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Bulletin n° 10
Lundi 7 mars 2011
Productions sous serre
Botrytis : La pourriture grise (Botrytis cinerea) a pu être observée dans le bassin de production hyèrois sur
différentes cultures d’anémone, de renoncule et de pivoine forcée. En effet le modèle agrométéorologique
a mis en évidence des périodes favorables au développement de la maladie durant les semaines passées (se
reporter aux Bulletins de Santé du Végétal précédents et à venir).
Culture de renoncule/anémone
Durant cette période plusieurs maladies sont constatées : mildiou (Peronospora ficariae), oïdium, CMV
(Cucumber Mosaic Virus), INSV (Impatiens Necrotic Spotted Virus)/TSWV (Tomato Spotted Wilt Virus)
et une maladie bactérienne à Pseudomonas.
Maladie à Pseudomonas sur renoncule : Les symptômes observés correspondaient à des lésions brunes
à la base des pétioles évoluant à un brunissement général des pétioles qui s’affaissent. Les analyses
phytopathologiques n’ont pas détecté les agents responsables du noir de la renoncule (Fusarium
tabacium). Par contre elles ont mis en évidence une bactérie du genre Pseudomonas. Bien que
responsable des symptômes, il s’agit probablement d’un agent pathogène opportuniste qui a profité
à la fois d’un contexte climatique favorable (humidité) et de la présence de blessures au collet. Il
n’est pas improbable que cette contamination soit consécutive à un début d’attaque (maîtrisée) du
noir de la renoncule.
Photo : Christophe Roberti – PHILA’FLOR
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Le mildiou : Les intensités d’attaque peuvent être très fortes sur certaines parcelles. Les conditions
climatiques de cet hiver (humides) se sont montrées favorables au développement des mildious
spécifiques de ces cultures (P. anemones sur anemone et P. ficariae sur renoncule). Sur le terrain la
maladie se caractérise par la présence, à la face inférieure du limbe d’un feutrage blanchâtre qui
devient grisâtre. Certaines conditions de culture peuvent expliquer les différences d’intensité au sein
des parcelles. Ces champignons peuvent être favorisés par de fortes densités de plantations, une
mauvaise aération des abris et un excès d’arrosage.
CMV : Ce virus est très largement répandu dans toutes les zones de cultures d’anémone et de
renoncule. Il est transmis dans la plante par les pucerons, généralement pendant l’été et l’automne
(période de risque de contamination). L’expression des symptômes intervient tout au long de la vie
de la plante. Le CMV est très souvent en association avec d’autres virus et dans ce cas la gravité des
symptômes peut conduire à la mort de la plante.
INSV/TSWV : Ces virus sont transmis par le thrips Frankliniella occidentalis. Sur anémone et
renoncule il se manifeste par la présence de nécroses sur feuille et sur l’apex des tiges. Les fleurs
peuvent être altérées. Tout comme le CMV, la transmission du virus s’effectue lorsque les
populations de thrips sont actives (Printemps, été, automne).
Photo : TSWV sur anémone, Eric Chapin – FREDON Paca
Productions extérieures
Aucun problème parasitaire majeur n’a été signalé excepté de l’oïdium sur fusain dans le Var et quelques
nids de processionnaire du pin dans les Alpes-Maritimes.
On constate une reprise d’activité d’un certain nombre de végétaux : Prunus (pleine floraison à fin de
floraison – feuilles étalées), peuplier (floraison), Photinia (nouvelle feuillaison), rosier (développement de
bourgeon, feuilles étalées selon les variétés)… Par conséquent les observations phytosanitaires sont à
prévoir dans les prochaines semaines.
Présence des larves d’othiorhynque
L’othiorhynque est un coléoptère (famille des charançons) fréquemment rencontré dans les jardins, les
espaces verts, les pépinières et les cultures florales (ex : Aster, pivoine, phlox, framboisier, fraisier). On
dénombre de nombreuses espèces d’othiorhynque, cependant l’espèce majoritaire observée est Otiorhynchus
sulcatus.
En s’alimentant des bords de feuille, l’adulte altère l’esthétique des végétaux. Les larves, quant à elles,
s’alimentent des organes souterrains (tubercule, racine, rhizome…) ce qui peut entraîner un affaiblissement
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voir la mort de végétaux. En pépinière et productions florales les dégâts de l’othiorhynque peuvent
engendrer une perte économique non négligeable.
Le cycle biologique d’O. sulcatus justifie la mise en place d’une stratégie de lutte contre les larves
durant les semaines à venir. Les larves sont l’unique stade hivernant de l’insecte. Chez O. sulcatus, elles
sont présentes dans le sol du début de l’automne jusqu’à la mi-mai. A titre d’exemple, il a pu être observé
des larves entre 10 et 15 cm au sein d’une culture de pivoine (Fleurs coupées), sur la commune de
Carqueiranne (littoral varois).
Début de risque charançon rouge du palmier
Des mesures spécifiques sont à appliquer dans les établissements produisant et commercialisant
du palmier en zone contaminée (Arrêté du 21 juillet 2010).
Bilan des captures du réseau Zones Non Agricoles : En 2010, un réseau de pièges à charançon rouge a été
placé en jardin et espaces verts. Il se composait de 255 pièges répartis dans le Var et les Alpes-Maritimes
sur les communes suivantes : Sanary sur Mer, La Seyne sur Mer, Le Lavandou, Sainte Maxime, Fréjus,
Théoule sur Mer, Vallauris, Le Cannet, Mougins, Cannes, Juan les Pins, Grasse, Nice et Monaco.
