Corps cultuel, corps culturel, l`art universel du tatouage

CULTURES URBAINES / Charente-Maritime / Vienne
Corps cultuel, corps culturel,
l’art universel du tatouage
PHOTOS GUICHO TATOUAGES
u Sophie DELHAUME
Au-delà du phénomène de mode qui a impulsé le retour en force de ces
motifs cutanés, la pratique du tatouage s’inscrit dans un héritage sans âge.
Elle fait ainsi partie d’une des plus anciennes formes de l’art, pratiquée,
dans nos contrées… par les Pictons bien sûr !
Pour les Japonais,
le chrysanthème est une
fleur sacrée source de
rires et de joie. Être
décoré de l’ordre du
Chrysanthème au Japon
est un honneur insigne.
tatouage par Guicho,
La Rochelle.
u même titre que toute réalisation
humaine, le tatouage nous permet
de voyager dans le temps et l’espace.
Le mot lui-même est issu du tahitien
« Ta-Tu » et nous est parvenu grâce
aux grandes expéditions menées à la fin du
XVIIIe siècle dans le Pacifique sud. Mais avant
que Cook et Bougainville n’en fassent état dans
leurs relations de voyage, la pratique fut relevée par les explorateurs Marco Polo et Magellan
et remonte plus loin encore…
A
Pour une archéologie cutanée
L’homme s’adonne au tatouage depuis le Néolithique. En attestent les différentes momies mises
au jour telle que celle d’Ötzi, retrouvée dans
les Alpes italo-autrichiennes. Cet homme, dont
la mort a été établie autour de 3500 ans avant
notre ère, arbore une soixantaine de tatouages !
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De petits traits parallèles et quelques croix qui
auraient été pratiqués à des fins thérapeutiques.
Découvert parmi les momies du bassin du Tarim
en Chine, l’homme de Cherchen (–1000), de type
européen ou caucasien, porte quant à lui un
symbole solaire sur la tempe gauche. Les momies
tatouées du plateau de l’Oukok en Sibérie témoignent également de la pratique à l’âge du Fer.
Le peuple Pazyryk auquel ces individus appartenaient, cavaliers nomades de la steppe dont la
culture se rapprochait de celle des Scythes, réservait cet ornement aux dignitaires. Ainsi le « Chef »
et la « Demoiselle des glaces » présentent de
superbes tatouages animaliers et végétaux exécutés dans un style curviligne maîtrisé. Le « Chef »
Pazyryk porte également une série de cercles
alignés à la base de la colonne vertébrale, que
quelques tribus sibériennes contemporaines pratiquent encore pour soulager les maux de dos.
Le PICtoN 231