Quelques conseils pour la prise de notes en philosophie

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Quelques conseils pour la prise de notes en philosophie
Quelques conseils
pour la prise de notes en philosophie
Quelques mots d'introduction :
« Qu’est-ce qu’il a dit ? » « Il va trop vite ! » Vous avez peut-être déjà dit ou ressenti cela en cours
de philosophie.
C'est normal : vous ne réussirez jamais à écrire tout ce que dit le professeur. Au mieux, vous
écrivez 40 mots par minute. A l'oral, le professeur, lui, prononce entre 130 et 180 mots par minute.
Dès lors, 2 solutions :
1) Le professeur apprend à ne dire que 40 mots par minute (J'ai essayé... Mais faites, vous
aussi, le test chez vous, vous comprendrez où est le problème.)
2) Vous apprenez à prendre en notes.
La solution 1 présente un énorme inconvénient : pour finir le programme, il nous faudrait non pas
une année (ce qui est déjà court) mais quatre...
Vous ne souhaitez pas quadrupler votre terminale ? Soit. Alors, voyons ensemble comment
prendre des notes.
L'avantage de prendre des notes :
Prendre des notes n'est pas seulement une nécessité, c'est aussi un excellent exercice qui vous
servira toute votre vie. Selon certaines études, nous retenons 20% de ce que nous entendons; 30% de ce
que nous voyons, 50% de ce que nous entendons et voyons en même temps (audiovisuel...) et 80% de ce
que nous faisons (parole, écriture…)1
La prise de notes est donc la clé de la mémorisation. Plus vous serez efficace au moment de la
prise de notes, plus vous gagnerez de temps chez vous.
Il y a plus. Pour prendre des notes, il faut d'abord comprendre ce qu'on vous dit. Cela nécessite
une attitude active en classe (vous ne pourrez plus regarder par la fenêtre ou bâiller aux corneilles...).
Mais cela évite le danger qui se produit quand on note sous la dictée – où ce n'est qu'une fois rentré à la
maison qu'on se rend compte si l'on a compris ou non le cours. Mais c'est trop tard, le professeur n'est
plus présent pour vous aider.
Pour prendre des notes, il faut donc ne pas hésiter à poser des questions, à demander ce qui est
important, bref, à vérifier qu'on a bien compris le cours.
Et là, le cours se transforme ! A la place des « Qu'est-ce que vous avez dit ? » « Vous pouvez
répéter ?», on a de nouvelles questions, beaucoup plus intéressantes : « Est-ce que c'est bien cela que vous
voulez dire ? », « Si je comprends bien, alors... ?»
1 Selon les études les chiffres changent, mais pas le résultat et sa hiérarchie !
1
Que prendre en notes ?
Deux dangers sont à éviter :
– s'efforcer de tout noter, sans parvenir à distinguer l'essentiel de l'accessoire ;
– se fier à sa mémoire et à sa capacité d’assimilation du cours, en se contentant de noter de temps
quelques éléments du cours.
Dans les deux cas, ces notes, au bout de quelques semaines, seront inutilisables.
➢ Pour ne pas se perdre dans le discours du prof, il faut baliser son parcours avec les mots clés. De quoi
le professeur est-il en train de me parler ? Pour répondre à cette question, vous devez repérer les mots
importants dans le discours.
Par exemple, dans ce passage : « Pour comprendre ce qu'est le bonheur et comment y parvenir, il
faut partir de ce qui nous rend malheureux. En philosophie morale, il est souvent plus simple de partir du
négatif. Par exemple, il est plus facile de définir l'injustice, plutôt que la justice : l'enfant connaît très vite
ce qui est « injuste ». Il sait en donner des exemples. Gageons donc qu'il en va de même pour le
malheur !. Quelles peuvent donc être les causes de notre malheur ? » Le mot clé est bien « malheur ».
Un certain nombre d’indices vous aideront à identifier ces mots-clés :
• des changements d’intonation du professeur
• la répétition de certains termes (vous avez remarqué dans l’exemple, que la même idée
était développée plusieurs fois…)
• le fait que le professeur les écrive au tableau ou qu'il y revienne en fin de cours.
• le fait qu'il les développe par des exemples
➢ Il faut noter en particulier les idées principales et les définitions. Par ailleurs, à certains moments, le
professeur continuera à dicter – en particulier, pour les citations.
Tout ce que dit le professeur n’a donc pas la même importance. En dehors des idées principales
exprimées par les mots clés, le cours va être composé d’illustrations de ces idées sous forme d’exemples,
d’anecdotes. Vous n’avez pas à noter tous ces éléments en entier mais à les résumer en quelques mots.
Par ailleurs, bien souvent, le professeur continuera à vous indiquer ce qui est important et ce qui ne l'est
pas.
➢ Pour se retrouver dans son cours, il faut être attentif à bien noter le plan.
Notez les titres des parties avec une couleur différente ou visualisez le plan en sautant des lignes
ou en décalant l’alignement.
Mais, même à l’intérieur de chaque partie, soyez très attentif aux articulations logiques entre les
différents points étudiés : conséquence, cause, opposition…
Pour cela, il faut utiliser des flèches et des signes.
