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Édition spéciale
Un même combat,
celui des services publics, celui de nos emplois
Nos deux syndicats, le Syndicat des employé-es du Centre universitaire
de santé McGill et le Syndicat des employé-es du CHUM partagent des réalités
qui sont identiques: lutte contre la privatisation, lutte contre l’arbitraire patronal,
lutte contre une gouvernance douteuse, et que dire de la lutte contre le projet de
faire gérer nos hôpitaux par des firmes privées dans le cadre des PPP. Cela se fera
non seulement au détriment de nos emplois, mais surtout au détriment de la qualité
des soins.
Les deux syndicats ont réclamé de leur administration respective de pouvoir
consulter les contrats offerts en PPP… Pas de réponse! Les dirigeants se cachent
derrière le secret commercial afin de ne pas dévoiler les véritables ententes qui
les lient aux deux consortiums. Pour nos deux syndicats, le concept de secret
commercial ne devrait pas exister quand l’administration publique est impliquée.
C’est lorsqu’il y a de telles chasses gardées que se négocient des contrats juteux,
comme la commission Charbonneau nous le dévoile depuis quelque temps.
Ces contrats laissent au privé, sous des conditions qui nous sont inconnues, des
services entiers tels que l’approvisionnement, les ouvriers spécialisés (et quoi
d’autre encore?) et cèdent à des firmes privées des responsabilités et une expertise
qui, jusqu’ici, ont toujours eu un caractère public. Nous devons faire reculer la
privatisation en réclamant que les clefs des CHU soient remises aux autorités
publiques.
L’enquête de l’UPAC sur Arthur Porter, ancien directeur général du CUSM,
l’enquête policière au sujet de l’ancienne directrice des ressources humaines du
CUSM, le déplorable rapport Baron, le déficit du CUSM qui entraîne des coupures
sans précédent, voilà autant d’exemples des conséquences désastreuses d’une
gestion des services publics s’inspirant du privé. Au CHUM, comme par hasard,
on a annoncé des coupures pour un montant équivalent aux intérêts que l’établissement doit verser sur les emprunts faits pour financer les firmes privées qui
construisent l’hôpital en PPP.
Nous vous demandons de vous mobiliser, avec une détermination semblable à
celle que l’on a connue dans la lutte étudiante, de participer activement à nos
activités publiques, car nous pouvons ébranler nos employeurs, l’Agence de la
santé et des services sociaux de Montréal et le gouvernement. Ainsi, nous pourrons
mettre en échec la privatisation et maintenir des services publics de santé et des
emplois de qualité pour le plus grand bénéfice des citoyens et des citoyennes.
SOYONS FIERS DE NOTRE TRAVAIL,
SOYONS FIERS DES SERVICES PUBLICS!
Par Pierre Daoust et Paul Thomas
Présidents des syndicats
Qui sommes-nous?
CHU en PPP
Les syndicats CSN du Centre hospitalier de l’Université de
Montréal (CHUM) et du Centre universitaire de santé
McGill (CUSM) représentent plus de 10 000 travailleuses
et travailleurs de la santé et des services sociaux. Ils ont à
cœur de donner des services de qualité à la population,
mais s’inquiètent des risques que les PPP font courir sur
celle-ci. En s’unissant, les deux syndicats interpellent la
population et le gouvernement pour éviter la chronique
d’une catastrophe annoncée.
ou la chronique d’une catastrophe annoncée…
Par Jean-Pierre Daubois
Pendant plus de 4 ans, jusqu’à ce qu’on annonce que le CUSM et le CHUM seraient
construits en mode PPP, toutes les forces vives du Québec se sont prononcées tour à tour contre ce
projet. Rien n’y fit, le gouvernement Charest a fait preuve d’une obstination à toute épreuve afin de
nous entrainer dans la machine infernale du PPP.
Il n’est pas inutile de se remémorer quelques points forts de la contestation car les prédictions de
catastrophe sont en train de se réaliser. En janvier 2010, le Vérificateur général de la province
déclarait que « les analyses faites par l’agence des PPP sont biaisées et [que] les données étaient
faussées dès le départ ». Le Vérificateur allait encore plus loin en accusant « l’Agence d’avoir
répondu à son mandat (NDLR : tel que voulu par Charest) en gonflant les coûts du mode conventionnel et en minimisant ceux du PPP ». Quel dérapage! Dans ce numéro spécial, vous pourrez lire
des articles qui confirment les pires appréhensions.
Dès 2004, les deux fédérations de médecins se sont prononcées en disant que les PPP « auraient un
impact négatif sur les soins », et sur le fait que les PPP reposent « sur le principe de la rentabilité
qui va à l’encontre de ce qui doit guider l’État dans la prestation de services ».
L’Ordre des architectes du Québec s’est également prononcé en accusant le gouvernement
« d’improvisation » et l’Agence des PPP de « n’avoir aucune expertise ». Mentionnons aussi l’opposition de plusieurs autres ordres professionnels : infirmières, ingénieurs, pharmaciens, de même
que l’opposition de l’Association des économistes du Québec.
Si le gouvernement Charest a fait face à tout ce monde, ce n’est pas par simple entêtement. C’est
parce qu’il était absolument déterminé à défendre les puissants intérêts financiers privés se cachant
derrière les projets de PPP. À travers ce projet, il est clair qu’il voulait faire avancer la privatisation
dans notre système de santé.
Bien des choses ont changé depuis 2010. Maintenant, ON SAIT que des firmes comme SNC-Lavalin
trempent dans la corruption et la collusion. Maintenant, ON SAIT que dans ces contrats, les extras
vont nous coûter la peau des fesses. Maintenant, ON SAIT que les PPP vont céder des pans entiers
d’expertise publique, comme la gestion des approvisionnements et l’entretien des bâtisses, à des
firmes qui vont faire exactement la même chose que les firmes privées ont faite dans les travaux
publics : se cacher derrière le secret commercial et le contrôle de l’expertise pour gonfler les coûts
pour les contribuables.
Avec ce numéro spécial conjoint des syndicats du CHUM et du CUSM, nous voulons relancer la
bataille contre le projet de centres hospitaliers universitaires gérés en mode PPP, nous voulons
empêcher la privatisation des services tels que l’approvisionnement, les métiers, les cuisines ou tout
autre service. Nous croyons fermement que les révélations de la Commission Charbonneau et de
l’UPAC nous ouvrent tout grande la porte pour faire reculer le gouvernement, et ainsi garantir
l’intégrité de nos services publics et protéger nos emplois.
Nous appelons toutes les organisations et toutes les forces vives du Québec pour refonder une large
coalition CHU sans PPP. Ensemble, relançons cette bataille! Il en va de notre avenir de citoyens, de
travailleurs et de contribuables.
