TOYS Année : 1992 Nationalité : Etats-Unis Acteurs

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TOYS Année : 1992 Nationalité : Etats-Unis Acteurs
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TOYS
Titre original : TOYS
Année : 1992
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Robin Williams, Michael Gambon, Joan Cusack, Robin Wright, LL Cool J, Donald O'Connor,
Arthur Malet & Jack Warden
Réalisateur : Barry Levinson
Scénario : Barry Levinson & Valerie Curtin
Musique : Hans Zimmer, Trevor Horn & Jeff Rona
BUGSY.
Jugeant son fils peu apte à reprendre la direction de ses
usines de jouets, Kenneth Zevo propose cette tâche à son frère
avant de mourir. Général et militaire de carrière en mal de
conflits armés, Leland Zevo accepte la proposition avant de
découvrir les ressources meurtrières et insoupçonnées que l´on
peut tirer de la technologie des jouets !
Les débuts de la carrière Barry Levinson, comme beaucoup
d´autres, débutent à la télévision où il est scénariste pour
diverses émissions comiques. Il collabore à l´écriture de LA
PREMIERE FOLIE DE MEL BROOKS et à celle du GRAND
FRISSON pour Mel Brooks. Bien plus sérieux, il entame une
collaboration avec Valerie Curtin sur des films de Norman
Jewison (JUSTICE POUR TOUS et LES MEILLEURS
AMIS). A cette époque, les deux scénaristes pensent déjà à
TOYS. Le scénario est accueilli avec une certaine
incompréhension, même si la Fox semble vouloir lancer le
projet. Malheureusement, bien qu´il y ait déjà un feu vert et
que Barry Levinson s´apprête à devenir réalisateur, les
dirigeants de la Fox changent et les nouveaux pontes mettent
TOYS dans un tiroir en ayant un peu trop de mal à cerner le
résultat qui pourrait bien naître de ce scénario. Barry Levinson
ne se démonte pas pour autant, continue à écrire et finit par
réaliser DINER avant d´embrayer sur LE MEILLEUR avec
Robert Redford ou LE SECRET DE LA PYRAMIDE produit
par Steven Spielberg. En accumulant les succès de GOOD
MORNING VIETNAM et RAIN MAN, la côte de Barry
Levinson augmente. Avant de remettre TOYS sur le tapis, il
met en scène l´intimiste AVALON, à ne pas confondre avec le
film de Mamoru Oshii, et une bio romancée d´un mafieux avec
Même si on lui laisse les mains libres après ses succès,
l´incompréhension vis à vis de TOYS ne s´est pas estompée.
Même le décorateur Ferdinando Scarfiotti hésite un temps à
participer pour les mêmes raisons. Finalement, celui qui aura
travaillé auparavant sur LE DERNIER EMPEREUR, FLASH
GORDON ou le remake de LA FELINE est persuadé de la
viabilité de TOYS après une rencontre avec Barry Levinson.
Finalement, les seuls que le réalisateur n´aura pas réussi à
convaincre, c´est les spectateurs, qui réserveront un accueil
indifférent à TOYS. Le film apparaît encore maintenant
comme un véritable ovni cinématographique !
L´empire du jouet Zevo s´est toujours fait sur une certaine
idée traditionnelle du jouet et de l´humour sans y injecter
d´idées nocives. Dans toutes leurs différentes gammes, il n´y a
donc rien d´agressif et encore moins de jouets «violents».
Kenneth Zevo ayant toujours perpétué la naïveté du jouet qui
accompagne les enfants dans un monde pourtant de plus en
plus brutal. Une façon de préserver l´enfant qui aura bien le
temps, une fois devenu adulte, de se taper dessus. Les enfants
de Zevo, Leslie (Robin Williams) et Alsatia (l´excellente Joan
Cusack) ont été élevés ainsi dans une sorte de bulle qui leur a
laissé, même à l´âge adulte, cette fraîcheur et cette envie de
s´amuser sans rien prendre au sérieux.
Lorsque Leland Zevo (Michael Gambon) prend le contrôle
des usines de jouets, cela n´a rien d´une vocation et il part pour
s´ennuyer ferme dans cet univers qui est aux antipodes du sien.
Il va donc prendre en main les usines pour leur donner un ordre
martial qu´elles ne connaissaient pas jusqu´ici, quitte à faire
fuir ou terroriser son personnel avec l´aide de son fils Patrick
(LL Cool J). En s´intéressant de plus près aux jouets, il
trouvera le moyen de pervertir cet univers enchanté pour y
apporter tout ce que Kenneth Zevo s´était efforcé de garder à
l´écart durant sa carrière.
Jouet meurtrier contre mignonne peluche, c´est un peu le
débat au fond de TOYS. L´idée sera d´ailleurs reprise et
développée de façon très différente dans SMALL SOLDIERS
de Joe Dante. La perversion du monde du jouet ne s´arrête pas
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à la contamination des jeunes enfants par l´intrusion de la
guerre dans leurs jeux. Cela va encore plus loin avec une mise
en parallèle avec les guerres «propres» vues sur les écrans de
télévision depuis la guerre du Golfe. Des affrontements
militaires conduits par écrans interposés supprimant l'aspect
horrible d'un conflit. Les auteurs de TOYS vont même jusqu´à
induire l´idée que des enfants innocents pourraient être les plus
efficaces meurtriers dans les guerres de demain.
Le terme de chef-d´œuvre serait sûrement trop fort pour
TOYS mais force est de reconnaître le foisonnement d´idées
visuelles ou de passages fort réussis. Barry Levinson et sa
comparse s´amusent ainsi à placer des références
cinématographiques, certaines évidentes comme celle au
pacifique LE JOUR OU LA TERRE S´ARRETA ou d´autres
moins claires avec par exemple PATTON (l´impression de
déjà-vu de Leland ou le monologue aux troupes de Leslie…).
