attractivité et emploi cadre en basse-normandie
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attractivité et emploi cadre en basse-normandie
– ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE– LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI N° 2015-11 JANVIER 2015 – Cartographie de l’emploi régional. – Concentration des cadres du secteur privé. – Spécificités sectorielles de la région. – Perspectives à l’aune de la réforme territoriale. Dossiers attractivité régionale de l’Apec L’emploi cadre en Basse-Normandie apparaît fortement polarisé sur 2 des 15 zones d’emploi qui la composent. La zone d’emploi de Caen concentre à elle seule près de la moitié des cadres du privé. Celle de Cherbourg-Octeville en mobilise, de son côté, 15 %. De surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité : les transports dans la zone d’emploi de Caen, la construction navale et l’énergie dans celle de Cherbourg-Octeville. Le poids de ces filières pourrait d’ailleurs se voir renforcé avec la réforme territoriale et le rapprochement de la Basse-Normandie avec la Haute-Normandie, également bien positionnée sur ces thématiques. La Normandie réunie se placera au 9e rang des 13 nouvelles régions, que ce soit pour la population, le volume d’emplois salariés ou le nombre de cadres. Elle regroupera 3,8 % des cadres du privé de France métropolitaine. –CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL– – DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI – – Carte 1– Carte des zones d’emploi en Basse-Normandie Limite régionale Limite des zones d’emploi CherbourgOcteville Bayeux Honfleur Coutances Saint-Lô Granville Avranches Caen Lisieux Vire Flers Argentan L'Aigle Alençon Nogent-leRotrou – DE FORTES DISPARITÉS SUR LE PLAN DÉMOGRAPHIQUE – 1. http://www.insee.fr/fr/ methodes/default. asp?page=zonages/zones_emploi.htm 2 La zone d’emploi de Caen est la plus peuplée de la région. Elle compte 472 000 habitants, soit 32 % de la population régionale. Elle devance celle de Cherbourg-Octeville (208 000 habitants, 14 % de la population régionale) et beaucoup plus largement celles de Flers (101 000 habitants) et d’Alençon (90 000 habitants dans sa partie bas-normande). Les zones d’emploi de L’Aigle, de Vire, d’Argentan et de Nogent-le-Rotrou sont, de leur côté, les moins peuplées de la région. En termes de dynamisme démographique, les zones d’emploi de Granville, Bayeux, Honfleur et Coutances sont celles qui ont gagné le plus d’habitants en proportion entre 2006 et 2011 (entre +3 % et +5 %), tandis que trois zones d’emploi ont vu leur population légèrement reculer : Lisieux, Flers et Alençon (sur sa partie bas-normande). Au global, la population APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE La région Basse-Normandie comporte 15 zones d’emploi, dont deux transrégionales : l’une s’étend sur le Centre (Nogent-le-Rotrou) et l’autre sur les Pays de la Loire (Alençon). Les zones d’emploi sont définies par l’Insee comme des « espaces à l’intérieur desquels la plupart des actifs résident et travaillent et dans lesquels les établissements peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts ». Fondées sur le critère des déplacements des actifs en emploi entre leur commune de domicile et leur commune de travail, elles sont définies de façon à ce que parmi les actifs résidant dans la zone d’emploi, le plus grand nombre d’entre eux travaillent également dans la zone. Chaque zone d’emploi est ainsi constituée d’un ensemble de communes entières et contiguës aboutissant à un bassin d’emploi où la plupart des actifs résident et travaillent1. La France compte 322 zones d’emploi, dont 304 en métropole. régionale a progressé de 1,3 % entre 2006 et 2011 (contre +3 % à l’échelle nationale). Par ailleurs, si la région se caractérise actuellement par une proportion d’habitants âgés de plus de 60 ans plus élevée qu’à l’échelle hexagonale (26 % contre 23 %), cette part atteint 34 % à Granville et 30 % à Flers, Coutances, Honfleur et Avranches. En revanche, la part