Walo+ Gazète 5

Transcription

Walo+ Gazète 5
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 1
Périodique trimestriel
BELGIQUE - BELGIE
P.P.
LIEGE X
9/2809
Gazète
Avri - may - djun 2000
Tos lès treûs meûs
n°5 - Prétins
Editeûr rèsponsåbe
Paul LEFIN
Quai St Léonard 16c/112
4000 Lîdje
Bûrô di dèpôt
Lîdje X
30 BEF - 0.74 ¤
Les feuillets du bilinguisme wallon
Un congrès pour les langues
régionales de Wallonie
Turtos a Lîdje li 17 di djun
page 4
La nouvelle Gavotte
page 2
So nos teûles
Le goût des autres
page 2
Gallus, lettres wallonnes et cultures
page 3
Joseph Duysenx
Chansons
page 8
Estelle Lemaire termine son mandat
page 8
Bin viker à Thys
page 9
Dossier
L'UNIMA
Lès
Rêlîs
Namurwès
Marionnettes de Wallonie et
d'ailleurs
page 11
Du foot à la comédie
Jacques
Stassin
Page 6
LI COUPE DÈ RWÈ 2000 :
LI COUPE DÈS COUPES !
La Royale
Moncrabeau
page 12
Pèhon d'avri
page 4
La Société folklorique la plus
ancienne de Wallonie
Le Code Postal en wallon
page 3
Page 12
page 13
Les Wallons de
Suède recherchent...
page 14
Les Belges du bout
du monde
Table ronde
autour
du
théâtre
amateur
page 14
Li mwért d'on
lingadje
aux Estivades de Marche-en-Famenne
Page 10
Pierre HAZETTE,
nosse Minisse dès Årts
èt dès lètes djåse walon !
page 2
L'Equipe de Gerpinnes
page 13
page 14
L'année européenne des langues 2001
page 16
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 2
LA NOUVELLE
GAVOTTE
EN PLEINE
FORME
FETE SON
Rèsconte avou li Minisse
Pierre HAZETTE
1. Qui êtes-vous Monsieur
le Ministre ?
Je suis un Hesbignon pure souche avec les traits de caractère
que cela suppose. Franc et un
tantinet obstiné, je suis très attaché à ma région, mes racines,
notre patrimoine. Je suis licencié en philosophie et lettres de
l'ULg et avant d'être Ministre de
l'Enseignement secondaire, des
Arts et des Lettres, j'ai successivement exercé différentes professions m'emmenant tantôt
dans les classes en tant qu'enseignant, tantôt dans les cabinets
ministériels en tant que chef de
cabinet, tantôt sur les bancs du
Parlement wallon et du Parlement de la Communauté française. En quelques mots, je suis
un amoureux de la vie lorsque
celle-ci sait se faire utile et
enrichissante.
2. Parlez-vous le wallon ?
Oui, je parle le wallon. Dans ma
région où de nombreux villageois
parlent encore wallon entre eux
mais je dois bien avouer que je
pratique le wallon de moins en
moins, même si j'aime sa saveur.
3. Quelle est votre définition de la Culture ?
La culture, c'est la capacité de
dire non, de ne pas se nourrir
d'idées toutes faites, de forger
sa ligne de conduite au-delà des
courants d'idées qui prédominent. La culture, c'est garder sa
capacité à résister à toute forme
d'embrigadement, d'endoctrinement et donc d'assujettissement.
La culture est la caractéristique
principale de l'homme libéré de
toutes les tutelles.
4. Que pensez-vous de
cette notion défendue par
Feu Jean VAN
CROMBRUGGE, qui
disait : "que nous sommes
des bilingues naturels et
héréditaires" ?
Le bilinguisme naturel et héréditaire en Wallonie n'est plus. La
transmission du patrimoine linguistique a été rompue, brisée
dans le développement du
20ème siècle. Dans l'usage des
familles autant que dans les murs
de l'école, l'usage des dialectes
wallons a régressé à un point tel
que le français est aujourd'hui
quasi exclusivement le fond roman de notre population. Il y a
Gardez le contact
Abonnez-vous
Walo+ Gazète vous propose un abonnement de soutien.
4 livraisons par an d'informations wallonnes et internationnales, en langues régionales de Wallonie et en français
pour 200 BEF (4,95 €) à verser sur le compte
001-2740400-32 de l'Union Culturelle Wallonne Editions avec la mention "GAZETE"
Trimestriel tiré à 10 000 exemplaires.
Avec l'aide de la Communauté
française de Belgique et de la Région
wallonne - Avec le soutien du Conseil
des Langues régionales endogènes
75ème anniversaire
Non, notre groupe n'a pas été une
résurrection de La GAVOTTE qui a
créé EL ROUSE DE SINTE ERNELE
en 1890.
Ils étaient dix au départ, et ils émanaient du cercle Bric-Broc.
trop peu de cas de bilinguisme
aujourd'hui pour que l'on puisse
en faire une caractéristique générale de notre peuple.
5. Les langues régionales
sont-elles davantage des
langues de proximité que
de communication ?
Je pense effectivement que les
langues régionales sont davantage des langues de proximité
que de communication. Comme
je l'indique dans la réponse précédente, la communication entre Wallons se fait aujourd'hui
exclusivement en français. On
imagine mal un habitant de
Charleroi s'adresser à un Liégeois en wallon. La prédominance du français est une évidence.
7. Quelle politique défendez-vous en faveur des
langues régionales ?
J'ai tout d'abord un réflexe de
sympathie vis-à-vis des langues
régionales. Cette sympathie se
traduit par une politique de soutien et de présence. J'assiste dès
que possible à des représentations en wallon et je suis d'ailleurs
prêt à envisager une utilisation
philologique des langues régionales dans le cadre d'activités
parascolaires.
8. Votre Gouvernement a
la volonté de signer la
Charte européenne des
langues régionales,
où en sommes-nous après
presqu'une année de
législature ?
6. Les langues régionales
peuvent-elles être des
outils qui, avec d'autres,
forgeraient l'identité wallonne ?
Je ne puis hélas pas répondre à
cette question car elle relève des
compétences du Ministre-Président de la Communauté française.
Oui, elles pourraient être des
outils pour forger l'identité wallonne notamment par le développement d'activités parascolaires
axées sur la découverte du fond
roman des langues régionales.
Le théâtre dialectal est à cet
égard un moyen de redécouverte insuffisamment utilisé.
Lorsqu'on constate le succès
rencontré par les troupes d'amateurs qui jouent en wallon, on
peut se demander à quel point il
serait bon de pousser cette
forme de défense des langues
régionales.
9. Que pensez-vous des
créateurs en wallon
d'aujourd'hui ?
Ils sont le chaînon indispensable
entre un passé riche de créations
multiples et un avenir qui devra
préserver le ressourcement et
l'enracinement pour résister à
l'uniformisation que véhiculent
les médias les plus puissants.
Pierre HAZETTE
Ministre de l'Enseignement
secondaire
Des Arts et des Lettres
Ils comptaient parmi eux Georges
et Oswald Jonet, Achille Tamine,
Georges Evrard, Félix Rayée, Joseph Noirsaint, Joseph Delhoux,
L.Levêque, René Lamotte et Achille
Dehon. C'est ce dernier qu'ils ont
choisi comme président.
Jacques Stassin parle avec humour
de la toute première comédie jouée
par la Nouvelle Gavotte, en 1925.
Le titre était Cabarèt à r'mète. Ils
avaient fait imprimer des affiches
qu'ils ont répandues partout en ville,
notamment dans les 17 cafés que
comptait la grand-place. C'est là
qu'ils ont vécu des heures drôles.
Le titre de Cabarèt à r'mète a intrigué bien des gens.
Les feuillets du bilinguisme wallon
16c/112 Quai St Léonard 4000 Liège
rue Général de Gaule, 71 4020 Liège
04.342 69 97 - [email protected]
http://users.win/W1000502
Rédacteur en Chef :
Paul LEFIN - [email protected]
Secrétariat de Rédaction Stéphane QUERTINMONT
Réalisation - Mise en page : Evelyne ROBA
Comité de Rédaction :
Gazète
Paul LEFIN, Léon HANSENNE,
Camille HENOCQ, Jean-Marie MOTTET,
Lucien SOMME.
Les feuillets du
bilinguisme wallon
Il a d'emblée situé ses deux grands
objectifs.
"Je veux continuer ce que Lucien
Levêque a si bien réussi. Sa gestion a été celle d'un président soucieux de droiture et de bon esprit
sociétaire. Comme qui n'avance pas
recule, je souhaite voir les acteurs
accessibles à tout perfectionnement".
Un groupe de Gavotteux a participé
à des stages pour comédiens au
domaine de la Marlagne, à Wépion.
Dans la foulée, il mentionne le nom
de feu Charles-Henri Derache. La
Nouvelle Gavotte a joué, en wallon
nivellois, trois pièces de théâtre: No
curé Sakus, C'est scrit là, et
Leskèlète dins l'mézo.
Nous en arrivons à parler des manifestations du 75ème anniversaires .
Une première journée en mai, une
seconde en novembre.
Des clients ont confondu l'affiche
avec une annonce notariale, et plusieurs cabaretiers ont été l'objet de
questions indiscrètes, de réflexions
ironiques, voire de potins plutôt
gênants. Ils ont préféré retirer les
affiches. Cela ne les a pas empêchés de vendre 1.300 cartes d'entrée. Ils ont joué à bureau fermé
dans l'ancien Waux-Hall, rue de
Charleroi. Vous souvenez-vous des
promenoirs aux seconds balcons?
Des centaines de spectateurs s'y
entassaient, tous debout!
"Nous avons prévu une commémoration simple, digne et efficace. Le
samedi 20 mai, une séance académique réunira, à l'hôtel de ville, les
autorités communales, les
Gavotteux et leurs invités. Nous
nous retrouverons ensuite dans
notre local, et le banquet jubilaire
suivra. Nous n'oublierons pas de
fleurir les tombes des amis décédés.
Jacques Stassin ajoute que l'esprit
d'équipe n'a jamais fait défaut chez
les Gavotteux et que lorsqu'une
décision est prise, chacun y apporte
sa meilleure contribution. Nous
nous sommes présentés à maintes
reprises dans des tournois provinciaux et autres. Plusieurs fois, nous
avons été classés en division d'excellence avec les félicitations du
jury.
Jacques Stassin nourrit-il des projets à plus lointaine échéance?
L'orchestre qui accompagnait les
soirées comportait entre 10 et 15
musiciens. Le pupitre de direction
a été tenu successivement par Emile
François, René Marchand et le
soussigné. Tous trois étaient collègues de profession en même temps
qu'amis personnels.
Après 1970, la Nouvelle Gavotte
s'est réorientée vers la comédie gaie,
et nous continuons maintenant
dans cette voie. Je cite à vue de nez
No curé Bakus, la revue Tout n' va
qu'd'ène fèsse, jouée trois fois en
commun avec le cercle Les Treize,
et, encore, L'èskèlète dins l'mézo,
Oscar etc ... Notre bannière porte la
devise art et plaisir. Notre art, c'est
le théâtre dialectal, que nous défendons avec ferveur. Notre plaisir,
c'est d'en procurer au public.
Jacques a gardé le souvenir de quelques gags comme il en arrive dans
toutes les sociétés appelées à occuper un plateau.
Walo+ Gazète Siège Social :
Rédaction :
Jacques Stassin a accepté la présidence de la Nouvelle Gavotte en
1983.
Dans je ne sais plus quelle pièce,
un acteur devait manger un quartier de tarte sur scène. Le public a
éclaté de rire lorsqu'il s'est aperçu
que sa moustache-postiche se déglinguait et prenait peu à peu le
chemin des bouchées de tarte. A la
fin, l'acteur avait mangé sa moustache! sans s'en apercevoir et se demandait pourquoi le public riait.
Un autre soir, dans un décor qui
représentait une entrée d'hôtel, il
était prévu qu'un portefaix vienne
prendre la valise d'un voyageur. Aux
répétitions, la valise était vide, bien
entendu. Le jour de l'exécution, un
loustic, sans prévenir personne, l'a
bourrée de briques.
Tête du portefaix ...
Cela, c'est la partie privée.
La partie publique, elle, se tiendra
le samedi 25 novembre.
Il a lui-même tenu des rôles de jeune
premier dans les opérettes wallonnes. Nous avons cru comprendre
que faire remonter à la surface des
spectacles musicaux ne serait point
pour lui déplaire.
Par-delà les informations que nous
ont procurées trois représentants
autorisés des Gavotteux, il nous
semble devoir souligner les apports
de cette société à la vie nivelloise.
Maintenir bien vivant le théâtre
amateur, c'est beau. Maintenir bien
vivant le parler wallon, c'est très
beau.
"Dudule" dans les veines de qui
court un "Sang d'Houyeu" courageux et honnête aime "Mène" dont
le "Cabaret est à remettre" "Au cwin
du bos" "El Roucha Cabu" rival de
Dudule dans le coeur de Mène, est
un riche désoeuvré. "Sourdia" qui
ne se plait qu'à "L'Chasse aux Mouchons".
Qui des deux passera "L'Ania" au
doigt de Mène?' Celle-ci se laisserat-elle éblouir par les "Grandeûrs" du
Roucha Cabu? Dudule, en ce cas,
serait désespéré car "Il viyout si
volti"!
Ce texte reprend les titres des succès de la Nouvelle Gavotte lors du
dîner du 25ème anniversaire,1950.
Maintenir la bonne humeur dans un
monde qu'on nous présente comme
gangrené par la sinistrose, c'est
splendide. Si Nivelles est demeurée une ville qui rit, Ia Nouvelle Gavotte y est pour quelque chose.
Bonne chance donc aux Gavotteux,
et longue vie encore à leur si sympathique cercle !
Louis GENTY
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 3
Mostrans qu'i
r'pite !
On lingadje, vèyez-v', ça vike èt ça
moûrt, come ine djins. On lingadje a
'ne famile : ine mame po l' mons, dès
frés, dès soûrs, dès dreûts cuzins, dès
vwèzins. On lingadje, çoula wignèye,
come tos lès gningnins ; ça s' trèbouhe
divant dè poleûr roter ; ça crèh ; ça
pout malårder ; ça s' sitind èt ça s'
sitåre. Dj' ènnè k'noh qu'ont d'vou fé l'
guére, intrer èl Rèsistance, divant dè
poleûr viker on pô è påye. Enn'a qui
dwèmît l' long some dizos l' pussîre dè
timps, qu'on disfûle èt qu'on dispiète,
tot cwèrant Ninîve èt Båbilone….
Désormais, les
Wallons ont leur
Code Postal.
Pour que tous les
Wallons connaissent le
nom des villes et villages
de Wallonie.
Le 5 mai prochain aura lieu le vernissage d'une exposition de photographies
et de peintures au Théâtre du Trianon
à Liège dans le cadre du 5e anniversaire des " Amis de Liège 2 ".
Lors de cette manifestation, l'Union
Culturelle Wallonne présentera le Code
Postal Wallon. Un outil inédit, attendu
par beaucoup de Wallons dès lors qu'il
constitue l'une des expressions concrètes de leur langue régionale. Lîdje,
Châlèrwè, Nameur mais aussi Rdû,
Djèrpène, Doû sont autant de repères
géographiques vivaces du quotidien des
habitants de la Wallonie.
Et c'est parce qu'il y avait nécessité de
préserver le patrimoine toponymique de
la Wallonie que la Commission Langue
de l'Union Culturelle Wallonne a travaillé pendant plusieurs années à collecter les informations nécessaires à
pouvoir présenter ce type d'ouvrage.
Un véritable travail de fourmi !
Pour ne pas dérouter l'utilisateur habitué aux productions de La Poste,
l'ouvrage se présente sous forme de
brochure agrafée dans laquelle on
trouve le nom officiel de la commune
classé par ordre alphabétique; en visà-vis, sa traduction en langue régionale
et son code postal.
Disponible au secrétariat de l'U. C. W.
( Rue Général de Gaulle 71 - 4020 Liège
- ( 04/342 69 97) pour la modique
somme de 100 francs ou au compte de
l'U. C. W. 001-2740400-32 (frais de
port compris) avec la mention " Code
Postal ", cet ouvrage doit constituer une
des références importantes pour tous
les Wallons soucieux de préserver et
de promouvoir leur richesse linguistique.
Stéphane Quertinmont
Nosse walon a fêt come tos sès parèy.
Dj'ô bin qu'èstant èl fahète, c'èsteûtst-on rafåré qu'åreût bin tèté djus s'
bone mére latine. C'èst drole èdon :
on dit qu'è-st-on pô gålwès è si-åme
èt d'vins sès manîres, portant, c'èst
d'vins lès tchårs, avou tos lès hèrnas
dès sôdårds di Rome, qu'a-st-arivé chal
tot djonne. Il-åreût don 'ne mame èt
on papa ! Mins c'è-st-in-èfant dès
cazêr, qui n'èst nin so 'ne djèye près,
come lès feumes dè minme nom.
Nosse vért djèton a corou longtimps
"å solo, so 'ne lîbe tére". Il-èsteût pus
a si-åhe avå trîhes èt bwès, èl houbote
dè bèrdjî ou dè tindeû, qui so lès bancs
d' li scole. Il a mètou dè timps po-zintrer a l'ûnivèrsité, mins c'èst fêt. I-na dès dîmègnes qu'il a minme si plèce
a l'èglîse, èt ci n'èst nin po 'ne mèsse
come on payîve voltî ås cis qu' s'alît fé
pinde a Sint-Djîle, nèni ! Ine mèsse
avou deûs ou treûs priyèsses,
tchantêye, come a Sint-Sulpice a Paris...
On dit qu'i n' coûrt pus wêre lès
vôyes... Mins i-n-a nin l'adje, pace
qu'èlz'a tos : i rèy èt i tchante so lès
lèpes dès-èfants dè Walon è scole,
come so lès cisses dès vîlès cotes divins lès mohones di r'pôs. Sav' bin
qwè? I m' sonle qu'on 'nnè djåse
bêcôp, d' nosse walon, po çou qu'on
n'èl djåse nin assez. Hay nosse gade
insi : mostrans qu'i r'pite avou l'
prétimps !
Jean-Denys Boussart
Avez-vous souvent des rapports
après avoir mangé des oignons ?
"Non, merci, pas d'oignons pour moi. Ils me reprochent trop" Pareil emploi de
reprocher n'étonnera personne dans l'est de la Wallonie, mais il risque fort de
susciter l'étonnement, voire le rire, dans une autre région. Il s'agit en effet, d'un
tour calqué sur le wallon liégeois : Nèni, mèrci. nin d'ognons por mi : i m' riprochèt
trop' ".