De ses passages référentiels, des décors hallucinants ou des
passages humoristiques, TOYS réussit là où beaucoup se sont
plantés auparavant et même après.
Mettre en boîte un film pour enfants
sans mièvrerie, en développant son
sujet avec intelligence tout en restant
savoureux pour un public adulte !
Visuellement, Ferdinando Scarfiotti
et Barry Levinson accouchent d´un
univers décalé et délirant ! Tout du
moins en ce qui concerne le bon côté,
celui du rêve et de la naïveté, qui se
met en opposition de par ses couleurs
chatoyantes et son inventivité à
l´approche plus pragmatique de la
guerre et de la destruction. On
s´apercevra d´ailleurs dans le récit que
les personnages qui incarnent le mal
ne font pas preuve d´une grande
inventivité et sont la plupart du temps
des soldats sans cervelles faciles à
berner. Rien que le faux clip vidéo
montre l´ingéniosité dont Leslie et
Alsatia sont capables pour arriver à
leurs fins, alors que l´on aurait pu
penser qu´ils n´étaient que de pauvres
adultes attardés, au demeurant très
sympathiques ! TOYS est en réalité
une fable qui joue tout autant de la
caricature et de la parodie (Patrick
l´expert en camouflage…) pour
accoucher d´un univers où finalement
personne ne s´étonne de devoir arrêter
son véhicule pour laisser traverser des familles de canards
jouets qui traversent une route.
Il est assez difficile de rapprocher TOYS de quoi que ce soit
qui ait pu être réalisé auparavant. Les décors ou l´univers le
rapprocheraient de la comédie musicale, WILLY WONKA ET
LA FABRIQUE DE CHOCOLAT, d´après Roald Dahl où un
jeune garçon fait partie des heureux détenteurs d´un ticket doré
trouvé dans une tablette qui lui permet de visiter la fabrique de
chocolats surréaliste de Willy Wonka. L´aspect musical de
TOYS, bien que largement moins affirmé par rapport à certains
passages musicaux flirtant avec le ridicule dans le film de Mel
Stuart («Oompa Loompa» ?), indiquerait une influence non
négligeable. Toutefois, si quelques thèmes sont partagés entre
les deux films, TOYS se veut beaucoup plus adulte dans son
traitement et sa façon de développer les idées générales. Par
moments, TOYS rappelle vaguement le souvenir de BRAZIL
ou l´espace d´un instant emprunte à sa manière un gag de
L´ATTAQUE DES TOMATES TUEUSES mais, à vrai dire,
TOYS fait partie de ces films qui ont réussi à imposer leurs
visions si particulières que rien ne semble pouvoir leur
ressembler, ce qui est tout autant le cas des autres titres cités.
Les décors et les couleurs de TOYS auraient mérité un
transfert de haute volée. Ce n´est pas exactement le cas ici ! On
omettra de parler des quelques petits défauts de pellicule qui ne
sont en rien un problème pour se porter vers des couleurs qui
paraissent souvent un peu trop timides. La définition reste
satisfaisante même si le résultat aurait sûrement pu être bien
meilleur. Certaines séquences, essentiellement d´action,
laissent apparaître du grain mais cela est dû essentiellement
aux prises de vue et n´a rien à voir avec un défaut du transfert.
Au moins, la piste sonore originale en Dolby Digital 5.1 est
de bonne qualité. Ce sont essentiellement les nombreux
passages musicaux qui tirent le plus parti de l´environnement
sonore multi canal. Les effets sonores
ne sont pas en reste mais n´exploitent
pas aussi bien le dynamisme avant /
arrière. La piste française est honnête
mais ne réussit pas à égaler la version
originale. Le doublage français est
plutôt bon et cette piste s'avère tout de
même, bien qu'en simple stéréo
surround, une bonne surprise.
Si la Fox s´est montrée un peu plus
généreuse aux Etats-Unis en offrant
des bandes-annonces et une featurette
promotionnelle d´époque où l´on peut
découvrir des images du tournage, le
disque français est plutôt pingre ! Il
n´y a absolument rien pour s´amuser
quelques minutes une fois le
visionnage du film terminé ! Pas
même une bande-annonce, non, rien !
Un vide qui s´explique dans le fait
que TOYS est vendu à très bas prix,
une douzaine d´euros, en même temps
qu´une sélection d´autres titres
expédiés de la même façon
(COLLEGE ATTITUDE, MAMAN
JE SUIS SEUL CONTRE TOUS…).
TOYS, malgré toute son originalité,
n´est pas un film parfait. Mais il
atteint sans problème son objectif,
celui de divertir, amuser et faire réfléchir au passage son
auditoire en proposant du jamais vu ! A l´époque de sa sortie,
et même maintenant, il semblerait que cela soit une tare. Le
petit prix de ce DVD devrait quand même réussir à élargir le
nombre de spectateurs qui, espérons-le, tomberont sous le
charme de cette fable comique.
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Christophe "Arioch" Lemonnier
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Spécifications de l’édition DVD chroniquée
Editeur : Fox
Zone : 2 - France
Format Disque : Simple face/Double couche
Durée : 116 minutes
Format d’image : 16/9 - 1.85
Format(s) sonore(s) : English (Dolby Digital 5.1),
Francais (Dolby Surround 2.0), German (Dolby
Surround 2.0), Italian (Dolby Surround 2.0), Spanish
(Dolby Surround 2.0)
Sous-titrage(s) : English, Francais, German, Italian,
Spanish, Dutch & Swedish,
Liste des bonus de l’édition DVD chroniquée
• Aucun
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