Faire le ménage pour mettre l’argent public
dans les services à la population
Par Guy Laurion, vice-président catégorie 2 et responsable politique de la campagne VPP
Un paradoxe frappant et choquant se présente à nous
elles acceptent sans brocher de verser illégalement des milliers de
tions de nos établissements. Ce comité de recherche nous permet-
d’affirmer qu’on doit se serrer la ceinture, que le patronat appelle
parlent de la juste part! Justement, une étude du Congrès du travail
services sociaux et sur les différentes formes de privatisation qui
depuis plusieurs mois. Alors que les gouvernements continuent
dollars pour obtenir des contrats. Et ce sont les mêmes qui nous
les contribuables à faire leur « juste part », on assiste à la compi-
du Canada (CTC) démontre que les réductions d’impôts et de
société. Dépassements de coûts, pourcentage des contrats remis
l’économie, dorment dans les coffres des entreprises! Plus de 575
partageant les contrats, la liste est longue et la Commission
principalement des fonds publics, parce que l’État a cessé d’aller
lation sans fin des cas de collusion et de corruption dans notre
aux partis politiques et à la mafia, cartel d’entreprises se
Charbonneau révèle sans cesse l’ampleur de cette frauduleuse
mascarade.
Mais comment peut-on prétendre que nous n’avons plus les
moyens de financer les services publics, alors même qu’on a
accepté, en pleine connaissance de cause, des dépassements de
coûts pendant des décennies? Il faut se le dire comme tel : la
collusion sert directement les intérêts des tenants de la privatisa-
1
taxes aux entreprises, loin de favoriser l’investissement dans
milliards de dollars sont ainsi accumulés, de l’argent provenant
chercher ces revenus, et qui ne reviennent aucunement à la
société. Il faudra s’en rappeler la prochaine fois qu’on entendra
le Conseil du patronat nous dire pour la énième fois que les en-
treprises sont trop taxées et trop imposées au Québec et au Canada.
d’améliorer les services que l’on donne à la population, mais
financer illégalement les partis politiques et la mafia! On doit re-
poches. Contre le parasitisme du privé envers nos services pu-
On peut consulter cette étude à l’adresse suivante:
http://www.congresdutravail.ca/enjeux/Mettons-finaux-reductions-impots
Relations incestueuses.
blics, il faut absolument pour-
Comme le mentionnait un éditorial de Josée Boileau du journal
À ce sujet, la Fédération a créé
taxes, alors que l’on apprend en même temps que plusieurs d’entre
population!
bien ce qui autorise les entreprises à s’en mettre plein les
suivre notre bataille.
entreprises s’élever contre l’augmentation de leurs impôts et
diminuer les inégalités sociales et c’est améliorer la santé de la
mensonge grotesque! La privatisation n’est pas ce qui permet
de le faire, c’est en élargissant nos services publics.
Le Devoir le 30 janvier dernier, il est troublant d’entendre les
voir les services publics, c’est faire reculer la collusion, c’est
grandes entreprises, c’est que cette idée voulant que la privatisa-
Dans une situation économique difficile, on ne peut plus se
prendre le contrôle sur nos finances publiques et la seule façon
poursuivons la lutte pour nos services publics. Parce que promou-
corruption et la dilapidation des fonds publics pour profiter aux
tion soit la solution à tous nos problèmes n’est en fait qu’un
permettre d’accepter de payer des contrats privés trop chers pour
se développent. C’est donc avec la même détermination que nous
Ce que nous démontre l’actualité récente, entre la collusion, la
tion! Parce que diminuer la place des services publics, c’est ouvrir
toute grande la porte au patronage et à l’arbitraire des entreprises.
tra d’avoir un regard plus précis sur le réseau de la santé et des
un nouveau comité de travail
qui aura entre autres pour man-
dat d’enquêter sur les fonda-
Des dépassements de
coûts astronomiques
Par Pierre Fontaine
Une étude effectuée par la firme Secor-KPMG, dévoilée le 16 novembre 2012, démontre
que les dépassements de coûts très importants dans les projets d’infrastructures publiques au Québec et l’ajout de nouveaux projets alourdissent la dette publique considérablement. Selon l’étude,
les coûts des projets ont augmenté en moyenne de 78 %.
Ainsi, le projet du CHUM a augmenté : jusqu’à aujourd’hui, il est passé à 3,4 milliards $, soit une
hausse de 127 %, alors que le CUSM est passé à 2,8 milliards $, soit une hausse de 78 %.
L’étude de Secor-KPMG affirme qu’il y a des lacunes dans la planification du coût des projets,
attribuées notamment à la précipitation, tant pour les annoncer que pour les réaliser. Les
estimations de départ sont souvent trop basses, ce qui entraîne des changements en cours de route
qui gonflent les coûts. Ainsi donc, le coût de construction des CHU en PPP a déjà explosé alors
qu’il reste encore deux ans à la construction. Cette situation ne va qu’empirer. On va s’enfoncer
dans les « extras » et autres pompes à deniers publics. Les libéraux avaient promis que les PPP
étaient justement « LA » garantie contre les dépassements de coûts. Non seulement cela s’avère
un colossal et couteux mensonge, mais suite à la construction, si le projet de céder la gestion des
CHU par les consortiums de PPP pour les 30 prochaines années n’est pas annulé, c’est 30 ans
d’abus de fonds publics qui nous attendent.
Par Mario Pizzo
Alors que le CUSM doit faire des
compressions monstrueuses de 50 millions $
dans les emplois et les services, la corruption et la dilapidation de fonds liées aux
contrats en PPP font la manchette des
journaux.
Ainsi, la police soupçonne des dirigeants de
SNC-Lavalin d’avoir été mêlés à des
paiements irréguliers de 22 millions $ pour
obtenir le contrat en PPP du CUSM, dont le
directeur général à l’époque était Arthur
Porter1. L’UPAC a d’ailleurs arrêté, sous des
accusations de fraude, deux hauts cadres de
SNC-Lavalin, dont l’ex-président Pierre
Duhaime. SNC-Lavalin, associé à Innisfree
Ltd, avait formé le Groupe immobilier santé
McGill qui conçoit, construit et entretiendra
le CUSM pendant les 30 prochaines années.
Au CHUM, aucune activité criminelle n’a été mise à jour, mais les relations étroites entre certains
dirigeants de l’établissement, du gouvernement et ceux qui ont obtenu les contrats peuvent soulever
des questions éthiques.
Le consortium Accès Recherche CHUM s’était retrouvé seul en lice pour obtenir le contrat de la
construction et de l’entretien du centre de recherche du CHUM (durant 30 ans). Ce consortium est
dirigé par Pierre Anctil, un ancien vice-président de SNC-Lavalin. À ce titre, Anctil avait déjà obtenu, en mars 2007, un contrat pour établir le plan maître d’ensemble du CHUM, la conception
des esquisses, les plans et devis, l’intégration des technologies, ce qui lui a donné possiblement
une longueur d’avance pour miser sur les contrats que le gouvernement décide de donner selon la
formule des PPP, le 18 juin 2007.
