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Pour l’amour de Dieu
Un film de Zakia et Ahmed BOUCHAÂLA
Avec Rachid HAMI, Leïla BEKHTI, Smaïn FAIROUZE,
Farida RAHOUADJ, Khalid MAADOUR, Cyrille THOUVENIN
Diffusion mardi 7 novembre 2006 à 22.40
Pour l’amour de Dieu
Un film de Zakia et Ahmed BOUCHAÂLA
Diffusion mardi 7 novembre 2006 à 22.40
L’histoire
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans,
dit le poète…
Kévin-Mohamed – dit Kévin – est un lycéen de
17 ans. Solitaire, refermé sur lui-même, il pose
sur le monde qui l’entoure un regard froid. Il
vit à Paris, dans le XXe arrondissement, avec
ses parents Abdel et Saïda, Arabes de France
de deuxième génération qui n’ont pensé qu’à
l’intégration.
Un jour, Kévin réalise que sa voisine de classe,
Meriem, se voile en cachette. Fasciné, il
découvre, grâce à Meriem, un islam tolérant,
lumineux, et sa vie prend un sens. Mais à
mesure que sa passion religieuse grandit,
cet amour naissant se fragilise.
Les acteurs
Rachid HAMI (Kévin)
Rachid Hami a joué dans le film multicésarisé
d’Abdel Kechiche, L’esquive (2003).
Leïla BEKHTI (Meriem) et Smaïn FAIROUZE (Abdel)
Leïla Bekhti et Smaïn Fairouze
partagent également l’affiche de Harkis,
d’Alain Tasma, bientôt sur ARTE.
Farida RAHOUADJ (Saïda)
Farida Rahouadj a joué récemment dans Combien
tu m’aimes de Bertrand Blier, et sera bientôt dans la série
fantastique de France 2, Greco, et au théâtre dans « Bérénice ».
Khalid MAADOUR (Salah)
En 2006, Khalid Maadour a joué dans OSS 117 : le Caire nid d’espions
de Michel Hazanavicius, Comme tout le monde de Pierre-Paul
Renders ; et sera dans Fracassés de Franck Llopis, sortie en 2007.
Les réalisateurs
Zakia et Ahmed BOUCHAÂLA
Après Origine contrôlée sorti en 2001, Zakia Tahiri-Bouchaâla prépare actuellement
un long-métrage, Number 1, une comédie qui se tournera cet hiver au Maroc.
Le couple se retrouvera ensuite pour des projets de longs-métrages et de fictions.
Liste technique
Scénario et réalisation......................Zakia et Ahmed BOUCHAÂLA
Directeur de la photographie. ......Laurent BRUNET
Décors..........................................................Vicente MATTEU-FERRER
Montage. ....................................................Julien LELOUP
Son.................................................................Nicolas PROVOST
Mixage.........................................................Christophe FERRANDON
Musique originale. ..............................Vincent STORA
Productrice artistique........................Christine de BOURBON BUSSET
Post-production....................................Jan VASAK
Producteur délégué
KIEN Productions. ...............................David KODSI
Direction de la Fiction
D’ARTE France. ......................................François SAUVAGNARGUES
Une coproduction : ARTE France, KIEN productions,
avec la participation de TV5 Monde, du CNC
et le soutien de la Région Île de France
(France - 2006 - 90 mn)
Liste artistique
Kévin............................... Rachid HAMI
Meriem.......................... Leïla BEKHTI
Abdel............................... Smaïn FAIROUZE
Saïda............................... Farida RAHOUADJ
Salah............................... Khalid MAADOUR
Bilal.................................. Cyrille THOUVENIN
Karine............................. Selma KOUCHY
Léonard......................... Pascal ELSO
Nicolas. ......................... François RABETTE
Mme Taddeï. .............. Camille de CASABIANCA
Jamel.............................. Salem KALI
Antony............................ Thomas BLUMENTAL
M. Andrieu.................. Nicolas BENOIT
Imam 1. ......................... Abdelhafid METALSI
Imam 2. ......................... Ahmed BOUCHAÂLA
Contacts presse
Dorothée Van Beusekom
Aurélia Capoulun
01 55 00 70 46 / 48
[email protected]
[email protected]
dossier de presse en ligne sur
www.artepro.com
plus d’infos sur
www.arte.tv
Brochure éditée par la
Direction de la Communication
d’ARTE France
Photos © Albéric Bénazeth
Interview de Zakia et Ahmed Bouchaâla
Dans leur film Pour l’amour de Dieu, Zakia et Ahmed Bouchaâla
s’interrogent sur les ambivalences de l’islam, à travers le parcours
d’un adolescent en rupture.
