n° 3222 23 juillet 2010

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n° 3222 23 juillet 2010
Catholique
86 e année - Hebdomadaire
n° 3222 -
23 juillet 2010
ISSN 0015-9506
france-catholique.fr
FRANCE
Jeunesse-Lumière
Une année pour la Mission !
Irak
Le nouvel archevêque d’Erbil,
entre larmes et ovations...
3€
BRÈVES
MondE
EnViRonnEMEnt : Le mi nistre français de l’Écologie, Jean-Louis Bor loo, et ses homologues allemand et britannique ont proposé le 15 juillet de porter l’objectif de réduction des émissions de carbone de 20 à 30% d’ici à 2020 afin de stimuler véritablement l’innovation et l’action internationale ; cela contribuerait à limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés.
Pour la première fois depuis le début de la marée noire dans le golfe du Mexique, BP a annoncé le 15 juillet être parvenue à colmater la fuite après avoir fermé toutes les valves d’un nouvel entonnoir placé sur le puits endommagé. Mais le 18 juillet, on parlait d'une nouvelle fuite un peu plus loin. Face au coût de ces opérations et des indemnisations des victimes, le groupe pourrait se délester d’une partie de ses activités de raffinage et de distribution.
ÉtatS-UniS : Le Sénat américain a adopté le 15 juillet la plus vaste réforme de régulation financière depuis les années 1930 ; le texte de 2 300 pages organise le contrôle de l’activité des places financières pour éviter une nouvelle crise bancaire.
La coque d’un navire a été découverte sur le site des attentats du 11 septembre 2001 ; ce bateau aurait servi lors des grands travaux de remblai de Manhattan au XVIIIe siècle.
FRancE-aFRiqUE : Nicolas Sarkozy a annoncé le 12 juillet que les pensions des anciens combattants africains allaient être alignées sur celles de leurs frères d’armes français.
oUganda : Au moins 74 personnes ont été tuées à la suite d’attentats dans deux restaurants de Kampala le 11 juillet pendant la retransmission de la finale du championnat du monde de football ; les actions ont été revendiquées par les Islamistes somaliens.
italiE : Dans le cadre de deux opérations effectuées contre la mafia napolitaine, des dizaines de mandats son enlèvement et sa captivité, l’ancienne otage des Farc, Ingrid Betancourt, a retiré sa demande et refusé le 17 juillet une offre de 450 000 euros proposée par la France.
d’arrêt ont été lancés et des appartements, entreprises ou terrains saisis pour une valeur de 1,3 milliard d’euros.
nigER : L’inquiétude grandit pour Michel Germaneau, un retraité de 78 ans, membre d’une association d’entraide aux enfants du Niger, menacé de mort par ses ravisseurs islamistes.
aRgEntinE : Pour la première fois en Amérique latine, le Sénat argentin a légalisé le 15 juillet le mariage homosexuel.
coloMBiE : Une semaine après avoir demandé à l’État colombien une réparation de 6,5 millions d’euros pour Champs-Élysées ; le défilé aérien a célébré pour sa part le centenaire de l’aéronavale avant le largage de parachutistes place de la Concorde ; les régiments revenant d’Afghanistan et les formations ayant participé aux opérations de sauvetage en Haïti étaient également à l’honneur ; le feu d’artifice autour de la tour Eiffel avait pour thème la francophonie.
PolitiqUE : Le ministre du Travail Éric Woerth a annoncé sa démission de ses fonctions de trésorier de l’UMP, ainsi que le lui avait conseillé le président de la République lors de son intervention télévisée du 12 juillet.
2 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
FRancE
14 jUillEt : Pour les 50 ans de leur indépendance, 13 pays d’Afrique francophone ont été invités à faire défiler leurs troupes sur les Dans cette prestation télévisée sur France 2, le président de la République a dénoncé une campagne de calomnies dans l’affaire Bettencourt et réaffirmé sa détermination sur la réforme des retraites qui a été présentée en conseil des ministres le 13 juillet ; le remaniement ministériel attendu ne devrait avoir lieu que fin octobre.
jUSticE : L’ancien ministre socialiste René Teulade a été renvoyé devant un tribunal avec sept autres personnes pour détournement de fonds.