Comment le traduire en français standard ? Jean Haust, dans son Dictionnaire
liégeois, propose "Les oignons me causent des aigreurs, des rapports". C'est
effectivement d'aigreurs que je parlerai en pareil cas, mais je m'abstiendrai soigneusement de provoquer l'hilarité de mes interlocuteurs en expliquant que j'ai
des rapports chaque fois que je mange des oignons. Certes, parmi les diverses
acceptions de rapport, le Dictionnaire de l'Académie enregistre bien la "vapeur
désagréable qui monte de l'estomac à la bouche : Les raves accusent des rapports", mais dans sa première édition, celle de 1694. Depuis lors, cette acception
de rapport a totalement disparu, et seuls les philologues s'en souviennent encore.
Philologue, Jean Haust devait l'être jusqu'au bout des ongles, et je m'incline bien
bas devant sa connaissance de notre dialecte. Mais je me suis souvent demandé
pourquoi ce maître, qui n'hésite pas à accueillir dans son dictionanire les mots
wallons les plus familiers, voire les plus grossiers - certains lui ont même reproché de s'y complaire, mais je ne m'associerai pas à cette accusation - privilégie
souvent pour les traduire le français le plus classique, le plus académique. Je
viens d'en donner un exemple. En voici un autre. Pour désigner une personne
affectant d'être toujours affairée mais se révélant somme toute peu efficace, le
wallon et le français de Liège parlent d'un tant-à-faire. M'adressant à un interlocuteur étranger à notre région, je parlerai de quelqu'un qui joue la mouche du
coche, mais Jean Haust, lui, préfère ressusciter un autre mot du français classique : l'ardélion. J'ai interrogé le CD-Rom réalisé par les éditeurs du Robert pour
savoir combien de fois ce mot apparaît dans les neuf volumes de la seconde
édition de leur dictionnaire. La réponse est éclairante : une seule fois... à l'entrée ardélion. De toute ma carrière, je n'ai d'ailleurs rencontré cet ardélion que
chez Haust et sous la plume d'Arthur Masson, dont on connaît aussi le goût
excessif pour les vocables tombés dans l'oubli. Je proposerai donc de laisser
l'ardélion reposer en paix dans la poussière des bibliothèques d'autrefois, et je
plaiderai résolument pour notre tant-à-faire.
Cléante
Pèhî d'vins Agefi
Wice sont-èles lès feumes ?
Po lès vôtes dè meûs d'octôbe, i fåt po
l' mons ine feume po deûs-omes so lès
lisses. Cåzi tos lès pårtis volèt portant
aler pus lon. I sohêtèt qui l' mitan dès
cis qui s' prézinteront, èt si possibe dès
cis qui sèront-st-élus, sèyèsse dès
feumes.
Li pus målåhèye, dist-on, c'èst d'ènnè
trover. Arive qui ci seûye li vrèye mins
dès côps qu'i-n-a, c'è-st-ine èscuse. Li
problème èst pus jènèrål : divins tot plin
dès p'titès comeunes, lès pårtis cwèrèt
dès djins po s' prézinter, seûye-t-i dèsomes, seûye-t-i dès feumes. Li problème èst l' minme èt d'abôrd pé po lèsélècsions dè meûs d' may, divins lèsantrèprises.
So nos teûles
film, ås-acteûrs, a lu-minme ca, ci cinéma la, c'èst l'vèye, èt l'vèye c'è-ston cinéma.
Le goût des
autres
Agnès Jaoui, ine comédyinne qui sèrè
må pô d'tins divins lès mèyeûses (Une
femme d'extérieur) a fêt chal lèy minme
li mîse an sinne d'on film qui mosteûre
kimint qu'lès djins polèt-èsse tot-ôtes
qu'on 'lzès veût, ou minme qu'i s'vèyèt
zèls minmes. Kimint qu'on patron
d'PME si pout intèrèsser å tèyåte qu'i
n'poléve sinti, ou ås-årtisses pace qu'ine
feume - l'amoûr!-a m'nou mète si vèye,
si dreûte, si påhûle, li cou-z-å hôt.
Kimint qu'ine chèrveûse di cåbarèt, qui
passe åhèyemint d'onk a l'ôte, si pout
mådjiner tot d'on côp d'avu dès-èfants
èt dè t'ni on manèdje. Kimint qu'on
"garde du corps " (ô, lès noûmots, come
nos 'nn'avans dandjî!) veût tot d'on côp
Télefèye fåreût-i dîre po-z-ataker qui
c'è-st-on film å programe dè Churchill
èt dè Parc, a Lîdje, qu'ont tot l'minme
a d'mèy gangnî l'pårtèye å Consèy
Comunål gråce po l'pus sûr ås 48.000
signatûres po qu'on cinéma d'cålité
pôye viker " loin de la pub et de ses
enteprises de décervelage ".
Eco ç'côp chal, avou " Le goût des
autres ", on s'plêt bin, on rèy, on-z-a
bon pus d'ine fèye, mins on tûze ossi å
La, c'èst cåzî 20% dès posses qui
d'manèt vûdes.
Qu'i-n-åye èl politike ot'tant d' feumes
qui d'omes, ci n'èst qu' djusse, èt nin
tant seûlement d'vins lès comeunes. In-a trop' di crawates å Pårlemint walon.
Et ci n'èst nin normål qu'i-n'åye noûv
omes so noûf minisses.
Djans, alans-î reûd. Fin 2001, a mitan
vôye, mètans å gouvèrnemint Laurette
Onkelinx, Chantal Bertouille, Nicole
Maréchal, Anne-Marie Lizin, Christine
Defraigne, Florine Pary, Martine
Schüttringer, Colette Burgeon et Maggy
Yerna. Cî sèreût tot-ôte tchwè.
Télefèye ni sèreût-ce nin pus må.
s'vèye d'in-ôte oûy. Et çoula, pace qui
l'hazård lès-a mètou èssonne, li tins d'ine
piéce di tèyåte, d'on vêre bu å cåbarèt,
li tins dè vèyî viker lès-ôtes, si difèrints.
On film bin scrît, bin djouwé, avou dès
clapants acteûrs, qui fèt rîre tot fant
tûzer on pô pus lon.
Tins, poqwè n'sèreût-ce nin 'ne bone
ricète po nosse tèyåte walon..?
Marcel Slangen
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 4
Turtos a Lîdje li 17 di djun 2000
L' Union Culturelle Wallonne
tiendra son congrès
statutaire et d'orientation
le samedi 17 juin 2000
au Théâtre Communal Wallon
du Trianon - Liège
Article 10 :
composition
Le Conseil fédéral est composé
des associés désignés au congrès de la manière suivante :
•
25 représentants des
Fédérations (5 par Fédération),
désignés par elles-mêmes
•
1 représentant de
chaue association qui couvre
la Wallonie ou établie à l'étranger (présent au Congrès et en
ordre de cotisations), désigné
par l'Association.
Suivant les statuts, des délégués des sociétés locales fédérées (via les fédérations provinciales) peuvent être élus au
Conseil fédéral de l' U.C.W.
Voudriez-vous communiquer au secrétariat de l' U.C.W. votre éventuelle candidature à un mandat au Conseil fédéral de
l' U.C.W. mentionner l'association locale dont vous êtes
membres)
De représentants des
asociations locales présents
au Congrès et élus par celui-ci (non membres des
Conseils d'administration
des Fédérations) soit 1
membre par 10 associations
locales. il faudra veiller à
une juste représentation
des sociétés dramatiqes et
littéraires.
•
des présidents et secrétaires de commissions permanentes de l' Union Culturelle Wallonne, présents au
Congrès
•
de 5 membres à titre
individuel cooptés pour leurs
compétences particulières
(présents au Congrès).
•
des membres d'honeur
de l' Union Culturelle Wallonne, présents au Congrès.
•
des associés de
l'U.C.W. qui sont membres des
commissions ministérielles,
présents au Congrès.
Congrès de Bruxelles en 1935
•
Le conseil exécutif
Ce samedi 17 juin 2000, l'Union Culturelle Wallonne tiendra son Congrès statutaire et d'orientation au Théâtre Communal Wallon du Trianon à Liège.
Ces assises réuniront plus de 300 délégués des sociétés locales de théâtre, de
littérature, d'enseignement qui font la
promotion et défendent les langues régionales de Wallonie : le wallon, le picard, le gaumais et le champenois.
L'Union Culturelle Wallonne, à cette occasion, accueillera divers représentants
d'associations sœurs.
Le Congrès devra élire les représentants de
ses associations qui feront partie des organes dirigeants pendant les trois prochaines
années.
Parmi les thèmes abordés on peut notamment retenir, un débat sur les acquis et les
perspectives de l'U. C. W., la normalisation
de la langue wallonne, et la promotion de
l'Union Culturelle Wallonne.
Fidèle à la politique qu'elle mène depuis de
nombreuses années, l' Union Culturelle Wallonne a l'intention de mener des combats
nouveaux afin que les langues régionales de
Wallonie, protégées par un décret de la Communauté française de 1990, retrouvent vraiment leur place dans les projets culturels de
la Région de demain.
Un appel tout particulier sera lancé à tous
les mandataires politiques et avant toute
chose à tout ceux qui font partie de l' Union
Culturelle Wallonne, à ses 300 sociétés membres, afin qu'ils prennent mieux en compte la
défense de notre patrimoine et de notre mémoire collective, à l'approche des élections
communales.
L'on s'adressera aussi à l'Etat fédéral qui, à
ce jour, n'a pas encore signé la Charte européenne des langues et des cultures régionales du Conseil de l'Europe. La Communauté
française et la Région wallonne seront aussi
interpellées car ces institutions pourraient
sans doute s'intéresser davantage à ce qui
constitue un fait culturel majeur dans la
Wallonie d'aujourd'hui, la défense et la promotion des langues régionales endogènes.
Grand Prix du Roi albert Ier,
le 13 mai 2000 à Wépion
AU CENTRE MARCEL
HICTER à Wépion
2 WEEK-ENDS
DE FORMATION
du vendredi 1 septembre - 18 h
au dimanche 3 septembre - 16 h
du vendredi 8 septembre - 18 h
au dimanche 10 septembre - 16 h
Prix de la formation pour les
deux week-ends : 1.500
fr.en pension complète
La participation est à verser avant le 20 août 2000
au compte 000-0295975-28
de l' U.C.W. à Namur.
Un premier degré
S'adressant aux nouveaux inscrits
Lors de ce premier week-end, les stagiaires participeront à des ateliers communs :
•
Improvisation
•
Rythmique
•
Voix
•
Analyse de texte
•
Expression corporelle
•
Histoire du théâtre
•
Jeu dramatique et direction d'acteur
Le choix mise en scène ou travail d'acteur sera prévu pour le deuxième weekend.
Inscription pour le premier degré le
15 août au plus tard
Un deuxième degré
S'adressant aux participants des weekends 99/2000.
Ceux-ci recevront des scènes qu'ils prépareront :
soit en tant que metteurs en scène (objectif, mise en place, direction d'acteurs,
technique de scène : décors, son, lumières)
soit en tant qu'acteurs (objectif, psychologie du personnage, actions, étude du
texte; analyse, mémoire
Inscription pour le deuxième degré:
le 15 juillet au plus tard.
N.B. : Le fait de n'avoir jamais participé
au stage ou de n'avoir jamais joué n'est
pas un obstacle à l'inscription
Fiche de candidature
La Ceheutoise
de Cerexhe-Heuseux
Dj'ènnè rèye
de Jenneret
Lès Vrèy Walons
de Seraing
Nom ................................................................
Guinness Book
Tot l'ôr dè Monde
L'oûy
Date de naissance .....................................
de Joseph Gérard et Georges Simonis
de René Brialmont
de Jean-Marie Warnier
C'est en 1931 que Sa
Majesté le Roi Albert I°
a accordé à l'Union
Royale des Fédérations
Dramatiques et Littéraires Wallonnes, actuellement Union Culturelle
Wallonne, un Challenge perpétuel dénommé "Coupe du Roi
Albert" afin de récompenser chaque année la
compagnie de théâtre
dialectal qui se sera la
plus distinguée lors
d'un tournoi national.
En 1932, La Coupe du Roi
a été attribuée pour la
première fois à un Cercle
de Couillet (Charleroi). A
cette occasion, Sa Majesté le Roi Albert I° accepta que l'on donne une
représentation de la pièce
lauréate au Palais royal et
en sa présence.
Malheureusement, l'organisation de la Coupe
du Roi fut interrompue
pendant les années de
guerre (40-45). Lors du
25ème anniversaire de
l'attribution de la Coupe,
Sa Majesté le Roi Baudouin reçu au palais de
Bruxelles les dirigeants de
l'Union Royale. Il fit de
même en 1987, pour la 50°
session.
C'est un événement, non
seulement pour le théâtre
en wallon mais pour toute
la créativité et la diffusion
en langues régionales de
la Wallonie.
Aujourd'hui qu'en Wallonie existe un mouvement
qui affirme une différence
culturelle - différence qui
s'exprime particulièrement
grâce aux langues régionales- on peut affirmer que
le théâtre en wallon se
porte bien.
Il est non seulement apprécié par les adultes et les
anciens mais il bénéficie
surtout de la présence et
de l'action de jeunes qui
trouvent dans cette forme
particulière d'expression,
un moyen privilégié d'épanouissement culturel.
Le samedi 13 mai 2000 à 15
h 00 sur la scène du Théâtre de la Marlagne - Centre
Marcel Hicter de Wepion,
ce sera la finale du 63ème
Grand Prix du Roi Albert I°
en présence du représentant du Roi. Deux cercles
dramatiques wallons défendront chacun une
oeuvre de leur choix en
présence d'une très nombreuse assistance et devant un jury présidé par
Marcel SLANGEN.
Prénom ..........................................................
Adresse .........................................................
..........................................................................
Téléphone .....................................................
Profession .....................................................
Faites-vous partie d'une équipe théâtrale
q oui
q non
Si oui, laquelle ? ..........................................
..........................................................................
Depuis quelle date ? .................................
Fiche de candidature aux FORMATIONS
2000 à renvoyer dès que possible à Paul
LEFIN - rue Général de Gaulle, 71 - 4020
LIEGE.
Renseignements : 04.342.69.97
E-mail : [email protected]
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 5
Gallus, lettres
wallonnes et
cultures
Prix 2000 de langue et de littérature régionales
de la Communauté française
Prix de littérature dramatique à Georges Simonis et Roger Mounèje
pour " Li neûre Rôbaleûse "
Prix de linguistique
Un ouvrage consacré à la
littérature wallonne
A Martine Willems pour " Le vocabulaire du défrichement dans la toponymie
wallonne "
Un ouvrage consacré à la littérature
wallonne
Gallus est le pseudonyme que Maurice
Piron utilisait pour signer un certain nombre d'articles qu'il a consacrés à la littérature en langue wallonne. Ces textes,
qui constituent de précieux outils pour
tous ceux qui s'intéressent à cette littérature, demeuraient peu accessibles, car
dispersés dans plusieurs périodiques dont
certains ont cessé de paraître.
Albert Maquet a décidé de rassembler
et éditer les contributions les plus marquantes dans cet ouvrage " Gallus, lettres wallonnes et culture ". Cette édition
se complète d'un témoignage de Willy
Bal sur le rôle de critique littéraire de
Maurice Piron, alias " Gallus " et d'une
bibliographie des oeuvres de ce dernier
rassemblées
par
Jean-Marie
Klinkenberg.
Au moment où la problématique des langues régionales et celle des cultures dont
elles constituent les vecteurs suscitent
des débats, les analyses et les réflexions
aussi fouillées que pertinentes de Maurice Piron se révèlent particulièrement
bienvenues.
Ce volume est publié dans la collection
micRomania qui se consacre, comme le
trimestriel éponyme, aux littératures contemporaines et langues romanes régionales. Ses publications sont éditées par
le Comité roman du Comité belge du
Bureau européen pour les Langues
moins répandues (CROMBEL) grâce au
soutien de la Communauté WallonieBruxelles et paraissent sous l'égide du
Conseil des Langues régionales endogènes de ladite Communauté. Albert
Maquet et Willy Bal sont d'ailleurs membres de ce Conseil, quant à Jean-Marie
Klinkenberg, il est, entre autres, viceprésident du Conseil supérieur de la langue française de la Communauté française de Belgique.
Maurice Piron, Gallus : lettres wallonnes et culture, textes rassemblés, établis
et présentés dans une "Introduction" par
Albert Maquet, accompagnés d'un "Témoignage de Willy bal" et d'une " Bibliographie des travaux de Maurice Piron"
par Jean-Marie Klinkenberg.
L'ouvrage est vendu au prix de 395 BEF
(port compris) Il est disponible au Comité roman du Comité belge du bureau
européen pour les Langues moins répandues (compte 068-2210583-77).
Festival de la
Récitation Wallonne
Une Collaboration
de la R. T. B. F. Hainaut
et de l'Union Culturelle Wallonne.
Auditorium A. DUBOIS
R. T. B. F. Hainaut
Esplanade Anne Charlotte de Lorraine
7000 MONS
le mercredi 31 mai 2000
dès 15 h 30
(enregistrement).
Diffusion sur tout le réseau "Fréquence
Wallonie" (Liège - Namur - Mons),
le vendredi 9 juin dès 20 h 00.
Animation : Annie RACK.
Georges Simonis
Roger Mounèje
Le prix de littérature dramatique est attribué à Georges Simonis et Roger
Mounèje pour Li neûre Robaleûse.
contemporain. Le jury s'est plu à souligner la qualité de la langue et la valorisation littéraire de la thématique.
Li neûre Robaleûse, "la noire
vagabonde",
c'était la peste qui
fit de nombreux
ravages au cours
du Moyen Age et
qui suscita, lors de
chaque épidémie,
des réactions xénophobes et racistes. L'étranger était celui qui avait apporté la maladie, assimilée souvent à une
punition divine. Li neûre Robaleûse, c'est
aujourd'hui le sida qui engendre des réactions contre certaines minorités que l'on
charge de tous les maux et que l'on rend
responsables de ce fléau. Il s'agit donc
d'une pièce qui plonge dans le passé en
rejaillissant sur un problème tout à fait
Georges Simonis est né à Jupille en
1940. Instituteur, il écrit en wallon liégeois et s'est surtout fait connaître
comme poète, auteur de chansons et
auteur dramatique. Il a écrit un grand
nombre de pièces de théâtre, soit seul,
soit en collaboration - notamment avec
Paul-Henri Thomsin, Jeanine Genders,
Roger Louis. Un grand nombre d'entre
elles ont été représentées avec succès.
Roger Mounèje (pseudonyme de Roger
Bronkaerts) est né à Waremme en 1952,
il vit à Lincent. Régent en français/histoire, il s'est toujours intéressé à l'histoire
de la Wallonie et il a fondé et animé la
revue Walons-nous ? Il est également
l'auteur de pièces en wallon pour marionnettes.
