Walo+ Gazète 5
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Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 1 Périodique trimestriel BELGIQUE - BELGIE P.P. LIEGE X 9/2809 Gazète Avri - may - djun 2000 Tos lès treûs meûs n°5 - Prétins Editeûr rèsponsåbe Paul LEFIN Quai St Léonard 16c/112 4000 Lîdje Bûrô di dèpôt Lîdje X 30 BEF - 0.74 ¤ Les feuillets du bilinguisme wallon Un congrès pour les langues régionales de Wallonie Turtos a Lîdje li 17 di djun page 4 La nouvelle Gavotte page 2 So nos teûles Le goût des autres page 2 Gallus, lettres wallonnes et cultures page 3 Joseph Duysenx Chansons page 8 Estelle Lemaire termine son mandat page 8 Bin viker à Thys page 9 Dossier L'UNIMA Lès Rêlîs Namurwès Marionnettes de Wallonie et d'ailleurs page 11 Du foot à la comédie Jacques Stassin Page 6 LI COUPE DÈ RWÈ 2000 : LI COUPE DÈS COUPES ! La Royale Moncrabeau page 12 Pèhon d'avri page 4 La Société folklorique la plus ancienne de Wallonie Le Code Postal en wallon page 3 Page 12 page 13 Les Wallons de Suède recherchent... page 14 Les Belges du bout du monde Table ronde autour du théâtre amateur page 14 Li mwért d'on lingadje aux Estivades de Marche-en-Famenne Page 10 Pierre HAZETTE, nosse Minisse dès Årts èt dès lètes djåse walon ! page 2 L'Equipe de Gerpinnes page 13 page 14 L'année européenne des langues 2001 page 16 Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 2 LA NOUVELLE GAVOTTE EN PLEINE FORME FETE SON Rèsconte avou li Minisse Pierre HAZETTE 1. Qui êtes-vous Monsieur le Ministre ? Je suis un Hesbignon pure souche avec les traits de caractère que cela suppose. Franc et un tantinet obstiné, je suis très attaché à ma région, mes racines, notre patrimoine. Je suis licencié en philosophie et lettres de l'ULg et avant d'être Ministre de l'Enseignement secondaire, des Arts et des Lettres, j'ai successivement exercé différentes professions m'emmenant tantôt dans les classes en tant qu'enseignant, tantôt dans les cabinets ministériels en tant que chef de cabinet, tantôt sur les bancs du Parlement wallon et du Parlement de la Communauté française. En quelques mots, je suis un amoureux de la vie lorsque celle-ci sait se faire utile et enrichissante. 2. Parlez-vous le wallon ? Oui, je parle le wallon. Dans ma région où de nombreux villageois parlent encore wallon entre eux mais je dois bien avouer que je pratique le wallon de moins en moins, même si j'aime sa saveur. 3. Quelle est votre définition de la Culture ? La culture, c'est la capacité de dire non, de ne pas se nourrir d'idées toutes faites, de forger sa ligne de conduite au-delà des courants d'idées qui prédominent. La culture, c'est garder sa capacité à résister à toute forme d'embrigadement, d'endoctrinement et donc d'assujettissement. La culture est la caractéristique principale de l'homme libéré de toutes les tutelles. 4. Que pensez-vous de cette notion défendue par Feu Jean VAN CROMBRUGGE, qui disait : "que nous sommes des bilingues naturels et héréditaires" ? Le bilinguisme naturel et héréditaire en Wallonie n'est plus. La transmission du patrimoine linguistique a été rompue, brisée dans le développement du 20ème siècle. Dans l'usage des familles autant que dans les murs de l'école, l'usage des dialectes wallons a régressé à un point tel que le français est aujourd'hui quasi exclusivement le fond roman de notre population. Il y a Gardez le contact Abonnez-vous Walo+ Gazète vous propose un abonnement de soutien. 4 livraisons par an d'informations wallonnes et internationnales, en langues régionales de Wallonie et en français pour 200 BEF (4,95 €) à verser sur le compte 001-2740400-32 de l'Union Culturelle Wallonne Editions avec la mention "GAZETE" Trimestriel tiré à 10 000 exemplaires. Avec l'aide de la Communauté française de Belgique et de la Région wallonne - Avec le soutien du Conseil des Langues régionales endogènes 75ème anniversaire Non, notre groupe n'a pas été une résurrection de La GAVOTTE qui a créé EL ROUSE DE SINTE ERNELE en 1890. Ils étaient dix au départ, et ils émanaient du cercle Bric-Broc. trop peu de cas de bilinguisme aujourd'hui pour que l'on puisse en faire une caractéristique générale de notre peuple. 5. Les langues régionales sont-elles davantage des langues de proximité que de communication ? Je pense effectivement que les langues régionales sont davantage des langues de proximité que de communication. Comme je l'indique dans la réponse précédente, la communication entre Wallons se fait aujourd'hui exclusivement en français. On imagine mal un habitant de Charleroi s'adresser à un Liégeois en wallon. La prédominance du français est une évidence. 7. Quelle politique défendez-vous en faveur des langues régionales ? J'ai tout d'abord un réflexe de sympathie vis-à-vis des langues régionales. Cette sympathie se traduit par une politique de soutien et de présence. J'assiste dès que possible à des représentations en wallon et je suis d'ailleurs prêt à envisager une utilisation philologique des langues régionales dans le cadre d'activités parascolaires. 8. Votre Gouvernement a la volonté de signer la Charte européenne des langues régionales, où en sommes-nous après presqu'une année de législature ? 6. Les langues régionales peuvent-elles être des outils qui, avec d'autres, forgeraient l'identité wallonne ? Je ne puis hélas pas répondre à cette question car elle relève des compétences du Ministre-Président de la Communauté française. Oui, elles pourraient être des outils pour forger l'identité wallonne notamment par le développement d'activités parascolaires axées sur la découverte du fond roman des langues régionales. Le théâtre dialectal est à cet égard un moyen de redécouverte insuffisamment utilisé. Lorsqu'on constate le succès rencontré par les troupes d'amateurs qui jouent en wallon, on peut se demander à quel point il serait bon de pousser cette forme de défense des langues régionales. 9. Que pensez-vous des créateurs en wallon d'aujourd'hui ? Ils sont le chaînon indispensable entre un passé riche de créations multiples et un avenir qui devra préserver le ressourcement et l'enracinement pour résister à l'uniformisation que véhiculent les médias les plus puissants. Pierre HAZETTE Ministre de l'Enseignement secondaire Des Arts et des Lettres Ils comptaient parmi eux Georges et Oswald Jonet, Achille Tamine, Georges Evrard, Félix Rayée, Joseph Noirsaint, Joseph Delhoux, L.Levêque, René Lamotte et Achille Dehon. C'est ce dernier qu'ils ont choisi comme président. Jacques Stassin parle avec humour de la toute première comédie jouée par la Nouvelle Gavotte, en 1925. Le titre était Cabarèt à r'mète. Ils avaient fait imprimer des affiches qu'ils ont répandues partout en ville, notamment dans les 17 cafés que comptait la grand-place. C'est là qu'ils ont vécu des heures drôles. Le titre de Cabarèt à r'mète a intrigué bien des gens. Les feuillets du bilinguisme wallon 16c/112 Quai St Léonard 4000 Liège rue Général de Gaule, 71 4020 Liège 04.342 69 97 - [email protected] http://users.win/W1000502 Rédacteur en Chef : Paul LEFIN - [email protected] Secrétariat de Rédaction Stéphane QUERTINMONT Réalisation - Mise en page : Evelyne ROBA Comité de Rédaction : Gazète Paul LEFIN, Léon HANSENNE, Camille HENOCQ, Jean-Marie MOTTET, Lucien SOMME. Les feuillets du bilinguisme wallon Il a d'emblée situé ses deux grands objectifs. "Je veux continuer ce que Lucien Levêque a si bien réussi. Sa gestion a été celle d'un président soucieux de droiture et de bon esprit sociétaire. Comme qui n'avance pas recule, je souhaite voir les acteurs accessibles à tout perfectionnement". Un groupe de Gavotteux a participé à des stages pour comédiens au domaine de la Marlagne, à Wépion. Dans la foulée, il mentionne le nom de feu Charles-Henri Derache. La Nouvelle Gavotte a joué, en wallon nivellois, trois pièces de théâtre: No curé Sakus, C'est scrit là, et Leskèlète dins l'mézo. Nous en arrivons à parler des manifestations du 75ème anniversaires . Une première journée en mai, une seconde en novembre. Des clients ont confondu l'affiche avec une annonce notariale, et plusieurs cabaretiers ont été l'objet de questions indiscrètes, de réflexions ironiques, voire de potins plutôt gênants. Ils ont préféré retirer les affiches. Cela ne les a pas empêchés de vendre 1.300 cartes d'entrée. Ils ont joué à bureau fermé dans l'ancien Waux-Hall, rue de Charleroi. Vous souvenez-vous des promenoirs aux seconds balcons? Des centaines de spectateurs s'y entassaient, tous debout! "Nous avons prévu une commémoration simple, digne et efficace. Le samedi 20 mai, une séance académique réunira, à l'hôtel de ville, les autorités communales, les Gavotteux et leurs invités. Nous nous retrouverons ensuite dans notre local, et le banquet jubilaire suivra. Nous n'oublierons pas de fleurir les tombes des amis décédés. Jacques Stassin ajoute que l'esprit d'équipe n'a jamais fait défaut chez les Gavotteux et que lorsqu'une décision est prise, chacun y apporte sa meilleure contribution. Nous nous sommes présentés à maintes reprises dans des tournois provinciaux et autres. Plusieurs fois, nous avons été classés en division d'excellence avec les félicitations du jury. Jacques Stassin nourrit-il des projets à plus lointaine échéance? L'orchestre qui accompagnait les soirées comportait entre 10 et 15 musiciens. Le pupitre de direction a été tenu successivement par Emile François, René Marchand et le soussigné. Tous trois étaient collègues de profession en même temps qu'amis personnels. Après 1970, la Nouvelle Gavotte s'est réorientée vers la comédie gaie, et nous continuons maintenant dans cette voie. Je cite à vue de nez No curé Bakus, la revue Tout n' va qu'd'ène fèsse, jouée trois fois en commun avec le cercle Les Treize, et, encore, L'èskèlète dins l'mézo, Oscar etc ... Notre bannière porte la devise art et plaisir. Notre art, c'est le théâtre dialectal, que nous défendons avec ferveur. Notre plaisir, c'est d'en procurer au public. Jacques a gardé le souvenir de quelques gags comme il en arrive dans toutes les sociétés appelées à occuper un plateau. Walo+ Gazète Siège Social : Rédaction : Jacques Stassin a accepté la présidence de la Nouvelle Gavotte en 1983. Dans je ne sais plus quelle pièce, un acteur devait manger un quartier de tarte sur scène. Le public a éclaté de rire lorsqu'il s'est aperçu que sa moustache-postiche se déglinguait et prenait peu à peu le chemin des bouchées de tarte. A la fin, l'acteur avait mangé sa moustache! sans s'en apercevoir et se demandait pourquoi le public riait. Un autre soir, dans un décor qui représentait une entrée d'hôtel, il était prévu qu'un portefaix vienne prendre la valise d'un voyageur. Aux répétitions, la valise était vide, bien entendu. Le jour de l'exécution, un loustic, sans prévenir personne, l'a bourrée de briques. Tête du portefaix ... Cela, c'est la partie privée. La partie publique, elle, se tiendra le samedi 25 novembre. Il a lui-même tenu des rôles de jeune premier dans les opérettes wallonnes. Nous avons cru comprendre que faire remonter à la surface des spectacles musicaux ne serait point pour lui déplaire. Par-delà les informations que nous ont procurées trois représentants autorisés des Gavotteux, il nous semble devoir souligner les apports de cette société à la vie nivelloise. Maintenir bien vivant le théâtre amateur, c'est beau. Maintenir bien vivant le parler wallon, c'est très beau. "Dudule" dans les veines de qui court un "Sang d'Houyeu" courageux et honnête aime "Mène" dont le "Cabaret est à remettre" "Au cwin du bos" "El Roucha Cabu" rival de Dudule dans le coeur de Mène, est un riche désoeuvré. "Sourdia" qui ne se plait qu'à "L'Chasse aux Mouchons". Qui des deux passera "L'Ania" au doigt de Mène?' Celle-ci se laisserat-elle éblouir par les "Grandeûrs" du Roucha Cabu? Dudule, en ce cas, serait désespéré car "Il viyout si volti"! Ce texte reprend les titres des succès de la Nouvelle Gavotte lors du dîner du 25ème anniversaire,1950. Maintenir la bonne humeur dans un monde qu'on nous présente comme gangrené par la sinistrose, c'est splendide. Si Nivelles est demeurée une ville qui rit, Ia Nouvelle Gavotte y est pour quelque chose. Bonne chance donc aux Gavotteux, et longue vie encore à leur si sympathique cercle ! Louis GENTY Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 3 Mostrans qu'i r'pite ! On lingadje, vèyez-v', ça vike èt ça moûrt, come ine djins. On lingadje a 'ne famile : ine mame po l' mons, dès frés, dès soûrs, dès dreûts cuzins, dès vwèzins. On lingadje, çoula wignèye, come tos lès gningnins ; ça s' trèbouhe divant dè poleûr roter ; ça crèh ; ça pout malårder ; ça s' sitind èt ça s' sitåre. Dj' ènnè k'noh qu'ont d'vou fé l' guére, intrer èl Rèsistance, divant dè poleûr viker on pô è påye. Enn'a qui dwèmît l' long some dizos l' pussîre dè timps, qu'on disfûle èt qu'on dispiète, tot cwèrant Ninîve èt Båbilone…. Désormais, les Wallons ont leur Code Postal. Pour que tous les Wallons connaissent le nom des villes et villages de Wallonie. Le 5 mai prochain aura lieu le vernissage d'une exposition de photographies et de peintures au Théâtre du Trianon à Liège dans le cadre du 5e anniversaire des " Amis de Liège 2 ". Lors de cette manifestation, l'Union Culturelle Wallonne présentera le Code Postal Wallon. Un outil inédit, attendu par beaucoup de Wallons dès lors qu'il constitue l'une des expressions concrètes de leur langue régionale. Lîdje, Châlèrwè, Nameur mais aussi Rdû, Djèrpène, Doû sont autant de repères géographiques vivaces du quotidien des habitants de la Wallonie. Et c'est parce qu'il y avait nécessité de préserver le patrimoine toponymique de la Wallonie que la Commission Langue de l'Union Culturelle Wallonne a travaillé pendant plusieurs années à collecter les informations nécessaires à pouvoir présenter ce type d'ouvrage. Un véritable travail de fourmi ! Pour ne pas dérouter l'utilisateur habitué aux productions de La Poste, l'ouvrage se présente sous forme de brochure agrafée dans laquelle on trouve le nom officiel de la commune classé par ordre alphabétique; en visà-vis, sa traduction en langue régionale et son code postal. Disponible au secrétariat de l'U. C. W. ( Rue Général de Gaulle 71 - 4020 Liège - ( 04/342 69 97) pour la modique somme de 100 francs ou au compte de l'U. C. W. 001-2740400-32 (frais de port compris) avec la mention " Code Postal ", cet ouvrage doit constituer une des références importantes pour tous les Wallons soucieux de préserver et de promouvoir leur richesse linguistique. Stéphane Quertinmont Nosse walon a fêt come tos sès parèy. Dj'ô bin qu'èstant èl fahète, c'èsteûtst-on rafåré qu'åreût bin tèté djus s' bone mére latine. C'èst drole èdon : on dit qu'è-st-on pô gålwès è si-åme èt d'vins sès manîres, portant, c'èst d'vins lès tchårs, avou tos lès hèrnas dès sôdårds di Rome, qu'a-st-arivé chal tot djonne. Il-åreût don 'ne mame èt on papa ! Mins c'è-st-in-èfant dès cazêr, qui n'èst nin so 'ne djèye près, come lès feumes dè minme nom. Nosse vért djèton a corou longtimps "å solo, so 'ne lîbe tére". Il-èsteût pus a si-åhe avå trîhes èt bwès, èl houbote dè bèrdjî ou dè tindeû, qui so lès bancs d' li scole. Il a mètou dè timps po-zintrer a l'ûnivèrsité, mins c'èst fêt. I-na dès dîmègnes qu'il a minme si plèce a l'èglîse, èt ci n'èst nin po 'ne mèsse come on payîve voltî ås cis qu' s'alît fé pinde a Sint-Djîle, nèni ! Ine mèsse avou deûs ou treûs priyèsses, tchantêye, come a Sint-Sulpice a Paris... On dit qu'i n' coûrt pus wêre lès vôyes... Mins i-n-a nin l'adje, pace qu'èlz'a tos : i rèy èt i tchante so lès lèpes dès-èfants dè Walon è scole, come so lès cisses dès vîlès cotes divins lès mohones di r'pôs. Sav' bin qwè? I m' sonle qu'on 'nnè djåse bêcôp, d' nosse walon, po çou qu'on n'èl djåse nin assez. Hay nosse gade insi : mostrans qu'i r'pite avou l' prétimps ! Jean-Denys Boussart Avez-vous souvent des rapports après avoir mangé des oignons ? "Non, merci, pas d'oignons pour moi. Ils me reprochent trop" Pareil emploi de reprocher n'étonnera personne dans l'est de la Wallonie, mais il risque fort de susciter l'étonnement, voire le rire, dans une autre région. Il s'agit en effet, d'un tour calqué sur le wallon liégeois : Nèni, mèrci. nin d'ognons por mi : i m' riprochèt trop' ". Comment le traduire en français standard ? Jean Haust, dans son Dictionnaire liégeois, propose "Les oignons me causent des aigreurs, des rapports". C'est effectivement d'aigreurs que je parlerai en pareil cas, mais je m'abstiendrai soigneusement de provoquer l'hilarité de mes interlocuteurs en expliquant que j'ai des rapports chaque fois que je mange des oignons. Certes, parmi les diverses acceptions de rapport, le Dictionnaire de l'Académie enregistre bien la "vapeur désagréable