Conseiller d`orientation psychologue (COP)

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Conseiller d`orientation psychologue (COP)
Conseiller d’orientation psychologue (COP)
Conseiller d’orientation psychologue (COP)
Fiche technique
© PHOVOIR
Les conseillers d'orientation-psychologue exercent leur
activité sous l'autorité du directeur du centre d'information
et d'orientation (CIO) dont ils relèvent.
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Les 543 centres d'information et d'orientation (CIO),
répartis sur l'ensemble du territoire, accueillent
gratuitement élèves, étudiants et adultes. Ils informent,
conseillent, personnalisent l'orientation, conseillent
techniquement les établissements, observent l'évolution
du système éducatif et de l'environnement
socioprofessionnel.
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L'action des CIO est coordonnée, dans chaque département, par un inspecteur de
l'Éducation nationale chargé de l'information et de l'orientation, dans chaque académie par
un chef de service académique d'information et d'orientation et au niveau national par la
direction de l'Enseignement scolaire.
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Le service académique d'information et d'orientation (SAIO) de chaque académie propose
des portes ouvertes, événements, enquêtes, actualités, statistiques…
En savoir plus : conseiller d’orientation psychologue / Annuaire des CIO
Les COP peuvent être affectés dans les divers services du ministère de l'Éducation nationale, du
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, du ministère de la Jeunesse et des
Sports et dans les établissements publics qui en relèvent.
Comment devient-on COP ?
Le concours de recrutement pour devenir conseiller d'orientation-psychologue est national. Il
est ouvert aux titulaires d'une licence de psychologie. Concrètement, après la réussite au
concours, les lauréats sont nommés conseiller d'orientation-psychologue stagiaire. Ils
accomplissent un stage de deux ans dans un centre de formation professionnelle conduisant au
diplôme d'État de conseiller d'orientation-psychologue.
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Interview de Geneviève Meyrieux
Geneviève Meyrieux a été la directrice du CIO « ClermontCentre » de 2003 à 2012. Elle a passé le concours en 1990,
a été titularisée en 1992 et a exercé plusieurs années
dans divers établissements scolaires des départements
auvergnats.
Que peut-on dire du cœur de métier des conseillers d'orientation psychologue ?
« Le conseiller d'orientation-psychologue accompagne les élèves dans la construction des
compétences à s'orienter tout au long de la vie. Il assure et coordonne l'organisation de
l'information des élèves sur la connaissance de soi, des métiers et des formations, en lien avec les
équipes éducatives.1 »
Autrement dit, au quotidien, il s'agit d'accueillir tous les élèves à partir de la 6 e, de les aider à
faire un tri dans les nombreuses informations qu'ils recueillent ici et là, mais surtout de les
écouter, de les rassurer, de les remotiver.
Pourquoi insistez-vous sur l'écoute, sur la nécessité d'une attitude empathique ?
C'est là que la licence de psychologie, obligatoire pour passer le concours, prend tout son sens :
les connaissances acquises dans ce domaine permettent véritablement de tenter de cerner le
profil des élèves que nous rencontrons, d'avoir à leur égard une véritable qualité d'écoute dans
les entretiens, d'avoir une perception fine de leur attentes à la fois par rapport au système
éducatif mais aussi quant à l'aide que nous pouvons leur apporter dans leur démarche
d'orientation.
Il faut pouvoir élaborer un projet personnel et professionnel avec l'élève en allant au-delà des
représentations qu'il a des différents métiers dans lesquels il se projette. Représentations contre
lesquelles il faut quelquefois lutter : ces dernières années, beaucoup d'élèves pensaient que pour
devenir professeur d'éducation physique il suffisait de savoir pratiquer une ou plusieurs
activités physiques… Certains d'entre eux ont fait l'amère expérience du décalage entre leurs
représentations et la réalité d'études très sélectives en sciences et techniques des activités
physiques et sportives…
Quel est le rôle du COP dans l'établissement ?
C'est le conseiller technique du chef d'établissement ; il suit un programme d'actions qui se
décline à partir d'une politique nationale, puis académique puis locale. C'est un document qui est
discuté, étudié avec le chef d'établissement et l'équipe pédagogique.
En outre, un COP travaille sur deux ou trois établissements et s'adapte par conséquent à la
spécificité de chaque groupe scolaire, chaque équipe pédagogique, chaque classe. Il participe
également dans la mesure du possible aux conseils de classe. Il effectue des permanences où il
rencontre des élèves individuellement ou en groupe.
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Source : site éducation nationale
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Comment fonctionne le CIO ?
Rappelons que c'est un service public gratuit de proximité adapté aux besoins de chacun. C'est
également une équipe qui accueille, qui permet de consulter librement voire même emprunter
des documents sur les formations en France ou à l'étranger, de consulter des sites internet
spécialisés.
