDI : half-pipe. SAMEDI : big-air.
Français engagés. – HOMMES : Cosnier, Bozzetto, Dufour, X. Delerue, Valéry,
Duclos, Mermoz, P.-H. Delerue, Bourgault, David, Crépel, Zebrowski, Delfour.
FEMMES : Pomagalski, Desmares, Anthonioz, Laissus, Rodriguez, Fleury, Thermoz,
Rodriguez, Achard, Alzina.
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obtenir une copie gratuite de ce règlement à l’adresse suivante : Antéos – L’Info Gagnante – 94262 FRESNES Cedex. Le règlement des opérations est adressé, à titre gratuit, à toute personne qui en fait la demande et est également librement
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PAGE 17
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
I LIGUE MAGNUS. – Quarts de finale (au
meilleur des 5 matches). 3e match. HIER :
Amiens (8)-Rouen (1), 1-2 a.p. ; Briançon
(5)-Mulhouse (4), 4-3 ; Angers (7)-Tours (2),
3-2 t.a.b. ; Morzine (6)-Grenoble (3), 3-4 a.p.
J AMIENS-ROUEN : 1-2 a.p. (0-0, 1-0,
0-1, 0-1)
I ESSAIS IRTA (Barcelone, 15-20 mars).
– 1re séance 125. Luthi (SUI, Honda),
1’52’’789 (60 tours) ; Pasini (ITA, Aprilia),
1’52’’797 (71) ; Talmacsi (HON, KTM),
1’52’’879 (71) ; Simoncelli (ITA, Aprilia),
1’53’’022 (87) ; Poggiali (RSM, Gilera),
1’53’’117 (69) ; P. Nieto (ESP, Derbi),
1’53’’153 (72) ; Kallio (FIN, KTM), 1’53’’191
(92) ; Di Meglio (Honda), 1’53’’201 ;…
Masbou (Honda), 1’54’’668 (75) ; etc.
Goncharov (UKR), 41,30 (18,76 + 22,54) ;
4 . D e n k o v a - S t a v i s k i ( B UL ) , 4 0 , 8 1
(18,41 + 22,40) ; 5. Dubreuil-Lauzon (CAN),
40,51 (19,04 + 21,47) ; 6. Delobel-Schoenfelder, 40,51 (18,54 + 21,97) ; 7. ChaitSakhnovski (ISR), 39,13 (17,78 + 21,35) ;
8. D om nin a- Sh ab alin ( RU S), 36 , 2 6
(16,80 + 19,46) ; 9. Faiella-Scali (ITA), 36,19
(16,82 + 19,37) ; 10. Wing-Lowe (CAN),
35,11 (16,59 + 18,52) ; 11. Gregory-Pethukov
(USA), 34,40 (15,62 + 18,78) ; 12. S. KerrJ. Kerr (GBR), 32,63 (15,74 + 16,89) ;
13. Koul ikova-Novi kov (RUS), 31 ,21
(14,17 + 17,04) ; 14. Fraser-Lukanin (AZE),
31,16 (14,53 + 16,63) ; 15. Hoffmann-Elek
(HON), 30,17 (14,37 + 15,80) ; 16. Pechalat-Bourzat, 30 (14,79 + 15,21) ; 17. Watanabe-Kido (JAP), 29,20 (14 + 15,20) ;
18. Grebenkina-Azrojan (ARM), 28,53
(13,86 + 14,67) ; 19. Goudina-Beletski (ISR),
28,40 (13,39 + 15,01) ; 20. Yang Fang-Gao
Chongbo (CHN), 27,57 (13,62 + 13,95) ;
21. C. Beyer-W. Beyer (ALL), 27,24
(13,66 + 13,58) ; 22. Kauc-Zych (POL), 26,58
(13,43 + 13,15) ; 23. Golovina-Voiko (UKR),
25,24 (12,77 + 12,47) ; 24. Akimova-Shakalov
(OUZ), 24,25 (12,87 + 11,38) ; 25. La. Munana-Lu. Munana (MEX), 23,95
(12,06 + 11,89) ; 26. Aureli-Vaturi (ITA),
23,83 (12,02 + 11,81) ; 27. HaunstetterHönlein (ALL), 22,91 (12,09 + 10,82) ;
28. Buck-Nelson-Bond (AUS), 21 ,85
(11,60 + 10,25) ; 29. D. Keller-F. Keller (SUI),
21,05 (10,90 + 10,15) ; 30. GalcheniukKrupen (BLR), 13,36 (5,45 + 7,91).