Martine Willems est née à Hermallesous-Argenteau en 1959. Docteur en
philosophie et lettres de l'Université de
Liège, elle est Directrice de la Maison
de la Wallonie (Liège) et chargée de
cours aux Facultés universitaires SaintLouis à Bruxelles, elle est membre titulaire de la Société de Langue et de Littérature Wallonnes, membre du Conseil
des Langues Régionales Endogènes de
la Communauté Wallonie-Bruxelles et de
la Commission royale belge de toponymie et de dialectologie.
"Le vocabulaire du défrichement dans
la toponymie wallonne" constitue une
étude aussi magistrale qu'exhaustive,
s'appuyant sur l'histoire et la linguistique,
des termes qui servent à désigner des
lieux essartés, ces lieux défrichés le plus
souvent par les moines jusqu'au Moyen
Age pour les rendre cultivables. La
Wallonie se caractérise par leur abondance et par le recours, pour les désigner, à des étymons d'origine latine qui
produisent " Sart, Sarte, Sôt "... et des
étymons d'origine germanique qui sont à
l'origine de " Roux, Roeulx "...
Ces deux prix sont d'une valeur de
100.000 frs chacun.
Langues Régionales endogènes
Prix annuels de la Communauté française de Belgique
Règlement de la Communauté française
instaurant deux prix destinés à récompenser des travaux relatifs aux langues
régionales endogènes.
Un prix triennal de littérature wallonne
doté de 10.000 francs fut institué par un
arrêté royal du 27 décembre 1935.
Il était destiné à récompenser alternativement une pièce de théâtre jouée ou
publiée durant une période de six ans
précédant l'attribution du prix et un
ouvrage de poésie ou de prose (roman,
recueil de contes, essais) édité durant
une période similaire de six ans.
Le jury était composé de cinq membres
désignés par le Ministre de l'Instruction
publique, deux des membres devant être
issus de l'Académie royale de Langue
et de Littérature françaises (section de
philologie) ou de la Société de Langue
et de littératures wallonnes.
Cet arrêté fut modifié le 26 novembre
1936 par un arrêté qui spécifiait que les
ouvrages de poésie ou de prose pourraient être des inédits à condition que les
auteurs s'engagent à les publier dans le
cas où ils auraient été primés.
Un arrêté du 24 décembre 1938 revoyait
les deux arrêtés précédents et instituait,
cette fois, un prix biennal de 15.000
francs attribué alternativement au théâ-
tre, à la prose (roman, recueil de contes,
essais) et à la poésie dans les mêmes
conditions, pour ces deux dernières catégories, que celles prévues par l'arrêté
de 1936.
L'arrêté du 24 décembre 1938 servit de
base à l'attribution ultérieure des prix
biennaux. La Communauté française en
reprit en charge l'attribution et le jury fut
choisi parmi les membres de la Commission consultative pour la Promotion des
Lettres dialectales de Wallonie instaurée par un arrêté royal du 16 février
1976. Le prix fut, à cette époque doté
de 100.000 francs. Il fut attribué pour la
dernière fois en 1990 et couronna alors
une oeuvre dramatique.
Depuis le vote du décret du 14 décembre 1990 concernant les langues régionales endogènes, la Communauté française de Belgique a modifié le statut des
parlers locaux, qu'ils soient d'origine romane (champenois, lorrain, picard, wallon), ou germanique (francique) en leur
accordant une reconnaissance en tant
qu'idiomes seconds du français, langue
officielle de la Communauté. Le décret
prévoyait la constitution d'un organe consultatif qui fut institué en 1991, le Conseil des Langues régionales endogènes.
Sur proposition de ce Conseil des Langues régionales endogènes, Eric
TOMAS, Ministre de la Culture, a décidé de créer deux prix consacrés à ces
langues : l'un couronnant, selon un
rythme triennal, soit un texte en prose,
soit un texte poétique soit un texte dramatique; l'autre récompensera, selon un
rythme biennal, soit un travail de recherche en matière linguistique ou littéraire,
soit une réalisation audiovisuelle et/ou soit
graphique.
L'édition 2000 attribuera deux récompenses de 100.000 francs belges chacune,
l'une portant sur un texte poétique, l'autre
sur une oeuvre audiovisuelle et/ou graphique.
Les oeuvres mises en compétition seront soit inédites, soit publiées après le
31 décembre 1996 (poésie) ou le 31 décembre 1998 (oeuvre audiovisuelle et/
ou graphique) seront envoyées à JeanLuc FAUCONNIER, Président du Conseil des Langues régionales endogènes
de la Communauté française, Ministère
de la Culture et des Affaires sociales,
Boulevard Léopold II, 44 à 1080 Bruxelles.
Le règlement de ces prix peut être obtenu sur simple demande au n° de téléphone suivant: 02.413.21.34 Bernadette
JASSOGNE, ou à la même adresse.
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 6
UNIMA - C'est quoi çà?
Dossier
C'est en 1924 que des marionnettistes tchèques et leurs invités bulgares, français,
yougoslaves, allemands, autrichiens, roumains et soviétiques décidèrent de fonder
une association internationale qui veillerait à promouvoir l'art de la marionnette.
(UNIMA = Union internationale de la marionnette).
Ils se retrouvèrent à Liège en 1930 (eh oui Tchantchès !) et puis régulièrement dans
de multiples pays membres qui approchent aujourd'hui la centaine.
L'UNIMA, depuis ses origines, a toujours été une organisation hors normes : elle
s'est efforcée d'appliquer les principes démocratiques conformément à ses statuts
sans jamais perdre son caractère humaniste et amical, et cela en étant toujours
capable de prendre les décisions importantes nécessaires à la réalisation de ses
projets. Cela n'a pas toujours été facile, particulièrement dans l'Europe divisée entre
Est et Ouest de l'après 45. La force de l'UNIMA était et restera inscrite dans cette
capacité à s'élever au-dessus de tous ces problèmes.
Les objectifs principaux de l'UNIMA sont et continueront d'être, de faciliter par
tous les moyens possibles les contacts entre les marionnettistes, les amateurs, les
amis de la marionnette et les organisations de tous les continents, et d'agir comme
outil de promotion de diffusion et de soutien au développement des arts de la marionnette.
LA MARIONNETTE EN
BELGIQUE FRANCOPHONE
Pour un simple curieux, il n'est pas facile de s'intéresser à la marionnette
belge, à son histoire, à ses origines.
Ce n'est qu'au XXème siècle qu'un intérêt marquant pour l'histoire de la marionnette traditionnelle s'est manifesté
chez nous.
Avant cela, peu de recherches historiques se sont manifestées. On peut seulement supposer, au vu d'enluminures ou
de manuscrits du Moyen Âge que des
montreurs ambulants italiens et français
subjuguèrent le peuple avide de rêves ou
d'inavouables contestations. Dans certaines archives du XVème siècle, on
trouve des ordonnances, condamnations,
requêtes et autorisations qui mentionnent
rionnettes sur table " des personnages
sont manipulés par-dessous une table et
évoluent comme si une mécanique compliquée les activait. A NAMUR, près
d'une léproserie, dans la Chapelle de
Saint-Hubert, un ermite du nom de Frère
Joseph " jouait les marionnettes" (probablement mécaniques) durant les Fêtes de Pâques. Cela se passait vers 1800,
seule nous reste la citation de cette initiative, tout le reste hélas a disparu.
Au
XVIIIème
siècle, aux
théâtres de
tournées
s'ajoutent
des théâtres fixes .
Les marionnettes
étaient le
"théâtre
d'un peuple illettré " qui ne pouvait se payer
l'opéra ni s'y présenter en sarrau (blouse
de travail ample). Ce public pauvre se
retrouvait donc parfois dans une accueillante cuisine du quartier où un amateur jouait la comédie ou la tragédie pour
ses voisins (reprenant parfois à leur façon les oeuvres présentées dans les salles officielles inaccessibles). Les personnages nobles s'exprimaient en français
(en forçant l'accent précieux pour s'en
moquer) mais les rôles plus humbles parlaient en patois.
A la marionnette à gaine introduite de
France s'ajoute la tringle qu'apporte dans
ses bagages un italien Alexandro
CONTI.
des tournées de marionnettistes ambulants sans préciser le contenu des textes
présentés ni même le type de marionnettes utilisées. On ne peut qu'imaginer
... mais n'est-ce pas là un des pouvoirs
magiques du marionnettiste ?
Moins agréable est de penser qu'il y eut
des procès pour hérésie, sorcellerie, des
condamnations, incarcérations voir exécutions par le feu purificateur !
C'est au XVIllème siècle que des traces
tangibles de textes, d'adaptations nous
parviennent. Ainsi à MONS existait un
" BETIEME " (vient de Bethléem). A
VERVIERS, un BETIÈME est encore
visible aujourd'hui en période de Noël.
On entretient ainsi une tradition reçue
de religieux Récollets du début du
XVIlème siècle. Préfiguration des "ma-
A LIÈGE, dans les quartiers populaires
d'Outremeuse, une soixantaine de montreurs se mesuraient avec fougue en manipulant leur TCHANTCHES, personnage populaire frondeur produit viscéral
du peuple, de ce peuple perturbant et
revanchard.
WOLTJE (ou " petit wallon... quand des
ouvriers wallons venant travailler à
Bruxelles étaient, considérés comme
étrangers "!) à BRUXELLES, ne fut pas
en reste.
Une fausse dynastie de TOONE, consistant plutôt en une succession pas nécessairement familiale de personnalités
très différentes, fit son apparition dans
la capitale et y ancra une tradition que
José GÉAL s'emploie actuellement avec
beaucoup de talent à préserver.
Les techniques de manipulation de ces
marionnettes de traditions différentes
soulèvent parfois de profondes controverses. Souvenons-nous, en effet, en
1979, année du Jubilé de l'UNIMA, l'Administration belge des Postes éditait plusieurs timbres représentant des marionnettes traditionnelles dont un Tchantchès
avec fil à la main ! Scandale ! Ici pas de
fil, une simple tringle dans la tête suffit,
là un ou plusieurs fils renforcent la manipulation du pantin de bois là encore une
tringle à la main s'ajoute à la tringle de
suspension ... chaque région défend
aujourd'hui encore son rituel de manipulation.
Certains marionnettistes aussi utilisaient
des ombres en intermède. Même si on
est certain de cette pratique, les témoignages concrets sont particulièrement
rares.
Le répertoire est vaste : roman de chevalerie, de cape et d'épée, historique,
comédies, contes, farces, opéras, littérature religieuse ... (dont les célèbres
NATIVITÉS et PASSIONS).
Après le premier conflit mondial, de nouvelles initiatives laisseront traces : Carlos SPEDER crée
le THÉÂTRE DU
PERUCHET dirigé actuellement
par son disciple
F r a n z
JAGENEAU, André MOONS imagine LES FARFADETS, en 1948 et
fait des tournées
internationales.
Les
frères
VERMEIRE abordent quant à eux le
délicat milieu de la
publicité avec leur
PUPAZZI, Marcel CORNELIS portera
lui-même jusqu'en Afrique centrale son
personnage de REDDY KILOWATT
champion de l'électricité, Yves
LIENART, avec COLIBRI ET SES
MASQUES, s'adresse plus particulièrement à un public d'adultes en présentant
des chorégraphies de marionnettes à fils.
Dès 1939, Léon LEROY, un clown reconverti, présente. son délicieux CHIOT
CASIMIR. A travers son talent et sa
gentillesse, il sera jusqu'à la fin de sa vie
le doyen respecté des marionnettistes
belges. François BRULS nous quittera
trop tôt, auteur, paraît-il, particulièrement
fécond; il mourra à 31 ans. Dans la région de CHARLEROI, le filiste René
RENARD quittera la Maison du Peuple où il manipula de nombreuses années pour diffuser ses MARIONNETTES
DE
WALLONIE.
Félix
BONJEAN utilisera lui aussi le fil pour
ses COEURS DE BOIS. Après plus de
cinquante ans d'activités, il essaie aussi
gaines et marottes qu'il anime surtout
dans les parcs de Bruxelles.
De nombreux amateurs aussi réalisèrent
un intéressant travail dans leur milieu de
vie, parfois dans la plus louable discrétion mais ils laissent de leur passage des
traces indiscutablement précieuses pour
notre histoire. Ainsi l'instituteur Léo
DUSTIN a, durant plus de 40 ans, utilisé la marionnette dans sa classe non
seulement comme moyen mais aussi
comme vecteur d'éducation à la paix, à
la justice, à la compréhension. En 1957,
DUSTIN, dans sa maison bruxelloise
créait le CLUB DES MARIONNETTISTES EN HERBE (club d'enfants)
son théâtre LE GUIGNOL TRIBOULET fait incontestablement partie de
notre patrimoine. Rédacteur en chef de
la revue " Marionnettes en Castelet ",
DUSTIN a répertorié en 1993 une cinquantaine de
Compagnies
d'amateurs.
Vers 1956 naissait TOMATE,
petit personnage
du THÉÂTRE
DES GALOPINS.
Cette
compagnie de
gainistes créée
par les ZIMMERMANN a
longtemps
charmé petits et
grands par ses
productions et ses coproductions avec
d'autres compagnies ainsi que par ses
prestations télévisées. A propos de T.V.,
les années 50-60 saluent le remarquable travail réalisé pour le petit écran par
Suzanne GOHY et Jean GERARDY,
la collaboration de José GÉAL, MARION, Hubert ROMAN, André
LANGE, Charles DEGOTTE et autres
Ralph DARBO ...
Surgissent alors des séries de personnages qui raviront des générations d'enfants et de parents - BÉBÉ ANTOINE,
BONHOMMET et TILAPIN, PLUM
PLUM, GRISEMINE, LES ZIPPIS, ...
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 7
Dans les années 60 aussi, une nouvelle
compagnie naîtra à Namur fondée par
Pol DANHEUX et Hubert ROMAN :
LES ZYGOMARS. Dirigée durant plus
de 20 ans par Hubert ROMAN, dont le
maître à penser était alors le Professeur
ZDENEK BEZDEK (Prague); cette
compagnie devait donner un nouvel élan
à la marionnette belge par ses recherches tant au niveau de la technique qu'à
celui du scénario et de la mise en scène.
Ils travaillèrent entre autres avec
Margareta et lrina NICULESCU.
Le Centre espère concrétiser bientôt son
projet d'une Ecole pour Amateurs et d'un
Musée fixe.
Aux compagnies déjà citées, il faut évidemment en ajouter d'autres plus récentes et de grand talent : le THÉÂTRE
DU TILLEUL (1981), le soliste Jean
PICO, le MAGIC LAND THEATRE
et sa production T.V. dite de
MALVIRA. Le THEATRE DU LUTIN a inaugurer son bus-théâtre LA
SALAMANDRE. A LAFORÊT, petit
village du sud, Suzanne COLLARD et
Françoise PIERRET développent un
mini-centre polyvalent de très bonne tenue et animent depuis 1994 le THÉÂTRE NOISETTE.
A BRUXELLES, Anne MAUFFROY
et Claude VALERE adoptèrent
BONHOMMET et TILAPIN qu'ils animèrent dans le cadre superbe de la
Ferme Rose.
Il serait inexcusable de ne pas encore
citer les PICCOLIS à Tournai, le
THÉÂTRE DU DOUDOU à MONS,
à VISÉ, le chaleureux CLEF DES
CHAMPS qui nous ravit une douzaine
d'années (1968- 1980) et la talentueuse
étoile filante de la compagnie BERGAMASQUE (1966-1971) de la cité ardente (Liège). A LIÈGE encore, les familles LIBERT et PINET (et bien
d'autres montreurs se produisant dans
des musées) maintinrent la tradition. LI
TEATE DEL CLIGNÈTE (1986) opta
quant à lui pour une tradition parfois traduite en anglais, allemand, néerlandais
ou espagnol ... Aux traditionnels personnages de chevalerie, son animateur,
Georges VETTERS eut l'idée géniale
d'y ajouter l'inspecteur Maigret du célèbre SIMENON, natif, comme lui de
cette fière cité mosane : LIEGE.
Jacques et Françoise ANCION, vers
1964, ouvrent, toujours à LIÈGE, le premier théâtre professionnel de marionnettes traditionnelles AL BOTROULE
(Au nombril). Il a fait le tour du monde.
Jacques enseigne l'art de la tringle à l'institut de Charleville. Au répertoire des
pièces de chevalerie et des légendes,
ANCION ajouta l'incontournable PÈRE
UBU et des classiques du genre FAUST
et LA NONNE SANGLANTE.
José MAQUET, encore en pays liégeois,
a abandonné la tournée pour se consacrer à une école de fabrication de marionnettes traditionnelles. Il peut
aujourd'hui montrer une collection de
CHARLEMAGNES tout à fait remarquable.
A l'heure actuelle, en Wallonie et à
Bruxelles, un Décret des théâtres professionnels pour l'enfance et la jeunesse
accorde à certaines compagnies (théâtres dramatiques et de marionnettes) un
statut et dispense des subventions. Les
amateurs, quant à eux, et comme souvent, se débrouillent et obtiennent parfois des aides financières de Provinces
ou de Villes.
A la T.V. Benoît DE LEU et son BLABLA fait un malheur et assure ainsi une
belle occupation du petit écran en plus
de son théâtre - LES QUATRE MAINS
né en 1984 où il imagine pour chaque
spectacle un nouveau castelet.
On ne peut pas non plus ne pas citer
LES GROS NEZ créé en 1974 par
Marcel ORBAN, un de nos meilleurs
constructeurs de marionnettes. Chercheur de tout premier plan, il pratiqua
toutes les techniques avec un égal bonheur.
Peu de compagnies disposent d'une salle
de spectacle permanente ou d'une infrastructure intéressante. Il faut épingler
la réalisation du CRÉA THEATRE
(1978) à TOURNAI qui occupe un superbe bâtiment de la Ville où il développe
avec beaucoup de bonheur des activités
d'animation et de formation.
Parlant de fabrication, mentionnons encore Christian FERAUGE merveilleux
créateur de poupées qui ouvrit en 1995
à Bruxelles un lieu " béni " : OMBRES
ET SILHOUETTES. Dans une vieille
chapelle de couvent, il présente notamment la légende de notre Manneken Pis
et autres pièces. Avec lui et d'autres,
on peut, semble-t-il, espérer une relève
qui s'amorce - LE THÉÂTRE DU TABOURET (1987), Bernard CLAIR, premier belge diplômé de Charleville, la
COMPAGNIE DE LA GARE CENTRALE (1 984) créée par Agnès
LIMBOS devenue une spécialiste des
marionnettes-objets, ...
Enfin, on serait tout à fait incomplet si
on ne signalait pas le travail pédagogique réalisé à l'initiative de l'inspecteur
DEBOUNY dans le cadre notamment
de l'enseignement fondamental avec son
équipe PLENUS, VAN DER ERNST,
ROMAN...
Des initiatives aussi sont prises dans le
domaine de la formation en stages, de
rencontres qu'on espère bientôt voir
devenir festivals.