qui monte de l'estomac à la bouche : Les raves accusent des rapports", mais dans sa première édition, celle de 1694. Depuis lors, cette acception de rapport a totalement disparu, et seuls les philologues s'en souviennent encore. Philologue, Jean Haust devait l'être jusqu'au bout des ongles, et je m'incline bien bas devant sa connaissance de notre dialecte. Mais je me suis souvent demandé pourquoi ce maître, qui n'hésite pas à accueillir dans son dictionanire les mots wallons les plus familiers, voire les plus grossiers - certains lui ont même reproché de s'y complaire, mais je ne m'associerai pas à cette accusation - privilégie souvent pour les traduire le français le plus classique, le plus académique. Je viens d'en donner un exemple. En voici un autre. Pour désigner une personne affectant d'être toujours affairée mais se révélant somme toute peu efficace, le wallon et le français de Liège parlent d'un tant-à-faire. M'adressant à un interlocuteur étranger à notre région, je parlerai de quelqu'un qui joue la mouche du coche, mais Jean Haust, lui, préfère ressusciter un autre mot du français classique : l'ardélion. J'ai interrogé le CD-Rom réalisé par les éditeurs du Robert pour savoir combien de fois ce mot apparaît dans les neuf volumes de la seconde édition de leur dictionnaire. La réponse est éclairante : une seule fois... à l'entrée ardélion. De toute ma carrière, je n'ai d'ailleurs rencontré cet ardélion que chez Haust et sous la plume d'Arthur Masson, dont on connaît aussi le goût excessif pour les vocables tombés dans l'oubli. Je proposerai donc de laisser l'ardélion reposer en paix dans la poussière des bibliothèques d'autrefois, et je plaiderai résolument pour notre tant-à-faire. Cléante Pèhî d'vins Agefi Wice sont-èles lès feumes ? Po lès vôtes dè meûs d'octôbe, i fåt po l' mons ine feume po deûs-omes so lès lisses. Cåzi tos lès pårtis volèt portant aler pus lon. I sohêtèt qui l' mitan dès cis qui s' prézinteront, èt si possibe dès cis qui sèront-st-élus, sèyèsse dès feumes. Li pus målåhèye, dist-on, c'èst d'ènnè trover. Arive qui ci seûye li vrèye mins dès côps qu'i-n-a, c'è-st-ine èscuse. Li problème èst pus jènèrål : divins tot plin dès p'titès comeunes, lès pårtis cwèrèt dès djins po s' prézinter, seûye-t-i dèsomes, seûye-t-i dès feumes. Li problème èst l' minme èt d'abôrd pé po lèsélècsions dè meûs d' may, divins lèsantrèprises. So nos teûles film, ås-acteûrs, a lu-minme ca, ci cinéma la, c'èst l'vèye, èt l'vèye c'è-ston cinéma. Le goût des autres Agnès Jaoui, ine comédyinne qui sèrè må pô d'tins divins lès mèyeûses (Une femme d'extérieur) a fêt chal lèy minme li mîse an sinne d'on film qui mosteûre kimint qu'lès djins polèt-èsse tot-ôtes qu'on 'lzès veût, ou minme qu'i s'vèyèt zèls minmes. Kimint qu'on patron d'PME si pout intèrèsser å tèyåte qu'i n'poléve sinti, ou ås-årtisses pace qu'ine feume - l'amoûr!-a m'nou mète si vèye, si dreûte, si påhûle, li cou-z-å hôt. Kimint qu'ine chèrveûse di cåbarèt, qui passe åhèyemint d'onk a l'ôte, si pout mådjiner tot d'on côp d'avu dès-èfants èt dè t'ni on manèdje. Kimint qu'on "garde du corps " (ô, lès noûmots, come nos 'nn'avans dandjî!) veût tot d'on côp Télefèye fåreût-i dîre po-z-ataker qui c'è-st-on film å programe dè Churchill èt dè Parc, a Lîdje, qu'ont tot l'minme a d'mèy gangnî l'pårtèye å Consèy Comunål gråce po l'pus sûr ås 48.000 signatûres po qu'on cinéma d'cålité pôye viker " loin de la pub et de ses enteprises de décervelage ". Eco ç'côp chal, avou " Le goût des autres ", on s'plêt bin, on rèy, on-z-a bon pus d'ine fèye, mins on tûze ossi å La, c'èst cåzî 20% dès posses qui d'manèt vûdes. Qu'i-n-åye èl politike ot'tant d' feumes qui d'omes, ci n'èst qu' djusse, èt nin tant seûlement d'vins lès comeunes. In-a trop' di crawates å Pårlemint walon. Et ci n'èst nin normål qu'i-n'åye noûv omes so noûf minisses. Djans, alans-î reûd. Fin 2001, a mitan vôye, mètans å gouvèrnemint Laurette Onkelinx, Chantal Bertouille, Nicole Maréchal, Anne-Marie Lizin, Christine Defraigne, Florine Pary, Martine Schüttringer, Colette Burgeon et Maggy Yerna. Cî sèreût tot-ôte tchwè. Télefèye ni sèreût-ce nin pus må. s'vèye d'in-ôte oûy. Et çoula, pace qui l'hazård lès-a mètou èssonne, li tins d'ine piéce di tèyåte, d'on vêre bu å cåbarèt, li tins dè vèyî viker lès-ôtes, si difèrints. On film bin scrît, bin djouwé, avou dès clapants acteûrs, qui fèt rîre tot fant tûzer on pô pus lon. Tins, poqwè n'sèreût-ce nin 'ne bone ricète po nosse tèyåte walon..? Marcel Slangen Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 4 Turtos a Lîdje li 17 di djun 2000 L' Union Culturelle Wallonne tiendra son congrès statutaire et d'orientation le samedi 17 juin 2000 au Théâtre Communal Wallon du Trianon - Liège Article 10 : composition Le Conseil fédéral est composé des associés désignés au congrès de la manière suivante : • 25 représentants des Fédérations (5 par Fédération), désignés par elles-mêmes • 1 représentant de chaue association qui couvre la Wallonie ou établie à l'étranger (présent au Congrès et en ordre de cotisations), désigné par l'Association. Suivant les statuts, des délégués des sociétés locales fédérées (via les fédérations provinciales) peuvent être élus au Conseil fédéral de l' U.C.W. Voudriez-vous communiquer au secrétariat de l' U.C.W. votre éventuelle candidature à un mandat au Conseil fédéral de l' U.C.W. mentionner l'association locale dont vous êtes membres) De représentants des asociations locales présents au Congrès et élus par celui-ci (non membres des Conseils d'administration des Fédérations) soit 1 membre par 10 associations locales. il faudra veiller à une juste représentation des sociétés dramatiqes et littéraires. • des présidents et secrétaires de commissions permanentes de l' Union Culturelle Wallonne, présents au Congrès • de 5 membres à titre individuel cooptés pour leurs compétences particulières (présents au Congrès). • des membres d'honeur de l' Union Culturelle Wallonne, présents au Congrès. • des associés de l'U.C.W. qui sont membres des commissions ministérielles, présents au Congrès. Congrès de Bruxelles en 1935 • Le conseil exécutif Ce samedi 17 juin 2000, l'Union Culturelle Wallonne tiendra son Congrès statutaire et d'orientation au Théâtre Communal Wallon du Trianon à Liège. Ces assises réuniront plus de 300 délégués des sociétés locales de théâtre, de littérature, d'enseignement qui font la promotion et défendent les langues régionales de Wallonie : le wallon, le picard, le gaumais et le champenois. L'Union Culturelle Wallonne, à cette occasion, accueillera divers représentants d'associations sœurs. Le Congrès devra élire les représentants de ses associations qui feront partie des organes dirigeants pendant les trois prochaines années. Parmi les thèmes abordés on peut notamment retenir, un débat sur les acquis et les perspectives de l'U. C. W., la normalisation de la langue wallonne, et la promotion de l'Union Culturelle Wallonne. Fidèle à la politique qu'elle mène depuis de nombreuses années, l' Union Culturelle Wallonne a l'intention de mener des combats nouveaux afin que les langues régionales de Wallonie, protégées par un décret de la Communauté française de 1990, retrouvent vraiment leur place dans les projets culturels de la Région de demain. Un appel tout particulier sera lancé à tous les mandataires politiques et avant toute chose à tout ceux qui font partie de l' Union Culturelle Wallonne, à ses 300 sociétés membres, afin qu'ils prennent mieux en compte la défense de notre patrimoine et de notre mémoire collective, à l'approche des élections communales. L'on s'adressera aussi à l'Etat fédéral qui, à ce jour, n'a pas encore signé la Charte européenne des langues et des cultures régionales du Conseil de l'Europe. La Communauté française et la Région wallonne seront aussi interpellées car ces institutions pourraient sans doute s'intéresser davantage à ce qui constitue un fait culturel majeur dans la Wallonie d'aujourd'hui, la défense et la promotion des langues régionales endogènes. Grand Prix du Roi albert Ier, le 13 mai 2000 à Wépion AU CENTRE MARCEL HICTER à Wépion 2 WEEK-ENDS DE FORMATION du vendredi 1 septembre - 18 h au dimanche 3 septembre - 16 h du vendredi 8 septembre - 18 h au dimanche 10 septembre - 16 h Prix de la formation pour les deux week-ends : 1.500 fr.en pension complète La participation est à verser avant le 20 août 2000 au compte 000-0295975-28 de l' U.C.W. à Namur. Un premier degré S'adressant aux nouveaux inscrits Lors de ce premier week-end, les stagiaires participeront à des ateliers communs : • Improvisation • Rythmique • Voix • Analyse de texte • Expression corporelle • Histoire du théâtre • Jeu dramatique et direction d'acteur Le choix mise en scène ou travail d'acteur sera prévu pour le deuxième weekend. Inscription pour le premier degré le 15 août au plus tard Un deuxième degré S'adressant aux participants des weekends 99/2000. Ceux-ci recevront des scènes qu'ils prépareront : soit en tant que metteurs en scène (objectif, mise en place, direction d'acteurs, technique de scène : décors, son, lumières) soit en tant qu'acteurs (objectif, psychologie du personnage, actions, étude du texte; analyse, mémoire Inscription pour le deuxième degré: le 15 juillet au plus tard. N.B. : Le fait de n'avoir jamais participé au stage ou de n'avoir jamais joué n'est pas un obstacle à l'inscription Fiche de candidature La Ceheutoise de Cerexhe-Heuseux Dj'ènnè rèye de Jenneret Lès Vrèy Walons de Seraing Nom ................................................................ Guinness Book Tot l'ôr dè Monde L'oûy Date de naissance ..................................... de Joseph Gérard et Georges Simonis de René Brialmont de Jean-Marie Warnier C'est en 1931 que Sa Majesté le Roi Albert I° a accordé à l'Union Royale des Fédérations Dramatiques et Littéraires Wallonnes, actuellement Union Culturelle Wallonne, un Challenge perpétuel dénommé "Coupe du Roi Albert" afin de récompenser chaque année la compagnie de théâtre dialectal qui se sera la plus distinguée lors d'un tournoi national. En 1932, La Coupe du Roi a été attribuée pour la première fois à un Cercle de Couillet (Charleroi). A cette occasion, Sa Majesté le Roi Albert I° accepta que l'on donne une représentation de la pièce lauréate au Palais royal et en sa présence. Malheureusement, l'organisation de la Coupe du Roi fut interrompue pendant les années de guerre (40-45). Lors du 25ème anniversaire de l'attribution de la Coupe, Sa Majesté le Roi Baudouin reçu au palais de Bruxelles les dirigeants de l'Union Royale. Il fit de même en 1987, pour la 50° session. C'est un événement, non seulement pour le théâtre en wallon mais pour toute la créativité et la diffusion en langues régionales de la Wallonie. Aujourd'hui qu'en Wallonie existe un mouvement qui affirme une différence culturelle - différence qui s'exprime particulièrement grâce aux langues régionales- on peut affirmer que le théâtre en wallon se porte bien. Il est non seulement apprécié par les adultes et les anciens mais il bénéficie surtout de la présence et de l'action de jeunes qui trouvent dans cette forme particulière d'expression, un moyen privilégié d'épanouissement culturel. Le samedi 13 mai 2000 à 15 h 00 sur la scène du Théâtre de la Marlagne - Centre Marcel Hicter de Wepion, ce sera la finale du 63ème Grand Prix du Roi Albert I° en présence du représentant du Roi. Deux cercles dramatiques wallons défendront chacun une oeuvre de leur choix en présence d'une très nombreuse assistance et devant un jury présidé par Marcel SLANGEN. Prénom .......................................................... Adresse ......................................................... .......................................................................... Téléphone ..................................................... Profession ..................................................... Faites-vous partie d'une équipe théâtrale q oui q non Si oui, laquelle ? .......................................... .......................................................................... Depuis quelle date ? ................................. Fiche de candidature aux FORMATIONS 2000 à renvoyer dès que possible à Paul LEFIN - rue Général de Gaulle, 71 - 4020 LIEGE. Renseignements : 04.342.69.97 E-mail : [email protected] Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 5 Gallus, lettres wallonnes et cultures Prix 2000 de langue et de littérature régionales de la Communauté française Prix de littérature dramatique à Georges Simonis et Roger Mounèje pour " Li neûre Rôbaleûse " Prix de linguistique Un ouvrage consacré à la littérature wallonne A Martine Willems pour " Le vocabulaire du défrichement dans la toponymie wallonne " Un ouvrage consacré à la littérature wallonne Gallus est le pseudonyme que Maurice Piron utilisait pour signer un certain nombre d'articles qu'il a consacrés à la littérature en langue wallonne. Ces textes, qui constituent de précieux outils pour tous ceux qui s'intéressent à cette littérature, demeuraient peu accessibles, car dispersés dans plusieurs périodiques dont certains ont cessé de paraître. Albert Maquet a décidé de rassembler et éditer les contributions les plus marquantes dans cet ouvrage " Gallus, lettres wallonnes et culture ". Cette édition se complète d'un témoignage de Willy Bal sur le rôle de critique littéraire de Maurice Piron, alias " Gallus " et d'une bibliographie des oeuvres de ce dernier rassemblées par Jean-Marie Klinkenberg. Au moment où la problématique des langues régionales et celle des cultures dont elles constituent les vecteurs suscitent des débats, les analyses et les réflexions aussi fouillées que pertinentes de Maurice Piron se révèlent particulièrement bienvenues. Ce volume est publié dans la collection micRomania qui se consacre, comme le trimestriel éponyme, aux littératures contemporaines et langues romanes régionales. Ses publications sont éditées par le Comité roman du Comité belge du Bureau européen pour les Langues moins répandues (CROMBEL) grâce au soutien de la Communauté WallonieBruxelles et paraissent sous l'égide du Conseil des Langues régionales endogènes de ladite Communauté. Albert Maquet et Willy Bal sont d'ailleurs membres de ce Conseil, quant à Jean-Marie Klinkenberg, il est, entre autres, viceprésident du Conseil supérieur de la langue française de la Communauté française de Belgique. Maurice Piron, Gallus : lettres wallonnes et culture, textes rassemblés, établis et présentés dans une "Introduction" par Albert Maquet, accompagnés d'un "Témoignage de Willy bal" et d'une " Bibliographie des travaux de Maurice Piron" par Jean-Marie Klinkenberg. L'ouvrage est vendu au prix de 395 BEF (port compris) Il est disponible au Comité roman du Comité belge du bureau européen pour les Langues moins répandues (compte 068-2210583-77). Festival de la Récitation Wallonne Une Collaboration de la R. T. B. F. Hainaut et de l'Union Culturelle Wallonne. Auditorium A. DUBOIS R. T. B. F. Hainaut Esplanade Anne Charlotte de Lorraine 7000 MONS le mercredi 31 mai 2000 dès 15 h 30 (enregistrement). Diffusion sur tout le réseau "Fréquence Wallonie" (Liège - Namur - Mons), le vendredi 9 juin dès 20 h 00. Animation : Annie RACK. Georges Simonis Roger Mounèje Le prix de littérature dramatique est attribué à Georges Simonis et Roger Mounèje pour Li neûre Robaleûse. contemporain. Le jury s'est plu à souligner la qualité de la langue et la valorisation littéraire de la thématique. Li neûre Robaleûse, "la noire vagabonde", c'était la peste qui fit de nombreux ravages au cours du Moyen Age et qui suscita, lors de chaque épidémie, des réactions xénophobes et racistes. L'étranger était celui qui avait apporté la maladie, assimilée souvent à une punition divine. Li neûre Robaleûse, c'est aujourd'hui le sida qui engendre des réactions contre certaines minorités que l'on charge de tous les maux et que l'on rend responsables de ce fléau. Il s'agit donc d'une pièce qui plonge dans le passé en rejaillissant sur un problème tout à fait Georges Simonis est né à Jupille en 1940. Instituteur, il écrit en wallon liégeois et s'est surtout fait connaître comme poète, auteur de chansons et auteur dramatique. Il a écrit un grand nombre de pièces de théâtre, soit seul, soit en collaboration - notamment avec Paul-Henri Thomsin, Jeanine Genders, Roger Louis. Un grand nombre d'entre elles ont été représentées avec succès. Roger Mounèje (pseudonyme de Roger Bronkaerts) est né à Waremme en 1952, il vit à Lincent. Régent en français/histoire, il s'est toujours intéressé à l'histoire de la Wallonie et il a fondé et animé la revue Walons-nous ? Il est également l'auteur de pièces en wallon pour