Football : l`Evian-Thonon-Gaillard, un club bien né aux grandes

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Football : l`Evian-Thonon-Gaillard, un club bien né aux grandes
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Football : l'Evian-Thonon-Gaillard, un club bien né aux
grandes ambitions
LEMONDE.FR | 02.11.09 | 16h26 • Mis à jour le 03.11.09 | 14h24
out le monde ici dit encore Croix de Savoie. Et ça ne changera pas !" Accoudé au comptoir
de son bar, Daniel, ancien arbitre de district, ne s'est toujours pas remis du changement de
nom du club de son cœur survenu cet été. Exit Croix de Savoie, bienvenue à l'Evian-ThononGaillard Football club. "Croix de Savoie est même le nom d'une marque de pâtes ! On ne savait
pas si la structure regroupait la Savoie, la Haute-Savoie, la région lémanique, Annecy…" justifie
Jean Denais, le maire de Thonon-les-Bains.
Le club haut-savoyard, qui évolue en National, avait déjà changé de nom en 2007 pour devenir
l'Olympique Croix de Savoie 74, à la faveur de la fusion de l'ex-FC Gaillard et de l'Olympique
Thonon-Chablais. Aujourd'hui, l'ETGFC se veut le porte-drapeau d'une région. Un discours relayé
par Marc Veyrat, le célèbre chef cuisinier, qui est devenu parrain du club : "Il faut envisager le
club sous l'angle de l'éthique régionale. Regardez l'AJ Auxerre. C'est un modèle pour nous : en
Europe, qui connaît Auxerre autrement que pour son club ?" L'homme au chapeau est loin d'être
seul dans ce combat pour la promotion du club local.
FRANCK RIBOUD, L'HOMME CLÉ
Le soleil n'a pas toujours brillé au dessus du lac Léman. En 2005, avec une dette de 300 000
euros, le club est menacé de relégation administrative en CFA 2. C'est le moment que choisit
Franck Riboud pour venir chasser les nuages d'un avenir qui s'annonçait bien orageux et assainir
les finances du club.
Fortement ancré dans la région, le groupe Danone emploie 2 000 personnes sur ses sites d'Evian
et s'implique dans la vie sportive de la région, notamment avec l'Evian Masters de golf. L'automne
dernier, ce Lyonnais d'origine, qui porte le titre de président d'honneur, a placé à la tête du club un
ami, fin connaisseur du monde du ballon rond. Ancien bras droit de Michel Denisot à
Châteauroux, président pendant cinq ans du Servette de Genève, Patrick Trotignon est la courroie
de transmission entre Franck Riboud et l'ETGFC. L'ambition du patron de Danone est claire :
valider le ticket pour la Ligue 2 en mai prochain. Actuellement deuxième du championnat avec 5
points d'avance sur son premier poursuivant, le club semble à même de satisfaire l'ambition
présidentielle.
Dans son bureau flambant neuf du nouveau siège du club, Patrick Trotignon s'affaire à ranger ses
souvenirs de foot amassés aux quatre coins du monde. Avec aisance, il dribble les questions
gênantes et joue la prudence : "Nous sommes un club amateur qui met les bouchées doubles pour
aller assez vite dans sa structuration, mais on est encore très loin du bout du chemin. Mais on ne
va pas pour autant faire du 'guyroutisme' et dire qu'on joue le maintien !"
Ce ne serait de toute façon pas très crédible quand on regarde les moyens mis à la disposition de
l'équipe cette année. Alors que l'ex-international français Stéphane Paille a pris les commandes de
la formation, plusieurs anciens pensionnaires de Ligue 1 et de Ligue 2 constituent l'ossature de
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l'équipe. Tous ont été séduits par le personnage Franck Riboud. Stéphane Paille parle d'une
"lumière", mais aussi d'un homme à l'humour pince-sans-rire qui sait faire preuve de simplicité.