AUJOURD’HUI
Qualifications femmes, à 8 heures et à
12 heures ; programme libre couples, à
17 heures (heure française).
Bleu
Rouge
HOCKEY
SUR GLACE
MOTO
techniques : 77,90 + composantes artistiques : 75,10 – déductions : 1] + court :
80,28 [42,56 + 37,72]) ; 2. Joubert, 112,66
(33 [58,90 + 74,10 - 1] + 79,66
[41,95 + 37,71]) ; 3. Plushenko (RUS),
111,26 (37,98 [76,20 + 75,70] + 73,28
[35,99 + 38,29 - 1]) ; 4. Buttle (CAN), 109,39
(32 [57,40 + 71,60 - 1] + 77,39
[40,50 + 36,89]) ; 5. Lysacek (USA), 105,55
(32,13 [64,30 + 65,20 - 1] + 73,42
[38,71 + 34,71]) ; 6. Li Chengjiang (CHN),
104,84 (32,23 [65,70 + 63,20] + 72,61
[38,86 + 33,75]) ; 7. Weir (USA), 102,70
(32,20 [55,18 + 73,60] + 70,50
[35,93 + 35,57 - 1]) ; 8. Takahashi (JAP),
102,31 (30,13 [57 + 63,50] + 72,18
[39,58 + 32,60]) ; 9. Griazev (RUS), 100,23
(29,54 [56,34 + 61,80] + 70,69
[37,41 + 33,28]) ; 10. Sandhu (CAN), 97,03
(29,73 [49,40 + 69,50] + 67,30
[33,72 + 33,58]) ; 11. Dambier, 96,58
(28,48 [56,20 + 59,70 – 2] + 68,10
[37,03 + 31,07]) ; 12. Van der Perren (BEL),
96,43 (29,92 [59,58 + 62,10 – 2] + 66,51
[34,68 + 31,83]) ; 13. Berntsson (SUE),
92,75 (28,21 [59,34 + 54,50 – 1] + 64,54
[35,29 + 29,25]) ; 14. Goebel (USA), 92,73
(29,78 [55,52 + 65,60 – 2] + 62,95
[31,95 + 32 – 1]) ; 15. Dobrin (RUS), 90,28
(31,70 [65,80 + 61] + 58,58
[28,32 + 30,26]) ; 16. Dinev (BUL), 86,37
(30,71 [60,42 + 62,40] + 55,66
[26,27 + 29,39]) ; 17. Chiper (ROU), 86,12
(29,25 [56,80 + 60,20] + 56,87
[30,25 + 28,62 – 2]) ; 18. Lindemann (ALL),
85,96 (32,50 [62 + 70 – 2] + 53,46
[22,18 + 33,28 - 2]) ; 19. Serov (ISR), 85,02
(26,89 [53,86 + 53,70] + 58,13
[32,46 + 25,67]) ; 20. Zhang Min (CHN),
84,93 (30,12 [59,66 + 60,80] + 54,81
[27,42 + 28,39 – 1]) ; 21. Zelenka (ITA),
83,45 (27,90 [58,90 + 53,70 – 1] + 55,55
[29,19 + 26,36]) ; 22. Othman (SUI), 81,97
(27,08 [54,20 + 54,10] + 54,89
[26,35 + 28,54]) ; 23. Pfeifer (AUT), 80,42
(25,48 [51,42 + 50,50] + 54,94
[29,90 + 25,04]) ; 24. Davydov (BLR), 78,97
(29,38 [58 + 59,50] + 49,59 [22,03 + 28,56
– 1]) ; 25. Murvanidze (GEO), 77,66 ;
26. Contesti, 77,62 (30,82 [62,08 + 61,20]
+ 46,80 [20,17 + 28,63 – 2]) ; 27. Toth
(HON), 75,26 ; 28. Nurmenkari (FIN), 73,68 ;
29. Hamer (GBR), 71,06 ; 30. Zivanovic
(SEM), 68,34.