marionnettes. Martine Willems est née à Hermallesous-Argenteau en 1959. Docteur en philosophie et lettres de l'Université de Liège, elle est Directrice de la Maison de la Wallonie (Liège) et chargée de cours aux Facultés universitaires SaintLouis à Bruxelles, elle est membre titulaire de la Société de Langue et de Littérature Wallonnes, membre du Conseil des Langues Régionales Endogènes de la Communauté Wallonie-Bruxelles et de la Commission royale belge de toponymie et de dialectologie. "Le vocabulaire du défrichement dans la toponymie wallonne" constitue une étude aussi magistrale qu'exhaustive, s'appuyant sur l'histoire et la linguistique, des termes qui servent à désigner des lieux essartés, ces lieux défrichés le plus souvent par les moines jusqu'au Moyen Age pour les rendre cultivables. La Wallonie se caractérise par leur abondance et par le recours, pour les désigner, à des étymons d'origine latine qui produisent " Sart, Sarte, Sôt "... et des étymons d'origine germanique qui sont à l'origine de " Roux, Roeulx "... Ces deux prix sont d'une valeur de 100.000 frs chacun. Langues Régionales endogènes Prix annuels de la Communauté française de Belgique Règlement de la Communauté française instaurant deux prix destinés à récompenser des travaux relatifs aux langues régionales endogènes. Un prix triennal de littérature wallonne doté de 10.000 francs fut institué par un arrêté royal du 27 décembre 1935. Il était destiné à récompenser alternativement une pièce de théâtre jouée ou publiée durant une période de six ans précédant l'attribution du prix et un ouvrage de poésie ou de prose (roman, recueil de contes, essais) édité durant une période similaire de six ans. Le jury était composé de cinq membres désignés par le Ministre de l'Instruction publique, deux des membres devant être issus de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises (section de philologie) ou de la Société de Langue et de littératures wallonnes. Cet arrêté fut modifié le 26 novembre 1936 par un arrêté qui spécifiait que les ouvrages de poésie ou de prose pourraient être des inédits à condition que les auteurs s'engagent à les publier dans le cas où ils auraient été primés. Un arrêté du 24 décembre 1938 revoyait les deux arrêtés précédents et instituait, cette fois, un prix biennal de 15.000 francs attribué alternativement au théâ- tre, à la prose (roman, recueil de contes, essais) et à la poésie dans les mêmes conditions, pour ces deux dernières catégories, que celles prévues par l'arrêté de 1936. L'arrêté du 24 décembre 1938 servit de base à l'attribution ultérieure des prix biennaux. La Communauté française en reprit en charge l'attribution et le jury fut choisi parmi les membres de la Commission consultative pour la Promotion des Lettres dialectales de Wallonie instaurée par un arrêté royal du 16 février 1976. Le prix fut, à cette époque doté de 100.000 francs. Il fut attribué pour la dernière fois en 1990 et couronna alors une oeuvre dramatique. Depuis le vote du décret du 14 décembre 1990 concernant les langues régionales endogènes, la Communauté française de Belgique a modifié le statut des parlers locaux, qu'ils soient d'origine romane (champenois, lorrain, picard, wallon), ou germanique (francique) en leur accordant une reconnaissance en tant qu'idiomes seconds du français, langue officielle de la Communauté. Le décret prévoyait la constitution d'un organe consultatif qui fut institué en 1991, le Conseil des Langues régionales endogènes. Sur proposition de ce Conseil des Langues régionales endogènes, Eric TOMAS, Ministre de la Culture, a décidé de créer deux prix consacrés à ces langues : l'un couronnant, selon un rythme triennal, soit un texte en prose, soit un texte poétique soit un texte dramatique; l'autre récompensera, selon un rythme biennal, soit un travail de recherche en matière linguistique ou littéraire, soit une réalisation audiovisuelle et/ou soit graphique. L'édition 2000 attribuera deux récompenses de 100.000 francs belges chacune, l'une portant sur un texte poétique, l'autre sur une oeuvre audiovisuelle et/ou graphique. Les oeuvres mises en compétition seront soit inédites, soit publiées après le 31 décembre 1996 (poésie) ou le 31 décembre 1998 (oeuvre audiovisuelle et/ ou graphique) seront envoyées à JeanLuc FAUCONNIER, Président du Conseil des Langues régionales endogènes de la Communauté française, Ministère de la Culture et des Affaires sociales, Boulevard Léopold II, 44 à 1080 Bruxelles. Le règlement de ces prix peut être obtenu sur simple demande au n° de téléphone suivant: 02.413.21.34 Bernadette JASSOGNE, ou à la même adresse. Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 6 UNIMA - C'est quoi çà? Dossier C'est en 1924 que des marionnettistes tchèques et leurs invités bulgares, français, yougoslaves, allemands, autrichiens, roumains et soviétiques décidèrent de fonder une association internationale qui veillerait à promouvoir l'art de la marionnette. (UNIMA = Union internationale de la marionnette). Ils se retrouvèrent à Liège en 1930 (eh oui Tchantchès !) et puis régulièrement dans de multiples pays membres qui approchent aujourd'hui la centaine. L'UNIMA, depuis ses origines, a toujours été une organisation hors normes : elle s'est efforcée d'appliquer les principes démocratiques conformément à ses statuts sans jamais perdre son caractère humaniste et amical, et cela en étant toujours capable de prendre les décisions importantes nécessaires à la réalisation de ses projets. Cela n'a pas toujours été facile, particulièrement dans l'Europe divisée entre Est et Ouest de l'après 45. La force de l'UNIMA était et restera inscrite dans cette capacité à s'élever au-dessus de tous ces problèmes. Les objectifs principaux de l'UNIMA sont et continueront d'être, de faciliter par tous les moyens possibles les contacts entre les marionnettistes, les amateurs, les amis de la marionnette et les organisations de tous les continents, et d'agir comme outil de promotion de diffusion et de soutien au développement des arts de la marionnette. LA MARIONNETTE EN BELGIQUE FRANCOPHONE Pour un simple curieux, il n'est pas facile de s'intéresser à la marionnette belge, à son histoire, à ses origines. Ce n'est qu'au XXème siècle qu'un intérêt marquant pour l'histoire de la marionnette traditionnelle s'est manifesté chez nous. Avant cela, peu de recherches historiques se sont manifestées. On peut seulement supposer, au vu d'enluminures ou de manuscrits du Moyen Âge que des montreurs ambulants italiens et français subjuguèrent le peuple avide de rêves ou d'inavouables contestations. Dans certaines archives du XVème siècle, on trouve des ordonnances, condamnations, requêtes et autorisations qui mentionnent rionnettes sur table " des personnages sont manipulés par-dessous une table et évoluent comme si une mécanique compliquée les activait. A NAMUR, près d'une léproserie, dans la Chapelle de Saint-Hubert, un ermite du nom de Frère Joseph " jouait les marionnettes" (probablement mécaniques) durant les Fêtes de Pâques. Cela se passait vers 1800, seule nous reste la citation de cette initiative, tout le reste hélas a disparu. Au XVIIIème siècle, aux théâtres de tournées s'ajoutent des théâtres fixes . Les marionnettes étaient le "théâtre d'un peuple illettré " qui ne pouvait se payer l'opéra ni s'y présenter en sarrau (blouse de travail ample). Ce public pauvre se retrouvait donc parfois dans une accueillante cuisine du quartier où un amateur jouait la comédie ou la tragédie pour ses voisins (reprenant parfois à leur façon les oeuvres présentées dans les salles officielles inaccessibles). Les personnages nobles s'exprimaient en français (en forçant l'accent précieux pour s'en moquer) mais les rôles plus humbles parlaient en patois. A la marionnette à gaine introduite de France s'ajoute la tringle qu'apporte dans ses bagages un italien Alexandro CONTI. des tournées de marionnettistes ambulants sans préciser le contenu des textes présentés ni même le type de marionnettes utilisées. On ne peut qu'imaginer ... mais n'est-ce pas là un des pouvoirs magiques du marionnettiste ? Moins agréable est de penser qu'il y eut des procès pour hérésie, sorcellerie, des condamnations, incarcérations voir exécutions par le feu purificateur ! C'est au XVIllème siècle que des traces tangibles de textes, d'adaptations nous parviennent. Ainsi à MONS existait un " BETIEME " (vient de Bethléem). A VERVIERS, un BETIÈME est encore visible aujourd'hui en période de Noël. On entretient ainsi une tradition reçue de religieux Récollets du début du XVIlème siècle. Préfiguration des "ma- A LIÈGE, dans les quartiers populaires d'Outremeuse, une soixantaine de montreurs se mesuraient avec fougue en manipulant leur TCHANTCHES, personnage populaire frondeur produit viscéral du peuple, de ce peuple perturbant et revanchard. WOLTJE (ou " petit wallon... quand des ouvriers wallons venant travailler à Bruxelles étaient, considérés comme étrangers "!) à BRUXELLES, ne fut pas en reste. Une fausse dynastie de TOONE, consistant plutôt en une succession pas nécessairement familiale de personnalités très différentes, fit son apparition dans la capitale et y ancra une tradition que José GÉAL s'emploie actuellement avec beaucoup de talent à préserver. Les techniques de manipulation de ces marionnettes de traditions différentes soulèvent parfois de profondes controverses. Souvenons-nous, en effet, en 1979, année du Jubilé de l'UNIMA, l'Administration belge des Postes éditait plusieurs timbres représentant des marionnettes traditionnelles dont un Tchantchès avec fil à la main ! Scandale ! Ici pas de fil, une simple tringle dans la tête suffit, là un ou plusieurs fils renforcent la manipulation du pantin de bois là encore une tringle à la main s'ajoute à la tringle de suspension ... chaque région défend aujourd'hui encore son rituel de manipulation. Certains marionnettistes aussi utilisaient des ombres en intermède. Même si on est certain de cette pratique, les témoignages concrets sont particulièrement rares. Le répertoire est vaste : roman de chevalerie, de cape et d'épée, historique, comédies, contes, farces, opéras, littérature religieuse ... (dont les célèbres NATIVITÉS et PASSIONS). Après le premier conflit mondial, de nouvelles initiatives laisseront traces : Carlos SPEDER crée le THÉÂTRE DU PERUCHET dirigé actuellement par son disciple F r a n z JAGENEAU, André MOONS imagine LES FARFADETS, en 1948 et fait des tournées internationales. Les frères VERMEIRE abordent quant à eux le délicat milieu de la publicité avec leur PUPAZZI, Marcel CORNELIS portera lui-même jusqu'en Afrique centrale son personnage de REDDY KILOWATT champion de l'électricité, Yves LIENART, avec COLIBRI ET SES MASQUES, s'adresse plus particulièrement à un public d'adultes en présentant des chorégraphies de marionnettes à fils. Dès 1939, Léon LEROY, un clown reconverti, présente. son délicieux CHIOT CASIMIR. A travers son talent et sa gentillesse, il sera jusqu'à la fin de sa vie le doyen respecté des marionnettistes belges. François BRULS nous quittera trop tôt, auteur, paraît-il, particulièrement fécond; il mourra à 31 ans. Dans la région de CHARLEROI, le filiste René RENARD quittera la Maison du Peuple où il manipula de nombreuses années pour diffuser ses MARIONNETTES DE WALLONIE. Félix BONJEAN utilisera lui aussi le fil pour ses COEURS DE BOIS. Après plus de cinquante ans d'activités, il essaie aussi gaines et marottes qu'il anime surtout dans les parcs de Bruxelles. De nombreux amateurs aussi réalisèrent un intéressant travail dans leur milieu de vie, parfois dans la plus louable discrétion mais ils laissent de leur passage des traces indiscutablement précieuses pour notre histoire. Ainsi l'instituteur Léo DUSTIN a, durant plus de 40 ans, utilisé la marionnette dans sa classe non seulement comme moyen mais aussi comme vecteur d'éducation à la paix, à la justice, à la compréhension. En 1957, DUSTIN, dans sa maison bruxelloise créait le CLUB DES MARIONNETTISTES EN HERBE (club d'enfants) son théâtre LE GUIGNOL TRIBOULET fait incontestablement partie de notre patrimoine. Rédacteur en chef de la revue " Marionnettes en Castelet ", DUSTIN a répertorié en 1993 une cinquantaine de Compagnies d'amateurs. Vers 1956 naissait TOMATE, petit personnage du THÉÂTRE DES GALOPINS. Cette compagnie de gainistes créée par les ZIMMERMANN a longtemps charmé petits et grands par ses productions et ses coproductions avec d'autres compagnies ainsi que par ses prestations télévisées. A propos de T.V., les années 50-60 saluent le remarquable travail réalisé pour le petit écran par Suzanne GOHY et Jean GERARDY, la collaboration de José GÉAL, MARION, Hubert ROMAN, André LANGE, Charles DEGOTTE et autres Ralph DARBO ... Surgissent alors des séries de personnages qui raviront des générations d'enfants et de parents - BÉBÉ ANTOINE, BONHOMMET et TILAPIN, PLUM PLUM, GRISEMINE, LES ZIPPIS, ... Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 7 Dans les années 60 aussi, une nouvelle compagnie naîtra à Namur fondée par Pol DANHEUX et Hubert ROMAN : LES ZYGOMARS. Dirigée durant plus de 20 ans par Hubert ROMAN, dont le maître à penser était alors le Professeur ZDENEK BEZDEK (Prague); cette compagnie devait donner un nouvel élan à la marionnette belge par ses recherches tant au niveau de la technique qu'à celui du scénario et de la mise en scène. Ils travaillèrent entre autres avec Margareta et lrina NICULESCU. Le Centre espère concrétiser bientôt son projet d'une Ecole pour Amateurs et d'un Musée fixe. Aux compagnies déjà citées, il faut évidemment en ajouter d'autres plus récentes et de grand talent : le THÉÂTRE DU TILLEUL (1981), le soliste Jean PICO, le MAGIC LAND THEATRE et sa production T.V. dite de MALVIRA. Le THEATRE DU LUTIN a inaugurer son bus-théâtre LA SALAMANDRE. A LAFORÊT, petit village du sud, Suzanne COLLARD et Françoise PIERRET développent un mini-centre polyvalent de très bonne tenue et animent depuis 1994 le THÉÂTRE NOISETTE. A BRUXELLES, Anne MAUFFROY et Claude VALERE adoptèrent BONHOMMET et TILAPIN qu'ils animèrent dans le cadre superbe de la Ferme Rose. Il serait inexcusable de ne pas encore citer les PICCOLIS à Tournai, le THÉÂTRE DU DOUDOU à MONS, à VISÉ, le chaleureux CLEF DES CHAMPS qui nous ravit une douzaine d'années (1968- 1980) et la talentueuse étoile filante de la compagnie BERGAMASQUE (1966-1971) de la cité ardente (Liège). A LIÈGE encore, les familles LIBERT et PINET (et bien d'autres montreurs se produisant dans des musées) maintinrent la tradition. LI TEATE DEL CLIGNÈTE (1986) opta quant à lui pour une tradition parfois traduite en anglais, allemand, néerlandais ou espagnol ... Aux traditionnels personnages de chevalerie, son animateur, Georges VETTERS eut l'idée géniale d'y ajouter l'inspecteur Maigret du célèbre SIMENON, natif, comme lui de cette fière cité mosane : LIEGE. Jacques et Françoise ANCION, vers 1964, ouvrent, toujours à LIÈGE, le premier théâtre professionnel de marionnettes traditionnelles AL BOTROULE (Au nombril). Il a fait le tour du monde. Jacques enseigne l'art de la tringle à l'institut de Charleville. Au répertoire des pièces de chevalerie et des légendes, ANCION ajouta l'incontournable PÈRE UBU et des classiques du genre FAUST et LA NONNE SANGLANTE. José MAQUET, encore en pays liégeois, a abandonné la tournée pour se consacrer à une école de fabrication de marionnettes traditionnelles. Il peut aujourd'hui montrer une collection de CHARLEMAGNES tout à fait remarquable. A l'heure actuelle, en Wallonie et à Bruxelles, un Décret des théâtres professionnels pour l'enfance et la jeunesse accorde à certaines compagnies (théâtres dramatiques et de marionnettes) un statut et dispense des subventions. Les amateurs, quant à eux, et comme souvent, se débrouillent et obtiennent parfois des aides financières de Provinces ou de Villes. A la T.V. Benoît DE LEU et son BLABLA fait un malheur et assure ainsi une belle occupation du petit écran en plus de son théâtre - LES QUATRE MAINS né en 1984 où il imagine pour chaque spectacle un nouveau castelet. On ne peut pas non plus ne pas citer LES GROS NEZ créé en 1974 par Marcel ORBAN, un de nos meilleurs constructeurs de marionnettes. Chercheur de tout premier plan, il pratiqua toutes les techniques avec un égal bonheur. Peu de compagnies disposent d'une salle de spectacle permanente ou d'une infrastructure intéressante. Il faut épingler la réalisation du CRÉA THEATRE (1978) à TOURNAI qui occupe un superbe bâtiment de la Ville où il développe avec beaucoup de bonheur des activités d'animation et de formation. Parlant de fabrication, mentionnons encore Christian FERAUGE merveilleux créateur de poupées qui ouvrit en 