Les conseillers d'orientation psychologue sont là pour accompagner les élèves vers une
meilleure connaissance du système éducatif, de l'actualité de l'emploi et pour examiner la
manière la plus efficace de réaliser leur projet professionnel.
Il faut noter également que le centre accueille des adultes qui envisagent une réorientation ou
une reconversion.
Le CIO est donc un lieu :
ƒ de bilans et d'examens psychologiques,
ƒ de ressources et d'échanges avec les partenaires,
ƒ de réflexion et de mutualisation des pratiques des Conseillers d'Orientation-Psychologues,
ƒ d'analyse et de réflexion sur les données socio-économiques locales, régionales et
nationales,
ƒ d'observation des phénomènes et dynamiques d'orientation,
ƒ de recherche et d'élaboration de documents pour le public.
Le métier en une phrase ?
Une contribution à l'égalité des chances en incitant les personnes à valoriser leurs possibilités
quelles que soient leurs capacités et leur milieu.
Interview réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, février 2013.
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Interview de Gisèle Manchevelle
Aider à se trouver. En voilà une belle mission. Il s'agit
exactement du rôle du conseiller d'orientation-psychologue
(le COP ou le copsy). En lien avec les équipes éducatives, ces
professionnels assurent des missions d'organisation, de
coordination de l'information sur les métiers, des formations,
et participent aussi à la connaissance de soi, tout au long de la
vie.
Gisèle
Manchevelle,
du
Centre
d'Information
et
d'Orientation (CIO) Médiacom à Paris, nous dévoile son
quotidien, ses forces, ses doutes et parle avec passion de son
devoir de service public.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Je parlerai volontiers de mon cursus, mais ça ne servirait à rien de l'évoquer, car il n'est plus
vraiment d'actualité. Depuis 1991, on attend des COP qu'ils aient au minimum une licence de
psychologie. Pour être « copsy », il faut dorénavant passer un concours, puis décrocher le
Diplôme d'État de conseiller d'orientation-psychologue (DECOP). Par la suite, les lauréats
suivent une formation de deux ans à Lille, Aix, Rennes, ou bien à Paris, à l'Institut national
d'étude du travail et d'orientation professionnelle (INETOP). Ce stage permet de valider le
diplôme et d'être titularisé. Pour ma part, je me suis destinée, dans un premier temps à une
carrière d'enseignante et je me suis rapidement aperçue que pouvoir encourager, renseigner les
élèves et finalement de mieux les connaître me passionnait.
Telles sont vos missions au quotidien ?
J'ai la chance de les mener dans un cadre tout à fait particulier, puisque je suis COP au Centre
d'Information et d'Orientation (CIO) Médiacom, à Paris dans le XIVe arrondissement. Nous
offrons la possibilité, de recevoir, à tout moment, sans rendez-vous, les jeunes et leur famille
mais aussi les actifs et les demandeurs d'emploi. Nous proposons des entretiens d'orientation,
de conseil. Mais nous sommes également présents dans beaucoup de salons professionnels,
éducatifs et différents centres tout au long de l'année. Par exemple, nous sommes en partenariat
avec la Cité des métiers, qui nous permet d'accueillir régulièrement et quotidiennement des
classes de 3e qui viennent découvrir une multitude de professions. Il est toujours très
enthousiasmant de voir des jeunes gens s'ouvrir au monde du travail. Comme tout copsy, notre
cœur de métier consiste aussi à animer des tables rondes et des rencontres sur des thèmes
d'orientation.
La dimension psychologique est-elle très présente ?
Elle est indispensable à la compréhension de notre public. Nous nous occupons majoritairement
de collégiens, de lycéens ou d'étudiants qui cherchent à se construire. Et cette recherche passe
par des phases difficiles. À nous donc de nous adapter à des individus qui ne sont pas encore des
adultes. Nous avons donc pour charge d'accompagner les élèves, qui sont dans une démarche de
projets à différents moments de leur scolarité. Il s'agit d'une mission primordiale pour l'avenir
des jeunes.
Quels sont les atouts indispensables pour mener cette mission à bien ?
À mes yeux, il y a trois choses indispensables : être curieux, à l'écoute et savoir se montrer
rassurant. L'orientation peut faire peur. On pense — à tort — qu'il s'agit d'un choix définitif.
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Beaucoup de jeunes sont angoissés par cette pression. Beaucoup aussi sont inquiets du fait de ne
pas trouver d'objectifs. À nous, donc de pouvoir guider, judicieusement, sans juger. Ce sont les
bases, selon moi, d'une bonne qualité relationnelle. Il faut savoir développer un esprit d'analyse,
prompt à apporter des réponses claires. Il est indispensable également d'avoir de solides
connaissances sur le système éducatif.
