attractivité et emploi cadre en basse-normandie

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attractivité et emploi cadre en basse-normandie
– ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE
EN BASSE-NORMANDIE–
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
N°
2015-11
JANVIER 2015
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
L’emploi cadre en Basse-Normandie apparaît fortement polarisé sur 2 des 15 zones d’emploi qui la
composent. La zone d’emploi de Caen concentre
à elle seule près de la moitié des cadres du privé.
Celle de Cherbourg-Octeville en mobilise, de son
côté, 15 %. De surcroît, les spécificités sectorielles
de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité :
les transports dans la zone d’emploi de Caen, la
construction navale et l’énergie dans celle de Cherbourg-Octeville. Le poids de ces filières pourrait
d’ailleurs se voir renforcé avec la réforme territoriale
et le rapprochement de la Basse-Normandie avec la
Haute-Normandie, également bien positionnée sur
ces thématiques. La Normandie réunie se placera au
9e rang des 13 nouvelles régions, que ce soit pour
la population, le volume d’emplois salariés ou le
nombre de cadres. Elle regroupera 3,8 % des cadres
du privé de France métropolitaine.
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
– Carte 1–
Carte des zones d’emploi en Basse-Normandie
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
CherbourgOcteville
Bayeux
Honfleur
Coutances
Saint-Lô
Granville
Avranches
Caen
Lisieux
Vire
Flers
Argentan
L'Aigle
Alençon
Nogent-leRotrou
–
DE FORTES DISPARITÉS SUR LE PLAN
DÉMOGRAPHIQUE
–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
2
La zone d’emploi de Caen est la plus peuplée de la
région. Elle compte 472 000 habitants, soit 32 % de
la population régionale. Elle devance celle de Cherbourg-Octeville (208 000 habitants, 14 % de la population régionale) et beaucoup plus largement
celles de Flers (101 000 habitants) et d’Alençon
(90 000 habitants dans sa partie bas-normande). Les
zones d’emploi de L’Aigle, de Vire, d’Argentan et de
Nogent-le-Rotrou sont, de leur côté, les moins peuplées de la région.
En termes de dynamisme démographique, les zones
d’emploi de Granville, Bayeux, Honfleur et Coutances
sont celles qui ont gagné le plus d’habitants en proportion entre 2006 et 2011 (entre +3 % et +5 %),
tandis que trois zones d’emploi ont vu leur population légèrement reculer : Lisieux, Flers et Alençon (sur
sa partie bas-normande). Au global, la population
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE
La région Basse-Normandie comporte 15 zones
d’emploi, dont deux transrégionales : l’une s’étend
sur le Centre (Nogent-le-Rotrou) et l’autre sur les
Pays de la Loire (Alençon). Les zones d’emploi sont
définies par l’Insee comme des « espaces à l’intérieur desquels la plupart des actifs résident et travaillent et dans lesquels les établissements peuvent
trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire
pour occuper les emplois offerts ». Fondées sur le
critère des déplacements des actifs en emploi entre
leur commune de domicile et leur commune de
travail, elles sont définies de façon à ce que parmi
les actifs résidant dans la zone d’emploi, le plus
grand nombre d’entre eux travaillent également
dans la zone. Chaque zone d’emploi est ainsi constituée d’un ensemble de communes entières et contiguës aboutissant à un bassin d’emploi où la plupart
des actifs résident et travaillent1. La France compte
322 zones d’emploi, dont 304 en métropole.
régionale a progressé de 1,3 % entre 2006 et 2011
(contre +3 % à l’échelle nationale). Par ailleurs, si la
région se caractérise actuellement par une proportion d’habitants âgés de plus de 60 ans plus élevée
qu’à l’échelle hexagonale (26 % contre 23 %), cette
part atteint 34 % à Granville et 30 % à Flers, Coutances, Honfleur et Avranches. En revanche, la part
de jeunes de moins de 30 ans (35 % en région BasseNormandie) dépasse les 37 % affichés à l’échelle
nationale dans une seule zone d’emploi : Caen
(39 %).