1995 à Bruxelles un lieu " béni " : OMBRES ET SILHOUETTES. Dans une vieille chapelle de couvent, il présente notamment la légende de notre Manneken Pis et autres pièces. Avec lui et d'autres, on peut, semble-t-il, espérer une relève qui s'amorce - LE THÉÂTRE DU TABOURET (1987), Bernard CLAIR, premier belge diplômé de Charleville, la COMPAGNIE DE LA GARE CENTRALE (1 984) créée par Agnès LIMBOS devenue une spécialiste des marionnettes-objets, ... Enfin, on serait tout à fait incomplet si on ne signalait pas le travail pédagogique réalisé à l'initiative de l'inspecteur DEBOUNY dans le cadre notamment de l'enseignement fondamental avec son équipe PLENUS, VAN DER ERNST, ROMAN... Des initiatives aussi sont prises dans le domaine de la formation en stages, de rencontres qu'on espère bientôt voir devenir festivals. Autre initiative heureuse et inattendue : Jean-Luc IMPE a reconstitué en 1994 un opéra comique dévolu aux marionnettes de la Foire Saint-Germain du XVIllème siècle avec musiciens et chanteurs accompagnant, devant la reproduction exacte d'un castelet d'époque, les gestes des petits comédiens de bois éclairés uniquement de bougies ... Même si la marionnette continue à s'adresser surtout aux enfants, en Belgique francophone, elle est extrêmement vivace et commence à susciter l'intérêt des adultes tant dans le domaine de la tradition populaire que dans celui de la pédagogie ou plus simplement du spectacle. A NAMUR, le CENTRE PROVINCIAL DE LA MARIONNETTE, seule institution de ce type dans le pays, développe un certain nombre d'activités, notamment en décentralisant une exposition animée de marionnettes du monde. On peut déclarer donc raisonnablement que notre marionnette se porte bien et suscitera encore dans les prochains jours de nouvelles vocations créatrices. Hubert ROMAN (assisté de Léo DUSTIN). dè francoprovençål å walon SAQUANTES PINSEYES SU LES BIESSES Francis Brodard (Fribourg). Usant du francoprovençal de la Gruyère (canton de Fribourg), il est l'auteur de pièces de théâtre et d'aphorismes qui sont parus dans Pê lè chindê dou patê (Par les sentiers du patois). Ceux qui sont reproduits ici sont extraits de micRomania 3/98. Lè tsin chon pâ cholè a dzapâ po rin. Gn'a né qu' lès tchés pou bawyî pou ré. Le yêrdza ke l'a tyè na katsèta richkè dè pâ pachâ l'evê. Li spirou qui n'a qu'ène muchète, il-a branmint dès chances di n' né sawè passér l'iviêr. Ke chi grôcha, ke chi pitita, na chêrpin lè na chêrpin. Qu'i fuche grand, qu'i fuche pitit, in sèrpint, c'è-st-in sèrpint. Fô indremi le lion dèvan dè li teri lè mouchtatsè. Fôt èdwârmu l' lîyon divant d' satchî su sès moustatches. Che la hyinthe krèchichè avui la bârba, lè boc cheran chavin. Si l' siyince crècheut avou l' bôbe, lès boucs s'rît savants. On mothrè pâ lè pyà di j'ôtro avui lè dê kontyi. Chi k'âmè lè vatsè byantsè dê chavi èthrilyi. Kan la vatse lè agota, le lathi de la tyivra lè mèlyà. On n'moustère né lès pûs di s' vijin avou dès man.nèts dwèts. Adaptation en wallon Jean-Luc FAUCONNIER Li cé qui vwèt vol'tî lès blankès vatches, i dwèt vol'tî striyî. Li côp qui l' vatche n'a pus pont d' lacia, li lacia dèl gade èst bé mèyeû. Prà dè bithè gânyèran rin dè bu krouvâ de la pi d'on omo. Gn-a branmint dès bièsses qui n' gangn'rît ré an mètant ène pia d'ome. Kan on è galyâ né, on n pâ di korbé. Li cé qu'èst quasimint nwâr, i n' rît né dès cwârbôs. Dèvan dè pêrèlyi on tsin, vô mi chavê a nekoué lè. Divant d' tapér dès cayôs su in tché, ostant sawè 'yu ç' qu'ilèst. Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 8 Province di Estelle LEMAIRE termine son mandat à l'Union Culturelle Wallonne Lîdje A plusieurs occasions, on la retrouve au sein de la troupe du Gala Wallon de la Ville de Liège et récemment encore du Gala Wallon de la Province. Elle assure aussi la fonction de conseiller technique auprès du Service des Affaires culturelles de la Province de Liège, elle participe au Jury du Tournoi provincial et, à partir de 1990, des Rencontres provinciales d'Art théâtral wallon. Lorsqu'à l'âge de 14 ans elle monte pour la première fois sur les planches d'un théâtre wallon, Estelle LEMAIRE est bien loin de penser qu'elle débute une carrière qui la mènera un jour à la présidence de l'Union Culturelle Wallonne. En 1957, c'est au sein de la compagnie " Théâtre et Folklore " de Milmort qu'elle débute cette aventure... qui n'est pas près de se terminer. Durant 27 ans, avec cette troupe, elle participe aux Tournois provinciaux et à la Coupe du Roi. Elle quitte Milmort en 1984, pour rejoindre la troupe des " Comédiens wallons " du Trocadéro où elle se produit toujours actuellement. Mais depuis ses débuts, ses activités se sont multipliées. Elle suit les cours du Conservatoire où sous la conduite de Georges RANDAXHE, René RONGE et Marie-Louise MARTAY, elle décroche en 1963 un 1er Prix d'Art dramatique et Déclamation. Ce titre lui permettra, entre autres, de donner des cours de diction-phonétique dans l'Enseignement provincial et à l'Alliance française. Sollicitée par Jean TARGE, elle entre au Conseil d'Administration de la Fédération Wallonne Dramatique et Littéraire de la Province de Liège en 1974. Elle en devient la première femme présidente en 1989. Désignée par la Fédération liégeoise (devenue entre-temps Fédération Culturelle Wallonne), elle entre au Bureau JOSEPH DUYSENX Dans cette série, la SLLW se propose de rassembler de bons textes dialectaux du passé poésies, prose, théâtre, chansons - dont elle souhaite conserver la mémoire et favoriser la (re)découverte. Le premier volume de cette collection est consacré à l'un de nos plus prolifiques et talentueux auteurs liégeois Joseph DUYSENX (18781965). Joseph DUYSENX a composé et écrit plus d'un millier d'oeuvres, parmi lesquelles les plus connues sont sans doute " Cuzin Bèbert " (opérette) et " Li Mårlî (opéra comique) que l'on retrouve encore régulièrement au programme de nos théâtres wallons. 31 chansons (avec partitions) ont été sélectionnées dans le vaste répertoire de l'auteur. Il s'agit d'œuvres composées entre 1901 et 1932. Un important glossaire ainsi qu'une table des noms propres et des références culturelles complètent ce premier ouvrage. La présentation de cet ouvrage a eu lieu à la Cafétéria du Trianon le 12 février à l'occasion Membre du Conseil Exécutif de l'UCW dont elle assurait la vice-présidence et les relations avec les fédérations depuis le Congrès de 1997, Estelle LEMAIRE a décidé de ne pas demander le renouvellement de ce mandat, souhaitant consacrer à l'avenir ses activités à la seule Fédération liégeoise. Le travail ne manque d'ailleurs pas au sein de la Fédération pour la présidente : Estelle LEMAIRE pourra s'y atteler entièrement comme elle le souhaite depuis longtemps ! André Piret Trianon, les jeunes de l'Académie Grétry (Classe de Patrick DELCOURT) ont interprèté des œuvres de Joseph DUYSENX. CHANSONS La Société de Langue et de Littérature Wallonnes (*) vient d'entamer la publication d'une nouvelle collection sous le titre " Classiques wallons ". de l'Union Culturelle Wallonne et en devient Présidente la même année, mandat qu'elle renouvelle en 1984. A cette époque, la présidence de l'UCW est en effet assurée en alternance annuelle par les représentants des 5 fédérations. Joseph DUYSENX - Chansons - 142 pages - Format 23cm x 15 cm - 600 frs Peut être obtenu par envoi postal en versant la somme de 680 frs (port compris) au compte d'un cabaret au cours duquel Marc et Michel DUYSINX, petits fils de l'auteur (en l'absence de leur père François, malade) ont proposé une quinzaine d'œuvres choisies dans le répertoire édité par la SLLW. Signalons que lors du " Cåbarèt d'a Tchantchès " du 27 avril au 000-0102927-10 de la Société de Langue et de Littérature Wallonnes - 4000 Liège - Mention " J.Duysenx " Egalement disponible à la la Fédération de Liège : 04.365.63.30 (*) Fondée en 1856, la Société Liégeoise de Littérature wallonne s'était donné pour mission de promouvoir les productions littéraires en dialecte. Très rapidement, la Société a élargi son champs d'action à la Wallonie toute entière, ainsi qu'à l'étude scientifique des parlers régionaux de Belgique romane. C'est cet élargissement qu'exprime l'appellation actuelle de Société de Langue et de Littérature Wallonnes. La SLLW compte 40 membres titulaires, écrivains ou philologues originaires de toutes les parties de la Wallonie, et plusieurs centaines de membres adhérents qu'anime une volonté commune de défense et de promotion de la culture vernaculaire. Elle s'efforce de faire connaître cette culture en publiant des travaux et des œuvres littéraires de qualité au sein de sa revue, de sa chronique et de ses différentes collections. André Piret Un journal et particulièrement un organe de liaison comme le Walo+ Gazète peut, voire doit, être un outil interactif. N'hésitez donc pas à nous faire part de vos remarques, nuances, suggestions, critiques quant au fond et à la forme de votre Gazète d'information. Si vous désirez vous investir avec notre équipe, envoyeznous des articles ou des informations utiles à l'adresse suivante : Paul LEFIN Quai St Léonard 16c/112 4000 Liège Fax : 04.342.69.97 E-mail : [email protected]. Sous la crosse... ! walon-NET-adresse Evolution, sociopolitique, économique et culturelle du pays de Liège (des origines à 1789) Un livre de Jean Janssens La Compagnie Folklorique Fanny Thibout et les Tièsses di Hoye asbl Liège " a depuis fin septembre un site Internet, qui, depuis janvier 2000, se lit dans quatre langues dont ... notre wallon de Liège. Web : http://users.swing.be/CFFT E-mail : [email protected] Lorsque durant les année 1925, je fréquentais les bancs de l'école de la place de la Vieille Montagne à Liège, nos instituteurs que nous appelions "Maîtres" nous apprenaient bien le français, le calcul et les sciences... mais nous racontaient aussi, non sans un certain romantisme, l'histoire du Pays de Liège pour nous enseigner la démocratie, l'égalité des hommes, le progrès so- cial et le mieux-vivre de la société... en un mot l'HUMANISME ! J'ai cherché à faire oeuvre de synthèse, d'être bref, mais surtout de transmettre l'essentiel dans un ouvrage "grand public" et de dégager l'évolution sociopolitique, économique et culturelle du pays de Liège qui se déroule SOUS LA CROSSE des Princes-Evêques. Citoyens du pays de Liège.. ; vous serez demain des citoyens à part entière de l'Europe des peuples libres, comme vos pères l'ont été de la Principauté. Vous y défendrez comme eux l'ont fait, la liberté et la démocratie, le progrès technique et le développement économique, la justice, la culture et les arts... en un mot l'HUMANISME. J.J Disponible en librairie. Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 9 Avou l' gos' dès frut' dès bwès... Poqwè qu' dji djåse walon ? Mins, là qu' dj' arawe ! C'èst pace qui çoula m'ahåye, èdon! C'èst come li camamèle : çoula m'fêt dè bin, "dè bin ! dè bin ! dè bin ! dè bin !" Oh, dji v'såreû polou rèsponde qui l' walon è-st-on lingadje qu'ènnè våt bin in-ôte. N'a-t-i nin, come tot plin d' sès parèy avå l' têre, dès gram'mêres, dès dicsionêres di rîmes èt rames, ine-årmêye di scriyeûs, tchansonîs, feûs d' rîmês, auteûrs di tèyåte, feûs d'årmanac', èt minme, dispôy quéquès saminnes, li métôde d'a Mimile. Dji vous dîre l'Assimil... Eco on pô dj'aléve roûvî mès trinte-noûf camarådes (al salåde) dèl Sôciyèté d' Lindagje èt d' Lîtératûre Walones, ine hôte assimblêye qui ravise ine acadèmîye come ine soûr. I n' nos måque vormint qui l' frake a pind'mints, li såbe èt l' tchapê a deûs bètchètes (2) qui lès tchèsse-tchins pwèrtît d'avance, po r'sonner nos copleûs dè quai Conti (2), à Paris. Nin m' fez nin dîre qui tot çoula n' compt'reût qu' po dè peûve èt dè sé : nèni ! Mins mi, vèyez-v', ci n'èst nin totes cès bonès rêzons-là qui m'fêt djèrî... Si dj'inme dè crohî nosse bon vî lingadje, c'èst pace qui çoula m' ragostêye. Ha ! tos sès mots qu'ont rôlés, dès siékes å long, divins lès riv'lètes dè lingadje ! Sès-imådjes, sès " piceûres " ont l' gos' èt l' sawoura dès såvadjes frut' dès bwès : lès cis qu'on-a si bon dè côper, à l'avîr d'ine porminåde, lon èri dès grantès vôyes qui tot l' monde si creût oblidjî dè sûre. Awè, çou qui m' mèt' l'êwe al COURS ELEMENTAIRE DE DICTION WALLONNE des vedettes, dont la diction est valable. En ce qui concerne le théâtre en wallon, ces conservatoires n'existent pas et ce, malgré de nombreux efforts consentis dans les stages organisés par les provinces, communes, fédérations, wallon à l'école, CRIWE et autres organismes prônant et réhabilitant le langage de nos pères et celui de demain. P our le théâtre français, il existe des conservatoires où l'on enseigne les règles indispensables afin d'acquérir une diction et une articulation parfaites. Malgré cela, il y a de moins en moins d'acteurs ou d'actrices, même de très gran- Les acteurs sont souvent livrés à eux-mêmes et chacun continue à parler le wallon comme il l'a toujours fait, personne n'étant là pour rectifier les défauts. En 1981, Léon LEVIEUX, président en exercice de la Royale Fédération littéraire et dramatique de Bin viker a Thys la Province de Liège a rédigé un fascicule sur le sujet : " Cours élémentaire de diction wallonne ". Cet ouvrage est d'une précision et d'une efficacité certaines et peut servir à chaque acteur et actrice, de même qu'aux stages et aux groupements culturels prônant l'usage des langages wallons de la Belgique francophone. La Fédération Culturelle Wallonne de la Province de Liège vient de rééditer ce fascicule. Il peut être obtenu en versant la somme de 130 frs (port compris) au compte 000-0130774-18 de la Fédération Culturelle Wallonne de la Province de Liège - 4000 Liège (Communication : Diction wallonne). Thys Village wallon Thys est un petit village de quelque 400 habitants, situé dans l'entité de Crisnée. Outre quatre fermes en activités, le village compte aussi un patrimoine culturel des plus intéressants et notamment, une ferme-château classée. Il y a cinq ans, une poignée d'habitants nouveaux venus, ont rencontré quelques anciens du village et ont décidé d'ouvrir le village aux amateurs de petits villages ruraux. Le but au départ était d'intégrer les nouveaux venus à Thys aux anciens du Village et de créer des liens amicaux. Forts de ce premier succès, ces quelques villageois intrépides ont créé l'Association "Thys Patrimoine" et entrepris de reconduire cette expérience chaque année. les quelques bénéfices réalisés au cours de ce week-end, sont destinés à embellir la vie du village tout entier. Cette année, "Thys patrimoine" qui fait partie de l'Association Hesbaye Meuse Condroz Tourisme, s'est également associé aux festivités de la Province de Liège : Wallonie de Terre et de Pierre. Dans ce contexte, "Thys patrimoine" ouvrira le village au wallon, le dimanche 6 août 2000 de 10 h 30 à 19 h 00. Le programme n'est pas encore tout à fait arrêté, mais nous sommes déjà en mesure de vous proposer : à 10 h 30 : la messe en wallon par l' Abbé Schoonbroodt à 11 h 30 Apéritif pour tous sur le parvis de l'église matante Jeanne, rond èt lûhant come on cocogne, plat come ine vôte dès côps qu'i-n-aveût, tot tchôd, tot souke, odant lès pans dorés... Ine vrêye salåde lîdjwèsse, djo! Dj' èl sin co lèver d' vintrinn'mint pés qu'ine påsse di boûquètes. Ci qui s' ratint dè djåzer walon , c'èst mutwèt qu'i n'a nin håsse! Tant qu'à mi, vormint, dj'ènn'a mèzåhe.. ; poz-èsse ureûs. 1 Vos-årîz dit qu'aveût l' fîv'linne, li tchapê don, nin l' tchèssetchins. 