n° 3222 23 juillet 2010
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Catholique 86 e année - Hebdomadaire n° 3222 - 23 juillet 2010 ISSN 0015-9506 france-catholique.fr FRANCE Jeunesse-Lumière Une année pour la Mission ! Irak Le nouvel archevêque d’Erbil, entre larmes et ovations... 3€ BRÈVES MondE EnViRonnEMEnt : Le mi nistre français de l’Écologie, Jean-Louis Bor loo, et ses homologues allemand et britannique ont proposé le 15 juillet de porter l’objectif de réduction des émissions de carbone de 20 à 30% d’ici à 2020 afin de stimuler véritablement l’innovation et l’action internationale ; cela contribuerait à limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés. Pour la première fois depuis le début de la marée noire dans le golfe du Mexique, BP a annoncé le 15 juillet être parvenue à colmater la fuite après avoir fermé toutes les valves d’un nouvel entonnoir placé sur le puits endommagé. Mais le 18 juillet, on parlait d'une nouvelle fuite un peu plus loin. Face au coût de ces opérations et des indemnisations des victimes, le groupe pourrait se délester d’une partie de ses activités de raffinage et de distribution. ÉtatS-UniS : Le Sénat américain a adopté le 15 juillet la plus vaste réforme de régulation financière depuis les années 1930 ; le texte de 2 300 pages organise le contrôle de l’activité des places financières pour éviter une nouvelle crise bancaire. La coque d’un navire a été découverte sur le site des attentats du 11 septembre 2001 ; ce bateau aurait servi lors des grands travaux de remblai de Manhattan au XVIIIe siècle. FRancE-aFRiqUE : Nicolas Sarkozy a annoncé le 12 juillet que les pensions des anciens combattants africains allaient être alignées sur celles de leurs frères d’armes français. oUganda : Au moins 74 personnes ont été tuées à la suite d’attentats dans deux restaurants de Kampala le 11 juillet pendant la retransmission de la finale du championnat du monde de football ; les actions ont été revendiquées par les Islamistes somaliens. italiE : Dans le cadre de deux opérations effectuées contre la mafia napolitaine, des dizaines de mandats son enlèvement et sa captivité, l’ancienne otage des Farc, Ingrid Betancourt, a retiré sa demande et refusé le 17 juillet une offre de 450 000 euros proposée par la France. d’arrêt ont été lancés et des appartements, entreprises ou terrains saisis pour une valeur de 1,3 milliard d’euros. nigER : L’inquiétude grandit pour Michel Germaneau, un retraité de 78 ans, membre d’une association d’entraide aux enfants du Niger, menacé de mort par ses ravisseurs islamistes. aRgEntinE : Pour la première fois en Amérique latine, le Sénat argentin a légalisé le 15 juillet le mariage homosexuel. coloMBiE : Une semaine après avoir demandé à l’État colombien une réparation de 6,5 millions d’euros pour Champs-Élysées ; le défilé aérien a célébré pour sa part le centenaire de l’aéronavale avant le largage de parachutistes place de la Concorde ; les régiments revenant d’Afghanistan et les formations ayant participé aux opérations de sauvetage en Haïti étaient également à l’honneur ; le feu d’artifice autour de la tour Eiffel avait pour thème la francophonie. PolitiqUE : Le ministre du Travail Éric Woerth a annoncé sa démission de ses fonctions de trésorier de l’UMP, ainsi que le lui avait conseillé le président de la République lors de son intervention télévisée du 12 juillet. 2 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 FRancE 14 jUillEt : Pour les 50 ans de leur indépendance, 13 pays d’Afrique francophone ont été invités à faire défiler leurs troupes sur les Dans cette prestation télévisée sur France 2, le président de la République a dénoncé une campagne de calomnies dans l’affaire Bettencourt et réaffirmé sa détermination sur la réforme des retraites qui a été présentée en conseil des ministres le 13 juillet ; le remaniement ministériel attendu ne devrait avoir lieu que fin octobre. jUSticE : L’ancien ministre socialiste René Teulade a été renvoyé devant un tribunal avec sept autres personnes pour détournement de fonds. Quatre personnes dont le photographe François Banier et le gestionnaire de fortunes Patrice de Maistre, ont été placées en garde à vue le 15 juillet pour 48 heures dans le cadre du volet fiscal de l’affaire Bettencourt. Un rapport des experts chargés d’évaluer les problèmes de santé post-opératoires de Johnny Halliday et révélé le 18 juillet, met sérieusement en cause le chirurgien parisien du chanteur. FiScalitÉ : Après la prise de position de Nicolas Sarkozy sur le maintien de l’ISF lors de sa prestation télévisée, le président de la commission des finances du Sénat, Jean Arthuis, a estimé le 15 juillet que le bouclier fiscal était une mauvaise réponse à l’impôt sur la fortune et qu’il fallait supprimer les deux dispositifs ; cette suppression interviendrait dans le cadre d’une réforme fiscale comportant une tranche supplémentaire de l’impôt sur le revenu et un relèvement du taux normal de TVA. coMPtES PUBlicS : Dans un nouveau rapport rendu public le 15 juillet, la Cour des comptes constate que, malgré les efforts accomSUITe eN page 7 ÉDITORIAL SOMMAIRE ACTUALITÉ 4 ÉCONOMIES 5 ÉGYPTE 6 SOCIÉTÉ Les rigoureux Alice Tulle L'énigme du Sphynx Yves La Marck Diplomatie bioéthique Tugdual Derville DOSSIER 8 NOUVELLE ÉVANGÉLISATION JEUNESSE-LUMIÈRE ESPRIT 16 LECTURES 18 LES ANIMAUX DANS LES ÉVANGILES 19 ECCLÉSIA 20 IRAK 17e dimanche ordinaire Père Michel Gitton L'âne Tugdual Derville / Didier Tiphaine Bilan du Saint-Siège Le nouvel archevêque d'Erbil Hubert Debbasch / Franz Le Guen MAGAZINE 24 PHILOSOPHIE 25 TCHAD 26 ANGLETERRE 27 ISLANDE Galilée et les mathématiques Bertrand Souchard La joie de servir Mgr Charles Vandame / Éric de La Bourdonnaye John Henry Newman Patrick de Laubier Jón Arason Jacques Rolland 28 PRÊTRES ET LAÏCS 29 ROMANS Symphonie inachevée Denis Lensel Sélection Brigitte Clavel 30 EXPOSITIONS 32 LIVRES 33 CINÉMA 34 THÉÂTRE 35 TÉLÉVISION 36 TÉLÉVISION Sélection début de soirée 38 BLOC-NOTES Vie associative et d’Église Nicolas de Staël Alain Solari Sélection pour les enfants Christèle Hubert "Inception", "Carlos", "Vic, le Viking", "Yo también" M.-C. Renaud d'André « Le souper » Pierre François "Le temps des porte-plume", "Les amants du bagne", "Brume de guerre", "Monstres contre Aliens" M.-C. Renaud d'André M.-C. R. d'A. Brigitte Pondaven © JEUNESSE LUMIÈRE / TERRE ENTIÈRE Écoutez la chronique de Gérard Leclerc, chaque semaine sur : Coups de feu sur la police C E N'EST PAS LA première fois, hélas, qu'on tire des coups de feu sur la police. Le récent procès des émeutiers de Villiers-le-Bel nous l'a rappelé, avec les incertitudes des quartiers, l'anonymat des agresseurs et la situation de non-droit dans des zones dévolues aux trafics des bandes. La nuit d'émeute de Grenoble - dans la nuit du 16 au 17 juillet - n'innove pas, mais relance forcément l'interrogation sur l'avenir de nos sociétés, rendues encore plus fragiles par la crise économique, les restrictions budgétaires et les risques de récession. Bien sûr, il ne faut pas non plus exagérer dans la peur, en s'imaginant que c'est une jeunesse entière qui aurait pris les armes. Des tireurs isolés demeurent des tireurs isolés, même s'ils bénéficient d'une sorte de protection larvée. Quant aux autres jeunes qui se livrent à des exactions tout par Gérard LECLERC aussi condamnables (incendie de voitures, mise à sac de magasins et d'équipements publics), ils sont également très minoritaires. Nous ne sommes pas en guerre civile. Cependant la mobilisation de troupes d'élite pour imposer l'ordre à un quartier n'est pas non plus quelque chose d'anodin. Il nous faut donc prendre la mesure des événements qui se sont passés à Grenoble parce qu'ils concernent toute la France urbaine qui connaît peu ou prou les mêmes problèmes. L'immigration des dernières décennies est venue peupler ces quartiers qui vivent la même déshérence. Ce que certains appellent la fin du processus d'intégration renforce le malaise de toute une jeunesse privée de travail. Le danger est qu'un fossé continue à se creuser entre deux populations. Désormais, le discours contre l'immigration n'est plus une exclusivité du Front national, il émane aussi d'une sensibilité de gauche républicaine. Il conduit à des initiatives comme celle d'un « apéro saucisson » anti-islamique. Gare à la logique des affrontements, mais attention aussi, comme l'écrivait Philippe Murray, de ne pas ignorer « le concret brutal et difforme lorsqu'il vient bousculer un monde idéal rêvé ». Gare à la pensée magique. ■ FRANCECatholique N°3222 23 JUILLET 2010 3 ACTUALITÉ ÉCONOMIES Les rigoureux Après des mois de tergiversations, François Fillon a fini par employer le mot que Nicolas Sarkozy s’interdit encore de prononcer : la « rigueur » est à l’ordre du jour. Q uel est l’événement politique marquant en ce mois de juillet ? Au vu de l’agitation médiatique, stimulée par la concurrence des sites établis sur Internet, force est de répondre encore et toujours : l’affaire Woerth-Bettencourt ! C’est pour tenter de l’étouffer que Nicolas Sarkozy s’est exprimé, le 12 juillet, à la télévision. En vain : dès le lendemain, de nouvelles révélations relançaient l’affaire. Son retentissement dépasse les protagonistes quotidiennement cités et les enquêtes de police : comme le déclare le sociologue Marcel Gauchet (Le Monde du 18-19 juillet), « l’affaire Bettencourt réactive le contentieux entre le peuple et les élites ». Nicolas Sarkozy avait séduit nombre de Français en assurant que la richesse des plus riches se diffuserait dans une société où il suffisait de travailler plus pour gagner plus. Or « la France qui se lève tôt » a sous les yeux, du matin au soir, les pratiques de personnalités richissimes, leurs liens avec le pouvoir politique, leurs privilèges et les libertés qu’elles prennent avec le droit fiscal. Le choc est rude et Nicolas Sarkozy a d’autant moins réussi à convaincre ses auditeurs que beaucoup de ses ( arguments sont contestés par les économistes qui estiment par exemple que, contrairement à ce qu’il a affirmé, la productivité en France est supérieure à celle de l’Allemagne, pays dans lequel la pression fiscale n'a pas été réduite. En voyage au Japon, le Pre mier ministre a négligé cette distinction sémantique : quatre jours seulement après l’allocution présidentielle, François Fillon a prononcé à Tokyo une petite phrase abondamment commentée : « Dans tous les budgets de l'État, le Ces polémiques sur les arguments comparatifs du président de la République ont d'ailleurs fait passer au second plan ses déclarations sur la rigueur : une fois de plus, il avait rejeté le terme, trop « connoté », puis affirmé que la ligne qu’il avait choisie serait maintenue quant au bouclier fiscal et à la réforme des retraites. Pour lui, il ne faut pas de rigueur mais il faut être « rigoureux ». seul qui n'est pas soumis à la rigueur, c'est le budget de l'Enseignement supérieur et de la recherche ». Soudain officialisé, le mot a été abondamment commenté par les médias et la franchise du Premier ministre a été saluée par diverses personnalités – par exemple Jean Arthuis qui a célébré « la fin de l’illusionnisme ». En fait la levée de ce tabou est un événement de faible importance. Il n’y a pas désac- Il n'y a pas désaccord de fond entre François Fillon et Nicolas Sarkozy 4 FRANCECatholique n° 3222 23 juillet 2010 par Alice TULLE cord de fond entre François Fillon et Nicolas Sarkozy qui ont choisi en même temps que les autres dirigeants européens et selon la ligne définie par Angela Merkel, de comprimer au maximum les dépenses publiques pour réduire de moitié le déficit public (moins de 6% du PIB en 2011 à 3% en 2013). L’objectif est de « rassurer les marchés », autrement dit la spéculation internationale et les agences de notation, et c’est sans doute pour cette raison que le Premier ministre a choisi de s’exprimer sur la rigueur au Japon – non devant l’Assemblée nationale. Bien entendu, François Fillon a ajouté que « cette politique ambitieuse de maîtrise budgétaire ne signifiait en aucune manière renoncer à promouvoir la croissance ». À Bercy, Christine Lagarde ne dit pas autre chose mais cette politique n’est équilibrée que sur le papier. Il est difficile de réduire les dépenses publiques (qui nous avaient permis de faire face à la crise économique en 2009) tout en soutenant une croissance toujours très faible. Comme tous nos partenaires européens vont réduire leurs dépenses, les capacités d’exportations à l'intérieur de l'Europe vont diminuer et la contraction du pouvoir d’achat n’offrira pas de débouchés intérieurs à une production qui risque de se réduire. Car la France ne sait malheureusement pas exporter en Asie aussi bien que l'Allemagne… n ACTUALITÉ ÉGYPTE par Yves LA MARCK L'énigme du Sphinx Hosni Moubarak, 82 ans, malade, préside au déclin de la puissance égyptienne, absente sur tous les fronts diplomatiques. Sa succession peut être soit familiale soit militaire. Q représente le monde arabe au G20 ? L'Arabie Saoudite. Qui a pris la tête de la défense de la cause palestinienne ? La Turquie. Qui contrôle les eaux du Nil ? L'Éthiopie. Qui assure les médiations au Soudan ? Le Qatar. Qui a les plus fortes chances d'obtenir le siège continental africain au Conseil de sécurité des Nations Unies ? L'Afrique du Sud ou le Nigeria. Qui menace les revenus du Canal de Suez ? La Somalie. C'est quand même bizarre que le pays arabe sunnite le plus peuplé, avec 80 millions d'habitants, la plus forte classe moyenne, l'histoire la plus prestigieuse, des pharaons à Abdel Nasser, ait quasiment disparu de la carte politique de la région et du monde ! Même le sommet AfriqueFrance initialement prévu au Caire, sur la base d'une longue amitié franco-égyptienne, a dû être rapatrié sur Nice. En principe, le prochain se tiendra à Charm-el-Cheikh dans trois ans. Le président Moubarak a été porté à la tête de l'État à la suite de l'attentat qui a coûté la vie au président Sadate le 6 octobre 1981. La longueur de son règne tient largement à l'absence d'alternative. La stabilité, dans un pays constamment en état ui d'urgence, empêche que l'on ne touche à rien. Les ÉtatsUnis, après quelques velléités d'ouverture, ont vite compris que le jeu n'en valait pas la chandelle. Les Frères musulmans, le groupe le plus important du pays, créé au Caire voici 82 ans, avait gagné 88 sièges au Parlement en 2005. Bien vite une réforme constitutionnelle en 2007 a remis les choses en ordre. dant, ce que la Constitution actuelle ne permet pas. Les difficultés rencontrées par ce candidat ont plutôt convaincu les Frères de poursuivre leur action religieuse et sociale sans remettre en cause le pouvoir politique. C'est semble-t-il le sens à donner au choix d'un nouveau Guide suprême du mouvement en janvier dernier. On prête à Hosni Mou - Les Frères musulmans ont pu être tentés de faire alliance avec Mohamed ElBaradei quand le directeur exécutif de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), prix Nobel de la paix 2005, décida de se lancer en politique dans son pays mais comme indépen- barak l'intention de se maintenir au pouvoir jusqu'à sa mort, donc de se représenter en 2011 à 83 ans. Ce serait préjudiciable à une succession par son fils Gamal, peu populaire. Dans le cas en effet d'un décès du président en fonction, toujours possible, même avant l'échéance de l'an prochain, l'armée arbitrerait comme elle l'a toujours fait depuis 1952. Cette transition politique ne va pas aider l'Égypte à retrouver son influence. Le Caire, avec ses dix-neuf millions d'habitants dont un tiers de précaires, est le terrain de prédilection de ce que l'on appelle la rue arabe, c'est-à-dire ces déferlements incontrôlés du peuple. Certains n'hésitent pas à comparer l'Égypte à bout de souffle à l'Iran des derniers jours du Chah. Un événement de cette sorte, y compris une répression, changerait la donne régionale plus sûrement que la prise de pouvoir par des islamistes. La Palestine serait victime de l'onde de choc. Mais encore plus sûrement le Soudan hier anglo-égyptien : Khartoum est confronté à la fois à l'indépendance du Sud-Soudan et à la mise en accusation internationale du président Bêchir. L'Égypte ne pourra échapper aux conséquences. Un signal fort : les cinq États africains aux sources du Nil (Rwanda, Ouganda, Tanzanie, Kenya, et surtout Éthiopie qui contrôle 85 % des eaux par le Nil bleu) n'ont pas hésité à braver l'hostilité du Caire en se mettant d'accord entre eux en mai dernier à Entebbe sur l'exploitation des eaux. Le Sphinx ne fait plus peur à personne. n Le terrain de prédilection de ce qu'on appelle la rue arabe ) FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 5 ACTUALITÉ MÈRES PORTEUSES par Tugdual DERVILLE Diplomatie bioéthique Les consulats de huit pays européens se sont concertés pour lutter contre le marché des mères porteuses qui sévit en Inde. Prémices d’une défense européenne… bioéthique ? L ( en France le débat de société. Ils se battent pour faire reconnaître un lien de filiation ; et la Justice hexagonale a dû trouver en mars un accommodement pour concilier l’interdiction de la « gestation pour autrui » avec l’intérêt des petites filles. Sur un thème connexe, la Cour de cassation vient de reconnaître © UMBAR SHAkIR ' affaire est révélée par The Times of India. Les consulats de Belgique, de France, d’Allemagne, d’Italie, des PaysBas, de Pologne, d’Espagne et de République Tchèque ont demandé par lettre à une dizaine de cliniques de procréation de Bombay de réorienter leurs ressortissants en quête de mères porteuses vers les autorités de leurs pays respectifs. L’Inde est une destination prisée des Européens désireux de contourner les interdits légaux en matière de procréation artificielle. On estime à près de 30 000 dollars le coût d’une mère porteuse indienne (dont souvent seulement 5 000 pour la jeune femme ellemême), un tarif trois à cinq fois inférieur à celui pratiqué aux États-Unis. Jusqu’ici, les États semblaient impuissants devant le « tourisme procréatif » de leurs ressortissants. Au risque d’être mis, à leur retour, devant le fait accompli. Avec leurs jumelles mises au monde légalement aux États-Unis d’une mère porteuse, les époux Mennesson ont ainsi importé à une Française homosexuelle le statut de parent adoptif de l’enfant qu’a mis au monde sa compagne, toujours aux É tats-Unis. Quant aux Françaises – souvent homosexuelles – qui reviennent de Belgique enceintes de « bébés Thalys », du nom du train international qu’elles empruntent, notre protection sociale les finance, dès le suivi de la grossesse… Ces bébés ont pourtant été conçus dans des cliniques spécialisées bruxelloises par insémination artificielle, une pratique illégale en France pour les célibataires. Notre système de santé assume jusqu’aux drames du tourisme procréatif : en septembre 2007 on apprenait qu’une Française de 44 ans était dans le coma depuis trois mois au CHU d’Angers après avoir accouché de triplés, à environ 6 mois de grossesse. Sa fécondation in vitro avait été obtenue en Grèce, au-delà de l’âge qui permet son remboursement en France. Un an plus tard, c’est une femme de 59 ans, largement ménopausée, qui revenait accoucher en France, par césarienne, de triplés. Le don d’ovocytes (obtenus au Vietnam) est réservé par la loi de bioéthique française aux femmes « en âge de procréer ». À propos des mères porteuses, le Conseil d’Etat a certes estimé que la France n’avait pas à « s’aligner sur le moins-disant éthique ». Mais avec la liberté de circulation des personnes, qui peut empêcher les citoyens d’un pays de déjouer à l’étranger les dispositions votées dans leurs pays au nom de l’intérêt des enfants et de la dignité des femmes ? Le tourisme procréatif est même un argument choc pour les promoteurs de la légalisation des nouvelles transgressions : il privilégierait Une destination prisée des Européens désireux de contourner les interdits légaux 6 FRANCECatholique n° 3222 23 juillet 2010 les riches, seuls capables de s’offrir les voyages et les prestations à l’étranger. Selon un groupe de travail du Sénat, mieux vaudrait encadrer « à la française » ces modes de procréation, pour éviter les dérives mercantiles anglosaxonnes. La disparité des lois des divers pays d’Europe ajoute à la confusion : les jeunes Européennes en quête d’argent de poche peuvent vendre leurs ovocytes en Espagne et le don de sperme est rémunéré dans plusieurs