Mais il faut aussi mentionner qu’Anctil a été, par le passé, directeur général du PLQ et chef de cabinet du premier ministre libéral Daniel Johnson fils. Johnson, quant à lui, est intimement lié à
Power Corporation, dont il fut vice-président. Plusieurs journalistes ont démontré les liens très
forts qui unissent Power Corp et le PLQ. Ce serait d’ailleurs à la suite d’une intervention de Paul
Desmarais, le grand patron de Power Corp, que Jean Charest va lui succéder à la tête du PLQ.
En avril 2004, Charest allait mandater Johnson et Brian Mulroney pour examiner les projets du
CUSM et du CHUM et déterminer l’endroit où ce dernier serait construit. Ils ont conclu qu’il devrait se retrouver sur le site de l’hôpital Saint-Luc, bien que Desmarais aurait semble-t-il préféré
un autre endroit.
Mais, en février 2009, le gouvernement Charest faisait nommer l’épouse de Paul Desmarais Jr,
Hélène Desmarais, au conseil d’administration du CHUM. Trois mois plus tard, Christian Paire,
DG du CHU de Rouen en France, est embauché comme DG du CHUM.
En France, Paire faisait affaire depuis des années avec l’entreprise Dalkia pour son hôpital.
Or, Dalkia fait partie du consortium CHUM Collectif qui a obtenu le contrat du CHUM en PPP et
sera chargé de son entretien durant 35 ans. Dalkia est une filiale de Suez-Environnement, qui est
elle-même une filiale de GDF-Suez, et ce dernier est détenu par Pargesa, propriété de Power
Corporation. Bref, si rimane in famiglia…
Il est minuit moins cinq, mais il n’est pas trop tard pour reprendre les clefs de nos hôpitaux une
fois construits. Il faut dès à présent reconstituer une vaste coalition citoyenne, syndicale et populaire
contre les PPP, plus spécifiquement contre la gestion future de nos hôpitaux en PPP.
Déjà, le Dr Vadeboncoeur sonne le clairon de la reprise de la lutte pour la défense de nos services
publics. Cette large coalition CHU sans PPP doit reprendre vie et, dès le 11 avril, la première salve
de ce combat vital sera lancée lors d’une assemblée publique au Palais des congrès.
http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201211/28/01-4598577-pierre-duhaime-dans-les-filets-de-lupac.php
1
P.2
La clef de notre action :
la mobilisation!
Par Charles Sainte-Marie
La sous-traitance,
ça coûte cher!
Par Jean-Pierre Larche
Explosion des coûts, liens d’affaires douteux, coupures, compressions budgétaires,
allégations de fraude au CUSM, etc. Les deux CHU ne sont pas encore construits que déjà La sous-traitance à des entreprises du secteur privé est une des formes de privatisation les plus répandues
les impacts négatifs du modèle PPP sont nombreux, démontrant les dangers de la privatisation dans nos établissements de santé notamment dans les centres hospitaliers universitaires de Montréal. On
de notre système de santé.
voit de plus en plus de ces contrats, notamment chez les ouvriers spécialisés qu’on ne remplace plus
lorsqu’ils partent à la retraite.
Une des clefs les plus importantes
pour lutter pour des emplois et des Lorsque les syndicats dénoncent la sous-traitance, on nous répond que les sous-traitants sont plus efficaces
services publics de qualité, c’est la et coûtent moins chers. Pourtant, c’est faux. Le syndicat CSN du CHUM a obtenu les contrats donnés en
mobilisation. C’est pourquoi les syn- sous-traitance par l’établissement et a ainsi pu comparer le coût d’une heure de travail effectuée par un
dicats affiliés à la CSN, le SECUSM sous-traitant par rapport à ce qu’elle coûterait dans le secteur public. Les conclusions sont limpides : la
et le SECHUM, syndicats qui re- sous-traitance coûte très, très cher!
groupent près de 10 000 travailleuses
et travailleurs, unissent leurs forces. Le tableau suivant montre que le CHUM peut payer plus du double pour le travail d’un menuisier en soustraitance comparativement au menuisier payé du secteur public. Le coût de toutes les charges sociales
Le 5 novembre dernier, avec l’appui (CSST, RREGOP, etc.) est inclus à la colonne « Coût total du réseau ».
de plusieurs syndicats de la région de
Montréal et des membres du
SECUSM et SECHUM, nous avons
lancé la campagne LE VER EST
DANS LA POMME (le ver représentant la privatisation et la pomme les
services publics). Cette campagne
vise à informer et à mobiliser les travailleurs et les citoyens contre les effets pervers du modèle
des PPP et de la privatisation sur les services publics des deux CHU. Environ 300 personnes ont
manifesté devant le futur centre de recherche du CHUM-Inc. Le président de la CSN, Jacques
Létourneau, est venu nous appuyer en livrant un discours mobilisateur. Le même jour, les
deux syndicats ont tenu un conseil syndical commun pour solidifier leur alliance.
La force de la CSN est primordiale pour notre combat. Nous avons reçu l’appui officiel de
ses trois instances qui regroupent plus de 300 000 travailleuses et travailleurs. En effet, nous
avons l’appui du Conseil central Montréal métropolitain, de la Fédération de la santé et des
services sociaux et des délégués du conseil confédéral de la CSN.
Et c’est pire lorsque le CHUM a besoin de payer des heures supplémentaires à un ouvrier. En effet, dans
ces conditions, il peut en coûter de trois à quatre fois plus cher de faire affaire avec le privé. Le tableau
Mobilisation politique
suivant illustre ce gaspillage éhonté. Notons que l’employeur n’a pas à payer de charges sociales sur les
heures supplémentaires de ses propres employé-es, mais qu’il est tenu, évidemment, de payer un salaire
Pour soutenir notre démarche, nous avons lancé une pétition sous forme de carte postale, dé- majoré de 50 %.
nonçant toute forme de privatisation. Nous voulons la remettre au ministre de la santé, le
Docteur Hébert, lors d’une rencontre qui sera l’occasion d’exposer nos demandes. Nous
avons rencontré le député Amir Khadir pour qu’il intervienne à l’Assemblée nationale sur le
dossier des deux CHU.
Mobilisation médiatique
Pour bien des citoyens, le dossier des CHU est clos. Néanmoins, le débat sur la qualité des
soins, les coûts de la privatisation, le nombre de lits et les liens incestueux d’affaires sont
loin de l’être. D’où l’importance d’attirer l’attention des médias, donc de la population, pour
avoir un rapport de force incontournable. Déjà, des articles ont été publiés dans des journaux
sur les problèmes de gouvernance, sur des accusations de fraude, sur le nombre de cadres et
sur les coûts exorbitants de la sous-traitance des métiers, ce dernier sujet ayant fait l’objet
d’une intervention de notre part auprès des médias. Nous continuons, avec l’aide de la CSN,
à trouver de quoi alimenter le dossier noir des deux CHU.