2 Ci n'èst nin l' Contî, d'ås marionètes, damadje ! Jean-Denys Boussart (Vlan) LA BIBLIOTHEQUE DES CHIROUX SUR INTERNET La Bibliothèque Chiroux-Croisiers à Liège dispose désormais d'un site Internet qui permet de découvrir : toutes les informations sur la Bibliothèque des Chiroux-Croisiers (y compris la Bibliothèque des Dialectes de Wallonie) et son réseau de filiales : adresses, téléphones, horaires… le calendrier des activités organisées dans les bibliothèques : expositions, conférences, animations… le catalogue des documents disponibles dans le réseau : plus d'un million de références, avec possibilité de recherches multiples. Internet : http://bib.chiroux-croisiers.liege.be André Piret Dès 12 h 00 : Départ du Rallye gourmand : pour une somme modique, vous dégusterez un menu typiquement wallon tout en visitant le village : Entrée dans une ferme Plat dans une autre - Dessert dans une troisième. L'après-midi diverses animations sont prévues : chanteur de rue - conteur - Théâtre de marionnettes - expositions sur la langue wallonne et les différents dialectes européens produits du Terroir, etc. Dimanche 6 août 2000 de 10 h 30 à 19 h 00 boque, c'èst nosse lingadje qwand c'èst qu'i prind lès hêtèyès coleûrs d'à Tchantchès. C'è-st-insi qu'on l' djåzéve è Bètch ou bin è Pièreûse, là wice qui dj' aveû mès-at'nants : lès spots qui rôlît come dès crèsses dizos l' rabot, è l'ovreû dè vî Dèdjårdin ; les fåves qui m' grand-pére Bousså sèméve à pougnèye, èl cråsse årzèye, al fî copète di Lîdje : " Baf ! ine pougnèye por-ci ! Bardaf ! ine pougnèye por-là ! " Ci walon-là, dji l'ô co tchanter è m' coûr èt rèsdondi d'vins mès-orèyes. I m' plêt dè djåzer walon pace qui dj'a bin bon d'èl fé. Compridez-v' ? Mi lingadje, c'èst l' ci d'à m' La journée se terminera par la prestation du Cabaret du Trianon. Hormis le rallye gourmand les dégustations du terroir et les boissons, toutes les activités seront gratuites. "Thys Patrimoine" se réjouit déjà de vous accueillir nombreux le dimanche 6 août pour vous montrer "Qui fêt bon viker à Thys". Pour se rendre à Thys : prendre l'autoroute E40 Liège - Bruxelles. Descendre à la sortie n° 30 (Crisnée - Tongres). Tourner à droite au bas de la sortie de l'autoroute, aller jsuqu'au feu rouge (pour rejoindre l'ancienne route de Bruxelles). Tourner à gauche au feu rouge et compter jusqu'à la 4ème rue à Droite. Vous ne pourrez pas manquer l'entrée du Village, elle est gardée par un thyssois géant. La SABAM invite ses auteurs La Sabam a le plaisir de vous inviter à assister à une Table Ronde des auteurs de théâtre en wallon, le mercredi 14 juin 2000. Cette rencontre aura pour thème : L'évolution du théâtre en wallon: à la recherche de nouveaux thèmes, quelles sont les nouvelles voies et comment se profile l'avenir ? Elle se tiendra à la SABAM, 2ème étage, rue d'Arlon, 75, 1040 Bruxelles 14h30 : Café d'accueil 14h45: Mots de bienvenue par Paul Louka, Administrateur délégué et par Christophe Depreter, Directeur des Grands droits Débat, questions - réponses. Une après-midi conviviale où les auteurs des différentes régions auront l'occasion de se rencontrer, et d'échanger leurs expériences. La Table Ronde se clôturera vers 17h30 par un verre de l'amitié. Afin de pouvoir vous accueillir de la meilleure manière possible, nous vous demandons de nous confirmer votre venue, soit en renvoyant le couponréponse ci-dessous, à l'attention d'Evelyne Paul, SABAM, rue d'Arlon 75 - 1040 Bruxelles, soit par téléphone: 02 286 82 68 ou par e-mail: [email protected]. NOM: ............................................................................................................... Prénom: ........................................................................................................... adresse complète: ........................................................................................ ............................................................................................................................ assistera: oui non à la Table Ronde des auteurs de théâtre en wallon le 14 juin 2000. Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 10 Province di Énôt TABLE RONDE AUTOUR DU THEATRE AMATEUR: QUEL THEATRE POUR QUEL PUBLIC, AVEC QUELS MOYENS ? Depuis 30 ans, je pratique les tréteaux: comédienne, au départ, dans des troupes de théâtre amateur, en français quelques fois, et, en langue wallonne le plus souvent, auteur depuis quelques années et metteur en scène à l'occasion. Actuellement, je suis membre actif du Cercle EXCELSIOR de Haine-SaintPierre (entité de La Louvière). J'anime également une émission de radio à la RTBF MONS-FREQUENCE WALLONIE: "Hainaut - Rachènes", produite par Annie RAK. Avec Edmond TAQUET, nous assurons aussi l'écriture des sketchs programmés chaque semaine sur ANTENNE-CENTRE, chaîne de TV régionale, sketchs dans lesquels nous jouons également. Si je souhaitais intervenir ce soir, c'est surtout pour vous livrer quelques réflexions à propos du public. Mes propos rejoindront certainement, les préoccupations de tous ceux qui se produisent dans le cadre du théâtre amateur, toutefois, la problématique du public me semble se poser avec une acuité accrue dans la sphère du théâtre en langue régionale (le wallo-picard, en l'occurrence, pour la région du Centre). D'emblée, je tiens à préciser que le théâtre en wallon se porte bien. J'en veux pour preuve le nombre de troupes qui se produisent chaque saison et le succès de leurs spectacles auprès du public. C'était un lieu commun, il y a quelques années encore, de prédire et la disparition des "dialectes", et la mort du théâtre en wallon. Il n'en est rien, et je m'en réjouis. A partir du moment où l'on a considéré les langues endogènes comme moyens d'expression au même titre que les langues nationales ou internationales, de nombreux préjugés négatifs à l'égard de ces langues régionales se sont dissipés. Face aux phénomènes de mondialisation, d'uniformisation, l'Homme a sans doute ressentit le besoin de se réapproprier son histoire, ses racines et sa spécificité culturelle. Il ne faut y voir ni repli identitaire, ni attitude passéiste, ni combat d'arrièregarde nostalgique, mais plutôt vecteur d'ouverture au monde et à l'Autre. "Connais-toi toi-même", disait déjà Socrate. Sans doute, avait-il déjà compris qu'il est important pour l'Homme de savoir qui il est et d'où il vient, avant d'être capable d'aller à la rencontre de l'Autre et de se sentir citoyen du monde. Se sentir de quelque part permet d'admettre que l'Autre sait d'ailleurs et de s'enrichir de ses différences. Au cours de ma carrière de professeur de français, j'ai eu maintes fois l'occasion de "remettre les pendules à l'heure" quand des élèves s'étonnaient de mes activités de poète et de comédienne en langue wallonne. Comme j'avais la chance de m'adres- ser à un public multi-culturel, il m'était facile de les sensibiliser à l'attachement de chacun à son milieu, à son lieu d'origine, à ses traditions, à sa langue. Non, leur prouvais-je, le wallon n'est pas un parler pauvre et vulgaire, c'est une langue, avec ses particularités, ses accents toniques, sa syntaxe, sa lexicologie, c'est une langue avec ses différents niveaux et qui se module au gré du locuteur, une langue au même titre que l'anglais, l'espagnol, le sicilien, le breton, l'occitan ou le berbère. En général, j'ajoutais que le français ou l'italien pouvaient se décliner à la manière de Rimbaud ou de Dante, langages très éloignés des propos qu'il m'arrivait de surprendre dans la cour de récréation. Après ces quelques digressions à propos de la langue que nous avons choisi de pratiquer, j'en reviens à mon questionnement quant au public. Si on constate le démantèlement certain des à priori concernant la langue en elle-même, il n'en va pas toujours de même pour la démarche théâtrale. En effet, une différence perceptible apparaît souvent entre le public qui assiste à un spectacle en français et celui qui vient au théâtre en wallon. Sauf exception qui confirme heureusement la règle, dès lors qu'il gagne son fauteuil, le spectateur d'une pièce en wallon entend bien trouver ce qu'il est venu chercher: un divertissement sans risque, des motifs de rire, des personnages typés, des actions conventionnelles, un dispositif scénique traditionnel. "Langue populaire, donc théâtre populaire fréquenté par le peuple", affirment certains, reléguant sans procès "le peuple" au grade d'une masse inculte qu'il faut satisfaire à tout prix au risque de voir nos salles désertées. A cela, on pourrait rétorquer que pour des Jean Vilar, Antoine Vitez, Giorgio Strehler, Peter Brook, Ariane Mnouchkine, Jerzy Grotowski et d'autres parmi les plus grands, il s'agit aussi de théâtre populaire. Cependant, dans leur travail, aucune place pour la facilité. résumé, soucieux de la belle ouvrage et de l'objectif même du théâtre. un art éphémère, certes, mais dont le caractère instantané n'exclut pas des prolongements dans le temps de par la réflexion que I'oeuvre présentée suscite chez le spectateur, réflexion d'autant plus riche que la pièce propose une thématique actuelle, soutenue par une remise en question de l'ordre établi et du système de valeurs, par une psychologie fouillée des personnages et par une mise en espace judicieuse de la pensée et des mots de l'auteur. Toutefois, à côté de ce changement d'attitude de bon nombre d'auteurs, de directeurs de troupes, de metteurs en scène et d'acteurs oeuvrant au sein du théâtre dialectal, il reste à déplorer les manquements de troupes théâtrales se complaisant dans l'immobilisme et la médiocrité, présentant des oeuvres passe-partout, basées sur des modèles immuables, préparées d'une manière sommaire et montées trop rapidement. Curieusement, ces spectacles dépourvus d'audace trouvent en face d'eux un public conciliant, indulgent, prêt à toutes les concessions, applaudissant aux gags les plus lourds, aux jeux de mots faciles, aux quiproquos éculés et au cabotinage d'acteurs qu'il prend plaisir à retrouver dans les mêmes types de rôles. Par quel réflexe conditionné, des spectateurs de toutes sortes excusent-ils, encouragent-ils et réclament-ils ces spectacles stéréotypés à consommer sans effort ? J'ai bien dit: "spectateurs de toutes sortes", et j'insiste sur ce point. En effet, contrairement à certains préjugés tenaces, les spectateurs qui fréquentent nos salles ne sont pas nécessairement issus de catégories économiquement, socialement ou culturellement défavorisées. On en retrouve d'ailleurs régulièrement dans l'assistance lors de spectacles de théâtre-action en français. Ces spectateurs n'appartiennent pas non plus aux seuls troisième et quatrième âges. De plus, "moins jeune" ne signifie pas forcément gâteux qu'il est opportun d'infantiliser. Quelque soit le public, l'oeuvre mise en chantier doit témoigner de solides qualités d'écriture et de langue. Elle doit parler au temps présent et exige des acteurs, du metteur en scène, complice de l'auteur dramatique, des techniciens une parfaite connaissance de la scène et de ses impératifs techniques. Des jeunes aussi viennent au théâtre en wallon, attirés sans doute par la présence de plus en plus fréquente d'enfants et d'adolescents sur les planches, qu'ils soient intégrés aux acteurs adultes, ou qu'ils se produisent dans des spectacles écrits spécifiquement pour eux. Fort heureusement, on observe un salutaire renouveau du théâtre en wallon grâce à des auteurs qui viennent enrichir le répertoire traditionnel en trouvant des sources d'inspiration nouvelle, puisées dans l'actualité, les problèmes de société, la réflexion philosophique,.... grâce aussi à des metteurs en scène et des comédiens soucieux du sens profond de l'oeuvre, des enjeux du spectacle, du jeu juste, du rythme global, de la symbolique des objets scéniques, en Hélas, là aussi, le pire côtoie le meilleur. Selon les compétences et les motivations des animateurs, on trouve des réalisations de grande qualité, rivalisant avec les spectacles d'adultes, les dépassant même parfois, mais, aussi, malheureusement, des saynètes rappelant les distributions de prix les moins réussies d'il y a cinquante ans, saynètes accueillies d'ailleurs avec plus d'indulgence encore par ce public déjà enclin à tout accepter des adultes dès lors qu'on les amuse, et complètement conquis par le seul fait de voir des enfants sur scène. Ce qui est inquiétant, c'est que certains jeunes, au départ attirés par le théâtre en tant que moyen d'expression, risquent fort, à un moment donné, de se lasser de faire le pitre en lever de rideau. Quant aux autres, déjà soulevés par l'adhésion du public, ils continueront à faire du théâtre au sein de la troupe qui les a formés, ou plus exactement déformés. En conclusion, je reste avec le questionnement qui est le mien depuis toujours et que je vous ai livré. Je me demande sans cesse par quels moyens "éduquer" le public du théâtre en wallon, capable par ailleurs d'évaluer plus ou moins sainement la valeur d'une oeuvre théâtrale ou cinématographique en langue française, anglaise ou italienne, un public touché par des films comme " LA PROMESSE " , ou " LA LISTE DE SCHINDLER ", conquis par des profils psychologiques complexes tels qu'on en trouve dans " LE SILENCE DES AGNEAUX " , ou par l'humour d'un Guy BEDOS, ou encore par la drôlerie des dialogues de films comme "CUISINE ET DEPENDANCES" ou " UN AIR DE FAMILLE ". Sans doute faut-il continuer à faire ce que nous faisons: essayer de convaincre en offrant des spectacles visant à la plus grande qualité. Qu'ils fassent rire de temps en temps, pourquoi pas ? Mais pas à n'importe quel prix. Le rire aussi peut interpeller. Sans doute, est-il. aussi très important d'être soutenu par des organismes officiels, tels que le Centre Culturel régional du Centre, en ce qui nous concerne, qui nous offre notamment la possibilité de doubler nos spectacles, produits au départ dans le cadre d'un cycle d'abonnement plutôt réservé à un public plus âgé, et de les ouvrir ainsi à un public plus large. Le fait d'être intégré dans une initiative telle que " AMATEURS: AU THEÂTRE " ne peut que sortir le théâtre en wallon d'un ghetto dans lequel il se complaît parfois (il suffit de voir le peu de comédiens wallons intéressés par le théâtre en français), et amener le public aux mêmes exigences, quelle que soit la langue utilisée. Enfin, il faut solliciter au mieux les médias et les divers moyens de promotion pour que le public sache que tous les spectacles en wallon ne sont pas à englober dans un même ensemble homogène. Le public va voir un spectacle en français après l'avoir sélectionné en toute connaissance de cause: il va voir ou revoir telle pièce LE MARIAGE DE MADEMOISELLE BEULEMANS ou FIN DE PARTIE selon ses affinités, tel auteur ou telle compagnie dont il apprécie la démarche. Le public présent dans nos salles, quant à lui, vient trop souvent encore voir "du wallon". C'est une attitude que nous nous devons de changer. Jacqueline Boitte Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 11 Province di Nameur L'ome di strin Ci sèmedi-là, su l' place do mârtchi à Rèléyes-su-Bèrdouyes, on-aleûve vinde lès meûbes do vî Miyin. Gn-aveûve nin trwès mwès qui l' pôve vî-ome aveûve faît s' dêrène bauye. - C'èst l' facteûr què l'a trové mwârt. Come tos lès mwès, i lî pwârteûve si p'tite pension. Miyin soketeûve po d' bon su s' tchèyêre. - Li comune a d'vu payî l' vacha èt l'ètèremint; adon po rintrer dins nos liârds, nosse consèy a vôté l' passéye. Tos vîs bidons do timps passé ! On tchôdron d' rodje keûve, on pêlon, trwès casseroles, tot cabossîs, quausu si nwârs en d'dins qu'en d' foû ! One vîye maî vièrmoleuwe, one comôde en tchin.ne qu'i lî manqueûve on pîd èt on boquèt d' moulure, dès-ostèyes di djârdin, on cisia, on goria, on lét d' blanc bwès... èt co..., èt co... - Waîte ! Rin qu' po fer r'fer l' bokèt d' moulure twârtchîye à l' comôde, ça costéyerè d' pus qu' èle ni vaut ! - S'is rintèrenut dins leûs caurs, gn-a murauke ! - Faut todis crwêre qu'is sont dins l' dèche on fameûs côp po fer vinde si rwèd ! Parèt qu'is n'ont nin d'djà r'trové on fayé ârière-pitit-cousin po rèsponde; èt po l' maujone, là longtimps qui l' notaîre èst maîsse. - Is v'lin.n' jusqu'à mète si payasse, au vî Miyin ! - Oyi ! S'is n' l'ont nin tchèrdjî, c'èst qui l' crin èt lès r'ssôrts passin.n' iute ! Is-ont ieû twârt, c'èst sovint là qu' lès vîs... - V'loz bin crwêre one pitite saqwè, l' cia qu'aurè mètu s' mwin d'ssus ni pôrè mau d' s'é vanter à s' vwèsin ! - C'èst sûremint zèls què l'ont trawé, l' payasse ! - Alons, Alons ! - Qu'aurîz co v'lu qu'il eûche, don, l' vî Miyin ! Tot jusse s'i pârvineûve à mougnî si d'méye-lîve di crètons èt tchitchî s' cawote di nwâr toubac' su s' samwin.ne ! - Oyi èt l' pôve-mivét n'a jamaîs mougnî sès mitches qu'au sayin ! - Ci n'èst nin d' fwim ni co d' misére qu'il èst paurti ! C'èst s'-y-ôrlodje, d'après l' médecin, là longtimps qu'èle rastaurdjeûve, èlle a taurdjî po l' bon ! Si Miyin l'aveûve sitî trover pus rwèd, i dit qu' li... - Dji t' vous bin crwêre, li nin d' pus qu'on-ôte ! - On côp qu' l'eûre èst là, médecin ou nin, faî çu qui t' vous, faut qu' t'èrvauyes. - Miyin vèyeûve pus voltî leûs talons qu' lès bètchètes di leûs solés, aus médecins. N'èst nin ralé pus timpe po ça ! Passé lès quatrès-vingts, n'èst-ce nin d'djà bia ? - Mi, dji m'è contintereûve dèdjà ! One auto foû môde vineûve di s' gârer drî l' camion dè l' passéye. - 'là l' uchîr, tin, por mi ! Cètilà èt lès croques-môrts, is-ont tortos quausu l' min.me tièsse. On p'tit grêy ome a d'tchindu dè l' bagnole, one malète bauyant d'zos s' brès. Il a d' abôrd fougnî dins totes sès potches po r'trover sès bèrikes. Dès spèssès montures di scaye qu'il a stitchî d'zos l' bwârd di s' tchapia mozârt su sès-orèyes qui balin.n'. On long côp d'oûy avou one mawe, dissu l'andèle qui lès deûs camioneûs arindjin.n' di leû mia, dandjereû po-z-awè leû dringuèle. - Dji lès vwè èvi don, mi, l's-uchîrs ! Djè l'zeû sowaîtereûve dès pûs dins leû baube! Citci n'aveûve pont d' baube; rin qu'one tote tène nwâre moustache clérsèméye di sclimbwagne dizos s' nez come on bètch d'oulote. - C'èst qu'i gn-aurè dèl djint à l' passéye da Miyin ! là co deûs vwètures qui s' gârenut, gn-a d'djà bin one dozin.ne ! René CLINIAS Li fièsse dès 10-15 ans, avou l' C.I.W.E.N Quand l' C.I.W.EN faît one saqwè po l's-èfants, i mèt todi lès p'tits plats dins lès grands èt travayî au pére dès pôces. Li sèmedi 18 di maus', on l'a co bin vèyu o Bwès d' Vilé. Tos lès soçons di " Les amis de la Paix " èstint là po nosècoradjî. C'èst todi insi avou lès djins do Bwès d' Vilé. Ça faît insi qu'à trwès-eûres di l'après non.ne, li sâle èsteut bin rimplîye, avou one copicherîye d'èfants d'on costé à l'ôte. Li ci qu'a ieû l' toûr po lès rapaujî, c'èst l' fotografe què l's-a rachoné su l' sin.ne. Après ça, ça n'a wêre tchicté. Eûreûsemint, pace qui l' programe èsteut spès. One bone eûre èt d'méye di plaîji. Dès p'titès spitantès sin.nètes à fé skèter vos bot'nîres, one bèle pîce qui vos laît là, avou vosse bouche au laudje, dès bokèts po fé rîre, dès-ôtes qui vos mûwenut. Èt c'èst tos lès difèrints visadjes di nosse bia lingadje walon qui s' displôyenut à faît pa-d'vant dès-ouy sibarés. Gn-aveut Mani avou s' rap do Molin. Natôye avou one pîce èt one masse di powézîyes. Lignè avou si scole di Walon. Flip'vile qu'aveut si Lexique français-wallon du parler cerfontainois bin mètu " s' keûr au laudje " èt saquants djon.nes vinus d' Chaltin, di Djiblou ou bin d'ôte paut, po l' plaîji d' causer l' Walon. Èt quand Madame Ârlète s'a mètu au pupite po bate li mèseure, c'èst tot l' monde qu'a tchanté " L' Bia bouquèt " po bin mostrer qu'ça lî aveut plaî. Èt come totes lès dames di scole dè l' Fôrmacion continuwéye dès Maîsses èstint là tortotes avou leûs tautes, on n' s'a nin faît priyî. Pace qui nos-ôtes, quand c'èst bon, on-z-in.me cor ostant deûs bokèts qu'onk. Binauje, li présidint do C.I.W.E.N ! Binaujes, tos lès cis què l'ont coplé ! Binauje li gazètî di " La Meuse " qu'a v'nu atauchî lèsèfants èt lès maîsses po l'zî dîre qu'il aveut stî sbaré… èt v'lu sawè lès pondants èt lès djondants ! On fèl mèrci, savoz, Madame Toussaint, Djôsèf dau Molin, èt vos-ôtes tortos, lès maîsses èt lès dames di scoles, qu'ont l' dâr èt l' paçyince di v'lu stitchî l' walon dins l' tièsse di vosèlèves. On fèl mèrci, lès parints, di ièsse todi là à ècoradjî vos-èfants ! Deûs p'titès r'mârques, quét'fîye, pace qu'on n' pout jamaîs ièsse tot-à faît contints. Tot d'abord po dîre qui s'on vout aler toquer à l'uch dès minisses po-z-awè dès lots, vaut todi mia aler èmon lès cis qui n' si vantenut jamaîs, il auront todi one saqwè à vos d'ner. Lèsôtes, lès cis qui crîyenut bin fwârt qu'i sont là po l' walon èt qu'i lès faut aler uker, quand on 'nn'a dandjî, i vos rèspondenut qu'i n'ont rin à d'ner maîs qu' leû keûr è-stavou vos-ôtes. On keûr… c'èst-aujîy, dwê, d'aler discôper ça po-z-è d'ner on bokèt à chaque èfant. One ôte afaîre : nosôtes, au C.I.W.E.N, quand nos fians on saqwè qu'è vaut portant lès pwin.nes, nos nos sintans sovint fwârt disseûlés. Dîreus' bin poqwè ? Lès soçons do C.I.W.E.N Lès Rèlîs Namurwès. C'est le 25 février 1909, au cours d'une promenade à la citadelle de Namur, que Lucien MARECHAL, Télesphore LAMBINON, Georges PELOUSE et Auguste DEMIL, 4 rhétoriciens de l'athénée de Namur, décident de créer le cercle littéraire dialectal " Lès Rèlîs Namurwès ". nette et - non sans audace - ils ont jeté les bases d'un programme prometteur." (*) Lexique sans définition des vocables français mais avec exemples illustrant chaque acception wallonne du mot. Deux jours plus tôt, ces passionnés de la langue wallonne avaient lancé à leur professeur de Néerlandais: vos nosapurdoz bin l' Flamind, èt poqwè nin l' Walon? La liste des ouvrages parus à ce jour indique à souhait que les Rèlîs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin : romans, dictionnaires, revues... sont là pour le prouver. Vocables du Walo + et d'un millier d'ajouts. A cette boutade, l'enseignant avait répondu : Orthographe Francard (Dictionnaire des Parlers Wallons du pays de Bastogne-De Boek université 1994) détaillée page 49 à 58 - sauf paragraphe concernant le H). une publication du Cercle Arthur Balle de Cerfontaine (Académîye des Foyans) et de Lingua MicRomania Vos 'nn'èstoz dès rèlîs, vosôtes! Mais ce bilan positif, ils le doivent, avant tout, aux premières années qui furent décisives pour le cercle. Les exigences du départ portent toujours leurs fruits. Même si elles paraissent désuètes aux yeux de certains. wallon illlustré d'Entre-Sambre et Meuse de Maurice VRAY avec la collaboration de André Chauvaux, Feu Jean Dercq et Alphone Glimes et tous les membres du Cercle Arthur Balle . Avec le soutien de la Communauté française. Sortie prévue en juin 2000. Actuellement en souscription au prix de 800 frs jusqu'au 15 mai. plus 100 frs pour un envoi postal. A verser au compte 2710137783-75 de Mr Jean Chauvaux à Cerfontaine ou au compte 098-2210583-77 de MicRomania-Crombel à Charleroi. Le nom du cercle est tout trouvé. Car oubliant aussitôt le sens péjoratif que leur professeur avait donné à ce terme " rèlî " ils ne veulent en retenir que le sens premier. Ils seront ces " choisis ", ces " triés " qui vont œuvrer pour la sauvegarde de la langue wallonne. " Mais pour l'élever à la dignité d'une langue littéraire, il importait de la bien posséder, d'en connaître les ressources, les richesses. Il convenait de faire montre d'un réel rigorisme dans la recherche de la qualité. Nos jeunes gens, avec un bel enthousiasme, se sont tracés une ligne de conduite fort Un recensement des publications importantes effectué en 1964 (55 ans après la création du cercle) mentionne 52 recueils de poésie, 232 pièces de théâtre, 52 œuvres en prose, 20 études diverses : anthologies et dictionnaires. A côté des œuvres littéraires, on ne peut passer sous silence toute la partie didactique actuellement mise en place par le cercle : - Li scole di Walon, de la Maison du dialecte et du folklore, qui rassemble, chaque année, un groupe toujours plus nombreux de passionnés, répartis sur quatre niveaux. - Les conférences données ci et là. - Les cours de wallon qui se Li concoûrs dè l' Mârlagne 2000 Lès Walons Scrijeûs d'après l' Banbwès adjincenut, comme chake anéye, li concoûrs dè l' Mârlagne. Ci-t-anéye-ci, is d'mandenut dès pîcètes po dès poupnètes ( = F, marionnettes). I faut èvoyî lès tèkses po l' preumî d' jun 2000 - 8ègzimplaîres Feller si possibe) au pèneû : Roger Viroux reuwe do grand Vèvî, 17 - B 5070 Li banbwès. Su chake tèkse, i gn-auré on nombe di 5 difèrints chifes èt saquants mots è walon. On r'troverè l' nombe èt li tèkse su one envèlope sèréye avou, d'dins, on papî avou l' nom èt l'adrèsse do scrijeû ou dè l' sicrîjeûse. Lès mimbes dè l' soce dès Walons Scrîjeûs d'après l' Banbwès polent pârticiper dins lès minmes condicions. Lès tèkses ni sèront nin rindus èt lès Walons Scrîjeûs d'après l' Banbwès lès pôront publiyî avou l'acôrd di l'auteûr. Lès mimbes do juri n' polenut nin ièsse dès scrîjeûs(es) ni fé pârtîye di pont d' soces di Walons Scrîjeûs. On n' pout nin r'clamer conte lès dècisions do juri, qui pout, s'i juje qu'i gn-a pont di scrîjadje qu'è vaut lès pwin.nes, ni pont d'ner d' pris. Normâlemint, lès pris sèront rindus au mwès d'octôbe 2000. Po d' pus d' rensègnemints, tèlèfonez au 071.71.13.13 Po lès WaSABs, li pèneû R.A.A. Viroux. multiplient dans les écoles de la région. Nonante ans plus tard, les Rèlîs d'aujourd'hui ont toujours en eux, l'idéal de leurs aînés. A commencer par leur enthousiasme. On Rèlî. (*) Félix ROUSSEAU, in " Propos d'un archiviste sur l'histoire de la Littérature Dialectale à Namur ". Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 12 La Royale Moncrabeau Namur Sa devise : Plaisir et charité La Société folklorique et philanthropique fondée en 1843, par Nicolas BOSRET auteur du Bia Bouquet. Elle est la doyenne des Sociétés folkloriques de Wallonie. ORIGINES La Royale Moncrabeau est probablement la société folklorique la plus ancienne de Wallonie. Fondée officiellement en 1843, ses origines remontent cependant à la fin du XVIIIe siècle. Vers 1788, le " Cercle des Canaris " prit naissance au faubourg de la Plante. C'était une sorte de cabaret littéraire à l'imitation du " caveau de Paris " Il était animé par de joyeux compagnons qui cultivaient la chanson wallonne ; ils s'occupaient également des collectes pour secourir des malheureux ; Evolution En 1843, un groupe fait sécession et s'établit à Namur, il choisit le nom de MONCRABEAU, nom d'une localité de Gascogne dont les habitants ont la réputation d'être les déterminés menteurs de la région et avaient constitué une " Diète générale de la blague " qui délivrait des diplômes de menteurs, après examen sur la " Pierre de Vérité ", se considérant comme une filiale de Moncrabeau de Gascogne, le nouveau groupe adopta son nom. Il abandonna le nom de "minteûr" pour celui de " Molon " (au sens propre : larve de hanneton ; au sens figuré : un homme un peu toqué, mais dans le meilleur sens du terme, quelqu'un qui sort de l'ordinaire dans le domaine de la fantaisie). La société fut réorganisée sur des bases nouvelles c'est ainsi que naquirent les " Quarante Molons ", quarante comme à l'Académie française ! Son pre- mier directeur fut Nicolas BOSRET. C'est à lui que revient l'idée d'avoir présenté ses musiciens suivant des rites particuliers. Le succès des concerts organisés par MONCRABEAU permit à la Société de réaliser les buts philanthropiques que lui assigne sa devise " Po lès pôves " (pour les pauvres). Dans le domaine de la littérature dialectale également MONCRABEAU a joué à Namur un rôle de tout premier plan. Charles WEROTTE y a été l'âme d'une équipe d'excellents littérateurs wallons. Tout ceci explique la popularité dont jouissent à Namur les "Quarante Molons". mais leur réputation dépasse le cadre local : jumelés avec Moncrabeau de Gascogne, ils se sont rendus en France où ils sont bien connus. Description Pas de fête un peu importante à Namur sans que les Quarante Molons apparaissent sur leur char où ils s'étagent sur une estrade ayant la forme d'un trapèze isocèle. Leur costume, très spectaculaire et haut en couleur, fut créé en 1848 par l'artiste peintre Nicolas Jomouton. Il manie les couleurs belges et françaises : souliers et chaussettes noirs, guêtres de cuir rouges ornées d'arabesques d'or ; culottes-cavaliers noires portant sur chaque jambe deux losanges dorés, l'un dans l'autre ; justaucorps de cuir noir arborant sur la poitrine le blason de la société ; ceinture blanche frangée d'argent ; manches de chemise blanches garnies de manchettes de cuir rouge, décorées à la façon des guêtres, cape bleue, à la mousquetaire, bordée de deux galons dorés et doublée de soie blanche ; collerette blanche tuyautée sur trois rangs : chapeau noir en forme de cône tronqué, garni de rouge et or, portant le chiffre " 40 " et le signe " M ". L'orchestre, de la plus haute fantaisie également, fut constitué par le musicien aveugle Nicolas BOSRET. Des instruments anciens y voisinent avec des mirlitons aux formes les plus bizarres, des instruments cocasses (notamment une petite vache), sans parler de quelques instruments modernes. Nicolas BOSRET écrivit des partitions adaptées à cet orchestre d'un genre inusité. Celui-ci exécute aujourd'hui des airs folkloriques appropriés lors des combats d'échasseurs, pendant le jeu du drapeau et la Danse Macabrée. Mais la principale de son répertoire est " Li Bia Bouquet " chant officiel de la ville, également composé par Nicolas Bosret. Le char des Quarante molons ferme traditionnellement la marche de tous les cortèges historiques. L'orchestre donne également un concert de gala annuel au parc Louise-Marie. La société participe aux principales fêtes namuroises, notamment, aux fêtes de Wallonie en septembre. Li roman payîs Aprinde li Walon au Nou-Lovin Du football à la comédie, il n'y a qu'un pas que Jacques STASSIN, a franchi, tout en douceur. La Royale Nouvelle Gavotte va bientôt fêter son 75ème anniversaire. Jacques Stassin la préside depuis 17 ans et entend poursuivre sa tâche aussi longtemps que sa santé le lui permettra. Il nous a paru important de présenter celui qui a eu et qui a toujours de nombreux titres à faire valoir. Il a joué au football de 1945 à 1955 avec une bande de joyeux drilles comme Jacky Anciaux, Jacky Piron, Etienne Longfils et d'autres encore. Il garde de cette période une foule d'anecdotes qui vaudraient la peine d'être écrites... Il est ensuite devenu joueur-entraîneur à Sombreffe jusqu'en 1962. Mais le théâtre wallon commençait à le chatouiller et à occuper ses loisirs. Il abandonna donc le foot pour se consacrer un peu plus à ce hobby: il était déjà acteur comédien à la Gavotte en 1954. "Attention", nous a-t-il dit, "à cette époque-là, il était question d'opérettes et de comédies musicales wallonnes, et non pas de pièces en wallon comme actuellement. Il fallait savoir chanter ! Jacques n'était pas le chanteur Benjamino Gigli mais il l'admirait beaucoup. N'avait-il pas participé et gagné des " crochets " comme on les appelait à l'époque ? Le genre de l'opérette a dû être revu en 1970 par manque de chanteurs mais aussi de finances. La mise en scène coûtait très cher (rien n'a changé, voir le théâtre de l'opérette !) Ainsi, notre Aclot du mois est devenu acteur wallon. En outre, depuis 1955, il occupait la fonction de Secrétaire adjoint de la Gavotte et, en 1956, il devenait membre du Conseil d'administration de la Fédération Culturelle du brabant. En 1957, il entre à l'Union Culturelle Wallonne pour y représenter le Brabant. En 1958, il est nommé secrétaire de la Gavotte, et à plusieurs reprises, il fait partie du jury des tournois provinciaux. Il ne s'arrête pas là, il devient très vite juré et président du Jury du grand Prix du Roi Albert Ier, juré de nombreux concours littéraires wallons, puis trésorier de la Fédération culturelle wallonne du brabant (une fonction qu'il assume toujours) et, en 1983, président de la Royale Nou- velle Gavotte, en remplacement du regretté Lucien Levêque. Cours de Wallon à Louvainla-Neuve Quelle époque il a connue avec les Lions (Yvan et Achille), Bob Deltour, Victor Delestienne et Marie-José Guilmot pour n'en citer que quelques-uns ! Les cours sont donnés par Lorint HENDSCHEL, doctorant en sociolinguistique, écrivain wallon. Ils sont destinés aux étudiants et aux habitants comme à tous les autres amoureux de la langue wallonne. Le président est toujours acteur et à l'occasion metteur en scène. Il ne compte plus les pièces auxquelles il a apporté sa contribution. Il en garde d'excellents souvenirs, spécialement de quelques-unes comme " Amour al payelle " ou " Coq d'Awousse " ou " No curé Bakus " ou encore " Oscar " (avec le regretté Yvan). Souvenir et avenir. Jacques n'a pas gardé de mauvais souvenirs en mémoire : il n'a retenu que les bons, comme des voyages à Paris ou au Luxembourg, ou le grand succès de certaines pièces, suivies à l'époque par de très nombreux spectateurs dans la salle des Arts et Métiers. Où sont les neiges d'antan ? Sa fonction de président lui plaît beaucoup. Alors, une main de fer dans un gant de velours ? "Non ce n'est pas nécessaire", dit-il. Sa devise "toujours progresser en qualité". De ce point de vue, il semble qu'avec Mylène, JeanCharles, Sébastien, Julie et Carine, une équipe de jeunes très prometteurs, l'avenir soit assuré... Et pour le 75ème anniversaire de la Royale Nouvelle Gavotte, qu'a-t-il prévu ? "Ce sera une pièce en wallon mise en scène par un professionnel Freddy Charles. Nous vivrons un tout grand spectacle". Un hobby ? "Oui, la pêche, mais je n'en ai plus beaucoup le loisir ". Jacques est un homme heureux, qui vit pour son théâtre. Il consacre énormément de temps à ses activités "wallonnes". Il est satisfait aussi bien des anciens que des jeunes pourris de qualités. Vivement les festivités du 75ème anniversaire, on y sera d'ailleurs très vite. Et que tout se passe bien pour le président et son dévoué comité. J.D. Les cours auront lieu le mardi soir une semaine sur deux, de 19 h 00 à 21 h 00, à l'auditoire Barbe 04, Bièrau parking n° 11. PAF : 500 francs, étudiants et chômeurs 250 francs, tout compris (copies et autres) Organsiation : ASBL Li Ranteule, 165 rue de Lonzée, 5030 Gembloux. 081.60.00.68 après 17 heures, en collaboration avec l' A.G.L., La Fédération et l'Association des habitants de Louvain-la-Neuve. Li Walon on lingadje po viker avou. Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 13 Province di Lucsamboûr Journées de Formation pour le théâtre d'amateurs Le Service de la Diffusion et de l'Animation Culturelle de la Province du Luxembourg (SDAC) organise des journées de formations pour le théâtre d'amateurs au Palais Abbatial de Saint-Hubert. (Prix de la journée : 250 frs - Renseignements 061.61.32.89). LA MISE EN SCENE A l'intention des metteurs en scène des troupes de théâtre d'amateurs et des animateurs d'ateliers théâtre. Le samedi 20 mai 2000 de 9 h 30 à 17 h 00 Pour s'initier ou se perfectionner à la mise en scène de spectacles. Contenu de la formation : Historique du métier Les composantes de la mise en scène Travail préparatoire du metteur en scène Travail avec les comédiens Conception des aspects techniques Planning de travail Analyse de situations concrètes Analyse de styles de mise en scène Animation : Jacques Herbet : metteur en scène. Inscription avant le 15 mai 2000. LE SON ET L'ECLAIRAGE A l'intention des techniciens et des metteurs en scène des troupes de théâtre d'amateurs et des animateurs d'ateliers-théâtre. Le samedi 7 octobre 2000 de 9 h 30 à 17 h 00 Pour s'initier à l'utilisation et à la réalisation des techniques, son et lumière. Contenu de la formation Conception et ébauche de réalisation d'un décor sonore. Conception et ébauche de réalisation d'un plan d'éclairage. Animation : Jacques Herbet : metteur en scène et réalisateur de décors sonores et d'éclairages Pierre François et Dominique Lambert: enseignants et animateurs d'ateliers théâtre. Inscription avant le 1er octobre 2000. Lu dièrinne bone novèle po nosse Walon'rèye Lès fameûs minisses qu'ont trové bon du mète dès francèsès paroles a nosse tchant dès Walons èt qui s' ont aporçû qu' lès p'titès djins, come i d'hèt, po n' nin dîre cès qui n' savèt conter treûs. Continowèt a tchanter leû-z-îme è Walon djusqu'a troûbler les corâles do consèrvatwère insi qu' leû-z-ôrkèsse dins lès manifèstâcions dès fièsses du l' Walon'rèye, la qui pârlèt (ca i n' djâzèt nin) come dès sincieûs, mins è francès; I s' ont mètou èl tièsse èt vont dècrèter qu'on n' pôrè pus tchanter a nosse manîre nosse tchant nacionâl dins les manifèstâcions publiques., i vont djusqu'a voleûr dusfinde du pârler, ca zèls i n' djâzèt nin, "ils parlent" donc du mète a l' indècs' lu pârlé Walon, dins totes lès assimblêyes oficiéles, minme qwand-on s' vout bin fé comprinde ou po mète do coûr la qu' fêt freûd, ègzimpe : dins lès discoûrs, èt lès r'mîses du décorâcions a sès-ovrîs qui zèls djâzèt walon, èt minme "dècréter nuls" lès marièdjes qu'èstint plus plêhants dins nosse lingadje. I vont djusqu'a djâzer dès mèsses, la qu'i n' vont nin d'dja. Çu sèrèt po l' Walon, come c'èst d'dja po l' toubac' "interdit de fumer dans les lieux publics" nos-ôtes nos-ârans "interdit de parler en wallon dans les lieux publics" èt poqwè nin come a Mâmdy, la qu' lès Alemands avins fèt mète so lès confèssionâls "chal on djaze al'mand" - a bon-ètindeûr salut ! Si v's-avez hagnî d'vins, v's-avez hagnî èn-on bê pèhon d'avri. Djôsèf Baccus SINGULIERS Revue des parlers romans de la Province de Luxembourg. Ce périodique trismestriel édité par l'ASBL "Musée de la Parole au Pays de Bastogne" propose de nombreux textes wallons des différentes régions de la Province, des informations relatives aux diverses activités des associations membres de la Fédération Culturelle Wallonne du Luxembourg belge. Abonnements : de soutien 600 FB - ordinaire : 400 FB au compte 068-2133851-72 de Revue Singuliers - Lutrebois, 13 - 6600 Bastogne Aux estivades de Marche-En-Famenne Avec "L'Equipe " de Gerpinnes C.I.F.T.A. - I.T.A. Chaque année le CIFTA (Confédération Internationale des Fédérations de Théâtre d'amateurs) organise un congrès dans un pays dont les fédérations font partie. Cette année c'est la Belgique qui aura l'organisation de ce Congrès qui se déroulera à Marche en Famenne du 4 au 6 août 2000. Cette année également c'est l'année des Estivades de Marche-en-Famenne organisées tous les deux ans par l'I.T.A. en collaboration avec le CIFTA. Elles réunissent plusieurs troupes étrangères faisant partie du CIFTA, dix pays seront représentés à ces Estivades : l'Espagne, la France, le Gabon, l'Italie, le Maroc, le Québec, la Suisse, la Belgique, une pays de l'Est et un pays nordique, la Suède ou le Danemark. Du 4 au 11 août 2000 se dérouleront les estivades de Marche-en -Famenne. Ce festival international de création théâtrale présentera treize troupes de théâtre amateurs représentant pas moins de huit pays. L'équipe de Gerpinnes aura l'honneur de représenter notre théâtre en wallon. imaginative, colorée et visuelle qui conjugue le théâtre et le cinéma. Certainement une nouvelle mise en valeur du potentiel acteur, technique et créatif de cette sympathique "Equipe de Gerpinnes" qui depuis des années donne des spectacles de haut niveau qui font le bonheur et le renom de notre théâtre en wallon. Michel Robert l'auteur attitré du cercle a écrit pour la circonstance une pièce originale sur le thème imposé du festival "les sens" : Lès sins' en Wallon. Millénium ! L'âdje d'ôr dès fougnants… sera donc présenté en création au cours de ce festival . Une œuvre étonnante, Venez nombreux encourager et soutenir cette entreprise qui a demandé un travail non négligeable pour prouver, s'il en est encore besoin, que le théâtre en wallon est un théâtre à part entière qui tient parfaitement sa place dans ce genre de manifestation. Toutes ces troupes présenteront en création une pièce sur un thème qui avait été choisi il y a deux ans par les diverses fédérations du CIFTA et également dans les fédérations de l'U.C.W., ce thème est " Les sens ". Nous avons le plaisir de vous annoncer qu'un auteur wallon, en l'occurrence Monsieur Michel Robert, a écrit une pièce sur le thème proposé, c'est "L'Equipe de Gerpinnes" qui donnera le spectacle. A cette occasion nous demanderons à tous les cercles de Wallonie d'être présents à leur spectacle, que chacune des fédérations en parle dans les cercles. Nous contribuerons ainsi à montrer aux étrangers présents que notre théâtre en wallon est bien vivant et qu'il a le droit d'être reconnu à part entière dans le lot de théâtre amateurs international. Nous pouvons vous donner la liste des cercles inscrits, les dates de leur prestation, reste encore à définir; aussitôt qu'elles seront fixées, l' U.C.W. en fera part à toutes les fédérations. Jules Goffaux Pays Fédération Troupe Belgique Belgique Belgique Belgique FE.CO.TA FNCD FNCD U.C.W. France Gabon Italie Italie Maroc FNCTA FEGATA FITA TAI FNTA Québec AQTA Suisse FFSI Suisse FSSTA Pays Nordique Pays de l'Est Les Compagnons du Fletry La Compagnie de Bruxelles Le Libre Elan L'Equipe de Gerpinnes titre Le tendeur Le Chien de compagnie Les pêchés capitaux Millénium ! L'âdje d'ôr dès fougnants... Théâtre des Quatre saisons Le palais des cinq sens Théâtre les Renaissants La mort de Gyhafi Accademia dei Riuniti non communiqué Il Gruppo Ascolta il tuo cuore Théâtre la Voile La Conférence des oiseaux Les Cabotins L'Etranger Quelli del Gerasole Nono piano La Tarentule non communiqué Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 14 Li mwért d'on lingadje Nèni, binamêyès djins, ci n'èst nin l'walon, mins l'francès ! Lontins profèsseûr di francès èt d'anglès d'vins lès scoles francèsses, Claude Duneton a tot plin tûzé a s'mèstî, ås lingadjes, èt scrît saqwants lîves so l'sudjèt dispôy pus d'vint-ans. Si dièrin lîve -d'a lu qui scriyéve è1984: (le français) se porte beaucoup mieux qu'il y a dix ans- anonce li mwért dè francès (1) èt done a tûzer ås Walons qui n's-èstans, nos-ôtes qu'on nos dit dispôy dès-annêyes qui l'walon va mori, qui l'walon èst mwért. On s'rik'noh qwand Duneton scrît ...la France est le seul pays en Europe , et peut-être au monde, où les quatre cinquièmes de la population ont changé de langue depuis cent ans. I n'a nin, bin sûr, tûzé a nos-ôtes tot scriyant çoula : tos lès Francès n'kinohèt nin co l'Bèljike, èt co mons l'Walonerèye, nin minme lès sincieûs. Tot l'monde ni s'lome nin Henriette Walter ou Claude Hagège... Po rim'ni al mwért dè francès, i-n-a sûr bråmint a dîre. Li mwért, c'èst qwand i n'a pus rin. Et on lingadje ni moûrt qu'å moumint qu'in-ôte a pris s'plèce è l'boke dès djins, come çoula a-st-arivé, par ègzimpe, è l'Anglètêre avou l'cornike, qu'a tot-a fêt disparètou divant, come èl dit Henriette Walter, d'avoir repris vie comme langue culturelle. Mins po on lingadje, ci n'èst nin mori qu'dè candjî avou l'tins. Insi, ni sèreûtce nin a twért qu'on lome li latin ine langue morte ? N'èst-ce nin pus vite in-ètat d'on lingadje qui n'a nin morou mins qu'a dim'nou so plèce l'îtålyin d'oûy èt, ôte på, li francès èt lès-ôtès langues romanes? Po nos lingadjes, come li walon, l'occitan, li breton èt co dès-ôtes, c'è-st-ôte tchwè. Nos lingadjes sont manecîs la qui l'francès l'zî prind tos lès djoûs on pô d'leû plèce. Et si l'francès a gangnî, ci n'èst nin, come on l'conte vol'tî, qu'åye situ mèyeû ni pus bê, mins qui l'peûpe a stu fwèrci d'l'aprinde. Come èl sicrît Duneton, li langue francèsse a été imposée autoritairement, pour des raisons excellemment démocratiques certes, à des millions de sujets parlants et actants, qui l'ont reçue passivement par l'école obligatoire, pour la plupart avec honneur et grande soumission bien sûr, avec un sentiment de flatteuse distinction : la sensation d'accéder à un grade supérieur dans l'existence en comparaison avec la misérable considération qu'ils avaient fini par acquérir d'eux-mêmes et de leur propre langue maternelle. Çoula èst fwért bin scrît èt tot plin vont tûzer : èco bin qui n's-avans-st-apris l'francès èt ç'n'èst rin dèl dîre, mins l'fåte a stu dè taper a rin l'lingadje qu'on lome asteûre endogène. Si l'francès èst manecî d'mwért, sorlon Duneton, c'èst qu'il èst flåwe a costé d'ôtes lingadjes, la qu'a stu fêt lon èrî dè peûpe di France èt minme di l'Îlede-France, qu'on done tofér come li plèce qu'il a m'nou å monde. Duneton l'dit insi : Le français n'est pas véritablement la langue des Français. Fabriquée dès le départ par une chatoyante élite, puis travaillée au long des siècles comme un bijou par une coterie de gens du monde, elle ne possède aucune assise locale, aucun terreau régional sur lesquels elle a poussé. Et la coterie des gens du monde,c'èst por lu dès-ètrindjîrs, come i dit, come d'Urfé, vinou å monde a Marsèye, wice qu'on djåzéve l'occitan, come le Savoyard Claude de Vaugelas, qui n'kinohéve rin dès pårlers d'Île-de-France, come Rivarol pus tård, fils d'un cabaretier napolitain installé à Sète, qu'i louméve co ôte på l'aventurier occitan! Ni creûreût-on nin qu'lès Francès, qui n'sont portant nin si tinrûles avou lèsètrindjîrs, lès mètèt vol'tî èn-avant èt s'lèyèt miner par zèls, pôr si on sondje a Napolione Buonaparte...Mins il èst vrèye qu'i n'a nin qu'zèls qwand on r'tûze a l'akeûy qui l'Alemagne a fêt d'vins l'tins a in-Ôtrichyin. Po riv'ni å lîve, ci francès la, langue ètrindjîre po bråmint dès Francès, come èle l'èsteût po lès Walons d'i-n-a cintans, lès djins dèl hôte volêye fît tot po l'wårder por zèls, çou qu'Duneton lome l'appropriation de la langue française par l'aristocratie, à son usage privé. C'èst l'ocåzion dè r'mète èl mémwére qui l'ôrtografe a stu ine ustèye po djustumint lèyî èn-èrî lès djins dè peûpe...èt lès feumes, come on l'pout lére è Dictionnaire de l'Académie dè XVII inme siéke : ...pour distinguer l'honnête homme des ignorants et des simples femmes(!) L'ôrtografe qui lès profèsseûrs Baudelot èt Establet loumèt ce pur produit de la culture autocratique et bourgeoise de la fin du XVIIe siècle. L'intèrèt, come on l'veût, pôr å dèbut dè lîve, c'èst qu'on n'pout lére ine pådje sins tûzer a nosse walon. Insi, une expression populaire authentique existait bel et bien sous le français officiel dont elle paraissait être la forme corrompue et puante, alors qu'elle en était la mère,le résidu de très vieilles parlures. Come vos dîrîz :la langue endogène... sovint djåzé : li Walon n'èst nin fwért tchôd po çoula èt cåzî a tot côp, c'èst l'mot francès mètou al såce walone (ôrdinateûr) ou minme li mot anglès (buldozêr), adon qui l'bouterèce d'a Tchåle Josserand åreût soné pus walon. Li lîve d'a Duneton tome a pont po mostrer ås Walons qu'i-n-a èl France, èt on pô tot-avå, dès djins come nosôtes, avou lès minmes sintumints po l'francès. On 'nnè troûve co cistègzimpe amon Michel Ragon qui, lu, èst Vendéen èt qui scrît d'vins on fwért bê lîve (2) , tot djåzant di s'lingadje : Un patois dont je ne me souviens pas de l'avoir appris et que pourtant je comprends couramment.(...)En réalité, dans mon enfance, nous parlions mal le français et mal le patois.Aujourd'hui, les deux langues sont parlées à la fois sans complexe et dans leurs richesses et utilités respectives.(...)si je ne me souviens pas d'avoir appris le patois, alors que je me souviens très bien d'avoir appris le français, c'est que le patois représente ma langue maternelle, ma langue native, alors que le français est une langue acquise et très difficilement acquise, avec beaucoup de coups de règles sur les doigts. Lès cis qui nos léhèt d'åbitude sèront télefèye èwarés dè mot patois, mins on veût bin qu'Ragon lu-minme mèt' langue èt patois po l'minme lingadje... Po 'nnè rim'ni a Duneton, vola todi sûr on lîve qu'ènnè våt lès ponnes. Minme s'on troûve di tins-in tins qu'l'ôteûr fêt lès peûs pus spès qu'i n'sont (par ègzimpe tot mètant èn-avant qu'lès djônes Francès tètèt leû pôce pus tård qui tos l's-ôtes payis, çoula fåte dè lingadje...) li lîve èst plêhant, èt done a tûzer. Et on done oûy ås djins si pô d'ocåzions dè tûzer. Marcel Slangen - Djåzans Walon (1) Claude DUNETON, La mort du français, Plon, 1999 (2) Michel RAGON, L'accent de ma mère, Terre Humaine, Plon, 1980 Le bruxellois en 70 leçons Georges Lebouc La première méthode d'apprentissage du bruxellois. En hommage à La Méthode à Mimile d'Alphonse Boudard et Luc Etienne, il présente la langue la plus authentique possible avec la traduction la plus sophistiquée qui soit. Chaque leçon est accompagnée d'une illustration humoristique, d'un exercice ainsi que d'explications grammaticales, de vocabulaire et de prononciation. La langue étudiée étant populaire, l'auteur a choisi de présenter en vis-à-vis une langue française très châtiée, ce qui rend les expressions bruxelloises d'autant plus drôles. Les 70 textes reflètent tous les aspects de la langue de Bruxelles : saynètes, " fabelkes " imitées de La Fontaine, Virgile et Pitje Schramouille, jeux, blagues en tous genres, tout y passe pour apprendre en s'amusant. Un panorama et des extraits d'auteurs qui ont écrit en brusselèir complètent le tableau. Après avoir parcouru cet ouvrage, vous n'accepterez plus jamais qu'on vous traite de frouchelèir ou de smeerlap... Georges Lebouc (1936) est bruxellois par sa mère et français par son père. Licencié en philologie romane, il s'est toujours intéressé aux langues et à leur développement. Professeur dans l'enseignement supérieur de bibliothéconomie et de documentation (Ecole P.H. Spaak, Rue de l'Abbaye à Bruxelles), il a formé de nombreux bibliothécaires et libraires. Il a publié chez Bonneton (Paris) un ouvrage sur les belgicismes. Edition Labor, 397 pp., 999 F. L'avantèdje qu'a tot l'minme li walon so lès lingadjes dè peûpe èl France, c'èst qu'il èst todi bin vikant, come nos l'dihéve co l'meûs passé ine binamêye feume dè Midi (èlle a m'nou å monde a Nice) qui vike asteûre amon nosôtes : le wallon est bien plus vivant chez vous que l'occitan chez nous. Les Belges du bout du monde In-ôte ègzimpe po mostrer l'difèrince di fwèce, -èt qui nos deût rinde corèdje- c'èst qwand Duneton scrît les conditions qui assuraient depuis deux cents ans la production d'une langue populaire à Paris ont disparu à jamais.Chal èl Walonerèye, i-n-a co, djustumint, l'proûve qui l'lingadje èst co vikant qwand i-n-a produccion, par ègzimpe, di novèlès-îmådjes a costé dès vîs spots. Et dji n'a qu'a m'sov'ni d'nosse bon camaråde Michél Davister qui djåzéve d'onk qui v'néve dè mori tot d'hant : il a rindou s'dossard! ou qui rèspondéve å ci qui lî d'mandéve, è francès " un peu " d'ine saqwè : on peûs, deûs peûs, èt pwis t'fårè tote li sope ! Plus de 500 000 Belges vivent à l'étranger. Certains sont partis par amour, pour affaires ou pour participer à la construction d'un monde meilleur. D'autres sont partis à la poursuite de leurs rêves... N'èst-ce nin la l'bèle proûve d'on lingadje qui vike ? Ine produccion intèrèssante, ci sèreût, bin sûr, dès noûmots po çou qu'i n'a nin d'vins Haust, la qui l'saqwè n'ègzistéve nin, mins nos 'nn'avans Adrien Joveneau et Anne Deflandre Le Livre Après la radio et la télévision, retrouvez les " héros " de l'émission Les Belges du bout du monde de la RTBF, dans un livre qui - à mi-chemin entre le