Les MUTILATIONS GENITALES FEMININES AU BURKINA

Transcription

Les MUTILATIONS GENITALES FEMININES AU BURKINA
ACTEURS CLEFS:
L’ETABLISSEMENT D’UN
ENVIRONNEMENT
FAVORABLE A L’ABANDON
PRESENTE PAR MARIAM LAMIZANA
PLAN DE PRESENTATION
INTRODUCTION
I BREF RAPPEL DE LA SITUATION DE LA PROBLEMATIQUE DES MGF
II LES ACTEURS CLEFS DE LA LUTTE
2.1 L’ETAT
2.2 LES PARLEMENTAIRES
2.3 LES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE
2.4 LA COMMUNAUTE
2.5 LES PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS
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III L’ENVIRONNEMENT PROPICE A L’ABANDON
3.1 l’environnement communautaire
3.2 l’environnement politique
IV LES LIMITES
CONCLUSION
3
INTRODUCTION
Les mutilations Génitales Féminines constituent une des
violations des droits humains fondamentaux. Pratiques
traditionnelles profondément enracinées, elles résistent au
temps et sont pratiquées un peu partout dans le monde.
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I BREF RAPPEL DE LA SITUATION DE LA
PROBLÉMATIQUE DES MGF
5
Les mutilations génitales féminines restent de nos jours une préoccupation
majeure dans le monde car affectant environ 130 à 140 millions de femmes et de
petites filles
La mobilisation donc de tous les acteurs et singulièrement les parlementaires
contre les mutilations génitales féminines demeure de mise car les MGF
malgré nos efforts sont pratiquées dans 29 pays africains et dans le monde: le
Moyen Orient( le Kurdistan, le Yémen), l’Asie( Afghanistan, l’Inde, l’Indonésie,
la Malaisie Sri Lanka) l’Amérique du Sud( la Colombie).
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Les neufs pays où les femmes sont mutilées en grande majorité, avec une
prévalence de plus de 85% sont: Djibouti, Egypte, Érythrée, Éthiopie, Guinée,
Mali, Sierra Leone, Somalie et Soudan.
Les pays où la proportion varie selon l’ethnie, la catégorie sociale et la
génération, seules certaines fractions de la population sont touchées,
au total entre 25% et 85% des femmes sont mutilées. C'est le cas de
neuf autres pays: Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Gambie, Guinée Bissau,
Libéria, Kenya, Sénégal , Tchad et Mauritanie.
Les pays où, seules quelques minorités ethniques sont concernées et
où la proportion de femmes excisées est inférieure à 25% : Angola ,
Bénin, Cameroun, Ghana, Niger, Nigeria, Ouganda, République
Centrafricaine, République démocratique du Congo, Tanzanie et Togo.
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Le Burkina Faso à l’instar des 28 autres pays, est resté en proie à la pratique des
MGF qui demeure à nos jours un problème global et actuel.
Elle est géographiquement et ethniquement répandue sur l’ensemble du territoire
Le taux de prévalence est de 49,5% pour l’ensemble du Burkina Faso et
couvre les tranches d’âge de 0 à + de 60 ans. Le taux le plus élevé est détenu
par la province du Passoré (69,78%), suivie par les provinces du Yagha
(69,04%) et du Soum (66,88%).
Les régions à fortes pratiques d’excision sont celles du Nord (63,08%), du
plateau central (62,63%) et du sahel (57,34%)
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Une enquête terrain 2006 a été commanditée par le Comité National de Lutte
contre la Pratique de l’Excision (CNLPE) afin d’évaluer quinze ans de lutte contre la
pratique de l’excision, de 1990 à 2005. Cette enquête révèle que le taux de
prévalence de l'excision varie d'une province à l'autre.
La province de l’Oudalan se situe dans la catégorie des provinces ayant
un taux de prévalence de niveau intermédiaire (39,9%), alors qu’elle fait
partie de la région du Sahel. Ceci s’explique par le fait qu’elle est
composée de Tamachèques qui ne pratiquent pas l’excision.
Quant aux taux les plus bas c'est-à-dire moins de 20% on les relève
dans les provinces du Boulkiemdé (16,52%), de la Tapoa 17,53%) et
du Sanguié (18,49%).
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11
12
Taux
de
N°d’ordre REGION
prévalence
1
63,08%
NORD
PLATEAU
2
CENTRAL
62,63%
3
SAHEL
57,34%
CENTRE4
EST
56,22%
HAUTS5
BASSINS
54,69%
BOUCLE
DU
6
MOUHOUN 54,66%
7
NORD
8
CASCADES 48,13%
9
CENTRE
CENTRE50,46%
45,58%
SUD10
OUEST
44,77%
11
EST
37,75%
12
SUD
13
OUEST
CENTRE37,65%
CENTRE31,92%
13
Cependant selon les résultats de l’Enquête Démographique et de
Santé (EDS) IV 2010, 76% des femmes burkinabé de 15 à 49 ans ont
déclaré avoir subi une MGF.
Selon toujours cette source, le taux de prévalence chez les plus
jeunes montre une tendance à la baisse des MGF . En effet, le taux
de prévalence chez les filles de 0 à 10 ans est passé de 36% en
1996 à 20% en 2003 et à 13,3% des 0 à 14 ans en 2010 (EDS IV)
II LES ACTEURS CLEFS DE LA
LUTTE
2.1 L’ETAT
 Le Gouvernement à travers:
 les départements ministériels concernés
(Affaires Sociales, Promotion
de la Femme….)
Les structures interministérielles de coordination ( cas du BF et de la Guinée
Bissau)
Les programmes nationaux (cas du Mali)
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2.2 Les parlementaires
 Contribuer à la diffusion de tous les instruments juridiques nationaux , régionaux
et internationaux
 Harmoniser les instruments nationaux avec ceux internationaux et régionaux
 Contribuer à la sensibilisation dans le cadre de l’élimination des MGF
2.3 Les Organisations de la société civile
A travers:
 les organisations non gouvernementales
Les réseaux
 les associations
2.4 la communauté
A travers:
Les structures communautaires de développement (groupements villageois,
associations)
Les collectivités territoriales( élus locaux)
 Les leaders d’opinion ( les autorités coutumières et religieuses,
responsables femmes hommes jeunes)
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2.5 Les partenaires techniques et financiers
A travers:
 Les agences du système des Nations Unies (UNICEF, UNFPA, OMS)
 La coopération bilatérale et multilatérale
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III L’ENVIRONNEMENT PROPICE A
L’ABANDON DES MGF
3.1 L’ENVIRONNEMENT COMMUNAUTAIRE