Mobilisation citoyenne
La lutte qui se mène au CHUM et au CUSM concerne tous les citoyens du Québec. Avec 6 milliards
de dollars de dépenses pour les deux sites, l’argent des contribuables doit être investi de manière
à maximiser les soins aux patients, pas les profits des compagnies. Le 11 avril prochain, nous On le voit bien : une saine gestion de nos établissements de santé commanderait une révision immédiate
tiendrons une assemblée publique réunissant non seulement les organisations concernées, de l’ensemble des contrats offerts en sous-traitance au secteur privé dans nos établissements. N’est-il pas
mais aussi les groupes civils et les citoyens s’opposant au mode PPP et à ses dérives. Voilà temps pour nos employeurs de rendre des comptes sur de telles décisions?
un moyen de mobiliser toutes les forces : en les unissant.
Que l’on soit travailleur, patient ou citoyen, la mobilisation est un des moyens essentiels à la
réappropriation de nos services publics, et ce, pour les 35 prochaines années!
Gestion de la chaîne d’approvisionnement dans les CHU :
Par Hubert Forcier
la privatisation est risquée
Grâce à l’action syndicale, le gouvernement a mis en suspens, en novembre dernier, le processus de privatisation de la chaîne d’approvisionnement des futurs CHU. Mais pourquoi donc devrions-nous
nous opposer au recours au privé de l’approvisionnement?
Les risques de la privatisation
Le premier risque entourant la privatisation de l’approvisionnement est l’explosion des coûts. On sait maintenant que le recours au privé entraine souvent des augmentations de coûts, notamment dans
les services administratifs. Les analyses menées par MCE Conseils prouvent d’ailleurs que le maintien dans le réseau public est moins cher ou se compare au privé. Les provinces canadiennes ont
d’ailleurs fait le choix de maintenir l’approvisionnement au public ou dans des organismes parapublics.
Un autre risque est de perdre le contrôle de cette fonction importante. La littérature scientifique démontre que l’approvisionnement est une fonction stratégique dans les établissements de santé; il y a donc des risques à confier à un tiers
la gestion de l’approvisionnement. Pensons par exemple à l’impact désastreux que causerait un arrêt de service dans la
chaîne d’approvisionnement sur la qualité des soins à la population.
Le dernier risque est de perdre l’expertise qui existe dans le secteur public. Les travailleuses et les travailleurs des deux
CHU ont l’expérience pour gérer l’approvisionnement de ces établissements. Il faut bien comprendre le risque du
recours au privé à ce niveau : cela crée une situation de dépendance face à un intermédiaire qui n’est pas sous le contrôle
direct de l’établissement. De plus, le recours au privé entraînerait des pertes d’emplois qualifiés.
La solution : améliorer les services publics!
C’est pourquoi la FSSS-CSN milite pour la mise en place d’une structure juridique sans but lucratif, sous contrôle
public, reposant sur une gouvernance publique et sur des conditions de travail du réseau public pour les travailleuses et
travailleurs de l’approvisionnement. Ce n’est que de cette façon que nous assurerons une continuité dans la distribution
des fournitures et un contrôle dans la gestion de l’approvisionnement, le tout dans l’objectif de répondre adéquatement
aux besoins de la population.
P.3
Le déficit, un trou
béant dans la pomme
au CUSM
Par Alain Briand
Au CUSM, la mauvaise gestion se traduit entre autres par des déficits à répétition.
En regardant d’abord l’ampleur de ce déficit et en expliquant ensuite quelques exemples
causant les états déficitaires, on comprendra que de gérer des établissements publics
comme des entreprises privées a des impacts désastreux.
Le déficit du CUSM
En 2009-2010, le déficit était de 32,5 millions de dollars; en 2010-2011 de 40,5 millions;
en 2011-2012 de 32,5 millions et le déficit budgétaire prévu pour l’année 2012-2013 est
de 115 millions. Cela nous donne un déficit accumulé de 208 millions de dollars! Pour
rétablir la santé financière de l’établissement, le rapport Baron prévoit le retour à l’équi-
libre budgétaire dès 2013-2014. Tout un défi! Notre rôle sera de s’assurer que cet exercice
ne se fasse pas aux dépens de services à la population.
Les causes injustifiées des déficits
Comme plusieurs, nous nous demandons comment le CUSM a pu en arriver là?
On ne peut faire autrement que de noter le manque de rigueur des gestionnaires,
notamment à la lecture du rapport Baron. Il a été fait mention, dans plusieurs articles
de journaux, de l’existence de transactions douteuses au CUSM. Dans un contexte où
la collusion et la corruption sont sous la loupe, la gestion du CUSM est au banc des
accusés. Pensons aussi au paiement douteux de 22 millions de dollars que SNC-Lavalin
a versé au CUSM pour obtenir le contrat du PPP. Autant d’exemples de transactions
louches qui minent la crédibilité du projet en PPP ainsi que celle de la haute direction du
CUSM.
Un autre exemple est celui de la transaction immobilière sur l’avenue Cedar à côté de
l’Hôpital Général de Montréal. Il s’agit d’un immeuble en construction dont nous per-
cevons maintenant l’ossature inachevée. La construction de cet immeuble fût en effet
bloquée à cause du zonage. L’établissement n’avait jamais obtenu les autorisations
de la Ville de Montréal pour construire l’immeuble. Dans cette aventure, le CUSM
subira une perte d’environ 35,8 à 42 millions de dollars.
En somme, le CUSM obtient la palme du plus grand déficit pour une institution
hospitalière au Québec. Comme on vient de le voir, on peut facilement questionner la
manière dont ces déficits ont été engendrés.
Dans l’état actuel des choses, tout porte à croire que la volonté de retour à l’équilibre
budgétaire aura des répercussions sur les activités du CUSM et sur les services offerts
à la population. C’est pour cette raison que nous appelons la population à se mobiliser
pour que nous cessions de gérer nos établissements publics comme des entreprises
privées. Que l’on parle de transactions douteuses ou de collusion pour l’obtention de
contrats privés, tout cela est causé par la manière dont nos gestionnaires administrent
nos institutions publiques. Il est grand temps que l’on reprenne le plein contrôle de
nos services publics!
Bloc technique
Rédaction:
Pierre Daoust
Paul Thomas
Hubert Forcier
Jean-Pierre Larche
Jean-Pierre Daubois
Pierre Fontaine
Alain Briand
Charles Sainte-Marie
Mireille Bénard
Guy Laurion
Illustrations:
Boris
Maude Leblanc
Mise en page:
Natacha Dubey
Imprimé chez Payette et Sims par des
travailleurs et travailleuses
syndiqué(e)s.
CHUM : plus de cadres, moins d’employé-es
Par Pierre Fontaine
Une lettre du président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du CHUM, adressée à ses membres, a fait les manchettes dernièrement. Le président y dénonce la multiplication
des postes à la haute direction au CHUM, accompagnés d’un ou de plusieurs adjoints et de tous les services administratifs, ainsi que l’emploi excessif de conseillers spéciaux, de firmes d’expertsconseil, dont certains proviennent d’outre-mer. Il s’inquiète que la loi 100, qui exige de réduire de 10 % les effectifs du personnel d’encadrement et administratif, ne puisse être respectée au CHUM.