L'ancien attaquant nantais Nicolas Goussé souligne, lui, que Riboud aurait pu soutenir d'autres
clubs, plus grands, mais qu'il a choisi ce club pour son attachement à la région.
DES CHAMPIONS DU MONDE AU CLUB
Economiquement, le club retrouve une seconde jeunesse grâce à Danone. Doté d'un budget
d'environ 4,2 millions d'euros, l'ETGFC est un des poids lourds de la troisième division française.
Avec un tour de table impressionnant : Zinédine Zidane, l'ancien meneur de jeu des Bleus, est
entré dans le capital du club en décembre 2008. D'autres "peoples" l'ont imité : Bixente Lizarazu,
Christophe Chenut, ancien directeur de L'Equipe, Sébastien Bazin, ex-dirigeant du PSG… Même si
les sommes engagées sont pour le moment faibles – une dizaine de milliers d'euros chacun –,
l'idée n'est pas d'en rester là.
Patrick Trotignon :
Forcément, un tel tourbillon de changements n'est pas sans causer certains dommages collatéraux.
Les récentes fusions de clubs n'ont pas toujours remporté un vif succès. "Au début, des anciens du
FC Gaillard étaient nostalgiques, avec le sentiment que leur club était dissout. Mais comment
aurait-on pu faire grandir le club tout seul ? Tant mieux, notre nom est associé à ce projet et cela
ne nous coûte pas d'argent", relativise Renée Magnin, maire de Gaillard depuis trente ans. Il
n'empêche que l'arrivée d'Evian dans la structure a un peu fait d'ombre aux autres. "Parfois, les
médias se contentent de nommer le club Evian et oublient de citer Thonon", déplore Jean Denais.
Difficile également de contenter tous les supporters, étalés sur quatre communes.
Reste, et ce n'est pas une mince affaire, le problème des infrastructures. Les dirigeants ont
parfaitement compris qu'il fallait les améliorer si l'ETGFC veut prétendre à devenir une place forte
du foot français. Le centre d'entraînement de Saint-Disdille qui borde le lac Léman n'est plus tout
neuf. Le bureau du coach et de ses adjoints est même situé dans un préfabriqué posé derrière les
cages ! " C'est un niveau en dessous de ce que j'avais connu dans mes clubs précédents, explique
Guillaume Rippert, un ancien de Valenciennes et de Metz. Avant de signer, le président m'avait
prévenu que les infrastructures n'étaient pas top. Mais le principal est d'avoir un terrain
d'entraînement", tempère le défenseur, arrivé en septembre.
Mais le vrai chantier du club est son stade. En cas de montée en L2, le stade Joseph-Moynat de
Thonon et ses 2 700 places assises ne sera pas homologué par la Ligue. Et faire sortir de terre un
stade de 10 000 à 12 000 places prendra plusieurs années. Sans compter qu'il sera visiblement
difficile de trouver un lieu qui fasse consensus.
La solution transitoire serait d'aller jouer à la Praille, le stade de Genève, mais cela pose de
nombreux problèmes, dont celui de la cohabitation avec l'équipe du Servette de Genève. Ce serait
d'ailleurs la première fois qu'une formation française disputerait des matches de championnat à
l'étranger. Le maire de Thonon résume les difficultés soulevées par le problème du stade...
Jean Denais :
La pilule est difficile à avaler pour les supporters, qui grognent à l'idée de voir "leur" stade se
déplacer à une heure en voiture de l'enceinte Joseph-Moynat. En jetant un regard vers les deux
maillots roses du club qui ornent le mur de son établissement, Daniel avoue qu'il préférerait "aller
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à Genève. Cela fait vingt ans que je vais au stade pour supporter cette équipe alors je ne vais pas
arrêter". Avant de préciser immédiatement : "Mais la fanfare, elle chantera toujours pour Croix
de Savoie, pas pour l'Evian-Thonon-Gaillard Football club !"
Pierre Nigay
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