la création d’une chaine de solidarité à travers une mobilisation sociale et
communautaire des acteurs (associations, les leaders religieux et traditionnels) et
de toutes les couches de la population (hommes, femmes, jeunes) dans le but
d’éliminer la pratique des MGF au BF
La mise en œuvre des stratégies communautaires: sensibilisation par les pairs
éducateurs, noyaux relais, animateurs communautaires
L’organisation d’évènements publics:
 Les déclarations publiques d’abandon
 les cérémonies publiques de dépôt des couteaux.
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3.2 L’ENVIRONNEMENT POLITIQUE
il est l’expression de la manifestation de la volonté politique
Cette volonté politique se traduit au niveau individuel par chaque état et au
niveau collectif par les institutions sous régionales, régionales et
internationales
Au niveau de chaque état
Implication effective et personnelle des plus hautes autorités: cas du BF ( Le
Chef de l’Etat , la Première Dame, le Gouvernement…)
Mise en place d’un dispositif institutionnel et organisationnel : cas du BF
(CNLPE avec un SP, ses démembrements et ses structures spécifiques)
Mise en place des plans et programmes de lutte: cas du BF (programme de
formation de médecins en techniques de réparation des séquelles
d’excision)
 mise à disposition des ressources matérielles humaines et financières par
une inscription d’une ligne budgétaire pour soutenir la lutte ( Mali, Guinée
Bissau et BF)
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 implication des parlementaires par l’adoption de dispositions juridiques et de
protection de l’intégrité physique: lois anti MGF dans 20 pays d’Afrique, textes de
porté générale ( constitution, code pénal)
 application effective de la loi par les acteurs de la chaine d’application de la loi.
 Institutionnalisation d’une journée nationale de lutte contre l’excision.( BF 18
mai)
Au niveau collectif
Sous régional
Institutions sous régionales: UEMOA, CEDEAO…
Soutien et appui aux initiatives terrain
Rencontres de plaidoyers
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 Régional
Face aux violations des droits fondamentaux de 3 millions de femmes et de filles
qui risquent de subir chaque année les MGF, l’Afrique s’est entièrement mobilisée
pour l’élimination des mutilations génitales féminines. Cette mobilisation s’est faite
non seulement au niveau des états mais aussi à travers les organisations de la
société civile.
Au niveau des états
 De nombreuses actions et décisions ont été prises aux plans politique,
institutionnel et organisationnel, législatif.
 Plusieurs accords bilatéraux et multilatéraux de coopération ont été signés
entre certains pays pour lutter contre les pratiques transfrontalières des MGF.
 Des projets conjoints de lutte contre les pratiques transfrontalières sont mises
en œuvre par certains Etat, exemple Mali Burkina.
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 Des instruments juridiques de protection ont été adoptés:
•
1990 adoption de la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant,
•
1997 adoption d’un plan régional OMS pour l’accélération de l’élimination des
MGF
• 2001 adoption par le parlement Européen d’une résolution qui
condamne les MGF en tant que violation des droits fondamentaux de la
personne
• 2003 adoption du protocole à la charte Africaine des droits de
l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes( protocole de
Maputo art 5)
2004 déclaration solennelle des chefs d’états de l’UA sur l’égalité du
genre en Afrique
2011 décision des chefs d’états de l’UA à Maputo de soutenir le projet de
résolution de la 66ème session ordinaire de l’AG des NU interdisant les MGF
dans le monde
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Au niveau des organisations de la société civile
L’initiative de la création en 1984 d’une organisation panafricaine , le Comité Inter
Africain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des
enfants(CI-AF) pour lutter contre les pratiques traditionnelles dont les mutilations
génitales féminines ;
le CI-AF et ses 29 comités nationaux de même que d’autres organisations
œuvrant sur cette problématique ont pesé sur les consciences nationales,
régionales et internationales pour faire face à ce fléau social
 Ainsi en 2003 il y a eu l’organisation de la conférence internationale
tolérance zéro aux MGF qui a abouti à l’adoption de la journée
internationale tolérance zéro aux MGF le 6 février
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Au plan international