Lors de la séance du conseil d’administration du 29 janvier dernier, la direction du CHUM s’est défendue en répliquant avoir un taux d’encadrement
inférieur à la moyenne des centres hospitaliers universitaires du Québec. Néanmoins, elle a été forcée d’admettre que, non seulement elle ne sera
pas capable de diminuer le nombre d’heures travaillées dans ses services administratifs cette année tel que requis par la loi, mais elle demande même au
gouvernement de lui accorder une exemption. Elle a aussi admis avoir augmenté le nombre de ses cadres, soit 24 de plus depuis 2007, dont la
plus grande partie récemment, en vue de la transformation du CHUM.
Selon les propos du directeur des ressources humaines, rapportés par La Presse :« On ne sera pas en déficit en 2012-2013 parce qu’on fait des
coupes dans plusieurs services administratifs, comme dans les services techniques, les archives, l’hygiène et salubrité et chez les secrétaires qui
travaillent à la direction, pour ne citer que quelques exemples. On respecte la loi 100 au niveau du budget, mais pas au niveau des heures
travaillées. On veut maintenant que le gouvernement reconnaisse le poids de la transformation du CHUM sur nos structures. »
Autrement dit, ce sont les employé-es syndiqués qui font les frais des compressions budgétaires, tandis que le nombre de cadres se multiplie
pour assurer la transformation du CHUM. Rappelons que cette année le CHUM exerce des coupes de 85 000
heures de travail chez le personnel pour répondre aux compressions budgétaires imposées par le gouvernement. Bien que le directeur des ressources humaines prétende le contraire, ces compressions affectent
nécessairement les services, ne serait-ce que par l’augmentation des fardeaux de tâches chez les employées, quand ce n’est pas la quantité et la qualité des services.
Par ailleurs, une autre controverse soulevée par la lettre du président du CMDP fut la question du
nouveau logo du CHUM. La direction générale a dû admettre que la consultation avait été plutôt
déficiente sur la question, le conseil d’administration n’en ayant pas vraiment été saisi auparavant.
Mais au-delà de cet aspect, on peut bien se questionner sur l’urgence et l’utilité de faire cette dépense
dans le contexte des compressions budgétaires en cours, durement vécues par les employé-es.
En effet, il en a coûté 35 000 $ pour ajouter un petit bonhomme semblable à ceux par lesquels on
indique la toilette des hommes au bout des lettres « CHUM ».
P.4
The deficit, a gaping
hole in the MUHC apple
By Alain Briand
Poor management at the MUHC is producing, amongst many other things, recurrent
deficits. A closer look at the extent of this deficit to begin with, along with an expla-
nation of a few representative examples that give rise to such deficits, will enable
anyone to understand that managing public institutions in the same way as a private
corporation gives rise to disastrous results.
The MUHC deficit
In 2009-2010, the deficit was $32.5 million; in 2010-2011, $40.5 million; in 2011-
2012, $32.5 million and the projected budget deficit for 2012-2013 is $115 million.
This all adds up to an accumulated deficit of $208 million! To restore the institution
to financial health, the Baron Report envisages a return to a balanced budget as of
2013-2014. This will be no small challenge! Our role will be to ensure that this
exercise is not done on the back of the services provided to the population.
The unwarranted causes of these deficits
Like many others, we’re now asking ourselves how did the MUHC get itself into
such a predicament? One can’t help but note the laxity and sloppiness of MUHC
managers, notably when one reads through the Baron Report. There has been much
reference, in several newspaper articles, to dubious transactions at the MUHC. In a
context where collusion and corruption are under the microscope, MUHC manage-
ment is likewise sitting in the prisoner’s dock. And what about the dubious payment
of $22 million made by SNC-Lavalin to the MUHC in order to win the PPP contract?
So many examples of shady dealings that undermine the credibility of this PPP
project, as well as that of senior MUHC management.
Another example of all this is the real estate deal that was done on Cedar Avenue
right next door to the Montreal General Hospital. The latter involves an immovable
under construction where passers-by can now see the unfinished skeleton. Construc-
tion of this immovable was indeed interrupted due to a zoning issue. The institution
had never secured the required authorizations from the City of Montreal to proceed
with building this immovable. In this adventure, the MUHC stands to take a hit of
between $35.8 and $42 million.
In short, the MUHC wins the grand prize for having the biggest deficit of any hospital
institution in the Province of Quebec. As we have just seen, one can easily question
the manner in which these deficits have been incurred.
The current state of affairs makes it pretty clear that the determination to return to a
balanced budget will have a definite impact upon MUHC activities, as well as the
services provided to the population. This is why we’re calling upon people from
every walk of life to rally together and speak up against managing our public insti-
tutions as if they were private companies. Whether it’s dubious transactions or out-
right collusion to secure private contracts, they all stem from how our managers are
administering our public institutions. It’s high time that we take back full control
over our public services!
Masthead
Redaction:
Pierre Daoust
Paul Thomas
Hubert Forcier
Jean-Pierre Larche
Jean-Pierre Daubois
Pierre Fontaine
Alain Briand
Charles Sainte-Marie
Mireille Bénard
Guy Laurion
Illustrations:
Boris
Maude Leblanc
Layout:
Natacha Dubey
Printed at Payette et Sims by
unionized workers
CHUM: more managers, fewer employees
By Pierre Fontaine
A letter from the President of the CHUM Council of Physicians, Dentists and Pharmacists (CMDP) addressed to its members made the headlines recently. In it, the President condemns the proliferation
of senior management positions at the CHUM, along with one or several assistants and of the administrative support services, as well as the excessive recourse to special advisors, consultant firms,
including a few headquartered abroad. He also expressed his concerns that Bill 100, which requires a 10% reduction in supervisory and administrative staff, will not be complied with at the CHUM.
Last January 29, at a Board meeting, CHUM management defended its actions, claiming that the CHUM’s proportion of supervisory staff was below the Quebec average for University Hospital Centres.
Nonetheless, it was forced to admit that, not only will it be unable to reduce the number of hours worked by its administrative services this year,
as required by the law, but it will also be asking the Government to grant it an exemption on this matter. It likewise admitted that it had increased
the number of managers, an additional 24 since 2007, of which the largest part was done recently, pursuant to the transformation of the CHUM.
According to comments made by the Human Resources Manager, reported in La Presse: “We won’t have a deficit in 2012-2013, because
we’re cutting back in several administrative services, including technical services, archives, hygiene and sanitation, as well as the secretaries who
work at the management level, to name a few. We will comply with Bill 100 in terms of the budget, but not in terms of the hours worked. We
would now like the Government to acknowledge the weight of the CHUM’s transformation upon our structures.”
In other words, the unionized employees will be paying the price of the budget cutbacks, while the number of managers proliferates in order
to ensure the CHUM’s transformation. It should be recalled that this year, the CHUM has slashed the hours worked by its personnel by some
85,000 hours, in response to budget cutbacks imposed by the Government. Although the Human Resources Manager claims the opposite, these
cutbacks necessarily affect the services provided, if only in that they increase the workloads of the remaining employees, when it isn’t directly
the quantity and quality of the services that also pay the price.
