Plateforme TAB : les systèmes assolés se montrent

Transcription

Plateforme TAB : les systèmes assolés se montrent
« Plateforme TAB : les systèmes assolés se montrent »
Auteur : Journal « L'Agriculture Drômoise »
Date de parution : 9 juin 2016
Ce document est la propriété exclusive du Journal L'Agriculture Drômoise
Reproduction interdite sans accord préalable.
EXPÉRIMENTATION / Sur la plateforme Tab (techniques alternatives et
biologiques) d'Etoile, des systèmes assolés innovants sont testés. Visite.
Plateforme Tab: les systèmes
assolés se montrent
Les participants à la visite dans
le système faibles intrants
(entre le blé et le colza).
U
n tour des systèmes assolés en
agriculture biologique et faibles
intrants de la plateforme Tab, à
la ferme expérimentale d'Etoile-surRhône, a été proposé le 2 juin. Montrer
ce qui y est pratiqué et échanger autour
de ce dispositif multipartenarial, tel était
l'objectif de cette rencontre sur le terrain.
Les partenaires techniques de la Tab ont
donné des explications sur la conduite
en cours ou prévue cette année 2016,
les innovations développées, les problématiques des cultures approchant la récolte (maladies) et celles des semis de
printemps (enherbement). Sont intervenus Anne Court, Jean Champion, Mikaël
Boilloz et Pierre-Yves Mathonnet
(conseillers à la chambre d'agriculture
de la Drôme), Thibaut Ray (Arvalis-Institut du végétal), Damien Cadet (Terres
Inovia), Olivier Garrigues (Fnams1) et
Jean-Christophe Conjeaud (Anamso2).
TAB /
Les systèmes
et aménagements
La plateforme Tab est un espace
d'expérimentation de systèmes de
production conduits en agriculture
biologique et faibles intrants. Sont
recherchés la préservation de la
ressource en eau, de la biodiversité
mais aussi le maintien des performances agronomiques et économiques. Trois rotations ont été mises
en place à partir de 2012. Elles ont
été conçues en prenant en compte
les enjeux phytosanitaires des cultures, leur intérêt économique et
agronomique ainsi que leur adaptation au contexte pédoclimatique.
Sont ainsi testés :
- une rotation courgette semence/colza/blé/basilic/tournesol
semence en réduction d'intrants ;
- une rotation soja/maïs semence/blé/ail/colza/coriandre en
bio avec irrigation ;
- une rotation féverole/sauge sclarée (deux ans), pois chiche/blé en
bio sans accès à l'irrigation ;
- un système inspiré de l'agroforesterie pêchers/soja/maïs semence/féverole/colza/blé en bio.
Sont par ailleurs suivis des aménagements destinés à favoriser la
biodiversité (nichoirs, haies, bandes
enherbées, mare…) et les services
qu'ils rendent à la production agricole. Des résultats intéressants
en bas intrants
Dans le système bas intrants, les innovations sont entre autres orientées vers
la limitation des interventions phytosanitaires. Les instituts cherchent à savoir
où des impasses sont possibles et quels
leviers mobiliser pour renforcer les cultures. Là, les visiteurs ont vu des cultures
dans un état sanitaire très correct ayant
un potentiel de production intéressant.
C'est le cas d'un colza traité à doses réduites et avec des impasses, notamment
en insecticides. Autre exemple, un blé
sans traitement des semences, ni herbicide, ni insecticide. Pour les courgettes
semences, un herbicide appliqué sur le
rang a été combiné à un entretien mécanique de l'entre-rang. Et un travail a
été engagé en vue de limiter l'usage des
fongicides, ainsi que des insecticides
(avec des micro-hymènoptères parasites
des pucerons). Dans le tournesol semence, le but est de réduire l'emploi de
fongicides et dessicant. Pour le basilic,
l'essentiel est dans la gestion du mildiou.
Celle-ci est basée sur l'observation de
la culture et un pilotage fin de l'irrigation (déclenchement au début du flétrissement des plantes).
En bio, l'innovation dans
les cultures et rotations
En agriculture biologique, un système
est irrigué et un autre non. Ici, l'innovation réside dans le choix des cultures et
rotations. Dans le système en conduite
pluviale, elle est dans les cultures: sauge
sclarée (peu répandue mais donnant de
bons résultats), féverole (car en limite
climatique) et pois chiche. Dans le système bio irrigué, elle se situe au niveau
de la rotation. Y sont installées des cultures bien représentées en bio dans la
Drôme, comme le colza, le soja, l'ail
consommation, le maïs semence, le blé…
Cette année, la féverole et l'ail sont touchés par la rouille. Pour l'ail, sont étudiés des biostimulants susceptibles de
renforcer la culture vis-à-vis de cette
maladie. Pour l'instant, aucun ne s'est
révélé efficace. La sauge sclarée n'a pas
été victime de maladies ou ravageurs.
Sa récolte s'annonce belle, même si des
adventices ont sali la culture. Malgré
quelques attaques de rouille et jaunisse,
le blé affiche lui aussi un bon potentiel
de rendement, de même que le colza. Les
premières années, la coriandre était semée au printemps mais l'enherbement
limitait fortement son rendement. A présent, elle l'est à l'automne et donne de
meilleurs résultats.
Des adaptations en
fonction des résultats
« Chaque campagne amène des enseignements, constate Anne Court (chargée de l'animation du groupe de travail
sur les systèmes assolés de la plateforme Tab). Les instituts qui pilotent ces
systèmes assolés adaptent les cultures et
les règles de décisions en fonction des
éléments capitalisés. D'où l'intérêt de venir observer les systèmes assolés de la
plateforme Tab chaque année. En 2015, un
focus avait été mis sur l'enherbement.
Cette année, c'était sur les maladies. » Et
d'inviter aussi à prendre part à la journée d'échanges sur la plateforme Tab organisée tous les ans à la fin janvier. Quant
à Michel Baude, élu de la chambre d'agriculture de la Drôme en charge de l'agriculture biologique, il estime important
de tester ces systèmes assolés bio et
faibles intrants pour anticiper les évolutions. Annie Laurie
(1) Fnams : fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences.
(2) Anamso : association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses.
Le système biologique sans accès à l'irrigation.

Documents pareils