–
LA ZONE D’EMPLOI DE CAEN CONCENTRE
35 % DES SALARIÉS DU PRIVÉ
–
Au 2e trimestre 2014, on compte dans la région
Basse-Normandie 350 000 salariés dans le secteur
privé (source Acoss). La zone d’emploi de Caen mobilise à elle seule plus d’un tiers des emplois salariés
(123 000), soit près de trois fois plus que celle de
Cherbourg-Octeville (14 %, 47 000 salariés). Les
zones d’emploi de Caen et de Cherbourg-Octeville
devancent de très loin celles de Flers (24 000 salariés), d’Alençon (22 000 sur sa partie bas-normande)
ou de Saint-Lô et Avranches (21 000). Sur ce plan, les
zones d’emploi d’Argentan, L’Aigle, Bayeux et Nogentle-Rotrou sont les moins importantes de la région
(moins de 10 000 salariés chacune).
–
36 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS
DONT PRÈS D’UN TIERS À CAEN
–
En Basse-Normandie, on dénombre 36 000 établissements employeurs2, dont 31 % sont situés dans la
zone d’emploi de Caen contre seulement 12 % dans
celle de Cherbourg-Octeville. 85 % des établissements de la région comptent moins de 10 salariés
(contre 83 % au niveau national).
Les 133 établissements de plus de 200 salariés (hors
administration) recensés en Basse-Normandie se répartissent là encore inégalement sur le territoire. La
zone d’emploi de Caen en concentre plus d’un tiers
(37 %), loin devant Cherbourg-Octeville (13 %). Ces
deux zones d’emploi dominent largement les autres
zones d’emploi régionales. D’ailleurs, plusieurs zones
d’emploi ne comptent pratiquement aucun grand
établissement employeur : Honfleur, Coutances, Argentan, Granville, L’Aigle et la partie régionale de
Nogent-le-Rotrou.
–
EN 5 ANS, LE NOMBRE D’EMPLOIS
SALARIÉS A RECULÉ EN BASSENORMANDIE
–
Entre le 2e trimestre 2009 et le 2e trimestre 2014,
l’emploi salarié a reculé de 2 % en Basse-Normandie
(tableau 1), contre une progression de 0,5 % à
l’échelle nationale. Toutefois, deux zones d’emploi se
démarquent en affichant une progression des emplois salariés. D’une part, 800 emplois ont été créés
dans la zone d’emploi de Vire, soit une hausse de
8,2 %. Avec 1 900 emplois salariés créés, la progres-
sion en volume est encore plus importante dans la
zone de Cherbourg-Octeville (+4,2 %). La construction démarrée en 2007-2008 et toujours en cours
d’un réacteur EPR à la la centrale nucléaire de Flamanville peut expliquer en grande partie cette création d’emplois. Sur la même période, les autres zones
d’emploi de la région se heurtent en revanche à des
destructions d’emplois plus ou moins conséquentes.
C’est le cas dans la zone d’emploi à dominante industrielle de Flers qui a perdu plus de 2 000 emplois
entre 2009 et 2014, soit une baisse de 8,1 %. Les
baisses sont également sensibles à Argentan (-9,5 %),
Alençon (-7,7 % sur sa partie bas-normande) et Lisieux (-5,4 %). À l’échelle régionale, les destructions
d’emploi ont particulièrement concerné la plasturgie,
le bois-papier et la construction.
Au 2e trimestre 2014, le taux de chômage dans la
région atteint 9 %, contre 9,7 % à l’échelle nationale. Néanmoins, le taux de chômage diffère fortement selon les zones d’emploi bas-normandes. La
zone d’emploi de L’Aigle a le taux de chômage le plus
élevé de la région (10,1 %), devant Alençon (9,9 %
sur sa partie bas-normande). Malgré leur capacité à
capter un nombre important de salariés du privé, les
zones d’emploi de Caen et de Cherbourg-Octeville
affichent des taux de chômage supérieurs à la
moyenne régionale, respectivement 9,7 % et 9,3 %.
