Arnaud Frich - Miss Numérique

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Arnaud Frich - Miss Numérique
AP_XPHD
12/01/04
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Arnaud Frich
© Groupe Eyrolles 2004
ISBN : 2-212-11354-4
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• une carte mémoire de capacité suffisamment grande (APN) ;
• une balance des blancs débrayable (APN).
Il est par ailleurs très utile qu’il dispose :
2. Une fois le trépied installé, le mettre à niveau pour que l’axe de rotation
soit bien lui aussi à l’horizontale, faute de quoi la photo sera bancale.
5. Réaliser la prise de vue : bien vérifier que les vues se superposent d’au
moins 20 % et corriger l’exposition si nécessaire (toujours en mode manuel).
6. Retoucher les images après le scan s’il s’agit d’images argentiques : vérifier que les niveaux de luminosité, de couleurs, etc., sont homogènes entre
les vues et faire les ajustements. Des retouches d’ordre esthétique peuvent
être réalisées à ce stade ou à la fin de l’assemblage. Enfin, et c’est peut-être
le plus important, corriger les déformations optiques, fréquentes avec les
zooms grands-angles ou les courtes focales.
7. Assembler avec un logiciel dédié comme ImageAssembler, Stitcher,
Photosuite, Panorama Factory ou même Photoshop.
8. Retouches avant destination finale : effectuer les dernières corrections de
luminosité, de Tampon, etc., et définir la résolution en fonction de la destination finale souhaitée (Web ou imprimante).
Numérique ou argentique, grand ou petit format,
n‘importe quel appareil photo classique convient.
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Chapitre 5
assemblage
• un pare-soleil efficace sur l’objectif (c’est presque indispensable) ;
1. Bien choisir son point de vue, l’angle de la photo ainsi que l’objectif, la
focale et la mise au point que l’on va utiliser. Prévoir la profondeur de champ
souhaitée. La mise au point sera le plus souvent calée sur l’hyperfocale.
4. Mesurer la lumière en quantité et en qualité : définir tout d’abord l’exposition générale que devront recevoir toutes les photos. Vérifier ensuite les
différences de contrastes droite/gauche ou intérieur/extérieur. Prévoir éventuellement une légère correction d’exposition entre les vues et, dans certains
cas, deux séries de prises de vue pour l’intérieur et l’extérieur. Tout se fera en
mode d’exposition manuelle, le seul qui permette de garantir une régularité
d’exposition d’une vue à l’autre. Il faut absolument éviter que deux photos
consécutives présentent des zones unies de luminosité différente. Il faut également choisir la température de couleur et ne surtout pas laisser l’appareil
en mode balance des blancs automatique, comme nous le verrons un peu
plus loin.
par
• un mode d’exposition manuel ou un système de compensation de
l’exposition ;
Voici un résumé des différentes étapes importantes dans la réalisation d’une photographie panoramique par assemblage.
La pupille d’entrée, habituellement appelée « point nodal », est le point de
rotation idéal de l’appareil photo pendant la prise de vue.
panoramique
Il est fortement recommandé que l’appareil possède :
Les étapes de la méthode par assemblage
3. Placer l’appareil à la pupille d’entrée en vérifiant que l’objectif n’est pas
incliné, sauf si l’assemblage est fait avec ImageAssembler de Panavue,
Panorama Tools ou avec Stitcher de Realviz. Avec ces trois logiciels (au moins),
il est possible d’incliner le boîtier à la prise de vue.
Le
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• d’un écran orientable (APN) ;
Le matériel photo
• d’une résolution supérieure ou égale à 2 Mo de pixels (APN) ;
• d’une position grand-angle d’au moins 35 mm sans complément optique ;
• d’une mesure spot ;
Dans la liste du matériel nécessaire à la réalisation d’une photo panoramique par
assemblage, on trouvera bien entendu un appareil photo conventionnel, c’està-dire non panoramique. Même s’il est préférable qu’il soit numérique, n’importe
quel appareil classique conviendra. Plus il sera grand ou plus il aura un grand
capteur et plus le résultat final pourra être de qualité. J’ai mentionné au paragraphe précédent qu’il était important de placer l’appareil au-dessus d’un point
de rotation idéal appelé la pupille d’entrée de l’objectif. Manfrotto a fabriqué et
commercialisé un accessoire parfaitement adapté, la tête QTVR 303. Mais certains photographes préféreront peut-être se fabriquer une tête panoramique sur
mesure.