recueil d'histoires et le guide de voyage - brosse le portrait de douze expatriés éparpillés sur les cinq continents, aux professions les plus diverses : apiculteur, archéologue, anthropologue, monitrice de plongée sous-marine... Québec, un phare en Irlande, une hutte au Sénégal, un refuge sur la cordillère des Andes ou une auberge au Belize. Autant d'adresses "chic et pas cher", où vous serez reçus, en amis, par nos "Belges du bout du monde". On peut rêver, non ? Pour ceux que l'aventure intéresse, un " abécédaire " pratique reprend les principales démarches à effectuer avant de s'expatrier. Adrien Joveneau est reporter à la RTBF et a en charge l'émission Les Belges du bout du monde. Ou pour l'organisation de vacances hors des sentiers battus, il reprend une centaine d'adresses inédites de Belges proposant des " chambres d'hôtes " à l'étranger : une mission au Mali, un kibboutz en Israël, une paillote à Mayotte, un gîte du passant au Les auteurs Anne Deflandre est journaliste à Femmes d'aujourd'hui. Parution : février 2000 ISBN : 2-8040-1459-2 499 FB Éditions Labor - Quai du commerce 29 1000 Bruxelles Tél. 02/250 06 70 Fax 02/217 71 97 [email protected] Site http://www.labor.be Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 15 Foû payîs Deux fois par semaine, avec l'Amicale des Bretons , à Dunkerque Le breton se parle et s'apprend chez Jean Bart A quelques centaines de kilomètres du pays de Léon ou du Vannetais, loin de ses bases, la langue bretonne vit à Dunkerque. Depuis quelques mois, l'Amicale des Bretons, qui réunit des gens de l'Ouest mais aussi des amoureux du pays celtique, propose des cours, animés par Michel Quiviger. Deux fois par semaine, à la maison de quartier Pasteur à Petite-Synthe, quelques "élèves" viennent apprendre les bases de la langue bretonne. Leurs motivations sont différentes. Vincent, 21 ans, étudiant en médiation culturelle, prolonge son goût pour la culture bretonne, découverte en faisant son service militaire en Bretagne. Annick a envie de comprendre les paroles des chansons, elle qui chante en fest-noz et qui va souvent dans l'Ouest. Une autre " élève ", d'origine bretonne, veut retrouver ses racines... Transmettre une culture et ne pas perdre ses racines est aussi la volonté de l'animateur du cours, qui insiste sur la modernité et l'évolution de la langue bretonne. Originaire de Saint-Pol-deLéon, dans le Finistère, Michel Quiviger a été enseignant dans les écoles Diwan après avoir passé une épreuve de breton au bac et poursuivi à l'université de Haute-Bretagne à Rennes. Dans les écoles Diwan, où il s'occupait plus particulièrement des maternelles, les enfants sont plongés dans la langue bretonne. Les avantages du bilinguisme Créées voilà un peu plus de vingt ans, les écoles Diwan viennent de connaître leur première génération de bacheliers, " avec 100% de réussite ", précise Michel Quiviger, qui a pu constater l'intérêt du bilinguisme induit par cette éducation : " Le bilinguisme est profitable pour l'enfant. ll est plus facile d'apprendre d'autres langues par la suite". Le "Breton bretonnant", aujourd'hui éducateur au foyer Arc-en-ciel de Petite-Synthe, met l'accent sur l'ouverture de sa langue, dont la pratique et l'apprentissage traduisent " une revendication culturelle mais pas autonomiste". "Le breton est une langue vivante à part entière", rappelle-t-il ; " des chercheurs travaillent sur la linguistique bretonne. Des mots bretons nouveaux se créent pour adapter la langue à l'évolution de la vie. " Le breton vit aussi par les nouvelles technologies : " Il va y avoir quelques heures en breton sur une télé par satellite. ll existe des sites Internet et des CD rom en breton ", note Michel Quiviger. Bref, cette langue régionale, qui ressemble au gallois, n'existe pas que pour le folklore ! Les cours de l'Amicale des Bretons se déroulent à la maison de quartier Pasteur, rue de l'Egalité à PetiteSynthe, les lundis et mercredis soir à 18 h. II est docile d'y entrer en cours d'année. Mais l'association a deux autres activités : initiation à la musique bretonne (lundi soir) et danse bretonne le mercredi de 18h45à20h45. La Voix du Nord, 18 mars 2000 Des Wallons de Suède recherchent des enfants liégeois qui ont séjourné chez eux Beaucoup l'ignorent, mais au début du XVIIè siècle, plusieurs milliers de Wallons de nos régions ont été recrutés par Louis De Geer (Originaire de Chênée) et envoyés en Suède. En tout, plus de mille familles d'ouvriers spécialisés dans toutes les branches du travail du métal : maîtres de fourneaux, forgerons, armuriers, fondeurs de canons… A l'époque, nos forgerons ont perfectionné la fabrication du fer en barres et ont fait des armes de qualité pour cette toute nouvelle puissance militaire qu'était devenue la Suède. On peut dire que c'est grâce à leur supériorité en armement que les Suédois ont pu s'arroger plusieurs victoires importantes. D'abord pendant la guerre de Trente Ans et plus tard dans les campagnes contre le Danemark, la Pologne et la Russie. C'est pourquoi, certains Suédois portent aujourd'hui des noms bien de chez nous : André, Melin, Gillet, Bonnevier, Fabry… Ce sont les descendants des Wallons du XVIIe siècle ! Ils sont très fiers de leurs origines wallonnes et se retrouvent régulièrement au sein de l'Association des Wallons de Suède, très active, qui possède sa revue, plusieurs forges-musées. Après la seconde guerre mondiale (en juillet 1948), l'Association des Wallons de Suède a invité une quarantaine d'enfants de chez nous - des orphelins de fusillés - pour un séjour de cinq semaines dans les familles suédoises. Des vacances inespérées. Aujourd'hui, plus de cinquante ans après, l'Association désire reprendre contact avec ceux-ci afin d'organiser des retrouvailles. Si vous êtes l'un d'entre eux ou si vous disposez d'informations les concernants n'hésitez pas à contacter Christian Kraft qui transmettra ces données à l'association suédoise. 70, rue des 7 Collines à 4052 Beaufays - Tél. et Fax ; : 04.368.77.43 - E-mail : [email protected] La loi sur les minorités linguistiques déçoit les vallées provençales d'Italie Selon une procédure de vote bloqué, les sénateurs italiens ont adopté, le 25 novembre 1999, le projet de loi de protection des minorités linguistiques, tel que celui-ci avait été adopté au printemps 1998 par la chambre des députés. De ce fait, la liste de douze langues initialement retenues n'a pas pu être modifiée, malgré les attentes de nombreuses minorités italiennes. La loi ne reconnaît donc pas le calabrais, le vénitien ou le piémontais. Les sénateurs du Piémont, toutes tendances politiques confondues, ont d'ailleurs quitté l'hémicycle pour ne pas cautionner ce vote. D'autant qu'ils avaient accepté un amendement proposé par les associations culturelles des vallées provençales, afin que le terme "occitano" soit remplacé par "provenzale occitanico". Coumboscuro centre prouvençal, la Vadaddo et E Kyé ont protesté dans un communiqué contre le texte dans lequel ils ne se " reconnaissent pas ". Ils l'estiment en effet " inadéquat, faute de connaître la réalité " de la communauté provençale du Piémont. Ils entendent profiter de l'action menée par les défenseurs du piémontais pour que cette loi soit aménagée. Notons qu'en Espagne, c'est l'aranais (langue de la famille d'oc parlée dans le Val d'Aran) qui a été reconnu par le Congrès des députés, et non l'occitan. L'aranais sera l'une des six langues protégées au titre de la Charte européenne des langues régionales, en voie d'être ratifiée par l'Espagne. Jean ROSSI et Paul GIACOBBI pour l'enseignement obligatoire du corse L'Assemblée de Corse a débattu le 10 mars d'une éventuelle réforme institutionnelle à proposer au gouvernement. Le président de l'Assemblée, José Rossi (DL), a fait sensation en préconisant un statut permettant " d'aller vers une région autonome qui ressemble à la petite cinquantaine de régions autonomes qui existent au sein de l'Union européenne ". C'est ainsi que M. Rossi entend proposer le transfert à l'administration insulaire de trois vastes " blocs de compétence " : action économique ; aménagement du territoire ; identité, culture, langue et une partie de l'éducation. le président de l'Assemblée de Corse envisage en ef- fet l'enseignement obligatoire du Corse envisage en effet l'enseignement obligatoire du corse à l'école primaire. Le président du Conseil général de Haute-Corse, Paul Giacobbi (PRG), s'était également prononcé dans ce sens. " La langue corse est en perdition (…) Et, s'il faut des mesures fortes pour rattraper le temps et sauver ce qui peut encore l'être, il ne faut pas hésiter. A ce titre, l'initiation obligatoire, quelques heures par semaine dans les écoles, paraît un minimum qui vaut au moins d'être expérimenté ". D'après AFP, 22-24 février et Corse-Matin, 26 janv. Nice : une 200 associations convention pour l'enseignement du nissart et sociétés s'engagent à promouvoir le basque L'inspection académique des AlpesMaritimes et la ville de Nice ont signé une convention, qui prévoit de réserver une place à l'apprentissage du niçois dans les 163 écoles maternelles et primaires de la ville dès la rentrée 2000. Près de 30.000 enfants de 3 à 10 ans sont concernés par cette mesure, qui n'aura toutefois qu'une valeur d'incitation. " L'enjeu de cette opération, c'est d'arrêter l'effondrement du nissart ", a déclaré Jacques PEYRAT, sénateur-maire de Nice, lors de la signature de cette convention. Deux cents associations et entreprises culturelles, sanitaires, sportives, économiques, agricoles et syndicales se sont engagées à promouvoir l'usage de l'euskara, le 25 février, à Biarritz. Parmi les signataires se trouvent les franchises locales de plusieurs enseignes nationales, dont des supermarchés et des fast-foods, ainsi que des unions locales des syndicats CFDT, SUD et CGT, des médias et des banques. L'accord "Bai euskarari" (oui en basque) avait été lancé fin 1998 à Pampelune. "Cette initiative est exemplaire pour le reste du monde". a commenté Paul Orega, directeur du centre de l' UNESCO pour le Pays Basque "Jamais autant d'agents et de mouvements sociaux n'ont été si bien mobilisés en faveur d'une langue" Dans le cadre de ce projet d'envergure, il est prévu de réaliser trois cassettes-vidéo, correspondant à trois niveaux d'initiation. 900.000 francs seront investis dans ces " liçoun " de conception récréative. (AFP, 25 fév.) Gazète n° 5 - Prétins 2000 - page 16 Emballer l'inexistant, construire un rêve… L'année européenne des langues 2001 La promotion de la citoyenneté européenne et le soutien au riche patrimoine linguistique et culturel de l'Europe sont deux des grandes idées qui ont été développées lors du Deuxième Sommet du Conseil de l'Europe en 1997. C'est dans ce contexte que le Conseil de l'Europe organisera l'Année europénne des langues 2001. la décision de désigner l'année 2001 " Année européenne des langues" a été prise par le Comité des Ministres à sa 656è réunion, le 19 janvier 1999. L'année européenne des langues 2001 (AEL) sera l'occasion de célébrer la diversité linguistique de l'Europe et d'insister sur l'intérêt qu'il y a à intensifier et diversifier l'apprentissage des langues afin que tous les Européens puissent faire face au défi d'un continent multilingue et multiculturel de plus en plus interactif. Elle attirera l'attention sur le rôle de l'apprentissage des langues pour aider à promouvoir la compréhension mutuelle et la tolérance, ainsi que le respect des identités et de la diversité culturelle. Elle soulignera l'importance des compétences linguistiques dans une participation active aux processus démocratiques euroépens ainsi que pour l'emploi et la mobilité en Europe. l'Année mettra enfin en évidence les réalisations et les activités du Conseil de l'Europe en faveur de la protection et du développement du patrimoine linguistique européen et de la diversité culturelle comme sources d'enrichissement mutuel, et stimulera le lancement de nouvelles initiatives en ce sens. Qui, en passant par la place Saint-Lambert, ne s'est pas arrêté devant la construction métallique en cours, sur l'espace Tivoli, et ne s'est pas demandé ce que c'est ? Jusqu'en 1794, était présent sur ce qui est la place Saint Lambert actuelle, la cathédrale Saint Lambert. Et il trônait sur ce qui maintenant est l'espace Tivoli, le chœur oriental de cette cathédrale. La cathédrale Saint Lambert fut la plus grande cathédrale gothique d'Europe, plus haute que Notre Dame de Paris. L'idée de M. Louis Maraite était un peu folle : emballer ce qui n'est plus, faire revivre le passé. Pour réaliser ce projet, il fallait une structure, on a donc procédé à la recréation du chœur ; la matière utilisée : des tubes métalliques. Cette œuvre, d'une base de 30 mètres sur 20 et d'une hauteur de 42 mètres, se dressera en permanence du 1er mai au 30 septembre 2000. Il disposera d'une double scène qui pourra accueillir différent spectacles entièrement gratuits. Durant la journée, cette structure sera accessible au public et offrira, outre la présentation d'une exposition relative à l'histoire de la Cathédrale, la possibilité aux visiteurs de découvrir sur deux niveaux, à 16 m 50 et 34 m 50, une vue originale de la cité Ardente. Un écran géant sera également installé sur lequel seront diffusés différents grands événements (tour de France, jeux olympiques,…). L'édifice sera accessible tous les jours du 1er mai au 30 septembre 2000, de 10h à 18h30 (22h pour les vendredis et samedis hors spectacle), l'accès se fera par le cloître (sur la place du Marché). Le prix d'entrée est fixé à 120 francs (65 pour les enfants de 6 à 12 ans, et les personnes de plus de 65 ans). Le projet d'un ascenseur est en cours d'étude, permettant l'accès sécurisé aux personnes à mobilité réduite. De plus, 20 concerts gratuits seront organisés, présentés successivement sur les deux scènes, la première tournée vers la Place Saint Lambert, la seconde, tournée vers la place du Marché. S'y produiront notamment : Eddy Mitchell, Guy Cabay ou encore le spectacle de la chanson Wallonne, représentée par les chanteurs et chanteuses du Trianon, portes drapeaux incontestés du patrimoine linguistique wallon en Province de Liège. L'accès à ces concerts est bien sûr gratuit et vous serez tenus au courant du programme complet via le journal de l'Eurofête au pays de Liège ou dans votre quotidien favori. Ces activités ont lieues dans le cadre de l'Eurofête au pays de Liège. Le Bureau de l'A.I.D.L.C.M. s'est réuni à Liège les 29 et 30 avril pour un forum "L'homme et la communication" Il a été dit et écrit beaucoup de sottises à propos des langues régionales. On a parfois soupçonné leurs défenseurs de vouloir les substituer aux grandes langues internationales dans des missions de type intellectuel ou administratif. L' A.I.D.L.C.M. remet les choses au point et souligne les vertus complémentaires du bilinguisme naturel des gens. A propos des Wallons on a souvent évoqué les différences entre les langues régionales pour leur dénier une capacité de communication. A l'exception des parlers de l'extrême ouest ou de l'extrême sud-est, ces différences ne constituent pas une barrière réelle : des Wallons de Charleroi, de Namur et de Liège, parlant chacun leur langue régionale, se comprendront parfaitement. Mais il faut surtout rappeler que, dans beaucoup de milieux industriels ou ruraux, nos langues possèdent encore un nombre considérable de locuteurs naturels. Comme moyen de communication, la langue régionale est essentiellement une langue de proximité et de vie quotidienne, couvrant de la sorte les circonstances les plus fréquentes, soit dans la famille, soit dans le quartier, le village ou la Ville, soit sur le lieu de travail. Il est donc indispensable que le locuteur en langue régionale puisse trouver un interlocuteur au niveau de l'administration locale et au niveau de la hiérarchie professionnelle immédiate. Personne ne peut de surcroît, ignorer que sur notre terre d'immigration, la plupart des travailleurs immigrés ont dû et doivent leur intégration dans la société d'accueil et dans le métier au passage spontané par la langue régionale. Découvrez l’agenda de vos manifestations sur le Télétexte RTBF Page 780 La RTBF Hainaut et l' Union Culturelle Wallonne ont organisé en 1999 une grande finale de récitations wallonnes avec des enfants de toute la Wallonie. C'est avec une certaine fierté que nous proposons aujourd'hui ce Compact-disc présenté par Annie Rak qui illustre avec beaucoup d'âme la littérature et la mémoire collective de notre Région. Prix de vente : 250 frs (+80 frs de frais de port) à verser/virer au compte 001-2740400-32 de l' UCW Editions. Renseignements : 04.342.69.97 Une Collaboration