En revanche, Avranches (6,7 %) et Saint-Lô (6,9 %)
ont les taux de chômage les plus faibles de la région.
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
– Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région
Nom de la zone d’emploi
Caen
Nombre
de salariés
du secteur privé
en 2014
123 081
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
-1,6 %
9,7 %
Cherbourg-Octeville
47 491
4,2 %
9,3 %
Flers
23 873
-8,1 %
8,9 %
Alençon
(partie Basse-Normandie)
22 402
-7,7 %
9,9 %
Saint-Lô
21 209
-1,7 %
6,9 %
Avranches
21 161
-0,3 %
6,7 %
349 688
-2,0 %
9,0 %
Basse-Normandie
Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE
3
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
–
43 400 CADRES DU PRIVÉ DONT PRÈS DE
LA MOITIÉ SUR LA ZONE D’EMPLOI DE
CAEN
–
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
Selon les estimations de l’Apec3, 18 400 emplois de
cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi
de Caen, soit 42 % des cadres régionaux. Elle se situe
ainsi au 28e rang des 304 zones d’emploi métropolitaines pour le nombre de cadres derrière Metz
(18 500 cadres) mais devant Cergy (17 100). Au niveau régional, la zone d’emploi de Caen domine nettement celle de Cherbourg-Octeville qui regroupe,
avec 6 700 cadres du privé, 15 % de la population
cadre bas-normande. Viennent ensuite les zones
d’emploi d’Alençon (partie Basse-Normandie), Flers
– Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
Nom de la zone d’emploi
Caen
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d'emploi en
France
métropolitaine
18 400
42,4 %
Cherbourg-Octeville
6 700
15,4 %
78
Alençon (partie
Basse-Normandie)
2 900
6,7 %
124*
Flers
2 300
5,3 %
161
Saint-Lô
2 100
4,9 %
171
Lisieux
1 800
4,0 %
191
Avranches
1 700
3,9 %
197
Honfleur
1 400
3,2 %
214
Coutances
1400
3,2 %
215
Bayeux
1 100
2,5 %
237
Vire
28
1 000
2,3 %
245
Granville
< 1 000
<2%
261
Argentan
< 1 000
<2%
265
L’Aigle
< 1 000
<2%
287
Nogent-le-Rotrou (partie
Basse-Normandie)
< 1 000
<2%
240**
Source : Apec, 2014.
(*) Le rang d’Alençon intègre le territoire de la zone d’emploi situé dans les Pays de la Loire : 3 100 cadres au total sur la zone.
(**) Celui de Nogent-le-Rotrou intègre la partie de la zone d’emploi située dans le Centre : 1 100 cadres au total sur la zone.
4
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE
et Saint-Lô, qui regroupent chacune entre 2 000 et
3 000 cadres. Aussi, 75 % de l’emploi cadre régional
est concentré sur 5 des 15 zones d’emploi de la région (tableau 2). Par ailleurs, quatre zones d’emplois affichent un volume de cadres très faible (inférieur à 1 000). Il s’agit de Granville, Argentan, L’Aigle
et la partie bas-normande de Nogent-le-Rotrou.
–
DES DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR SURTOUT
PARMI LES ACTIFS DE LA ZONE D’EMPLOI
DE CAEN
–
La Basse-Normandie fait partie des régions ayant une
part de diplômés du supérieur parmi les actifs en
emploi la plus faible. En effet, 28 % des actifs en
emploi bas-normands détiennent un diplôme du supérieur contre 36 % en moyenne nationale. La proportion de diplômés du supérieur parmi les actifs se
rapproche de la moyenne nationale dans une seule
zone d’emploi bas-normande : Caen (34 %). Par ailleurs, grâce à l’implantation de divers sites de l’enseignement supérieur, la zone d’emploi de Caen compte
29 000 étudiants, regroupant ainsi près de 80 % des
étudiants bas-normands.