Autre initiative heureuse et inattendue :
Jean-Luc IMPE a reconstitué en 1994
un opéra comique dévolu aux marionnettes de la Foire Saint-Germain du
XVIllème siècle avec musiciens et chanteurs accompagnant, devant la reproduction exacte d'un castelet d'époque, les
gestes des petits comédiens de bois
éclairés uniquement de bougies ...
Même si la marionnette continue à
s'adresser surtout aux enfants, en Belgique francophone, elle est extrêmement
vivace et commence à susciter l'intérêt
des adultes tant dans le domaine de la
tradition populaire que dans celui de la
pédagogie ou plus simplement du spectacle.
A NAMUR, le CENTRE PROVINCIAL DE LA MARIONNETTE, seule
institution de ce type dans le pays, développe un certain nombre d'activités, notamment en décentralisant une exposition animée de marionnettes du monde.
On peut déclarer donc raisonnablement
que notre marionnette se porte bien et
suscitera encore dans les prochains jours
de nouvelles vocations créatrices.
Hubert ROMAN (assisté de Léo DUSTIN).
dè francoprovençål å walon
SAQUANTES PINSEYES SU LES BIESSES
Francis Brodard
(Fribourg).
Usant du francoprovençal de la
Gruyère (canton de
Fribourg), il est
l'auteur de pièces de
théâtre et
d'aphorismes qui sont
parus dans Pê lè
chindê dou patê (Par
les sentiers du patois).
Ceux qui sont
reproduits ici sont
extraits de
micRomania 3/98.
Lè tsin chon pâ cholè a dzapâ po rin.
Gn'a né qu' lès tchés pou bawyî pou ré.
Le yêrdza ke l'a tyè na katsèta richkè dè pâ pachâ
l'evê.
Li spirou qui n'a qu'ène muchète, il-a branmint dès chances di
n' né sawè passér l'iviêr.
Ke chi grôcha, ke chi pitita, na chêrpin lè na chêrpin.
Qu'i fuche grand, qu'i fuche pitit, in sèrpint, c'è-st-in sèrpint.
Fô indremi le lion dèvan dè li teri lè mouchtatsè.
Fôt èdwârmu l' lîyon divant d' satchî su sès moustatches.
Che la hyinthe krèchichè avui la bârba, lè boc cheran
chavin.
Si l' siyince crècheut avou l' bôbe, lès boucs s'rît savants.
On mothrè pâ lè pyà di j'ôtro avui lè dê kontyi.
Chi k'âmè lè vatsè byantsè dê chavi èthrilyi.
Kan la vatse lè agota, le lathi de la tyivra lè mèlyà.
On n'moustère né lès pûs di s' vijin avou dès man.nèts dwèts.
Adaptation en wallon
Jean-Luc
FAUCONNIER
Li cé qui vwèt vol'tî lès blankès vatches, i dwèt vol'tî striyî.
Li côp qui l' vatche n'a pus pont d' lacia, li lacia dèl gade èst bé
mèyeû.
Prà dè bithè gânyèran rin dè bu krouvâ de la pi d'on
omo.
Gn-a branmint dès bièsses qui n' gangn'rît ré an mètant ène
pia d'ome.
Kan on è galyâ né, on n pâ di korbé.
Li cé qu'èst quasimint nwâr, i n' rît né dès cwârbôs.
Dèvan dè pêrèlyi on tsin, vô mi chavê a nekoué lè.
Divant d' tapér dès cayôs su in tché, ostant sawè 'yu ç' qu'ilèst.
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 8
Province
di
Estelle LEMAIRE termine
son mandat à l'Union
Culturelle Wallonne
Lîdje
A plusieurs occasions, on la retrouve
au sein de la troupe du Gala Wallon de
la Ville de Liège et récemment encore
du Gala Wallon de la Province. Elle
assure aussi la fonction de conseiller
technique auprès du Service des Affaires culturelles de la Province de
Liège, elle participe au Jury du Tournoi
provincial et, à partir de 1990, des Rencontres provinciales d'Art théâtral wallon.
Lorsqu'à l'âge de 14 ans elle monte pour
la première fois sur les planches d'un
théâtre wallon, Estelle LEMAIRE est
bien loin de penser qu'elle débute une
carrière qui la mènera un jour à la présidence de l'Union Culturelle Wallonne.
En 1957, c'est au sein de la compagnie
" Théâtre et Folklore " de Milmort qu'elle
débute cette aventure... qui n'est pas
près de se terminer. Durant 27 ans,
avec cette troupe, elle participe aux
Tournois provinciaux et à la Coupe du
Roi. Elle quitte Milmort en 1984, pour
rejoindre la troupe des " Comédiens
wallons " du Trocadéro où elle se produit toujours actuellement.
Mais depuis ses débuts, ses activités se
sont multipliées. Elle suit les cours du
Conservatoire où sous la conduite de
Georges
RANDAXHE,
René
RONGE et Marie-Louise MARTAY,
elle décroche en 1963 un 1er Prix d'Art
dramatique et Déclamation. Ce titre lui
permettra, entre autres, de donner des
cours de diction-phonétique dans l'Enseignement provincial et à l'Alliance
française.
Sollicitée par Jean TARGE, elle entre
au Conseil d'Administration de la Fédération Wallonne Dramatique et Littéraire de la Province de Liège en 1974.
Elle en devient la première femme présidente en 1989.
Désignée par la Fédération liégeoise
(devenue entre-temps Fédération Culturelle Wallonne), elle entre au Bureau
JOSEPH DUYSENX
Dans cette série, la SLLW se
propose de rassembler de bons
textes dialectaux du passé poésies, prose, théâtre, chansons - dont elle souhaite conserver la mémoire et favoriser
la (re)découverte.
Le premier volume de cette
collection est consacré à l'un
de nos plus prolifiques et talentueux auteurs liégeois Joseph DUYSENX (18781965).
Joseph DUYSENX a composé et écrit plus d'un millier
d'oeuvres, parmi lesquelles les
plus connues sont sans doute "
Cuzin Bèbert " (opérette) et "
Li Mårlî (opéra comique) que
l'on retrouve encore régulièrement au programme de nos
théâtres wallons.
31 chansons (avec partitions)
ont été sélectionnées dans le
vaste répertoire de l'auteur. Il
s'agit d'œuvres composées
entre 1901 et 1932.
Un important glossaire ainsi
qu'une table des noms propres
et des références culturelles
complètent
ce
premier
ouvrage.
La présentation de cet ouvrage
a eu lieu à la Cafétéria du Trianon le 12 février à l'occasion
Membre du Conseil Exécutif de l'UCW
dont elle assurait la vice-présidence et
les relations avec les fédérations depuis
le Congrès de 1997, Estelle LEMAIRE
a décidé de ne pas demander le renouvellement de ce mandat, souhaitant consacrer à l'avenir ses activités à la seule
Fédération liégeoise. Le travail ne manque d'ailleurs pas au sein de la Fédération pour la présidente : Estelle LEMAIRE pourra s'y atteler entièrement
comme elle le souhaite depuis longtemps !
André Piret
Trianon, les jeunes de l'Académie Grétry (Classe de Patrick DELCOURT) ont
interprèté des œuvres de Joseph DUYSENX.
CHANSONS
La Société de Langue et de Littérature Wallonnes (*) vient
d'entamer la publication d'une
nouvelle collection sous le titre " Classiques wallons ".
de l'Union Culturelle Wallonne et en
devient Présidente la même année,
mandat qu'elle renouvelle en 1984. A
cette époque, la présidence de l'UCW
est en effet assurée en alternance annuelle par les représentants des 5 fédérations.
Joseph DUYSENX - Chansons - 142 pages - Format
23cm x 15 cm - 600 frs
Peut être obtenu par envoi postal en versant la somme de 680
frs (port compris) au compte
d'un cabaret au cours duquel
Marc et Michel DUYSINX,
petits fils de l'auteur (en l'absence de leur père François,
malade) ont proposé une quinzaine d'œuvres choisies dans
le répertoire édité par la
SLLW.
Signalons que lors du " Cåbarèt
d'a Tchantchès " du 27 avril au
000-0102927-10 de la Société
de Langue et de Littérature
Wallonnes - 4000 Liège - Mention " J.Duysenx "
Egalement disponible à la la
Fédération de Liège :
04.365.63.30
(*) Fondée en 1856, la Société
Liégeoise de Littérature wallonne s'était donné pour mission de promouvoir les productions littéraires en dialecte.
Très rapidement, la Société a
élargi son champs d'action à la
Wallonie toute entière, ainsi
qu'à l'étude scientifique des
parlers régionaux de Belgique
romane. C'est cet élargissement qu'exprime l'appellation
actuelle de Société de Langue
et de Littérature Wallonnes.
La SLLW compte 40 membres titulaires, écrivains ou philologues originaires de toutes
les parties de la Wallonie, et
plusieurs centaines de membres adhérents qu'anime une
volonté commune de défense
et de promotion de la culture
vernaculaire. Elle s'efforce de
faire connaître cette culture en
publiant des travaux et des
œuvres littéraires de qualité au
sein de sa revue, de sa chronique et de ses différentes collections.
André Piret
Un journal et particulièrement
un organe de liaison comme
le Walo+ Gazète peut, voire
doit, être un outil interactif.
N'hésitez donc pas à nous
faire part de vos remarques,
nuances, suggestions,
critiques quant au fond et à
la forme de votre Gazète
d'information.
Si vous désirez vous investir
avec notre équipe, envoyeznous des articles ou des
informations utiles à l'adresse
suivante :
Paul LEFIN
Quai St Léonard 16c/112
4000 Liège
Fax : 04.342.69.97
E-mail : [email protected].
Sous la crosse... !
walon-NET-adresse
Evolution, sociopolitique, économique et culturelle du pays de
Liège (des origines à 1789)
Un livre de Jean
Janssens
La Compagnie Folklorique Fanny
Thibout et les Tièsses di Hoye asbl Liège " a depuis fin septembre un site
Internet, qui, depuis janvier 2000, se
lit dans quatre langues dont ... notre
wallon de Liège.
Web : http://users.swing.be/CFFT
E-mail : [email protected]
Lorsque durant
les année 1925, je
fréquentais les bancs de l'école de la
place de la Vieille Montagne à Liège,
nos instituteurs que nous appelions
"Maîtres" nous apprenaient bien le français, le calcul et les sciences... mais
nous racontaient aussi, non sans un certain romantisme, l'histoire du Pays de
Liège pour nous enseigner la démocratie, l'égalité des hommes, le progrès so-
cial et le mieux-vivre de la société... en
un mot l'HUMANISME !
J'ai cherché à faire oeuvre de synthèse,
d'être bref, mais surtout de transmettre
l'essentiel dans un ouvrage "grand public" et de dégager l'évolution sociopolitique, économique et culturelle du
pays de Liège qui se déroule SOUS LA
CROSSE des Princes-Evêques.
Citoyens du pays de Liège.. ; vous serez demain des citoyens à part entière
de l'Europe des peuples libres, comme
vos pères l'ont été de la Principauté.
Vous y défendrez comme eux l'ont fait,
la liberté et la démocratie, le progrès
technique et le développement économique, la justice, la culture et les arts...
en un mot l'HUMANISME.
J.J
Disponible en librairie.
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 9
Avou l' gos' dès frut' dès bwès...
Poqwè qu' dji djåse walon ?
Mins, là qu' dj' arawe ! C'èst
pace qui çoula m'ahåye, èdon!
C'èst come li camamèle : çoula
m'fêt dè bin, "dè bin ! dè bin !
dè bin ! dè bin !" Oh, dji v'såreû polou rèsponde qui l'
walon è-st-on lingadje qu'ènnè
våt bin in-ôte. N'a-t-i nin, come
tot plin d' sès parèy avå l' têre,
dès
gram'mêres,
dès
dicsionêres di rîmes èt rames,
ine-årmêye di scriyeûs,
tchansonîs, feûs d' rîmês,
auteûrs di tèyåte, feûs
d'årmanac', èt minme, dispôy
quéquès saminnes, li métôde
d'a Mimile. Dji vous dîre
l'Assimil... Eco on pô dj'aléve
roûvî
mès
trinte-noûf
camarådes (al salåde) dèl
Sôciyèté d' Lindagje èt d'
Lîtératûre Walones, ine hôte
assimblêye qui ravise ine
acadèmîye come ine soûr. I n'
nos måque vormint qui l' frake
a pind'mints, li såbe èt l' tchapê
a deûs bètchètes (2) qui lès
tchèsse-tchins
pwèrtît
d'avance, po r'sonner nos
copleûs dè quai Conti (2), à
Paris.
Nin m' fez nin dîre qui tot çoula
n' compt'reût qu' po dè peûve
èt dè sé : nèni ! Mins mi,
vèyez-v', ci n'èst nin totes cès
bonès rêzons-là qui m'fêt
djèrî... Si dj'inme dè crohî nosse
bon vî lingadje, c'èst pace qui
çoula m' ragostêye. Ha ! tos
sès mots qu'ont rôlés, dès
siékes å long, divins lès riv'lètes
dè lingadje ! Sès-imådjes, sès
" piceûres " ont l' gos' èt l'
sawoura dès såvadjes frut' dès
bwès : lès cis qu'on-a si bon
dè côper, à l'avîr d'ine
porminåde, lon èri dès grantès
vôyes qui tot l' monde si creût
oblidjî dè sûre.
Awè, çou qui m' mèt' l'êwe al
COURS ELEMENTAIRE DE DICTION WALLONNE
des vedettes, dont la diction est
valable.
En ce qui concerne le théâtre en
wallon, ces conservatoires n'existent pas et ce, malgré de nombreux
efforts consentis dans les stages
organisés par les provinces, communes, fédérations, wallon à
l'école, CRIWE et autres organismes prônant et réhabilitant le langage de nos pères et celui de demain.
P our le théâtre français, il existe
des conservatoires où l'on enseigne les règles indispensables afin
d'acquérir une diction et une articulation parfaites. Malgré cela, il
y a de moins en moins d'acteurs
ou d'actrices, même de très gran-
Les acteurs sont souvent livrés à
eux-mêmes et chacun continue à
parler le wallon comme il l'a toujours fait, personne n'étant là pour
rectifier les défauts.
En 1981, Léon LEVIEUX, président en exercice de la Royale Fédération littéraire et dramatique de
Bin viker a Thys
la Province de Liège a rédigé un
fascicule sur le sujet : " Cours élémentaire de diction wallonne ".
Cet ouvrage est d'une précision
et d'une efficacité certaines et
peut servir à chaque acteur et actrice, de même qu'aux stages et
aux groupements culturels prônant l'usage des langages wallons
de la Belgique francophone.
La Fédération Culturelle Wallonne
de la Province de Liège vient de
rééditer ce fascicule. Il peut être
obtenu en versant la somme de
130 frs (port compris) au compte
000-0130774-18 de la Fédération
Culturelle Wallonne de la Province
de Liège - 4000 Liège (Communication : Diction wallonne).
Thys
Village wallon
Thys est un petit village de
quelque 400 habitants, situé
dans l'entité de Crisnée. Outre
quatre fermes en activités, le
village compte aussi un patrimoine culturel des plus intéressants et notamment, une
ferme-château classée.
Il y a cinq ans, une poignée
d'habitants nouveaux venus,
ont rencontré quelques anciens
du village et ont décidé d'ouvrir
le village aux amateurs de petits villages ruraux. Le but au
départ était d'intégrer les nouveaux venus à Thys aux anciens du Village et de créer des
liens amicaux.
Forts de ce premier succès,
ces quelques villageois intrépides ont créé l'Association
"Thys Patrimoine" et entrepris
de reconduire cette expérience
chaque année. les quelques
bénéfices réalisés au cours de
ce week-end, sont destinés à
embellir la vie du village tout
entier.
Cette année, "Thys patrimoine"
qui fait partie de l'Association
Hesbaye Meuse Condroz Tourisme, s'est également associé
aux festivités de la Province de
Liège : Wallonie de Terre et de
Pierre.
Dans ce contexte, "Thys patrimoine" ouvrira le village au
wallon, le dimanche 6 août
2000 de 10 h 30 à 19 h 00.
Le programme n'est pas encore tout à fait arrêté, mais
nous sommes déjà en mesure
de vous proposer :
à 10 h 30 : la messe en wallon
par l' Abbé Schoonbroodt
à 11 h 30 Apéritif pour tous sur
le parvis de l'église
matante Jeanne, rond èt lûhant
come on cocogne, plat come
ine vôte dès côps qu'i-n-aveût,
tot tchôd, tot souke, odant lès
pans dorés...
Ine vrêye salåde lîdjwèsse,
djo! Dj' èl sin co lèver d'
vintrinn'mint pés qu'ine påsse
di boûquètes. Ci qui s' ratint dè
djåzer walon , c'èst mutwèt
qu'i n'a nin håsse! Tant qu'à mi,
vormint, dj'ènn'a mèzåhe.. ; poz-èsse ureûs.
1 Vos-årîz dit qu'aveût l' fîv'linne,
li tchapê don, nin l' tchèssetchins.
2 Ci n'èst nin l' Contî, d'ås
marionètes, damadje !
Jean-Denys Boussart (Vlan)
LA BIBLIOTHEQUE DES
CHIROUX SUR
INTERNET
La Bibliothèque Chiroux-Croisiers à Liège dispose désormais d'un site Internet qui permet de découvrir :
toutes les informations sur la Bibliothèque des
Chiroux-Croisiers (y compris la Bibliothèque des Dialectes
de Wallonie) et son réseau de filiales : adresses, téléphones, horaires…
le calendrier des activités organisées dans les bibliothèques : expositions, conférences, animations…
le catalogue des documents disponibles dans le réseau : plus d'un million de références, avec possibilité de
recherches multiples.
Internet : http://bib.chiroux-croisiers.liege.be
André Piret
Dès 12 h 00 : Départ du Rallye gourmand : pour une
somme modique, vous dégusterez un menu typiquement
wallon tout en visitant le village : Entrée dans une ferme Plat dans une autre - Dessert
dans une troisième.
L'après-midi diverses animations sont prévues : chanteur
de rue - conteur - Théâtre de
marionnettes - expositions sur
la langue wallonne et les différents dialectes européens produits du Terroir, etc.
Dimanche 6 août 2000
de 10 h 30 à 19 h 00
boque, c'èst nosse lingadje
qwand c'èst qu'i prind lès
hêtèyès
coleûrs
d'à
Tchantchès. C'è-st-insi qu'on l'
djåzéve è Bètch ou bin è
Pièreûse, là wice qui dj' aveû
mès-at'nants : lès spots qui rôlît
come dès crèsses dizos l' rabot, è l'ovreû dè vî Dèdjårdin ;
les fåves qui m' grand-pére
Bousså sèméve à pougnèye, èl
cråsse årzèye, al fî copète di
Lîdje : " Baf ! ine pougnèye
por-ci ! Bardaf ! ine pougnèye
por-là ! " Ci walon-là, dji l'ô co
tchanter è m' coûr èt rèsdondi
d'vins mès-orèyes. I m' plêt dè
djåzer walon pace qui dj'a bin
bon d'èl fé. Compridez-v' ? Mi
lingadje, c'èst l' ci d'à m'
La journée se terminera par la
prestation du Cabaret du Trianon.