Meanwhile, another controversy that was raised by the CMDP President’s letter was the question
of the CHUM’s new logo. Senior management had to admit that consultations on the foregoing had been wanting, as the Board of Directors had not really been given a heads up about
the subject beforehand. But beyond this aspect, one might wonder about the urgency and
value of authorizing such an expenditure in the context of the current budget cutbacks, bluntly
felt by CHUM employees. Indeed, it cost $35,000 to add a little image of a fellow, similar to those
that identify the men’s restroom, next to the letters “CHUM”.
P.4
The key to our action:
mobilization!
By Charles Sainte-Marie
An explosion of costs, dubious business alliances, layoffs, budget cutbacks, allegations of
fraud at the MUHC, etc. The two CHUs aren’t even built yet and already the negative impact of the PPP model is proliferating, clearly proving the dangers of privatizing our healthcare system.
One of the most important keys to our
struggle for jobs and quality public
services is our mobilization. This is
why the CSN-Unions, SECUSM and
SECHUM, who represent nearly
10,000 workers in all, are joining
forces today.
Last November 5, with the support of
several Montreal-area Unions, as well
as that of SECUSM and SECHUM
members, we launched THE WORM
IS IN THE APPLE campaign (where
the worm embodies privatization and
the apple public services). This
campaign seeks to inform and mobilize workers and citizens alike against the pernicious
effects of the PPP model and privatization on the public services delivered by the two
CHUs. About 300 people demonstrated recently in front of the future CHUM-Inc research
centre. The President of the CSN, Jacques Létourneau, came out to support us, delivering
a combative and impassioned speech. The same day, the two Unions held a joint Union
Council meeting to cement their alliance.
The CSN’s backing is essential to our struggle. We have received official support from its
three main decision-making bodies that represent more than 300,000 workers. Indeed, we
have the support of the Montreal Metropolitan Central Council, the Health and Social
Services Federation, as well as the delegates of the CSN’s Confederal Council.
Political Mobilization
To support our campaign, we have launched a petition in the form of a postcard, which denounces all forms of privatization. We want to deliver them to the Health Minister, Doctor
Hébert, at a meeting that will provide us with an opportunity to explain our position and
our demands. We have already met the MLA Amir Khadir in order that he speak up in the
National Assembly on the situation at the two CHUs.
Media Mobilization
Many citizens consider the CHU dossier to be a done deal. All the same, the debate regarding the quality of health care, the costs of privatization, the number of beds and the
incestuous links with businesspeople of all kinds are far from being complete. Hence the
importance of attracting the media’s attention, and therefore that of the population, to build
up the kind of leverage and pressure that can’t be ignored. Already, articles have started to
appear in the newspapers on certain governance problems, on accusations of fraud, on the
number of managers and the exorbitant cost of subcontracting the work of tradespeople,
the latter subject being something that we brought to the media’s attention. We shall continue, with the CSN’s assistance, to dig and expose the shady dealings and tell the whole
sombre story of what’s happening at the two CHUs.
Citizen Mobilization
The struggle taking place around the CHUM and the MUHC concerns every citizen in the
Province of Quebec. With $6 billion of expenditures committed to the two sites, the taxpayers dollars must be invested in such a way as to maximize patient healthcare, and not
corporate bottom lines. Next April 11, we will be organizing a public meeting to bring together not only the organizations directly affected, but also the groups from civil society
and citizens who oppose the PPP model and all its offshoots. This is how we can create the
leverage and pressure we need: by bringing all the dynamic socially-conscientious forces
in the Province together.
Subcontracting costs
a pretty penny!
By Jean-Pierre Larche
Subcontracting to private companies is one of the most widespread forms of privatization that exists in our
healthcare institutions, and this, notably in our Montreal-area university hospital centres. These contracts are
becoming increasingly prevalent, notably to perform the jobs of semi-skilled workers who are not replaced
when they retire.
When our Unions condemn subcontracting, we are told that subcontractors are more efficient and cost less.
However, this is simply not true. The CSN CHUM Union has gotten their hands on subcontracting contracts
that have been awarded by the institution and has thus been able to compare the cost of one hour of work
done by a subcontractor and the same hour of work performed in the public sector. The conclusions are
crystal-clear: subcontracting is very, very expensive!
The following table shows that the CHUM sometimes pays more than double the amount for a carpenter’s
work done via subcontract, compared to the same carpenter paid directly by the public sector. The cost of all
social security payroll taxes (CSST, RREGOP, etc.) is included in the “Total System Cost” column.
Carpenter
Houly wage Total cost to
Public sector the system
Houly wage
Difference ($) Difference (%)
Contractor
20,98$
29,79$
59,22$
29,43$
98,78%
18,21$
25,86$
54,44$
28,58$
110,53%
Painter
19,46$
27,63$
60,04$
32,41$
117,27%
Plumber
21,94$
31,15$
61,32$
30,17$
96,82%
Skilled
worker
Electrician
21,94$
31,15$
60,45 $
29,30$
94,03%
And it’s even worse when the CHUM has to pay overtime to a worker. Indeed, in this kind of situation, it
might cost up to three or four times more when doing business with a private entrepreneur. The following
table illustrates this scandalous waste. Please also note that the employer doesn’t have to pay any social se-
curity payroll taxes with regard to overtime done by his own employees, but obviously, he is required to pay
them time and a half.
Carpenter
Houly wage Overtime pay Houly wage
Difference ($) Difference (%)
of 50%
Public sector
Contractor
20,98$
31,47$
103,88$
72,41$
230,09%
18,21$
27,32$
91,16$
63,85$
233,74%
Painter
19,46$
29,19$
101,42$
72,23$
247,45%
Plumber
21,94$
32,91$
97,09$
64,18$
195,02%
Skilled
worker
Electrician
21,94$
32,91$
124,00$
91,09$
276,79%
It’s all very plain to see: the sound management of our healthcare institutions demands that an immediate
review be conducted of all subcontracting contracts awarded to the private sector in our institutions. Isn’t it
time that our employers were held accountable for their decisions?
Whether you’re a worker, a patient or a citizen, mobilization is one of the key ways that
we can take back control of our public services, and this, for the next 35 years.
Supply Chain Management in CHUs:
Privatization is a Risky Business
By Hubert Forcier
Thanks to union action, the Government suspended the process of privatizing supply chain management in future CHUs last November. But why should we be so opposed to supply change management
being done by the private sector?
The Risks of Privatization
Number One, privatization of the supply chain runs the risk of generating an explosion in costs. We now know that recourse to private operators often gives rise to increased costs, notably in administrative
services. Analyses conducted by MCE Conseils have demonstrated that keeping it in the public system is less or equally expensive as going private. Canada’s Provinces have moreover opted to keep
supply management public or else confer it to parapublic agencies.