–
CHERBOURG-OCTEVILLE ET CAEN, ZONES
D’EMPLOI ATTRACTIVES POUR LES ACTIFS
QUALIFIÉS
–
Parmi l’ensemble des zones d’emploi de la région
Basse-Normandie, celles de Cherbourg-Octeville et de
Caen sont celles qui attirent, proportionnellement au
nombre d’emplois4, le plus d’actifs qualifiés. Les zones
les moins attractives sur ce plan sont Granville, Coutances et Argentan.
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
3 SALARIÉS SUR 4 DE LA RÉGION BASSENORMANDIE TRAVAILLENT DANS LE
SECTEUR TERTIAIRE
–
En Basse-Normandie, 40 % des salariés travaillent
dans le secteur tertiaire marchand, ce qui traduit une
sous-représentation de cette activité par rapport à
l’échelle métropolitaine (tableau 3). Néanmoins, le
secteur tertiaire marchand reste le premier secteur
d’activité de la région (comme dans l’Hexagone) et
est particulièrement surreprésenté dans les zones
d’emploi d’Honfleur (57 %) et de Caen (45 %). Deuxième secteur d’activité de Basse-Normandie et réunissant 34 % des effectifs salariés régionaux, le secteur ter tiaire non-marchand (hôpit aux,
administrations publiques…) est surreprésenté dans
les zones d’emploi de Saint-Lô (45 %) et d’Alençon
(42 %). Cela s’explique notamment par le statut de
préfectures dont bénéficient ces deux villes au centre
de ces zones d’emploi : Saint-Lô est la préfecture de
la Manche, Alençon celle de l’Orne. La prédominance
du secteur tertiaire marchand ou non-marchand se
confirme dans pratiquement toutes les zones d’emploi de la région, à l’exception de Flers et de Nogentle-Rotrou (partie bas-normande) où le secteur industriel est surreprésenté. Dans ces deux zones d’emploi,
l’industrie regroupe respectivement 32 % et 42 %
des salariés. La part des salariés travaillant dans le
secteur de la construction connaît des écarts
moindres d’une zone d’emploi à l’autre (de 5 % à
9 %). Enfin, le secteur de l’agriculture ne regroupe
que 2 % des salariés bas-normands, une proportion
qui atteint 5 % à Coutances.
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
Six zones d’emploi représentent les trois quarts de
l’emploi salarié régional du secteur privé : Caen, Cherbourg-Octeville, Flers, Alençon (sur sa partie bas-normande), Saint-Lô et Avranches. En termes d’activités,
toutes présentent des spécificités fortes, au regard de
la structure sectorielle régionale (tableau 4).
Avec un indice de spécificité7 de 1,7, l’entreposage et
les services auxiliaires de transports (logistique…)
constituent la première spécificité de la zone d’emploi de Caen. Cela s’explique par la présence d’entreprises telles que Stef Transport, Noyon ou encore Logidis Comptoirs Modernes. Au-delà des services
administratifs, également surreprésentés dans la
zone par rapport à la répartition régionale des salariés, Caen se distingue par une spécificité dans l’industrie automobile (indice de 1,4), en lien avec la
présence sur le territoire de nombreux constructeurs
et équipementiers (Renault Trucks, PSA Peugeot-Citroën, Robert Bosch).
Avec un indice de 7,6, la première spécificité de Cherbourg-Octeville relève de la fabrication des matériels
de transport. Les entreprises CMN (Constructions
Mécaniques de Normandie) et DCNS Cherbourg –
dont l’activité principale porte sur la conception et la
construction navale – sont à l’origine de cette dynamique spécifique à la zone cherbourgeoise. De plus,
cette spécificité économique liée à la construction
navale va de pair avec l’industrie métallurgique, deuxième domaine de spécificité de la zone d’emploi de
Cherbourg-Octeville, avec un indice s’élevant à 6,4.
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
Agriculture
Région Basse-Normandie
2%
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Coutances (5 %).
Industrie
17 %
Tertiaire
marchand5
Construction
7%
40 %
Nogent-le-Rotrou
Avranches, Coutances
partie Basse-Normandie
(9 %).