Hormis le rallye gourmand les dégustations du terroir et les
boissons, toutes les activités
seront gratuites.
"Thys Patrimoine" se réjouit
déjà de vous accueillir nombreux le dimanche 6 août pour
vous montrer "Qui fêt bon
viker à Thys".
Pour se rendre à Thys : prendre
l'autoroute E40 Liège - Bruxelles.
Descendre à la sortie n° 30
(Crisnée - Tongres). Tourner à
droite au bas de la sortie de l'autoroute, aller jsuqu'au feu rouge
(pour rejoindre l'ancienne route de
Bruxelles). Tourner à gauche au
feu rouge et compter jusqu'à la
4ème rue à Droite. Vous ne pourrez pas manquer l'entrée du Village, elle est gardée par un
thyssois géant.
La SABAM invite ses auteurs
La Sabam a le plaisir de vous
inviter à assister à une Table
Ronde des auteurs de théâtre
en wallon, le mercredi 14 juin
2000.
Cette rencontre aura pour
thème :
L'évolution du théâtre en wallon: à la recherche de nouveaux thèmes, quelles sont les
nouvelles voies et comment se
profile l'avenir ?
Elle se tiendra à la SABAM,
2ème étage, rue d'Arlon, 75,
1040 Bruxelles
14h30 : Café d'accueil
14h45: Mots de bienvenue par
Paul Louka, Administrateur
délégué et par Christophe
Depreter, Directeur des
Grands droits
Débat, questions - réponses.
Une après-midi conviviale où
les auteurs des différentes régions auront l'occasion de se
rencontrer, et d'échanger leurs
expériences.
La Table Ronde se clôturera
vers 17h30 par un verre de
l'amitié.
Afin de pouvoir vous accueillir
de la meilleure manière possible, nous vous demandons de
nous confirmer votre venue,
soit en renvoyant le couponréponse ci-dessous, à l'attention
d'Evelyne
Paul,
SABAM, rue d'Arlon 75 - 1040
Bruxelles, soit par téléphone:
02 286 82 68 ou par e-mail:
[email protected].
NOM: ...............................................................................................................
Prénom: ...........................................................................................................
adresse complète: ........................................................................................
............................................................................................................................
assistera:
oui
non
à la Table Ronde des auteurs de théâtre en wallon le 14 juin 2000.
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 10
Province di
Énôt
TABLE RONDE AUTOUR DU THEATRE
AMATEUR:
QUEL THEATRE POUR QUEL PUBLIC, AVEC
QUELS MOYENS ?
Depuis 30 ans, je pratique les tréteaux:
comédienne, au départ, dans des troupes de théâtre amateur, en français
quelques fois, et, en langue wallonne le
plus souvent, auteur depuis quelques
années et metteur en scène à l'occasion.
Actuellement, je suis membre actif du
Cercle EXCELSIOR de Haine-SaintPierre (entité de La Louvière).
J'anime également une émission de radio à la RTBF MONS-FREQUENCE
WALLONIE: "Hainaut - Rachènes",
produite par Annie RAK.
Avec Edmond TAQUET, nous assurons
aussi l'écriture des sketchs programmés
chaque semaine sur ANTENNE-CENTRE, chaîne de TV régionale, sketchs
dans lesquels nous jouons également.
Si je souhaitais intervenir ce soir, c'est
surtout pour vous livrer quelques réflexions à propos du public. Mes propos rejoindront certainement, les préoccupations de tous ceux qui se produisent dans le cadre du théâtre amateur, toutefois, la problématique du public me semble se poser avec une acuité
accrue dans la sphère du théâtre en langue régionale (le wallo-picard, en l'occurrence, pour la région du Centre).
D'emblée, je tiens à préciser que le théâtre en wallon se porte bien. J'en veux
pour preuve le nombre de troupes qui
se produisent chaque saison et le succès de leurs spectacles auprès du public. C'était un lieu commun, il y a quelques années encore, de prédire et la
disparition des "dialectes", et la mort du
théâtre en wallon. Il n'en est rien, et je
m'en réjouis. A partir du moment où l'on
a considéré les langues endogènes
comme moyens d'expression au même
titre que les langues nationales ou internationales, de nombreux préjugés
négatifs à l'égard de ces langues régionales se sont dissipés.
Face aux phénomènes de mondialisation, d'uniformisation, l'Homme a sans
doute ressentit le besoin de se
réapproprier son histoire, ses racines et
sa spécificité culturelle.
Il ne faut y voir ni repli identitaire, ni
attitude passéiste, ni combat d'arrièregarde nostalgique, mais plutôt vecteur
d'ouverture au monde et à l'Autre.
"Connais-toi toi-même", disait déjà Socrate. Sans doute, avait-il déjà compris
qu'il est important pour l'Homme de
savoir qui il est et d'où il vient, avant
d'être capable d'aller à la rencontre de
l'Autre et de se sentir citoyen du monde.
Se sentir de quelque part permet d'admettre que l'Autre sait d'ailleurs et de
s'enrichir de ses différences.
Au cours de ma carrière de professeur
de français, j'ai eu maintes fois l'occasion de "remettre les pendules à l'heure"
quand des élèves s'étonnaient de mes
activités de poète et de comédienne en
langue wallonne.
Comme j'avais la chance de m'adres-
ser à un public multi-culturel, il m'était
facile de les sensibiliser à l'attachement
de chacun à son milieu, à son lieu d'origine, à ses traditions, à sa langue.
Non, leur prouvais-je, le wallon n'est pas
un parler pauvre et vulgaire, c'est une
langue, avec ses particularités, ses accents toniques, sa syntaxe, sa lexicologie, c'est une langue avec ses différents
niveaux et qui se module au gré du locuteur, une langue au même titre que
l'anglais, l'espagnol, le sicilien, le breton, l'occitan ou le berbère.
En général, j'ajoutais que le français ou
l'italien pouvaient se décliner à la manière de Rimbaud ou de Dante, langages très éloignés des propos qu'il m'arrivait de surprendre dans la cour de récréation.
Après ces quelques digressions à propos de la langue que nous avons choisi
de pratiquer, j'en reviens à mon questionnement quant au public.
Si on constate le démantèlement certain des à priori concernant la langue
en elle-même, il n'en va pas toujours de
même pour la démarche théâtrale.
En effet, une différence perceptible
apparaît souvent entre le public qui assiste à un spectacle en français et celui
qui vient au théâtre en wallon. Sauf
exception qui confirme heureusement
la règle, dès lors qu'il gagne son fauteuil, le spectateur d'une pièce en wallon entend bien trouver ce qu'il est venu
chercher: un divertissement sans risque, des motifs de rire, des personnages typés, des actions conventionnelles, un dispositif scénique traditionnel.
"Langue populaire, donc théâtre populaire fréquenté par le peuple", affirment
certains, reléguant sans procès "le peuple" au grade d'une masse inculte qu'il
faut satisfaire à tout prix au risque de
voir nos salles désertées.
A cela, on pourrait rétorquer que pour
des Jean Vilar, Antoine Vitez, Giorgio
Strehler, Peter Brook, Ariane Mnouchkine, Jerzy Grotowski et d'autres parmi
les plus grands, il s'agit aussi de théâtre
populaire. Cependant, dans leur travail,
aucune place pour la facilité.
résumé, soucieux de la belle ouvrage
et de l'objectif même du théâtre. un art
éphémère, certes, mais dont le caractère instantané n'exclut pas des prolongements dans le temps de par la réflexion que I'oeuvre présentée suscite
chez le spectateur, réflexion d'autant
plus riche que la pièce propose une thématique actuelle, soutenue par une remise en question de l'ordre établi et du
système de valeurs, par une psychologie fouillée des personnages et par une
mise en espace judicieuse de la pensée
et des mots de l'auteur.
Toutefois, à côté de ce changement
d'attitude de bon nombre d'auteurs, de
directeurs de troupes, de metteurs en
scène et d'acteurs oeuvrant au sein du
théâtre dialectal, il reste à déplorer les
manquements de troupes théâtrales se
complaisant dans l'immobilisme et la
médiocrité, présentant des oeuvres
passe-partout, basées sur des modèles
immuables, préparées d'une manière
sommaire et montées trop rapidement.
Curieusement, ces spectacles dépourvus d'audace trouvent en face d'eux un
public conciliant, indulgent, prêt à toutes les concessions, applaudissant aux
gags les plus lourds, aux jeux de mots
faciles, aux quiproquos éculés et au
cabotinage d'acteurs qu'il prend plaisir
à retrouver dans les mêmes types de
rôles.
Par quel réflexe conditionné, des spectateurs de toutes sortes excusent-ils,
encouragent-ils et réclament-ils ces
spectacles stéréotypés à consommer
sans effort ? J'ai bien dit: "spectateurs
de toutes sortes", et j'insiste sur ce point.
En effet, contrairement à certains préjugés tenaces, les spectateurs qui fréquentent nos salles ne sont pas nécessairement issus de catégories économiquement, socialement ou culturellement
défavorisées. On en retrouve d'ailleurs
régulièrement dans l'assistance lors de
spectacles de théâtre-action en français.
Ces spectateurs n'appartiennent pas non
plus aux seuls troisième et quatrième
âges. De plus, "moins jeune" ne signifie
pas forcément gâteux qu'il est opportun d'infantiliser.
Quelque soit le public, l'oeuvre mise en
chantier doit témoigner de solides qualités d'écriture et de langue. Elle doit
parler au temps présent et exige des
acteurs, du metteur en scène, complice
de l'auteur dramatique, des techniciens
une parfaite connaissance de la scène
et de ses impératifs techniques.
Des jeunes aussi viennent au théâtre
en wallon, attirés sans doute par la présence de plus en plus fréquente d'enfants et d'adolescents sur les planches,
qu'ils soient intégrés aux acteurs adultes, ou qu'ils se produisent dans des
spectacles écrits spécifiquement pour
eux.
Fort heureusement, on observe un salutaire renouveau du théâtre en wallon
grâce à des auteurs qui viennent enrichir le répertoire traditionnel en trouvant des sources d'inspiration nouvelle,
puisées dans l'actualité, les problèmes
de société, la réflexion philosophique,....
grâce aussi à des metteurs en scène et
des comédiens soucieux du sens profond de l'oeuvre, des enjeux du spectacle, du jeu juste, du rythme global, de la
symbolique des objets scéniques, en
Hélas, là aussi, le pire côtoie le meilleur.
Selon les compétences et les motivations des animateurs, on trouve des réalisations de grande qualité, rivalisant
avec les spectacles d'adultes, les dépassant même parfois, mais, aussi, malheureusement, des saynètes rappelant
les distributions de prix les moins réussies d'il y a cinquante ans, saynètes
accueillies d'ailleurs avec plus d'indulgence encore par ce public déjà enclin
à tout accepter des adultes dès lors
qu'on les amuse, et complètement conquis par le seul fait de voir des enfants
sur scène.
Ce qui est inquiétant, c'est que certains
jeunes, au départ attirés par le théâtre
en tant que moyen d'expression, risquent fort, à un moment donné, de se
lasser de faire le pitre en lever de rideau. Quant aux autres, déjà soulevés
par l'adhésion du public, ils continueront
à faire du théâtre au sein de la troupe
qui les a formés, ou plus exactement
déformés.
En conclusion, je reste avec le questionnement qui est le mien depuis toujours et que je vous ai livré. Je me demande sans cesse par quels moyens
"éduquer" le public du théâtre en wallon, capable par ailleurs d'évaluer plus
ou moins sainement la valeur d'une
oeuvre théâtrale ou cinématographique
en langue française, anglaise ou italienne, un public touché par des films
comme " LA PROMESSE " , ou " LA
LISTE DE SCHINDLER ", conquis par
des profils psychologiques complexes
tels qu'on en trouve dans " LE SILENCE DES AGNEAUX " , ou par
l'humour d'un Guy BEDOS, ou encore
par la drôlerie des dialogues de films
comme "CUISINE ET DEPENDANCES" ou " UN AIR DE FAMILLE ".
Sans doute faut-il continuer à faire ce
que nous faisons: essayer de convaincre en offrant des spectacles visant à
la plus grande qualité. Qu'ils fassent rire
de temps en temps, pourquoi pas ? Mais
pas à n'importe quel prix. Le rire aussi
peut interpeller. Sans doute, est-il. aussi
très important d'être soutenu par des
organismes officiels, tels que le Centre
Culturel régional du Centre, en ce qui
nous concerne, qui nous offre notamment la possibilité de doubler nos spectacles, produits au départ dans le cadre
d'un cycle d'abonnement plutôt réservé
à un public plus âgé, et de les ouvrir
ainsi à un public plus large.
Le fait d'être intégré dans une initiative
telle que " AMATEURS: AU THEÂTRE " ne peut que sortir le théâtre en
wallon d'un ghetto dans lequel il se complaît parfois (il suffit de voir le peu de
comédiens wallons intéressés par le
théâtre en français), et amener le public aux mêmes exigences, quelle que
soit la langue utilisée.
Enfin, il faut solliciter au mieux les
médias et les divers moyens de promotion pour que le public sache que tous
les spectacles en wallon ne sont pas à
englober dans un même ensemble homogène. Le public va voir un spectacle
en français après l'avoir sélectionné en
toute connaissance de cause: il va voir
ou revoir telle pièce LE MARIAGE DE
MADEMOISELLE BEULEMANS
ou FIN DE PARTIE selon ses affinités, tel auteur ou telle compagnie dont
il apprécie la démarche. Le public présent dans nos salles, quant à lui, vient
trop souvent encore voir "du wallon".
C'est une attitude que nous nous devons de changer.
Jacqueline Boitte
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 11
Province
di
Nameur
L'ome di strin
Ci sèmedi-là, su l' place do mârtchi à
Rèléyes-su-Bèrdouyes, on-aleûve vinde
lès meûbes do vî Miyin.
Gn-aveûve nin trwès mwès qui l' pôve
vî-ome aveûve faît s' dêrène bauye.
- C'èst l' facteûr què l'a trové mwârt. Come
tos lès mwès, i lî pwârteûve si p'tite pension. Miyin soketeûve po d' bon su s'
tchèyêre.
- Li comune a d'vu payî l' vacha èt
l'ètèremint; adon po rintrer dins nos liârds,
nosse consèy a vôté l' passéye.
Tos vîs bidons do timps passé ! On
tchôdron d' rodje keûve, on pêlon, trwès
casseroles, tot cabossîs, quausu si nwârs
en d'dins qu'en d' foû ! One vîye maî
vièrmoleuwe, one comôde en tchin.ne
qu'i lî manqueûve on pîd èt on boquèt d'
moulure, dès-ostèyes di djârdin, on cisia,
on goria, on lét d' blanc bwès... èt co..., èt
co...
- Waîte ! Rin qu' po fer r'fer l' bokèt d'
moulure twârtchîye à l' comôde, ça
costéyerè d' pus qu' èle ni vaut !
- S'is rintèrenut dins leûs caurs, gn-a
murauke !
- Faut todis crwêre qu'is sont dins l' dèche on fameûs côp po fer vinde si rwèd !
Parèt qu'is n'ont nin d'djà r'trové on fayé
ârière-pitit-cousin po rèsponde; èt po l'
maujone, là longtimps qui l' notaîre èst
maîsse.
- Is v'lin.n' jusqu'à mète si payasse, au vî
Miyin !
- Oyi ! S'is n' l'ont nin tchèrdjî, c'èst qui l'
crin èt lès r'ssôrts passin.n' iute ! Is-ont
ieû twârt, c'èst sovint là qu' lès vîs...
- V'loz bin crwêre one pitite saqwè, l' cia
qu'aurè mètu s' mwin d'ssus ni pôrè mau
d' s'é vanter à s' vwèsin !
- C'èst sûremint zèls què l'ont trawé, l'
payasse !
- Alons, Alons ! - Qu'aurîz co v'lu qu'il
eûche, don, l' vî Miyin !
Tot jusse s'i pârvineûve à mougnî si
d'méye-lîve di crètons èt tchitchî s' cawote
di nwâr toubac' su s' samwin.ne !
- Oyi èt l' pôve-mivét n'a jamaîs mougnî
sès mitches qu'au sayin !
- Ci n'èst nin d' fwim ni co d' misére qu'il
èst paurti ! C'èst s'-y-ôrlodje, d'après l'
médecin, là longtimps qu'èle
rastaurdjeûve, èlle a taurdjî po l' bon ! Si
Miyin l'aveûve sitî trover pus rwèd, i dit
qu' li...
- Dji t' vous bin crwêre, li nin d' pus
qu'on-ôte ! - On côp qu' l'eûre èst là,
médecin ou nin, faî çu qui t' vous, faut
qu' t'èrvauyes.
- Miyin vèyeûve pus voltî leûs talons
qu' lès bètchètes di leûs solés, aus médecins. N'èst nin ralé pus timpe po ça !
Passé lès quatrès-vingts, n'èst-ce nin d'djà
bia ?
- Mi, dji m'è contintereûve dèdjà !
One auto foû môde vineûve di s' gârer drî
l' camion dè l' passéye.
- 'là l' uchîr, tin, por mi ! Cètilà èt lès
croques-môrts, is-ont tortos quausu l'
min.me tièsse.
On p'tit grêy ome a d'tchindu dè l' bagnole, one malète bauyant d'zos s' brès.
Il a d' abôrd fougnî dins totes sès potches
po r'trover sès bèrikes. Dès spèssès montures di scaye qu'il a stitchî d'zos l' bwârd
di s' tchapia mozârt su sès-orèyes qui
balin.n'. On long côp d'oûy avou one
mawe, dissu l'andèle qui lès deûs
camioneûs arindjin.n' di leû mia,
dandjereû po-z-awè leû dringuèle.
- Dji lès vwè èvi don, mi, l's-uchîrs ! Djè
l'zeû sowaîtereûve dès pûs dins leû
baube!
Citci n'aveûve pont d' baube; rin qu'one
tote tène nwâre moustache clérsèméye
di sclimbwagne dizos s' nez come on
bètch d'oulote.
- C'èst qu'i gn-aurè dèl djint à l' passéye
da Miyin ! là co deûs vwètures qui s'
gârenut, gn-a d'djà bin one dozin.ne !
René CLINIAS
Li fièsse dès 10-15 ans, avou l' C.I.W.E.N
Quand l' C.I.W.EN faît one
saqwè po l's-èfants, i mèt todi
lès p'tits plats dins lès grands
èt travayî au pére dès pôces.
Li sèmedi 18 di maus', on l'a
co bin vèyu o Bwès d' Vilé.