1979 adoption de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
(CEDEF ou CEDAW,)

1984 adoption convention contre les tortures et autres peines et traitements cruels, inhumains ou dégradants
 1990 adoption de la convention des NU sur les droits de l’enfant
 1993 Déclaration des NU sur les violences faites à l’égard des
femmes
 1994 Conférence internationale sur population et développement
(CIPD Caire)
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 1995 4ème conférence mondiale sur les femmes (Beijing)
 1998 déclaration conjointe OM/UNFPA/WHO pour l’élimination des MGF
 1998 adoption de la résolution 53/117 des N U sur les pratiques traditionnelles
ou coutumières affectant la santé des femmes et des filles
2001 adoption de la résolution 56/128 des N U sur les MGF
 2007 adoption de la résolution 51/2 des NU sur les MGF
2008 adoption de la résolution 52/2 des N U sur les MGF
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 2010
adoption de la résolution 54/7 des N U sur les MGF
 2012 adoption de la résolution A/RES/67/146 par l’Assemblée Générale des
Nations Unies sur les MGF. intitulée « intensification de l’action mondiale visant à
éliminer les MGF »
IV
LES LIMITES A L’ABANDON

La persistance des pesanteurs socio-culturelles

Le rabaissement de l’âge

La clandestinité de la pratique des MGF

La pratique transfrontalière
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CONCLUSION
l’atteinte de la tolérance zéro aux MGF dans le monde est à notre porté et nous y
parviendrons le plus rapidement pour autant que nous sachions tous restés
engagés et mobilisés.
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MERCI DE VOTRE ATTENTION
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