Another risk involves losing control over this important function. The scientific literature underlines that supply management is a strategic function in healthcare institutions; one thus runs a risk when
conferring supply management to some third party. Consider, for example, the disastrous impact that a service interruption in the supply chain would have upon the quality of healthcare provided to the
public.
The final risk is that of losing the expertise that already exists in the public sector. Workers currently employed by the two CHUs
have the experience of managing the supply chain in these institutions. The risks one runs when going private in this domain must
be properly understood: it would create a situation of dependency vis-à-vis an intermediary who is not under the direct control of
the institution. And, such an initiative would also give rise to the loss of many skilled jobs.
The Solution: Improve Public Services!
This explains why FSSS-CSN has been actively promoting the creation of a nonprofit legal structure, under public control, that
would be subject to public governance and that would provide working conditions to supply management workers corresponding
to those in the public system. This is the only way that we can ensure continuity in the distribution of hospital supplies and exercise
proper control over supply management, the whole, so as to adequately meet the needs of the population.
P.3
Cleaning house and putting public funds back to work
serving the public
By Guy Laurion
For the past several months, Quebecers have been struck by a
In reality, as a study by the Canadian Labour Congress has shown,
are taking place within it. Armed with good information, we can
to tighten our belts, while the bosses keep calling on taxpayers to
nesses are sitting idle in their cash reserves! These reserves now
public services. By doing so, we will also be fighting back against
and corruption in our society. Cost overruns, kickbacks to political
(because the government has stopped trying to raise revenues),
shocking paradox: while governments keep arguing that we have
do their “fair share”, the media report endless cases of collusion
parties and the Mob, business cartels sharing contracts in secret—
the list is long, and the Charbonneau Commission continues to
make new revelations about the scope of this fraudulent charade.
How can anyone claim that we don’t have the resources to fund
far from stimulating investment in the economy, tax cuts to busi1
exceed $575 billion, most of which comes from public funds
and none of which goes to build society. We need to remember
this the next time the Conseil du patronat (Quebec Employers
Council) starts lecturing us about how businesses in Quebec and
Canada are taxed too heavily.
public services, when we have knowingly accepted cost overruns
What current events are showing us, between all the collusion,
collusion directly serves the interest of the proponents of privati-
business, is that the idea that privatization is the solution to all
in government contracts for decades? Let’s not mince words: this
zation! Because shrinking public services means opening the door
wide for patronage, and for businesses to do whatever they like.
In these hard economic times, we can no longer afford to pay too
much for private contracts that illegally fund political parties and
organized crime! We need to take back control over our public
finances, and the only way to do that is by expanding our public
services.
As Josée Boileau stated in an editorial in the newspaper Le Devoir
To read a report on this study, go to
http://www.canadianlabour.ca/issues/stop-corporatetax-giveaways.
1
of enhancing the services delivered to the public—it’s a way of
letting businesses fill their pockets. It lets the private sector feed
like a parasite off our public services, and we absolutely must
continue our battle against it.
Toward this end, the Federation has just established a new
Incestuous
Relationships
working committee whose tasks will include examining the foun-
dations of Quebec’s institu-
time, many of them don’t hesitate to pay thousands of dollars in
closer look at Quebec’s
nesses that are telling us to do our fair share!
Guy Laurion, Vice-President, Category 2 and Political Leader
for the Campaign to Value, Promote, and Preserve Public Services
our problems is nothing but an ugly lie! Privatization is not a way
tions. This committee’s
illegal bribes to secure contracts. And these are the same busi-
collusion, reducing social inequality, and improving public health!
corruption, and squandering of public funds for the benefit of big
on January 30, 2013, it is disturbing to see businesses fighting
against any increase in their taxes when we learn that at the same
continue our determined struggle to promote and preserve our
research will give us a
health and social services
system and the various
forms of privatization that
Astronomical
cost overruns
By Pierre Fontaine
A study conducted by the firm Secor-KPMG, released on November 16, 2012, reveals that
very significant cost overruns are occurring in public infrastructure projects in the Province
of Quebec and the addition of new projects are putting a considerable burden on public debt.
According to the study, project costs have increased an average of 78%.
Accordingly, the cost of the CHUM project has increased: as of today, it’s reached $3.4 billion,
namely a 127% increase, while the MUHC is now $2.8 billion, a jump of 78%.
The Secor-KPMG study affirms that there are many weaknesses in the projects cost projections, attributed notably to the haste that has characterized both the announcement of the projects and that of carrying them out. Initial estimates are often too low, which gives rise to
changes along the way that end up inflating the costs. Accordingly, the cost of building the
CHUs as PPPs has already exploded, while there are still two more years to go before the
buildings are completed. This situation will only get worse. We’ll inevitably get stuck with a
bunch of “extras” and other publicly-funded grandstanding. The Liberals had promised that
the PPPs were precisely “THE” guarantee against such cost overruns. Not only is this proving
to be a colossal and costly lie, but once the construction is completed, if the plan to cede the
management of the CHUs to the PPP consortiums over the next 30 years is not cancelled,
we’ll be treated to another 30 years of continued abuse of public funds.
By Mario Pizzo
While the MUHC is now obliged to effect massive cutbacks of some $50 million in jobs and services,
the corruption and dilapidation of public monies linked to the PPP contracts are making the headlines in
Quebec’s newspapers.
Accordingly, police suspect that SNC-Lavalin business executives were involved in making some unorthodox payments of
around $22 million intended for securing the PPP contract for
the MUHC, where the Director General at the time was none
other than Arthur Porter1. UPAC has moreover arrested and laid
accusations of fraud against two senior SNC-Lavalin executives, including their former President, Pierre Duhaime. SNCLavalin, in association with Innisfree Ltd, had formed Groupe
immobilier santé McGill which won the contract to design,
build and run the MUHC over the next 30 years.
At the CHUM, no criminal activity has been brought to light,
but the intimate relationships between certain officers at the institution, the Government and the people who won the contracts do give rise to certain ethical questions.
The Accès Recherche CHUM consortium ended up being all alone on the starting line for the race to secure the contract for the construction and maintenance of the CHUM research centre (over a 30-year period). This consortium is directed by Pierre Anctil, a former SNC-Lavalin Vice-President. In this capacity,
Anctil had previously secured, in March 2007, a contract to draw up the overall master plan for the
CHUM, the design process and associated drawings, the plans and specifications, the integration of the
different technologies, which all possibly gave him a head start towards winning the contracts that the
Government will ultimately decide to award under the PPP formula, on June 18, 2007.
But it should also be noted that Anctil had formerly been the Director General of the PLQ and Chief of
Staff of the Liberal Premier Daniel Johnson Jr. Johnson is intimately linked to Power Corporation, where
he was a Vice-President. Several journalists have revealed the very strong links that unite Power Corp
and the PLQ. It was apparently as a result of the intervention of Paul Desmarais, the big boss at Power
Corp, that Jean Charest replaced Johnson as the head of the PLQ.
