RAPPORT D`EXPERIENCE EXPERIMENT REPORT

RAPPORT D’EXPERIENCE
EXPERIMENT REPORT
CNRS - UMR 171
14, quai François Mitterrand
75001 Paris
Titre du projet / Project Title:
N° de la proposition
08/19
Characterisation of garnets and gold used in early medieval objects from
Bavaria in Germany and from the North of France
Responsable du projet / Project Leader: Prof. Dr. Brigitte HAAS-GEBHARD
Keeper Medieval Dept., Archäologische Staatssammlung,
Postfach 220028, D-80535 München, Allemagne
Affiliation : Bavarian State Archaeological Museum
Phone: 0049-89 / 21124-501
Fax :
0049-89 / 21124-401
e-mail : [email protected]
Nom du correspondant AGLAE / Name of the AGLAE’s Contact:
Laurent Pichon
Rappel de la problématique
Cette étude entre dans un programme de recherche mené au C2RMF depuis 1999, qui vise à
connaître l’origine des grenats, pierre emblématique des bijoux de style cloisonné du haut Moyen-Age.
Mme Prof. Dr. Brigitte HAAS-GEBHARD, conservateur du musée archéologique de la ville de Munich
a sollicité la structure Eu-Artech pour analyser une série d’objets prestigieux. Il s’agissait de
déterminer la composition des grenats montés sur ces objets, mais aussi des autres matériaux
constituant ces objets, que ce soit le métal (argent, or, bronze), la dorure, les incrustations (verre,
perles de corail, plaques de mica, etc.) ou le nielle.
REPORT OF EXPERIMENTS AT AGLAE
December 2007
Les 18 objets des collections du Bavarian State Archaeological Collection ont été convoyés par M.
Norbert Gast (Ludwig-Maximilians-University of Munich) et Mme Gabriele von Looz (Archäologische
Staatssammlung Munich). Ces objets ont été assurés par les demandeurs par pour toute la période où
ils ont quitté le musée de Munich, et leur transport entre l’aéroport et le C2RMF parfaitement organisé
par leur soins. Ils ont été analysés entre le 10 et le 14 décembre par méthode PIXE et PIGE avec
l’accélérateur dans des conditions standards (protons de 3 MeV, intensité de 5 à 10 nA). Le temps
d’analyse très bref (2-4 minutes) avec un fort taux de comptage a permis d’effectuer la caractérisation
de totalité des incrustations (plus de 400 points) dans le temps imparti. D’autre part, le métal des
objets a aussi été analysé (argent, or, bronze), ainsi que les incrustations qui n’étaient pas en grenat :
verres, perles de corail, etc.
Liste des objets analysés
Nr.
habitat
1
2
3
4
5
6
7
Dittenheim
Dittenheim
Wielenbach
Walda
Riegsee
Riegsee
Riegsee
inventory
number
1986,6383f3
1986, 6383f4
1969,92a
NM 22
1939,162
1939,162
1939,162
Object
dating
strap-end
facing
fibula
fibula
strap-end
strap-end
strap-end
7th century
7th century
7th century
8th century
7th century
7th century
7th century
analysed
inlays
2
2
2
10
5
3
2
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
Merching
Aham
Aham
Altenerding
Altenerding
Wittislingen
Wittislingen
Wittislingen
Allach
Unterhaching
Unterhaching
HV 1871
HV 1570
HV 1570
IV,1925
IV,1925
IV 1891
IV 1905
NN
1892,165.1
NN
NN
pendant
earring
earring
bangle
bangle
fibula
fibula
facing
fibula
fibula
fibula
8th century
7th century
7th century
7th century
7th century
7th century
7th century
7th century
7th century
500
500
2
6
5
5
7
96
129
11
97
32
32
Résultats
Durant les 5 jours de faisceau octroyés, du 10 au 14 décembre 2007, nous avons réalisé 564 points
analyses sur 18 objets archéologiques et étalons, avec acquisition simultanée sur les 2 Si(Li) basse et
haute énergie avec un milli-faisceau de protons de 3 MeV. Pour l’analyse des incrustation, un filtre de
100 µm de Al a été placé sur le détecteur de traces. Pour obtenir les traces dans l’or, nous avons
employé un filtre de 75 µm de Cu.
Le traitement de tous les spectres X basse et haute énergie a été effectué, et les résultats transmis à
M. Norbert Gast. Parallèlement, l’analyse par diffraction des rayons X a été effectuée pour quelques
incrustations complexes (verres).
Grenats
La composition des grenats des objets étudiés démontre d’une manière éclatante ce qui avait été vu
sur les objets des collections des collections françaises. Nous sommes en présence de quatre
groupes bien différentiés de grenats qui correspondent à aux types I, II, III et V identifiés dans les
études précedentes 1 . Par contre, le type IV, n’a pas été observé sur les objets de Munich. Les types I,
II et III correspondent à des grenats d’origine orientale (Inde et Ceylan). Le type V à des grenats de
bohème (Europe centrale) et le groupe IV, non observé dans cette étude, une origine pour l’instant
inconnue.
MgO / CaO (µg/g)
60000
50000
40000
30000
20000
10000
0
0
50000
type I
type II
100000
type III
150000
200000
250000
type V
Diagramme CaO en fonction de MgO pour l’ensemble des grenats analysés (en µg/g). La similarité
avec la composition des grenats des objets des collections françaises en frappante.
Métal
L’or, lorsqu’il est massif, contient des traces d’étain, ce qui a déjà été observé pour beaucoup d’autres
objets mérovingien en or. La présence de mercure signe une dorure à l’amalgame. Le mercure a
aussi été utilisé pour réaliser l’adhésion d’une tôle d’or.
1
Calligaro, T., P. Périn, et al. (2007). “Contribution à l'étude des grenats mérovingiens (Basilique de
Saint-Denis et autres collections du musée d'Archéologie nationale, diverses collections publiques et
objets de fouilles récentes).” Antiquités Nationales 38: 111-144.
Autres incrustations
Des incrustations minérales ont été identifiées: perles de corail, mica muscovite. Des incrustations en
verres de différentes couleurs ont été caractérisées, dont un verre de couleur orange qui s’est avéré
contenir des micro cristaux de cuprite. L’analyse par µ-DRX a été nécessaire pour obtenir ce résultat.
Le nielle, dont sont faites les inscriptions au dos de la grande fibule, a été réalisé avec différentes
recettes : sulfure d’argent associé parfois à une charge minérale, à du mercure ou à du plomb.
Perspectives
Au vu de l’importante moisson de résultats obtenus au cours de cette campagne de mesures, le
musée de Munich souhaite poursuivre ce programme sur une autre série d’objets mérovingiens. Une
nouvelle demande sera formulée en ce sens pour la période juin-décembre 2008. Bien entendu, nous
prévoyons la publication des résultats dans une revue d’archéométrie comme « Archaeometry » ou
« Journal of Archaeological Science ».