Direction pour la guérison du Mal de la Baie sf Paul

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Direction pour la guérison du Mal de la Baie sf Paul
Direction pour la guérison du Mal
de la Baie sf Paul :La première
publication medicalecanadienne
RÉNALDLESSARD
l
Vers 1775, une maladie inquiétante fait son apparition au Canada. Similaire au «sibbens»écossais, elle serait une forme particuliere de syphilis
non vénérienne facilement transmissib1e.l En quelques années, cette
maladie connue sous le nom de mal de la baie Saint-Paul se répand dans
la majorité des paroisses canadiennes où elle touche surtout les Canadiens français ruraux. Les Loyalistes en seraient exempts et les villes
seraientpeu frappées.
Au début des années 1780, la constante progression du mal crée beaucoup d'appréhension parmi les élites de la colonie. A certains moments,
des contemporainscroient que tout le Canada est «vérollé»ou que cette
maladie mène inévitablement à la disparition de la race canadienne.
«We are now beholding the last race of Canadians remarkable for Bodily make and strength», écrit un groupe de chirurgiens en 1782. La nature même de cette maladie aux symptômes et aux conséquences horribles ne peut qu'amplifier la peur qu'elle suscite et porte bien des gens
à exagérer l'envergure réelle du «funestemal».
Il est vrai que certains rapports officiels sont à cette époque très alarmistes. En 1785, le docteur James Bowman est chargé par le gouvernement de prendre en main la lutte contre l'é~idémie.~
Après une tournée
des paroisses, il signale la présence de 5 801 cas, soit 5 pour cent de la
population. C'est énorme. Toutefois, l'analyse de sa méthodologie permet de nuancer ses chiffres. En effet, ils ne représentent pas le nombre
de malades mais plut& le nombre de gens ayant à subir le traitement
basé sur l'emploi du mercure. Or, en prenant comme principe que tous
les gens qui vivent sous le même toit qu'wi malade doivent prendre des
remèdes, peu importe qu'ils soient atteints ou pas, Bowman amplifie
Rénald Lessard, Archives nationalesdu Québec, Sainte-Foy,Québec G1V 4N1.
CBMH/BCHM / Volume 12: 1995 / p. 369-72
D I R E C T I O N
P O U R
L A
C U E R I S O N
D U
M A L D E L A B A I E STPAUL.
S Y M P T O M E S .
L
E S p,remitrcs indications dc ce fun& kld. I
manifel?ent communtmmt, par de petits ul
cères lur les levru, I l languc, I'intérieuidc 1,
bouche et les parties bcrcks. Cc l'ont de
rite pultulrs. m p l i c s d'unematière blancfi:
tre et purulente. qui irnfermmt un p i l o n li fubtil iieQ
plns
portion eR capable de communiquer l';&&i.
on i oire dans un verre. fumer avec une pipe inf'étée d!
cntc matiCre venéneiiCe. c'en di aliez pour faircnsitrc lui
les levm une petite ampoule rem liedecette m h c ma.
t i h , qui venant A Ce dégorger, difate la laie, corrode b
chairs cirrnnwilincs et forme un ulcére pyus grand.
Ln linge, les draps. les couverte8,lu habits &c.peuvent
eontciiir alicz de cette mati6re pour eom&uniqucr la
contagion.
IL y a des temFraments qui abl'orbmtle poifon et.lca
ulcires pamiflent guCris: mais ils reparoifint bientdtl et
dora, le mal eR l Ion ficond ptriodc.
