La Liaison Autoroutière Amiens Lille Belgique
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La Liaison Autoroutière Amiens Lille Belgique
Des risques environnementaux Le projet de Liaison Autoroutière Amiens Lille Belgique va contribuer à l’augmentation de la circulation sur l’autoroute A16, ce qui va nécessairement générer une aggravation des nuisances. Un trafic plus important produira davantage de nuisances sonores et de pollution atmosphérique, qui auront des conséquences néfastes sur la santé humaine et l’environnement. Pour mémoire, les transports routiers génèrent 34% des gaz à effet de serre, contribuant ainsi largement au réchauffement de la planète. Afin d’en réduire les impacts, le projet autoroutier doit être mené dans l’optique d’un système de transports favorisant, plus qu’aujourd’hui, la multimodalité. Il faut mener le projet LAALB en cohérence, et non pas en concurrence, avec les projets alternatifs tels que la mise en place du canal Seine-nord Europe ou le ferroutage. Direction Départementale de l'Equipement de l'Oise n°18 - Avril 2006 Un projet à mener dans une politiquede coordinationdes différentes compétences Il est probablement encore trop tôt pour pouvoir annoncer de manière précise quelles seront les possibilités d’aménagement offertes par la liaison autoroutière Amiens Lille Belgique au développement de l’A16 et du territoire du Beauvaisis-Bray. Cependant, il est certain que si une stratégie forte est montée autour des lieux d’échanges de cet axe, le projet aura des répercussions socio-économiques et environnementales importantes. Par ailleurs, il convient de mener une politique favorisant la multimodalité. Pour des raisons principalement environnementales, la nécessité de développer des projets d’alternative à la route est aujourd’hui évidente. La mise en place du canal Seine-Nord Europe, dont la mise en service est prévue en 2012, et le développement du ferroutage devraient permettre de réduire le nombre de camions circulant dans le « corridor nord ». Cependant, il reste important de développer l’autoroute dans la mesure où, comme le signale le rapport établi suite au débat public concernant la LAALB : « les limites de capacité du rail et du canal Seine-Nord, sont de l’ordre de 24% à l’horizon 2020», dans un rôle de substitution au transport des marchandises par autoroute. Ainsi, le projet de Liaison Autoroutière Amiens Lille Belgique devrait avoir des répercussions positives sur le département de l’Oise et en particulier sur le territoire du Beauvaisis-Bray. Il est toutefois nécessaire qu’il soit inclus dans une politique favorisant le développement de la multimodalité, mettant en cohérence les différents modes de transports, et à condition qu’il soit traité avec une connaissance des risques encourus par le territoire afin d’en limiter les effets non désirés par la population. La réussite du projet dépend donc essentiellement de la coordination des différentes compétences autour du potentiel de développement offert par l’A16 et la mise en place de la LAALB. Bibliographie : « A24 : ça se décante… », Dominique SERRA, la Voix du Nord, 29 juin 2005 Il aura fallu trente ans au projet de liaison autoroutière Amiens-LilleBelgique pour se concrétiser. Trente ans durant lesquels défenseurs et détracteurs, arborant les couleurs du développement économique ou de l’écologie, se sont affrontés. Trente ans durant lesquels l’autoroute se sera successivement appelée A1bis, sa vocation première étant de désengorger l’A1, puis A24 et enfin Liaison Autoroutière Amiens Lille Belgique (LAALB). Suite au débat public, le projet est paru au Journal Officiel le 2 juillet 2004 marquant ainsi le lancement de la phase d'avant projet sommaire pour déterminer les fuseaux de 1000 mètres sur un périmètre large à l'Ouest de Lille. Une large palette de fuseaux reste offerte même si on sait déjà que l’autoroute débutera à Amiens et s’achèvera à la frontière belge. L’A16 quant à elle servira de connexion entre la LAALB et Paris. Ce raccordement offre de nouvelles possibilités de développement pour l’A16 et pour le département de l’Oise, plaçant celui-ci sur un nouvel axe d’échanges européen. Les impacts de la mise en place de cette nouvelle infrastructure devraient être particulièrement sensibles sur le territoire du BeauvaisisBray traversé par l’A16, qui pourra renforcer son rôle de carrefour au sein de