Tension à la maison de retraite
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Tension à la maison de retraite
© L'Est Républicain, Samedi le 19 Septembre 2015 / 24 heures Meuse / Hannonville-SousLes-Cote Tension à la maison de retraite Une quinzaine de salariés reconduiront le mouvement lundi. Photo Franck LALLEMAND La moitié des salariés de l'Ehpad Saint-Georges d'Hannonville-sous-les-Côtes est en grève depuis ce vendredi. Ils réclament la démission de leur direction. La situation sociale s'aggrave à la maison de retraite d'Hannonville-sous-les-Côtes. Déjà, l'année dernière les piquets de grève avaient fait leur apparition devant l'établissement pour soutenir quatre salariées mises à pied pour des soupçons de maltraitance sur des résidants. Depuis, l'enquête est en cours, mais trois des quatre personnes ont été remerciées : elles se battent actuellement devant les Prud'hommes pour licenciement abusif. Aurélie, elle, a échappé à la porte. Déléguée syndicale CFDT, elle confie : « Oui, je travaille toujours. Mais je peux vous dire qu'il est difficile de faire mon métier d'infirmière avec de tels soupçons au-dessus de la tête ». La procédure a été engagée en novembre 2014. Jean Picart, conseiller départemental du canton de Fresnes, et administrateur à la maison de retraite, présent aux côtés des salariés pour mieux comprendre la situation, commente : « Nous attendons toujours les résultats de cette enquête... » Et s'étonne de voir la moitié des salariés en grève. Le responsable syndical départemental, Didier Bertrand, a tenté de temporiser les choses avant le mouvement : « Je leur ai dit, on peut commencer par deux heures de blocage... Elles m'ont répondu non ». Non, parce que les employées en question sont à bout. « Nous avons quatre arrêts maladie et ce n'est pas fini. Nous subissons des pressions au quotidien qui sont insupportables et cela se ressent sur notre métier, sur nos résidants. » « Je ne pouvais plus continuer » Toutes se posent la question : d'où vient cette plainte pour maltraitance ? Et leur délégué départemental s'interroge : « On ne reproche aux personnes incriminées rien de précis... L'une d'entre elles est accusée d'avoir donné du jambon blanc à un résidant qui ne mangeait pas de porc à une date à laquelle elle ne travaillait même pas ». Mais ce qui agace au plus haut point les grévistes, c'est qu'on jette l'opprobre sur certains d'entre eux alors qu'ils ont été très choqués d'un événement qui s'est déroulé pendant l'été : « On était en pleine alerte canicule et la directrice a organisé un pique-nique dans le jardin... Ce n'est pas vraiment ce qui est recommandé. Et c'est nous qui faisons mal notre travail ? » « Je n'ai jamais connu une telle ambiance », explique une ex-salariée qui a décidé de démissionner sous la pression. « Je ne pouvais plus continuer. » En cause selon elle, le management rigide de la directrice en poste depuis 2012. « J'ai eu un entretien d'une heure avec trois personnes en face de moi qui me reprochaient mon agressivité, mon attitude. Elles m'ont même dit d'aller voir un psy. Mais je n'arrivais pas à avoir d'éléments précis pour me défendre. Je suis sortie de là effondrée », rapporte Christelle, une cadre de santé. Ce qui se ressent nettement à la maison de retraite, c'est qu'il existe deux clans : ceux opposés à la directrice, et ceux qui la soutiennent. « Et les plannings s'en ressentent », expliquent les grévistes. Une scission s'est créée entre les « anciennes », et les nouvelles arrivantes. Le mouvement de grève devrait être reconduit lundi, avant un conseil d'administration le soir. « On n'aura pas de nouvelles avant », expliquent les salariés, qui ne veulent qu'une chose : la démission de leur direction. Émilie FIEROBE © L'Est Républicain, Samedi le 19 Septembre 2015 / 24 heures Meuse / Hannonville-SousLes-Cote « Une enquête en cours » La directrice de l'Ehpad, Rachel Favier, n'a pas souhaité faire de commentaires sur ce mouvement de grève, ni sur ses techniques de management : « Pour l'instant, il y a une enquête. Ensuite, je m'exprimerai ». Le président de la maison de retraite André Victor Pitz, contacté, n'a pas donné suite à nos demandes. En 2011, un mouvement de grève s'était prolongé pendant une semaine, à l'IME de Briey. Les éducateurs reprochaient à la directrice de l'époque son management qui rendait difficiles les conditions de travail. Elle s'appelait Rachel Favier. © L'Est Républicain, Samedi le 19 Septembre 2015 / Une-VER / NonRedactionnel Hannonville : malaise à la maison de retraite Une quinzaine de salariés ont tenu un piquet de grève ce vendredi, devant