de jeunes de moins de 30 ans (35 % en région BasseNormandie) dépasse les 37 % affichés à l’échelle nationale dans une seule zone d’emploi : Caen (39 %). – LA ZONE D’EMPLOI DE CAEN CONCENTRE 35 % DES SALARIÉS DU PRIVÉ – Au 2e trimestre 2014, on compte dans la région Basse-Normandie 350 000 salariés dans le secteur privé (source Acoss). La zone d’emploi de Caen mobilise à elle seule plus d’un tiers des emplois salariés (123 000), soit près de trois fois plus que celle de Cherbourg-Octeville (14 %, 47 000 salariés). Les zones d’emploi de Caen et de Cherbourg-Octeville devancent de très loin celles de Flers (24 000 salariés), d’Alençon (22 000 sur sa partie bas-normande) ou de Saint-Lô et Avranches (21 000). Sur ce plan, les zones d’emploi d’Argentan, L’Aigle, Bayeux et Nogentle-Rotrou sont les moins importantes de la région (moins de 10 000 salariés chacune). – 36 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS DONT PRÈS D’UN TIERS À CAEN – En Basse-Normandie, on dénombre 36 000 établissements employeurs2, dont 31 % sont situés dans la zone d’emploi de Caen contre seulement 12 % dans celle de Cherbourg-Octeville. 85 % des établissements de la région comptent moins de 10 salariés (contre 83 % au niveau national). Les 133 établissements de plus de 200 salariés (hors administration) recensés en Basse-Normandie se répartissent là encore inégalement sur le territoire. La zone d’emploi de Caen en concentre plus d’un tiers (37 %), loin devant Cherbourg-Octeville (13 %). Ces deux zones d’emploi dominent largement les autres zones d’emploi régionales. D’ailleurs, plusieurs zones d’emploi ne comptent pratiquement aucun grand établissement employeur : Honfleur, Coutances, Argentan, Granville, L’Aigle et la partie régionale de Nogent-le-Rotrou. – EN 5 ANS, LE NOMBRE D’EMPLOIS SALARIÉS A RECULÉ EN BASSENORMANDIE – Entre le 2e trimestre 2009 et le 2e trimestre 2014, l’emploi salarié a reculé de 2 % en Basse-Normandie (tableau 1), contre une progression de 0,5 % à l’échelle nationale. Toutefois, deux zones d’emploi se démarquent en affichant une progression des emplois salariés. D’une part, 800 emplois ont été créés dans la zone d’emploi de Vire, soit une hausse de 8,2 %. Avec 1 900 emplois salariés créés, la progres- sion en volume est encore plus importante dans la zone de Cherbourg-Octeville (+4,2 %). La construction démarrée en 2007-2008 et toujours en cours d’un réacteur EPR à la la centrale nucléaire de Flamanville peut expliquer en grande partie cette création d’emplois. Sur la même période, les autres zones d’emploi de la région se heurtent en revanche à des destructions d’emplois plus ou moins conséquentes. C’est le cas dans la zone d’emploi à dominante industrielle de Flers qui a perdu plus de 2 000 emplois entre 2009 et 2014, soit une baisse de 8,1 %. Les baisses sont également sensibles à Argentan (-9,5 %), Alençon (-7,7 % sur sa partie bas-normande) et Lisieux (-5,4 %). À l’échelle régionale, les destructions d’emploi ont particulièrement concerné la plasturgie, le bois-papier et la construction. Au 2e trimestre 2014, le taux de chômage dans la région atteint 9 %, contre 9,7 % à l’échelle nationale. Néanmoins, le taux de chômage diffère fortement selon les zones d’emploi bas-normandes. La zone d’emploi de L’Aigle a le taux de chômage le plus élevé de la région (10,1 %), devant Alençon (9,9 % sur sa partie bas-normande). Malgré leur capacité à capter un nombre important de salariés du privé, les zones d’emploi de Caen et de Cherbourg-Octeville affichent des taux de chômage supérieurs à la moyenne régionale, respectivement 9,7 % et 9,3 %. En revanche, Avranches (6,7 %) et Saint-Lô (6,9 %) ont les taux de chômage les plus faibles de la région. 