De plus grands ulcèrcs Te forment i In bouche, A la
&orge. a u x r t i c s et au fondement. Lcs landes dtigolar. der ai ellu. da I'aifne, Cont enflamm!",
et dechsrp n r , qwlqucfoia du pusi Buvent elles deviennent
des tumeun d u r u :t inlçnfible~, qui changent de plicc
cn Les toucliant. Bientbt b s douleurs le font fcntir, $ I i
tête, auxtpauln. auxbras, aux mains, auxcuill«,oux
jîmbes, aux pieds. Pendant ce tcms, le malade croit que
ce lont fia oa qui fant ifffib. Ce8 mauy aukmentcnt,
~ q u c f o i s .par l'exercice, dans Ica tehs humidu, a au
it. lorlqu'on commence a' tchauiïer, et diminuent de
meme vcn le matin. lorf uc tmfpiration lurvimt
LE trbifiémcdigré d c l a maladie peut Ce reconnoitre h
des croutcs galeulea fur la p u u , qui b montrent et dilparoilient, tour-&-tour. Bienth les os du nez b pourrilient
aine que le plais, les dents, lcsgcncivesi furviennent dei
bdès. fur le crâne lur les clavicules, aux os des jambes
aux bras, et aux d d p d e r mains. On voit des ulcLm tu;
tout le corp.qui, aprèa avoir di@arus. reviennent. Enfin, des douleuiv de cot&etdcpo~trine,la diliùalttde reG
pirer, la toux, le dçfaiit d'ap itit. la chute des clievcux
n perte de la vue. dc l'ouïe, l'odorat, font les prkur:
Ccurs de la mort.
Au =Re, il ne faut pass'y tromper: car quelquefois,
les premiéres a îrences du malfe mnntrentpr les fymp.
tù:ncs du fccon7n même du tmiUme dqrç.
Laa lym rames de douleur dans Ici membru et dans les
ulcèru m&e, Cc feront kntir fouvent plus Ccdblcment
aprEs quelques joursquc l'on aura fait uC e des remédca,
Les hnbits der inlcâés Ccrnnt jcttCs%ns une leilive
chaudei autrement il~l>ourroimtcommuniquerl'inf&onn
REOlhlE QU'ON OBSERVERA.
L A N o u r r i t i i ~rontiltera, en I>ouillons de viande
ftaichc. lait! pain, wge, ris. bouillie da farine ou d'avoine,
patates. lentilles, p i s , f k s , muls frais. On pourracornpobrct mélcr tons r u différentsalimens, oommcon vouk a . 011 a'abRiendra de toute autre nourriture.
Ls breuvage k a . petit lait, eau d'or6e. gruau. eau p&
n&, laitavecde I'esn. infufion de g m n c de lin adoucie
avec du ficre d'érnblc, ou Iïtcrc commun. au goat du malade. O n pourra Cuivir fa fantailie, dans I'uCagc des alimen8 et.hiHons fus-nomthéa.
I N S T R U C T I O N S r u a LA PRIS. D S S R E M E D E S .
L E S Enfanr gui tétent le trouveront guéris, quand la
nourrice aura pris les pilules, tdlw qu'elles vont être
%tiic
k:
nrélcrit-.
.- -
b c p u b f a g e de dix-huit mois jufqu'l trois ans, prendre
No r.
unedes pilules de li bolte marque
Depuis tmw ana jul'qu'h Tir, une pihile
NO 2.
Depuis lix ans jufqu'h dix. une ditto
NO 3.
lhpuisdix ans jufqu'ifrizc, une ditto
NO+
Depuis Ceize ans julqu'h vmgt, uno ditto
vingt^ n düïiu. une àitto
r s r miijoun lefoir,en fernuchant. qu'on doit pm.
drc les pilules.
y
--- -.- ---- N: 6:
ON ne doit pm rcdoiiter tes mc<licam~nspncr Ir- rahm. ou autrcrqui Icrnicnt incoinmwitr des bcrr; p i c e q u c c n drogucso~itla pro~xiétéI c Ici dctroiic.
mainoa, al& on augtnrn~rales dolès. comme Cuit:
DANS
IPtroilXmc Ceniaine, nu lim ile ne prendrc qu'une pilulc. on en prçudra dcitx; et fi l'cfit n'en eit pno
encore Crnliblc, datir Io cours de cctte troifibmel8mnine.
on enprendra trois dans la quatriéinc: mais jainaisou ne
doit excéder ce iionibrc. dans lea bmaines Cuivsnter.
RkIc générale.