Les vingt-quatre premiers participeront
demain soir au programme libre.
DANSE. Midnight blues imposé : 1. NavkaKostomarov (RUS), 45,97 pts
(21,58 + 24,39) ; 2. Belbin-Agosto (USA),
42,18 (19,56 + 22,62) ; 3. Groushina-
Jaune
Bleu
Jaune
I TIRRENO-ADRIATICO (Pro Tour, ITA,
9-15 mars). – 7e et dernière étape, San
Benedetto del Tronto-San Benedetto del
Tronto : 1. Petacchi (ITA, Fassa Bortolo), les
164 km en 4 h 23’22’’ (moy. : 37,3 km/h),
bonif. : 10’’ ; 2. Cipollini (ITA, Liquigas), m.t.,
bonif. : 6’’ ; 3. Hondo (ALL, Gerolsteiner), m.t.,
bonif. : 4’’ ; 4. O’Grady (AUS, Cofidis) ; 5. Guidi (ITA, Phonak) ; 6. Renshaw (AUS, Française
des Jeux) ; 7. Quaranta (ITA, Domina
Vacanze) ; 8. Dean (NZL, Crédit Agricole) ; 9.
Bettini (ITA, Quick Step) ; 10. Bonomi (ITA,
Lampre) ; 11. M. Zberg (SUI, Gst) ; 12.
D’Amore (ITA, Acqua e Sapone) ; 13. Bileka
(UKR, Discovery Channel) ; 14. Klier (ALL, TMobile) ; 15. Zabel (ALL, Tmo) ; 16. Vierhouten (HOL, Davitamon-Lotto) ; 17. Hinault
(CA) ; 18. Halgand (CA) ; 19. Hincapie (USA,
Dsc) ; 20. Honchar (UKR, Dom) ; 21. Ascani
(ITA, Naturino) ; 22. Marzoli (ITA, Acq) ; 23.
Cooke (AUS, Fdj) ; 24. Isasi (ESP, Euskaltel) ;
25. Pospyeyev (UKR, Acq) ; 26. Brochard
(Bouygues Télécom) ; 27. Bertagnolli (ITA,
Cof) ; 28. Freire (ESP, Rabobank) ; 29.
D. Lopez (ESP, Eus) ; 30. Forster (ALL, Gst) ;
… 40. Guesdon (Fdj) ; 47.Bénéteau (Btl) ;
53. Inaudi (Cof) ; 54. Talabardon (CA) ; 68.
Le Mével (CA) ; 74. L. Auger (Fdj) ; 81.
Renier (Btl) ; 84. Vasseur (Cof), t.m.t. ; 112.
Charteau (Btl), à 58’’ ; 114. Bonnaire (Btl) ;
123. Geslin (Btl) ; 125. Basso (ITA, CSC) ;
134. Klöden (ALL, Tmo), t.m.t. ; 144. Hary
(Btl), à 1’25’’. – 152 classés.
Non partant : Nuyens (BEL, Qst).
4 abandons dont : McEwen (AUS, Dvl).