Quatre personnes dont le photographe François Banier et le gestionnaire de fortunes Patrice de Maistre, ont été placées en garde à vue le 15 juillet pour 48 heures dans le cadre du volet fiscal de l’affaire Bettencourt.
Un rapport des experts chargés d’évaluer les problèmes de santé post-opératoires de Johnny Halliday et révélé le 18 juillet, met sérieusement en cause le chirurgien parisien du chanteur.
FiScalitÉ : Après la prise de position de Nicolas Sarkozy sur le maintien de l’ISF lors de sa prestation télévisée, le président de la commission des finances du Sénat, Jean Arthuis, a estimé le 15 juillet que le bouclier fiscal était une mauvaise réponse à l’impôt sur la fortune et qu’il fallait supprimer les deux dispositifs ; cette suppression interviendrait dans le cadre d’une réforme fiscale comportant une tranche supplémentaire de l’impôt sur le revenu et un relèvement du taux normal de TVA.
coMPtES PUBlicS : Dans un nouveau rapport rendu public le 15 juillet, la Cour des comptes constate que, malgré les efforts accomSUITe eN page 7
ÉDITORIAL
SOMMAIRE
ACTUALITÉ
4
ÉCONOMIES
5
ÉGYPTE
6
SOCIÉTÉ
Les rigoureux
Alice Tulle
L'énigme du Sphynx
Yves La Marck
Diplomatie bioéthique
Tugdual Derville
DOSSIER
8
NOUVELLE ÉVANGÉLISATION JEUNESSE-LUMIÈRE
ESPRIT
16
LECTURES
18
LES ANIMAUX DANS LES ÉVANGILES
19
ECCLÉSIA
20
IRAK
17e dimanche ordinaire
Père Michel Gitton
L'âne
Tugdual Derville / Didier Tiphaine
Bilan du Saint-Siège
Le nouvel archevêque d'Erbil
Hubert Debbasch / Franz Le Guen
MAGAZINE
24
PHILOSOPHIE
25
TCHAD
26
ANGLETERRE
27
ISLANDE
Galilée et les mathématiques
Bertrand Souchard
La joie de servir
Mgr Charles Vandame / Éric de La Bourdonnaye
John Henry Newman
Patrick de Laubier
Jón Arason
Jacques Rolland
28
PRÊTRES ET LAÏCS
29
ROMANS
Symphonie inachevée
Denis Lensel
Sélection
Brigitte Clavel
30
EXPOSITIONS
32
LIVRES
33
CINÉMA
34
THÉÂTRE
35
TÉLÉVISION
36
TÉLÉVISION
Sélection début de soirée
38
BLOC-NOTES
Vie associative et d’Église
Nicolas de Staël
Alain Solari
Sélection pour les enfants
Christèle Hubert
"Inception", "Carlos",
"Vic, le Viking", "Yo también"
M.-C. Renaud d'André
« Le souper »
Pierre François
"Le temps des porte-plume",
"Les amants du bagne",
"Brume de guerre", "Monstres contre Aliens"
M.-C. Renaud d'André
M.-C. R. d'A.
Brigitte Pondaven
© JEUNESSE LUMIÈRE / TERRE ENTIÈRE
Écoutez la chronique de
Gérard Leclerc,
chaque semaine sur :
Coups de feu
sur la police
C
E N'EST PAS LA
première fois, hélas, qu'on tire des
coups de feu sur la police. Le récent procès des
émeutiers de Villiers-le-Bel nous l'a rappelé, avec
les incertitudes des quartiers, l'anonymat des agresseurs et la situation de non-droit dans des zones
dévolues aux trafics des bandes. La nuit d'émeute de Grenoble
- dans la nuit du 16 au 17 juillet - n'innove pas, mais relance
forcément l'interrogation sur l'avenir de nos sociétés, rendues encore plus fragiles par la crise économique, les restrictions budgétaires et les
risques de récession. Bien sûr, il ne faut pas
non plus exagérer dans la peur, en s'imaginant
que c'est une jeunesse entière qui aurait pris
les armes. Des tireurs isolés demeurent des
tireurs isolés, même s'ils bénéficient d'une
sorte de protection larvée. Quant aux autres
jeunes qui se livrent à des exactions tout
par Gérard LECLERC
aussi condamnables (incendie de voitures,
mise à sac de magasins et d'équipements
publics), ils sont également très minoritaires. Nous ne sommes
pas en guerre civile. Cependant la mobilisation de troupes
d'élite pour imposer l'ordre à un quartier n'est pas non plus
quelque chose d'anodin.