S I Le mal de bouclrr: Curricnt, (et Ica ilules peuvent
I'oecationrr) ou lc rltumc, I i toux, un <Pevoiement. ou
mal de ventreet d'éfl6niac. ou le flux pgriodiquc a m kmmes. on Culixndra abfolumcnt tout ulagc d u pilulest
mais auGtat e u accidents paas, on en reprendra 1s
r ê m i nombrequ'on prenoit auparavaoti c'rR d dire. une
dana les deux pirmitrcs fimaines, deux dans la tmiiïénie.
. ..-.- --..-.L E malade &v?k~d;'l;mouillulrs pieda, dereflcr A la
pluie, ou a u nw.tvila t m i , de fonir Ianiiit, ct de r . 6 rhun~er. La nédirrnce fur ces articles rrnnfira les ma.
Ides d dei maux &ïtomac. au mal de witk. au dé&;ncnt. Si?iéanmoinr ccraccidents hrwnoicnt onprtndra
ine d u ïulcs jaunes. marquée für 1c3 boitts'cn rouge.
BfNO
.,
Lcfqiirb n m e r o . correTpn&p
iux b es rclp&ifs dis malades fpCetfi& par les numcrnr
i-del&.
Ccr pilules jauncr Gront dmioiRrtcs pnidmt
a dure* des maux d'eflomnc, &c. dedeux en deux heures,
ufqu'h cc ue les coliquu foient pall6ea. ou julqu'b ce
pie le malaje s'endorme.
Si un mfant qui tCtc eR&gé d'un devoiement qui l'afoibliliè, la nourrice celiera de prmdre les pilulrs, jufqu'P
r que le devoicmcnt celle, et i n Ce couchant elle prendra
tne des pilulea A. N 0 6.
S i le malade Ce trouvoit débile et affaibli par la durée
lu mal, ou par II fatigue du régime et des remales. ou
p e les Cymptaniea ne diCprroüli.iit pas. alors il prendrade
ipoudre marquée B. dansdu lait.
La doCe fera Telon
'âgedu malade. depuis une cuillerCe Acaüë, jufqu'i huit,
Dmms k a t de la poitrine, de l'eRomac, ou de la rcCpi.
ition. le permettra. Cette lé 1e Cuffiti parte qu'il
<y a rien A craindre de l'ufngr m d r de
~ cette poudre.
DANE
toutes les circonltznccs, le répos CR ~ircférablo
At travail. et à Ilxcrcice.
la guéricon fera cnmplettc, O, s'nbRiendrd,
an n i t qucl ues bmaines. de boiflha foncs, d'ail, d'oinon, de vini%u f a l k , ou épicées. a d'alimens trop gras.
P ~ n o ~ r rtraitenient,lrcommci.eed~sC~x~scRaudcrlc
icr point nuiflble. et empcch8roir abloliimcnt laguirilon.
L A n r o ~ ~ eR
t é auRi recommendablc ase I'~itention
u r é g h i c ' e ~néteflaire.
~
N. B. Onprrndra p n d ~ Ô i nde II< PI <b0f1:? I P mu*t<, de, bdtt,.
C O M M E la Légiflature s'intcirfi à la rurC de cctte
ialadio qu'elle tiit foigner les niîlaclcr *ror,l ùnns taus
:s endroits oh ils Cc uouvcnti et qu'il cIt%nprtani pour
~ u t ela province. d'exterminrr ce IXaiii un çij>L!re. que
eux ui en font ami@ ncirfiilrmnt pas de le déclarer.
iu r&, le h r e t . cils L'exigent. Ccra inviolnblr, et an
krs,
h garder. autant qu'il Cira poflible, tous Ica
toyens eprudence que l u mdadrs eux-mCmes voudront
ig d m : mais, ii unemativaife-hontc les rcteiioit encoir.
e fernit il p s du bien de la prorince en gén6ral. et&
iaqur individu rnparticulier,dc IrsdéçClrrairc prudcnçr?