En 2010 un premier pic de captures s’est dessiné au mois de juin (98 captures enregistrées), puis comme
en 2009 le pic le plus important (près de 90% des captures totales) s’est amorcé en août a atteint son
maximum en octobre (428 captures) pour se terminer fin novembre. Le risque de dissémination est donc
particulièrement important durant cette période de l’année dans les zones contaminées.
Nombre de captures enregistrées 83 et 06
428
390
346
214
98
59
25
0
0
1
0
4
Il est important de rappeler que le nombre de captures enregistrées ne représente qu’une portion du
nombre d’individus s’échappant des palmiers contaminés.
D’autre part le fait qu’il n’y ait aucune capture enregistrée certains mois (en avril par exemple) ne signifie
pas qu’il n’y a pas eu de vols, certains pièges ayant été activés tardivement. Le charançon est capable de
voler dès que la température extérieure avoisine les 16-18°C, soit pratiquement toute l’année dans
certaines stations où la température en plein soleil monte très rapidement même au milieu de l’hiver. Le
risque de contamination n’est donc nul à aucun moment de l’année en région Paca.
Dans le Var, au 31/12/2010, on comptabilise 1 535 captures pour 117 pièges posés dans le département
(en moyenne 13,11 captures/piège). A titre comparatif, en 2008, on enregistrait 645 captures dans 204
pièges (3,16 captures/piège) et en 2009, 1 389 captures pour 209 pièges (6,64 captures/piège). On peut
considérer que les populations de charançon rouge du palmier, en 2010, ont de nouveau doublé par
rapport à l’année 2009. Dans le Var l’ensemble du littoral est fortement contaminé.
Dans les Alpes Maritimes, alors qu’en 2009, les captures se concentraient sur Antibes-Juan les Pins, en
2010 des captures ont également été enregistrées sur les communes de Vallauris et Le Cannet. 30 individus
ont été capturés dans ces trois villes en 2010.
Liste des communes contaminées : Les arrêtés préfectoraux concernant la lutte contre le charançon rouge
en région Paca ont été signés pour les départements des Bouches du Rhône, du Var et des Alpes
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Maritimes. Ils établissent la liste des communes contaminées et les communes couvertes par le périmètre
de lutte (au sens de l’arrêté du 21 juillet 2010). Depuis la signature de l’arrêté préfectoral n°2011-026
(précisant les communes couvertes, en tout ou partie, de zones contaminées, de zones de sécurité et de
zones tampons vis-à-vis de Rhynchophorus ferrugineus) des Alpes-Maritimes, la commune de Nice a
recensé 1 palmier contaminé sur son territoire.
Liste des communes contaminées et couvertes par le périmètre de lutte
Départements
Communes
contaminées
Communes
couvertes par
le périmètre de
lutte
Bouches du Rhône
Var
Alpes Maritimes
La Ciotat, Marseille
Bandol, Bormes les Mimosas, Carqueiranne,
Carnoules, Cavalaire sur Mer, Cogolin, Cuers, Gassin,
Grimaud, Hyères les Palmiers, La Cadière d’Azur, La
Crau, La Croix-Valmer, La Farlède, La Garde, La
Londe les Maures, La Seyne sur Mer, La Valette du
Var, Le Beausset, Le Lavandou, Le Pradet, Le Revest
les Eaux, Ollioules, Ramatuelle, Rayol-Canadel sur
Mer, Roquebrune sur Argens, Saint Cyr les Lecques,
Saint Tropez, Saint Mandrier, Sainte Maxime, Sanary
sur Mer, Six Fours les Plages, Toulon
Antibes, Cagnes sur Mer, Le
Cannet, Mandelieu la Napoule,
Vallauris
Allauch, Aubagne,
Carnoux en Provence,
Cassis, Ceyreste,
Cuges les Pins, La
Ciotat, La Penne sur
Huveaune, Marseille,
Plan de Cuques,
Roquefort la Bédoule
Belgentier, Besse sur Issole, Collobrières, Evenos,
Fréjus, Gonfaron, La Garde Freinet, La Mole, Le
Castellet, Le Revest les Eaux, Les Adrets de l’Esterel,
Les Mayons, Meounes les Montrieux, Neoules,
Pierrefeu du Var, Pignans, Plan de la Tour, Puget sur
Argens, Puget Ville, Rocbaron, Saint Raphaël, Sainte
Anastasie sur Issole, Signes, Sollies Pont, Sollies
Toucas, Sollies Ville, Tanneron
ainsi que l’ensemble des communes contaminées
Antibes, Auribeau sur Siagne,
Biot, Cagnes sur Mer, Cannes,
Chateauneuf-Grasse, Gattières,
Grasse, la Colle sur Loup, La
Gaude, La Roquette sur Siagne,
Le Cannet, Le Rouret, Mandelieu
la Napoule, Mouans Sartoux,
Mougins, Nice, Opio, Pegomas,
Peymeinade, Roquefort les Pins,
Saint Jeannet, Saint Laurent du
Var, Saint Paul, Theoule sur Mer,
Tourette sur Loup, Valbonne,
Vallauris, Vence, Villeneuve
Loubet.
LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS :
CHAMBRES D’AGRICULTURE DES ALPES MARITIMES ET DU VAR, LE SCRADH, PHILA FLOR ET LA FREDON PACA
COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN :
Jean Luc BELLIARD, Eric CHAPIN, Marc HOFMANN, Ange LHOSTE-DROUINEAU, Anne MAURY.
N.B. Ce Bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S’il
donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des
parcelles. La Chambre régionale d’Agriculture et l’ensemble des partenaires du BSV dégagent toute
responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se
décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s’appuie, le cas échéant, sur les
préconisations issues de bulletins techniques.
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