L’appareil photo
Le plus simple est donc de posséder un appareil photo numérique (APN) afin de
s’épargner l’étape du scan après le développement des pellicules. Plus les négatifs ou les fichiers seront grands et meilleure sera la qualité finale si l’on souhaite
réaliser des grands tirages. Certains Américains l’ont bien compris et
utilisent justement une
chambre 4 x 5 pouces pour
réaliser leurs panoramas. La
manipulation des nombreux
plans-films rend la prise de
vue fastidieuse, mais le
piqué et le modelé de la
photographie panoramique
seront particulièrement
beaux. Une chose est sûre,
le facteur limitant ne sera
pas la qualité des logiciels
d’assemblage qui sont actuellement très performants
et souples d’emploi.
• d’un pas de vis pour le fixer à un pied dans l’axe de l’objectif ;
trépieds est idéale. Certains niveaux à deux bulles perpendiculaires peuvent
même se fixer sur la griffe porte-flash des appareils.
La bande image exploitable est sérieusement
réduite après le recadrage de l’image assemblée.
Photo Arnaud Frich
• d’une griffe porte-flash (support d’un niveau à bulle).
Le choix de l’objectif ou de la focale se fera selon vos préférences, ou plus simplement en fonction de votre équipement. Mais une chose est sûre, il ne faudra
pas hésiter à choisir ou à essayer des focales longues, des grands-angulaires à la
focale très courte, etc. C’est tout l’intérêt de cette méthode : étendre le champ
d’action de la photographie panoramique. Enfin, il faut noter dès à présent qu’il
faudra bannir l’objectif à décentrement, sauf si l’assemblage est réalisé avec Photoshop ou Panorama Tools (voir le chapitre 2).
La tête panoramique
Pour qui souhaite réaliser une photographie panoramique par assemblage de
très belle qualité, je recommande fortement de placer l’appareil photo à la pupille
d’entrée de l’objectif pendant toute la rotation. Le logiciel d’assemblage pourrait sinon rencontrer des difficultés à faire des raccords parfaits. Pour les logiciels,
le cas de figure le plus critique reste celui où un sujet au premier plan côtoie un
paysage lointain. J’ai pu constater à maintes reprises que le problème était moins
crucial quand le premier plan se trouvait très loin de l’appareil.
La procédure de prise de vue évoquée précédemment rend l’usage d’un trépied
quasiment indispensable ; les cadrages en seront d’autant plus soignés et la mise
à niveau précise. Toutefois, s’il vous est donné de prendre une photographie sur
le vif, ne laissez pas passer une occasion faute de trépied…
Je reprécise que la pupille d’entrée, étudiée en détail un peu plus loin dans ce
chapitre, reste définitivement la même pour un appareil, un objectif et une focale
donnés. Il n’est donc pas nécessaire de la rechercher à chaque fois. Quand vous
l’aurez trouvée tranquillement chez vous, il ne restera qu’à placer l’appareil photo
sur la tête panoramique aux points que vous aurez repérés, selon la focale
choisie. Il s’agit bien là de la question technique la plus importante de la méthode
par assemblage.
Avec certains zooms, quand l’objectif est placé à la pupille d’entrée, l’appareil
se retrouve en fort déport par rapport à l’axe de rotation. Il est donc vraiment
préférable de posséder un trépied stable pour éviter toute vibration de la tête
panoramique. Comme avec les autres appareils panoramiques, on aura intérêt
à choisir un trépied qui puisse être placé très près du sol ou bien encore à une
hauteur importante, pour diversifier les cadrages.
Pour placer un appareil sur ce point de rotation idéal et en position verticale (afin de
gagner un maximum de champ en hauteur), il
existe évidemment plusieurs solutions dont la
plus fonctionnelle sur le terrain est incontestablement la tête Manfrotto 303/303 +/303SPH.
Le trépied et le niveau à bulle
Autant on pourrait négliger de placer l’appareil à la pupille d’entrée pour gagner
un peu de temps, autant il est indispensable qu’il reste bien à l’horizontale
pendant la rotation. Un niveau à bulle est donc requis, faute de quoi l’image
assemblée donnera l’impression de pencher vers la droite ou vers la gauche ; il
faudrait alors la recadrer et la zone utile se réduirait en hauteur à peau de
chagrin. Un niveau à bulle tout simple peut faire l’affaire, mais une bulle comme
celle que l’on trouve sur l’embase de la tête Manfrotto 303 ou sur de nombreux
A S T U C E S
Grâce au crantage de la rotule de la tête Manfrotto QTVR, il est très facile de replacer son
appareil sur une même position à un ou deux pixels près. Cela s’avérera très utile pour doubler les prises de vue dans deux cas de figure : soit pour réduire le bruit des capteurs, soit,
cas plus fréquent, pour réaliser une deuxième série d’images lorsqu’on photographie un intérieur avec des ouvertures sur l’extérieur. On réalisera une première série correctement
exposée pour l’intérieur et une seconde, pour l’extérieur, en ayant pris soin de tourner la
rotule d’un ou deux pixels (ce qui permet de réduire notablement le « bruit » des images
numériques). Il ne restera plus qu’à coller ces images dans un logiciel de retouche comme
Photoshop, puis à les assembler avec un logiciel adéquat.
