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La nature et le rôle de la société civile
en Albanie
ROLANDA DHIMITRI
Directrice exécutive
Fondation albanaise de la Société civile
La société civile en Albanie, dans le contexte d’une société ouverte et démocratique, a pris naissance en 1991,
année qui correspond à l’établissement du système pluraliste politique et à la sortie du pays d’un isolement total à
l’égard des deux fronts de la guerre froide.
Très vite, après les premières élections pluralistes, il y a eu la possibilité légale pour l’organisation et le groupement des gens suivant leur religion, leurs souhaits, leur hobby, leurs besoins et leurs aspirations.
Cependant, le développement de la démocratie et l’intégration de notre pays dans l’économie de marché durant
la dernière dizaine d’années, s’est fait avec beaucoup de difficultés, à cause des événements politiques et des graves
crises économiques (crises des pyramides financières, crise du Kosovo).
Si on considère la partie essentielle de la société civile, donc les ONG (organisations non gouvernementales),
on peut confirmer sans aucun doute qu’elles se présentent comme des communautés visibles et actives.
Actuellement, en Albanie, il y a plus de 500 ONG. La plupart d’entre elles sont concentrées à Tirana. Ces dernières années, on constate une répartition géographique prometteuse. Elles ont un profil très varié : femmes, jeunes,
personnes âgées, environnement, éducation, médias, culture, arts, etc. L’expérience montre que les organisations
plus actives sont celles des femmes, de l’environnement, de l’éducation et de l’éducation dans le domaine des droits
de l’Homme.
Dans cette intervention, je m’arrêterai plus particulièrement sur les organisations des droits de l’Homme, de
la démocratie et de la paix, pour vous donner une vue générale de leur activité, de leurs réussites mais aussi de
leurs difficultés dans notre pays.
Les organisations des droits de l’Homme, de la démocratie et de la paix, exercent leurs activités essentiellement à Tirana et ont leurs filiales dans certains districts du pays. Bien que peu nombreuses, elles mené leur activité dans plusieurs domaines :
– Traduction et publication (après 1992) des conventions européennes et internationales des droits de l’Homme,
de différents livres sur la démocratie et la paix, sur la liberté d’expression et de la presse, sur le dialogue et
la tolérance, etc.
– Faire connaître au public les droits de l’Homme, à l’aide de séminaires, de conférences nationales ; sensibilisation de l’opinion à l’aide de la presse écrite ou électronique.
– Conception et réalisation de programmes de formation de spécialistes qui auraient la charge de présenter, préparer et introduire dans les programmes d’enseignement, l’éducation des droits de l’Homme dans l’enseignement primaire.
– Réalisation de projets pour la formation des enseignants des écoles primaires comme éducateurs des droits
de l’Homme, de la démocratie et de la paix.
– Construction d’un partenariat avec le gouvernement pour la réalisation de programmes d’éducation des segments importants de l’État avec les normes et les standards internationaux des droits de l’Homme, le respect
de ces droits et leur protection. On peut citer, par exemple, les programmes d’éducation de la police en partenariat avec le Ministère de l’Intérieur, la formation des parlementaires sur les principes de bases de la démocratie, en partenariat avec la Commission parlementaire des droits de l’Homme, etc.
– Participation directe à la préparation des lois dans le domaine des droits des femmes (loi sur l’avortement),
du droit et de l’obligation pour un environnement propre, du statut des orphelins, des retraités, des militaires
en retraite, etc.
Les ONG telles que le Comité albanais d’Helsinki, le Centre albanais pour les droits de l’Homme, le Groupe
albanais pour les droits de l’Homme, les ONG des femmes et de la jeunesse, la Fondation albanaise de la société
civile, la Fondation pour résoudre les conflits, etc., ont contribué directement pendant, la crise économique de
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1997, à calmer la situation très tendue politiquement, en lançant des appels en faveur de la paix sociale, du dialogue politique et de la tolérance entre le parti au pouvoir et l’opposition.
La société civile albanaise est confrontée, actuellement, à beaucoup de problèmes, mais dans le domaine des
droits de l’Homme et de la paix sociale, on peut observer ce qui suit :
– On manque d’expérience et d’experts de formation et de vision claire dans ce domaine, et, en général, malgré l’envie de travailler, il s’agit d’un travail d’amateur (exception faite pour le Centre albanais des droits de
l’Homme).
– Le temps d’activité est relativement court et il n’y a pas de travail en réseau, ce qui fait que les activités restent souvent fragmentaires et sans coordination au niveau national.
– Il n’y a pas encore de réseau géographique national. Les organisations sont surtout à Tirana et dans certaines
grandes villes. On travaille peu dans les zones rurales éloignées où les besoins sont les plus grands.
– Les organisations dépendent totalement des ressources financières étrangères, ce qui veut dire que les donateurs étrangers leur donnent vie. Dans une économie faible, il n’y a pas de support du gouvernement, ou
d’hommes d’affaires ou de philanthropes (chez nous il n’y a pas de culture de la philanthropie). Si les donateurs s’en vont, les organisations ne pourront pas survivre.
– Le développement normal est très influencé par la situation instable dans les Balkans (des préjugés nationalistes, racistes, etc.).
Indépendamment de ce qu’on vient de dire, la société civile albanaise se trouve maintenant devant une situation stimulante, dans le cadre du Pacte de Stabilité.

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