2. L’établissement est une unité de production géographique individualisée, mais juridiquement dépendante de l’entreprise. Seuls les établissements employeurs sont ici considérés, c’est-à-dire les établissements comptant un salarié au moins. Les données sont par ailleurs comprises hors Administration publique, enseignement, santé et action sociale. – Tableau 1– Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région Nom de la zone d’emploi Caen Nombre de salariés du secteur privé en 2014 123 081 Évolution du nombre de salariés entre 2009 et 2014 Taux de chômage au 2e trimestre 2014 -1,6 % 9,7 % Cherbourg-Octeville 47 491 4,2 % 9,3 % Flers 23 873 -8,1 % 8,9 % Alençon (partie Basse-Normandie) 22 402 -7,7 % 9,9 % Saint-Lô 21 209 -1,7 % 6,9 % Avranches 21 161 -0,3 % 6,7 % 349 688 -2,0 % 9,0 % Basse-Normandie Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE 3 –CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ– – 43 400 CADRES DU PRIVÉ DONT PRÈS DE LA MOITIÉ SUR LA ZONE D’EMPLOI DE CAEN – 3. Cette estimation a été réalisée à partir de la base du recensement 2011 (Insee). Les cadres en activité dans le secteur privé ont été repérés et répartis par zone d’emploi. Cette répartition a été appliquée par région en fonction des effectifs cadres régionaux au 31/12/2013 calculés par l’Apec à partir de son enquête annuelle Perspectives de l’emploi cadre. 4. http://www.insee.fr/fr/themes/ document.asp?reg_id=0&ref_ id=ip1416 Selon les estimations de l’Apec3, 18 400 emplois de cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi de Caen, soit 42 % des cadres régionaux. Elle se situe ainsi au 28e rang des 304 zones d’emploi métropolitaines pour le nombre de cadres derrière Metz (18 500 cadres) mais devant Cergy (17 100). Au niveau régional, la zone d’emploi de Caen domine nettement celle de Cherbourg-Octeville qui regroupe, avec 6 700 cadres du privé, 15 % de la population cadre bas-normande. Viennent ensuite les zones d’emploi d’Alençon (partie Basse-Normandie), Flers – Tableau 2– Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région Nom de la zone d’emploi Caen Estimation Apec du volume de cadres du privé Part de la zone d’emploi dans les cadres régionaux Rang parmi les 304 zones d'emploi en France métropolitaine 18 400 42,4 % Cherbourg-Octeville 6 700 15,4 % 78 Alençon (partie Basse-Normandie) 2 900 6,7 % 124* Flers 2 300 5,3 % 161 Saint-Lô 2 100 4,9 % 171 Lisieux 1 800 4,0 % 191 Avranches 1 700 3,9 % 197 Honfleur 1 400 3,2 % 214 Coutances 1400 3,2 % 215 Bayeux 1 100 2,5 % 237 Vire 28 1 000 2,3 % 245 Granville < 1 000 <2% 261 Argentan < 1 000 <2% 265 L’Aigle < 1 000 <2% 287 Nogent-le-Rotrou (partie Basse-Normandie) < 1 000 <2% 240** Source : Apec, 2014. (*) Le rang d’Alençon intègre le territoire de la zone d’emploi situé dans les Pays de la Loire : 3 100 cadres au total sur la zone. (**) Celui de Nogent-le-Rotrou intègre la partie de la zone d’emploi située dans le Centre : 1 100 cadres au total sur la zone. 4 APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE et Saint-Lô, qui regroupent chacune entre 2 000 et 3 000 cadres. Aussi, 75 % de l’emploi cadre régional est concentré sur 5 des 15 zones d’emploi de la région (tableau 2). Par ailleurs, quatre zones d’emplois affichent un volume de cadres très faible (inférieur à 1 000). Il s’agit de Granville, Argentan, L’Aigle et la partie bas-normande de Nogent-le-Rotrou. – DES DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR SURTOUT PARMI LES ACTIFS DE LA ZONE D’EMPLOI DE CAEN – La Basse-Normandie fait partie des régions ayant une part de diplômés du supérieur parmi les actifs en emploi la plus faible. En effet, 28 % des actifs en emploi bas-normands détiennent un diplôme du supérieur contre 36 % en moyenne nationale. La proportion de diplômés du supérieur parmi les actifs se rapproche de la moyenne nationale dans une seule zone d’emploi bas-normande : Caen (34 %). Par ailleurs, grâce à l’implantation de divers sites de l’enseignement supérieur, la zone d’emploi de Caen compte 29 000 étudiants, regroupant ainsi près de 80 % des étudiants bas-normands. – CHERBOURG-OCTEVILLE ET CAEN, ZONES D’EMPLOI ATTRACTIVES POUR LES ACTIFS QUALIFIÉS – Parmi l’ensemble des zones d’emploi de la région Basse-Normandie, celles de Cherbourg-Octeville et de Caen sont celles qui attirent, proportionnellement au nombre