pays de l’Union européenne où les banques commerciales de gamètes font florès. La réaction collective qui s’amorce en Inde serait liée au scandale provoqué par un ressortissant israélien homosexuel. Dan Goldberg a mis trois mois, preuve biologique à l’appui – et scandale médiatique à la clé – pour obtenir des passeports pour ses jumeaux nés d’une mère porteuse en Inde. The Times of India signale qu’un Français de 44 ans, lui aussi homosexuel, séjourne actuellement en Inde avec ses jumeaux, dans l’attente des papiers lui permettant de les ramener en France. Le tourisme sexuel est désormais réprimé sur le plan international, quand ce sont des enfants qui en sont victimes. L’éthique de l’adoption internationale est aussi, depuis longtemps, un sujet diplomatique sensible. Au tour de la bioéthique ? n suite de la page 2 plis, de nouvelles économies restent possibles en ce qui concerne les déplacements du chef de l’État ; ces coûts ont augmenté de 40% en un an et atteignaient en 2009 22 millions d’euros, soit 20% des dépenses totales de l’Élysée. Entreprises : Après la décision de la cour d’appel de Douai ordonnant le redémarrage de la raffinerie des Flandres à Dunkerque, l’activité a repris le 19 juillet. En pleine période de départs en vacances, les compagnies aériennes déplorent des retards dus à une grève du zèle des aiguilleurs du ciel. Circulation : Votés lors du Conseil de Paris en juin dernier, les aménagements permettant aux cyclistes de circuler à contresens dans les rues à sens unique limitées à 30km/h sont désormais réalisés. Burqa : Le porte-parole du département d’État américain a exprimé le 15 juillet son désaccord avec le projet de loi français sur le port du voile intégral, en faisant valoir « la liberté de croyance ». Intempéries : Une personne a été tuée et plusieurs autres blessées au cours des violents orages qui ont atteint la France le 14 juillet ; le trafic aérien et le RER parisien ont été perturbés et des bâtiments endommagés dans le nord et l’est du pays. Le ministre du Développe ment durable a présenté le 13 juillet en Conseil des ministres un plan « digues » ; 500 millions seront consacrés d’ici à 2016 au renforcement de 1 200 km de digues. Violences : Un braqueur de casino a été abattu le 16 juillet à Grenoble lors I Nouvelle-Calédonie l y a douze ans qu’un Premier ministre ne s’était rendu en Nouvelle- Calédonie : François Fillon a donc succédé à Lionel Jospin, qui s’était investi pour la conclusion de l'accord de Nouméa qui, en 1998, amplifiait ceux de Matignon conclus dix ans plus tôt après de longs et sanglants affrontements. Le chef du gouvernement sait qu’il faut en organiser la « sortie », d’ailleurs institutionnellement prévue entre 2014 et 2018. Pour ce faire, les habitants devront choisir entre l’indépendance et une forme d’association avec la France. Lui-même préfère maintenir « ce lien qui unit depuis plus de 150 ans » ce territoire à la métropole, mais il a défini trois hypothèses : « l'indépendance pure et simple », « l'indépendance et un lien qui demeure fort avec la République » ou « l'autonomie poussée vers ses limites maximales ». Restera à préciser le sens des deux dernières solutions. La première s’apparenterait vraisemblablement à un statut d’État associé comme cela se trouve pour certains pays du Pacifique : les îles Mariannes du Nord avec les États-Unis d'Amérique ou les Îles Cook et Niué avec la Nouvelle-Zélande ou bien l’accord-cadre de libre-association entre la Micronésie et les États-Unis. La seconde viserait à amplifier les centres de décision propres au territoire, comme cela se pratique déjà un peu sur place et encore plus en Polynésie française. Quelle que soit la perspective, la question du drapeau s’avère importante. Le fait d’avoir fait hisser, à côté de la bannière tricolore, celle du Flnks — le Front de libération kanak et socialiste, qui représente la principale fédération indépendantiste — a été mal vu par ceux qui sont choqués par la place accordée à l’emblème d’un parti politique. Mais la majorité des élus néo-calédoniens, toutes tendances confondues, s’y est montrée favorable. Cela va sans doute dans le sens du « véritable laboratoire de la coexistence pacifique entre des cultures différentes » vanté par François Fillon Au-delà des jeux politiques personnels et tribaux locaux, la situation demeure volatile. Il ne faut en effet pas oublier la composition ethnique : 44, 1 % de Kanaks — pas tous indépendantistes et fort divisés —, 34, 1 % de Caldoches et autres descendants d’Européens parfois métissés, 9 % de Polynésiens — surtout des Wallisiens et Futuniens — et une multitude de riverains divers du Pacifique — Tahitiens, Vietnamiens, Japonais, Chinois… Quant aux partis, à côté de la nébuleuse indépendantiste — où se trouvent des centristes — beaucoup de formations représentent le centre et la droite, avec des apparentements au niveau français complexes, sans oublier le Front national. Par ailleurs, si tous les électeurs peuvent voter à la présidentielle, aux législatives, aux municipales, aux référendums nationaux et aux européennes, seuls sont admis aux référendums d'auto-détermination ceux qui étaient ou auraient pu être électeurs au référendum de 1998 ou peuvent justifier d'une durée de vingt ans de domicile continu en Nouvelle-Calédonie. Quant aux élections provinciales et à celles au Congrès de l'archipel issu des assemblées de province, il a été finalement décidé en 2007 d’en geler aussi le corps électoral à 1998. Jean-Gabriel Delacour d’un échange de tirs avec la police ; un policier a été blessé. La nuit suivante, de violents incidents ont opposé des manifestants amis de la victime aux forces de l’ordre dans le quartier de la Villeneuve ; 19 personnes ont été placées en garde à vue. 4 sont soupçonnées d'avoir utilisé des armes à feu. Dans le Loir-et-Cher, un homme de 22 ans, membre de « la communauté du voyage » a été tué dans une course-poursuite après avoir forcé un barrage de gendarmerie dans la nuit de vendredi à samedi. D'après certains témoignages, il roulait sans permis et un cambriolage avait été signalé non loin dans lequel il craignait d'être accusé. Une cinquantaine de ses parents et amis ont alors attaqué la gendarmerie de Saint-Aignan, coupé des arbres à la tronçonneuse, détruit des feux de signalisation, incendié une salle de la mairie de Couddes, détruit des voitures et défoncé des vitrines dans plusieurs villages notamment à Onzain. Une tentative d’attentat à la bouteille de gaz a été déjouée le 16 juillet sur le chantier d’une maison en construction sur la commune de Ventiseri en Haute-Corse. Pour répondre aux problèmes de délinquance, un arrêté municipal interdit aux jeunes de moins de 13 ans de sortir seuls entre 23h et 6h en centre ville et certains quartiers de Bollène (Vaucluse). DéCÈS : Le comédien Bernard Giraudeau est mort à Paris le 17 juillet des suites d’un cancer ; il était âgé de 63 ans. FOOT : La Fédération française de football a annoncé le 16 juillet la constitution d’une commission d’enquête sur les événements du 20 juin et la « mutinerie » des Bleus en Afrique du Sud. De son côté, le nouveau sélectionneur, Laurent Blanc, envisage de ne convoquer aucun des membres de l’équipe de France présents aux championnats du monde pour un premier match contre la Norvège le 11 août prochain. J.L. FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 7 DOSSIER nOuvELLE évangéLISatIOn Jeunesse-Lumiè par Marie-Claude et des missionnaires de Jeunesse-Lumière Vous en avez peut-être rencontrés cette semaine à Avignon où ils étaient « en mission » : des « JL ». Ils ont entre 18 et 30 ans et offrent une année - ou deux - de leur vie pour cultiver l’espérance et la semer en abondance. Depuis 26 ans, il y a des jeunes comme eux qui participent à Jeunesse-Lumière, l'école Évangélisation d'évangélisation fondée par de rue à Avignon, le Père Daniel-Ange, et qui a le 15 juillet 2010. permis à plus de 700 jeunes de 55 nationalités de vivre une expérience fondatrice pour toute leur vie. Nous avons demandé à une petite équipe de la dernière promotion de finaliser cette présentation, autour de Marie-Claude, consacrée au service de l'école depuis JL4 (1987). Elle en est le « veilleur pastoral » et prépare déjà activement la prochaine rentrée de l'école Jeunesse-Lumière à Pratlong, commune de Vabre dans la montagne du Tarn. http://www.jeunesse-lumiere.com 8 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 L a formation à Jeunesse-Lumière ne vise pas à l’accumulation intellectuelle de connaissances, mais à la transformation de tout l’être. L'année est jalonnée par 27 sessions qui permettent d’une part un approfondissement de la foi : étude de la Bible, des sacrements, œcuménisme, histoire de l’Église, Orient chrétien, découverte du judaïsme, et qui offrent d’autre part les réponses nécessaires aux grands défis de notre société : bioéthique, doctrine sociale de l’Église, écologie, sciences de la vie… Dans les écrits des Pères, le mot formation n’a en effet pas le sens d’une accumulation de connaissances intellectuelles, mais il signifie la trans-formation de l’être. La racine latine du mot formation - formosa, belle - est invitation à retrouver cette « f or me » p r emièr e, ce tracé originel par lequel Dieu a dessiné les contours de notre être. Ne sommes-nous pas son image et sa ressemblance ? C’est cette ressemblance, cette Beauté première qu’il nous faut laisser affleurer en nous, afin de pouvoir la semer ensuite. Dans la formation à Jeunesse-Lumière, la notion de gratuité est essentielle : pas d’examens ni de diplômes, ce qui n’ôte rien au sérieux de l’étude. Il s’agit de sortir du schéma de concurrence que certains ont pu douloureusement connaître dans leur parcours scolaire. Retrouver la jubilation d’apprendre en dehors de tout jugement, développer ses dons et son intelligence, s’ancrer dans la confiance, tels sont quelquesuns des traits pédagogiques propres à l’école. L’enseignant est d’abord là comme un frère. L'Eucharistie au cœur de la journée. Il partage le quotidien avec nous. Disponible pour écouter, stimuler, transmettre des méthodes de travail, il crée un climat de confiance propice à l’épanouissement de chacun. Des grands témoins sont également régulièrement invités : que ce soit dans le domaine artistique, culturel, scientifique, ils sont le signe que chacun, là où il est, peut participer à l’édification de la civilisation de l’amour. Enfin, l’étude se source dans la prière et y conduit. Les deux heures de cours du matin ouvrent sur la louange du milieu du jour, au cours de laquelle est partagé un texte éclairant le thème de la session. Les deux heures de cours de l’après-midi préparent à l’action de grâce de la Sainte Messe. Par ailleurs, le programme de cours est harmonisé avec le temps liturgique, théologie et liturgie s’éclairant mutuellement. L a prière est la respiration vitale de notre quotidien à l’école. À l’image de saint Jean-Baptiste se laissant pétrir dans le grand silence du désert, nous avons choisi un lieu retiré, propice au recueillement et à l’émer veillement. Émer veillement ! Cela ne serait–il pas l’autre nom du Saint-Esprit, l’humble artisan des silencieux prodiges ? Au désert, le regard se laisse laver et retrouve la limpidité de l’enfance. Le cœur pour un temps délivré de l’envahissement de l’image, s’ouvre à un réel jusque-là voilé. Remède à la déconnexion par le virtuel : la contemplation du réel. Chanter les vêpres les yeux grands ouverts sur un ciel flamboyant, vivre une eucharistie au sommet d’une montagne, faire oraison au lever du soleil : autant de chemins qui incarnent la vie spirituelle. On nous demande parfois si cette année à l’écart de l’agitation du monde ne nous Temps de prière. débranche pas du réel. L’expérience montre le contraire, nous sommes projetés au cœur même du réel dans sa totalité. Devenir des quêteurs de Beauté amène inévitablement à sonder le monde et le cœur des hommes pour y retrouver cette même Beauté et l’on n’a de cesse qu’elle flambe à nouveau à la face du monde. Être responsable de la beauté du monde : n’est-ce pas là la vocation de tout chrétien ? « La pastorale de la beauté est pour nous une mission authentiquement missionnaire, celle du Beau Pasteur qui va à la recherche de ses brebis éparpillées dans les cultures éclatées de notre temps » (cardinal Poupard). Chaque vendredi à Jeunesse-Lumière est tout entier consacré à la prière en solitude. Pas tou- Théologie et liturgie s'éclairent mutuellement ©NORBERT JUNG / ESPRIT-PHOTO.COM ©NORBERT JUNG / ESPRIT-PHOTO.COM re FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 9 jours facile lorsqu’on a connu auparavant une vie très riche d’activités… pourtant, peu à peu on consent au passage du « faire », à l’ « être ». On apprend à exister sous le seul regard de Dieu et non plus sous le regard des autres, la charité s’y affine : dans le silence, on s’approche des frères et sœurs par l’intérieur du cœur. Le Prophète Osée nous révèle que c’est au désert que Dieu désire épouser notre âme : « Je la séduirai, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur ! » Étrange lieu p o ur s é duir e quelqu’un : chaleur, soif, rocaille, cactus… ! Rien de bien attirant au premier abord ! Qui d’entre nous ne préférerait une plage de sable fin au coucher du soleil ? Mais le désert est le lieu par excellence où le paraître devient inutile. Nul besoin de se farder… On est acculé à être soi, et à choisir la vie ! C’est le lieu où toute parole s’efface devant le Verbe. La société ne nous apprend plus à être seul : dès l’enfance, on est habitué à s’écarter de la solitude (différente de l’isolement). Si un enfant se révèle un peu solitaire, les parents tremblent de le voir devenir asocial. On multiplie alors pour lui les activités extra-scolaires. On catégorise la population : les jeunes, les retraités, les chômeurs, les Détente en hiver. étrangers… cette appartenance dénuée de filiation est rarement source de vie. On crée ainsi une conscience collective qui ne repose pas sur la connaissance de soi. Or, la dimension contemplative permet de rentrer en soi-même (du même mouvement que celui de l’enfant prodigue), pour s’y ouvrir à la vie, au monde, à Dieu ! Le fils prodigue, étant « rentré en lui-même », se leva ! Le sens grec du verbe « se lever » est le même que celui utilisé pour dire la Résurrection ! Que de résurrections, de retours à la vie constatés depuis 26 ans, à travers cette dimension propre à JeunesseLumière qu’est l’expérience du silence, de la solitude et du désert… 10 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 Comme le désert, mais autrement, la liturgie - prière du chœur - prépare, façonne la parole qui sera semée en mission. Chaque semaine est balisée par le mystère pascal : le jeudi soir, célébration plus intime et festive de l’Eucharistie suivie de la nuit d’adoration ; le vendredi, liturgie sobre préparant à la vénération de la Croix ; le samedi, attente recueillie avec Marie, de la veillée glorieuse de Évangélisation la Résurrection ; dimanche : la joie de rue. de la Résurrection éclate. Les temps de mission s’inscrivent eux aussi dans cet arc-en-ciel : Avent, Carême, Pentecôte. Chaque mission en revêt une coloration propre. Mais au cœur de tout, source et sommet de l’évangélisation : l’Eucharistie. Célébrée quotidiennement elle nous invite à devenir ce que nous recevons : le Corps du Ressuscité ! Et c’est à partir de ce Corps ressuscité que la mission prend tout son élan. À peine étreint dans l’intimité de l’adoration, comme Marie de Magdala, il faut partir l’annoncer. Comment, en effet, rester insensible aux cris qui transpercent la nuit ? Transmettre la lumière reçue, proposer l’essentiel, rendre la ferveur de vivre à des jeunes désabusés : tel est le sens de nos missions. L’évangélisation est le second poumon de l’école aussi vital que celui de la prière et de la charité fraternelle. Ainsi, répondons-nous aux appels pressants de l’Église par la voix de ses bergers. Jean-Paul II et maintenant Benoît X VI n’ont pas cessé de lancer aux jeunes : « Les apôtres de votre génération, c’est vous !.. Si vous n’ann o n c e z p a s l’Évangile, qui donc pourra le faire ? » L a passion missionnaire naît de la rencontre de ces deux réalités : d’un côté, cet impérieux besoin du cœur de partager le simple bonheur d’exister, de croire et d’aimer. De l’autre, ce bouleversement devant l’immense détresse d’une jeunesse rongée par le relativisme, fragilisée par la multiplicité L'exposition sur le Saint-Suaire aux Pénitents-Gris à Avignon, un extraordinaire outil de dialogue sur le visage de Dieu. des repères et affamée de bonheur. Évangéliser, c’est encore : faire tomber les masques dont on affuble Dieu, protéger la vie contre tout ce qui la détruit, porter la consolation de Dieu à tant de personnes dans l’épreuve, affranchir des jeunes capsulés dans un monde virtuel, ou enchaînés à tant de drogues aliénant leur personnalité. C’est leur révéler leur beauté d’enfants de Dieu. Tant d’entre eux n’ont jamais engrangé les nécessaires paroles qui simplement donnent vie, celles grâce auxquelles on étreint l’avenir avec confiance : « Ta vie vaut la peine d’être vécue ! Tu es capable de la réussir ! Tu es fait pour les grands horizons ! Oui, tu peux croire en l’amour ! Non ! tu ne vas pas reproduire l’échec de tes parents ! Oui, tu es follement aimé de Dieu ! Tu n’es pas aimé à condition que tu réussisses tel ou tel examen, tu es aimé pour toimême, sans condition, etc... » Les jeunes, de plus en plus plongés dans le virtuel, réclament de Dieu qu’il ait un Corps ! « Je veux voir Dieu » nous lance un jeune rencontré en mission. Son cri rejoint le désir brûlant qui traverse l’humanité, de Moïse à Thérèse d’Avila qui s’échappe de la maison, encore enfant, pour « voir Dieu » ! Le Verbe de Dieu s’est fait chair et la chair de Dieu est Verbe, Parole. C’est pourquoi, l’adora- Les jeunes, de plus en plus plongés dans le virtuel, réclament de Dieu qu'il ait un Corps ! tion eucharistique avec le témoignage et la joie fraternelle, sont les paroles essentielles de nos missions. Les jeunes rencontrés dans les veillées le sentent intuitivement : l’adoration eucharistique est guérison de la manière d’aimer. Prendre du temps gratuitement avec celui que l’on aime, ne pas posséder ni mettre la main sur… se laisser simplement regarder et aimer. autant de chemins de guérison de l’affectivité. Pour aider à vivre ces adorations eucharistiques en mission - une découverte pour la plupart des jeunes rencontrés - tout est orienté vers la beauté : décor, chants, éclairages… tout conduit à l’intériorité, au cœur à cœur… Le chemin se fait de lui-même, et là où parfois nos témoignages ont échoué à dire la profondeur de l’amour de Dieu, les digues intérieures se rompent lors d’une veillée d’adoration. Le témoignage personnel se fait également parole de vie. Pour celui qui le reçoit comme pour celui qui l’exprime. Pour celui qui témoigne : son histoire prend sens et devient porteuse de vie pour d’autres : c’est là un fabuleux chemin de reconstruction intérieure. Pour celui qui l’entend c’est une possible espérance : « et si c’était vrai aussi pour moi ? » Dans les groupes de jeunes que nous rencontrons, les questions fusent après les FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 11 ©NORBERT JUNG / ESPRIT-PHOTO.COM témoignages : toutes axées sur les questions fondamentales, existentielles : « pourquoi je vis, quel est le sens de la souffrance, pourquoi le mal, comment rencontrer Dieu ? » Nous y Témoignage à RCF. répondons, non en théologiens - ce que nous ne sommes pas – mais en simples témoins de ce que « nous avons vu et entendu ». Mais au-delà de tout… c’est bien souvent la joie fraternelle qui se révèle être le plus percutant des témoignages. Après une intervention dans une classe, une lycéenne fait parvenir un petit billet à l’un des jeunes de la fraternité. Quelques mots griffonnés : « Je crois… à cause de ton sourire. » Le basculement vers la Vie tient parfois à si peu de chose… Si l’on avait conscience de cela… Nos missions nous entraînent aux quatre coins du monde, depuis le village le plus proche de chez nous, jusqu’à la lointaine Russie, et nous font côtoyer tous les milieux sociaux, des plus aisés aux plus démunis. Inestimable expérience de vie qui, elle aussi, est une irremplaçable école du réel. L’été, nous sommes présents dans les rassemblements, pèlerinages et