Classement final : 1. Freire (ESP, Rabobank), 32 h 37’19’’ ; 2. Petacchi (ITA, Fassa
Bortolo), à 9’’ ; 3. Guidi (ITA, Phonak), à 25’’ ;
4. Hondo (ALL, Gerolsteiner), m.t. ; 5. Brochard (Bouygues Télécom), à 33’’ ; 6. Hincapie (USA, Discovery Channel), à 36’’ ; 7. Vicioso (ESP, Liberty Seguros), à 37’’ ; 8. M. Zberg
(SUI, Gst), à 40’’ ; 9. Halgand (Crédit Agricole), m.t. ; 10. Klier (ALL, T-Mobile), à 42’’ ;
11. Honchar (UKR, Domina Vacanze), à 43’’ ;
12. Pospyeyev (UKR, Acqua e Sapone) ; 13.
Bertagnolli (ITA, Cofidis) ; 14. Mazzanti (ITA,
Panaria) ; 15. Sella (ITA, Pan) ; 16. Sacchi
(ITA, Fas) ; 17. Wesemann (ALL, Tmo) ; 18.
Tiralongo (ITA, Pan) ; 19. Caruso (ITA, Lst) ;
20. D. Lopez (ESP, Euskaltel) ; 21. Van Huffel
(BEL, Davitamon-Lotto), t.m.t. ; 22. Devolder
(BEL, Dsc), à 57’’ ; 23. Mori (ITA, Saunier
Duval), à 59’’ ; 24. Landaluze (ESP, Eus),
m.t. ; 25. Marinangeli (ITA, Naturino), à 1’ ;
26. Di Luca (ITA, Liquigas), à 1’2’’ ; 27. Hruska
(RTC, Lst), à 1’44’’ ; 28. Boogerd (HOL, Rab),
à 2’ ; 29. Zabel (ALL, Tmo), à 3’49’’ ; 30.
Aldag (ALL, Tmo), m.t. ; … 44. Vasseur
(Cofidis), à 5’40’’ ; 54. L. Auger (Française
des Jeux), à 7’35’’ ; 59. Bénéteau (Btl), à
8’48’’ ; 66. Talabardon (CA), à 9’54’’ ; 69. Le
Mével (CA), à 10’16’’ ; 72. Basso (ITA, CSC),
à 11’46’’ ; 77. Guesdon (Fdj), à 13’39’’ ; 85.
Bettini (ITA, Quick Step), à 16’11’’ ; 91. Klöden (ALL, Tmo), à 17’43’’ ; 96. Hinault (CA),
à 19’15’’ ; 100. Bonnaire (Btl), à 21’10’’ ;
107. Geslin (Btl), à 26’11’’ ; 109. Charteau
(Btl), à 26’57’’ ; 117. Hary (Btl), à 32’29’’ ;
118. Inaudi (Cof), à 33’31’’ ; 119. Cipollini
(ITA, Liquigas), à 34’51’’ ; 149. Renier (Btl), à
59’35’’.
3 500 spectateurs. Arbitre : M. Mendlowictz.
Pénalités. – Amiens : 22’ (11x2’). Rouen : 32’
(11x2’ + 10’). Buts. – AMIENS : 31’21’’, L.
Chauvel (Mortas, Zwikel). ROUEN : 42’11’’,
Salminen (Elofsson) sup. num. ; 61’21’’,
Briand (Salminen).
Rouen mène la série 2-1.
J BRIANÇON-MULHOUSE : 4-3 (1-1, 2-1,
1-1)
2 000 spectateurs. Arbitre : M. Durand. Pénalités. – Briançon : 16’ (8x2’). Mulhouse : 18’
(9x2’). Buts. – BRIANÇON : 15’58’’, Rycroft
(Filip, Kramny) sup. num. ; 20’51’’, Desrosiers
(Trabichet) sup. num. ; 30’59’’, Filip (Kramny) ; 42’32’’, Filip (Terglav, Divisek) sup. num.
MULHOUSE : 6’55’’, Kiviharju (Catil) ; 26’24’’,
M. Rozenthal (Reinprecht) sup. num. ; 43’22’’,
Virtanen (Day).
Mulhouse mène la série 2-1.
J ANGERS-TOURS : 3-2 t.a.b. (0-0, 1-1,
1-1, 0-0, 1-0)
1 200 spectateurs. Arbitre : M. Bocquet. Pénalités. – Angers : 12’ (6x2’). Tours : 12’ (6x2’).