l’Europe . Les potentiels de développement seront plus limités sur le Sud et l'Est du département. Mais dans quelle mesure cette nouvelle liaison autoroutière va-t-elle influer sur le développement et l’aménagement du département de l’Oise ? Quels impacts peut-on prévoir sur le développement de l’A16 et sur le territoire du Beauvaisis-Bray ? « Feu vert pour l’A24 », Dominique SERRA, la Voix du Nord, 18 juin 2004 « L’eau et le rail plutôt que l’A24 », Dominique SERRA, la Voix du Nord, 07 janvier 2004 Site internet : http://www.debat-public-amiens-lille-belgique.com Directeur de la publication : Alain DE MEYERE Réalisation – impression : DDE de l’Oise Bld Amyot d'Inville BP 317 - 60021 Beauvais Cx ml : dde-oise @equipement.gouv.fr La Liaison Autoroutière Amiens Lille Belgique Réalisation Groupe Geovision Service de l’Aménagement, de l’Urbanisme et de l’Environnement France Poulain Cellule Prospective Fabienne Clairville (03 44 06 50 81) ml : [email protected] Le projet de liaison Amiens-Lille-Belgique(LAALB) Un long chemin Le chemin pour parvenir à la réalisation de l’autoroute a été long, complexe et il le demeure. Des premières analyses relatives à la Liaison Autoroutière Amiens Lille Belgique (LAALB) dans les années 1970 aux études préliminaires actuelles, la LAALB a fait l’objet de nombreux projets. Parmi ceux-ci, l’étude dite du « Corridor nord » est venue confirmer la saturation de l’axe Paris-Lille et démontrer que le projet ne concurrencerait pas les grandes infrastructures de transports alternatifs (projet de canal Seine-nord Europe, autoroute ferroviaire, TGV Picard…). Plus récemment, entre septembre 2003 et janvier 2004, le projet a été soumis au débat public. Le 17 juin 2004, Gilles de Robien, alors ministre des transports et actuel Président d’Amiens Métropole, engage la procédure de réalisation de la LAALB. Avant fin 2006, les études préliminaires en cours devraient déboucher sur le choix d’un fuseau d’un kilomètre de largeur. La déclaration d’utilité publique pourrait intervenir en 2009. L’ouverture à la circulation de ces 120 kilomètres d’autoroute se profile à l’horizon 2013-2015. Des incertitudes à lever Les seules certitudes actuelles sont les points de départ et d’arrivée de la LAALB : elle débutera à Amiens et s’achèvera par un raccordement au réseau autoroutier belge. Les prévisions indiquent que l’autoroute devrait drainer un trafic de 11 000 poids lourds/jour et, de 14 000 véhicules/jour à l45 000 véhicules/jour à long terme. De plus, l’autoroute sera directement reliée à l’autoroute A16 au niveau d’Amiens. Une partie du trafic de la LAALB devrait donc être reportée sur l’A16. Cependant, aucune simulation n’a encore été réalisée. Ce projet d’envergure aura, de ce fait, des répercussions sur le développement de l’A16 et donc des conséquences sur le développement du département de l’Oise, en particulier, sur celui du territoire du Beauvaisis-Bray. Unepotentialitéde développementpour l’A16 et le territoire duBeauvaisisBray Une hausse du trafic sur l’A16 Le projet de la LAALB répond tout d’abord à la nécessité de créer un itinéraire alternatif à l’axe Paris-Lille et ainsi de désengorger l’autoroute A1. La mise en place de la liaison autoroutière Amiens Lille Belgique offre cette possibilité grâce au raccordement à l’autoroute A16. Une partie du trafic supporté par l’A1 va donc être reportée sur l’A16. La mise en place d’une liaison rapide est de plus toujours génératrice d’un trafic supplémentaire : en général, une nouvelle section autoroutière absorbe les deux tiers du trafic poids lourds par rapport aux routes nationales existantes. Ces différents constats impliquent une hausse du trafic sur la partie sud de l’A16, entre Amiens et l’Ile de France. Notons également, qu’actuellement le trafic sur l’A16 est loin d’avoir atteint sa capacité maximale. La modification des déplacements sur cette portion d’autoroute devrait avoir des conséquences directes sur le département de l’Oise et sur les territoires de l’Oise Verte, du Vexin-Sablons-Thelle et du Beauvaisis-Bray qu’elle traverse. Il est probable que le Beauvaisis-Bray soit l’un des territoires de l’Oise les plus concernés dans la mesure où les développements du sud et de l’est du département sont limités, et qu’il est situé à l’intersection de plusieurs axes de communication nord-sud (A16 et RN1) et est-ouest (RN31). Les déplacements auront