sessions pour jeunes, ainsi que sur des lieux de festival comme celui d’Avignon. Depuis plusieurs années, à l’initiative de Mgr Cattenoz, de nombreuses communautés religieuses mettent leurs divers charismes au service de l’évangélisation durant le festival. Jeunesse-Lumière a pour « camp de base » la chapelle des Pénitents-Gris et propose aux visiteurs une exposition sur le Saint-Suaire, ainsi que des concerts en plein air. Une buvette permet à chacun de se poser autour d’une table et d’échanger jusque tard dans la nuit. Concrètement, chacun peut assister à des concerts, s’arrêter un instant boire un verre à la buvette ou encore profiter d’une exposition d’œuvres d’artistes chrétiens. Tout cela grâce aux 50 à 70 missionnaires soucieux de guider quelque 1 000 personnes par soirée (entre 20 heures et 0 h 30) vers le point central : Jésus présent dans sa Sainte Eucharistie. Ce qui est fou, c’est de voir le nombre de personnes qui entrent sur le site des Pénitents-Gris, attirées par la musique et intriguées de voir des « cathos » présents et proposant quelque chose, le nombre incalcu- 12 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 La vie fraternelle est un excellent atelier où la charité s'affine Prier avec le chotky. lable de personne nous disant : « J’ai goûté à une Paix que je n’ai jamais connue », « je me suis sentie aimée… », des « Merci », « Merci pour votre écoute » ou encore des visages bouleversés par ce qui se passait, des larmes, des fardeaux, blessures, questionnements déposés au pied du Saint- Sacrement… Que de fruits visibles il nous a été donné de voir, et tant d’autres qui sont restés dans le secret des cœurs… C e t y p e d ’é v a n g é l i s a tion répond complètement à la notion de Parvis des Gentils que Benoît X VI vient d’exprimer, désirant favoriser tous les moyens par lesquels « les hommes peuvent d’une certaine manière s’accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d’avoir trouvé l’accès à son mystère ». Mais il n’y a pas d’évangélisation possible sans que d’abord, l’amour fraternel circule. Chaque année, une trentaine de jeunes de dix à quinze pays différents, venant d’horizons sociaux et culturels différents convergent vers Pratlong. Des jeunes issus de peuples que l'histoire a douloureusement opposés apprennent à franchir les peurs et construisent ensemble l’avenir au-delà des blessures historiques. C'est particulièrement frappant entre jeunes venant de pays de l'ex-bloc soviétique. À travers les simples valeurs de respect, de confiance mutuelle, d'entraide, de pardon, vécues au quotidien, ces jeunes posent, une pierre après l'autre, les bases d'une civilisation de l'amour. L’internationalité offre une ouverture d’horizon unique dans la vie. Chacun va à la rencontre de la culture de l’autre à travers le quotidien partagé ainsi qu’à travers des temps consacrés à la présentation culturelle des différents pays. « Les jeunes qui sont eux-mêmes les apôtres d’autres jeunes ont besoin d’une communauté chrétienne qui les touche, réveille l’idéal qui sommeille en eux », disait Jean-Paul II aux évêques du CentreOuest, en mars 1982. Réveiller l’idéal qui sommeille en chacun, parier sur le meilleur de lui-même, miser sur ses richesses cachées, le libérer des étiquettes qui ont pu le paralyser, bref, le voir tel que Dieu le voit, dans son à-venir, tel est le fondement de la pédagogie pastorale à Jeunesse-Lumière. L’année com- L'école de Pratlong. mence avec ce rite de bénédiction durant lequel chacun affirme à chacun : « Merci d’exister, j’ai besoin de toi, j’ai confiance en toi. » Neuf mois plus tard, le quotidien fraternel ayant labouré et transformé les cœurs, l’année s’achève avec un autre acte fort. Devant toute la communauté, chacun exprime à chacun, à tour de rôle, toutes les belles choses qu’il a découvertes en lui au long de l’année qui s’achève. Nous appelons cela le « chapitre des qualités » . Celui qui écoute doit recevoir simplement, sans réagir : « La première fois que j’ai vécu cela, j’ai dû aller courir une demiheure pour décompresser ! C’était trop d’amour d’un coup ! Pour moi, c’était évident que personne ne pouvait m’aimer. Ce chapitre m’a complètement recréé de l’intérieur. Ce fut une infusion de l’amour de Dieu ! Une fois, on l’a fait pour un ami de passage. Sa réaction : ça valait bien la peine d’attendre jusqu’à soixantequinze ans pour entendre cela une fois dans sa vie ! » La plupart du temps, nos talents, capacités et charismes sont ignorés des autres et parfois de nous-mêmes. Ils existent en germe. Nombreux sont ceux qui ont retrouvé ainsi la certitude forte d’exister, découvrant des richesses que personne encore n’était venu éveiller : « Avoir osé essayer des choses, que jamais je n'aurais osé faire Le départ en mission. auparavant, m'a été possible à cause de l’amour fraternel des frères et sœurs. » La vie fraternelle est un excellent atelier où la charité s’affine de jour en jour. Obligé de sortir de sa coquille, de se dépouiller de son individualisme, chacun ose l’aventure vers l’autre. Le pardon mutuel vient chaque soir laver les éraflures faites à la charité. Le célibat d’amour – engagement à vivre la chasteté entre garçons et filles – cisèle dans le secret la beauté d’un éventuel amour. Chacun aime l’autre dans le silence, confiant le secret de son cœur à un accompagnateur spirituel et Nos missions nous entraînent aux quatre coins du monde bien sûr, au Seigneur Lui-même, attendant que l’année soit terminée pour se déclarer au frère ou à la sœur concernée. C’est l’apprentissage d’un amour qui ne possède pas, qui ne met pas la main sur l’être aimé, qui ne cherche pas à l’attirer à soi et pour soi. Apprentissage difficile, mais combien libérateur ! Avec le recul de ces 26 ans, les familles témoignent qu’elles doivent leur solidité à cette expérience-là. Et puis, il y a les humbles travaux du quotidien, qui sont l’occasion de vivre en serviteurs les uns des autres. Cuisine, repassage, ménage… toujours avec des moyens volontairement simples. La simplicité de vie est une valeur-or qui nous rappelle sans cesse que rien n’est dû mais que tout est don. Ne pas s’installer dans un petit cocon confortable, se laisser désinstaller dans ses habitudes, demeurer dans une attitude reconnaissante pour ce qui nous est donné, c’est cela aussi, la vie contemplative : « Je suis de plus en plus convaincu que l’attitude d’une personne à l’égard du travail est ce qui révèle le plus sa compréhension de la vie contemplative et de la prière » dit très justement Dom Armand Veilleux, de l'abbaye de Scourmont à Chimay en Belgique. n FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 13 DOSSIER JEUNESSE-LUMIèRE Témoignages 14 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 Deux ans après ! ©JEUNESSE LUMIIÈRE Depuis 1984, les jeunes que nous formons pour annoncer l’Évangile à leurs contemporains sillonnent les routes de France et d’Europe. Une fois par trimestre, quatre équipes de 7/8 jeunes partent en différents lieux de France ou à l’étranger. Ils sont les missionnaires et témoins du Christ des temps modernes. Ils vont là où ils sont appelés : paroisses, lycées et collèges privés, hôpitaux, prisons, médias, rues, etc. L’annonce de l’Évangile est évidemment totalement gratuite et aucune des missions d’évangélisation n'est « facturée » ! Cependant cette annonce induit de nos jours des moyens techniques incontournables entraînant des frais : locations de minibus ; carburant et péages ; brochures pour les jeunes, etc. Une mission en France génère 1 500 € de frais, une mission en Europe 2 500 € (billets d’avion compris). Nous essayons simplement de couvrir les dépenses engagées. Les paroisses et établissements scolaires sont invités à contribuer en fonction de leurs possibilités et cela ne doit être en aucun cas un obstacle à notre intervention. Pour cela, nous avons depuis notre fondation en 1984 un financement entièrement privé : les parrainages des jeunes (75%) et les dons ponctuels. Nos fidèles parrains et marraines sont pour Jeunesse-Lumière, les « veilleurs » de cette nouvelle évangélisation. Veilleurs, car en veillant sur l’avenir financier de Jeunesse-Lumière, c’est sur tout un peuple de jeunes qu’ils veillent. À travers les jeunes qu’ils parrainent, ce sont des centaines d’autres jeunes qu’ils rejoignent lorsque leurs filleuls(les) vont en mission dans un collège, un lycée, une paroisse, une prison, un hôpital, des médias… Veilleurs, ils le sont car un parrainage à Jeunesse-Lumière n’est pas qu’une question financière. Il établit une communion spirituelle, un soutien mutuel et réciproque dans la prière. Le jeune a besoin de se sentir porté par « un frère ou une sœur aîné(e) dans la foi », de même le parrain ou la marraine sera tout spécialement au cœur de l’intercession du jeune et de celle de toute l’école Jeunesse-Lumière. Cela fait déjà deux ans que je suis sortie de JL : c’est bien loin et pourtant toujours tellement proche ! Je me souviens encore de tous ces invités qui nous disaient : « Profitez bien de ce temps béni. Peut-être qu'à présent il y a des choses difficiles à vivre, mais vous allez voir tous les fruits après… » À l’époque cet « après » était pour moi intangible, lointain, inimaginable… maintenant, il est incroyable, admirable, pleinement présent… et rempli des fruits dont je me rends compte de plus en plus, tous les jours, et toujours avec stupéfaction ! Merci JL ! Parfois ma jeunesse me pèse : il y a tant de voies, tant de possibilités dans la vie, je ne sais pas quoi choisir, mes amis se fiancent, se marient, moi, je n’ai pas encore trouvé ma vocation… pourtant je fonce et j’avance parce que Dieu me donne l’espérance et JL m’a appris la patience… Merci JL ! Les relations humaines sont tellement compliquées, on vit dans l’incompréhension et la déception parce qu’on est repliés sur nous-mêmes. J’ai pu vivre des rencontres pleines de joie et de vérité, parce que JL m’a appris à aller voir l’autre quand ça ne va pas, à dire la vérité dans les yeux… Merci JL ! On a perdu le sens de la gratitude ; tout est logique, naturel, évident… Et même si on se rend compte de l’enrichissement que quelqu’un d’autre a pu nous apporter, à cause du manque de temps, de courage ou d’envie on ne le remercie pas… Il n’y a pas longtemps j’ai participé à la conférence d’une psychologue, écrivain, théologienne tchèque célèbre qui m’a beaucoup marquée. Je lui ai écrit pour la remercier, j’ai reçu une réponse pleine de reconnaissance… Oui, JL m’a appris à exprimer ma reconnaissance… Merci JL ! J’ai eu un partage sur la chasteté avec ma copine de classe qui n’est pas croyante. Quelle était sa surprise quand elle a su que ce n’est pas « une question médiévale », qu’il est possible de vivre dans la chasteté, qu’il y des couples qui y réussissent et qui deviennent ensuite des familles nombreuses. Grâce à JL j’ai pu lui donner des tas d’exemples… Merci JL ! Une amie catho de tradition mais « qui ne veut pas exagérer » m’a envahie par des questions sur l’Église, le mariage des prêtres, les abus des prêtres… Grâce aux missions et aux enseignements je n’ai pas cherché les réponses trop loin… JL m’a appris à aimer l’Église… Merci JL ! ©NORBERT JUNG / ESPRIT-PHOTO.COM Il y a un an on a vécu dans ma famille un événement douloureux : ma petite cousine de 7 ans est partie au Ciel. Pourtant l'enterrement s'est déroulé dans l’espérance, la paix profonde, tout le monde était marqué par le témoignage de ma tante et mon oncle, toute la famille s’est réunie, ma tante est en train d’écrire un livre-témoignage en tant que maman sur sa petite fille handicapée. À cette occasion, je me suis souvenue de la petite Audrey, d’Angélique… JL m’a appris à vivre profondément la communion des saints… merci JL ! Ce n’est que quelques gouttes dans l’océan des merveilles que je peux vivre grâce à Dieu et grâce à mes deux ans intenses à JL. Je n’aurais jamais imaginé à quel point JL a pu transformer mon cœur et ma vie. À la fin d’un partage sur la foi, l’amour, l’Église… sur tout, une amie me dit : « Je suis très heureuse de pouvoir parler de toutes ces choses avec toi : tu es tellement enthousiaste pour la foi et pourtant tu es comme moi, tu es tout à fait normale. » Sa réponse m’a beaucoup touchée, puisque c’est exactement ce que je veux vivre dans ma vie et ce que m’a appris JL – Jeunesse-Lumière mais surtout Jésus-Lumière – Jésus qui a transformé ma vie en lumière ! Merci JL ! Lucye, République Tchèque. Témoignage d’un parrain Après avoir parrainé Frédéric, Coline et Laurent, j’avais décidé cette année de ne pas reprendre de filleul à JL. J’ai reçu il y a quelques semaines une demande de parrainage. J’ai prié, mais je n’ai pas souhaité m’engager. Par contre, j’ai écrit à Coline dont je n’avais plus de nouvelles pour lui demander comment elle avait vécu JL, ce qui se passait dans sa vie actuelle, quels fruits elle recevait. Hier, j’ai reçu une très longue lettre de Coline qui répond à toutes mes interrogations. Je vois combien elle est proche de Dieu. Combien elle s’est enracinée dans le Seigneur à JL, combien les fruits sont là. Et puis, elle me demande de prier pour le couple chrétien qu’elle va former avec L. Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, j’ai reçu hier en même temps la Lettre aux Amis. Et je suis gâté parce que Jean-Louis Bru parle dans son article des fruits des 25 ans de Jeunesse-Lumière : une trentaine de prêtres, 7 diacres, 11 séminaristes, 41 religieux(ses), 7 vierges consacrées, 243 mariages dont 60 inter-JL. Tout cela est remarquable, merci au Père Daniel-Ange, merci et Gloire à Dieu. Pour ces deux courriers hier, pour la joie que j’ai eue avec les trois précédents filleuls et très particulièrement avec Laurent l’an passé, avec qui j’entretiens toujours une riche correspondance. Je viens donc finalement à nouveau parrainer cette année. J’aimerais, si cela est possible, parrainer Chrisma. Gérard, Bourg-Saint-Andéol Témoignage d’un prêtre Ma rencontre avec l’école, avec les JL qui me témoignent tant de confiance spontanée, me pousse à vivre mon sacerdoce plus en profondeur et m’apporte de grandes joies et notamment, cette joie, la plus grande pour un prêtre, de ré-expérimenter qu’on attend de lui qu’il donne Jésus, son Corps, sa Parole, son Pardon. Si souvent, nous, prêtres, nous passons notre temps à nous faire accepter humainement, à tenter de gagner une confiance humaine afin de pouvoir finalement, par un interstice, glisser Jésus. À JL, on va tout de suite à l’essentiel de ce pour quoi un prêtre a été appelé par Jésus. Témoignage de parents Un nouvel enfantement spirituel. En cette fin d’année de l’école Jeunesse-Lumière que mon fils a suivie, c’est une maman profondément heureuse qui vous remercie du fond de son cœur devant les merveilles que le Seigneur a opérées en mon fils durant cette année. Avide de vérité, en recherche depuis des années en France ou à l’étranger, il a découvert le vrai visage de l’Église qu’il ne connaissait pas.Je constate qu’il est passé des ténèbres à l’admirable lumière du Christ qui l’a transformé ! Il émane de lui une paix très nouvelle, une joie intérieure, une douceur, une vie intérieure basée sur le silence et la rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus qui l’a touché au plus profond de son cœur. Avec vous, je loue le Seigneur pour tous les jeunes qui ont la grâce de passer à Jeunesse-Lumière une année de leur vie. Je soutiens Jeunesse-Lumière pour l’évangélisation de la France et de l’Europe ! Nom/Prénom : Adresse : Code Postal : Ville : Tél. Fixe : Portable : Courriel : o Je désire participer à la formation d’un jeune missionnaire pour annoncer l’Évangile aux jeunes de France et d’Europe ! o Veuillez m’adresser un dossier de parrainage complet pour soutenir un(e) jeune de la 27e année à Jeunesse-Lumière (2010-2011). À adresser à : Jeunesse-Lumière Service Parrainages - Pratlong, 81330 Vabre FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 15 lectures 17e DIMANCHE ORDINAIRE (année C) L’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent par le Père Michel Gitton © LA BIBLE DES PEUPLES / ÉD. DU JUBILÉ Jésus nous dit comment prier 11. 1 Jésus était un jour quelque part en train de prier. Quand il eut fini, un de ses disciples lui dit : « Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean-Baptiste a fait avec ses disciples. » 2 Il leur dit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne vienne. 3 Donne-nous chaque jour le pain qu’il nous faut ; 4 pardonne-nous nos péchés car nous aussi nous pardonnons à celui qui nous doit, et ne nous laisse pas tomber dans la tentation. 5 Il leur dit encore : « Imaginez ceci : l’un d’entre vous va trouver son ami au milieu de la nuit pour lui dire : ‘Ami, prête-moi trois pains ! 6 Un ami qui voyage vient de m’arriver, et je n’ai rien à lui offrir.’ 7 L’autre lui répond de l’intérieur : ‘Laisse-moi tranquille, la porte est maintenant bloquée et nous sommes au lit avec les enfants. Je ne peux pas me lever pour te les donner.’ 8 Je vous le dis : même si celui qui est au lit ne se lève pas pour vous le donner parce que vous êtes un ami, à force d’insister, vous l’obligerez à se lever et à vous donner tout ce dont vous avez besoin. 9 Et je vous dis : Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez à la porte et l’on vous ouvrira. 10 Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. 11 Quel père parmi vous, si son fils demande un poisson, lui donnera un serpent à la place du poisson ? 12 Et s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? 13 Mauvais comme vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants : combien plus alors le Père du ciel donnera-t-il un esprit saint à ceux qui le prient. » S oyons francs : Jésus ne nous a jamais promis qu’à force de prières nous gagnerions le tiercé ou que nous n’aurions pas de fuite de gaz. Non, cela il ne l’a pas dit. Si ces faveurs sont nécessaires, dans un cas précis, à notre avancée vers lui et à notre service des autres, il nous les accordera peut-être, mais il choisira peut-être aussi d’autres moyens. En revanche, il est très clair sur le don du Saint-Esprit : « Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ». Là, il s’engage au nom de son Père. Pourquoi 16 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 ce don-là plus que tous les autres est-il garanti, si nous le demandons ? C’est qu’il correspond exactement à ce que Dieu peut nous donner de meilleur, et que la particularité de ce don, c’est qu’il correspond à une demande. Le Saint-Esprit est très poli : il ne vient que si on l’invite. « Viens Esprit Saint ! » chante l’église tout au long de la Neuvaine de la Pentecôte. « Viens Seigneur Saint-Esprit ! » de vrions-nous chanter chaque jour en nous mettant en prière. « Le désir du ciel obtient autant qu’il espère » écrivait saint Jean de la Croix. Il y a un domaine dans lequel l’audace est forcément payante, c’est celui de notre vie spirituelle. Seul notre peu d’ambition retarde les dons que Dieu voudrait nous faire. Ne nous laissons pas gagner par cette fausse humilité qui prétendrait ne rien demander au Seigneur. On n’a sans doute pas à demander des faveurs extraordinaires, mais ce serait faire preuve de bien peu d’amour que de ne pas chercher à sortir de notre tiédeur et de nous accoutumer à une prière languissante. Le désintéressement en ce domaine traduirait seulement que notre union d’amour avec le Seigneur n’est pas vraiment à notre programme dès cette vie et que nous nous accommodons fort bien des relation polies mais distantes. La promesse du Seigneur est ferme. À nous de tirer la sonnette avec suffisamment de force et de persuasion, et surtout de constance. Car tout est là : le temps passé traduit l’importance que nous donnons aux choses. J’ai connu jadis un prêtre qui, sentant son cœur tiède et sa foi vacillante, avait décidé un « duel à mort » avec le Seigneur et avait commencé à veiller auprès du Saint Sacrement, jusqu’à ce que Jésus lui montre son visage d’une façon ou d’une autre. Il n’a pas été déçu. On voit beaucoup de chrétiens qui ont commencé à sentir ce que pourrait être une vie spirituelle un peu fervente, qui ont même pressenti la joie qu’il y a à aimer vraiment, et puis qui sont revenus à leurs petits horizons limités, qui ont fait la théorie de leur médiocrité et ont ainsi perdu toute ambition. Ceci est infiniment triste, pour eux d’abord qui sont passés à côté de la vraie joie, mais pour les autres aussi qui auraient pu deviner à travers eux l’appel de Jésus. Car ne nous y trompons pas : ce que beaucoup, qui nous semblent loin, attendent de l’église sans pouvoir le nommer, c’est l’appel du grand large, c’est l’art de la prière, c’est la vie de l’Esprit. Ne leur cachons pas ce que nous avons reçu. n Dimanche 25 juillet. Première Lecture : Genèse 18.20-32 Psaume 138.1-3, 6-8 Deuxième Lecture : Colossiens 2.12-14 Évangile : Luc 11.1-13. lectures 17e semaine du temps ordinaire Semaine des gestes de miséricorde par le Père Michel Gitton XVIIe Dimanche 1. Jésus qui ne nous traite pas comme des exécutants, mais comme des amis et qui nous fait part de ses pensées (lecture de la Genèse). ➤ Adorons le Dieu qui accepte de discuter avec nous. Point spi : Intercédons sans nous lasser pour les pécheurs. 