Buts. – ANGERS : 39’39’’, S. Lacroix (Irani) ;
50’53’’, Rodrigue (Hovora, J. Bellemare).
TOURS : 32’49’’, J. Roy (Gleize, Perricone) ;
52’44’’, Millar (J. Roy, Sopko). Tirs au but. –
Angers : 3 (Rodrigue, Hovora, M. Lacroix).
Tours : 2 (J. Roy, Millar)
Tours mène la série 2-1.
J MORZINE-GRENOBLE : 3-4 a.p. (1-1,
2-0, 0-2, 0-1)
1 270 spectateurs. Arbitre : M. Bergamelli.
Pénalités. – Morzine : 28’ (9x2’ + 10’). Grenoble : 14’ (7x2’). Buts. – MORZINE : 16’49’’,
Hakansson (Ference, Billieras) ; 20’44’’, Billieras (Ference) sup. num. ; 24’12’’, Magnusson
(Lindgren) inf. num. GRENOBLE : 6’51’’, Meunier (Amar, Jonsson) ; 44’15’’, Lehtonen
(Jonsson, Jarvinen) ; 45’31’’, Podlaha (Jonsson, Jarvinen) ; 68’46’’, Podlaha (Lehtonen,
Jarvinen).
Grenoble mène la série 2-1.
4e match. – AUJOURD’HUI. 20 heures :
Amiens-Rouen ; Angers-Tours ; 20 h 30 :
Briançon-Mulhouse ; Morzine-Grenoble.
SUPER SÉRIE FFSA
Noir
Noir
I RÉUNION DE PRIVAS (15 mars). –
Super-légers (4×3) : Moukraloua et Delsahut, nul. Super-welters (6x3) : Madani
b. Didanovic (SEM), abandon à l’appel du 4e
round sur blessure. Moyens (6×3) : Bayram
b. Nkuku aux points. Super-plume (12×3) :
Kirakossian (ARM) b. N’Zau (KEN) aux points.
Les débuts en moyens de Hussein Bayram
(29 ans, 1,82 m, 73,5 kg., désormais 18 victoires, dont 10 avant la limite, 2 défaites), exchampion de France des super-welters, se
sont révélés positifs. Même si le Grenoblois n’a
pas réussi à conclure avant la limite, il a
ébranlé plusieurs fois, en particulier dans le
troisième round, le gaucher Didier Nkuku
Mupeko (1,73 m, 71,5 kg., 6 victoires, 4 nuls,
maintenant 18 défaites face aux meilleurs
Européens). « Je me sens tout à fait à l’aise
en moyens,commente Bayram. J’ai davantage
de fraîcheur musculaire qu’en super-welters.
En plus, mon nouvel entraîneur, Mabrouck
Cherrad, a su me canaliser, c’est-à-dire qu’il
m’a fait comprendre que ça ne servait à rien
de s’entraîner comme un fou, car c’est en
combat où il faut tout donner. Quant j’ai été
AUTOMOBILE
18
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
BATEAUX RECORD DU TOUR DU MONDE EN ÉQUIPAGE
Mercredi 16 mars 2005
Un tour à bord d’« Orange »
Depuis plus de cinquante jours, quatorze hommes n’ont vécu que pour un record. Au quotidien, leur vie est ultra-organisée.
L’ ÉQ UI PA GE D’ ORANGE II
(14 membres) est organisé en trois
quarts de quatre équipiers chacun et
de deux hommes hors quart, le skipper et le navigateur. Au sein de
chaque quart, les fonctions sont
réparties entre un chef de quart
(Yann Éliès, Philippe Péché et Lionel
Lemonchois) chargé de prendre les
décisions pendant sa période d’activité sur le pont ; un barreur (Ludo
Aglaor, Sébastien Audigane, Bernard Stamm) ; un régleur (Jacques
Caraës, Jean-Baptiste Epron et Yves
Le Blévec) qui contrôle toujours
l’écoute de grand-voile à la main et
un numéro 1 (Florent Chastel, Nicolas de Castro et Ronan Le Goff), responsable de la plage avant du
bateau et capable de monter en tête
de mât à tout moment.