Tos lès soçons di " Les amis
de la Paix " èstint là po nosècoradjî. C'èst todi insi avou lès
djins do Bwès d' Vilé.
Ça faît insi qu'à trwès-eûres di
l'après non.ne, li sâle èsteut bin
rimplîye, avou one copicherîye
d'èfants d'on costé à l'ôte. Li
ci qu'a ieû l' toûr po lès rapaujî,
c'èst l' fotografe què l's-a
rachoné su l' sin.ne.
Après ça, ça n'a wêre tchicté.
Eûreûsemint, pace qui l'
programe èsteut spès. One
bone eûre èt d'méye di plaîji.
Dès p'titès spitantès sin.nètes
à fé skèter vos bot'nîres, one
bèle pîce qui vos laît là, avou
vosse bouche au laudje, dès
bokèts po fé rîre, dès-ôtes qui
vos mûwenut. Èt c'èst tos lès
difèrints visadjes di nosse bia
lingadje walon qui s' displôyenut
à faît pa-d'vant dès-ouy
sibarés. Gn-aveut Mani avou
s' rap do Molin. Natôye avou
one pîce èt one masse di
powézîyes. Lignè avou si scole
di Walon. Flip'vile qu'aveut si
Lexique français-wallon du
parler
cerfontainois
bin mètu " s' keûr au laudje "
èt saquants djon.nes vinus d'
Chaltin, di Djiblou ou bin d'ôte
paut, po l' plaîji d' causer l'
Walon.
Èt quand Madame Ârlète s'a
mètu au pupite po bate li
mèseure, c'èst tot l' monde qu'a
tchanté " L' Bia bouquèt " po
bin mostrer qu'ça lî aveut plaî.
Èt come totes lès dames di
scole dè l' Fôrmacion
continuwéye dès Maîsses
èstint là tortotes avou leûs
tautes, on n' s'a nin faît priyî.
Pace qui nos-ôtes, quand c'èst
bon, on-z-in.me cor ostant deûs
bokèts qu'onk. Binauje, li
présidint do C.I.W.E.N !
Binaujes, tos lès cis què l'ont
coplé ! Binauje li gazètî di " La
Meuse " qu'a v'nu atauchî lèsèfants èt lès maîsses po l'zî dîre
qu'il aveut stî sbaré… èt v'lu
sawè lès pondants èt lès
djondants !
On fèl mèrci, savoz, Madame
Toussaint, Djôsèf dau Molin, èt
vos-ôtes tortos, lès maîsses èt
lès dames di scoles, qu'ont l'
dâr èt l' paçyince di v'lu stitchî
l' walon dins l' tièsse di vosèlèves. On fèl mèrci, lès
parints, di ièsse todi là à
ècoradjî vos-èfants !
Deûs p'titès r'mârques,
quét'fîye, pace qu'on n' pout
jamaîs ièsse tot-à faît contints.
Tot d'abord po dîre qui s'on vout
aler toquer à l'uch dès minisses
po-z-awè dès lots, vaut todi mia
aler èmon lès cis qui n' si
vantenut jamaîs, il auront todi
one saqwè à vos d'ner. Lèsôtes, lès cis qui crîyenut bin
fwârt qu'i sont là po l' walon èt
qu'i lès faut aler uker, quand
on 'nn'a dandjî, i vos
rèspondenut qu'i n'ont rin à
d'ner maîs qu' leû keûr è-stavou vos-ôtes. On keûr… c'èst-aujîy, dwê, d'aler discôper ça
po-z-è d'ner on bokèt à chaque èfant. One ôte afaîre : nosôtes, au C.I.W.E.N, quand nos
fians on saqwè qu'è vaut portant lès pwin.nes, nos nos
sintans sovint fwârt disseûlés.
Dîreus' bin poqwè ?
Lès soçons do C.I.W.E.N
Lès Rèlîs Namurwès.
C'est le 25 février 1909, au
cours d'une promenade à la
citadelle de Namur, que
Lucien
MARECHAL,
Télesphore LAMBINON,
Georges PELOUSE et
Auguste DEMIL, 4 rhétoriciens de l'athénée de Namur,
décident de créer le cercle littéraire dialectal " Lès Rèlîs
Namurwès ".
nette et - non sans audace - ils
ont jeté les bases d'un programme prometteur." (*)
Lexique sans définition des
vocables français mais avec
exemples illustrant chaque acception wallonne du mot.
Deux jours plus tôt, ces passionnés de la langue wallonne
avaient lancé à leur professeur
de Néerlandais: vos nosapurdoz bin l' Flamind, èt
poqwè nin l' Walon?
La liste des ouvrages parus à
ce jour indique à souhait que
les Rèlîs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin : romans,
dictionnaires, revues... sont là
pour le prouver.
Vocables du Walo + et d'un
millier d'ajouts.
A cette boutade, l'enseignant
avait répondu :
Orthographe Francard (Dictionnaire des Parlers Wallons
du pays de Bastogne-De
Boek université 1994) détaillée
page 49 à 58 - sauf paragraphe concernant le H).
une publication du Cercle Arthur Balle de Cerfontaine
(Académîye des Foyans) et de
Lingua MicRomania
Vos 'nn'èstoz dès rèlîs, vosôtes!
Mais ce bilan positif, ils le doivent, avant tout, aux premières années qui furent décisives
pour le cercle. Les exigences
du départ portent toujours
leurs fruits. Même si elles paraissent désuètes aux yeux de
certains.
wallon illlustré
d'Entre-Sambre et
Meuse
de Maurice VRAY avec la
collaboration de André
Chauvaux, Feu Jean Dercq et
Alphone Glimes et tous les
membres du Cercle Arthur
Balle .
Avec le soutien de la Communauté française.
Sortie prévue en juin 2000.
Actuellement en souscription
au prix de 800 frs jusqu'au 15
mai. plus 100 frs pour un envoi postal.
A verser au compte 2710137783-75 de Mr Jean
Chauvaux à Cerfontaine ou au
compte 098-2210583-77 de
MicRomania-Crombel à Charleroi.
Le nom du cercle est tout
trouvé. Car oubliant aussitôt le
sens péjoratif que leur professeur avait donné à ce terme "
rèlî " ils ne veulent en retenir
que le sens premier. Ils seront
ces " choisis ", ces " triés " qui
vont œuvrer pour la sauvegarde de la langue wallonne.
" Mais pour l'élever à la dignité
d'une langue littéraire, il importait de la bien posséder, d'en
connaître les ressources, les
richesses. Il convenait de faire
montre d'un réel rigorisme
dans la recherche de la qualité. Nos jeunes gens, avec un
bel enthousiasme, se sont tracés une ligne de conduite fort
Un recensement des publications importantes effectué en
1964 (55 ans après la création
du cercle) mentionne 52 recueils de poésie, 232 pièces de
théâtre, 52 œuvres en prose,
20 études diverses : anthologies et dictionnaires.
A côté des œuvres littéraires,
on ne peut passer sous silence
toute la partie didactique actuellement mise en place par
le cercle :
- Li scole di Walon, de la Maison du dialecte et du folklore,
qui rassemble, chaque année,
un groupe toujours plus nombreux de passionnés, répartis
sur quatre niveaux.
- Les conférences données ci
et là.
- Les cours de wallon qui se
Li concoûrs dè
l' Mârlagne
2000
Lès Walons Scrijeûs d'après l'
Banbwès adjincenut, comme
chake anéye, li concoûrs dè l'
Mârlagne.
Ci-t-anéye-ci, is d'mandenut
dès pîcètes po dès poupnètes
( = F, marionnettes).
I faut èvoyî lès tèkses po l'
preumî d' jun 2000 - 8ègzimplaîres Feller si possibe)
au pèneû : Roger Viroux reuwe do grand Vèvî, 17 - B 5070 Li banbwès. Su chake
tèkse, i gn-auré on nombe di 5
difèrints chifes èt saquants
mots è walon.
On r'troverè l' nombe èt li
tèkse su one envèlope sèréye
avou, d'dins, on papî avou l'
nom èt l'adrèsse do scrijeû ou
dè l' sicrîjeûse.
Lès mimbes dè l' soce dès
Walons Scrîjeûs d'après l'
Banbwès polent pârticiper dins
lès minmes condicions.
Lès tèkses ni sèront nin rindus
èt lès Walons Scrîjeûs d'après
l' Banbwès lès pôront publiyî
avou l'acôrd di l'auteûr.
Lès mimbes do juri n' polenut
nin ièsse dès scrîjeûs(es) ni fé
pârtîye di pont d' soces di
Walons Scrîjeûs.
On n' pout nin r'clamer conte
lès dècisions do juri, qui pout,
s'i juje qu'i gn-a pont di scrîjadje
qu'è vaut lès pwin.nes, ni pont
d'ner d' pris.
Normâlemint, lès pris sèront
rindus au mwès d'octôbe
2000. Po d' pus d'
rensègnemints, tèlèfonez au
071.71.13.13
Po lès WaSABs, li pèneû R.A.A.
Viroux.
multiplient dans les écoles de
la région.
Nonante ans plus tard, les
Rèlîs d'aujourd'hui ont toujours
en eux, l'idéal de leurs aînés.
A commencer par leur enthousiasme.
On Rèlî.
(*) Félix ROUSSEAU, in " Propos
d'un archiviste sur l'histoire de la
Littérature Dialectale à Namur ".
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 12
La Royale Moncrabeau Namur
Sa devise :
Plaisir et charité
La Société folklorique et philanthropique
fondée en 1843, par Nicolas BOSRET
auteur du Bia Bouquet. Elle est la
doyenne des Sociétés folkloriques de Wallonie.
ORIGINES
La Royale Moncrabeau est probablement la société
folklorique la plus ancienne de Wallonie. Fondée officiellement en 1843, ses origines remontent cependant
à la fin du XVIIIe siècle.
Vers 1788, le " Cercle des Canaris " prit naissance
au faubourg de la Plante. C'était une sorte de cabaret littéraire à l'imitation du " caveau de Paris " Il était
animé par de joyeux compagnons qui cultivaient la
chanson wallonne ; ils s'occupaient également des
collectes pour secourir des malheureux ;
Evolution
En 1843, un groupe fait sécession et s'établit à Namur, il choisit le nom de MONCRABEAU, nom d'une
localité de Gascogne dont les habitants ont la réputation d'être les déterminés menteurs de la région et
avaient constitué une " Diète générale de la blague "
qui délivrait des diplômes de menteurs, après examen sur la " Pierre de Vérité ", se considérant comme
une filiale de Moncrabeau de Gascogne, le nouveau
groupe adopta son nom. Il abandonna le nom de
"minteûr" pour celui de " Molon " (au sens propre :
larve de hanneton ; au sens figuré : un homme un
peu toqué, mais dans le meilleur sens du terme, quelqu'un qui sort de l'ordinaire dans le domaine de la
fantaisie).
La société fut réorganisée sur des bases nouvelles
c'est ainsi que naquirent les " Quarante Molons ",
quarante comme à l'Académie française ! Son pre-
mier directeur fut Nicolas BOSRET. C'est à lui que
revient l'idée d'avoir présenté ses musiciens suivant
des rites particuliers.
Le succès des concerts organisés par
MONCRABEAU permit à la Société de réaliser les
buts philanthropiques que lui assigne sa devise " Po
lès pôves " (pour les pauvres).
Dans le domaine de la littérature dialectale également
MONCRABEAU a joué à Namur un rôle de tout
premier plan. Charles WEROTTE y a été l'âme d'une
équipe d'excellents littérateurs wallons.
Tout ceci explique la popularité dont jouissent à Namur les "Quarante Molons". mais leur réputation dépasse le cadre local : jumelés avec Moncrabeau de
Gascogne, ils se sont rendus en France où ils sont
bien connus.
Description
Pas de fête un peu importante à Namur sans que les
Quarante Molons apparaissent sur leur char où ils
s'étagent sur une estrade ayant la forme d'un trapèze
isocèle. Leur costume, très spectaculaire et haut en
couleur, fut créé en 1848 par l'artiste peintre Nicolas
Jomouton. Il manie les couleurs belges et françaises
: souliers et chaussettes noirs,
guêtres de cuir rouges ornées
d'arabesques d'or ; culottes-cavaliers noires portant sur chaque
jambe deux losanges dorés, l'un
dans l'autre ; justaucorps de cuir
noir arborant sur la poitrine le blason de la société ; ceinture blanche frangée d'argent ; manches
de chemise blanches garnies de
manchettes de cuir rouge, décorées à la façon des guêtres, cape
bleue, à la mousquetaire, bordée
de deux galons dorés et doublée
de soie blanche ; collerette blanche tuyautée sur trois rangs : chapeau noir en forme de cône tronqué, garni de rouge
et or, portant le chiffre " 40 " et le signe " M ".
L'orchestre, de la plus haute fantaisie également, fut
constitué par le musicien aveugle Nicolas BOSRET.
Des instruments anciens y voisinent avec des mirlitons aux formes les plus bizarres, des instruments
cocasses (notamment une petite vache), sans parler
de quelques instruments modernes. Nicolas BOSRET
écrivit des partitions adaptées à cet orchestre d'un
genre inusité.
Celui-ci exécute aujourd'hui des airs folkloriques appropriés lors des combats d'échasseurs, pendant le
jeu du drapeau et la Danse Macabrée. Mais la principale de son répertoire est " Li Bia Bouquet " chant
officiel de la ville, également composé par Nicolas
Bosret.
Le char des Quarante molons ferme traditionnellement la marche de tous les cortèges historiques. L'orchestre donne également un concert de gala annuel
au parc Louise-Marie.
La société participe aux principales fêtes namuroises,
notamment, aux fêtes de Wallonie en septembre.
Li roman payîs
Aprinde li
Walon au
Nou-Lovin
Du football à la comédie, il n'y a qu'un pas que
Jacques STASSIN, a franchi, tout en douceur.
La Royale Nouvelle Gavotte
va bientôt fêter son 75ème
anniversaire. Jacques Stassin
la préside depuis 17 ans et entend poursuivre sa tâche aussi
longtemps que sa santé le lui
permettra.
Il nous a paru important de
présenter celui qui a eu et qui
a toujours de nombreux titres
à faire valoir. Il a joué au football de 1945 à 1955 avec une
bande de joyeux drilles comme
Jacky Anciaux, Jacky Piron,
Etienne Longfils et d'autres
encore. Il garde de cette période une foule d'anecdotes qui
vaudraient la peine d'être écrites... Il est ensuite devenu
joueur-entraîneur à Sombreffe
jusqu'en 1962.
Mais le théâtre wallon commençait à le chatouiller et à
occuper ses loisirs. Il abandonna donc le foot pour se consacrer un peu plus à ce hobby:
il était déjà acteur comédien à
la Gavotte en 1954.
"Attention", nous a-t-il dit, "à
cette époque-là, il était question d'opérettes et de comédies
musicales wallonnes, et non
pas de pièces en wallon comme
actuellement. Il fallait savoir
chanter !
Jacques n'était pas le chanteur
Benjamino Gigli mais il l'admirait beaucoup. N'avait-il pas
participé et gagné des " crochets " comme on les appelait
à l'époque ?
Le genre de l'opérette a dû
être revu en 1970 par manque
de chanteurs mais aussi de finances. La mise en scène coûtait très cher (rien n'a changé,
voir le théâtre de l'opérette !)
Ainsi, notre Aclot du mois est
devenu acteur wallon. En
outre, depuis 1955, il occupait
la fonction de Secrétaire adjoint de la Gavotte et, en 1956,
il devenait membre du Conseil
d'administration de la Fédération Culturelle du brabant. En
1957, il entre à l'Union Culturelle Wallonne pour y représenter le Brabant. En 1958, il est
nommé secrétaire de la Gavotte, et à plusieurs reprises, il
fait partie du jury des tournois
provinciaux. Il ne s'arrête pas
là, il devient très vite juré et
président du Jury du grand
Prix du Roi Albert Ier, juré de
nombreux concours littéraires
wallons, puis trésorier de la
Fédération culturelle wallonne
du brabant (une fonction qu'il
assume toujours) et, en 1983,
président de la Royale Nou-
velle Gavotte, en remplacement du regretté Lucien
Levêque.
Cours de Wallon à Louvainla-Neuve
Quelle époque il a connue avec
les Lions (Yvan et Achille), Bob
Deltour, Victor Delestienne et
Marie-José Guilmot pour n'en
citer que quelques-uns !
Les cours sont donnés par
Lorint
HENDSCHEL,
doctorant en sociolinguistique, écrivain wallon. Ils sont
destinés aux étudiants et aux
habitants comme à tous les
autres amoureux de la langue wallonne.
Le président est toujours acteur et à l'occasion metteur en
scène. Il ne compte plus les
pièces auxquelles il a apporté
sa contribution. Il en garde
d'excellents souvenirs, spécialement de quelques-unes
comme " Amour al payelle "
ou " Coq d'Awousse " ou " No
curé Bakus " ou encore " Oscar " (avec le regretté Yvan).
Souvenir et avenir.
Jacques n'a pas gardé de mauvais souvenirs en mémoire : il
n'a retenu que les bons, comme
des voyages à Paris ou au
Luxembourg, ou le grand succès de certaines pièces, suivies
à l'époque par de très nombreux spectateurs dans la salle
des Arts et Métiers. Où sont
les neiges d'antan ?
Sa fonction de président lui
plaît beaucoup. Alors, une
main de fer dans un gant de
velours ? "Non ce n'est pas
nécessaire", dit-il. Sa devise
"toujours progresser en qualité". De ce point de vue, il semble qu'avec Mylène, JeanCharles, Sébastien, Julie et
Carine, une équipe de jeunes
très prometteurs, l'avenir soit
assuré...
Et pour le 75ème anniversaire
de la Royale Nouvelle Gavotte, qu'a-t-il prévu ? "Ce sera
une pièce en wallon mise en
scène par un professionnel
Freddy Charles. Nous vivrons
un tout grand spectacle".
Un hobby ? "Oui, la pêche,
mais je n'en ai plus beaucoup
le loisir ".
Jacques est un homme heureux, qui vit pour son théâtre.
Il consacre énormément de
temps à ses activités "wallonnes". Il est satisfait aussi bien
des anciens que des jeunes
pourris de qualités.
Vivement les festivités du
75ème anniversaire, on y sera
d'ailleurs très vite. Et que tout
se passe bien pour le président
et son dévoué comité.
J.D.
Les cours auront lieu le
mardi soir une semaine sur
deux, de 19 h 00 à 21 h 00, à
l'auditoire Barbe 04, Bièrau
parking n° 11.
PAF : 500 francs, étudiants
et chômeurs 250 francs, tout
compris (copies et autres)
Organsiation : ASBL Li
Ranteule, 165 rue de
Lonzée, 5030 Gembloux.
081.60.00.68 après 17 heures, en collaboration avec l'
A.G.L., La Fédération et
l'Association des habitants
de Louvain-la-Neuve.
