Un monopole en vue si Résolu gagne la bataille

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Un monopole en vue si Résolu gagne la bataille
Un monopole en vue si Résolu gagne la bataille
Écrit par Guillaume Roy
Mardi, 28 février 2012 00:00
Le bras de fer continue pour l'acquisition de FIBREK
Si Produits forestiers Résolu finit par mettre la main sur Fibrek, ce sera une défaite pour
ses petits actionnaires et pour la concurrence sur le marché des produits forestiers au
Lac-Saint-Jean.
Lors de son passage au Saguenay-Lac-Saint-Jean la semaine dernière, Jean Charest a
défendu la position de son gouvernement qui a appuyé l'offre d'achat de Mercer grâce à un prêt
de 70 millions de dollars d'Investissement Québec. « Nous voulons garder une compétition
dans le marché et nous voulons éviter une situation de monopole. Dans ce temps-là, je
considère que nous avons raison d'intervenir», a souligné le premier ministre. Si Résolu prend
le contrôle de Fibrek, il détiendrait alors l'emprise sur le marché du copeau de bois dans la
région.
Le président et chef de la direction de Fibrek, Pierre Gabriel Côté abonde dans le même sens.
Dans une entrevue accordée au Quotidien au mois de janvier il déclarait : « Pour Abitibi, on est
des Gaulois, car on négocie avec d'autres fournisseurs et ça permet de faire baisser le prix des
copeaux. On est une nuisance pour eux, car on est un gros joueur qui arbitre le marché. C'est
clair, ils veulent le monopole et avaler un petit pour tenter d'enlever cette épine dans le pied. On
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s'est fait tirer dans le dos alors qu'on ne s'attendait pas à ça. Le gouvernement ne peut pas
donner à Abitibi tout ce qu'il veut. Il faut qui reste de la place pour d'autres joueurs comme
nous, les scieries indépendantes, Arbec, Chantiers Chibougamau et Barette Chapais pour
éviter ce monopole».
Forcé de se mettre à vendre
Fibrek n'était pas à vendre lorsque Résolu a déposé son offre d'achat hostile. « Nous avions un
plan d'affaires sérieux et le support du conseil d'administration sur ce plan d'affaires. On
travaillait à redynamiser nos activités depuis 5 ans et on avait une base solide de croissance. À
partir du moment où une offre d'achat non sollicitée a été présentée et que l'on veut refuser
cette offre, on n'avait pas d'autres choix que de se mettre en vente », résume Dany Paradis,
Fibrek, vice-président, Gestion du changement et chaine d'approvisionnement.
Le conseil d'administration de Fibrek a rapidement rejeté l'offre d'achat à 1,00 $ l'action
déposée par Résolu et conseillé à ses actionnaires de refuser cette offre. Fibrek exigeait entre
autres qu'une évaluation indépendante statue sur la valeur de l'entreprise et soutient que
Résolu a profité d'un creux dans la valeur de l'action de Fibrek, à 0,78 $ le 28 novembre 2011,
pour faire une offre d'achat hostile. L'évaluation indépendante commandée par Fibrek a
finalement statué que la valeur des actions de Fibrek se situe entre 1,25 $ et 1,45 $. En date du
23 février, la valeur de l'action s'établissait à 1,29 $.
« Nos actionnaires ont reçu deux offres, celle d'Abitibi à 1,00 $ l'action et celle de Mercer à 1,30
$ l'action. La demande d'Abitibi de cesser les négociations sur l'offre supérieure de Mercer est
une tentative éhontée de recourir indûment à la procédure règlementaire afin d'empêcher nos
actionnaires d'obtenir une valeur supérieure », a commenté M. Côté dans un communiqué.
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Le rôle de certains holdings financiers brouille les cartes dans cette affaire. Par exemple,
Fairfax est à la fois propriétaire d'environ 26 % des actions de Fibrek et de 18 % des actions de
Résolu. « Étant donné son rôle dans les deux entreprises, Fairfax aurait du demander une
évaluation indépendante de l'entreprise avant de se commettre », estime M. Paradis.
Bataille juridique en cours
Produis forestiers Résolu vient de gagner une manche dans le débat judiciaire l'opposant à
Fibrek en faisant interdire les titres d'un placement privé de 32,3 M$. Ces bons de souscription
auraient pu permettre à Mercer de devenir majoritaire avec son offre. Fibrek a répliqué
immédiatement en portant la cause en appel.
Par contre, le Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières du Québec (BDR) a jugé
valide l'offre d'achat déposé par Mercer à 1,30 $ l'action. L'offre d'achat de Résolu à 1,00 $
l'action a été à nouveau prolongée jusqu'au 9 mars afin de mettre la main sur 66 et 2/3 % des
actions de FIbrek. Pour l'instant, 67 millions d'actions ont été déposées, soit 51,5 % des titres
en circulation.
L'offre d'achat de Résolu se chiffre à 130 M$ alors qu'elle s'était départie de Fibrek pour 628 M$
en 2002.
La bataille juridique se poursuit...
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Guillaume Roy
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