Pendant qu’un quart est sur le pont,
un autre est en stand-by dans la partie abritée du cockpit, prêt à intervenir lors des manœuvres, et le dernier
est au repos complet à l’intérieur. Les
hommes de quart se relaient toutes
les quatre heures.
Bruno Peyron (skipper) et Roger Nilson (navigateur) sont hors quart et
ne sont pas soumis à ce rythme régulier. Le skipper est le capitaine du
bateau. Il travaille sur les choix de
route, la stratégie et les relations
avec la terre. Le navigateur travaille
sur les fichiers de vent et sur les
routes optimales en fonction de la
météo et du potentiel du bateau. Ces
deux hommes échangent leurs
points de vue et établissent la stratégie à court terme (choix d’un empannage) ou à long terme (choix d’une
route à suivre).
ORANGE II en chiffres
Longueur : 36,80 m
Largeur : 18 m
Hauteur de mât : 45 m
(presque deux fois l’Obélisque
él
de la Concorde)
Voilure : 800 m2 au près
1100 m2 au portant
Cuisine
Miam…miam…: C’est écrit sur le mur, alors comment ne
pas faire honneur aux lyophilisés, qui constituent l’essentiel de
l’alimentation. Les repas sont pris à heures fixes, 12 heures et
19 heures, horaires évoluant bien sûr en fonction du passage des
fuseaux horaires. Les provisions ont été établies pour 58 jours, soit
735 kg d’avitaillement. Des dessalinisateurs permettent de produire
au fur et à mesure l’eau douce dont l’équipage a besoin, évitant
ainsi une surcharge de 2 à 3 tonnes.
Cuisine
W-C
Sommeil : Complètement noires, afin
de faciliter la relaxation, les deux cellules
de repos (une dans chaque coque) comptent
deux modules de trois couchettes superposées,
séparés par un bloc de rangement destiné aux
affaires personnelles des équipiers. À l’exception de
Bruno Peyron et de Roger Nilson, le navigateur, qui
bénéficient d’un lit approprié, tous doivent se relayer
et «faire bannette chaude»,
», soit se glisser sur la
toile libérée par un compagnon.
6 couchettes
Bureau
de Peyron
Atelier
Cabine de
navigation
W-C
Trappe
accès moteur
Chauffe-bottes
Dressingg : Située à côté de la cuisine, une penderie
permet d’’étendre les vêtements de mer. Les bottes
sont rangées dans un râtelier à air chaud.
La panoplie du marin se décompose ainsi :
huit ensembles de sous-vêtements polaires, deux pulls,
une salopette, une veste de quart, un ciré, une paire
de bottes, des chaussures, huit paires de chaussettes,
deux tee-shirts et un short.
6 couchettes
Loisirs : Chacun a droit à un livre, en
général, un roman plutôt consensuel pour
l’échanger avec les autres. Un cybercafé,
minuscule bureau avec un ordinateur, est à
disposition de tous.
Ordinateur
«Cybercafé»
Cabine de
montage vidéo
Infographie L’ÉQUIPE (Hervé Ridoux) PHOTOS : Orange
Couchettes
Navigation
La méthode Peyron
Rouge
Conception et construction
Gilles Ollier
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*Bien sûr, vous pouvez
Jaune
EN FIN DE NUIT, ou au petit jour ce
matin, Bruno Peyron devait, sauf incident, décrocher son troisième Trophée
Jules-Verne au large d’Ouessant.
Le skipper d’Orange-II et ses treize
équipiers auront alors avalé les
27 000 milles du tour du monde en
moins de 51 jours, pulvérisant de plus
de 7 jours le record absolu de Steve
Fossett (Cheyenne, 58 j 9 h 32’24’’).
