les mots qui sonnent
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les mots qui sonnent
LES MOTS QUI SONNENT Ce n’sont jamais des mots faciles, des mots dociles qui se croient beaux Les mots qui sonnent ne poussent pas comme les pins au bord de l’eau Les mots qui sonnent ne restent pas dans les cartons sous les sanglots Ils se baladent sur des musiques au goût sucré, l’humeur tango. Et de Brassens à Nougaro ils flirtent alors sur les coteaux Les vers de Brel ou de Prévert ont fait école sous les préaux L’ami Lama, l’ami Bécaud les font vibrer, les portent haut. Les mots qui sonnent font des rivières quand ils s’effeuillent à même la peau. Ils vivent alors sous les étoiles, se laissent aimer la nuit d’après Les mots qui sonnent soignent les âmes qui se croient seules en fin d’été Ils sont miroirs ou bien rebelles, ils plaisent aussi aux fleurs fanées Les mots qui sonnent nous sont fidèles lorsqu’ils se couchent sur le papier. Et d’Aznavour à m’sieur Fugain, ils riment d’amour en plein Paris Mister Renaud, le gars Cabrel les volent au vent sans compromis Souchon bien sur, Voulzy aussi les ont fait leurs comme des amis Les mots qui sonnent sont éternels, ils déambulent à l’infini. Alors chantons sur le violon ces souvenirs et ces « je t’aime » Ces mots qui parlent aux océans du point zéro jusqu’à Belem Dansons la rose jusqu’au printemps, usons nos voix jusqu’à l’extrême Sans rien devoir à ce piano qui joue Mozart en requiem. Et de Delpech à Reggiani ils sont tendresse même en lambeaux Le fou chantant, le vieux Léo leur font la cour comme des marmots La dame en noir, madame Gréco les ont charmés en trémolos Les mots qui sonnent sont des amants du premier jour qu’on garde au chaud. Je pense aussi à tous les autres moins reconnus ou inconnus Qui n’ont de nom que leur talent et la passion pour attribut. De Yesterday à aujourd’hui ils vagabondent au coin des rues Pour nous souffler le meilleur d’eux, ils sont toujours le cœur à nu. Y.D le 10.07.05/14.07.05/22.08.05/15.09.05