2. Jésus qui nous a libérés du poids du passé et de la culpabilité et qui continue de le faire (lecture de la lettre aux Colossiens). ➤ Adorons le Rédempteur qui a cloué au pieu de la croix le billet de notre dette. Point spi : Annonçons la bonne nouvelle du salut par la Croix. 3. Jésus qui écoute nos demandes, qui n’est pas insensible à notre souci (lec ture de l’évangile de saint Luc). ➤ Adorons l’Ami qui voit notre misère et n’y est pas indifférent. Point spi : Faisons part sans crainte de nos difficultés. Lundi : Fête de Sainte Anne et Saint Joachim 1. Jésus qui a eu des grands-parents, qui a connu toute la richesse et les embarras d’une vie de famille. ➤ Adorons le Fils de Marie, qui a voulu se glisser dans notre expérience la plus banale. Point spi : N’oublions pas de prier pour tous ceux qui nous ont précédés et qui nous ont transmis la foi. 2. Jésus qui a voulu bénéficier de la longue tradition et de la fidélité d’Israël, qui hérite de sa prière, de son respect du Nom de Dieu, de ses Écritures. ➤ Adorons le rejeton de Jessé sur qui reposent toutes les promesses. Point spi : Reconnaissons notre dette à l’égard d’Israël. 3. Jésus qui est le fruit inespéré d’une histoire faite de rencontres et de dé couvertes, dont bien des épisodes nous échappent, mais qui est merveilleusement conduite pas le Seigneur. ➤ Adorons le Maître de l’Histoire qui ne force pas les événements. Point spi : Sachons que notre vie est conduite. Mardi : L’explication de la parabole du bon grain et de l’ivraie (Matthieu 13, 36-43) 1. Jésus qui accepte de s’expliquer, qui se fait proche de ses disciples pour répondre à leurs questions. ➤ Adorons le Maître qui nous rassemble autour de lui. Point spi : N’ayons pas peur de poser des questions. 2. Jésus qui donne un aperçu fulgurant sur le mystère du mal, sur le rôle du Diable. ➤ Adorons le Fils dans les secrets du Père, qui sait son innocence absolue. Point spi : Faisons confiance à Dieu pour l’issue finale. 3. Jésus qui nous voit déjà brillants comme le soleil dans le Royaume de son Père. ➤ Adorons le Dieu de lumière qui se reflète sur le visage de ses disciples. Point spi : Saluons en nos frères cette lumière qui commence à les habiter. Mercredi : Le trésor dans le champ (Matthieu 13, 44-46) 1. Jésus qui nous entraîne dans sa quête de la volonté du Père, qui nous partage sa hâte et son coup d’œil. ➤ Adorons le Dieu qui joue et qui gagne. Point spi : Creusons au fond de notre cœur pour trouver le trésor. 2. Jésus qui est si sensible aux différences de qualité, que l’on ne trompe pas sur la valeur des perles. ➤ Adorons Celui qui est le Souverain Bien, l’Incomparable. Point spi : Réveillons notre goût endormi par trop de compromis et de solutions de facilité. 3. Jésus qui a tout perdu pour gagner l’amour. ➤ Adorons le Serviteur humilié et maintenant glorieux. Point spi : Dépêchons-nous de donner ce qui nous retient captif. Jeudi : Fête de Sainte Marthe 1. Jésus qui accepte l’hospitalité de cette femme au grand cœur, mais veut la porter plus loin et lui propose un autre service. ➤ Adorons le Maître qui s’invite chez nous. Point spi : N’ayons pas peur de nous laisser reprendre par le Christ. 2. Jésus qui accepte les questions de cette sœur éplorée qui lui reproche la mort de son frère. ➤ Adorons la Sagesse qui n’a pas de compte à rendre aux hommes. Point spi : N’ayons pas peur d’exposer nos questions et nos incompréhensions. 3. Jésus qui provoque à un acte de foi renouvelé cette disciple encore incertaine. ➤ Adorons celui qui est la Résurrection et la Vie. Point spi : Passons d’une foi apprise et routinière à une foi vive. Vendredi : Retour dans son pays (Matthieu 13, 54-58) 1. Jésus qui repasse sur ses traces, qui n’a pas peur de retrouver le cadre de son enfance. ➤ Adorons l’Enfant de Nazareth déjà porteur de toute sa dignité messianique. Point spi : Rejoignons Jésus dans sa vie cachée. 2. Jésus qui étonne, Jésus qui a été tellement méconnu pendant son séjour parmi nous. ➤ Adorons Celui que l’on croit connaître, alors qu’il est le Dieu invisible. Point spi : Ne rabaissons pas ceux que nous croyons trop bien connaître. 3. Jésus qui s’éloigne, Jésus qui ne peut pas faire le bien qu’il voudrait à cause de leur manque de foi. ➤ Adorons le Tout-Puissant à qui on lie les mains. Point spi : Retenons Jésus par notre foi. Samedi : La fin de Jean-Baptiste (Matthieu 14, 1-12) 1. Jésus témoin de cette triste histoire, Jésus qui sait la lâcheté, l’envie, la convoitise qui se disputent nos cœurs. ➤ Adorons le Dieu très pur dont les yeux ne sont pas salis par notre mal. Point spi : Ne nous complaisons pas dans les bas-fonds, continuons à aimer la pureté et la vérité. 2. Jésus pour qui meurt Jean-Baptiste, lui le défenseur d’une certaine idée de l’amour. ➤ Adorons l’Époux unique, toujours fidèle. Point spi : Ne nous résignons pas à voir bafouer le projet de Dieu sur le mariage. 3. Jésus qui n’intervient pas, Jésus qui laisse mourir son ami, faisant de lui le précurseur non seulement de sa vie, mais de sa mort. ➤ Adorons l’Ami qui partage sa mission de sauveur humilié. Point spi : Ne demandons pas un meilleur traitement que notre Maître. n FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 17 lectures les animaux dans les évangiles par Tugdual DERVILLE dessins de Didier TIphaInE 18 FRANCECatholique n° 3222 23 juillet 2010 CHINE Bilan 2009 du Saint-Siège Mgr Jia Zhiguo, 75 ans, évêque non officiel du diocèse de Zhengding, dans la province du Hebei, et qui avait été arrêté le 31 mars 2009, a été libéré le 7 juillet. CHINE Le 9 juillet, l'abbé Antoine Xu Jiwei (75 ans, 25 ans de sacerdoce) a été consacré évêque de Taizhou (Chine populaire), diocèse dont il était l'admi nistrateur depuis 1999. Le SaintSiège le destinait à ce siège et récemment le gouvernement chinois a approuvé cette consécration. La cérémonie, à laquelle a pris part un millier de fidèles a été présidée par Mgr Joseph Li Mingsu, évêque de Qingdao, assisté de cinq évêques chinois en communion ave c le Siège apostolique et reconnus par le gouvernement. Vacant depuis 1962, ce diocèse, qui dispose de 25 églises, compte 6.000 fidèles, une quinzaine de prêtres et une dizaine de religieuses. INDE Le Père Anand Muttungal, prêtre du diocèse de Bhopal et porteparole de l'Église catholique dans l'État du Madhya Pradesh, a été menacé de mort par des extrémistes hindous. (Source : dépêche de l'agence Zenit du 13 juillet). L e 9 juillet, Mgr Velasio De Paolis, cs, président de la Préfecture pour les Affaires économiques du Saint-Siège, a rendu public le bilan 2009 du Saint-Siège. Celui-ci présente un déficit de 4 102 156 euros (250 182 364 euros d’entrées et 254 284 520 de dépenses). Les dépenses sont constituées en majorité par la gestion ordinaire et extraordinaire des dicastères et des institutions du Saint-Siège qui emploient 2 762 personnes, dont 766 ecclésiastiques, 344 religieux et 1 652 laïcs. Pour ce qui est du bilan consolidé de l’État de la Cité du Vatican, le déficit est de 7 815 183 euros, soit environ la moitié du déficit précédent (1 891 employés). Outre les coûts de la sécurité de la Cité du Vatican, le Gouvernorat rappelle qu’il développe un gros effort financier pour la mise en valeur et la restauration du patrimoine artistique du Saint-Siège. Enfin, le Denier de Saint Pierre, constitué par les dons remis au Saint-Père, principalement à l’occasion de la solennité des Apôtres Pierre et Paul, s’est élevé l’an dernier à 65 688 141 euros, en augmentation par rapport à 2008. Les contributions principales proviennent des États-Unis, d’Italie et de France, mais aussi du Japon et de Corée. Les diocèses concourent eux aussi pour 25 066 541 euros, avec en tête l’Église des États-Unis et celle d’Allemagne. En outre l’Institut pour les œuvres de religion a offert 50 millions d’euros pour la charité du Saint-Père. INDE T.J. Joseph, 53 ans, professeur au New man College, université catholique, a été attaqué par un groupe d'islamistes, le dimanche 4 juillet, à Muvattupuzha, dans le district d'Erna kulam, au Kerala, alors qu'il rentrait chez lui en voiture après la messe domi nicale en compagnie de sa mère et de sa sœur, religieuse de la congré gation des Sœurs de StJosephde Cluny. Après avoir arrêté la voiture de l'enseignant avec leur camionnette, les assaillants l'ont arraché de son véhi cule et lui ont tranché la main droite avec une hache. Cela faisait des semaines qu'une polémique avait été développée à l'encontre du professeur accusé d'avoir blasphémé en citant irrespectueusement, dans son cours, le prophète des musulmans. Le Front populaire de l'Inde (PFI), groupuscule musulman dont la branche politique est le Social Democratic Party of India (SPDI), ayant déjà menacé de mort à plusieurs reprises le professeur, la police a arrêté deux de ses adhérents et en a entendu une trentaine d'autres. (Source : dépêche de l'agence Zenit du 13 juillet, d'après Églises d'Asie, agence des M.E.P. et AsiaNews). VIETNAM Nguyên Nam, jeune père de famille catholique, a été tabassé à mort par la police le 3 juillet. Il faisait partie de la paroisse de Côn Dâu, qui conteste la transformation forcée par la municipalité de Da Nang d'une zone de cent hectares comprenant un village et un cimetière catholiques, en une zone économique à financement international. Chaque nouvel enterre ment est considéré comme une provocation politique par la police. (Source : Églises d'Asie). JOURNÉEDELAPAIX Dans son message du 13 juillet, le Pape a annoncé le thème de la 44e Journée Mondiale de la Paix, le 1er janvier pro chain : « Liberté religieuse, chemin vers la paix ». CUBA Alors que Fidel Castro donnait, le 12 juillet, sa première grande inter view à la télévision cubaine depuis trois ans, un groupe de 11 dissidents cubains étaient libérés et expulsés vers l'Espagne. Ce sont 52 prisonniers politiques en tout qui devraient être libérés selon ce qu'a déclaré le cardinal Jaime Ortega le 7 juillet, à l'issue d'une rencontre avec le président Raul Castro. (Le 23 février, l'opposant Orlando Zapata Tamayo est mort en prison après 85 jours de grève de la faim). MORTDEDOMLOUF Ancien abbé de l’abbaye trappiste du MontdesCats (Nord), Dom André Louf, est décédé le 12 juillet. Né en 1929 à Louvain, André Louf entre en communauté le 15 octobre 1947, il y fait profession solennelle le 2 février 1954 et est ordonné prêtre le 19 juillet 1955. Élu abbé le 10 janvier 1963, il le demeura jusqu’à sa démission le 14 novembre 1997. Il se retire alors chez les moines et les moniales de l'abbaye bénédictine de SainteLioba à Simiane Collongue, où il a vécu en ermite jusqu’à ces dernières semaines. FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 19 ÉGLISE ordInatIon dE MGr BaShar Warda, nouvEL archEvêquE Entre larmes et ov Propos recueillis par Franz Le Guen Hubert Debbasch revient de l’ordination épiscopale de Mgr Warda, à Erbil, samedi 3 juillet. Ce diocèse du Nord de l'Irak compte quelque 20 000 catholiques et son dernier évêque s’était retiré en 1994. Le 24 mai, Benoît XVI a donné son assentiment à l'élection de Mgr Bashar Warda, cssr, comme archevêque d'Erbil des chaldéens. Il était jusqu'ici directeur du séminaire patriarcal dont il a assuré le « déménagement » à Erbil. Hubert Debbasch, le connaît bien. PDG de « Terre Entière », agence spécialisée dans les voyages culturels et les pèlerinages chrétiens, il a fondé l'entreprise « Babel Tours » en Irak (cf. FC n°3213 du 21 mai 2010). Il y a un peu plus de deux ans, j’ai souhaité visiter l’Irak pour me rendre compte de la situation des chrétiens. J’avais été informé des persécutions insoutenables que subissaient les communautés chrétiennes et je me demandais si les conditions de sécurité dans le pays pouvaient me permettre d’envisager des voyages de soutien aux chrétiens d’Irak. Honnêtement, ce qui était au début un intérêt pour l’Église en Irak s’est rapidement transformé en une réelle passion, un amour non seulement pour les chrétiens mais aussi pour le pays luimême et toutes les communautés qui le composent. Ce qui n’était au début qu’une visite s’est transformé en un engagement. J’ai été séduit par l’intelligence des Irakiens, par leur profondeur. À ces qualités, les nombreux chrétiens ( que j’ai rencontrés dans différentes régions du pays ajoutent le plus souvent une ouverture d’esprit et un humour incroyables. Malgré l’exode d’un grand nombre de chrétiens, les églises sont pleines à craquer. Tous les âges sont représentés et les jeunes ont un dynamisme inouï. Je me suis lié d’amitié avec un certain nombre de prêtres. Le Père Bashar fait partie de ceux-là. n Qui est ce nouvel évêque ? Mgr Bashar Warda est un homme jeune puisqu’il a à peine plus de quarante ans. Il est entré chez les Frères Rédemptoristes en 1994 à la suite de la visite en Irak du supérieur de la Congrégation, ce qui l’a conduit à faire son noviciat à Dublin en Irlande. Il a aussi fréquenté Louvain en Belgique de laquelle il est revenu en 1999 avec un doctorat de théologie morale. C’est notamment cette discipline qu’il a enseignée au grand séminaire chaldéen Malgré l'exode d'un grand nombre de chrétiens, les églises sont pleines à craquer 20 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 © TERRE ENTIÈRE n Hubert Debbasch, vous venez de participer, le 3 juillet, à l'ordination du nouvel évêque irakien Mgr Warda : d'où vient votre intérêt pour l'Église en Irak ? de Dora (Bagdad) dont il est devenu supérieur. En 2006, il a entrepris une œuvre redoutable : l’exode du séminaire de Bagdad vers Erbil. La vie, à Dora, était devenue impossible pour deux raisons : les pressions des islamistes et la présence des Américains qui convoitaient le territoire du séminaire en raison d’ErBIL En Irak ations L'ordination. La première bénédiction du nouvel archevêque. Par 50° à l'ombre… de son emplacement stratégique. Le séminaire est donc parti vers Ankawa. Cette bourgade à la périphérie d'Erbil, la capitale du Kurdistan, s’est considérablement étendue depuis quelques années et maintenant les deux villes se touchent. Ankawa est devenu le grand quartier chrétien d’Erbil, avec une population qui n’a cessé d’augmenter au fur et à mesure que les chrétiens fuyaient les endroits du pays où leur vie était en danger. Pendant ces années d’épreuve, le Père Bashar a manifesté une capacité peu commune d’organisation. D’un point de vue spirituel, il a veillé à l’ensemble des séminaristes et à chacun d’eux avec un discernement très subtil et avec une profonde humanité. Il se trouve aussi que je fréquente régulièrement la paroisse Saint-Elie à Bagdad dont Bashar a été curé pendant plusieurs années. Quand vous allez dans les maisons des chrétiens, vous trouvez toujours une photo de leur ancien curé entre une photo de sainte Thérèse de Lisieux et une icône de la Vierge. Ils ne l’oublient pas et ils sont venus très FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 21 © TERRE ENTIÈRE Après l'ordination. nombreux de Bagdad pour assister à l’ordination, alors que ce voyage n’était ni simple ni sans danger. n Quel est le message d'une telle ordination ? Pendant plusieurs années, il n’y avait plus d’évêque à Erbil. C’était l’évêque d’Amadiye, Mgr Rabban Al-Qas, qui avait la charge du diocèse. Cette ordination donne beaucoup d’espoir : les chrétiens vivant dans cette région, qu’ils en soient originaires ou qu’ils y soient arrivés par nécessité, ont un évêque. Celui-ci est jeune, brillant, humble et très dynamique. Il y a donc une espérance pour les chrétiens d’Irak et cette espérance réside dans leur pays. Je crois que le message essentiel est là. Le fait que le patriarche de Babylone des chaldéens, Emmanuel III Delly, se soit déplacé à Erbil pour l’ordination manifestait d’une manière plus écla- ( t ante l’impor t anc e du mes s age. Jusqu’ici, il ordonnait les évêques à Bagdad et la communauté locale les accueillait à leur retour dans un esprit de fête et d’action de grâces. Cette fois-ci, le patriarche s’étant déplacé, tout s’est concentré sur le même lieu et, malgré une chaleur extrême, des milliers de chrétiens ont vécu en direct cet événement. avec Bashar à ce moment. J’étais en larmes et j’ai bien saisi qu’il mesurait toute l’étendue de sa mission, toute l’espérance que son ordination suscitait et tout le poids que représentait cette nouvelle étape au service de l’Église. n Quels « instantanés » gardez-vous en mémoire de ces journées ? Mossoul, c'est une autre province. La situation y est toujours aussi inextricable et les chrétiens sont les premiers à en faire les frais. Leur sécurité n’est pas du tout assurée par les autorités et les chrétiens qui ne se sont pas enfuis sont en permanence menacés. S’il était nécessaire de montrer l’attachement de la plupart des chrétiens à leurs racines, il suffirait d’aller à Qaraqosh. Là, entre province de Mossoul et Kurdistan, se trouvent réfugiés des milliers de chrétiens qui attendent de pouvoir retourner chez eux. Mais qui voudra, qui saura enfin donner la paix à cette province et aux chrétiens qui y vivent ? Au moment où Mgr Bashar Warda venait d’être ordonné et où il s’est retourné pour bénir et saluer la foule, il y a eu une explosion d’émotion. Des cris de joie et de fête retentissaient et les vieilles femmes les plus fidèles n’étaient pas les dernières à lancer ces cris. Il y avait beaucoup de larmes de joie en même temps. Je me rappelle ce moment où nos regards se sont croisés Celui-ci est jeune, brillant, humble et très dynamique. Il y a donc une espérance... 