Par exemple :
Opposition
(« mais », « au contraire »)
Conséquence
(« donc », « alors »)
Cause
(« parce que », « car », « la
cause »)
≠
⇒ ou 
 ou ⇐ (inverse de la
conséquence)
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Comment prendre en notes?
Pour suivre le rythme du cours, vous devez améliorer votre vitesse d’écriture, d’une part en
supprimant les mots inutiles (écrire en style télégraphique, voire en « mode texto »), d’autre part en
employant des abréviations.
En philosophie, certains mots reviennent très souvent. Par exemple, dans un cours sur le bonheur,
le mot le plus employé sera sans doute... Bonheur.
Vous pouvez donc, dès le début du cours, décider d'une abréviation.
Exemples :
Bonheur / malheur
Bh / Mh
Technique
Tech.
Liberté
Politique
L
π (1ère lettre du mot en grec) ou Pol.
Philosophie (ou philosophique)
ϕ
Psychologie (ou psychologique)
ψ
Vérité
v
Ra°L
Rationnel
Idée
Id
Science
Sc. ou, toujours si vous aimez le grec : σ
Concept
Ccpt
Au fur et à mesure, certaines abréviations deviendront habituelles – cf. les classiques « pb » pour
« problème », « dvt » ou « dvpt » pour « développement », etc. Attention, néanmoins, à ne pas tomber
dans le défaut inverse et à remplir vos devoirs à la maison d'abréviations !
Si vous avez peur de ne pas vous en souvenir, constituez vous une petite liste en début de cours.
Chacun a ses propres abréviations, le tout est de s'y retrouver.
La présentation:
La prise de notes doit être la plus aérée possible. Laissez de bonnes marges, hiérarchisez ce que
vous écrivez.
Vous avez peur d'utiliser trop de papier et vous craignez pour la forêt ? Alors utilisez du papier
recyclé et dites vous qu'à l'heure actuelle, la surface des forêts en Europe est en constante augmentation –
et que le papier sur lequel vous écrivez ne provient pas de la forêt amazonienne.
Détail : n'oubliez pas de numéroter vos feuilles !!!
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Un dernier exemple
Un extrait de cours oral :
« Nous venons de voir différentes causes de malheur. Mais si l'on regarde bien, alors cela signifie soit que nous
serons nécessairement malheureux dans notre vie, soit que les événements cités tout à l'heure ne doivent pas être
réellement des causes de malheur (ou du moins pas des causes inéluctables) ! Comment comprendre cela ? Épictète nous
propose ici une distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Dépendent de nous les actes de
notre âme, la pensée en général (jugement, impulsion, désir ou aversion). C'est la sphère de notre liberté, ce que MarcAurèle appelle la « citadelle intérieure ». Ne dépendent pas de nous : notre corps (sa santé et sa maladie), les honneurs,
la richesse, etc. Bref, cela revient à tout ce qui dépend de l'extérieur en général ou, en termes stoïciens, du destin. Certes,
nous pouvons tenter d'acquérir la richesse ou la célébrité, mais le résultat définitif ne dépend pas entièrement de nous !
Mais si nous ne pouvons rien y faire, puisque cela « ne dépend pas de nous », alors est-ce à dire qu'il faille se résoudre au
malheur ? Non, justement. Parce qu'Épictète précise qu'en réalité ce qui nous trouble, ce ne sont pas tant les événements
extérieurs, que ce que nous en pensons, nos jugements (Manuel § 5). Je ne peux pas empêcher mon corps d'être malade.
Par contre, je peux m'empêcher de penser que c'est un malheur. Cela vous semble choquant ? Oui, peut-être. Mais vous
vous retrouvez à nouveau dans le choix suivant : si un de vos proches est malade, soit vous lui dites que, tant pis pour lui,
il va être malheureux. Soit vous lui dites qu'il peut quand même être heureux : question de jugement... Autre exemple :
quand je vois un tigre, ce qui m'effraie ce n'est pas tant le tigre mais ce que j'imagine qu'il pourrait se passer ! »
Voilà ce que cela pourrait donner en notes. Attention, ce n'est qu'un exemple.
Rappelez-vous que chacun a ses « trucs » !
Causes de Mh.
Ms
alors
1) ou on est mh tte vie
2) ou ces causes ≠ vraies causes de Mh.
Epictète : distinc° entre Ce qui depd de ns / Ce qui ne depd pas
➔
➔
Ms
al
Dépd de ns : Pensée en g (Désir, Impuls°, Jgt). SphR de L
(cf. Marc-Aurèle « citadelle intérieure »)
Ne dépd pas de ns : Corps, richesses, etc. ⇒ Nat. ou Destin.
Ext.
Si ça dépd pas de ns, ⇒ on est forcé t mh ?!
Non : Cf. Épictète : ce qui nous trouble = pas tant les événts ext., ms ce que
nous en pensons, nos jugts (Manuel § 5).
Ex. : C pas Tigre qui me f. peur, ms mon op. s/ tigre.
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