(42 %).
Granville, Saint-Lô
Flers (32 %).
(8 %).
Honfleur (57 %).
Caen (45 %).
Tertiaire
non-marchand6
34 %
Saint-Lô (45 %).
Alençon partie BasseNormandie (42 %).
France métropolitaine
1%
14 %
6%
47 %
32 %
France hors Île-de-France
1%
15 %
7%
43 %
34 %
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE
Source : Insee (Estel) 2011, traitements Apec.
– Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Basse-Normandie par secteur d’activité
5
Parmi les autres principales zones d’emploi de BasseNormandie, on peut relever l’importance de la plasturgie dans la zone d’emploi d’Alençon, qui compte
en proportion trois fois plus de salariés sur la zone
qu’à l’échelle régionale. À Saint-Lô, ce sont l’action
sociale et l’administration qui constituent les secteurs
les plus spécifiques, ce qui illustre bien le caractère
principalement non-marchand de la zone d’emploi,
en lien avec le statut de préfecture de la ville de
Saint-Lô. Enfin, Avranches est fortement spécialisée
dans la fabrication d’équipements électriques (indice
de 10,8). Cette spécificité est due avant tout à l’activité d’Acome, 1er groupe industriel coopératif français, et l’un des leaders mondiaux sur le marché des
câbles (réseaux télécoms, câbles automobiles de
haute technicité, réseaux du bâtiment).
D’un point de vue régional, les secteurs de l’automobile et de l’industrie alimentaire sont particulièrement surreprésentés. Ils concentrent en proportion
respectivement 2,5 et 2 fois plus de salariés qu’à
l’échelle nationale. Le secteur automobile est très
présent dans les zones d’emploi de Caen (avec notamment Renault Trucks et PSA-Peugeot Citroën),
mais aussi dans les zones de Nogent-le-Rotrou (Sofedit), de Flers (Faurecia), de Saint-Lô (Lecapitaine) ou
encore d’Avranches (Chéreau). L’industrie alimentaire
constitue un autre secteur très spécifique à l’économie bas-normande. Cette surreprésentation est particulièrement liée à l’implantation d’établissements
dans la transformation laitière (Isigny Sainte-Mère et
Danone dans la zone de Bayeux, Elle & Vire dans celle
de Saint-Lô, RichesMonts à Vire…) ou la production
de viande (Société normande de volaille et Charal
dans la zone de Flers, Socopa Viandes à Coutances...).
Cette spécificité sectorielle dans les industries agroalimentaires est d’autant plus forte qu’elle est à mettre
en relation avec le dynamisme régional des activités
agricoles, de pêche et d’aquaculture.
– Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les 6 zones d’emploi de Basse-Normandie comptant le plus de salariés
Principaux domaines de spécificité
Zone d’emploi
Caen
CherbourgOcteville
Flers
8. Les effectifs considérés ici pour
Alençon comprennent la partie de la
zone située dans la région Pays de la
Loire.
Alençon8
Source : Insee (Clap), Traitements Apec.
Saint-Lô
Avranches
Indice
de spécificité
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
1
Entreposage et activités auxiliaires des
transports
1,7
1,2 %
2
Activités administratives et autres activités
de soutien aux entreprises
1,6
1,1 %
1
Fabrication d’autres matériels de transport
7,6
3,2 %
2
Métallurgie
6,4
6,4 %
1
Industrie automobile
2,4
6,2 %
2
Industries alimentaires
2,2
9,3 %
1
Fabrication de produits en caoutchouc
et en plastique
3,3
2,6 %
2
Imprimerie et reproduction d’enregistrements
2,9
1,6 %
1
Action sociale sans hébergement
2,0
9,7 %
2
Administration publique et défense ;
sécurité sociale obligatoire
1,6
15,1 %
1
Industrie du cuir et de la chaussure
12,1
2,4 %
Fabrication d’équipements électriques
2
Région
1
Basse-Normandie
2
10,8
4,3 %
Industrie automobile
2,5
2,5 %
Industries alimentaires
1,9
4,3 %
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
La part des salariés dans « Entreposage et activités auxiliaires des transports» est 1,7 fois plus importante dans la zone d’emploi de Caen qu’à l’échelle régionale.