d’emplois4, le plus d’actifs qualifiés. Les zones les moins attractives sur ce plan sont Granville, Coutances et Argentan. –LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION– – 3 SALARIÉS SUR 4 DE LA RÉGION BASSENORMANDIE TRAVAILLENT DANS LE SECTEUR TERTIAIRE – En Basse-Normandie, 40 % des salariés travaillent dans le secteur tertiaire marchand, ce qui traduit une sous-représentation de cette activité par rapport à l’échelle métropolitaine (tableau 3). Néanmoins, le secteur tertiaire marchand reste le premier secteur d’activité de la région (comme dans l’Hexagone) et est particulièrement surreprésenté dans les zones d’emploi d’Honfleur (57 %) et de Caen (45 %). Deuxième secteur d’activité de Basse-Normandie et réunissant 34 % des effectifs salariés régionaux, le secteur ter tiaire non-marchand (hôpit aux, administrations publiques…) est surreprésenté dans les zones d’emploi de Saint-Lô (45 %) et d’Alençon (42 %). Cela s’explique notamment par le statut de préfectures dont bénéficient ces deux villes au centre de ces zones d’emploi : Saint-Lô est la préfecture de la Manche, Alençon celle de l’Orne. La prédominance du secteur tertiaire marchand ou non-marchand se confirme dans pratiquement toutes les zones d’emploi de la région, à l’exception de Flers et de Nogentle-Rotrou (partie bas-normande) où le secteur industriel est surreprésenté. Dans ces deux zones d’emploi, l’industrie regroupe respectivement 32 % et 42 % des salariés. La part des salariés travaillant dans le secteur de la construction connaît des écarts moindres d’une zone d’emploi à l’autre (de 5 % à 9 %). Enfin, le secteur de l’agriculture ne regroupe que 2 % des salariés bas-normands, une proportion qui atteint 5 % à Coutances. – DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES INFRARÉGIONALES MARQUÉES – Six zones d’emploi représentent les trois quarts de l’emploi salarié régional du secteur privé : Caen, Cherbourg-Octeville, Flers, Alençon (sur sa partie bas-normande), Saint-Lô et Avranches. En termes d’activités, toutes présentent des spécificités fortes, au regard de la structure sectorielle régionale (tableau 4). Avec un indice de spécificité7 de 1,7, l’entreposage et les services auxiliaires de transports (logistique…) constituent la première spécificité de la zone d’emploi de Caen. Cela s’explique par la présence d’entreprises telles que Stef Transport, Noyon ou encore Logidis Comptoirs Modernes. Au-delà des services administratifs, également surreprésentés dans la zone par rapport à la répartition régionale des salariés, Caen se distingue par une spécificité dans l’industrie automobile (indice de 1,4), en lien avec la présence sur le territoire de nombreux constructeurs et équipementiers (Renault Trucks, PSA Peugeot-Citroën, Robert Bosch). Avec un indice de 7,6, la première spécificité de Cherbourg-Octeville relève de la fabrication des matériels de transport. Les entreprises CMN (Constructions Mécaniques de Normandie) et DCNS Cherbourg – dont l’activité principale porte sur la conception et la construction navale – sont à l’origine de cette dynamique spécifique à la zone cherbourgeoise. De plus, cette spécificité économique liée à la construction navale va de pair avec l’industrie métallurgique, deuxième domaine de spécificité de la zone d’emploi de Cherbourg-Octeville, avec un indice s’élevant à 6,4. 5. Transports, commerce, services aux entreprises, services aux particuliers, activités immobilières et financières. 6. Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale. 7. Ce niveau de spécificité est calculé en faisant le rapport de la part occupée par tel ou tel secteur d’activité dans une zone d’emploi donnée, par rapport à celle qu’il occupe au niveau régional. Seuls ont été pris en compte ici, les secteurs représentant 1 % au moins des effectifs propres à chaque zone d’emploi et un nombre significatif de salariés. Agriculture Région Basse-Normandie 2% Valeurs les plus élevées par zone d'emploi Coutances (5 %). Industrie 17 % Tertiaire marchand5 Construction 7% 40 % Nogent-le-Rotrou Avranches, Coutances partie Basse-Normandie (9 %). (42 %). Granville, Saint-Lô Flers (32 %). (8 %). Honfleur (57 %). Caen (45 %). Tertiaire non-marchand6 34 % Saint-Lô (45 %). Alençon partie BasseNormandie (42 %). France métropolitaine 1% 14 % 6% 47 % 32 % France hors Île-de-France 1% 15 % 7% 43 % 34 % APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE Source : Insee (Estel) 2011, traitements Apec. – Tableau 3– Répartition des salariés de la région Basse-Normandie par secteur d’activité 5 Parmi les autres principales zones d’emploi de BasseNormandie, on peut relever l’importance de la plasturgie dans la zone d’emploi d’Alençon, qui compte en proportion trois fois plus de salariés sur la zone qu’à l’échelle régionale. À Saint-Lô, ce sont l’action sociale et l’administration qui constituent les secteurs les plus spécifiques, ce qui illustre bien le caractère principalement non-marchand de la zone d’emploi, en lien avec le statut de préfecture de la ville de Saint-Lô. Enfin, Avranches est fortement spécialisée dans la fabrication d’équipements électriques (indice de 10,8). Cette spécificité est due avant tout à l’activité d’Acome, 1er groupe industriel coopératif français, et l’un des leaders mondiaux sur le marché des câbles (réseaux télécoms, câbles automobiles de haute technicité, réseaux du bâtiment). D’un point de vue régional, les secteurs de l’automobile et de l’industrie alimentaire sont particulièrement surreprésentés. Ils concentrent en proportion respectivement 2,5 et 2 fois plus de salariés qu’à l’échelle nationale. Le secteur automobile est très présent dans les zones d’emploi de Caen (avec notamment Renault Trucks et PSA-Peugeot Citroën), mais aussi dans les zones de Nogent-le-Rotrou (Sofedit), de Flers (Faurecia), de Saint-Lô (Lecapitaine) ou encore d’Avranches (Chéreau). L’industrie alimentaire constitue un autre secteur très spécifique à l’économie bas-normande. Cette surreprésentation est particulièrement liée à l’implantation d’établissements dans la transformation laitière (Isigny Sainte-Mère et Danone dans la zone de Bayeux, Elle & Vire dans celle de Saint-Lô, RichesMonts à Vire…) ou la production de viande (Société normande de volaille et Charal dans la zone de Flers, Socopa Viandes à Coutances...). Cette spécificité sectorielle dans les industries agroalimentaires est d’autant plus forte qu’elle est à mettre en relation avec le dynamisme régional des activités agricoles, de pêche et d’aquaculture. – Tableau 4– Domaines de spécificités sectorielles dans les 6 zones d’emploi de Basse-Normandie comptant le plus de salariés Principaux domaines de spécificité Zone d’emploi Caen CherbourgOcteville Flers 8. Les effectifs considérés ici pour Alençon comprennent la partie de la zone située dans la région Pays de la Loire. Alençon8 Source : Insee (Clap), Traitements Apec. Saint-Lô Avranches Indice de spécificité % des salariés de la zone travaillant dans ce domaine 1 Entreposage et activités auxiliaires des transports 1,7 1,2 % 2 Activités administratives et autres activités de soutien aux entreprises 1,6 1,1 % 1 Fabrication d’autres matériels de transport 7,6 3,2 % 2 Métallurgie 6,4 6,4 % 1 Industrie automobile 2,4 6,2 % 2 Industries alimentaires 2,2 9,3 % 1 Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique 3,3 2,6 % 2 Imprimerie et reproduction d’enregistrements 2,9 1,6 % 1 Action sociale sans hébergement 2,0 9,7 % 2 Administration publique et défense ; sécurité sociale obligatoire 1,6 15,1 % 1 Industrie du cuir et de la chaussure 12,1 2,4 % Fabrication d’équipements électriques 2 Région 1 Basse-Normandie 2 10,8 4,3 % Industrie automobile 2,5 2,5 % Industries alimentaires 1,9 4,3 % Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région) sont ici considérés. La part des salariés dans « Entreposage et activités auxiliaires des transports» est 1,7 fois plus importante dans la zone d’emploi de Caen qu’à l’échelle régionale. La part de l’industrie automobile est 2,5 fois plus importante dans la région Basse-Normandie qu’à l’échelle nationale. 