Comment conseillez-vous à nos jeunes lecteurs d'aborder ce métier ?
Avant toute chose, il est intéressant de se demander d'où vient ce désir d'épouser cette
profession. Est-ce que vous vous lancez dans cette voie pour de bonnes raisons ? Parce qu'il faut
garder intacte son ambition d'aider les autres. À travers nos rencontres, nous amenons nos
interlocuteurs à se questionner, à choisir, à avancer, à s'analyser. Il est donc primordial de
cultiver le goût des relations sociales, celui de comprendre les choses. Il s'agit d'un métier très
riche et très complexe, tant il n'est pas simple d'aider à faire un choix. Il faut savoir s'adapter aux
âges, aux problématiques. Il est important de relativiser certaines situations, parfois de
redonner confiance aux élèves, à leur famille. À nous aussi de donner envie de s'informer. Dans
un monde où l'information est à profusion, nous participons au tri, rassemblons et clarifions les
données. Parfois nous mettons en parallèle des passerelles qui sont des solutions de secours. Il
est donc capital d'avoir une vue d'ensemble pour en arriver à un seul et même résultat : cerner
les aspirations et les possibilités qui se présentent à chaque individu.
Avez-vous le sentiment que votre métier évolue ?
Il change, car la société elle-même ne cesse de muter. Aujourd'hui, on peut circuler plus
facilement à travers les diplômes, par exemple. De nombreuses passerelles existent qui
permettent des parcours originaux. Il est très rare de rester toute sa carrière dans une même
entreprise et bientôt dans une même branche. Je vois aussi le métier souffrir de plus en plus.
Nous manquons de bras pour répondre à la demande de conseils. Il y a actuellement une
concurrence privée et l'on ne recrute que 50 COP par an au niveau national, c'est bien trop peu.
Aujourd'hui un copsy qui travaille dans un CIO de terrain et qui fait des permanences d'accueil
dans les lycées et les collèges s'occupe en moyenne de 1 400 élèves.
Pouvez-vous nous parler du déroulement des concours ?
Comme je le disais plus haut, on attend des candidats qu'ils soient au minimum diplômés d'une
licence de psychologie. En réalité, il faut bien plus que cela. À titre d'exemple, les CIO recrutent
des contractuels niveau Master. Il existe deux épreuves d'admissibilité. D'abord, une dissertation
de psychologie destinée à démontrer les capacités du candidat à traiter les problématiques liées
à l'orientation. Ensuite, une composition portant sur l'économie et l'emploi. Je conseille aux
personnes qui préparent ces écrits de réviser via le Centre national d'enseignement à distance
(Cned). Aujourd'hui il est possible de trouver les sujets des autres années, les rapports de jury,
les programmes complets et les bibliographies sur le site du Ministère de l'Éducation nationale.
Il n'est pas inutile non plus de jeter un œil sur différents ouvrages qui traitent des
problématiques liées à l'éducation.
En ce qui concerne l'épreuve d'admission, elle se passe en deux temps. D'abord, le candidat tire
au sort un sujet et présente son exposé face à un jury. Les sujets portent sur l'éducation et la
formation, les structures de l'éducation nationale, les lois de l'éducation… Puis, face à un
nouveau jury il est soumis à des questions sur son parcours personnel, les aspects de la
profession qu'il envisage. Avant cet entretien, je recommande vivement de rencontrer des COP
pour bien appréhender les différentes facettes du métier.
Toutes ces rencontres liées à votre profession, sont à chaque fois des histoires
différentes. Y en a-t-il une qui a retenu votre attention ?
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Conseiller d’orientation psychologue (COP)
Il y a quelque temps, un jeune est venu me voir deux fois consécutives. Il m'a raconté son
parcours. Il cherchait à s'éloigner un peu des siens et à recommencer une nouvelle vie. Il avait
exercé plusieurs années en tant que coiffeur, essentiellement pour gagner sa vie. Dans un
premier temps, passionné d'histoire, il a décidé de reprendre ses études et de passer le DAEU2.
Après un semestre il s'est rendu compte qu'il devait passer à autre chose. Son choix était
probablement insuffisamment analysé et motivé. Voilà donc un jeune en pleine construction
identitaire. Nous aurons d'autres rencontres. Parfois, le chemin peut-être long et sinueux. Cette
histoire en particulier me plaît parce qu'elle n'est pas finie…
En savoir plus
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Fiche métier « conseiller(ère) d'orientation-psychologue » sur Onisep.fr
CIO Médiacom
INETOP
Interview réalisé par la MAIF, mai 2012.
Merci à l'Onisep
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Diplôme d'accès aux études universitaires.
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