La part de l’industrie automobile est 2,5 fois plus importante dans la région Basse-Normandie qu’à l’échelle nationale.
6
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE
–PERSPECTIVES POUR LA BASSE-NORMANDIE–
–
LA BASSE-NORMANDIE À L’AUNE DE LA
RÉFORME TERRITORIALE
–
Le projet de loi relatif à la délimitation des régions, aux
élections régionales et départementales, et modifiant
le calendrier électoral a été adopté par l’Assemblée
nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er janvier
2016, la France métropolitaine comptera 13 régions au
lieu de 22. Dans ce contexte, la Basse-Normandie va
fusionner avec la région Haute-Normandie. La future
région Normandie ainsi formée comptera alors 3,3 millions d’habitants, soit la 9e région de France en termes
de population. Le rapprochement des deux Normandie
permettra en outre de rassembler près de 813 000
emplois salariés, dont 43 % en Basse-Normandie. La
région Normandie se situera également sur ce plan au
9e rang des régions métropolitaines, devant la Bretagne
(780 000 salariés) et derrière les Pays de la Loire
(999 000 salariés). Enfin, la future région regroupera
111 000 cadres du privé, soit 3,8 % des cadres en
France métropolitaine, toujours au 9e rang devant la
Bretagne (101 000 cadres) et derrière les Pays de la
Loire (132 000 cadres).
Au sein de ce nouvel ensemble régional normand, la
zone d’emploi de Rouen pourrait affirmer une position
de chef de file, en regroupant 25 % de la population
régionale, 27 % des emplois salariés et 31 % des cadres.
En termes de nombre de cadres du privé, elle devancerait ainsi nettement les zones d’emploi de Caen (16,6 %
des cadres régionaux), du Havre (13,8 %), d’Évreux
(6,4 %) ou encore de Cherbourg-Octeville (6 %).
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA RÉGION ?
–
Le redécoupage des régions françaises pourrait renforcer les synergies économiques entre la Haute-Normandie et la Basse-Normandie. Trois domaines d’activités
pourraient en particulier constituer des axes forts de
développement de la future région Normandie : l’automobile, les énergies (éolien offshore, nucléaire) et la
logistique.
La Haute-Normandie, réputée pour être la région la
plus industrielle de France, dispose d’un solide socle
d’infrastructures et de compétences dans le secteur de
l’automobile, qui est également l’une des principales
spécificités sectorielles de la Basse-Normandie. La présence des constructeurs Renault et PSA Peugeot Citroën,
ainsi que de leurs sous-traitants, sur l’ensemble du territoire normand pourrait constituer un élément déterminant pour le dynamisme économique de la région.
De surcroît, les Haute et Basse-Normandie participent
au pôle de compétitivité Mov’eo, dédié à la fois à la
mobilité, à la sécurité routière et à l’impact des véhicules sur l’environnement.
Avec le redécoupage régional, des synergies pourraient
également se dégager dans le domaine des activités
énergétiques, par exemple dans l’éolien en mer. Parmi
les six projets de parcs éoliens en mer retenus par le
gouvernement français, deux se situent en Haute-Normandie (Le Tréport et Fécamp) et un en Basse-Normandie (Courseulles-sur-Mer). Les acteurs mobilisés sur ces
projets regroupent les plus grands énergéticiens français : Areva, GDF/Suez, Alstom, EDF... La future région
Normandie continuera par ailleurs à développer une
forte expertise dans le nucléaire.
Le secteur de la logistique profiterait également de la
fusion des deux Normandie. Les deux régions disposent
notamment d’importants ports (en particulier Le Havre,
2e port français après Marseille, mais aussi Caen-Ouistreham et Cherbourg) et participent de surcroît au pôle
de compétitivité Nov@log, spécialisé dans la logistique,
l’ingénierie et les services.