22 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 n Un chrétien vient d'être assassiné à Mossoul : comment évolue la sécurité des chrétiens ? Prêtres, séminaristes et fidèles dansent. n Quelle espérance soulève la perspective du synode d'octobre prochain à Rome ? L’Irak est loin de Rome. On ne parle pas de ce synode dans les communautés et on ne connaît pas encore son existence, sauf dans quelques milieux ecclésiastiques. Je pense pourtant que ce synode est extrêmement important pour les chrétiens d’Irak et de l’ensemble du Moyen-Orient. Si ce synode porte des fruits, les chrétiens d’Irak ne tarderont pas à s’en réjouir et à en bénéficier. n Comment les chrétiens de l'Église universelle peuvent-ils se montrer solidaires des chrétiens du pays d'Abraham ? Avec le patriarche de Bagdad. Plusieurs chaînes de télévision étaient présentes. Arrivée des familles chrétiennes. © TERRE ENTIÈRE Dans les autres régions du pays, la réponse est plus contrastée. Tout à fait au Sud, la question ne se pose quasiment plus parce que les chrétiens ont tous dû partir s’ils n’ont pas été assassinés sur place. Je pense par exemple aux provinces de Bassorah et de Dhi-Qar (où se trouve Ur, la patrie d’Abraham). À Bagdad, la situation s’est améliorée mais la vie n’est pas facile pour autant. Dora reste tout aussi dangereuse pour les chrétiens alors que c’était un de leurs principaux lieux de vie. Dans les paroisses du centre-ville il y a moins de danger mais la vigilance reste de mise. Même si l’exode des chrétiens vers l’étranger n’est pas fini, on commence à entendre parler de leur retour. J’espère vraiment que, la situation du pays s’améliorant, de nombreux chrétiens pourront revenir chez eux. La quasitotalité des chrétiens que je fréquente en Irak ont une partie de leur famille qui s’est enfuie à l’étranger. Ils sont fiers de leur côté d’être restés et rares sont leurs proches qui ont réellement trouvé le bonheur en s'exilant. Cependant, pour que les chrétiens aient vraiment envie de revenir, le pays doit encore faire ses preuves et proposer une réelle stabilité politique. De ce point de vue, il y a lieu d’être inquiet face à l’absence de formation d’un gouvernement qui réponde aux aspirations exprimées par le peuple irakien aux élections qui ont eu lieu il y a maintenant quatre mois. Photo avec le nouvel archevêque. Kurdes et Arabes se mélangent. Je vais prêcher pour ma paroisse en vous répondant puisque j’ai fondé l’entreprise Babel Tours en Irak. Celle-ci, une entreprise de droit irakien n’employant que des Irakiens, développe le tourisme dans le pays. Parce que je suis certain que la meilleure manière de manifester sa solidarité envers les chrétiens d’Irak, c’est de leur rendre visite. D’autre part, je ne pense pas que ce soit rendre service aux chrétiens de ne rendre visite qu’à eux. Tout ce qui favorise le repli identitaire développe les tensions. L’Irak est un pays dans lequel les différentes confessions ont su vivre en bonne intelligence. Il a plus que jamais besoin d’ouverture et de dialogue. La visite, les rencontres facilitent ce chemin de paix. n Quels sont vos projets pour les pèlerinages en Irak ? Nous proposons de célébrer les grandes fêtes liturgiques avec les chrétiens d’Irak : les prochains événements sont donc organisés au moment de Noël puis de Pâques. Mais une autre porte s’ouvre avec des diocèses et des paroisses qui nous demandent d’organiser un pèlerinage à la rencontre des chrétiens d’Irak. Enfin, notre ouverture de bureaux en avril dernier à Nasiriyah, tout près d’Ur, nous permet également désormais de proposer des circuits en Mésopotamie, la patrie d’Abraham. n On verra toutes les photos de l'ordination sur le site http://www.terreentiere.com/ FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 23 PHILOSOPHIE DIEU ET LA SCIENCE - 5 Galilée a-t-il raison de penser que l'univers est uniquement écrit en langage mathématique ? G réduit le réel au mathématisable, au quantifiable. Pour les Anciens, une partie du réel, dans sa diversité, sa fluctuation, ses circonstances, ne peut pas se prêter à l’exactitude et à la rigidité des lois mathématiques. Pour Galilée, par-delà les apparences sensibles, il faut chercher la trame du réel, dans l’ordre abstrait idéal, précis et rigoureux des mathématiques. La vérité du monde n’est pas dans la perception immédiate, mais dans son intelligibilité mathématique. Cette mathématisation absolue du réel marque un tournant dans l’histoire des sciences. Il faudra attendre trois siècles pour que la science en sorte peu à peu. La mécanique classique qu’inaugure Galilée se paie de lourdes conséquences. Premièrement, les dimensions qualitatives de la nature disparaissent au profit des dimensions quantitatives. Tout ce qui n’est pas mathématisable est rejeté dans le domaine de l’apparence et de la subjectivité pures. Les qualités premières sont d’ordre quantitatif : étendue, position, le mouvement et le repos, le lieu, le temps. Les qualités secondes sont les qualités sensibles des corps : couleurs, sons, goût, odeur. Les qualités secondes n’existeraient pas réellement dans les choses sous la forme où elles nous apparaissent. Galilée élimine du réel tout ce qui est non mesurable, les qualités secondes(1). Dans La crise des sciences européennes, Husserl parle de bifurcation. Par la réduction mathématique, sont séparés les figures et les qualités sensibles, la forme et le plein, la science et la vie. La phénoménologie effectuera le retour à l’expérience de la conscience immédiate. Deuxièmement, l’espace devient absalilée trait et non concret. C’est un espace vide, celui de la géométrie. Pour retrouver un espace différencié, celui du champ de la relativité ou de la physique quantique ou celui de l’espace vécu, il faudra attendre la physique et la phénoménologie du XX e. Troisièmement, l’idée d’une matière comme indétermination et résistance se perd au profit de l’étendue. Là encore il faudra attendre la thermodynamique, l’évolution et la physique quantique pour un retour d’une contingence non dissoute dans la nécessité. Enfin, cette mécanique classique est une disparition du temps. Le temps n’est qu’un chronomètre. Le changement n’est plus vu comme processus ou puissance, mais comme par Bertrand SOUCHARD division entre qualité première et qualité seconde ? À cette difficulté induite par la nouvelle vision de la nature de la mécanique classique s’ajoute la compréhension apparemment ultraréaliste de la science chez Galilée. Pour que la conciliation soit possible, il eût fallu à la fois relativiser le discours scientifique et le discours théologique. D’une part, c’eût été bien de comprendre que la théorie scientifique sauve les phénomènes sans forcément les expliquer, que la théorie est approchée, parce qu’une réfutation vaut mieux que mille confirmations. Et au-delà de la légitimité de la science dans l’ordre du « comment » et du mesurable, nous avons la possibilité d’un autre discours pour le « pourquoi » et le non mesurable. D’autre part, il eût fallu reconnaître la limite du discours théologique. La vérité sur le sens de l’existence est d’un autre ordre que celle de la science. « Le but du Saint-Esprit dans les Écritures est de nous apprendre comment on doit aller au Ciel et non comment le Ciel doit aller », disait Galilée reprenant un propos du cardinal Baronio. Le discours sur l’eucharistie ne dépend pas d’abord des catégories de la physique. Mais au lieu de cette double relativisation, nous avons eu deux absolus s’affrontant, chacun ayant un peu la prétention de régenter le voisin. La position médiane du cardinal Bellarmin ne va malheureusement pas l'emporter. n La relativité, mais surtout la thermodynamique et le Big Bang réinjecteront du temps et de l'histoire dans la nature 24 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 actualité d’un état. La relativité, mais surtout la thermodynamique et le Big Bang réinjecteront du temps et de l’histoire dans la nature. Peut-être que nous prenons conscience aujourd’hui, avec la crise écologique, de la rupture qu’opère Galilée. Le développement de la technique, conséquence du savoir scientifique, manifeste aux yeux de tous le changement de paradigme qui s’est opéré. Nous voyons maintenant les conséquences pratiques d’un bouleversement qui n’était que théorique et implicite avec Galilée. Si le défi écologique est une mise en question de la toute-puissance de la science ne faut–il pas revisiter la vision de la nature antérieure à la scission opérée par la science moderne avec la mécanique classique ? Cette crise des sciences européennes, décrite par Husserl, ne pourrait-elle pas s’éclairer par ce qui est en deçà de la (1) Certes, entre le projet de mathématisation du réel et la réalité de la science de l’époque persiste un écart. Par exemple, la chimie de la même période n’obéit pas à cette réduction. POrTraIT MGr CHarLES VandaME La joie de servir Propos recueillis par Éric de LA BOURDOnnAye Mgr Charles Vandame, archevêque émérite de N’Djaména au Tchad, est l’un des derniers représentants de ces évêques missionnaires qui ont annoncé l’Évangile en Afrique. n Vous êtes archevêque émérite depuis 7 ans. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre épiscopat ? Quand on regarde sa vie passée, on n’est jamais tellement fier. Ce que j’ai fait ne correspondait pas à mes désirs ni peut-être à l’attente des autres. Je me sentais médiocre face à l’attente que le Seigneur avait sur moi de telle sorte que oui, mon regard est un regard d’espérance. Le Seigneur est plein d’indulgence et de miséricorde. Et en même temps je suis sûr qu'Il s’est servi de moi pour faire du bien. n Est-ce que l’Église du Tchad est mûre ? Quels sont ses atouts ? Est-ce que l’Église de France est mûre ? ! L’Église au Tchad est jeune. Quelques Pères capucins ont ouvert 3 ou 4 paroisses dans le sud du pays après 1929. L’Église a été refondée après la guerre en 1947 avec les oblats de Marie-Immaculée, les capucins et les jésuites. Jésuite, je suis arrivé en 1954 parmi les premiers missionnaires. L’Église doit encore se consolider dans des habitudes et traditions chrétiennes. Si nous savons que nous sommes fragiles cela suffit pour dire que nous sommes suffisamment mûrs pour avancer. Dans ce pays qui compte une moi- tié de musulmans, l’Église n’est pas triomphante. Elle est pauvre. Il y a chez nous des laïcs chrétiens et des prêtres remarquables. Pas une multitude, mais cela suffit pour être plein d’espérance. Mon espérance ce sont les personnes qui ont la foi. Et mon espérance, c’est Jésus-Christ. n Vous avez vu naître le clergé tchadien. Quand je suis arrivé il n’y avait aucun prêtre tchadien. Le premier a été ordonné dès 1957 car il avait été formé dans le pays voisin, la Centrafrique. Le deuxième n'a été ordonné qu'au début des années 1970. Archevêque de N’Djaména, j’ai ouvert le premier grand séminaire. Il y en a un également dans le sud du pays pour le premier cycle. n Vous avez décidé de rester au Tchad. Quelle est sa situation aujourd’hui ? Je suis resté parce que l’Église est pauvre en personnel apostolique. J’étais disponible et désiré. Je suis donc resté mais je suis prêt à revenir en France. Ce n’est pas un problème. Vous savez, le Seigneur nous a posés sur la terre pour aimer et grandir en amour. Que je le fasse au Tchad ou ailleurs n’a pas d’importance. Le Tchad a des difficultés comme en a le Soudan car, comme lui, il a un Nord musulman, ou tourné vers l'islam, et un Sud chrétien, ou tourné vers le christianisme. Cela fait deux moitiés rivales pour la conquête du pouvoir, de la terre et des richesses. On ne s’affronte pas pour des motifs religieux. Parfois on utilise la religion comme servante de la politique. Mais la situation au Tchad est moins malsaine qu'au Soudan. Parfois l’Église a été sollicitée pour une médiation mais c’est source de déception car les parties adverses sont portées à se mentir mutuellement. n Pourquoi la joie est-elle essentielle pour vous ? Comme tous les êtres humains je cherchais le bonheur. J’ai découvert que je trouvais la joie à me mettre au service des autres. Cela a été la clé de ma vie. J’ai fait cette expérience avant de rentrer au noviciat, c’est cela qui m’a poussé à y entrer et je n’ai jamais une seule fois remis en question cette évidence. Elle a été pour moi lumière et vérité. Le sacerdoce ? Il ne m'attirait pas du tout mais je sentais que le Seigneur me demandait d'avancer sur ce chemin. J’y ai trouvé ce que je cherchais : la joie. n Mgr Charles Vandame interrogé par Benjamin Bamani, La joie de servir, Le Jubilé, 305 pages, 19 e. FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 25 HISTOIRE ANGLETERRE John Henry Newman par Patrick de LAUBIER + Le Pape béatifiera le cardinal Newman le 19 septembre 2010 à Coventry, au cours de son voyage en Angleterre. ( D.R. L a conversion de Newman (né à Londres le 21 février 1801) au catholicisme est décrite en quelques pages admirables par Paul Thureau-Dangin dans un ouvrage qui rassemble ses conférences à l’Institut catholique au début du XXe siècle (1) . Après avoir décrit la situation des catholiques anglais au début du XIXe siècle, soit 160 000 fidèles avec 400 prêtres sur une population de 9 millions d’habitants (Angleterre et Pays de Galles), il indique qu’un siècle plus tard ils étaient un million et demi de fidèles avec 3 000 prêtres sur 32 millions et demi d’habitants. C’est au milieu de ce siècle, en 1845, que Newman se convertit au catho licisme et Gladstone (18091898), ancien pasteur devenu le chef des libéraux, a pu affirmer que l’année 1845 a marqué la plus grande victoire que l’Église de Rome ait remportée en Angleterre depuis la Réforme (2) . Sur le moment environ trois cents personnes suivirent son exemple, mais cet ancien vicar de l’église d’Oxford changeait l'idée qu’on se faisait de l’Église catholique romaine (3) en Angleterre. Écrivain de premier ordre il écrivit les plus belles pages de la prose anglaise au XIXe, tantôt dialecticien irrésistible, implacable ironiste, tantôt trouvant des accents d’une exquise suavité et d’un pathétique pénétrant (4) . Ce n’est pas seulement le génie qui expliquait son rayonnement mais son admirable piété. On l'a comparé à Vladimir Soloviev, le grand philosophe russe (1853-1900) lui aussi devenu catholique, mais nul ne songe à le béatifier comme le sera Newman en septembre 2010 par le pape Benoît XVI. Devenu catholique, Newman fut reçu avec courtoisie par les uns, avec soupçon par les autres et il en souffrit beaucoup. Entré à l’Oratoire après sa conversion, il avait beaucoup de dévotion pour le fondateur, Philippe Néri (1515-1595), dont la simplicité, l’humour et la loyauté le charmaient. Il chérissait son cher Philippe qui assurait qu’il n’était pas difficile d’être un saint mais qu’il était plus ardu de le rester. Une campagne, en partie secrète, chercha à le déconsidérer auprès de Pie IX, à l'initiative notamment de William George Ward, éditeur de The Dublin Review, d’un des secrétaires du pape, George Talbot, et surtout de Henry Manning (1807-1892), ancien membre Une campagne en partie secrète chercha à la déconsidérer auprès de Pie IX 26 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 important de l’Église anglicane, successeur de Newman comme prédicateur à Oxford. Manning se convertit au catholicisme en 1851, fut ordonné prêtre en 1854 et devint cardinal en 1875. On reprochait à Newman de ne pas être vraiment catholique et, plus ou moins consciemment, de ruiner subtilement la foi catholique. Newman, en effet, s’était prononcé pour l’infaillibilité du pape, mais dans des conditions très précises qui seront d’ailleurs celles qu’adoptera le concile Vatican II. Manning, au contraire, en était un fervent partisan et se montrait indulgent pour des positions parfois extrêmes. Cependant Pie IX, dont Manning était proche, fit savoir à Newman, en 1867, qu’il n’avait aucun doute sur son orthodoxie, mais il faudra attendre son élévation au cardinalat par Léon XIII en 1879, pour que le converti d’Oxford devienne inattaquable. Apprenant cette nomination Newman s’écria : « Le nuage est ôté d’au-dessus de moi pour toujours ». Lorsque Manning apprit la mort de Newman (1890), il reconnut qu’on perdait le plus grand témoin de la foi. Newman a laissé des papiers qu’il se proposait de publier dans un recueil intitulé L’année de dévotion que l’on édita à titre posthume, en 1893, trois ans après sa mort et dont les éditions Ad Solem nous donnent une excellente traduction sous le titre de Méditations sur la doctrine chrétienne (2000) avec une introduction de Grégory Solari. Il s’agit d’une sorte de testament spirituel d’une rare qualité qui témoigne de la sainteté du futur béatifié. L’humilité de ces pages se mêle à un amour ardent pour le Christ exprimé avec une merveilleuse ferveur. Le mystère de la vie spirituelle vécue dans un monde sécularisé et le plus souvent idolâtre, inspire à Newman, dans son style admirable, des pensées pleines de lucidité et de gratitude en ce qui le concerne personnellement. Il décrit l’horreur du péché, l’esclavage qu’il entraîne et exalte la sainteté de Dieu dont le Fils unique est venu et s’est fait proche, familier, longanime et lumière cachée que la foi rend comme visible : « Ô mon Dieu, toi et toi seul es toute sagesse et toute science ! Tu sais, tu as déterminé tout ce qui nous arrivera du début à la fin. Tu as ordonné les choses de la manière la plus sage, et tu sais ce qu’il m’adviendra année après année jusqu’au jour de ma mort. Tu sais combien de temps j’ai à vivre. Tu sais comment je mourrai. Tu as tout établi avec précision, hormis le péché. Chaque événement de ma vie est le meilleur qui puisse m’arriver, car il a été voulu par toi. Ta merveilleuse Providence me conduit, année après année, de la jeunesse à la vieillesse, avec la plus parfaite sagesse et le plus parfait amour. » (5) En examinant sa longue vie il discernait la merveilleuse tendresse de son Sauveur. Le héraut de la conscience (6) défendait le droit de celle-ci mais demandait qu’on pense aussi aux devoirs qu’elle implique et, très pénétré de son indignité, il a voulu croire à l’Amour : « Mon Dieu, tu sais infiniment mieux que moi combien peu je t’aime. Et je ne t’aimerais pas du tout, si ta grâce ne me faisait pas violence. C’est ta grâce qui a ouvert les yeux de mon esprit et qui m’a permis de voir ta gloire. C’est ta grâce qui a touché mon cœur, et qui a soufflé sur lui un air si merveilleusement beau et bon. » (3) Maintenant Newman contemple pour toujours cette beauté et cette bonté parce que nous le verrons tel qu’Il est (1jn3, 2). n (1) Paul Thureau-Dangin, Histoire de la Renaissance catholique en Angleterre au XIXe siècle, 1911. (2) Op.cit. p.85. (3) Newman dans son Apologie préfère parler de l’Église catholique sans l’adjectif « romaine ». (4) Ibidem p. 55. (5) Op.cit. (1) p. 105. (6) Voir sa Lettre au duc de Norfolk, (1875) chapitre V. ISLANdE Jón Arason par Jacques ROLLAND + L ’Islande est une île de glace et de feu aux confins du Cercle polaire. C'est le pays d'où sortent des nuages de cendres volcaniques capables d'arrêter la moitié du trafic aérien mondial. C'est un État en quasi-faillite, victime emblématique de la crise financière mondiale après avoir été érigé en modèle du dynamisme libéral. C'est anecdotiquement, depuis le 27 juin 2010, le premier pays dirigé par une Premier ministre légalement mariée à une autre femme... Ce petit pays d’à peine 300 000 habitants recèle certes beaucoup de paradoxes, mais son histoire et sa culture méritent mieux que les clichés habituels. Aussi faut-il se réjouir que le monde fran cophone puisse enfin découvrir un des personnages les plus extraordinaires de cette histoire et de l’histoire de l’Europe chrétienne. Avec son roman historique La hache et la terre, Ólafur Gunnarson, prix de Littérature islandaise 2006, brosse en effet un tableau saisissant de la lutte impitoyable que la Réforme luthérienne mène au XVI e siècle en Islande à l’instigation de Christian III, roi du Danemark. Dès 1537, non seulement le nord de l’Allemagne et les pays environnants se plient à la nouvelle religion, mais c’est toute l’Europe du Nord qui bascule sous la coupe de la révolution luthérienne. Toute ? Non ! Seul résiste un évêque islandais, Mgr Jón Arason, qui envers et contre tout reste fidèle à la foi de ses ancêtres et défend jusqu’au bout, dans une lutte inégale, ce dernier bastion de l’Église catholique. Oublié du reste du monde, soutenu timidement par le Pape, trahi par l’empereur Charles Quint, Jón Arason devient la proie des attaques inlassables de Christian III et de ses alliés. Quatorze années de courage héroïque, de foi vibrante, de passion pour le Christ et son Église mèneront le vaillant évêque au billot. Sa tête tombe sous les coups de hache le matin du 7 novembre 1550 et avec lui s’éteint l’âme de l’Islande. Le héraut du Christ désormais ne parlera plus, mais sa mémoire reste vivante et beaucoup d'Islandais d ’aujourd ’hui voient en lui la figure même de leur identité et le nomment fièrement « le dernier des Islandais ». Sensible aux faiblesses et aux grandeurs de cet homme d’exception, l’auteur propose au lecteur un repère pour notre époque qui en manque tant. n Ólafur Gunnarson, La hache et la terre, traduit de l’islandais par Henry Kiljan Albansson, Gaïa, 512 pages, 24 €. Pour en savoir plus : P. Jacques Rolland, évêché catholique de Reykjavík, Hávallagata 16 101 Reykjavík, Islande Tél. : 00 – 354 – 552 5388 [email protected] FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 27 LIVRES PRÊTRES ET LAÏCS Symphonie inachevée par Denis LENSEL La collaboration des laïcs et des prêtres dans l’Église n’est pas chose facile. En parler justement permettra peut-être des progrès ? M ère de famille de quatre enfants, Frédérique de Watrigant est journaliste professionnelle et catholique de conviction. Elle a été responsable de l’hebdomadaire Paris Notre-Dame pendant six ans, tout en étant catéchiste et formée à l’École Cathédrale. Elle aime vraiment l’Église : elle porte sur elle un regard sincère et lucide. Son livre sur les relations entre prêtres et laïcs met le doigt sur les difficultés actuelles, tout en proposant des orientations d’avenir. Aujourd’hui, la vie de prêtre peut être démoralisante, pour plusieurs raisons : baisse de la pratique, déclin des vocations, « effondrement du nombre des enfants inscrits au catéchisme », écoles et hôpitaux « qui n’ont plus de catholique que le nom ». Le charisme exceptionnel d’un prêtre peut faire rayonner à nouveau la foi là où elle s'était assoupie. Mais « l’ascendant personnel » des