Travail au froid - Chef d`entreprise

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Travail au froid
Chef d'entreprise, prévenez les risques liés à l'exposition au froid
L’exposition au froid majore les risques d’accidents du travail : pénibilité du
travail plus importante et fatigue accrue (augmentation de la dépense énergétique), perte de dextérité et/ou de sensibilité tactile (effet du froid et/ou
du port de gants et de vêtements de protection contre le froid), difficultés de
déplacement avec risques de chutes et de glissades (neige, surfaces gelées
glissantes, vêtements plus encombrants, etc.). Les principaux effets d'une
exposition directe au froid sur la santé des salariés sont l'hypothermie, des
engelures, des gelures, des douleurs et un risque accru de troubles musculosquelettiques (TMS), un syndrome de Raynaud... Le chef d’entreprise se
doit d'évaluer les risques et d’être particulièrement vigilant dès que la température est inférieure à 5°C.
Quelles sont les professions les plus exposées au froid ?
lTous les salariés travaillant en extérieur : BTP, employés d’entretien, de maintenance, de terrassement, employés des marchés, forains, garagistes, fleuristes, jardiniers, gardiens, géomètres, monteurs de lignes des
réseaux d'électricité et de télécommunications, ouvriers agricoles, pêcheurs, etc.
lLes salariés de tous secteurs qui travaillent en postes fixes sur des lieux insuffisamment chauffés (hangar,
entrepôt, parking, etc.)
lLes salariés du secteur des transports : réceptionnistes, chauffeurs, camionneurs, chauffeurs-livreurs, coursiers à moto, etc. Les salariés des secteurs ferroviaires et maritimes et les personnels d'aéroport
lLes salariés des métiers du froid : installation, entretien, réparation de chambres froides ou de systèmes de
conditionnement d’air...
lLes salariés de l’agro-alimentaire frais et surgelé : fabrication, emballage, transformation, transports, etc.
lLes salariés du secteur touristique : personnels d’exploitation et de maintenance des parcs d'attraction, des
sites ou circuits touristiques, des stations de sport d’hiver, etc.
lLes salariés qui travaillent en eau froide : plongeurs professionnels, techniciens, sauveteurs secouristes...
Quelles sont les circonstances susceptibles d’aggraver les risques liés au travail au froid ?
lL’importance de la durée de l’exposition en continu au froid
lLe travail en extérieur dans des zones non protégées du vent ou de la pluie
lLe travail en altitude : l’hypoxie (manque d'oxygène) majore les effets du froid
lLe travail à l’intérieur, dans des locaux non chauffés en hiver, ou dans des conditions de froid artificiel
lLe port de vêtements non adaptés au froid
lLe port de vêtements de protection ne procurant pas une isolation thermique suffisante
lL’absence de protection thermique pour la tête : 50 % de la chaleur corporelle est perdue par la tête chez un
sujet habillé
lL’exécution d’une tâche à des cadences élevées ou d’un travail physique entraînant une sudation : la peau
humide est plus sensible au froid et des vêtements humides de transpiration sont inconfortables et entraînent
une baisse de l’isolation thermique
lDes pauses insuffisantes (en fréquence et/ou en durée)
lL’absence d’abris ou de salles de repos chauffés
lLe contact direct entre la peau nue et des surfaces métalliques froides, à des températures inférieures
à – 7° C
lUne formation et/ou une information des salariés inexistantes ou insuffisantes
Plusieurs couches de vêtements sont plus efficaces qu'un seul vêtement épais
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Comment prévenir les risques liés au froid ? Mesures d’ordre général
lSi nécessaire dégager les abords de l'entreprise et toutes les surfaces extérieures (cour, parking, escaliers
extérieurs, etc.) de la neige et du verglas et étendre régulièrement sur les sols, du sel ou du sable, pour éviter
tout risque de chute ou de glissade
lVeiller particulièrement à éviter tout risque de chutes et de glissades dans les zones humides (aires de chargement ou de déchargement, aires de lavage...)
lPrévoir des mesures de protection des installations, locaux, matériels et équipements de travail ainsi que des
moyens pour assurer la continuité de l’activité
lConsulter le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et le personnel sur les mesures envisagées en cas de froid extrême (adaptation de l’organisation du travail, actualisation du Document
Unique d’évaluation des risques, mesures de prévention et de protection, etc.)
lMettre à disposition des dispositifs de chauffage par rayonnement pour les postes particulièrement exposés
lDans la mesure du possible, mettre à disposition un local chauffé permettant de consommer des boissons
chaudes (non alcoolisées ou soupe) et de sécher les vêtements
lPrévoir des armoires chauffantes pour y stocker des vêtements de
rechange
lSi besoin, prévoir un stock de couvertures de survie
lChoisir pour les sols des matériaux adaptés au froid afin de prévenir
le risque de glissade
lEmpêcher la formation de givre au sol (assécheurs d’air, etc.)