Comment est né le projet de ce film ?
Zakia Bouchaâla : ARTE et notre producteur nous avaient
demandé de réfléchir à quelque chose autour de l’Islam en
France aujourd’hui. Au début, on s’est dit : « bon, on est des
Arabes… »
Ahmed Bouchaâla : Et puis, on n’y connaissait pas grandchose. Difficile d’avoir un point de vue, sinon épidermique,
quand on n’a pas les clefs. Cette religion dont on parle tous
les jours, la plupart des gens la connaissent mal, y compris
certains musulmans. On savait qu’il s’agissait d’un terrain
miné, donc on y est allé un peu à reculons.
Z.B. : À la fois, ça avait quelque chose de rebutant et
de fascinant. À chaque polémique, des militants, des
sociologues, des écrivains d’origine musulmane prennent
position, et nous jamais alors qu’on se sent concerné. Ce
film nous donnait enfin l’opportunité d’exprimer notre point
de vue.
Quel a été le point de départ ?
A.B. : Tout s’est éclairé avec Roman, le poème de Rimbaud :
« on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans… » À
partir de là, on s’est dit que l’Islam serait présent, mais que
l’histoire qu’on voulait traiter était celle de cet adolescent en
rupture qui aurait aussi bien pu tomber dans la drogue ou la
délinquance et qui s’enlisait dans la religion.
Z.B. : Comme c’est le cas pour beaucoup de jeunes
musulmans. Là, on avait quelque chose en main : cette
histoire d’amour et ce moment d’incroyable fragilité, d’où la
difficulté du casting. Nous voulions absolument que KévinMohammed soit blanc de peau, pas typé arabe. Un gamin de
Paris, au milieu de tout le monde, sans vraie identité, parce
que ça correspondait à son état. Rachid, ce jeune comédien
magnifique, a ce côté transparent. Une douceur presque
angoissante qui peut le faire basculer en une fraction de
seconde. Enfin, Paris a été essentiel pour nous et surtout pas
les banlieues, parce que cela faisait partie de son intégration
et de celle de ses parents.
En même temps, le traitement de l’Islam exigeait une
vraie rigueur.
Z.B. : Il a fallu s’initier à cette religion, un peu comme le
spectateur au début de l’histoire. On s’est tout à coup
plongé dans un univers immense, dont chacun avait son
interprétation. On a lu le Coran. Ahmed s’y est collé jour
et nuit et me nourrissait pour l’écriture du scénario. C’était
essentiel et à la fois presque accessoire, technique. Il ne
fallait pas forcément être inspiré pour ça, et nous voulions
d’abord tenir notre fil de fiction.
A.B. : En étant aussi exigeant sur le plan didactique. C’était
important que le film soit émaillé de citations du Coran
par exemple. J’ai beaucoup lu, consulté des sites Internet
d’islamistes, des chats dont le film se fait parfois l’écho,
comme le passage sur les tomates où « Allah » serait écrit
dessus, ça existe vraiment…
Z.B. : On s’est laissé porter là-dedans, avec des moments de
frayeur, et d’autres où on a beaucoup ri, d’où certaines scènes
qui frôlent la comédie. Mais avant de remettre la première
version, on a été pris de panique, parce qu’encore une fois,
c’était une manière d’interpréter l’Islam. Et dans cette religion,
il y a tout et son contraire. On peut l’utiliser comme on veut.
A.B. : C’est le grand drame de l’Islam, l’absence d’instances
pour le décrypter, à la différence du christianisme. Jusqu’au
XIIè siècle, il y a eu les Ijtihâd, un mot de la même racine
que Jihad (effort en arabe). Des « efforts d’interprétation »
pour faire coller le texte à la réalité. Et puis ça s’est arrêté.