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Les têtes Manfrotto 303, 303 + et SPH
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Ces têtes panoramiques très bien conçues sont constituées de plusieurs parties
très pratiques qui, dans tous les cas, répondent parfaitement à nos besoins. Manfrotto vient de sortir à l’automne 2003 une nouvelle tête panoramique, la version 303 SPH ; si elle permet de faire des photos sur 360 x 360° à destination
du QTVR, elle est également idéale quand on veut, comme moi, pouvoir incliner
son boîtier à la prise de vue (toujours à la pupille d’entrée).
303 contre 303 +
Le modèle 303 + se différencie du modèle 303 par
le réglage micrométrique des deux platines. Mais
surtout, car je trouve cela un peu « gadget », ces
deux platines sont un peu plus longues ce qui donne
davantage de latitude de réglage, nécessaire avec les
derniers zooms lumineux très encombrants des
grandes marques de boîtiers 24 x 36. Il faudra
toutefois prendre conscience que ce deuxième modèle
ne se démonte pas pour trouver facilement place
dans un sac photo. De plus, même plus longues, les
platines de la 303 + sont encore parfois trop courtes
et il faut ajouter un plateau coulissant réf. 357 ou
454 sous le sabot de l’appareil photo.
• Une embase (réf. 338) de mise à niveau très précise permet de fignoler la
mise à niveau du trépied. Pour rappel, la tête doit tourner autour d’un axe
bien vertical, comme on l’a vu à propos du niveau à bulle.
• Une rotule panoramique (réf. 300N) permet de choisir l’angle de rotation
entre chaque vue (entre 10 et 90°) sur une échelle graduée et surtout crantée ; l’angle dépend bien sûr de la focale de l’objectif. C’est beaucoup plus
commode qu’il n’y paraît, car si de nombreuses autres platines sont graduées,
comme la platine Novoflex ou les rotules Gitzo que j’utilise par ailleurs, seule
celle-ci est crantée.
Pour assembler correctement deux images, les logiciels requièrent une superposition d’environ 20 %. Il suffit donc de placer la vis sur le bon cran, en fonction
de la focale utilisée et donc de l’angle de champ couvert horizontalement par
l’objectif. À chaque fois que l’on tournera la tête panoramique, elle se bloquera
automatiquement sur le cran suivant.
La rotule panoramique est très appréciable au quotidien et presque indispensable dans certains cas. Il
m’est arrivé plusieurs fois de prendre des photos sur
360° depuis les toits de Paris enneigé, ou en montagne, et je ne pouvais pas faire le tour de l’appareil
qui était au bord du vide. Ne pouvant regarder en permanence dans le viseur, je ne pouvais contrôler l’angle
de la rotation tout au long de la prise de vue.
De plus, grâce au crantage de la rotule, on peut fermer
l’œilleton du viseur pour être sûr qu’il n’y entrera pas
de lumière parasite, très gênante avec certains boîtiers
qui possèdent un miroir fixe semi-réfléchissant. J’ai raté
plusieurs photos à cause d’un magnifique halo…
Tête panoramique
303 SPH
Tête panoramique
Manfrotto 302
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positionner l’appareil verticalement afin de profiter au maximum de l’angle de
champ des objectifs sur les modèles 303 et 303 +.
Montage personnel
Comme solution alternative moins encombrante et moins chère qu’une tête panoramique QTVR Manfrotto, j’ai tout simplement eu l’idée de me servir de mes
deux rotules superposées. Cela reste moins fonctionnel, car plus fastidieux à
mettre à niveau et à mettre en
œuvre, mais prend très peu de
place dans le sac photo tout en
restant léger : il n’y a comme surcharge que la seconde rotule. Cette
solution est, en outre, adaptable à
une gamme très large d’appareils,
numériques ou pas.