lMettre en place des aides à la manutention manuelle permettant de
réduire les efforts
lIsoler les surfaces métalliques et concevoir des équipements ou des
outils permettant leur utilisation avec des gants ou des mitaines, ou le
cas échéant, apposer des isolants limitant ces risques de contact
lApposer une signalisation spécifique (entrée dans une zone de froid
extrême, contact possible avec des surfaces froides, présence de surfaces glissantes, risque de chute, etc.)
lLe cas échéant, afficher un panneau d’avertissement ”basse température”
lSi les travailleurs sont exposés simultanément à des vibrations et/ou à des substances toxiques, il peut être
nécessaire de diminuer la durée d'exposition au froid
Organisation du travail
lPlanifier les activités en extérieur en tenant compte des conditions et des prévisions météorologiques (température, humidité relative, vitesse de l’air, précipitations)
lPrivilégier la participation des salariés pour l’organisation du travail et la mise en place de mesures de prévention adaptées
lLaisser aux nouveaux salariés suffisamment de temps pour s'acclimater au froid et aux vêtements protecteurs avant d'exiger d'eux une pleine charge de travail
lInciter tous les salariés à être vigilants pour eux-mêmes et pour les autres
lAménager, dans la mesure du possible, les horaires et rythmes de travail
lLimiter le travail intense et le port de charge répétitif, en adaptant les rythmes de travail pour réduire l’astreinte physique et la transpiration
lFournir un temps de récupération supplémentaire après des expositions à des températures très basses
lPrévoir un régime de pause adapté, au minimum toutes les 2 heures, pour des températures supérieures à
– 25° C et fournir un temps de récupération supplémentaire après des expositions à des températures très
basses, notamment pour les travaux à forte pénibilité (Source INRS - Travail au froid)
lMettre en place un système de communication et de contrôle des équipes exposées et favoriser le travail en
binôme
lPorter une attention particulière aux salariés isolés ou qui travaillent seul
lPrévoir des dispositifs ”homme mort” dans les situations le nécessitant
lConseiller aux salariés une alimentation adaptée permettant un apport énergétique suffisant pour la durée
journalière de l’activité
lInciter les salariés à boire beaucoup en cas de travail physique important (boissons chaudes non alcoolisées
ou soupe) mais à limiter leur consommation de café (augmente la déshydratation et la perte de chaleur)
lInciter les salariés à consulter leur médecin en cas d’aggravation d’une pathologie préexistante
Pour éviter les risques de chutes, signalisez les zones glissantes
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lFaire
régulièrement le point avec les salariés et/ou leurs délégués et/ou le CHSCT sur :
- Les incidents et accidents du travail paraissant être liés au froid
- Les éléments de prévention et de protection (pour apprécier leur pertinence)
- Les bonnes pratiques éventuellement transposables
Mise à disposition de vêtements et d’EPI adaptés au froid
lInciter les salariés à porter des vêtements de protection contre le froid dès que la température est inférieure
à 4° C
lChoisir les matériaux des vêtements de protection offrant la meilleure isolation possible (indice IREQ - norme
ISO/FDIS 11079) en fonction de la température et de la tâche à effectuer
lFaire en sorte que les vêtements permettent une mobilité et une dextérité optimales et assurent le meilleur
compromis entre le niveau de protection et les exigences de la tâche à effectuer
lToujours s’assurer du confort et de la compatibilité des EPI lorsqu’ils sont utilisés avec l’habillement de protection contre le froid
lInciter les salariés à porter plusieurs couches de vêtements plutôt qu'un seul vêtement épais
lInciter les salariés à garder leurs vêtements propres (la saleté annule leur pouvoir d’isolation) ou à en changer régulièrement
lFaire en sorte que les salariés gardent toujours leurs vêtements secs (l’humidité augmente l’exposition au
froid et aggrave les risques liés au froid)
lFournir des chaussures antidérapantes, imperméables et pourvues d’une bonne isolation thermique
lPour des travaux par temps de pluie ou de neige, mettre à disposition un vêtement imperméable
lRecommander le port d’un bonnet ou d’un casque de sécurité avec doublure isolante
lFournir et obliger les salariés à porter des gants en laine ou fibres synthétiques (plutôt qu’en coton) adaptés
aux tâches à réaliser si la température est inférieure à 4°C
lRecommander aux salariés de prévoir des chaussettes supplémentaires et d’en changer durant la journée
lPermettre à chaque salarié d’ajuster sa protection individuelle en fonction de sa physiologie et des tâches à
effectuer
Mesures complémentaires concernant les chambres froides et autres installations générant du froid
lInformer les salariés sur les dispositifs de sécurité en place
lPermettre l’ouverture des portes des chambres réfrigérées depuis l’intérieur en toute circonstance
lPrévoir un dispositif d’avertissement sonore et lumineux permettant à un
salarié enfermé accidentellement de donner l’alarme
lVérifier régulièrement le bon fonctionnement des dispositifs de sécurité (portes, avertisseurs, voyants lumineux, etc.)