Au-delà des synergies avec sa voisine normande, la
Basse-Normandie devrait poursuivre le développement
de son industrie agroalimentaire, 1re filière industrielle
de la région en nombre de salariés. En lien avec sa forte
identité agricole, la Basse-Normandie est particulièrement bien positionnée dans la transformation laitière,
la production de viande ou la pêche. Sur ce domaine,
la Basse-Normandie devrait poursuivre ses collaborations avec les autres régions de l’Ouest également très
impliquées dans l’agroalimentaire : Bretagne et Pays
de la Loire. Les trois régions participent d’ailleurs au
pôle de compétitivité Valorial L’Aliment de demain.
La Basse-Normandie ambitionne également de se développer dans les filières de la santé (notamment dans
les applications nucléaires à la santé et la silver économie). Sur ce point, la région est d’ailleurs bien située sur
un marché de niche : la santé équine (notamment via
le pôle de compétitivité Hippolia). Enfin, la Basse-Normandie se positionne également dans le numérique,
notamment dans le segment spécifique des transactions électroniques sécurisées, un pôle de compétitivité
étant dédié à cette thématique (TES).
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE
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– MÉTHODOLOGIE–
Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques
réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée
indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande majorité des informations
indiquées proviennent des données officielles, en particulier publiées par l’Insee. Quatre
sources principales ont été utilisées
• Les données du recensement 2011 : exploitation principale et base Activité professionnelle. La base Activité professionnelle a notamment permis de calculer, pour
chaque région de France métropolitaine, la proportion de cadres du secteur privé
travaillant dans chaque zone d’emploi. Cette répartition a ensuite été appliquée
par régionNOVEMBRE
en fonction des effectifs cadres régionaux au 31/12/2013 calculés par l’Apec
à partir de son enquête annuelle Perspectives de l’emploi cadre.
• La base Clap de l’Insee. Le dispositif Connaissance locale de l’appareil productif
(Clap) est conçu pour fournir des statistiques sur le tissu économique local.
• Les estimations d’emploi localisées (Estel) de l’Insee. Les estimations d’emploi
ont pour objectif de fournir une photographie exhaustive de l’emploi au lieu de travail
cohérente entre les différents échelons géographiques et les divers postes de nomenclature d’activité.
• La base de données des Acoss et des Urssaf. Le champ couvre l’ensemble des
cotisants du secteur « concurrentiel » qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf les administrations publiques, l’éducation non marchande, la santé non
marchande et l’emploi par les ménages de salariés à domicile. Ce sont les données les
plus récentes disponibles pour l’évolution des emplois du secteur privé.
D’autres bases de données (par exemple la base des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur par commune fournie par le ministère de l’enseignement supérieur et de
la recherche) et différentes publications (en particulier les publications de l’Insee régional) ont également été exploitées. Enfin, les sources spécifiques suivantes ont notamment
été utilisées pour réaliser ce dossier :
• Crise économique : un impact contrasté sur les quinze zones d’emploi bas-normandes,
Insee, décembre 2013
• CI Caen Normandie, Site internet Espace de valorisation économique Basse-Normandie.
• Stratégie régionale de recherche et d’innovation pour une spécialisation intelligente en
Basse-Normandie 2014-2020, Conseil régional de Basse-Normandie, février 2014.
• Attractivité, compétences et emploi cadre en Basse-Normandie. Apec, septembre 2013.
2013
05
ISBN 978-2-7336-0798-5
JANVIER 2015
Cette étude a été réalisée par le département études
et recherche de l’Apec.
Pilotage de l’étude : Gaël Bouron.
Analyse et rédaction Thi Minh Chau Nguyen.
Maquette : Daniel Le Henry.
Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier.
Direction du département : Pierre Lamblin.
ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES
51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14
CENTRE DE RELATIONS CLIENTS
0810 805 805*
DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H
© Apec, 2015
Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association
pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901,
et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre
collective, l’Apec en a la qualité d’auteur.
*prix d’un appel local
L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les
partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres,
CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT).
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