clercs peut aussi être un « danger pour eux comme pour les autres » s’ils en jouent comme d’une séduction : pour eux, comme écran masquant Dieu, et pour les fidèles, exposés à une sorte de soumission servile et de flagornerie vis-à-vis d’un « gourou », ce qui « n’a jamais été le marchepied du Ciel ». ( Ressassée, la question du célibat des prêtres n’est pas opposable à l’idéal du mariage fondé sur l’exigence de fidélité, observe l’auteur. Le prêtre est « ordonné pour être tout entier au service des autres », et se trouve souvent trop sollicité par les laïcs confrontés au… manque de prêtres. C’est la solitude affective qui est un danger : cela montre le chemin à parcourir « pour modifier le rôle et la place du prêtre » dans les paroisses. Mais le célibat sac erdotal reste un don fait au monde. Plus p ér illeu x est l’écueil du cléricalisme, tant chez les laïcs que chez les prêtres… Il privilégie le rôle des prêtres « au détriment des laïcs », et peut se doubler d’un « activisme » et d’un « corporatisme ». Chez les laïcs, par une obéissance aveugle hors du cadre de la vraie autorité ecclésiale, cela peut devenir « une forme d’idolâtrie, aussi dangereuse pour le prêtre que pour le laïc ». Le cléricalisme ne doit pas ignorer l’atout du professionnalisme des laïcs, ni la vie privée des familles et leurs besoins financiers… C’est la sainteté de tous qui est « la seule manière sérieuse d’évangéliser le monde ». Chez les prêtres appelés à prêcher par l’exemple, d’après ce livre, elle suppose l’humilité qui accepte de se faire assister par des gens compé- Plus périlleux est l'écueil du cléricalisme, tant chez les laïcs que chez les prêtres 28 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 tents, la transparence corollaire qui sait reconnaître une erreur, la « bonté de cœur » qui n’exclut pas quelques colères justifiées, et les capacités de confiance et de pardon, sans oublier… la joie intérieure. L’essentiel est là, et non pas dans des détails vestimentaires ou liturgiques, même si le respect de la présence de Dieu reste primordial. Le prêtre est l’artisan de l’unité dans sa paroisse entre personnes et tendances souvent opposées ou divergentes. À la racine de ce témoignage de paix, il y a la prière et l’Eucharistie, où un Curé d’Ars rayonnait de joie communicative dans l’adoration, après avoir largement ouvert ouver t aux âmes la porte de la confession. Quant à eux, les laïcs pèchent souvent par individualisme… Beaucoup « considèrent les prêtres comme de simples distributeurs de services », y compris les sacrements, même le mariage religieux qu’on « commande » après le traiteur du repas. Se souvient-on alors que le prêtre est un don de Dieu ? Le témoignage de Frédérique de Watrigant ne prétend pas épuiser le sujet. Un des mérites de l'auteur est de ne jamais tomber dans la caricature et de chercher à suggérer des améliorations. n Frédérique de Watrigant, Prêtres et laïcs, un même Seigneur, Sarment-Jubilé, 152 pages, 14 e. LIVRES ■ Le bLues des grands Lacs de Joseph Coulson éditions Sabine Wespieser, 388 pages, 24 €. Voici un long et très beau livre. Le lecteur, comme le héros, oscille sans cesse entre présent et passé, entre l’eau des lacs du Michigan et les cabarets de Chicago. Les mots et le temps y coulent, comme le blues et la vodka. Jason est fils et petitfils de marins, mais sa Toison d’or est tout autre. Il s’est rebaptisé d’un nom qui fait davantage musicien américain, Coleman Moore, pour conquérir le monde avec sa guitare électrique. Dès la première page, le lecteur le trouve seul avec ses souvenirs, dans le cockpit de son yacht, avec des mains déformées qui ne lui permettent plus d’utiliser son instrument de musique. Il ne fait rien d’autre que de paraître « un sombre, imbécile malchanceux » que plus personne ne vient écouter jouer. Et c’est alors que le seul temps qui existe est celui des souvenirs et de l’expiation. À la fois excuse pour s’éloigner du monde et offrande au destin qui s’offre, révolte ou prière, le blues est consolation « capable de défier le temps et de vivre éternellement ». ■ L’HOrIZOn de Patrick Modiano Gallimard, 172 pages, 16,50 €. « Des souvenirs en forme de nuages flottants » : Modiano oscille entre journal intime, thriller et puzzle à reconstituer pour mieux comprendre l’existence. Tout rapproche Bosmans de Margaret Le Coz : d’abord le hasard qui les jette dans les bras l’un de l’autre lors d’une manifestation, leur solitude dans Paris, la menace qui pèse sur chacun d’eux et des réminiscences qui surgissent au moment où ils s’y attendent le moins. Mais beaucoup de faits échappent au narrateur omniscient qui ne comprendra jamais le départ subit de Margaret. C’est alors qu’il essaie de reconstituer le passé, mais en vain. La vie seraitelle un simple carrefour où il faut choisir la bonne direction à suivre, sans ressasser les souvenirs ? C’est ce que semble vouloir nous dire Bosmans quand « pour la première fois il a dans la tête le mot : avenir, et un autre mot : l’horizon » et qu’il court à Berlin… ■ écrIts d’amOur de Cécile Sauvage, par Béatrice Marchal Cerf, 189 pages, 20 €. Il a paru bon à Béatrice Marchal de rendre justice à Cécile Sauvage (1883-1927), mère du célèbre compositeur de musique sacrée, Olivier Messiaen. Méconnue pour avoir trop longtemps dissimulé une poésie dédiée à un amour illégitime, Cécile Sauvage n’en demeure pas moins une des plus grandes poètesses amoureuses de notre siècle. Comme son fils, elle ne dissocie pas passion et mysticisme. L’acte charnel est tout spirituel : « Enlacement aérien…/ Où ton âme à mon âme arrive ». L’amour perfecpar Brigitte Clavel tionne et rend la fusion amoureuse rencontre divine. Et quand l’amour ne répond plus, « tout est calice d’amertume ». Béatrice Marchal réussit ainsi à mettre à jour les talents d’une femme qui méritait d’avoir sa place dans notre littérature du XXe siècle. séLectIOn Romans ■ Le dernIer rOI d’angkOr de Jean-Luc Coatalem Grasset, 297 pages, 17,90 €. Il avait plusieurs noms ce jeune Asiatique qui venait passer les dimanches chez le grand-père de Lucas : à l’orphelinat il répondait au nom de Louis Noël, pour Lucas il était « Bouk le jaune » ou mieux « le dernier roi d’Angkor », au Cambodge il s’appelait Attitya, ce qui signifie « victorieux ». Ce beau roman se résume à la recherche de Bouk soit-disant reparti dans son pays. Lucas avance sous la devise : « Ce que tu trouves t’apprend ce que tu cherches ». Il va ainsi de l’avant, oublie une épouse qui l’éconduit et se jure de retrouver celui qui fut longtemps le mystérieux protégé de la famille, d’abord dans le moindre recoin de Paris puis en Asie. C’est dans un décor exotique, pas toujours aussi idyllique qu’il l’imaginait mais grandiose, que Lucas s’enfonce pour mieux comprendre la passion de ses ancêtres pour cette terre d’Indochine et plus aimer encore ce « presque frère » de l’enfance. ■ Le prIx à payer de Joseph Fadelle éditions de l’Œuvre, 220 pages, 18 €. Ce n’est pas un roman, mais une histoire vraie (cf. France Catholique n°3218) bien qu'incroyablement romanesque, celle d’un Irakien, Mohammed, descendant d’une grande famille chiite. Jeune réserviste à la caserne de Bassorah, il est séduit par la vie intérieure et la bonté de Massoud, un chrétien dont il partage la chambre. Suite à une étude comparée entre Bible et Coran, Mohammed n’hésite plus entre religion d’amour et soumission à la charia. Désormais, il a pour seule arme sa foi au Christ, qu’il transmet secrètement à son épouse. Prison, torture, agressions et dépouillement, fatwa programmant son exécution, exil en Jordanie jusqu’où ses frères le poursuivront pour le tuer, rien ne lui est épargné. Le lecteur assiste à une course éperdue vers une terre d’accueil. La survie relève autant du courage héroïque et discret des chrétiens qui l’ont aidé que d’une présence divine qui semble l’envelopper. Livre qui nous fait frissonner du début à la fin et révèle ce que nous savions déjà : l’intolérance de l’islam. ■ FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 29 expositioNs foNdatioN pierre giaNadda Nicolas de staël, une décennie La fondation Gianadda accueille une exposition consacrée à la dernière décennie de Nicolas de Staël ; celle où le peintre crée un langage nouveau, entre abstraction et figuration. N Nicolas de Staël COLLECTION FONDATION PIErrE GIANADDA, MArTIGNy © ADAGP, PArIS 2010 « Nicolas de Staël, 1945–1955 », à la Fondation Pierre Gianadda, rue du Forum 59, 1920 Martigny, Suisse. tél. (41) 27.722.39.78 [email protected] site : www.gianadda.ch Jusqu’au 21 novembre, tous les jours (10h-18h). Catalogue : Jean-Louis Prat, avec des textes de Thomas Augais, Anne de Staël, André du Bouchet, éd. Fondation Pierre Gianadda, 274 p., 130 illustr., 30 e. COLLECTION PArTICULIèrE © ADAGP, PArIS 2010 icolaï V ladimiroVitch de S taël Von holStein naît le 5 janvier 1914. Son père est vice-gouverneur de la forteresse Pierre-et-Paul. Un destin hors du commun va faire de Nicolas de Staël un des peintres les plus singuliers du XXe siècle. Quinze ans après lui avoir consacré une rétrospective, la Fondation Pierre Gianadda accueille une exposition centrée sur la dernière décennie, pendant laquelle l’œuvre de l’artiste se métamorphose. Jean-Louis Prat, commissaire de l’exposition, a sélectionné environ 130 œuvres de la période 1945-1955, réparties entre toiles et dessins, grands et petits formats, en provenance de grandes collections publiques et privées d’Europe et des États-Unis. Suivant le lieu et l’espace, les œuvres peuvent prendre une résonance différente. À Martigny, la configuration circulaire permet, d’un coup d’œil, de mesurer l’évolution de l’artiste, d’une certaine abstraction aux certitudes de la peinture figurative, de l’épaisseur de la matière à la fluidité. Victime de la révolution russe, de Staël connaît l’exil en 1919. Très vite, il perd ses parents. Les Fricero, riche famille russe de Bruxelles, le recueillent avec ses sœurs. Il se passionne très tôt pour la peinture, davantage que pour l’enseignement que tentent de lui dispenser les jésuites. En 1937, il rencontre une femme peintre, Jeannine Guillou, qui deviendra sa première épouse. Ce fils d’aristocrate s’engage dans la Légion étrangère lorsque survient la guerre. Durant l’Occupation, le couple vit dans une grande pauvreté qui n’est pas étrangère à la mort de sa femme en 1946. Nicolas de Staël se donnera la mort en 1955. Une vie tumultueuse, insolente et généreuse, s’achève à 41 ans à Antibes où se trouvait son dernier atelier. Il avait écrit à sa sœur religieuse : « Dieu que c’est difficile la vie. Il faut jouer toutes les notes, les jouer bien… » Soif d’absolu que traduit sa peinture. Les premiers tableaux rappellent d’autres artistes et d’autres écoles. Dès 1942, influencé par Arp ou Magnelli, Staël peint ses premières toiles non figuratives aux tonalités sourdes où dominent le noir et l’ocre. Mais, déjà, il triture la matière pour en faire surgir des formes, un sujet sousjacent. C’est paradoxalement avec le Nocturne de 1950 que la couleur apparaît partiellement dans Parc des Princes (1952). 30 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 Footballeurs (1952). Agrigente (1954) par Alain SoLAri Marine (1954). COLLECTION PArTICULIèrE © ADAGP, PArIS 2010 Le Soleil (1953). Les dernières œuvres marquent encore un tournant, traduisant cette inquiétude qui habitera de Staël jusqu’à la fin : il faut toujours continuer à inventer, sans avoir la certitude de la réponse. Le peintre emprunte alors un chemin surprenant, de la matière à la non-matière, de l’épaisseur à la fluidité. Ses natures mortes de bouteilles, de pots et de pinceaux peuvent faire songer à Morandi, ses Bateaux aux derniers Cargos de Dufy, mais les noirs et les gris, d’une force inattendue, sont toujours de la couleur. Les Mouettes (1955) surprennent encore, avec un horizon escamoté, un ciel d’encre prémonitoire, une légèreté et une profondeur qui laissent le visiteur interdit. Ce dernier ne devra pas négliger les nombreux dessins, sculptés par la lumière, où l’artiste ne laisse subsister que l’essentiel. Entre certitudes et hésitations, de Staël a réalisé un apport essentiel à la peinture, cherchant sans cesse une autre manière d’exprimer son temps : « Ma peinture, je sais ce qu'elle est sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels jeux de force. C'est une chose fragile comme l'amour. » ■ Paysage [Paysage de Sicile] (vers 1953). COLLECTION PArTICULIèrE © ADAGP, PArIS 2010 COLLECTION MGN © ADAGP, PArIS 2010 COLLECTION PArTICULIèrE J. HyDE, PArIS © ADAGP, PArIS 2010 l’exposition. La Fugue et la Composition à fond blanc (1951-52) relèvent d’une abstraction qui distingue Staël des autres peintres. Il travaille au couteau une matière épaisse, donnant aux grands à-plats des reliefs qui captent la lumière. Mantes (1953) assure avec les œuvres suivantes une transition plutôt atypique où la seule ligne d’horizon, finement sculptée, sépare ciel et terre. Les années 50 marquent un certain retour à la figuration. Les toiles gagnent en couleur. De Staël rencontre le succès. Il expose à Paris, Londres, New york. En 1952, il assiste au match France-Suède. Cela nous vaut un imposant Parc des Princes, une des toiles majeures présentées à Martigny, et des Footballeurs où le bleu-blanc-rouge claque comme un drapeau. « Entre ciel et terre, sur l’herbe rouge ou bleue, une tonne de muscles voltige… » Le peintre plante un décor sans ligne de fuite, avec des objets ou des personnages qui ne sont plus eux-mêmes. Petit à petit, la couleur prend une densité et une force que l’on ne connaissait nulle part ailleurs. La série consacrée à « Agrigente » exprime une liberté qui nous fait comprendre que l’on peut voir les choses de manière différente. De Staël nous affranchit de la réalité et nous la retourne pourtant comme possible. Le peintre transgresse les règles essentielles, mais il met en place un langage pictural que l’on ne peut oublier. Comment parvient-on, à travers cette ascèse, avec si peu de lignes, au « Paysage » de 1954 ? COLLECTION PArTICULIèrE © ADAGP, PArIS 2010 décisive Marine au Lavandou [Marine] (1952). FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 31 LIVRES ■ Lucie est partie Sebastian Loth, NordSud, 56 pages, 11 €. Zelda et Lucie sont des amies inséparables. Seulement Lucie est très vieille et un jour, elle disparaît. Zelda part à sa recherche, la croyant partie pour un long voyage. Peu à peu, elle va comprendre que ce grand voyage est sans retour. Une façon simple de parler de la mort aux plus jeunes, des illustrations douces. À partir de 4 ans ■ D'où vient Le coton De mon tee-shirt ? Anne-Sophie Baumann, Tourbillon, 29 pages, 8,95 €. Les plus jeunes découvriront avec intérêt comment sont fabriqués leurs vêtements, avec des méthodes industrielles. Pour comprendre le monde, un enfant observe, questionne et pose de nouvelles questions à partir des réponses qu'on lui donne. Ce petit livre illustré de dessins et de photos est très complet. (D'autres livres dans cette collection partent de ce principe des questions qui "remontent" : Qu'y a-t-il dans mon pain ? Ma compote vient d'une fleur.) À partir de 4 ans ■ mon cœur n'oubLie jamais Agnès de Lestrade, Rouergue, 109 pages, 6,50 €. Angèle aime vraiment beaucoup passer des vacances chez sa grand-mère Mamia. Alors, quand son petit frère voudrait naître un peu trop tôt et que papa a un gros chantier, elle est ravie à la perspective de passer les vacances de Pâques chez cette grand-mère originale. Seulement, cette fois, Mamia a changé. Parfois, elle est comme avant, mais parfois elle a des idées vraiment surprenantes comme de lui faire manger une soupe de cerises vertes. Un livre plein de finesse pour faire comprendre aux enfants la maladie d'Alzheimer. À partir de 11 ans ■ impossibLe à Dire Patricia Reilly-Giff, Flammarion, 224 pages, 10 €. Sam va avoir onze ans, mais curieusement, il n'en a pas envie. Il en a même peur. Qu'y a-t-il de si particulier à cet anniversaire ? Il découvre au grenier une coupure de journal qui pourrait le mettre sur la piste s'il savait mieux lire. Heureusement que son amie Caroline veut bien l'aider. Un récit plein de délicatesse sur la recherche des origines. À partir de 12 ans 32 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 séLection Vie aujourd'hui Christèle Hubert ■ De chaque côté Des cimes Claire Mazard, Seuil, 183 pages, 9 €. Dahoé et Namkha sont meilleures amies du monde. Dans ce petit village perdu en haut de la montagne et isolé de tout, chaque geste de la vie quotidienne est réglé par la tradition, à laquelle nul ne peut se soustraire. Peu à peu cependant apparaissent des évolutions : Dahoé apprend à lire grâce à son frère et souhaite savoir ce qu'il y a au-delà des cimes enneigées qui barrent l'horizon de son petit village. Cette soif d'apprendre est si fortement ancrée en elle que Dahoé bousculera les traditions pour vivre la vie à laquelle elle est appelée. Un roman fort qui fait réfléchir sur la situation de certaines populations pauvres des régions reculées du monde. À partir de 13 ans ■ siLence, on irraDie Christophe Léon, Thierry Magnier, 112 pages, 8 €. Ce livre se lit d'une traite. Il s'agit d'un roman écrit à partir de la grande tragédie de Tchernobyl, en se plaçant du côté des habitants d'un village proche de la centrale. On découvre, impressionné et stupéfait, les mensonges de l'Armée rouge face à cette catastrophe. Les personnages sont bien campés, l'histoire est forcément triste, mais elle a le mérite d'ouvrir le débat. À partir de 13 ans ■ héro, mon amour Anna Onichimowska, Thierry Magnier, 224 pages, 10,50 €. Une famille apparemment parfaite : une jolie maison, la santé, de l'argent. Mais chacun a son addiction : la mère fume, le père boit, le fils aîné se drogue. Le jour où arrive l'accident, le miroir des apparences se brise et chacun se retrouve en face de ses faiblesses et doit les affronter. À partir d'un fait divers réel, l'auteur nous permet de réfléchir au problème de la drogue chez les jeunes, de la solitude et de la nécessité de l'amour. Un roman dur qui sonne juste. À partir de 14 ans ■ Les famiLius : qui a fait ça ? Nicolas Doucet, Artège, 48 pages, 11 €. Un humour décapant pour les scénettes de cette bande dessinée sur la vie en famille. Les enfants se retrouveront dans la façon de rire des petits désagréments de la vie quotidienne, sans jamais se moquer. Pour tous CINÉMA Carlos INCeptIoN La vie du célèbre terroriste international. Ce film est la version cinéma de la série télévisée de trois épisodes, produite par Canal +. L’image générale de Carlos n’est pas modifiée, laissant sa part de mystère. Le Vénézuélien apparaît comme un révolutionnaire, agissant pour des motifs idéologiques, mais acceptant rapidement les compromis, qui lui permettent de mener la grande vie. Olivier Assayas parcourt le monde en suivant son personnage et en donnant à son récit le dynamisme d’un reportage qui n’oublie pas la psychologie. Le film possède la subtilité nécessaire pour suivre l’évolution du jeu politique mondial pendant une vingtaine d’années. Il constitue une bonne approche de l’histoire du monde dans les dernières décennies du XXe siècle. Ce film n’est pas une apologie de Carlos ni de la lutte révolutionnaire qu’il prétend mener avec des actions violentes aux motivations troubles. La disparition de la génération terroriste à laquelle appartient Carlos n’a pas entraîné la fin du terrorisme. Sous d’autres formes encore plus meurtrières, il continue à sévir dans le monde. Des images érotiques très crues. Biographie française (2010) de Olivier Assayas, avec Edgar Ramirez (Carlos), Alexander Scheer (Johannes Weinrich)... (2h45). (Adultes avec des éléments nocifs.) Sortie le 7 juillet 2010. Vic, le Viking Georges Collar Contrairement aux Vikings, Vic est un enfant timide et un peu trouillard, mais doté d’une intelligence supérieure. Cette adaptation des livres pour enfants de Runer Jonsson est sympathique, mais un peu plate. Si les enfants vont bien aimer ce film, ce ne sera pas le cas de leurs parents, tant l’histoire, pourtant spectaculaire, est naïve. Tout est charmant dans ces aventures conçues pour les enfants. Aventures allemandes (2010) de Michael Bully Herbig, d’après les romans de Runer Jonsson, avec Jonas Hämmerle (Vic), Waldemar Kobus (Halvar)... (1h27). (Tous.) Sortie le 21 juillet 2010. Le vertigedu la technique la plus brillante mise au service d’un film aussi impressionnant