Les héritiers et les vices cachés : comment se protéger ou la
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Les héritiers et les vices cachés : comment se protéger ou la
Les héritiers et les vices cachés : comment se protéger ou la pertinence de l’inventaire successoral Votre père décède et vous héritez seul ou avec vos frères et sœurs de l’ensemble de ses biens. Ce dernier a vendu la maison familiale quelques années avant son décès. La vente ayant été réalisée de son vivant, le contrat n’exclut pas la garantie légale contre les vices cachés prévue au Code civil du Québec (C.c.Q.) contrairement à ce qui est généralement le cas lorsque la vente est effectuée par des héritiers. Qu’arrive-t-il si quelques années après la mort de votre père un important problème répondant à tous les critères du vice caché est découvert par le nouveau propriétaire de la maison familiale et qu’il décide d’intenter un recours de plusieurs dizaines de milliers de dollars contre la succession? Qui paie en cas de condamnation? Les héritiers? Limitation de la responsabilité La confection d’un inventaire successoral et son avis au Registre des droits personnels réels et mobiliers (RDPRM) devraient être considérés comme des incontournables. Il peut sembler intéressant pour éviter des frais et épargner des démarches de ne pas effectuer cette étape du processus successoral, notamment lorsque vous êtes héritier unique ou que l’harmonie règne entre des héritiers multiples. Les conséquences de cette omission peuvent cependant être désastreuses; un héritier pourra être tenu de payer une somme supérieure à ce qu’il a hérité. En effet, dans le cadre d’un recours en vice caché, un héritier pourrait devoir payer, à même ses actifs personnels, une condamnation dépassant ce qu’il a reçu en héritage. L’inventaire et son avis au RDPRM permet d’éviter cette situation et viennent limiter la responsabilité de l’héritier à la somme indiquée comme étant sa part dans la succession. Prescription des recours Existe-t-il un délai maximal pour intenter un recours en vices cachés contre la succession d’un défunt ayant vendu une résidence avant sa mort? Le deuxième paragraphe de l’article 816 C.c.Q. pourrait répondre à cette question et être une source de protection très intéressante pour les héritiers dans le cadre d’un recours en vices cachés: Bien que les tribunaux ne se soient pas encore prononcés sur l’intention du législateur quant à la portée précise de cette disposition, certains auteurs avancent qu’elle limite la possibilité de recours contre les héritiers à une période de trois (3) ans suivant la fin de la liquidation. La réalisation d’un inventaire et la publication de son avis au RDPRM prennent encore une fois ici toute leur importance car elles permettent de constater la fin de la liquidation marquant ainsi le point de départ du délai pour intenter une action contre les héritiers. Cette interprétation de l’article 816 C.c.Q. est très intéressante pour un héritier mais elle peut s’avérer catastrophique pour un individu ayant acquis un immeuble affectés de vices qui ne pouvaient être décelés lors de l’achat et dont les travaux de réfections en résultant sont très onéreux. Conclusion À la lumière de ce qui précède, vous comprendrez la pertinence d’être bien informé et de ne rien négliger lorsque vous participez au règlement d’une succession, les conseils d’un juriste peuvent parfois vous éviter bien des tracas. Me Guillaume Jobin