Les cellules indépendantes
Si l’on peut se contenter sans gros problèmes de la cellule intégrée à l’appareil
pour la mesure générale de la lumière, il peut être bien utile de mesurer certaines
différences de contrastes avec précision, notamment en intérieur ou par temps
de grand soleil ou de forts contrastes. Pour cela, le photographe utilisera soit la
mesure spot de son boîtier s’il en possède une, soit, pour plus de précision, un
spotmètre indépendant. Un photographe qui se sert couramment d’une cellule
indépendante à mesure incidente aura également tout intérêt à l’utiliser ici. Il ne
lui restera qu’à reporter sur son boîtier, toujours en mode manuel, la vitesse et
le diaphragme mesurés et indiqués par sa cellule.
Même s’il est vivement conseillé de faire les prises de vue en mode manuel pour
que toutes les photos reçoivent la même quantité de lumière, certains logiciels
panoramique
par
Chapitre 5
assemblage
harmonisent sans problème des petites différences de
luminosité entre deux vues consécutives. Un peu
comme avec le Noblex et sa cellule Panolux. Si le soleil est sur la droite, les sujets de gauche se retrouveront en pleine lumière et ceux de droite à l’ombre,
puisque l’angle est souvent supérieur à 150° en photo
panoramique. Avec de légères corrections d’exposition
pendant la prise de vue, il sera possible de sous-exposer la partie au soleil, et inversement. Il faut simplement veiller à ne pas dépasser des corrections de plus
d’un tiers de diaphragme entre deux vues. On peut
ainsi récupérer au moins deux diaphragmes sur l’ensemble de la photographie.
Flashmètre VI Minolta. Cette cellule
possède deux systèmes de mesure :
une cellule incidente et
un spotmètre.
Peut-être l’arme absolue
du photographe panoramiste ?
Photo Arnaud Frich
Montage d’un boîtier
à la pupille d’entrée grâce
à deux rotules superposées.
Moins pratique qu’une vraie tête
panoramique, il est également
moins encombrant.
On pourrait également fabriquer un montage sur la base d’une équerre en métal
trouvée dans un magasin de bricolage, sur une platine Manfrotto coulissante pour
que la pupille d’entrée de l’objectif se trouve bien au-dessus de l’axe de rotation
de la rotule. Cela permet de construire une tête sur mesure, donc peu encombrante. Le revers de la médaille est qu’il faudra fabriquer une nouvelle tête à
chaque changement de boîtier. Cette solution reste cependant astucieuse et économique.
Autres points forts des têtes panoramiques : elles possèdent deux ou trois réglettes perpendiculaires (deux
pour les modèles 303 et 303 +, trois pour le modèle
303 SPH) qui permettent de positionner la pupille d’entrée de l’objectif juste au-dessus de l’axe de rotation,
quels que soient l’appareil photo, l’objectif qui l’équipe
et éventuellement l’inclinaison du boîtier ; c’est plus
encombrant qu’un système sur mesure, mais très polyvalent si l’on utilise des grands-angles ou des
téléobjectifs. Dernier point fort, une équerre aide à
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Les accessoires
Voilà une catégorie de matériel qui n’a d’accessoire que le nom ! Selon le mode d’assemblage que vous choisirez, et donc la photographie
que vous ferez, les accessoires pourront s’avérer indispensables et vous
aideront à obtenir une image d’une grande qualité technique. Cependant, s’ils ne sont pas vraiment spécifiques à la photo panoramique,
leur usage ne sera pas aussi libre qu’en photo non panoramique, principalement à cause de la largeur du champ photographié.
Le déclencheur à distance
Si l’on a choisi de placer la pupille d’entrée de l’appareil photo audessus de l’axe de rotation de la rotule, c’est que l’on a décidé de transporter un trépied parfois lourd et encombrant pour obtenir la meilleure
qualité d’assemblage possible. Dans cette approche qualitative, il sera
naturel d’utiliser un système de déclenchement à distance pour éviter
les problèmes de flous de bougés dus aux vibrations de l’appareil. Dans
certaines situations, c’est même presque indispensable (quand le trépied est en hauteur par exemple, ou que le temps de pose est long en
prise de vue nocturne). Il peut se présenter sous la forme d’un déclencheur souple, d’une télécommande à fil ou encore d’une télécommande infrarouge sans fil pour les appareils les plus modernes.