qu’émouvant. I l exerce un métier sophistiqué, dans lequel il est le meilleur. Dom Cobb est extracteur de secrets qu’il va chercher dans les rêves des individus. Cette activité illicite lui vaut d’être demandé par les plus grandes entre prises du monde et aussi d’être pour suivi par la police, ce qui l’empêche de rentrer chez lui et de revoir ses enfants. Un nouveau client lui promet d’effacer son passé, à la condition qu’il fasse le contraire de ce qu’il fait habituelle ment : au lieu de voler un secret à une victime, il va intégrer dans son cerveau une idée. Ce sera de l’inception et non de l’extraction. Mais Cobb a un point faible : Mall, sa femme qui s’est suici dée et qui hante ses rêves. Cette œuvre magistrale ne ressemble à aucune autre, tant Chris topher Nolan a su marier un scénario par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ rêve très brillant (et tellement complexe qu’il en devient un peu confus) avec une mise en scène spectaculaire (qui privilégie les effets réels aux effets numériques) et une histoire teintée de romanesque. Et c’est cette alliance réussie entre l’émotion et le divertisse ment qui fait toute la richesse d’une œuvre qui laisse le spectateur pantois. Certaines scènes, telles celles de la rue de Paris qui se plie sur ellemême ou celle de la bagarre en apesanteur, dans un couloir d’hôtel, sont stupé fiantes de beauté et d’audace visuelle. L’interprétation est sensationnelle. ( Certaines scènes sont stupéfiantes de beauté et d'audace visuelle Bien sûr, cette histoire d’intru sion dans les rêves d’un individu est très angoissante. Mais le film en montre les limites et, surtout, son héros est ravagé par les conséquences de ses actes. Quant à la violence, elle est modérée. ■ Inception. Film fantastique américain (2010) de Christopher Nolan, avec Leonardo DiCaprio (Dom Cobb), Joseph Gordon-Levitt (Arthur), Ellen Page (Ariane), Tom Hardy (Eames), Marion Cotillard (Mall)... (2h28). (Grands adolescents.) Sortie le 21 juillet 2010. Yo también Daniel, 34 ans, est le premier trisomique titulaire d’un diplôme universitaire. Ce film, pas très simple, aborde un sujet intéressant, en se servant d’un acteur trisomique, Pablo Pineda, qui, comme son personnage, est le premier à avoir obtenu un diplôme universitaire. L’histoire possède une force évidente. On sent qu’elle s’est nourrie d’expériences vécues et de vrais sentiments, et touche profondément le spectateur. L’aspect humain le plus intéressant est la vie amoureuse des trisomiques et leur désir de paternité. Le film pose la bonne question, mais apporte une réponse - une aventure sans lendemain - qui n’en est pas une. À signaler une scène érotique très violente, au début du film, qui veut expliquer le rapport complexe de Laura à la sexualité. G.C. Comédie dramatique espagnole (2010) de Alvaro Pastor et Antonio Naharro, avec Lola Dueñas (Laura), Pablo Pineda (Daniel), Antonio Naharro (Santi), Isabel Garcia Lorca, Pedro Alvarez Ossorio (1h43). (Adultes avec des éléments nocifs.) Sortie le 21 juillet 2010. FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 33 théâtre « Le Souper » théâtre historique par Pierre FrançoiS o n ne présente plus la pièce Le Souper, de Jean-Claude Brisville, créée en 1989, avec Claude Rich et Claude Brasseur. Elle fut nommée dès 1990 aux Molières dans les catégories comédien, auteur, metteur en scène et théâtre privé avant d'obtenir le Molière du théâtre privé en 1991. La compagnie « Théâtre en Pièces », si elle pratique avec bonheur un spectacle spirituellement engagé, n'oublie jamais pour autant d'être professionnelle et inventive. C'est ainsi qu'elle a testé l'an dernier une formule originale de théâtre itinérant : le théâtre historique dans des lieux historiques. Il s'agissait de donner Le Souper dans quelques châteaux d'Eure-et-Loir. L'expérience ayant été concluante, c'est dans les châteaux de la Loire que le spectacle reprend cet été. Des plus D.R. Apprendre en s'amusant est une des démarches possibles pour retenir et comprendre. Le souper fait partie de ces textes talentueux qui relèvent le défi. Quand la compagnie du « Théâtre en Pièces » lui prête son talent dans des lieux chargés d'Histoire, le succès est au rendez-vous. Un spectacle spirituellement engagé Théâtre, musique, été… Double anniversaire pour les « Tréteaux de France » : c'est à la fois le cinquantenaire de ce Centre dramatique national itinérant et le dixième anniversaire du « Festival théâtral de Figeac »(1), qu'il a fondé. à cette occasion sera donnée la pièce qui parcourra les routes cette année : Le Bourgeois gentilhomme, dans une mise en scène de Marcel Maréchal. Par ailleurs, un hommage spécial à Jean Vauthier, poète de la scène qui fut notamment compagnon de route de Marcel Maréchal, est organisé : toutes les lectures qui seront données dans le cadre du festival lui seront consacrées. Pas de telle célébration dans le festival « Musique en Périgord », mais simplement le désir de continuer à creuser le sillon de « la grande musique pour les petits lieux » tout en se penchant plus particulièrement vers le jeune public, le défi étant de lui faire vivre cet art comme une joie et non comme une contrainte. Pour cela, plusieurs genres seront explorés, du jazz à la musique de chambre et de la musique baroque aux musiques du monde, toujours dans le cadre rural des communes d'Audrix, Campagne, Saint-Chamassy, et de lieux comme le gouffre de Proumeyssac… n (1) 10e festival théâtral de Figeac, du 29 juillet au 7 août. Tél. : 0 825 003 303 XXIIe festival « Musique en Périgord », du 27 juillet au 12 août. Http ://musiqueenperigord.free.fr 34 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 connus, comme Chambord les 30 et 31 juillet, aux plus modestes, tel Valençay le 25 septembre, ce seront en tout vingt-deux lieux qui verront la troupe donner vingt-cinq représentations de ce dîner plausible mais pas certain, le témoignage de Chateaubriand évoquant simplement le fait de voir les deux hommes se rendre ensemble chez le roi au lendemain de cet événement supposé. Mais travailler dans autant de lieux, dont chacun a ses caractéristiques propres, suppose d'être capable de s'adapter à chaque fois pour savoir par où on va entrer ou sortir et comment on va exploiter les éléments immeubles (tableaux, miroir, cheminée…) qui renforceront la crédibilité de ce repas. Aucune des représentations n'est donc semblable aux autres. Néanmoins, un élément reste constant : l'installation du public en double frontal de part et d'autre de la table, pour le rendre le plus complice possible de l'événement qui est en train de se produire. La tournée de l'an dernier a été un succès, sanctionné par un nombre de spectateurs impressionnant et l'accord de nombreux châteaux pour cette nouvelle édition. Il serait dommage de se priver d'un spectacle bien rôdé qui se donne dans des lieux si exceptionnels. n « Le Souper », au Château de Chambord (41), 30 et 31 juillet ; Amboise (37), 5 août ; Chemery (41), 6 août ; Montsoreau (49), 8 août ; Bridoré (37), 12 août ; Blois (41), 13 août ; Couture-sur-Loir (41), 14 août ; Azay-le-Rideau (37), 21 août ; Gizeux (37), 22 août ; Doué-la-Fontaine (49), 24 août ; Brézé (49), 27 août ; Miré (49), 28 août ; Plessis-Macé (49), 29 et 31 août ; Durtal (49)… Rens. : Compagnie du Théâtre en Pièces, Abbaye Saint-Brice, 2 rue Georges-Brassens, 28000 Chartres, tél. : 02.37.33.02.10. www.tep28.com TÉLÉVISION Le temps des porte-plume Les amantsdu bagne par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ DR Retracer cet épisode de la vie du ARte - GILLes sCAReLLA Les parents de Pippo, 9 ans, sont arrêtés par la police. Les services sociaux confient l'enfant à un couple d'agriculteurs. Il a fallu près de vingt ans à Daniel Duval pour réussir à affronter son passé et mettre en scène ce film. Puis Jean Carmet, Philippe Léotard et Jacques Villeret, tous les trois disparus, ont été pressentis pour jouer le rôle de Gustave. C'est une chronique très intime que le cinéaste livre, vue entièrement à travers le regard d'un enfant. Le récit dépeint le rapport complexe que les enfants entretiennent avec le monde adulte, fait d'incompréhension et de méfiance, mais aussi d'un infini besoin de tendresse. Si cette œuvre ne restera peut-être pas dans les annales du cinéma, elle touchera certainement le cœur des spectateurs. Il y a beaucoup d'amour et d'humanité chez ces personnages marqués par la vie. Albert Londres fait un reportage sur les conditions de vie des bagnards de Cayenne. T le monde connaît le prix qui porte son nom et récompense le meilleur grand reporter de la presse écrite. Mais qui connaît Albert Londres ? Journaliste au Petit Parisien, il bénéficie déjà d'une certaine notoriété, lorsqu'il arrive à Cayenne au début des années vingt, afin d'y réaliser un reportage sur le bagne et les conditions de vie des bagnards. Méfiantes, les autorités se débrouillent pour ne lui faire rencontrer que des bagnards très contents de leur vie. Mais, ayant obtenu de rencontrer Camille Desfeuilles, un anarchiste condamné aux travaux forcés à perpétuité, Albert Londres commence à se faire une petite idée des conditions inhumaines de détention. Comédie dramatique (2005) de Daniel Duval, avec Jean-Paul Rouve (Gustave), Anne Brochet (Cécile), Annie Girardot (Alphonsine), Raphaël Katz (Pippo), Denis Podalydès (Falmin), Lorànt Deutsch (Pierre Dubrac) (1h34). Diffusion le mardi 27 juillet, sur France 2, à 20h35. Monstres contre Aliens Film d'animation américain (2009) de Rob Letterman et Conrad Vernon, avec les voix de Stéphane Freiss (Docteur Cafard), Louise Bourgoin (Susan Murphy) (1h33). Diffusion le vendredi 30 juillet, sur Canal +, à 20h45. ( Le combat du héros est un combat pour la défense de la dignité des hommes Le combat du héros, qui abou- tit, des années plus tard, à la fermeture définitive du bagne, est un combat pour la dignité des hommes. « Pourquoi ajouter l'humiliation au châtiment ? », dira-t-il fort justement. Le très beau personnage d'épouse contrebalance quelque peu l'allusion à des viols collectifs dans la prison et les scènes de violence. ■ Les amants du bagne. Téléfilm français (2004) de Thierry Binisti, avec Antoine de Caunes (Albert Londres), Isabelle Renauld (Claudia Desfeuilles), Laurent Malet (Camille Desfeuilles), Didier Bezace (le capitaine Sentier) (1h34). Vendredi 30 juillet, sur Arte, à 20h35. Les mercredis de l’histoire « Brume de guerre » DR Le jour de son mariage, Susan Murphy reçoit sur la tête une météorite et se transforme en une géante de vingt mètres. Né de l'inspiration de Jeffrey Katzenberg, ce film ressuscite les monstres des séries B des années 50 pour les faire s'affronter aux extraterrestres apparus au cinéma quelques décennies plus tard. Le tout dans un esprit de création visuelle débridée, où la règle est la démesure. L'histoire est sympathique, les péripéties nombreuses et l'humour constant. Une belle réussite ! Ce film sympathique est destiné à un public familial. out célèbre journaliste est une excellente idée, car le personnage est intéressant et sa vie l'est encore plus. Antoine de Caunes campe un héros positif avec conviction et il est entouré d'excellents comédiens. Mais ce téléfilm de qualité est, surtout, un excellent documentaire sur ce qu'était la vie - ou plutôt la survie - dans un bagne qui méritait bien son surnom de « guillotine sèche ». Il est dommage que l'ensemble manque trop d'émotion. Secrétaire d'État à la Défense, lors des présidences de John F. Kennedy et de Lyndon B. Johnson, Robert S. McNamara, qui a aujourd'hui 87 ans, a été aux premières loges quand les États-Unis ont connu les plus graves crises internationales de leur histoire (la guerre du Vietnam, la crise des missiles de Cuba, etc.). Grâce à la levée du secret défense, Errol Morris a pu interviewer, en toute liberté, cet homme politique de première importance L'interview, illustrée de quelques passionnantes images d'archives, offre l'analyse, souvent pertinente, de quelques-uns des événements majeurs de notre temps. Avec beaucoup de simplicité, Robert S. McNamara défend les décisions prises. On peut ne pas être d'accord avec celles-ci, mais son témoignage est capital. Ce passionnant documentaire a été récompensé d’un Oscar à Hollywood, en 2004. Documentaire américain (2003) de Errol Morris, avec Robert S. McNamara (1h42). Diffusion le mercredi 28 juillet, sur Arte, à 20h35. FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 35 télévision Dimanche 25 juillet lundi 26 juillet TF1 TF1 TF1 20.45 Jean-Philippe GA. Comédie ITV PLC - Granada International toires. Divertissement présenté par (2006) de Laurent Tuel, avec Fabrice Carole Rousseau et Jacques Legros. Luchini, Johnny Hallyday, Jackie 23.20 Fringe. Série avec Blair Berroyer, Antoine Duléry (1h33). Brown 2. (Voir notre analyse ci-contre) 23.35 Les experts. Série 2. France 2 France 2 20.35 Fort Boyard. Divertissement présenté par Olivier Minne. émissions religieuses : 22.30 On n’est pas couché «Best of». Magazine présenté 08h30 Émissions religieuses : «Sagesses par Laurent Ruquier. bouddhistes», «Islam», «Source de vie», «Présence protestante» - 10h30 Le jour du SeiFrance 3 gneur «Sur les chemins de Saint-Jacques de 20.35 Équipe médicale d’urgence : «Le rêve indien», Compostelle (4/4)» - 10h45 Messe en l'église Notre-Dame, à Saint-Jean-Pied-de-Port (64). «Back stage». Série avec Christian Vadim, Frédéric 20.35 FBI, portés disparus : «La Quiring, Sophie Broustal, Fanny seule, l’unique», «Tous les deux», Gilles, Nanou Garcia 2. «Confidences». Série avec Antho22.50 Deux hommes dans la ny LaPaglia. ville GA. Policier (1973) de José 22.40 Histoires de vies «Azad» Giovanni, avec Alain Delon, Jean GA. Téléfilm avec Virgil Bramly, Gabin, Michel Bouquet, Mimsy Jacques Herlin. Une émouFarmer (1h31). Un film vante histoire sur le massacre des très prenant, mais à la limite du Arméniens, avec un mélange réusvraisemblable. si de dessins et de scènes de fiction. 00.25 Un été avec Chopin. 23.50 Histoires de vies «Bella, la Arte guerre et le soldat Rousseau». 20.40 L’aventure humaine Téléfilm avec Vincent Rottiers. «Challenger». Documentaire. France 3 20.35 Louis la brocante «Louis et les Gitans» GA. Téléfilm avec Victor Lanoux, Leny Escudero. Elle est charmante et sympathique, cette histoire de Gitans, mais outrancière. 22.40 Ma poubelle est un trésor. Documentaire. 00.15 Un été avec Chopin. 22.20 Le prisonnier (1, 2 et 3/17) 00.30 I nostri sogni. Comédie en NB J. Série avec Patrick McGoohan, (1943) de V. Cottafavi. (1h10). Leo McKern. Arte rediffuse Arte cette série mythique, souvent Vacances, amour, sexe, copiée, jamais égalée. L’histoire tout compris surréaliste préfigure certains 20.40 Vers le sud A/Ø. Comédie aspects de notre vie actuelle. dramatique (2006) de Laurent 01.00 Metropolis. Cantet, avec Charlotte Rampling M6 (1h42). L’histoire est sor20.40 Kaameloott, l’intégrale. dide et le climat très érotique. Série avec Alexandre Astier, 22.25 Colosses d’amour. Christian Clavier, Alain Chabat, 23.25 La lucarne «Rappeurs juifs Emma de Caunes, Virginie Efira. et rabbins chanteurs à New York». 01.00 Women’s murderclub. M6 Série avec Angie Harmon 2. 20.40 Capital, les inédits de Canal + l’été «Apéros, tapas, grillades : La 19.55 Football «Match amical : cuisine se met à l’été». Magazine. Juventus/Olympique Lyonnais et 22.45 Enquête exclusive, les Olympique de Marseille/Catane». inédits de l’été «Himalaya : La face cachée du toit du monde». KTO Canal + 20.40 VIP «Julien Courbet». Ren20.45 Les Tudors (4, 5 et 6/8) A. contre avec un animateur de téléSérie 3. Très brillant, vision, catholique convaincu. mais il y a une scène crue dans le 21.45 Mille questions à la foi second épisode. «Pourquoi Jésus fait-il des miracles ?». KTO 22.15 Concert «Les Vigiles», de 20.40 La foi prise au mot «Guérison». Rachmaninov. 21.45 Chacun son chemin. 23.45 Les feux de la saint 22.50 Hors les murs «Festival de Jacques, en direct de Compostelle. la BD chrétienne». 36 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 TF1 20.45 Joséphine, ange gardien 20.45 La 7e compagnie au clair de lune J. Comédie (1977) de R. «Paillettes, claquettes et champagne» GA. Téléfilm avec Mimie Mathy, Alain Doutey, Delphine Serina. Charmant. 22.35 New York section criminelle. Série avec V. D’Onofrio 2. France 2 20.35 Castle : «Double face», «La mort à crédit», «L’enfer de la mode» GA. Série avec Nathan Fillion, Stana Katic, Ruben Santiago-Hudson. Il y a toujours beaucoup d’humour dans cette série prenante. DR 20.45 Le meilleur des 30 his- Mardi 27 juillet 22.45 Le parrain A. Drame (1972) de Francis Ford Coppola, avec Marlon Brando, Al Pacino, James Caan, Robert Duvall, Sterling Hayden, Diane Keaton (2h48) 3. Ce film magistral est assez ambigu, et il y a des violences atroces. France 3 20.35 Patrick Sébastien «Portrait d’un bluffeur» GA. Un portrait réussi d'un homme plus complexe qu'il paraît. 23.00 Faits divers, le mag. Magazine. 00.50 Un été avec Chopin. Magazine présenté par Alain Duault. Arte 20.35 Le convoi des braves J. Western en NB (1950) de John Ford, avec Ben Johnson, Harry Carey Jr., Joanne Dru... (1h22). Ce magnifique western était un des préférés de John Ford. 22.00 Isadora Duncan «Je n’ai fait que danser ma vie». Documentaire. 23.00 Olafur Eliasson «La lumière, l’espace et le temps». M6 20.40 L’amour est dans le pré. Divertissement. 22.15 Belle toute nue. 23.35 Burn notice. Série avec Jeffrey Donovan. Canal + 20.45 Pigalle, la nuit (7 et 8/8) A. Série avec Jalil Lespert, Simon Abkarian, Armelle Deutsch 3. Une fin ennuyeuse et interminable, et des images peu discrètes. KTO 20.45 Vieillir dans la foi. Documentaire. 21.45 Un cœur qui écoute «Travail». 22.20 Grands entretiens «André Gouze». Lamoureux, avec Jean Lefebvre (1h25). Une comédie mineure et gentille, aux gags prévisibles. 22.15 Bienvenue dans ma tribu. 23.50 Columbo. Série avec P. Falk. France 2 20.35 Le temps des porteplumes J. Comédie dramatique (2005) de Daniel Duval, avec JeanPaul Rouve, Anne Brochet (1h34). (Voir notre analyse page 35) 22.10 Faites entrer l’accusé «Francisco Arce Montes : L’affaire Caroline Dickinson». Magazine 3. 23.25 Cœurs perdus A/Ø. Drame (2006) de Todd Robinson, avec John Travolta... (1h44) 3. Todd Robinson évoque avec finesse les blessures des policiers confrontés à l'horreur des crimes. Mais il y a des scènes très dures, en particulier le meurtre d'un enfant, d'autres d'un érotisme très cru. France 3 19.55 Championnats d’Europe d’athlétisme 2010, en direct de Barcelone. 21.30 Commissaire Brunetti «Mort en terre étrangère» GA. Téléfilm avec Uwe Kockisch, Julia Jager. Peu palpitant. 23.40 Europétanque d’azur «La finale à Nice». 00.40 Un été avec Chopin. Arte Poison : Notre risque quotidien 20.35 Du poison dans nos vêtements. Documentaire. 21.05 Emballages toxiques. 21.45 Polluer moins, vivre mieux. Documentaire. 22.20 Cher Monsieur, cher papa. Documentaire. M6 20.40 Bones : «L’aigle de sang», «Qui a tué ce cher Hank ?», «La vérité masquée», «Partenaires», «Super héros». Série avec Emily Deschanel 2. Canal + DR samedi 24 juillet 20.45 Fighting GA. Aventures (2009) de D. Montiel, avec Channing Tatum, Terrence Howard (1h41) 2. Classique et bien fait. KTO 20.40 Parlons-en «Le libéralisme». 22.20 Églises du monde «Argentine». 23.00 VIP «Julien Courbet». télévision Mercredi 28 juillet Jeudi 29 juillet vendredi 30 juillet TF1 TF1 TF1 22.40 Man to man J. Aventures (2004) de Régis Wargnier, avec Joseph Fiennes, Kristin Scott Thomas (1h55). Cette œuvre spectaculaire et généreuse manque un peu de lyrisme. 00.35 Un été avec Chopin. Arte Let it rock ! 20.35 Le rock du bagne J. Comédie musicale (1957) de Richard Thorpe, avec Elvis Presley, Judy Tyler, Mickey Shaughnessy (1h34). Un scénario prétexte pour les chansons (excellentes) du King. 22.15 Birth of rock. Documentaire. 23.15 Elvis «‘68 comeback». 00.25 Classic album «Elvis Presley». M6 20.40 Le gendarme à New York J. Comédie (1965) de Jean Girault, avec Louis de Funès, Michel Galabru (1h37). Amusant, mais sans plus. 22.25 Juste pour rire «Permission accordée avec Franck Dubosc et Stéphane Rousseau». Spectacle. Canal + 20.45 Flashforward (9 et 10/24) GA. Série avec Joseph Fiennes, John Cho 2. Très prenant. KTO 20.40 Les grands entretiens «Jacques Arnould, l’appel du ciel». 21.45 Concert «Les Vigiles», de Rachmaninov. 23.00 La foi en héritage. Documentaire. 20.45 Les experts Manhattan : «Un Indien à New York», «Sœurs de sang». Série avec Gary Sinise, Melina Kanakaredes 2. 