AND
Figure 1
Feuillet accompagnantles remèdes du docteur Bowman.
Ces instructionsont été égalementpubliées sous forme de brochure.
(Directionp o u la guérison du Mal de la Baie st Paul,
Bibliothèquenationale du Qubbec.)
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La première publication médicale canadienne
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371
par son rapport le nombre réel de cas. En tenant compte de cet effet multiplicateur et des cas non déclarés, il est plus probable d'estimer la
présence de 1000 à 2 000 cas en 1785.Touchant environ 1pour cent de la
population, la maladie est donc bien réelle mais son ampleur est quand
même plus modeste qu'on a pu le dire. Après 1791,la peur étant passée,
le mal de la baie Saint-Paul, dont l'histoire comporte beaucoup d'analogies avec le sida de notre époque, ne fait plus l'objet que de rares mention~.~
Pour faciliter la tâche des cmés et des autres personnes appeles à soigner le mal, le docteur James Bowman avait fait imprimer, en avril 1785,
un petit livre de 16 pages contenant une description détaillée des symptômes et du traitement de cette maladie. Tiré à 250 exemplaires, cet opuscule, publié en français, s'intitule Direction pour la guérZson du Mal de la Baie
st Paul .4 Bien que le nom de l'auteur ne soit pas indiqué, nous croyons
qu'il s'agit de Bowman. Pourtant, jusqu'à maintenant, les bibliophiles, les
médecins et les historiens ont attribué cette brochure à Louis-Philrppe
Badelard (172&1802).5Plusieurs indices nous amènent à croire qu'ils ont
tort. En fait, Badelard ne s'est jamais attribué la paternité de cet ouvrage. Il
est vrai, qu'à titre d'aidechirurgien de la garnison de Québec, il avait été
impliqué dans la lutte contre le mal de la Baie Saint-Paul et, qu'en 1784, il
avait publié dans la Gazette de Québec des «Observationssur la Maladie de
La Baye, par Mons. Badelart Chirurgien du Roi, données au Pubiic par ordre de son Excellence le gouverneur^.^ En 1791, ce praticien se déclare
l'auteur de ce texte mais ne mentionne aucunement la brochure.' Enfin,
la comparaison entre le texte de Badelard et celui de l'opuscule révi?lede
nombreuses différences tant au niveau de la façon de décrire les symptômes que du traitement. Dans ce dernier, on p r h e l'utilisation de pilules alors que le texte de Badelard conseille les composes mercuriels,
administrés d'une manière externe ou interne, comme remède au mal.
En fait, les livres de comptes de l'imprimeur William Brown permettent
de trancher. Le 27 avril 1785, il est fait mention dans ces documents:
~Printedfor Do(gouvernement)by order Dr Bowman 250 Directions for
Or, Bowman venait à
Cure of Mal de la baie making 16pages. . .£3.0.0~.~
peine d'être choisi par le gouvernement pour faire la tournee des
paroisses et distribuer des remèdes aux malades par l'intermédiaire des
curés. Il se devait d'avoir un guide simple permettant d'identifier la
maladie et des instructions simples pour administrer avec un minimum
de risques des remèdes à base de mercure. En plus des 250 exemplaires
de la brochure, Bowman fait imprimer, sous forme d'un feuillet 2 000
copies du texte complet de la bro~hure.~
Est-il possible qu'il ait payé les
frais d'impression de cette brochure sans qu'il n'en soit le rédacteur?1°
De même, pourquoi aurait4 utilisé un texte de Badelard, lui qui semble
n'avoir jamais consulté de francophones?
372
RÉNALDLESSARD
A la lumière de ces faits, il nous apparaît des plus probables que James
BoMtman soit le rédacteur de la Direction pour la guérison du Mal de la Baie st
Paul. Ii serait ainsi le premier auteur a publié au Canada un ouvrage entièrement consacré à une question médicale.