Il nous faut donc prendre la mesure des événements qui
se sont passés à Grenoble parce qu'ils concernent toute la
France urbaine qui connaît peu ou prou les mêmes problèmes.
L'immigration des dernières décennies est venue peupler ces
quartiers qui vivent la même déshérence. Ce que certains
appellent la fin du processus d'intégration renforce le malaise
de toute une jeunesse privée de travail. Le danger est qu'un
fossé continue à se creuser entre deux populations. Désormais,
le discours contre l'immigration n'est plus une exclusivité du
Front national, il émane aussi d'une sensibilité de gauche républicaine. Il conduit à des initiatives comme celle d'un « apéro
saucisson » anti-islamique. Gare à la logique des affrontements, mais attention aussi, comme l'écrivait Philippe Murray,
de ne pas ignorer « le concret brutal et difforme lorsqu'il vient
bousculer un monde idéal rêvé ». Gare à la pensée magique. ■
FRANCECatholique N°3222 23 JUILLET 2010
3
ACTUALITÉ
ÉCONOMIES
Les rigoureux
Après des mois de tergiversations, François Fillon a fini
par employer le mot que Nicolas Sarkozy s’interdit encore
de prononcer : la « rigueur » est à l’ordre du jour.
Q
uel est l’événement
politique marquant
en ce mois de juillet ?
Au vu de l’agitation
médiatique, stimulée
par la concurrence des sites
établis sur Internet, force est de
répondre encore et toujours :
l’affaire Woerth-Bettencourt !
C’est pour tenter de l’étouffer que Nicolas Sarkozy s’est
exprimé, le 12 juillet, à la télévision. En vain : dès le lendemain, de nouvelles révélations
relançaient l’affaire. Son retentissement dépasse les protagonistes quotidiennement cités et
les enquêtes de police : comme
le déclare le sociologue Marcel
Gauchet (Le Monde du 18-19
juillet), « l’affaire Bettencourt
réactive le contentieux entre
le peuple et les élites ». Nicolas
Sarkozy avait séduit nombre
de Français en assurant que
la richesse des plus riches se
diffuserait dans une société
où il suffisait de travailler plus
pour gagner plus. Or « la France
qui se lève tôt » a sous les yeux,
du matin au soir, les pratiques
de personnalités richissimes,
leurs liens avec le pouvoir politique, leurs privilèges et les
libertés qu’elles prennent avec
le droit fiscal. Le choc est rude
et Nicolas Sarkozy a d’autant
moins réussi à convaincre ses
auditeurs que beaucoup de ses
(
arguments sont contestés par
les économistes qui estiment
par exemple que, contrairement à ce qu’il a affirmé, la
productivité en France est
supérieure à celle de l’Allemagne, pays dans lequel la
pression fiscale n'a pas été
réduite.
En voyage au Japon, le
Pre mier ministre a négligé
cette distinction sémantique :
quatre jours seulement après
l’allocution présidentielle,
François Fillon a prononcé à
Tokyo une petite phrase abondamment commentée : « Dans
tous les budgets de l'État, le
Ces polémiques sur les
arguments comparatifs du
président de la République
ont d'ailleurs fait passer au
second plan ses déclarations
sur la rigueur : une fois de
plus, il avait rejeté le terme,
trop « connoté », puis affirmé
que la ligne qu’il avait choisie serait maintenue quant au
bouclier fiscal et à la réforme
des retraites. Pour lui, il ne faut
pas de rigueur mais il faut être
« rigoureux ».
seul qui n'est pas soumis à la
rigueur, c'est le budget de l'Enseignement supérieur et de la
recherche ». Soudain officialisé, le mot a été abondamment
commenté par les médias et la
franchise du Premier ministre a
été saluée par diverses personnalités – par exemple Jean
Arthuis qui a célébré « la fin
de l’illusionnisme ».