À quelques heures de la consécration
dans le goulet de Brest, Peyron savourait hier les derniers milles au milieu de
ses hommes. « Ce serait presque criminel de ne pas profiter de ces
moments magiques, commentait le
skipper, comblé et fier de toute son
équipe. Ils sont trop rares pour avoir le
droit de les manquer. Quand je monte
sur le pont, ce n’est que du bonheur.
Tout le monde est content, heureux. Il
n’y a pas besoin de longs discours pour
comprendre ce qui se passe entre
nous. On aura vécu une aventure
superbe. On ne pouvait rêver de meilleure fin. » Acteurs du projet et spécialistes reviennent sur les principaux
paramètres qui ont conduit à une telle
performance.
*
iRC2620N
Services
Solutions
logicielles
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d’impression
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
patron de Multiplast
« En sport mécanique, les recettes
sont bien connues, explique le patron
du chantier Multiplast, où fut conçu et
construit Orange-II. La première
qualité est la fiabilité. C’est la chose la
plus difficile à obtenir, notamment
quand on se lance dans une course de
deux mois, sur des mers exceptionnelles et à des vitesses exceptionnelles. On n’a pas le droit d’avoir des
avaries. Pour cela, il a fallu identifier
les principaux efforts, choisir les matériaux, puis appliquer des coefficients
de sécurité, aux alentours de 2, afin
que les pièces supportent deux fois
l’effort maximal calculé. La deuxième
qualité est la vitesse moyenne qu’est
capable de tenir le bateau, et non la
vitesse maxi. Elle procède d’un équilibre entre la performance et la fiabilité. Jusqu’à présent, elle était d’environ 20 nœuds autour du monde, notre
objectif était de l’améliorer de 10 % :
si Orange-II tient 22 œuds, le pari
est gagné (hier soir il en était à
22,2 nœuds). La troisième consiste à
permettre à l’équipage de gérer les
efforts d’un tel engin grâce à un accastillage adapté à la taille du bateau. Les
hommes peuvent alors l’exploiter à
son plein potentiel. »
Préparation et management
Halvard Mabire
directeur technique du projet
« Nous sommes partis sur de très
bonnes bases avec l’expérience
d’Orange-I et l’apport de l’équipe
composée d’Yves Le Blévec, Ronan
Le Goff et Florent Chastel. Le bateau
arrive sans avoir rien cassé de majeur.
À part les problèmes de direction rencontrés l’an dernier, gommés depuis
par le changement des safrans, nous
n’avons jamais dû faire face à de
sérieuses difficultés techniques. On a
fait de la mise au point, de l’optimisation. Sur ces bateaux, tout ce qui n’a
pas été anticipé peut vite engendrer
une réaction en chaîne.
Rouge
de notre envoyé spécial
Bleu
BREST –
Jaune
Le skipper d’« Orange-II » devait établir la nuit dernière
un nouveau record. Les clés de cet énorme succès.
Noir
Bleu
Noir
Manque de clarté
dans la gestion
de vos documents ?
Les temps de passage
ge
ré
Équateur (remontée)
Équateur (aller)
Orange II : 40 j 19 h 5’
Cheyenne : 50 j 3 h 3’
Orange II : 7 j 3 heures
Geronimo : 6 j 11 h 26’21’’
Encore deux jours gagné
gagnés
és,s Peyron
a plus de neuf jours dd’avance
’aavance
sur Cheyenne.
Peyron n’e
’est pas encore
dans leeess temps du record,
record
il comppte presque une journée
de retaard sur Geronimo.
Bonne Espérance
Orrange II : 14 j 8 h 19’
Geeronimo : 17 j 22 h 58’
Chheyenne : 17 j 23 h 29’
Pey
eyron a ddé
déj
éjà
éjà
éj
jà trois
j urs d’avance
jou
’a
Cap Leeuwin
Cap Horn
Orange II : 32 j 13 h 29’
Cheyenne
y
: 39 j 16 h 16’
Peyron gagne encore trois jours.