lÉquiper les chambres d’une aération adaptée et limiter les apports d’air extérieur humide (sas, portes à ouverture rapide, rideaux d’air, etc.)
lPrivilégier les chambres froides dont le système de ventilation ne génère pas
une vitesse de l’air dépassant 0,2 m/s au niveau des zones de travail voire
moins si les salariés sont soumis, de surcroît, à des vibrations et/ou à des
substances toxiques
lMettre en place un local avec plancher chauffant pour les activités statiques
(étiquetage, conditionnement, contrôle des commandes, etc.)
lFournir des sièges en matériau thermiquement isolant
lChoisir des chariots de manutention adaptés au travail en chambre froide
(équipés d’une cabine chauffée, couverture de protection thermique, etc.)
La formation et l’information des salariés sur les risques liés à l'exposition au froid
lInformer les salariés des risques spécifiques liés à l’exposition au froid ou au travail en environnement froid
lInformer les salariés des symptômes qui sont associés à l'exposition au froid, des règles concernant la protection vestimentaire, des pratiques de travail en sécurité, des exigences physiques du travail au froid et des
mesures à prendre en cas de lésions imputables au froid
lFormer les salariés dont les postes sont les plus pénibles et/ou comportent le plus de risques : port de charges, postures contraignantes, gestes répétitifs, travail en hauteur, etc.
La formation et l'information des salariés, un maillon indispensable de la prévention des risques
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lEncourager les salariés à se montrer particulièrement prudent en cas de neige et de verglas (risques de
chute, de glissade...)
lSi nécessaire, formez les salariés amenés à conduire un véhicule dans le cadre de leur travail, à la conduite
en sécurité sur neige et verglas
lSensibiliser les salariés aux dangers de la neige et du verglas lors de leurs trajets domicile/travail/restaurant
lSensibiliser les salariés aux dangers de la neige et du verglas lors de leurs déplacements piétons pour le
compte de l'entreprise (se rendre à un rendez-vous, aller à la poste, faire une course, etc.)
(voir la fiche pratique : les risques routiers, sur notre site Internet)
lInformer les salariés des risques liés à certains médicaments pouvant modifier l’adaptation de l’organisme
au froid
lSensibiliser les SST (Sauveteurs Secouristes au Travail) aux premiers soins adaptés aux troubles occasionnés par le froid
L'évaluation des risques professionnels et le Document Unique : 3 obligations majeures pour l'employeur
1) Assurer la santé et la sécurité des travailleurs
lL'employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses salariés, y compris des travailleurs temporaires
2) Procéder à l'évaluation des risques
lL'employeur doit évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités et en dresser un inventaire, figurant sur
le Document Unique. Le non respect de ces obligations peut entraîner la responsabilité pénale de l'employeur
3) Mettre en œuvre une politique de prévention des risques professionnels
lA la suite de cette évaluation, les actions de prévention ainsi que les méthodes de travail et de production
mises en œuvre, doivent être intégrées à l'ensemble des activités de l'entreprise et garantir un meilleur niveau
de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs (Voir la fiche pratique : l’évaluation des risques professionnels et le Document Unique, sur notre site Internet)
Le Fonds pour l'Amélioration des Conditions de Travail (FACT)
Le FACT est un dispositif qui a pour objet d’apporter une aide financière versée sous forme de subvention publique, aux entreprises et branches professionnelles concevant et mettant en œuvre des mesures d’amélioration
des conditions de travail et contribuant à une meilleure prévention des risques professionnels. Se renseigner
auprès de l'Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) ou de votre agence régionale
(ARACT). (Voir la fiche pratique : les aides financières aux entreprises, sur notre site Internet)
Votre service de santé au travail
Se rapprocher du service de santé au travail, qui, grâce a ses équipes pluridisciplinaires composées de médecins du travail, d'IPRP (ergonomes, technicien hygiène sécurité, environnement, toxicologues, etc.), peut vous
apporter conseils et recommandations dans la prévention des risques professionnels liés à l’exposition au
froid. (Voir la fiche pratique : le rôle du médecin du travail, sur notre site Internet)
A noter
Cette fiche pratique constitue une synthèse qui doit être adaptée aux risques encourus dans votre entreprise.
Il est indispensable d’approfondir vos connaissances en matière de prévention des risques, et de rédaction du
Document Unique, pour assurer la santé et la sécurité de vos salariés. Rapprochez-vous des professionnels
de la santé et de la sécurité au travail, ils peuvent vous aider pour mener à bien vos actions d'évaluation et de
prévention des risques professionnels.
Document conçu et réalisé par Efficience Santé au Travail et le docteur Frank Dupraz (Juillet 2011)
Informez-vous, téléchargez nos fiches pratiques : http://www.efficience-santeautravail.org 4