En fait la levée de ce tabou
est un événement de faible
importance. Il n’y a pas désac-
Il n'y a pas désaccord de fond entre
François Fillon et Nicolas Sarkozy
4 FRANCECatholique n° 3222 23 juillet 2010
par Alice TULLE
cord de fond entre François
Fillon et Nicolas Sarkozy qui
ont choisi en même temps que
les autres dirigeants européens
et selon la ligne définie par
Angela Merkel, de comprimer
au maximum les dépenses
publiques pour réduire de
moitié le déficit public (moins
de 6% du PIB en 2011 à 3% en
2013). L’objectif est de « rassurer les marchés », autrement
dit la spéculation internationale et les agences de notation, et c’est sans doute pour
cette raison que le Premier
ministre a choisi de s’exprimer
sur la rigueur au Japon – non
devant l’Assemblée nationale.
Bien entendu, François
Fillon a ajouté que « cette politique ambitieuse de maîtrise
budgétaire ne signifiait en
aucune manière renoncer à
promouvoir la croissance ». À
Bercy, Christine Lagarde ne
dit pas autre chose mais cette
politique n’est équilibrée que
sur le papier. Il est difficile de
réduire les dépenses publiques
(qui nous avaient permis de
faire face à la crise économique en 2009) tout en soutenant une croissance toujours
très faible.
Comme tous nos partenaires européens vont réduire
leurs dépenses, les capacités
d’exportations à l'intérieur de
l'Europe vont diminuer et la
contraction du pouvoir d’achat
n’offrira pas de débouchés
intérieurs à une production
qui risque de se réduire. Car
la France ne sait malheureusement pas exporter en Asie
aussi bien que l'Allemagne… n
ACTUALITÉ
ÉGYPTE
par Yves LA MARCK
L'énigme du Sphinx
Hosni Moubarak, 82 ans, malade, préside au déclin de la
puissance égyptienne, absente sur tous les fronts diplomatiques.
Sa succession peut être soit familiale soit militaire.
Q
représente le
monde arabe au
G20 ? L'Arabie Saoudite. Qui a pris la
tête de la défense
de la cause palestinienne ? La
Turquie. Qui contrôle les eaux
du Nil ? L'Éthiopie. Qui assure
les médiations au Soudan ?
Le Qatar. Qui a les plus fortes
chances d'obtenir le siège
continental africain au Conseil
de sécurité des Nations Unies ?
L'Afrique du Sud ou le Nigeria.
Qui menace les revenus du
Canal de Suez ? La Somalie.
C'est quand même bizarre que
le pays arabe sunnite le plus
peuplé, avec 80 millions d'habitants, la plus forte classe
moyenne, l'histoire la plus
prestigieuse, des pharaons à
Abdel Nasser, ait quasiment
disparu de la carte politique
de la région et du monde !
Même le sommet AfriqueFrance initialement prévu au
Caire, sur la base d'une longue
amitié franco-égyptienne, a
dû être rapatrié sur Nice. En
principe, le prochain se tiendra à Charm-el-Cheikh dans
trois ans.
Le président Moubarak a
été porté à la tête de l'État
à la suite de l'attentat qui
a coûté la vie au président
Sadate le 6 octobre 1981. La
longueur de son règne tient
largement à l'absence d'alternative. La stabilité, dans
un pays constamment en état
ui
d'urgence, empêche que l'on
ne touche à rien. Les ÉtatsUnis, après quelques velléités
d'ouverture, ont vite compris
que le jeu n'en valait pas la
chandelle. Les Frères musulmans, le groupe le plus important du pays, créé au Caire
voici 82 ans, avait gagné 88
sièges au Parlement en 2005.