Li Walon on lingadje po viker
avou.
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 13
Province di Lucsamboûr
Journées de Formation
pour le théâtre d'amateurs
Le Service de la Diffusion et de l'Animation Culturelle de la Province du Luxembourg (SDAC) organise des journées de formations pour le théâtre d'amateurs au
Palais Abbatial de Saint-Hubert. (Prix de la journée : 250 frs - Renseignements
061.61.32.89).
LA MISE EN SCENE
A l'intention des metteurs en scène des
troupes de théâtre d'amateurs et des
animateurs d'ateliers théâtre.
Le samedi 20 mai 2000
de 9 h 30 à 17 h 00
Pour s'initier ou se perfectionner à la
mise en scène de spectacles.
Contenu de la formation :
Historique du métier
Les composantes de la mise en scène
Travail préparatoire du metteur en
scène
Travail avec les comédiens
Conception des aspects techniques
Planning de travail
Analyse de situations concrètes
Analyse de styles de mise en scène
Animation : Jacques Herbet : metteur
en scène.
Inscription avant le 15 mai 2000.
LE SON ET L'ECLAIRAGE
A l'intention des techniciens et des
metteurs en scène des troupes de théâtre d'amateurs et des animateurs d'ateliers-théâtre.
Le samedi 7 octobre 2000
de 9 h 30 à 17 h 00
Pour s'initier à l'utilisation et à la réalisation des techniques, son et lumière.
Contenu de la formation
Conception et ébauche de réalisation
d'un décor sonore.
Conception et ébauche de réalisation
d'un plan d'éclairage.
Animation : Jacques Herbet : metteur
en scène et réalisateur de décors sonores et d'éclairages
Pierre François et Dominique Lambert:
enseignants et animateurs d'ateliers
théâtre.
Inscription avant le 1er octobre 2000.
Lu dièrinne bone novèle po
nosse Walon'rèye
Lès fameûs minisses qu'ont trové bon du mète dès francèsès paroles a
nosse tchant dès Walons èt qui s' ont aporçû qu' lès p'titès djins, come i
d'hèt, po n' nin dîre cès qui n' savèt conter treûs. Continowèt a tchanter
leû-z-îme è Walon djusqu'a troûbler les corâles do consèrvatwère insi qu'
leû-z-ôrkèsse dins lès manifèstâcions dès fièsses du l' Walon'rèye, la qui
pârlèt (ca i n' djâzèt nin) come dès sincieûs, mins è francès; I s' ont
mètou èl tièsse èt vont dècrèter qu'on n' pôrè pus tchanter a nosse manîre
nosse tchant nacionâl dins les manifèstâcions publiques., i vont djusqu'a
voleûr dusfinde du pârler, ca zèls i n' djâzèt nin, "ils parlent" donc du mète
a l' indècs' lu pârlé Walon, dins totes lès assimblêyes oficiéles, minme
qwand-on s' vout bin fé comprinde ou po mète do coûr la qu' fêt freûd,
ègzimpe : dins lès discoûrs, èt lès r'mîses du décorâcions a sès-ovrîs qui
zèls djâzèt walon, èt minme "dècréter nuls" lès marièdjes qu'èstint plus
plêhants dins nosse lingadje.
I vont djusqu'a djâzer dès mèsses, la qu'i n' vont nin d'dja.
Çu sèrèt po l' Walon, come c'èst d'dja po l' toubac' "interdit de fumer
dans les lieux publics" nos-ôtes nos-ârans "interdit de parler en wallon
dans les lieux publics" èt poqwè nin come a Mâmdy, la qu' lès Alemands
avins fèt mète so lès confèssionâls "chal on djaze al'mand" - a bon-ètindeûr
salut !
Si v's-avez hagnî d'vins, v's-avez hagnî èn-on bê pèhon d'avri.
Djôsèf Baccus
SINGULIERS
Revue des parlers romans de la Province de Luxembourg.
Ce périodique trismestriel édité par l'ASBL "Musée de la Parole au
Pays de Bastogne" propose de nombreux textes wallons des différentes régions de la Province, des informations relatives aux diverses
activités des associations membres de la Fédération Culturelle Wallonne du Luxembourg belge.
Abonnements : de soutien 600 FB - ordinaire : 400 FB au compte
068-2133851-72 de Revue Singuliers - Lutrebois, 13 - 6600 Bastogne
Aux estivades de Marche-En-Famenne
Avec "L'Equipe " de Gerpinnes
C.I.F.T.A. - I.T.A.
Chaque année le CIFTA (Confédération
Internationale des Fédérations de Théâtre d'amateurs) organise un congrès
dans un pays dont les fédérations font
partie.
Cette année c'est la Belgique qui aura
l'organisation de ce Congrès qui se déroulera à Marche en Famenne du 4 au
6 août 2000.
Cette année également c'est l'année des
Estivades de Marche-en-Famenne organisées tous les deux ans par l'I.T.A.
en collaboration avec le CIFTA.
Elles réunissent plusieurs troupes étrangères faisant partie du CIFTA, dix pays
seront représentés à ces Estivades :
l'Espagne, la France, le Gabon, l'Italie,
le Maroc, le Québec, la Suisse, la Belgique, une pays de l'Est et un pays nordique, la Suède ou le Danemark.
Du 4 au 11 août 2000 se dérouleront
les estivades de Marche-en -Famenne.
Ce festival international de création
théâtrale présentera treize troupes de
théâtre amateurs représentant pas
moins de huit pays.
L'équipe de Gerpinnes aura l'honneur
de représenter notre théâtre en wallon.
imaginative, colorée et visuelle qui conjugue le théâtre et le cinéma. Certainement une nouvelle mise en valeur du
potentiel acteur, technique et créatif de
cette sympathique "Equipe de
Gerpinnes" qui depuis des années donne
des spectacles de haut niveau qui font
le bonheur et le renom de notre théâtre
en wallon.
Michel Robert l'auteur attitré du cercle
a écrit pour la circonstance une pièce
originale sur le thème imposé du festival "les sens" : Lès sins' en Wallon.
Millénium ! L'âdje d'ôr dès fougnants…
sera donc présenté en création au cours
de ce festival . Une œuvre étonnante,
Venez nombreux encourager et soutenir cette entreprise qui a demandé un
travail non négligeable pour prouver,
s'il en est encore besoin, que le théâtre
en wallon est un théâtre à part entière
qui tient parfaitement sa place dans ce
genre de manifestation.
Toutes ces troupes présenteront en
création une pièce sur un thème qui
avait été choisi il y a deux ans par les
diverses fédérations du CIFTA et également dans les fédérations de
l'U.C.W., ce thème est " Les sens ".
Nous avons le plaisir de vous annoncer
qu'un auteur wallon, en l'occurrence
Monsieur Michel Robert, a écrit une
pièce sur le thème proposé, c'est
"L'Equipe de Gerpinnes" qui donnera le
spectacle.
A cette occasion nous demanderons à
tous les cercles de Wallonie d'être présents à leur spectacle, que chacune des
fédérations en parle dans les cercles.
Nous contribuerons ainsi à montrer aux
étrangers présents que notre théâtre en
wallon est bien vivant et qu'il a le droit
d'être reconnu à part entière dans le lot
de théâtre amateurs international.
Nous pouvons vous donner la liste des
cercles inscrits, les dates de leur prestation, reste encore à définir; aussitôt
qu'elles seront fixées, l' U.C.W. en fera
part à toutes les fédérations.
Jules Goffaux
Pays
Fédération Troupe
Belgique
Belgique
Belgique
Belgique
FE.CO.TA
FNCD
FNCD
U.C.W.
France
Gabon
Italie
Italie
Maroc
FNCTA
FEGATA
FITA
TAI
FNTA
Québec AQTA
Suisse
FFSI
Suisse
FSSTA
Pays Nordique
Pays de l'Est
Les Compagnons du Fletry
La Compagnie de Bruxelles
Le Libre Elan
L'Equipe de Gerpinnes
titre
Le tendeur
Le Chien de compagnie
Les pêchés capitaux
Millénium ! L'âdje d'ôr
dès fougnants...
Théâtre des Quatre saisons Le palais des cinq sens
Théâtre les Renaissants
La mort de Gyhafi
Accademia dei Riuniti
non communiqué
Il Gruppo
Ascolta il tuo cuore
Théâtre la Voile
La Conférence des
oiseaux
Les Cabotins
L'Etranger
Quelli del Gerasole
Nono piano
La Tarentule
non communiqué
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 14
Li mwért d'on
lingadje
Nèni, binamêyès djins, ci
n'èst nin l'walon, mins
l'francès !
Lontins profèsseûr di francès èt
d'anglès d'vins lès scoles francèsses,
Claude Duneton a tot plin tûzé a
s'mèstî, ås lingadjes, èt scrît saqwants
lîves so l'sudjèt dispôy pus d'vint-ans.
Si dièrin lîve -d'a lu qui scriyéve è1984:
(le français) se porte beaucoup
mieux qu'il y a dix ans- anonce li
mwért dè francès (1) èt done a tûzer
ås Walons qui n's-èstans, nos-ôtes
qu'on nos dit dispôy dès-annêyes qui
l'walon va mori, qui l'walon èst mwért.
On s'rik'noh qwand Duneton scrît ...la
France est le seul pays en Europe ,
et peut-être au monde, où les quatre
cinquièmes de la population ont
changé de langue depuis cent ans.
I n'a nin, bin sûr, tûzé a nos-ôtes tot
scriyant çoula : tos lès Francès
n'kinohèt nin co l'Bèljike, èt co mons
l'Walonerèye, nin minme lès sincieûs.
Tot l'monde ni s'lome nin Henriette
Walter ou Claude Hagège...
Po rim'ni al mwért dè francès, i-n-a
sûr bråmint a dîre. Li mwért, c'èst
qwand i n'a pus rin. Et on lingadje ni
moûrt qu'å moumint qu'in-ôte a pris
s'plèce è l'boke dès djins, come çoula
a-st-arivé, par ègzimpe, è l'Anglètêre
avou l'cornike, qu'a tot-a fêt disparètou
divant, come èl dit Henriette Walter,
d'avoir repris vie comme langue culturelle.
Mins po on lingadje, ci n'èst nin mori
qu'dè candjî avou l'tins. Insi, ni sèreûtce nin a twért qu'on lome li latin ine
langue morte ? N'èst-ce nin pus vite
in-ètat d'on lingadje qui n'a nin morou
mins qu'a dim'nou so plèce l'îtålyin
d'oûy èt, ôte på, li francès èt lès-ôtès
langues romanes?
Po nos lingadjes, come li walon, l'occitan, li breton èt co dès-ôtes, c'è-st-ôte
tchwè. Nos lingadjes sont manecîs la
qui l'francès l'zî prind tos lès djoûs on
pô d'leû plèce. Et si l'francès a gangnî,
ci n'èst nin, come on l'conte vol'tî,
qu'åye situ mèyeû ni pus bê, mins qui
l'peûpe a stu fwèrci d'l'aprinde. Come
èl sicrît Duneton, li langue francèsse a
été imposée autoritairement, pour
des raisons excellemment démocratiques certes, à des millions de sujets parlants et actants, qui l'ont reçue passivement par l'école obligatoire, pour la plupart avec honneur
et grande soumission bien sûr, avec
un sentiment de flatteuse distinction
: la sensation d'accéder à un grade
supérieur dans l'existence en comparaison avec la misérable considération qu'ils avaient fini par acquérir d'eux-mêmes et de leur propre langue maternelle.
Çoula èst fwért bin scrît èt tot plin vont
tûzer : èco bin qui n's-avans-st-apris
l'francès èt ç'n'èst rin dèl dîre, mins
l'fåte a stu dè taper a rin l'lingadje qu'on
lome asteûre endogène.
Si l'francès èst manecî d'mwért, sorlon
Duneton, c'èst qu'il èst flåwe a costé
d'ôtes lingadjes, la qu'a stu fêt lon èrî
dè peûpe di France èt minme di l'Îlede-France, qu'on done tofér come li
plèce qu'il a m'nou å monde. Duneton
l'dit insi : Le français n'est pas véritablement la langue des Français.
Fabriquée dès le départ par une
chatoyante élite, puis travaillée au
long des siècles comme un bijou par
une coterie de gens du monde, elle
ne possède aucune assise locale,
aucun terreau régional sur lesquels
elle a poussé.
Et la coterie des gens du
monde,c'èst por lu dès-ètrindjîrs, come
i dit, come d'Urfé, vinou å monde a
Marsèye, wice qu'on djåzéve l'occitan,
come le Savoyard Claude de Vaugelas, qui n'kinohéve rin dès pårlers
d'Île-de-France, come Rivarol pus tård,
fils d'un cabaretier napolitain installé à Sète, qu'i louméve co ôte på
l'aventurier occitan!
Ni creûreût-on nin qu'lès Francès, qui
n'sont portant nin si tinrûles avou lèsètrindjîrs, lès mètèt vol'tî èn-avant èt
s'lèyèt miner par zèls, pôr si on sondje
a Napolione Buonaparte...Mins il èst
vrèye qu'i n'a nin qu'zèls qwand on
r'tûze a l'akeûy qui l'Alemagne a fêt
d'vins l'tins a in-Ôtrichyin.
Po riv'ni å lîve, ci francès la, langue
ètrindjîre po bråmint dès Francès, come
èle l'èsteût po lès Walons d'i-n-a cintans, lès djins dèl hôte volêye fît tot po
l'wårder por zèls, çou qu'Duneton lome
l'appropriation de la langue française par l'aristocratie, à son usage
privé.
C'èst l'ocåzion dè r'mète èl mémwére
qui l'ôrtografe a stu ine ustèye po
djustumint lèyî èn-èrî lès djins dè
peûpe...èt lès feumes, come on l'pout
lére è Dictionnaire de l'Académie dè
XVII inme siéke : ...pour distinguer
l'honnête homme des ignorants et
des simples femmes(!)
L'ôrtografe qui lès profèsseûrs
Baudelot èt Establet loumèt ce pur produit de la culture autocratique et
bourgeoise de la fin du XVIIe siècle.
L'intèrèt, come on l'veût, pôr å dèbut
dè lîve, c'èst qu'on n'pout lére ine pådje
sins tûzer a nosse walon. Insi, une expression populaire authentique existait bel et bien sous le français officiel dont elle paraissait être la forme
corrompue et puante, alors qu'elle
en était la mère,le résidu de très
vieilles parlures. Come vos dîrîz :la
langue endogène...
sovint djåzé : li Walon n'èst nin fwért
tchôd po çoula èt cåzî a tot côp, c'èst
l'mot francès mètou al såce walone
(ôrdinateûr) ou minme li mot anglès
(buldozêr), adon qui l'bouterèce d'a
Tchåle Josserand åreût soné pus
walon.
Li lîve d'a Duneton tome a pont po
mostrer ås Walons qu'i-n-a èl France,
èt on pô tot-avå, dès djins come nosôtes, avou lès minmes sintumints po
l'francès. On 'nnè troûve co cistègzimpe amon Michel Ragon qui, lu,
èst Vendéen èt qui scrît d'vins on fwért
bê lîve (2) , tot djåzant di s'lingadje :
Un patois dont je ne me souviens
pas de l'avoir appris et que pourtant
je
comprends
couramment.(...)En réalité, dans
mon enfance, nous parlions mal le
français et mal le patois.Aujourd'hui,
les deux langues sont parlées à la
fois sans complexe et dans leurs richesses et utilités respectives.(...)si
je ne me souviens pas d'avoir appris le patois, alors que je me souviens très bien d'avoir appris le français, c'est que le patois représente
ma langue maternelle, ma langue
native, alors que le français est une
langue acquise et très difficilement
acquise, avec beaucoup de coups
de règles sur les doigts.
Lès cis qui nos léhèt d'åbitude sèront
télefèye èwarés dè mot patois, mins
on veût bin qu'Ragon lu-minme mèt'
langue èt patois po l'minme lingadje...
Po 'nnè rim'ni a Duneton, vola todi sûr
on lîve qu'ènnè våt lès ponnes. Minme
s'on troûve di tins-in tins qu'l'ôteûr fêt
lès peûs pus spès qu'i n'sont (par
ègzimpe tot mètant èn-avant qu'lès
djônes Francès tètèt leû pôce pus tård
qui tos l's-ôtes payis, çoula fåte dè
lingadje...) li lîve èst plêhant, èt done a
tûzer.
Et on done oûy ås djins si pô d'ocåzions
dè tûzer.
Marcel Slangen - Djåzans Walon
(1) Claude DUNETON, La mort du français,
Plon, 1999
(2) Michel RAGON, L'accent de ma mère, Terre
Humaine, Plon, 1980
Le
bruxellois en
70
leçons
Georges Lebouc
La première méthode d'apprentissage du
bruxellois. En hommage à La Méthode à
Mimile d'Alphonse Boudard et Luc
Etienne, il présente la langue la plus
authentique possible avec la traduction la
plus sophistiquée qui soit. Chaque leçon
est accompagnée d'une illustration humoristique, d'un exercice ainsi que d'explications grammaticales, de vocabulaire et de
prononciation. La langue étudiée étant
populaire, l'auteur a choisi de présenter en
vis-à-vis une langue française très châtiée,
ce qui rend les expressions bruxelloises
d'autant plus drôles. Les 70 textes reflètent tous les aspects de la langue de Bruxelles : saynètes, " fabelkes " imitées de La
Fontaine, Virgile et Pitje Schramouille, jeux,
blagues en tous genres, tout y passe pour
apprendre en s'amusant. Un panorama et
des extraits d'auteurs qui ont écrit en
brusselèir complètent le tableau. Après
avoir parcouru cet ouvrage, vous n'accepterez plus jamais qu'on vous traite de
frouchelèir ou de smeerlap...
Georges Lebouc (1936) est bruxellois par
sa mère et français par son père. Licencié
en philologie romane, il s'est toujours intéressé aux langues et à leur développement. Professeur dans l'enseignement supérieur de bibliothéconomie et de documentation (Ecole P.H. Spaak, Rue de l'Abbaye à Bruxelles), il a formé de nombreux
bibliothécaires et libraires. Il a publié chez
Bonneton (Paris) un ouvrage sur les belgicismes.
Edition Labor, 397 pp., 999 F.
L'avantèdje qu'a tot l'minme li walon
so lès lingadjes dè peûpe èl France,
c'èst qu'il èst todi bin vikant, come nos
l'dihéve co l'meûs passé ine binamêye
feume dè Midi (èlle a m'nou å monde
a Nice) qui vike asteûre amon nosôtes : le wallon est bien plus vivant
chez vous que l'occitan chez nous.