In April 2004, Charest was going to mandate Johnson and Brian Mulroney to examine the MUHC and
CHUM projects and determine where they should be built. The two men concluded that the Saint-Luc
hospital site should be chosen, even though it seems that Desmarais would have preferred it to be somewhere else.
But, in February 2009, the Charest Government named Paul Desmarais Jr.’s wife, Hélène Desmarais, to
the CHUM Board of Directors. Three months later, Christian Paire, the DG of the CHU de Rouen in
France, was hired as DG of the CHUM.
In France, Paire had been doing business for years with the company Dalkia with regard to the hospital
he headed. However, Dalkia is part of the CHUM Collectif consortium that won the CHUM PPP contract
and that will be in charge of its maintenance over the next 35 years. Dalkia is a subsidiary of Suez-Environnement, that is itself a subsidiary of GDF-Suez, and the latter is held by Pargesa, owned by Power
Corporation. In short, si rimane in famiglia …
It’s now the eleventh hour, but it’s is not too late to take back the keys to our hospitals once they are
built. We must immediately reconstitute a vast coalition of citizens, unions and popular organizations to
stand up and rally against PPPs, more specifically against the future management of our hospitals under
the PPP model.
Already, Dr. Vadeboncoeur has sounded the call to resume the struggle to defend our public services.
This broad “PPP-free CHU” coalition must be resurrected and, as of April 11, the first round in this
critical struggle shall be launched at a public meeting to be held at the Palais des congrès.
http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201211/28/01-4598577-pierre-duhaime-dans-les-filets-delupac.php
1
P.2
Special edition
It’s all the same struggle,
for quality public services,for our jobs
Our two Unions, the Union of McGill University Health Centre Employees and the Syndicat des
employé-es du CHUM share a number of identical concerns and realities: we are both struggling
against privatization, against management high-handedness, against dubious governance policies
The UPAC investigation into Arthur Porter, former Director General of the MUHC, the police in-
quiry into the former MUHC Human Resources Manager, the distressing Baron Report, the MUHC
deficit that is giving rise to unprecedented cutbacks, are just some of the many examples of the dis-
and practices, and what about our struggle against having our hospitals managed by private firms
astrous consequences of public services management inspired by private interests. At the CHUM,
but above all to the detriment of the quality of healthcare provided.
has to pay on loans contracted to finance the private firms that are building the hospital as a PPP.
operating under the PPP model. The foregoing can only be carried out to the detriment of our jobs,
Both Unions have asked their respective administrators for the opportunity to consult the PPP con-
tracts… No answer! These executives choose rather to hide behind so-called trade secrets in order
to not reveal the actual agreements that bind them to two consortiums. In the eyes of our two Unions,
the concept of trade secrets should not exist when public administrations are involved. When such
private clandestine havens are created is exactly when juicy contracts are negotiated, as the Char-
bonneau Commission has so ably been revealing to us for a while now. These contracts hand over
to private interests, under conditions that are hidden from view, entire services such as supply chain
management, semi-skilled workers (and what will be next?). At the same time, responsibilities and
expertise are ceded to these private firms, that to date, were always in the public domain. We have
to beat back privatization by demanding that the keys to our CHUs be left in the hands of public au-
thorities.
as if by chance, cutbacks have been announced for an amount equal to the interest that the institution
We ask you to rally together with us, with the same kind of determination that the students showed
us last spring, to participate actively in our public activities, because we can and must shake up our
employers, the Montreal Health and Social Services Agency and the Government. In this way, we
can defeat privatization and maintain quality public healthcare services and quality jobs for the
greater benefit of all citizens.
LET’S BE PROUD OF OUR WORK,
LET’S BE PROUD OF OUR PUBLIC SERVICES!
By Pierre Daoust and Paul Thomas
Union Presidents
Who are we?
The CSN Unions at the Centre hospitalier de l’Université
de Montréal (CHUM) and the McGill University Health
Centre (MUHC) represent more than 10,000 healthcare
and social services workers. They are committed to providing quality healthcare services to the population, but are
worried about the risks that the PPP approach introduces
in the pursuit of this goal. By joining forces, the two Unions
are calling upon the population and the Government to
avoid the story of a disaster in the making.
PPPs for CHUs,
or the story of a disaster in the making…
By Jean-Pierre Daubois
For more than four years, until it was officially announced that the MUHC and CHUM would both
be built as PPPs, all the dynamic socially-conscientious forces in the Province of Quebec came out
against this project, one after the other. But to no avail, the Charest Government demonstrated its
single-minded bullheadedness, determined to drag us into the diabolical PPP machine.
It’s worthwhile recalling some of the key arguments underlying this opposition, because the predictions of disaster are in the process of materializing. In January 2010, the Province’s Auditor General
declared that “the analyses conducted by the PPP agency are biased and the data was skewed to
begin with.” The Auditor went even further and accused “the Agency of having carried out its mandate (editor’s note: according to Charest’s wishes) by inflating the costs of the conventional approach
and minimizing those under a PPP model.” What a mess! In this special issue, you’ll be able to read
a number of articles that confirm our worst apprehensions.
As of 2004, the Province’s two physician federations publicly declared that the PPPs “would have
a negative impact upon healthcare”, and pointed to the fact that PPPs are based upon “the principle
of profitability, which contravenes what should be guiding the State in the delivery of healthcare
services.”
The Ordre des architectes du Québec also came out and accused the Government of “improvising”
and the PPP Agency of “lacking any kind of expertise.” Let’s also mention the opposition expressed
by several other professional corporations: the nurses, engineers, pharmacists, as well as the Association des économistes du Québec.
If the Charest Government stood its ground vis-à-vis all this opposition, it was not purely a matter
of stubbornness. It was more a matter of its absolute determination to defend the powerful private
financial interests hiding behind these PPP projects. With this project, it’s been clear that he was
seeking to expand the privatization of our healthcare system.
Many things have changed since 2010. Now, WE KNOW that firms such as SNC-Lavalin are kneedeep in corruption and collusion. Now, WE KNOW that in all these contracts, the extras are going
to cost us an arm and a leg. Now, WE KNOW that the PPPs will cede entire swathes of public expertise, such as supply chain management and building maintenance, to firms that will go out and
do exactly the same things that private firms have been doing in their public works contracts: hide
behind so-called trade secrets and control over expertise in order to inflate the costs that will be offloaded on taxpayers.
In this special joint issue produced by the CHUM and MUHC Unions, we want to relaunch the
battle against the PPP model in our University Hospital Centres, we seek to stop the privatization
of services such as supply chain management, the work of tradespeople, the kitchens or any other
service. We firmly believe that the revelations coming from the Charbonneau Commission and
UPAC, throw the doors wide open for us to get the Government to retreat on this matter, and thereby
guarantee the integrity of our public services and protect our jobs.
We call upon all the organizations and all the dynamic socially conscientious forces in the Province
of Quebec to recreate a broad “PPP-free CHU” coalition. Together, let’s restart this battle! It’s our
future as citizens, as workers and as taxpayers that is at stake.

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