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Les filtres
Il n’y a aucune contre-indication à utiliser des filtres à la prise de vue quand on
choisit la méthode par assemblage, au contraire. Comme en photographie classique
– par opposition à panoramique –, ils serviront à renforcer le message ou la vision
du photographe. Selon qu’il photographie sur pellicules noir et blanc, couleurs, ou
avec un APN, le photographe puisera dans la collection des fabricants les filtres qui
peuvent corriger les couleurs (pellicules couleurs), les renforcer, améliorer les
contrastes de l’image (en noir et blanc notamment). Je vous renvoie à l’imposante
littérature sur le sujet (voir la bibliographie en fin d’ouvrage), mais je tiens à apporter quelques précisions ou conseils concernant certains filtres souvent utilisés en
photographie panoramique par assemblage.
• Le filtre dégradé gris neutre sera certainement très utile aux photographes panoramistes de paysages. Un gradient d’un diaphragme pourra suffire dans bien
des circonstances pour éviter simplement la surexposition du capteur dans les
hautes lumières (c’est-à-dire pour le ciel). Si l’on cherche à obtenir un effet
artistique, donc moins réaliste, il faudra choisir un filtre plus dense.
• Le filtre polarisant, très pratique en photo classique, est ici à manier avec
précaution. Son cas est en effet un peu à part à cause de l’angle de champ photographié qui peut être très large (supérieur à 100°). Ce filtre sert à contrôler
les rayons du soleil polarisés, donc à éliminer les reflets des surfaces réfléchissantes, mais aussi à rendre les ciels bleus bien denses par jour de grand beau
panoramique
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Chapitre 5
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temps : les ciels photographiés sont alors classiquement d’un bleu très profond
et saturé, mais seulement dans une région du ciel qui fait un angle de 90° avec
le soleil. L’effet du filtre est complètement inefficace en direction du soleil et à
180°. Il sera donc particulièrement utile sur une portion de ciel et sans effet sur
d’autres. Le gradient de luminosité ainsi généré ne sera guère heureux…
Le flash
S’il offre la possibilité d’être orienté vers le plafond en photographie d’intérieur, le
flash ne provoquera pas d’ombres portées qui pourraient nuire à la qualité de l’assemblage final. Son utilisation est donc permise. En extérieur, de jour, on pourrait
tout aussi bien s’en servir en direct pour déboucher une ombre. Peut-être
aura-t-on intérêt alors à faire en sorte que le sujet débouché ne se trouve pas sur
une zone de raccord… Le principal souci du photographe qui assemble ses
photos est de disposer de deux images successives dont les parties à superposer
sont identiques pour un raccord parfait. Un bon moyen d’éviter des ombres portées différentes sur deux photos à cause de la rotation de l’appareil serait de ne
pas placer le flash sur la griffe de l’appareil, mais de le tenir à la main, au bout
d’un fil, et toujours dans la même direction quand on photographie une zone donnée. Aujourd’hui, de plus en plus de systèmes fonctionnent même sans fil et avec
plusieurs flashs. C’est très pratique ! Pour le reste, on sera confronté en extérieur
aux problèmes classiques de l’usage d’un flash, c’est-à-dire à sa portée maximale.
Photo Peet Simard
Les préparatifs
Quand le trépied est complètement déplié,
un déclencheur souple est nécessaire
pour éviter de toucher l’appareil.
C’est pendant les préparatifs que l’on va décider de l’angle de champ, de la mesure de la lumière, de la température de couleur, du type d’assemblage que l’on
souhaite obtenir et donc du nombre d’images à prendre. Je rappelle que selon
le logiciel d’assemblage utilisé, on aura ou pas la liberté de faire de petites corrections d’exposition entre les poses et de choisir un assemblage rectilinéaire
(droit) ou tuilé (courbé). De plus, avec certains logiciels comme ImageAssembler
de Panavue ou Stitcher de Realviz, le photographe aura même la liberté d’incliner son boîtier à la prise de vue pour placer la ligne d’horizon où il le souhaite
et ainsi accentuer la force de sa photographie.
Choix du cadrage
Le photographe a choisi d’utiliser
un filtre polarisant pour renforcer
le contraste entre le tournesol
et le bleu dense du ciel.
Photo Benoît Ancelot
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Les logiciels les plus performants permettent de réaliser des assemblages qui simuleront une prise de vue faite avec un appareil sans rotation, comme le Fuji 617
ou le XPan II d’Hasselblad (prise de vue rectilinéaire), ou bien des photos réalisées avec un appareil rotatif comme le Noblex ou le Roundshot (prise de vue tuilée). En fonction du nombre de photographies à prendre, le choix du mode d’assemblage ne sera pas neutre. Trois ou quatre photographies au maximum dans
le premier cas, pour ne pas dépasser un angle de champ de 110 à 115°, et jusqu’à couvrir une rotation complète dans le second cas.
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