6 APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE –PERSPECTIVES POUR LA BASSE-NORMANDIE– – LA BASSE-NORMANDIE À L’AUNE DE LA RÉFORME TERRITORIALE – Le projet de loi relatif à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales, et modifiant le calendrier électoral a été adopté par l’Assemblée nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er janvier 2016, la France métropolitaine comptera 13 régions au lieu de 22. Dans ce contexte, la Basse-Normandie va fusionner avec la région Haute-Normandie. La future région Normandie ainsi formée comptera alors 3,3 millions d’habitants, soit la 9e région de France en termes de population. Le rapprochement des deux Normandie permettra en outre de rassembler près de 813 000 emplois salariés, dont 43 % en Basse-Normandie. La région Normandie se situera également sur ce plan au 9e rang des régions métropolitaines, devant la Bretagne (780 000 salariés) et derrière les Pays de la Loire (999 000 salariés). Enfin, la future région regroupera 111 000 cadres du privé, soit 3,8 % des cadres en France métropolitaine, toujours au 9e rang devant la Bretagne (101 000 cadres) et derrière les Pays de la Loire (132 000 cadres). Au sein de ce nouvel ensemble régional normand, la zone d’emploi de Rouen pourrait affirmer une position de chef de file, en regroupant 25 % de la population régionale, 27 % des emplois salariés et 31 % des cadres. En termes de nombre de cadres du privé, elle devancerait ainsi nettement les zones d’emploi de Caen (16,6 % des cadres régionaux), du Havre (13,8 %), d’Évreux (6,4 %) ou encore de Cherbourg-Octeville (6 %). – QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES POUR LA RÉGION ? – Le redécoupage des régions françaises pourrait renforcer les synergies économiques entre la Haute-Normandie et la Basse-Normandie. Trois domaines d’activités pourraient en particulier constituer des axes forts de développement de la future région Normandie : l’automobile, les énergies (éolien offshore, nucléaire) et la logistique. La Haute-Normandie, réputée pour être la région la plus industrielle de France, dispose d’un solide socle d’infrastructures et de compétences dans le secteur de l’automobile, qui est également l’une des principales spécificités sectorielles de la Basse-Normandie. La présence des constructeurs Renault et PSA Peugeot Citroën, ainsi que de leurs sous-traitants, sur l’ensemble du territoire normand pourrait constituer un élément déterminant pour le dynamisme économique de la région. De surcroît, les Haute et Basse-Normandie participent au pôle de compétitivité Mov’eo, dédié à la fois à la mobilité, à la sécurité routière et à l’impact des véhicules sur l’environnement. Avec le redécoupage régional, des synergies pourraient également se dégager dans le domaine des activités énergétiques, par exemple dans l’éolien en mer. Parmi les six projets de parcs éoliens en mer retenus par le gouvernement français, deux se situent en Haute-Normandie (Le Tréport et Fécamp) et un en Basse-Normandie (Courseulles-sur-Mer). Les acteurs mobilisés sur ces projets regroupent les plus grands énergéticiens français : Areva, GDF/Suez, Alstom, EDF... La future région Normandie continuera par ailleurs à développer une forte expertise dans le nucléaire. Le secteur de la logistique profiterait également de la fusion des deux Normandie. Les deux régions disposent notamment d’importants ports (en particulier Le Havre, 2e port français après Marseille, mais aussi Caen-Ouistreham et Cherbourg) et participent de surcroît au pôle de compétitivité Nov@log, spécialisé dans la logistique, l’ingénierie et les services. Au-delà des synergies avec sa voisine normande, la Basse-Normandie devrait poursuivre le développement de son industrie agroalimentaire, 1re filière industrielle de la région en nombre de salariés. En lien avec sa forte identité agricole, la Basse-Normandie est particulièrement bien positionnée dans la transformation laitière, la production de viande ou la