Bien vite une réforme constitutionnelle en 2007 a remis
les choses en ordre.
dant, ce que la Constitution
actuelle ne permet pas. Les
difficultés rencontrées par ce
candidat ont plutôt convaincu
les Frères de poursuivre leur
action religieuse et sociale
sans remettre en cause le
pouvoir politique. C'est
semble-t-il le sens à donner
au choix d'un nouveau Guide
suprême du mouvement en
janvier dernier.
On prête à Hosni Mou -
Les Frères musulmans
ont pu être tentés de faire
alliance avec Mohamed
ElBaradei quand le directeur exécutif de l'Agence
internationale pour l'énergie
atomique (AIEA), prix Nobel
de la paix 2005, décida de se
lancer en politique dans son
pays mais comme indépen-
barak l'intention de se maintenir au pouvoir jusqu'à sa
mort, donc de se représenter
en 2011 à 83 ans. Ce serait
préjudiciable à une succession par son fils Gamal, peu
populaire. Dans le cas en effet
d'un décès du président en
fonction, toujours possible,
même avant l'échéance de
l'an prochain, l'armée arbitrerait comme elle l'a toujours
fait depuis 1952.
Cette transition politique ne va pas aider l'Égypte
à retrouver son influence.
Le Caire, avec ses dix-neuf
millions d'habitants dont
un tiers de précaires, est le
terrain de prédilection de ce
que l'on appelle la rue arabe,
c'est-à-dire ces déferlements incontrôlés du peuple.
Certains n'hésitent pas à
comparer l'Égypte à bout de
souffle à l'Iran des derniers
jours du Chah. Un événement
de cette sorte, y compris une
répression, changerait la
donne régionale plus sûrement que la prise de pouvoir
par des islamistes.
La Palestine serait victime
de l'onde de choc. Mais encore
plus sûrement le Soudan hier
anglo-égyptien : Khartoum
est confronté à la fois à l'indépendance du Sud-Soudan
et à la mise en accusation
internationale du président
Bêchir. L'Égypte ne pourra
échapper aux conséquences.
Un signal fort : les cinq États
africains aux sources du Nil
(Rwanda, Ouganda, Tanzanie,
Kenya, et surtout Éthiopie qui
contrôle 85 % des eaux par
le Nil bleu) n'ont pas hésité
à braver l'hostilité du Caire
en se mettant d'accord entre
eux en mai dernier à Entebbe
sur l'exploitation des eaux. Le
Sphinx ne fait plus peur à
personne. n
Le terrain de prédilection de
ce qu'on appelle la rue arabe
)
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 5
ACTUALITÉ
MÈRES PORTEUSES
par Tugdual DERVILLE
Diplomatie bioéthique
Les consulats de huit pays européens se sont concertés pour
lutter contre le marché des mères porteuses qui sévit en Inde.
Prémices d’une défense européenne… bioéthique ?
L
(
en France le débat de
société. Ils se battent pour
faire reconnaître un lien de
filiation ; et la Justice hexagonale a dû trouver en mars
un accommodement pour
concilier l’interdiction de la «
gestation pour autrui » avec
l’intérêt des petites filles. Sur
un thème connexe, la Cour de
cassation vient de reconnaître
© UMBAR SHAkIR
' affaire est révélée
par The Times of
India. Les consulats de Belgique,
de France, d’Allemagne, d’Italie, des PaysBas, de Pologne, d’Espagne
et de République Tchèque
ont demandé par lettre à
une dizaine de cliniques de
procréation de Bombay de
réorienter leurs ressortissants
en quête de mères porteuses
vers les autorités de leurs
pays respectifs.
L’Inde est une destination prisée des Européens
désireux de contourner les
interdits légaux en matière
de procréation artificielle.
On estime à près de 30 000
dollars le coût d’une mère
porteuse indienne (dont
souvent seulement 5 000
pour la jeune femme ellemême), un tarif trois à cinq
fois inférieur à celui pratiqué
aux États-Unis. Jusqu’ici, les
États semblaient impuissants
devant le « tourisme procréatif » de leurs ressortissants.
Au risque d’être mis, à leur
retour, devant le fait accompli.