Les Belges du bout du
monde
In-ôte ègzimpe po mostrer l'difèrince
di fwèce, -èt qui nos deût rinde
corèdje- c'èst qwand Duneton scrît les
conditions qui assuraient depuis
deux cents ans la production d'une
langue populaire à Paris ont disparu
à jamais.Chal èl Walonerèye, i-n-a co,
djustumint, l'proûve qui l'lingadje èst co
vikant qwand i-n-a produccion, par
ègzimpe, di novèlès-îmådjes a costé
dès vîs spots. Et dji n'a qu'a m'sov'ni
d'nosse bon camaråde Michél
Davister qui djåzéve d'onk qui v'néve
dè mori tot d'hant : il a rindou s'dossard!
ou qui rèspondéve å ci qui lî
d'mandéve, è francès " un peu " d'ine
saqwè : on peûs, deûs peûs, èt pwis
t'fårè tote li sope !
Plus de 500 000 Belges vivent à l'étranger.
Certains sont partis par amour, pour affaires ou pour participer à la construction d'un
monde meilleur. D'autres sont partis à la
poursuite de leurs rêves...
N'èst-ce nin la l'bèle proûve d'on
lingadje qui vike ?
Ine produccion intèrèssante, ci sèreût,
bin sûr, dès noûmots po çou qu'i n'a
nin d'vins Haust, la qui l'saqwè
n'ègzistéve nin, mins nos 'nn'avans
Adrien Joveneau et Anne Deflandre
Le Livre
Après la radio et la télévision, retrouvez
les " héros " de l'émission Les Belges du
bout du monde de la RTBF, dans un livre
qui - à mi-chemin entre le recueil d'histoires et le guide de voyage - brosse le portrait de douze expatriés éparpillés sur les
cinq continents, aux professions les plus
diverses : apiculteur, archéologue, anthropologue, monitrice de plongée sous-marine...
Québec, un phare en Irlande, une hutte au
Sénégal, un refuge sur la cordillère des
Andes ou une auberge au Belize. Autant
d'adresses "chic et pas cher", où vous serez reçus, en amis, par nos "Belges du bout
du monde". On peut rêver, non ?
Pour ceux que l'aventure intéresse, un "
abécédaire " pratique reprend les principales démarches à effectuer avant de s'expatrier.
Adrien Joveneau est reporter à la RTBF et
a en charge l'émission Les Belges du bout
du monde.
Ou pour l'organisation de vacances hors
des sentiers battus, il reprend une centaine
d'adresses inédites de Belges proposant
des " chambres d'hôtes " à l'étranger : une
mission au Mali, un kibboutz en Israël, une
paillote à Mayotte, un gîte du passant au
Les auteurs
Anne Deflandre est journaliste à Femmes
d'aujourd'hui.
Parution : février 2000
ISBN : 2-8040-1459-2 499 FB
Éditions Labor - Quai du commerce 29 1000 Bruxelles
Tél. 02/250 06 70
Fax 02/217 71 97
[email protected]
Site http://www.labor.be
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 15
Foû payîs
Deux fois par semaine, avec l'Amicale
des Bretons , à Dunkerque
Le breton se parle et s'apprend chez Jean Bart
A quelques centaines de kilomètres du
pays de Léon ou du Vannetais, loin de
ses bases, la langue bretonne vit à Dunkerque. Depuis quelques mois, l'Amicale des Bretons, qui réunit des gens
de l'Ouest mais aussi des amoureux
du pays celtique, propose des cours,
animés par Michel Quiviger. Deux fois
par semaine, à la maison de quartier
Pasteur à Petite-Synthe, quelques "élèves" viennent apprendre les bases de
la langue bretonne.
Leurs motivations sont différentes.
Vincent, 21 ans, étudiant en médiation
culturelle, prolonge son goût pour la culture bretonne, découverte en faisant
son service militaire en Bretagne.
Annick a envie de comprendre les paroles des chansons, elle qui chante en
fest-noz et qui va souvent dans l'Ouest.
Une autre " élève ", d'origine bretonne,
veut retrouver ses racines...
Transmettre une culture et ne pas perdre ses racines est aussi la volonté de
l'animateur du cours, qui insiste sur la
modernité et l'évolution de la langue
bretonne. Originaire de Saint-Pol-deLéon, dans le Finistère, Michel
Quiviger a été enseignant dans les écoles Diwan après avoir passé une
épreuve de breton au bac et poursuivi
à l'université de Haute-Bretagne à
Rennes. Dans les écoles Diwan, où il
s'occupait plus particulièrement des
maternelles, les enfants sont plongés
dans la langue bretonne.
Les avantages du bilinguisme
Créées voilà un peu plus de vingt ans,
les écoles Diwan viennent de connaître leur première génération de bacheliers, " avec 100% de réussite ", précise Michel Quiviger, qui a pu constater l'intérêt du bilinguisme induit par
cette éducation : " Le bilinguisme est
profitable pour l'enfant. ll est plus facile d'apprendre d'autres langues par
la suite".
Le "Breton bretonnant", aujourd'hui
éducateur au foyer Arc-en-ciel de
Petite-Synthe, met l'accent sur l'ouverture de sa langue, dont la pratique et
l'apprentissage traduisent " une revendication culturelle mais pas autonomiste". "Le breton est une langue vivante à part entière", rappelle-t-il ; "
des chercheurs travaillent sur la linguistique bretonne. Des mots bretons nouveaux se créent pour adapter la langue à l'évolution de la vie. " Le breton
vit aussi par les nouvelles technologies
: " Il va y avoir quelques heures en breton sur une télé par satellite. ll existe
des sites Internet et des CD rom en
breton ", note Michel Quiviger. Bref,
cette langue régionale, qui ressemble
au gallois, n'existe pas que pour le folklore !
Les cours de l'Amicale des Bretons
se déroulent à la maison de quartier
Pasteur, rue de l'Egalité à PetiteSynthe, les lundis et mercredis soir à
18 h. II est docile d'y entrer en cours
d'année. Mais l'association a deux
autres activités : initiation à la musique
bretonne (lundi soir) et danse bretonne
le mercredi de 18h45à20h45.
La Voix du Nord, 18 mars 2000
Des Wallons de Suède recherchent
des enfants liégeois qui ont séjourné chez eux
Beaucoup l'ignorent, mais au début du
XVIIè siècle, plusieurs milliers de
Wallons de nos régions ont été recrutés par Louis De Geer (Originaire de
Chênée) et envoyés en Suède. En tout,
plus de mille familles d'ouvriers spécialisés dans toutes les branches du
travail du métal : maîtres de fourneaux,
forgerons, armuriers, fondeurs de canons…
A l'époque, nos forgerons ont perfectionné la fabrication du fer en barres
et ont fait des armes de qualité pour
cette toute nouvelle puissance militaire
qu'était devenue la Suède. On peut dire
que c'est grâce à leur supériorité en
armement que les Suédois ont pu s'arroger plusieurs victoires importantes.
D'abord pendant la guerre de Trente
Ans et plus tard dans les campagnes
contre le Danemark, la Pologne et la
Russie.
C'est pourquoi, certains Suédois portent aujourd'hui des noms bien de chez
nous : André, Melin, Gillet, Bonnevier,
Fabry… Ce sont les descendants des
Wallons du XVIIe siècle ! Ils sont très
fiers de leurs origines wallonnes et se
retrouvent régulièrement au sein de
l'Association des Wallons de Suède,
très active, qui possède sa revue, plusieurs forges-musées.
Après la seconde guerre mondiale (en
juillet 1948), l'Association des Wallons
de Suède a invité une quarantaine d'enfants de chez nous - des orphelins de
fusillés - pour un séjour de cinq semaines dans les familles suédoises. Des
vacances inespérées.
Aujourd'hui, plus de cinquante ans
après, l'Association désire reprendre
contact avec ceux-ci afin d'organiser
des retrouvailles.
Si vous êtes l'un d'entre eux ou si vous
disposez d'informations les concernants
n'hésitez pas à contacter Christian
Kraft qui transmettra ces données à
l'association suédoise.
70, rue des 7 Collines à 4052 Beaufays
- Tél. et Fax ; : 04.368.77.43 - E-mail :
[email protected]
La loi sur les minorités linguistiques déçoit les vallées provençales
d'Italie
Selon une procédure de vote bloqué,
les sénateurs italiens ont adopté, le 25
novembre 1999, le projet de loi de protection des minorités linguistiques, tel
que celui-ci avait été adopté au printemps 1998 par la chambre des députés. De ce fait, la liste de douze langues initialement retenues n'a pas pu
être modifiée, malgré les attentes de
nombreuses minorités italiennes. La loi
ne reconnaît donc pas le calabrais, le
vénitien ou le piémontais. Les sénateurs du Piémont, toutes tendances
politiques confondues, ont d'ailleurs
quitté l'hémicycle pour ne pas cautionner ce vote. D'autant qu'ils avaient
accepté un amendement proposé par
les associations culturelles des vallées
provençales, afin que le terme
"occitano" soit remplacé par
"provenzale occitanico".
Coumboscuro centre prouvençal, la
Vadaddo et E Kyé ont protesté dans
un communiqué contre le texte dans
lequel ils ne se " reconnaissent pas ".
Ils l'estiment en effet " inadéquat, faute
de connaître la réalité " de la communauté provençale du Piémont. Ils entendent profiter de l'action menée par
les défenseurs du piémontais pour que
cette loi soit aménagée.
Notons qu'en Espagne, c'est l'aranais
(langue de la famille d'oc parlée dans
le Val d'Aran) qui a été reconnu par le
Congrès des députés, et non l'occitan.
L'aranais sera l'une des six langues
protégées au titre de la Charte européenne des langues régionales, en voie
d'être ratifiée par l'Espagne.
Jean ROSSI et Paul GIACOBBI
pour l'enseignement obligatoire
du corse
L'Assemblée de Corse a débattu le 10
mars d'une éventuelle réforme institutionnelle à proposer au gouvernement.
Le président de l'Assemblée, José
Rossi (DL), a fait sensation en préconisant un statut permettant " d'aller
vers une région autonome qui ressemble à la petite cinquantaine de régions
autonomes qui existent au sein de
l'Union européenne ". C'est ainsi que
M. Rossi entend proposer le transfert
à l'administration insulaire de trois vastes " blocs de compétence " : action
économique ; aménagement du territoire ; identité, culture, langue et une
partie de l'éducation. le président de
l'Assemblée de Corse envisage en ef-
fet l'enseignement obligatoire du Corse
envisage en effet l'enseignement obligatoire du corse à l'école primaire.
Le président du Conseil général de
Haute-Corse, Paul Giacobbi (PRG),
s'était également prononcé dans ce
sens. " La langue corse est en perdition (…) Et, s'il faut des mesures fortes pour rattraper le temps et sauver
ce qui peut encore l'être, il ne faut pas
hésiter. A ce titre, l'initiation obligatoire,
quelques heures par semaine dans les
écoles, paraît un minimum qui vaut au
moins d'être expérimenté ".
D'après AFP, 22-24 février
et Corse-Matin, 26 janv.
Nice : une
200 associations
convention pour
l'enseignement
du nissart
et sociétés s'engagent à promouvoir
le basque
L'inspection académique des AlpesMaritimes et la ville de Nice ont signé une convention, qui prévoit de réserver une place à l'apprentissage du
niçois dans les 163 écoles maternelles et primaires de la ville dès la rentrée 2000. Près de 30.000 enfants de
3 à 10 ans sont concernés par cette
mesure, qui n'aura toutefois qu'une
valeur d'incitation. " L'enjeu de cette
opération, c'est d'arrêter l'effondrement du nissart ", a déclaré Jacques
PEYRAT, sénateur-maire de Nice,
lors de la signature de cette convention.
Deux cents associations et entreprises culturelles, sanitaires, sportives,
économiques, agricoles et syndicales se sont engagées à promouvoir
l'usage de l'euskara, le 25 février, à
Biarritz. Parmi les signataires se
trouvent les franchises locales de
plusieurs enseignes nationales, dont
des supermarchés et des fast-foods,
ainsi que des unions locales des syndicats CFDT, SUD et CGT, des
médias et des banques. L'accord
"Bai euskarari" (oui en basque) avait
été lancé fin 1998 à Pampelune.
"Cette initiative est exemplaire pour
le reste du monde". a commenté Paul
Orega, directeur du centre de l'
UNESCO pour le Pays Basque "Jamais autant d'agents et de mouvements sociaux n'ont été si bien mobilisés en faveur d'une langue"
Dans le cadre de ce projet d'envergure, il est prévu de réaliser trois cassettes-vidéo, correspondant à trois niveaux d'initiation. 900.000 francs seront investis dans ces " liçoun " de
conception récréative.
(AFP, 25 fév.)
Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 16
Emballer l'inexistant, construire un
rêve…
L'année européenne des langues
2001
La promotion de la citoyenneté européenne et le soutien au riche patrimoine linguistique et culturel de l'Europe sont deux des grandes idées qui
ont été développées lors du Deuxième
Sommet du Conseil de l'Europe en
1997. C'est dans ce contexte que le
Conseil de l'Europe organisera l'Année europénne des langues 2001. la
décision de désigner l'année 2001 " Année européenne des langues" a été
prise par le Comité des Ministres à sa
656è réunion, le 19 janvier 1999.
L'année européenne des langues 2001
(AEL) sera l'occasion de célébrer la
diversité linguistique de l'Europe et
d'insister sur l'intérêt qu'il y a à intensifier et diversifier l'apprentissage des
langues afin que tous les Européens
puissent faire face au défi d'un continent
multilingue et multiculturel de plus en plus
interactif. Elle attirera l'attention sur le
rôle de l'apprentissage des langues pour
aider à promouvoir la compréhension mutuelle et la tolérance, ainsi que le respect
des identités et de la diversité culturelle.
Elle soulignera l'importance des compétences linguistiques dans une participation active aux processus démocratiques
euroépens ainsi que pour l'emploi et la
mobilité en Europe. l'Année mettra enfin
en évidence les réalisations et les activités du Conseil de l'Europe en faveur de
la protection et du développement du patrimoine linguistique européen et de la
diversité culturelle comme sources d'enrichissement mutuel, et stimulera le lancement de nouvelles initiatives en ce
sens.
Qui, en passant par la place
Saint-Lambert, ne s'est pas arrêté devant la construction métallique en cours, sur l'espace
Tivoli, et ne s'est pas demandé
ce que c'est ?
Jusqu'en 1794, était présent sur
ce qui est la place Saint Lambert
actuelle, la cathédrale Saint Lambert. Et il trônait sur ce qui maintenant est l'espace Tivoli, le
chœur oriental de cette cathédrale.
La cathédrale Saint Lambert fut
la plus grande cathédrale gothique d'Europe, plus haute que
Notre Dame de Paris. L'idée de
M. Louis Maraite était un peu
folle : emballer ce qui n'est plus,
faire revivre le passé.
Pour réaliser ce projet, il fallait
une structure, on a donc procédé
à la recréation du chœur ; la matière utilisée : des tubes métalliques.
Cette œuvre, d'une base de 30
mètres sur 20 et d'une hauteur
de 42 mètres, se dressera en permanence du 1er mai au 30 septembre 2000. Il disposera d'une
double scène qui pourra accueillir différent spectacles entièrement gratuits.
Durant la journée, cette structure
sera accessible au public et offrira, outre la présentation d'une
exposition relative à l'histoire de
la Cathédrale, la possibilité aux
visiteurs de découvrir sur deux
niveaux, à 16 m 50 et 34 m 50, une
vue originale de la cité Ardente.
Un écran géant sera également
installé sur lequel seront diffusés différents grands événements (tour de France, jeux olympiques,…).
L'édifice sera accessible tous les
jours du 1er mai au 30 septembre
2000, de 10h à 18h30 (22h pour
les vendredis et samedis hors
spectacle), l'accès se fera par le
cloître (sur la place du Marché).
Le prix d'entrée est fixé à 120
francs (65 pour les enfants de 6
à 12 ans, et les personnes de
plus de 65 ans). Le projet d'un
ascenseur est en cours d'étude,
permettant l'accès sécurisé aux
personnes à mobilité réduite.
De plus, 20 concerts gratuits seront organisés, présentés successivement sur les deux scènes,
la première tournée vers la Place
Saint Lambert, la seconde, tournée vers la place du Marché.
S'y produiront notamment : Eddy
Mitchell, Guy Cabay ou encore
le spectacle de la chanson Wallonne, représentée par les chanteurs et chanteuses du Trianon,
portes drapeaux incontestés du
patrimoine linguistique wallon en
Province de Liège.
L'accès à ces concerts est bien
sûr gratuit et vous serez tenus
au courant du programme complet via le journal de l'Eurofête
au pays de Liège ou dans votre
quotidien favori.
Ces activités ont lieues dans le
cadre de l'Eurofête au pays de
Liège.
Le Bureau de
l'A.I.D.L.C.M. s'est
réuni à Liège les 29
et 30 avril pour un
forum "L'homme et
la communication"
Il a été dit et écrit beaucoup de sottises à propos
des langues régionales.
On a parfois soupçonné leurs défenseurs de vouloir les substituer aux grandes langues internationales dans des missions de type intellectuel ou administratif. L' A.I.D.L.C.M. remet les choses au
point et souligne les vertus complémentaires du bilinguisme naturel des gens.
A propos des Wallons on a souvent évoqué les
différences entre les langues régionales pour leur
dénier une capacité de communication. A l'exception des parlers de l'extrême ouest ou de l'extrême
sud-est, ces différences ne constituent pas une
barrière réelle : des Wallons de Charleroi, de Namur et de Liège, parlant chacun leur langue régionale, se comprendront parfaitement.
Mais il faut surtout rappeler que, dans beaucoup
de milieux industriels ou ruraux, nos langues possèdent encore un nombre considérable de locuteurs naturels. Comme moyen de communication,
la langue régionale est essentiellement une langue
de proximité et de vie quotidienne, couvrant de la
sorte les circonstances les plus fréquentes, soit dans
la famille, soit dans le quartier, le village ou la Ville,
soit sur le lieu de travail. Il est donc indispensable
que le locuteur en langue régionale puisse trouver
un interlocuteur au niveau de l'administration locale et au niveau de la hiérarchie professionnelle
immédiate.
Personne ne peut de surcroît, ignorer que sur notre terre d'immigration, la plupart des travailleurs
immigrés ont dû et doivent leur intégration dans la
société d'accueil et dans le métier au passage spontané par la langue régionale.
Découvrez l’agenda de vos
manifestations sur le Télétexte RTBF
Page 780
La RTBF Hainaut et l' Union Culturelle Wallonne ont organisé en 1999 une grande finale de
récitations wallonnes avec des enfants de toute la
Wallonie.
C'est avec une certaine fierté que nous proposons aujourd'hui ce Compact-disc présenté par
Annie Rak qui illustre avec beaucoup d'âme la littérature et la mémoire collective de notre Région.
Prix de vente : 250 frs (+80 frs de frais de port)
à verser/virer au compte 001-2740400-32
de l' UCW Editions.
Renseignements : 04.342.69.97
Une Collaboration