Mais aujourd’hui, on va peut-être y revenir. Des gens vont
avoir moins peur de remettre le dogme en question, de se
demander si vraiment la parole de Mahomet est une parole
révélée ou pas. Une question que dans le monde arabe
personne n’ose même aborder. Lorsque Mohand Alili, le
recteur de la mosquée de la porte d’Aix à Marseille, déclare
après les propos du pape que les musulmans devraient
d’abord s’interroger sur leur religion avant de s’adresser à lui,
il a raison. L’islam est né dans la violence, comme beaucoup
de religions. Mahomet était chef de guerre et l’a imposé par
la force. On ne peut pas remettre ça en cause, de même qu’il
fut en son temps un féministe.
Avez-vous été conseillé par des spécialistes ?
A.B. : Slimane Zeghidour (1), spécialiste des religions, a
relu le scénario et nous a précisé quelques points de détail,
de vocabulaire.
Z.B. : Tout de même, il nous a apporté un élément important.
Dans notre première version, les islamistes étaient un peu
plus théologiens, plus érudits. Et Slimane nous a éclairé sur
le fait que certains d’entre eux pouvaient aussi avoir un côté
pieds nickelés. Du coup, on les a décalés un peu.
La famille de Kévin paraît porter une lourde responsabilité
dans son absence d’identité…
A.B. : Lui appartient déjà à la troisième génération d’immigrés.
On peut même imaginer que ses parents sont nés en France
et qu’ils ont grandi en étant acculturés. Ils ont fait le choix de
s’intégrer complètement, quitte à s’amputer d’une partie d’euxmêmes. Mais il ne s’agit pas de les condamner, parce que la
société pousse les Arabes et les musulmans à oublier leur
passé.
Z.B. : La sœur de Kévin le dit : « on est des Français sans
histoires, et sans histoires, ça veut dire pas d’Histoire ». Pour
moi, c’est l’une des phrases les plus fortes du film. Finalement,
il ne reste que le couscous, mais ça veut dire beaucoup. Quand
le père fait la prière pour aller vers son fils, la mère fait le
couscous… Seule Meriem, l’amoureuse de Kévin, assume ses
origines. Elle l’exprime très bien à travers la première sourate
du Coran, « Apprends ! » (« Lis ! » littéralement). Elle a une
vraie conscience des choses.
Votre vision de l’Islam a-t-elle évolué ?
Z.B. : Beaucoup de choses nous ont émus, ébranlés, parce
qu’enfouies au fond de nous deux. On est beaucoup plus sensible
à tout ça qu’on ne le pensait. D’ailleurs, pendant les recherches,
Ahmed a trouvé des sites de chants religieux « anachides » dont
on est tombé fou amoureux et qu’on se passait en boucle. On en
a pleuré. Notre grande découverte, notre grand bonheur aussi, a
été de nous rendre compte que l’Islam n’était pas juste ce qu’on
nous en dit de terrifiant aujourd’hui.
A.B. : Un des défis consistait à écrire un film qui aborde des
aspects de l’islam, la violence etc., mais surtout pas un film
contre l’Islam.
Pourquoi le choix de Smaïn, inattendu dans le rôle
du père ?
Z.B. : Je l’avais rencontré après le théatre. Il était très surpris
qu’on lui propose un rôle en contre-emploi, pour la premiere
fois. Pour nous, c’était une évidence qu’il fallait lui transmettre.
Il a eu le courage de se lancer. Pendant le tournage, on n’a pas
cessé de lui répéter : « Smaïn, tu ne fais rien ! » Une prouesse
pour un exubérant comme lui. Mais il s’est laissé faire avec
confiance. Car ce type qui travaille dans le métro est un homme
de l’ombre, en résonance avec cette volonté de ne pas faire
de vague. Tout chez lui est compressé. Au final, Smaïn est
formidable dans ses silences, extrêmement touchant. Et c’est la
première fois qu’il signe Smaïn Fairouze, un vrai cadeau pour
le film.
(1) Editorialiste à TV5, Slimane Zeghidour est l’auteur de plusieurs
ouvrages sur l’Islam, et notamment La vie quotidienne à La Mecque
(Hachette, 1989).
Propos recueillis par Sylvie Dauvilliers
Zakia et Ahmed Bouchaâla
« Il a fallu s’initier à cette religion,
un peu comme le spectateur au
début de l’histoire. On s’est tout
à coup plongé dans un univers
immense. »