pêche. Sur ce domaine, la Basse-Normandie devrait poursuivre ses collaborations avec les autres régions de l’Ouest également très impliquées dans l’agroalimentaire : Bretagne et Pays de la Loire. Les trois régions participent d’ailleurs au pôle de compétitivité Valorial L’Aliment de demain. La Basse-Normandie ambitionne également de se développer dans les filières de la santé (notamment dans les applications nucléaires à la santé et la silver économie). Sur ce point, la région est d’ailleurs bien située sur un marché de niche : la santé équine (notamment via le pôle de compétitivité Hippolia). Enfin, la Basse-Normandie se positionne également dans le numérique, notamment dans le segment spécifique des transactions électroniques sécurisées, un pôle de compétitivité étant dédié à cette thématique (TES). APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE 7 – MÉTHODOLOGIE– Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande majorité des informations indiquées proviennent des données officielles, en particulier publiées par l’Insee. Quatre sources principales ont été utilisées • Les données du recensement 2011 : exploitation principale et base Activité professionnelle. La base Activité professionnelle a notamment permis de calculer, pour chaque région de France métropolitaine, la proportion de cadres du secteur privé travaillant dans chaque zone d’emploi. Cette répartition a ensuite été appliquée par régionNOVEMBRE en fonction des effectifs cadres régionaux au 31/12/2013 calculés par l’Apec à partir de son enquête annuelle Perspectives de l’emploi cadre. • La base Clap de l’Insee. Le dispositif Connaissance locale de l’appareil productif (Clap) est conçu pour fournir des statistiques sur le tissu économique local. • Les estimations d’emploi localisées (Estel) de l’Insee. Les estimations d’emploi ont pour objectif de fournir une photographie exhaustive de l’emploi au lieu de travail cohérente entre les différents échelons géographiques et les divers postes de nomenclature d’activité. • La base de données des Acoss et des Urssaf. Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur « concurrentiel » qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf les administrations publiques, l’éducation non marchande, la santé non marchande et l’emploi par les ménages de salariés à domicile. Ce sont les données les plus récentes disponibles pour l’évolution des emplois du secteur privé. D’autres bases de données (par exemple la base des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur par commune fournie par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche) et différentes publications (en particulier les publications de l’Insee régional) ont également été exploitées. Enfin, les sources spécifiques suivantes ont notamment été utilisées pour réaliser ce dossier : • Crise économique : un impact contrasté sur les quinze zones d’emploi bas-normandes, Insee, décembre 2013 • CI Caen Normandie, Site internet Espace de valorisation économique Basse-Normandie. • Stratégie régionale de recherche et d’innovation pour une spécialisation intelligente en Basse-Normandie 2014-2020, Conseil régional de Basse-Normandie, février 2014. • Attractivité, compétences et emploi cadre en Basse-Normandie. Apec, septembre 2013. 2013 05 ISBN 978-2-7336-0798-5 JANVIER 2015 Cette étude a été réalisée par le département études et recherche de l’Apec. Pilotage de l’étude : Gaël Bouron. Analyse et rédaction Thi Minh Chau Nguyen. Maquette : Daniel Le Henry. Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier. Direction du département : Pierre Lamblin. ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 CENTRE DE RELATIONS CLIENTS 0810 805 805* DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H © Apec, 2015 Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901, et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. *prix d’un appel local L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT). Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle). www.apec.fr