donc des conséquences sur le territoire, ses activités et sa structure. Une ouverture sur l’Europe La LAALB va non seulement placer la Picardie, et donc le Beauvaisis-Bray, sur un nouvel axe d’échanges au sein de l’Europe, mais elle va également permettre leur décloisonnement. Selon Bruno Bonduelle, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille Métropole, la liaison constituerait « un élément de l’axe Stockholm-Lisbonne ». La LAALB devrait renforcer la position du territoire au sein des flux internationaux. Le transport de fret longue distance constitue un enjeu majeur. Le projet devrait donc influer sur le développement du Beauvaisis-Bray en renforçant son positionnement au cœur des réseaux et des systèmes d’échanges multimodaux nord-européens. La conjugaison de cette position stratégique, au sein de l’Europe et de l’augmentation du trafic sur l’A16 devrait constituer une opportunité pour le développement et le renouveau économique du Beauvaisis-Bray. La LAALB, créatrice d’opportunités de développement La mise en place de la LAALB en lien avec l’A16 préfigure de nouvelles facilités pour rejoindre à la fois Lille et l’Europe du Nord mais aussi l’Île de France. Ceci constitue un nouvel élément d’attractivité pour le Beauvaisis-Bray dans un contexte d’amplification du phénomène métropolisation. Le territoire est d’autant plus attractif qu’il permet à la population de vivre dans un cadre agréable, où l’accession à la propriété est encore possible et où les grands pôles urbains (Paris, Lille, Amiens…) sont facilement et rapidement accessibles. demande certaines précautions et une certaine maîtrise afin de ne pas porter atteinte à la qualité du cadre de vie du territoire du Beauvaisis-Bray. Quels enjeux pour le département ? Le développement des compétences logistiques ne peut qu’augmenter la compétitivité des filières locales et les rendre plus performantes et ainsi freiner dans certains domaines les mouvements de délocalisations. De plus, il existe une nécessité de promouvoir les emplois dans le secteur de la logistique en y associant le plus possible les entreprises et les acteurs locaux de l’emploi (formations, agence d’intérim…), car les ressources humaines sont un facteur déterminant pour la pérennité du développement des entreprises logistiques dans le département. Le territoire devient également plus attractif pour les entreprises. Il est possible de prévoir la création de nouvelles zones d’activités, avec notamment un fort développement des activités logistiques. Comme l’a précisé Dominique Perben, ministre des transports, lors de la conférence de presse de présentation du 14 octobre 2005, sur le volet transport du Comité Interministériel d’Aménagement et de Compétitivité des Territoires : « investir dans les infrastructures de transports c’est favoriser l’emploi ». Par ailleurs, dès lors que l’arrivée sur Paris par l’autoroute A16 sera améliorée (pour le moment elle s’arrête à l’Isle-Adam), le potentiel de développement du Beauvaisis-Bray sera encore accru de manière conséquente. Cependant ce développement potentiel La LAALB,génératricede risques pour le territoire Des enjeux de développement urbain Les potentialités de développement offertes soulèvent des enjeux d’aménagement importants. Tout d’abord, ce type d’infrastructures peut contribuer à l’accélération des phénomènes de périurbanisation et d’étalement urbain. Ces phénomènes, déjà en hausse sur le territoire du Beauvaisis-Bray du fait d’une pression francilienne forte, posent des questions de maîtrise de l’urbanisation. Il s’agit de « canaliser » les pressions urbaines induites de la métropolisation pour en limiter les effets sur la qualité du cadre de vie, l’environnement, les paysages, la richesse patrimoniale et sur l’aménagement durable du territoire. Un autre enjeu en découle relatif à l’implantation des zones d’activités, notamment des activités logistiques. Une implantation non maîtrisée risquerait de conduire à une organisation et une consommation anarchique des espaces fonciers. Le projet de la LAALB doit donc être étudié dans le cadre d’une utilisation rationnelle et économe de l’espace. Ceci implique la mise en œuvre d’une politique de concertation et de coordination pour l’implantation de ces zones, à une échelle départementale ou mieux régionale. La LAALB appelle donc à une stratégie d’aménagement cohérent du territoire.