l'Ehpad. Ils mettent en cause la pression qu'ils subissent depuis plusieurs mois par leur direction. En 24 Heures Photo Franck LALLEMAND © L'Est Républicain, Mardi le 22 Septembre 2015 / Une-VER / Hannonville-Sous-Les-Cote Social : la directrice de l'Ehpad donne sa version Photos d'archives Franck LALLEMAND Rachel Favier assure qu'elle ne démissionnera pas. Une pétition a même été lancée en soutien à la direction. En 24 Heures © L'Est Républicain, Mardi le 22 Septembre 2015 / 24 heures Meuse / Hannonville-SousLes-Cote Droits de reproduction et de diffusion réservés Social « Je ne démissionnerai pas » Le mouvement, entamé vendredi, se poursuivra « tant qu'il n'y aura pas de réponse ou la démission de la direction ». Photo d'archive Franck LALLEMAND La directrice de l'Ehpad d'Hannonville-sous-les-Côtes fait entendre sa version dans le bras-de-fer qui l'oppose à certains salariés. Depuis vendredi, un bras de fer s'est engagé entre une partie des salariés de l'Ehpad Saint-Georges d'Hannonville-sous-les-Côtes et la direction. Ces salariés demandent la démission de cette dernière (notre édition de samedi). L'an passé, plainte a été déposée pour « suspicion de maltraitance » à l'encontre de quatre salariés. Hier, le mouvement se poursuivait devant l'établissement. « Il y aura reconduction du mouvement tant qu'il n'y aura pas de réponses ou la démission de la direction », confie la déléguée du personnel suppléante. Rachel Favier, la directrice de l'Ehpad, tient à faire entendre sa version. Le dépôt de plainte « n'était pas méconnu et ça a généré une enquête judiciaire, toujours en cours, et un contrôle de l'ARS à la minovembre 2014. Tout directeur de structure sociale et médico-sociale a obligation, quand on porte à sa connaissance un certain nombre de faits graves », à faire remonter l'information. En l'occurrence ici « à l'ARS, au conseil général et au procureur de la République », confie-t-elle. « Le rapport final de l'ARS est arrivé la semaine dernière au nom du président et il n'y a pas de trace de dysfonctionnement au niveau du management ». Et de citer des projets soutenus par « l'ARS et les instances représentatives », le travail avec de nombreuses associations... « J'ai été formée en tant que référente bien-traitance », martèle Rachel Favier. « J'ai mis en place, le document unique des risques », mais aussi une heure pour les salariés et les résidants, pour une expérimentation en « réflexologie », des « réunions d'expression libre », de la formation... « J'essaye de donner la parole aux gens ». Pour elle, le problème est plus global et s'intègre dans un mouvement de réorganisation plus large avec « révision des statuts ainsi que le rapprochement du foyer-résidence et de l'Ehpad ». Cette réorganisation crée « des réticences ». Pétition en faveur de la direction En tout cas, « je ne démissionnerai pas. J'ai eu des missions quand j'ai été recrutée », déclare Rachel Favier qui estime « qu'il y a une forme de harcèlement » à son égard « et, à titre personnel, j'étudie les différentes formes possibles pour me défendre. J'ai le soutien de certains salariés, de familles, de la représentante des familles, de l'ARS et de la déléguée du personnel titulaire ». Rachel Favier attend du conseil d'administration de lundi soir « un positionnement clair et qu'il me conforte dans les missions qui m'ont été assignées ». D'ailleurs, la déléguée du personnel titulaire précise « qu'avec une majorité de salariés, nous ne comprenons pas l'obstination de certains salariés à refuser de participer systématiquement à toute proposition qu'offre la direction pour faire avancer l'Ehpad. Nous pensons que le seul objectif est de résister aux changements ». Elle précise que Rachel Favier et la cadre de santé, « oeuvrent avec humilité pour une mission de bien-traitance ». Une pétition en faveur de la direction a été lancée et a été signée « par 19 salariés et 3 personnes intervenants extérieurs ». Frédéric PLANCARD Paroles « On est en train de salir la réputation de Mme Favier », estime Anne-Sophie Ragot, la fille d'un résidant. « Je ne peux que saluer le travail énorme qu'a fait Mme Favier et la cadre de santé ». Et d'ajouter qu'elle a vu « une amélioration très nette du personnel par la volonté de la direction ». Pour Magali Lemoine, la cadre de santé, « il n'y a pas de grévistes. Tous les salariés assurent leurs heures de poste ». En effet, « on affiche qu'on est gréviste », explique la déléguée du personnel suppléante qui ajoute que les grévistes veulent « voir la position du président et on attend la démission de la direction dans un premier temps ».