» Ce succès technique et sportif révèle
par ailleurs la qualité d’organisation
de Bruno Peyron. C’est un super
gestionnaire, il a su mettre en place
un super équipage, et c’est quelqu’un
qui délègue énormément. Chacun
est roi dans son domaine. Il récupère aujourd’hui le fruit d’un travail
collectif. »
Des pilotes à la barre
Franck Proffit
vainqueur de The Race avec
Grant Dalton sur « Club-Med »
« De par la puissance et les efforts
qu’engendre ce type de bateau, il est
impératif d’avoir des barreurs habitués
aux hautes vitesses. Sur Club-Med,
entre un bon et un moins bon barreur, il
y avait environ 2 nœuds de différence.
Ces bateaux sont très exigeants, il faut
être capable de suivre une trajectoire
assez fine, de manière à aller vite sans
faire souffrir la machine. Le barreur
doit rester concentré (durant une
heure à une heure et demie) quels que
soient le temps et l’état de la mer, sans
donner de coups de barre qui pourraient provoquer des tensions et augmenter le risque de casse. Aujourd’hui,
le barreur devient pilote, comme en
F 1. La moindre petite erreur peut
coûter très cher. C’est devenu un poste
clé. C’est vraiment du pilotage, du
sensitif. Le bon barreur est censé naviguer sans les instruments, car l’électronique est toujours en retard par
rapport aux réactions du bateau. Il
doit être en osmose avec le bateau,
anticiper et bien négocier les vagues,
c’est-à-dire sans buter violemment
dedans : taper à 35 nœuds avec une
machine de trente tonnes, ça fait
mal. »
Des safrans sur mesure
Sandrine Lescaudron
ingénieur hydrodynamique
« C’est une des clés de la réussite, au
milieu d’autres », explique cette jeune
femme de vingt-sept ans à qui Peyron
a rendu hommage il y a quelques
jours : « Elle a fait un travail rigoureux
Oraange II : 21 j 13 h 54’
Cheeyenne : 25 j 14 h 8’
Pey augmente son
Peyron
avance d’une
d’uune journée encore
encore.
et le résultat est au-delà de nos espérances. » « Les précédents safrans,
poursuit-elle, posaient des problèmes
dans le contrôle des trajectoires à
grande vitesse, avec des risques de
décrochage sur les phases d’accélération. Du coup, l’équipage avait du mal
à exploiter le potentiel du bateau.
Après discussion avec les barreurs
pour avoir leur retour de sensation,
nous avons opté pour des safrans plus
longs (2,40 m contre 1,80 m) et nous
avons aussi augmenté leur surface
pour mieux gérer les contraintes structurelles et les problèmes de vibrations.
Cela leur permet d’attaquer dans les
mers formées et dans la brise. »
Une météo favorable
Jean-Yves Bernot
expert en stratégie météo
« Un record est toujours le fruit des
progrès du bateau, du skipper et de la
météo. Cet hiver, on a pu constater que
les conditions étaient favorables au
départ en raison de l’anticyclone
bloqué au large de l’Irlande qui
engendrait un flux de nord au lieu de
l’habituel fort vent de sud-ouest qu’il y
a cette période de l’année. Du coup,
que ce soient les solitaires du Vendée
Globe, Ellen MacArthur (record autour
du monde en multicoque en solitaire)
ou Bruno Peyron, ils ont tous connu
une descente idéale vers l’équateur.
À l’inverse, ils auront eu, en toute
logique, une remontée de l’Atlantique
nord plus compliquée. On s’aperçoit
par ailleurs que dans le Grand Sud,
contrairement à certaines années, il y a
eu un puissant flux d’ouest bien organisé qui a permis à Orange-II de suivre
une route autour de l’Antarctique relativement droite, sans buter sur de
grosses dorsales l’obligeant à faire
d’importants écarts. Et comme Orange
est arrivé dans le Sud dans un bon
timing, il est parvenu, grâce à une
vitesse élevée (ce qui est impossible
pour les monocoques du Vendée), à
rester devant le système dépressionnaire qui l’a propulsé, comme sur le
flux d’une rivière, vers le Horn. »
PASCAL SIDOINE