22.15 Secret story. Divertissement présenté par Benjamin Castaldi. France 2 20.35 Championnats d’Europe d’athlétisme «Barcelone 2010». 22.20 Panique dans l’oreillette «Best of». Magazine présenté par Frédéric Lopez. France 3 19.55 Championnats d’Europe d’athlétisme 2010, en direct de Barcelone. 20.35 Faut pas rêver «Le Mali». Magazine présenté par Patricia Loison. 23.05 Flics toujours «À la recherche de Donna», «La voix de l’au-delà» GA. Téléfilm avec Amanda Redman.... Le premier épisode est prenant et amusant, le second n’a pas été visionné. 00.50 Un été avec Chopin. Magazine présenté par Alain Duault. Arte 20.35 Les amants du bagne GA. Téléfilm avec Antoine de Caunes, Isabelle Renauld, Laurent Malet, Didier Bezace, Édouard Montoute, Yves Afonso, Féodor Atkine, JeanYves Chatelais (1h34). (Voir notre analyse page 35) 22.10 Dopage génétique «Les mutants attaquent !». Documentaire. 23.05 Grand format «From Wight to Wight». M6 20.40 NCIS, Los Angeles «Mis sur la touche». Série avec Chris O’Donnell 2. 21.25 NCIS, enquêtes spéciales «Bombe humaine». Série avec Mark Harmon, M. Weatherly 2. Canal + (Rediffusion le 25 juillet à 18h15). lundi 26 juillet 14h30 Halte spirituelle « être prêtre au 21e siècle », avec le Père Patrice Gourrier (prêtre du diocèse de Poitiers et psychologue). (Tous les jours, à 14h30 et 20h45). Mardi 27 juillet 9h Visages « Jean-Baptiste Richardier » (Directeur et co-fondateur d'Handicap International). 19h30 « Les heures de Cluny ». jeudi 29 juillet 9h « Frère Alain Richard, une vie dans le refus de la violence ». 23h « Mgr Roger Etchegaray ». Vendredi 30 juillet 13h30 Témoin « Marguerite Server ou le célibat consacré ». Marie BIZIEN DR 00.55 Une fois que tu es né J. Drame (2005) de Marco Tullio Giordana, avec Matteo Gadola, Alessio Boni (1h55) 2. Une belle et émouvante œuvre, mais un peu trop démonstrative. France 3 19.55 Championnats d’Europe d’athlétisme 2010. 20.35 Mission Millénium. Divertissement de Jamy Gourmaud. 23.15 Strip-tease «America, America : (1/4) Amour, gloire et santé». Magazine. 00.15 La case de l’oncle Doc «Bigoudis et bavardage». 01.10 Un été avec Chopin. Magazine présenté par Alain Duault. Arte 20.35 Les mercredis de l’histoire «Brume de guerre» J. Documentaire (2003) de Errol Morris (1h42). (Voir notre analyse page 35) 22.15 Le dessous des cartes «La Géorgie, après la guerre». 22.30 Cœur de feu. Drame en VO (2008) de Luigi Falorni, avec Letekidan Micael... (1h29). M6 20.35 Trophée des Champions 2010 «Olympique de Marseille/ Paris-Saint-Germain». 22.45 Accusé à tort «L’innocence à tout prix : L’affaire Roland Agret». Documentaire présenté par Nathalie Renoux 2. Canal + 20.45 La différence, c’est que c’est pas pareil. Comédie (2007) de P. Laëthier avec François Berléand, Clémentine Célarié (1h25). KTO 20.40 Éclats d’espoir. Sur les traces d’une jeune fille de Pax Christi. 21.45 La famille en questions «Fan de BD ?». 22.20 La foi prise au mot «Guérison». 20.45 Section de recherche : «La bonne fée», «L’étoile filante», «Corps à corps» GA. Série avec Xavier Deluc, Linda Hardy, Virginie Caliari 2. Le premier épisode est prenant, les deux autres n’ont pas été visionnés. 23.35 Les experts Miami. Série 3. France 2 20.35 Carnet de voyage d’Envoyé spécial : «Vacances sous assistance», «Le business des objets souvenir», «Carnet de voyage Argentine : la revanche du tango», «Vacances système D.». Magazine. 22.50 La boîte à musique de Jean-François Zygel. Magazine avec Béatrice Uria Monzon, Hugues Aufray, Nolwenn Leroy, Disiz, Laurent Alvaro, etc. France 3 19.55 Championnats d’Europe d’athlétisme 2010, en direct de Barcelone. DR DR 20.45 Esprits criminels : «M. tout le monde», «Le feu aux poudres», «Froid comme l’amour». Série avec Joe Mantegna, M. Gubler 2. 23.05 Dirty sexy money (7, 8 et 9/10) GA. Série avec Donald Sutherland. Excellent. France 2 20.35 Championnats d’Europe d’athlétisme «Barcelone 2010». 22.40 Les fugueuses. Théâtre de C. Duthuron et Pierre Palmade, avec Line Renaud et Muriel Robin. RaDios Radio Notre-Dame Mardi 27 juillet 7h30 Parole et Musique « L’Ave verum de Mozart repris par Liszt et Tchaïkovsky ». Vendredi 30 juillet 7h30 Tour de France : à la découverte des saints de vos vacances « Saint Malo / Saint Brieuc. ». 16h Agenda Musical « Entretien avec Jean-Jacques Eigeldinger » (musicologue). Œuvres de Chopin : Fantaisie, Berceuse, Sonate numéro 3. RCF SaMedi 24 juillet 12h « Hommage à Willy Ronis, (le photographe) - Une poétique de l'engagement. à l'occasion de l'exposition consacrée à Willy Ronis à la Monnaie de Paris jusqu'au 22 août ». 14h « Reportage au monastère des dominicaines de Beaufort ». 20.45 Monstres contre aliens T. Animation (2009) de Rob Letterman et Conrad Vernon, avec les voix de Stéphane Freiss, Louise Bourgoin (1h31). (Voir notre analyse page 35) KTO 20.40 Les aumôniers du ciel. Un documentaire sur les aumôniers de l’aéroport de Roissy. 21.45 La vie des diocèses «Cayenne». 22.20 Parlons-en «Le libéralisme». sur TF1 Dimanche 25 juillet à 20h45 Jean-Philippe GA Après une nuit bien arrosée, Fabrice un grand fan de Johnny Hallyday, se réveille dans un monde où personne ne connaît son idole. L’idée de départ est très originale et intelligemment exploitée, avec une peinture réaliste et soignée de la vie quotidienne des personnages, des gags qui font mouche, une bande musicale qui réjouira tous les fans de Johnny et une interprétation extraordinaire, notamment de Fabrice Luchini. Malgré quelques fausses notes, ce film est un spectacle familial. T : Toutpublic Repères J : Adolescents GA: Grandsadolescents A : Adultes Ø : Œuvre(ouscène)nocive : Elémentpositif : Elémentnégatif FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 37 BLOC-NOTES Paris ✔ À l’occasion de la publication aux éditions Artège de l'ouvrage de MM. Mutel et Freeman "Le Cérémonial de la sainte Messe, à l’usage ordinaire des paroisses" (Mars 2010), une table ronde se tiendra à l’auditorium du Centre Georges Bernanos, 4 rue du Havre, 75009 Paris, le 7 septembre (18h30) sur le thème "Comment donner toute ses dimensions au cérémonial de la Messe selon l’ordo de 2002 ?", avec Mgr Marc Aillet (évêque de Bayonne), les abbés Régis Moreau et Thomas Diradourian (de la communauté Saint Martin) et le Père michel Gitton (fondateur de la communauté Aïn Karem), ainsi que les auteurs. Alpes-Maritimes ✔ Le Foyer de Charité, B.P.17, 06330 Roquefort les Pins, ✆ 04. 92.60.30.00, fax 04.92.60.30.01 u [email protected], Cadea prévoit une retraite du 9 au 15 août, avec le Père Benoit Parent «Que tous soient un comme nous-même» (St Jean 17,11) Qui n'a pas rêvé de retrouver l'unité en soi-même, avec les autres et avec Dieu ? Jésus homme accompli et fils de Dieu est le seul qui réaliser pleinement cela. Haute-Loire ✔ La 44e édition du Festival de La Chaise-Dieu se déroulera du 18 au 29 août, dans l'abbatiale Saint-Robert, dans l'église des Carmes... avec plus de 60 concerts autour de la musique sacrée, "Ave Maria", "Le pianiste aux cinquante doigts", "Odes à Sainte-Cécile", "Monteverdi, Vêpres de la Vierge", "Haendel, le Messie", "Bach, Magnificat", "Mozart, de Paris à la Vallée des Rois", "Musiques célestes pour une collégiale", "Chopin et Britten au théâtre", "Brahms, un requiem allemand"... Rens. : Bureau du Festival de La ChaiseDieu, 10 rue Jules Vallès, BP 150, 43004 Le Puy-en-Velay cedex, ✂ ✆ 04.71.09.48.28, fax 04.71.09. 55.58 / [email protected] Hautes-Alpes ✔ Au Sanctuaire Notre-Dame du Laus, 05130 Saint-Etiennele-Laus, ✆ 04.92.50.94.00, [email protected], propose, en libre participation aux frais, des concerts : le 30 juillet (20h30) "Histoire d'aimer" du père Gil Florini, variétés françaises et lecture de textes des grandes figures de l’Église ; le 13 août (20h30) "En chansons, en prières et en images" de Danielle Sciaky avec l’association À travers chant ; le 15 août (20h30) "La sainteté du prêtre" chant et réflexion spirituelle, par Jean-Yves Marie Tourbin ; le 17 août (20h30) "Lumière d'espérance" Negrospirituals, animé par Claude Marie (baryton). Isère ✔ Au Sanctuaire, 38970 La Salette-Fallavaux, ✆ 04.76.30.00. 11, des activités sont proposées : le Ve colloque internatio- nal «Chemins de réconciliation en Europe», du 25 au 29 juillet, sur le thème «Crise et renouveau de la famille en Europe» ; un concert d’orgue le 1er août (17h) à la Basilique ; un concert de l’ensemble folklorique "Plaï" (Ukraine) le 2 août (16h) ; une retraite, au choix de 1 à 4 jours, «Venez vous-mêmes à l’écart dans une montagne isolée et reposez-vous un peu» (Marc 6,31), du 10 au 15 août. Et une autre «L’être humain et les défis de vivre ensemble», du 14 au 19 septembre. Elles seront animées par les Pères Isidro Perin (ms) et Jérôme Eiphan (ms). Nièvre ✔ Dans l'Église Sainte-Madeleine, 58078 Cizely, dans le cadre du festival Artemus, un concert "musique de chambre" est prévu le 6 août (20h). Tarif : 5 e. Rens : ✆ 03.86.58.46.07. Pas-de-Calais ✔ Des retraites sont organisées au Foyer de Charité, BP 105, 62240 Courset, ✆ 03.21.91.62. FRance catholique HEBDOMADAIRE 76 pour un an (au lieu de 110 ) avec un premier abonnement, en cadeau, Abonnez-vous ! un CD "Mater Dulcissima", Cathédrale Notre-Dame de Paris Chant grégorien, polyphonies et monodies. Offrez un (Éditions Hortus) [Le cD peut être commandé seul, par courrier, au prix de 15 franco, abonnement ! chèque à l’ordre de France catholique, 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis Robinson.] À retourner, à "France catholique", 60 rue de Fontenay, 92350 le plessis-robinson ❒ Je souscris un premier abonnement à FRance catHoLiQUe : 1 an = 76 (au lieu de 110) (*)(**) et je reçois, en cadeau un cD "mater Dulcissima", cathédrale notre-Dame de Paris. chant grégorien, polyphonies et monodies. ❒ J'abonne un ami, un prêtre, une communauté… 1 an = 76 et je reçois le cadeau(**), qui m'est envoyé(****) adresse où France catholique doit être envoyé : ❒ Mme ❒ Mlle ❒ M. ❒ Père ❒ Sœur NOM/prénom : ........................................................................................... Adresse : ..................................................................................................... ….......................................... ...................................................................... Code postal : ...............Ville : ...................................................................... Je joins mon règlement par : ❒ chèque bancaire à l'ordre de FRance catHoLiQUe ❒ carte bleue : numéro de carte : Date d'expiration : Les 3 derniers chiffres au dos de la carte (à côté de votre signature) : votre téléphone : .............................................. votre adresse internet : ..................................... ❒ carte bleue Signature : par téléphone, appelez-le 01.46.30.37.38 ❒ Je souhaite recevoir 5 numéros de FRance catHoLiQUe gratuitement et sans engagement (*****) (*) France métropolitaine et DoM uniquement - (**) pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) le préciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. cnil n° 678405 - loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autres entreprises. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement. 52, fax 03.21.83.87.13, contact@ foyer-courset.fr : du 2 au 8 août «Une semaine en famille, sur les pas de Jésus», avec le Père JeanLuc Garin (avec enfants à partir de 4 ans et 13-16 ans venant en famille) ; du 9 au 15 août «Une spiritualité du quotidien, à l'écoute de quatre témoins de la Foi : Charles de Foucauld, Thérèse de l'Enfant Jésus, Marthe Robin, Madeleine Delbrêl», avec Mgr Jean-Claude Boulanger (avec enfants à partir de 4 ans). Savoie ✔ Au foyer de Charité de Tarentaise, 73260 Naves, ✆ 04. 79.22.91.02, fax 04.79.22.94.37 / [email protected] des retraites sont proposées : du 26 juillet au 1er août ou du 16 au 22 août «Maître, où demeurestu ?» (Jn 1, 18), avec marche en montagne, avec le Père Guy Sionneau ; du 2 au 8 août «Deviens ce que tu es : fils ou fille de Dieu», avec marche en montagne, avec le Père Charles Lenoir ; du 9 au 15 août «Si quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle» (2Co 5, 17) avec le Père JeanClaude Cousseau ; du 13 au 19 septembre «Dieu a tant aimé le monde qu'Il nous a donné son Fils unique» (Jn 3, 16) avec le Père Jean-Claude Cousseau. Var ✔ Au Sanctuaire Notre-Dame de Grâces, Route de Notre-Dame, 83570 Cotignac, la Semaine Mariale aura lieu du 7 au 15 août. Le 7 "Fête des apparitions" avec la Grand’Messe à 18h. Le 8 "Messe d’action de grâces". Le 10 (21h) chorale et lectures, du Frère Jean-Marie Luc, (22h) film «Des hommes et des Dieux», en avant première au théâtre du Rocher. [Dans les années 1990, dans un monastère au milieu des montagnes algériennes, huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Mais la violence et la terreur s’installent peu à peu... (Inspiré de l'histoire des Moines Cisterciens de Tibhirine.)]. Le 14, pèlerinage pour les familles en difficulté. Le 15 : Assomption de la Vierge Marie. Grand’Messe à 11h. Procession aux flambeaux (20h30). Rens. ✆ 04.94. 69.64.90 /92 / [email protected] www.nd-de-graces.com Et aussi, le 20 août "Fête de Saint Bernard" et 10e anniversaire de la rénovation de la chapelle, Messe à 11h30, départ en procession pour l'encensement de la statue de St Bernard à la chapelle ; le 21 août "Bénédiction des voitures anciennes, à l’occasion de la fête de Saint Christophe" ; le 8 septembre "Solennité de la Nativité de la Vierge Marie". Centres de vacances ✔ L'association Louis de Bretagne, 127 av. de Villiers, 75017 Paris, ✆ 01.43.80.38.12, fax 01.42.27.99.47, organise des centres de vacances, en Côtes d'Armor, dans la Manche..., animés par les Sœurs Franciscaines, pour les filles à partir de 4 ans... jusqu'à l'adolescence. Le but de ces séjours est de donner aux enfants et aux jeunes dans un cadre de nature agréable une détente joyeuse, une vie collective sympathique, une ambiance familiale et chrétienne. [email protected] http://louisdebretagne.free.fr abonnementS à FrAnce cAtholique France, 6 mois : 58 / 1 an (47 numéros) : 110 / Étranger, 1 an : 122 . Abonnement soutien : 250 . Pour la Belgique, virements à l'ordre de E. Kerkhove, chaussée de Dottignies 50 7730 Estaimpuis, tél. 056. 330585, compte bancaire : 275.0512. 029.11. Pour les autres pays, procédez par virements postaux internationaux sur notre compte chèques postal SCE 43 553 55 X La Source, ou bien par mandats internationaux à l'ordre de la SPFC ou par chèques bancaires libellés en euros et payables en France ou par chèques bancaires domiciliés à l'étranger moyennant une surtaxe de 18 , ou par carte bancaire via le site internet www.france-catholique.fr ou par téléphone : 01 46 30 37 38. Le journal ne rembourse pas les abonnements interrompus du fait de l'abonné / Ne paraît pas en août. PetiteS annonceS Tarif : la ligne de 35 lettres : 6 . Domiciliation : 9 . Communiqué dans le bloc-notes, forfait : 20 ➥ Urgent, cherche chambre ou studio, de préférence chez particulier, pour étudiant u.t. Troyes. Année scolaire 2010-2011. Tél. 02.31.96.17.24. ➥ Correcteur, auto-entrepreneur, cherche nouveaux clients, pour relire journaux d'entreprise et d'association, newsletters, thèses, manuscrits. Références. 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[email protected] Aquero ✔ Le groupe « Aquero » donne un concert le 24 juillet (20h30) à la salle Notre-Dame, au Sanctuaire de La SaletteFallavaux (38970). Rens. ✆ 04. 76.30.00.11 ou 04.76.30.03.85. Tarif :15 e. www.aquero.net Pour passer un communiqué, contactez : [email protected] fax 01.46.30.04.64 ou inscrivez-le sur : www.france-catholique.fr Pour les abonnements par chèque, virement ou prélèvement, pour un changement d'adresse ou pour toute autre question relative à votre abonnement en cours, il vous faut joindre : téléphone : 01.40.94.22.22 [lundi au jeudi 9h-13h et 14h-18h et vendredi 9h-13h et 14h-17h] Fax : 01.40.94.22.32 - courriel : [email protected] en revanche, pour un abonnement par carte bleue, le téléphone est : 01.46.30.37.38. FRance catHoLiQUe - hebdomadaire N° Commission Paritaire de la Presse : 1011 C 85771 valable jusqu'au 31 octobre 2011 CNIL : 6778405 60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson téléphone : 09.75.69.14.92 - 01.46.30.37.38 - Fax : 01.46.30.04.64 courriel : [email protected] - ccP La Source 43 553 55 X édité par la Société de Presse France Catholique, s.a. au capital de 900.000 euros. - 41838214900015 R.C.S. Nanterre - APE 5814Z Président : Hervé catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric aimard (✆ 06. 08.77.55.08) - Conseiller de la direction : Robert masson - Éditorialiste : Gérard Leclerc Rédaction : tugdual Derville - Ludovic Lécuru - Secrétaire de rédaction : brigitte Pondaven Imprimé par ippAc-imprimerie de champagne, ZI les Franchises, 52200 Langres Les documents envoyés spontanément ne sont pas retournés. France catholique est une marque déposée à l'Inpi. http://www.france-catholique.fr FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 39 Voici les deux livres de votre été 1/ La biographie du Curé d’Ars que vous vous étiez promis de lire durant toute l’Année sacerdotale.... Eh bien ! elle est toujours à votre disposition en librairies religieuses (éditions France Catholique, diffusion Salvator), ou par correspondance auprès de France Catholique. Ce sera aussi pour vous l’occasion de redécouvrir son auteur, Jean de Fabrègues (1906-1983) qui dirigea, durant près de 40 ans, l’hebdomadaire France Catholique hors des écueils idéologiques de la deuxième moitié du XXe siècle, tout en passionnant ses lecteurs pour la vie des idées. Le prix de cet ouvrage 15 x 22,7 cm, de 224 pages, est de 14,90 e + 5 e de port = 19,90 e franco. « L’apôtre du siècle désespéré, Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars » par Jean de Fabrègues 2/ Le tome I du Mystère du soleil froid, dans la série « Les indices pensables » est toujours disponible en librairies : éditions du Jubilé, diffusion Hachette. Cette bande dessinée s’adresse à un public qui va des enfants « de 12 ans et 1/2 » à tous les adultes qui ont le souci de mettre la science moderne et la Bible en accord. Son grand intérêt est qu’elle peut être mise entre toutes les mains et dans tous les milieux. C’est l’album idéal pour les oncles et tantes ou les grands-parents qui veulent créer un point de contact avec des adolescents sans culture religieuse mais Le prix de cet album qui ont le droit de connaître certaines 21 x 29,7 cm, de 48 pages, est de 13 e + 5 e de port questions sur l’origine du monde. = 18 e franco. Un cadeau à emporter dans chaque maison de vacances, à avoir dans sa voiture, prêt à offrir ou simplement à prêter et à laisser feuilleter... Également disponible par correspondance. « Les Indices pensables I - Le mystère du soleil froid » par Brunor " BULLEtIn dE CommAndE à rEtoUrnEr à FrAnCe CAthoLIque, 60 rUE dE FontEnAy, 92350 LE PLESSIS-roBInSon nom et adresse (si différents de ceux inscrits sur le chèque) : .................................................... ...................................................... ............................................................................................................................................................................................... ............................................................................................................................................................................................... ............................................................................................................................................................................................... o Commande « L’apôtre du siècLe désespéré, Jean-Marie Vianney » au prix de 19,90 e franco de port. o o o o Commande la Bd « Les indices pensabLes, Le Mystère du soLeiL froid » au prix de 18 e franco de port. Commande « L’apôtre du siècLe désespéré, Jean-Marie Vianney » et « Les indices pensabLes, Le Mystère du soLeiL froid » livrés à la même adresse, au prix de 14,90 e + 13 e + 5 e de frais de port = 32,90 e. Commande deux livres « L’apôtre du siècLe désespéré, Jean-Marie Vianney » livrés à la même adresse, au prix de 14,90 x 2 = 29,80 e + 5 e de frais de port = 34,80 e. Commande deux albums « Les indices pensabLes, Le Mystère du soLeiL froid » livrés à la même adresse, au prix de 13 x 2 = 26 e + 5 e de frais de port = 31 e.