NOTES
1 Sur cette épidémie, voir Rénald Lessard, Le mal de la Baie Saint-Paul (Quebec:CELAT,
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Universite Laval, 1989). Sur la présence de différentes formes non véneriennes de la
syphilis, voir Kenneth F. Kiple, «Syphilis, Nonvenereab, dans Kenneth P. Kiple, éd.,
The îambridge World Histoy of Human Disease (Cambridge: Cambridge University
Press, 1993),p. 1033-35.
On connaît peu de choses des antécédents de Bowman. Né probablement en Irlandeson pére y demeure-aurait servi son pays durant la guerre &Independance américaine. Au printemps ou à l'et6 1782, il arriveà Québec et y décéde le 20 juin 1787.
L'essentiel de la documentation sur cette affection se trouve dans Archives nationales
du Canada (ANC), RG 4, B 43, Miscellaneous Records Relating to the St. Paul's Bay
Disease, 1785-91.
[JamesBowman], Direction pour la guérison du Mal de la Baie st Paul (Quebec:Guillaume
Brown, 1785), 16 p., 8vo (16 cm). Au moins trois exemplaires de cette publication subsistent. Les deux premiers se trouvent à la Bibliothéquenationale du Quebec, Réserve,
AF 68. L'un d'entre eux provient de la bibliothèque du Séminaire de Quebec. Le
troisième exemplaire est conserve par la Bibliothéque de la ville de Montréal. Faisant
partie de la Collection Philbas Gagnon, il a appartenu à l'origine au chirurgien allemand Charles Reussner (1742-1811).Après avoir servi A titre de chirurgien de la
compagnie de Praetorius dans le regiment du Prince Fréderic venu au Canada à
l'epoque de la guerre de YIndependance, il est demobilisé en 1783et s'ktablit à %riteMarie-deBeauce. Sa présence y est signalée de 1786jusqu'ii sa mort en 1811 (Milada
Vlach et Yolande Buono, îatalogye collectif des impressions qutbtcoises, 1764-1820
[Mon*al: Bibliothéquenationale du Quebec, 19841,p. 8-9).
Cette erreur remonte au moins à un siècle. En 1895, Philéas Gagnon attribuait cette
publication au chirurgien Badelard (Phileas Gagnon, Essai de Bibliogmphie Canadienne.
Inventaire d'une bibliothèque comprenant imprimes, manuscrits, estampes, etc. relatifs d
l'histoire du Canada et des pays adjacents avec des notes bibliographiques [Quebec: Imprimerie Génerale A. Coté et Cie, 18951, t. 1,p. 156; Maude E. Abbott, Histoy of Medicine in the Province of Quebec [Toronto :Macmillan, 19311, p. 33; Marie Trernaine,A Bibliography of Canadian Imprints 1751-1800 [Toronto :University of Toronto Press, 19521,
no 455; et Jacques Bernier, «&delad, Philippe-Louis-François*, dans Dictionnaire
biographique du Canada, Vol. 5 :De 1801d 1820 [Quebec:Presses de i'université Laval,
1983kp. 51-52).
Gazette de Quebec, n0991, 19août 1784.
Interrogatoire du docteur Badelard, 14 juin 1791, ANC, MG 11, Colonial Office, serie
C.O. 42, vol. 84, f. 55r.
Livre de comptes de William Brown, 27avril1785, ANC, MG 24, B 1, vol. 59.
Le 11avril 1785, i'imprimeur Brown note dans son livre de comptes: ePrinted for Govt
by Order Dr Bowman 2000 Directions &c for Curing the Mal de la Baie St. Paul, on a
folio Demy» pour la somme de huit livres anglaises, 10 chelins (Livre de comptes de
William Brown, 11avril 1785, ANC, MG 24, B 1, vol. 59). Un exemplaire de ce feuillet
(45 x 25 cm) est conservéii la Bibliothbque nationaledu Québec. Voir Figure 1.
Lettre de W. Brown au docteur Bowman, 29 novembre 1785, ANC, RG 4, B43, vol. 2,
p. 753-54; lettre de W. Brown au docteur Bowman, novembre 1785, ANC, RG 4, B43,
vol. 2, p. 756-57.