Avec leurs jumelles
mises au monde légalement aux États-Unis d’une
mère porteuse, les époux
Mennesson ont ainsi importé
à une Française homosexuelle
le statut de parent adoptif de
l’enfant qu’a mis au monde
sa compagne, toujours aux
É tats-Unis. Quant aux
Françaises – souvent homosexuelles – qui reviennent
de Belgique enceintes de «
bébés Thalys », du nom du
train international qu’elles
empruntent, notre protection
sociale les finance, dès le suivi
de la grossesse… Ces bébés
ont pourtant été conçus dans
des cliniques spécialisées
bruxelloises par insémination artificielle, une pratique
illégale en France pour les
célibataires. Notre système
de santé assume jusqu’aux
drames du tourisme procréatif : en septembre 2007 on
apprenait qu’une Française
de 44 ans était dans le coma
depuis trois mois au CHU
d’Angers après avoir accouché
de triplés, à environ 6 mois
de grossesse. Sa fécondation
in vitro avait été obtenue en
Grèce, au-delà de l’âge qui
permet son remboursement
en France. Un an plus tard,
c’est une femme de 59 ans,
largement ménopausée, qui
revenait accoucher en France,
par césarienne, de triplés. Le
don d’ovocytes (obtenus au
Vietnam) est réservé par la
loi de bioéthique française
aux femmes « en âge de
procréer ».
À propos des mères
porteuses, le Conseil d’Etat
a certes estimé que la France
n’avait pas à « s’aligner sur
le moins-disant éthique ».
Mais avec la liberté de circulation des personnes, qui peut
empêcher les citoyens d’un
pays de déjouer à l’étranger
les dispositions votées dans
leurs pays au nom de l’intérêt
des enfants et de la dignité
des femmes ?
Le tourisme procréatif est
même un argument choc pour
les promoteurs de la légalisation des nouvelles transgressions : il privilégierait
Une destination prisée des Européens
désireux de contourner les interdits légaux
6 FRANCECatholique n° 3222 23 juillet 2010
les riches, seuls capables de
s’offrir les voyages et les prestations à l’étranger. Selon un
groupe de travail du Sénat,
mieux vaudrait encadrer « à
la française » ces modes de
procréation, pour éviter les
dérives mercantiles anglosaxonnes.
La disparité des lois des
divers pays d’Europe ajoute
à la confusion : les jeunes
Européennes en quête d’argent de poche peuvent vendre
leurs ovocytes en Espagne et
le don de sperme est rémunéré dans plusieurs pays de
l’Union européenne où les
banques commerciales de
gamètes font florès.
La réaction collective qui
s’amorce en Inde serait liée
au scandale provoqué par
un ressortissant israélien
homosexuel. Dan Goldberg a
mis trois mois, preuve biologique à l’appui – et scandale
médiatique à la clé – pour
obtenir des passeports pour
ses jumeaux nés d’une mère
porteuse en Inde. The Times of
India signale qu’un Français
de 44 ans, lui aussi homosexuel, séjourne actuellement
en Inde avec ses jumeaux,
dans l’attente des papiers lui
permettant de les ramener en
France.
Le tourisme sexuel est
désormais réprimé sur le
plan international, quand
ce sont des enfants qui en
sont victimes. L’éthique de
l’adoption internationale est
aussi, depuis longtemps, un
sujet diplomatique sensible.
Au tour de la bioéthique ? n
suite de la page 2
plis, de nouvelles économies
restent possibles en ce qui
concerne les déplacements
du chef de l’État ; ces coûts
ont augmenté de 40% en un
an et atteignaient en 2009
22 millions d’euros, soit
20% des dépenses totales de
l’Élysée.
Entreprises : Après la décision de la cour d’appel de
Douai ordonnant le redémarrage de la raffinerie des
Flandres à Dunkerque, l’activité a repris le 19 juillet.
En pleine période de départs
en vacances, les compagnies
aé­riennes déplorent des
re­tards dus à une grève du
zèle des aiguilleurs du ciel.
Circulation : Votés lors
du Conseil de Paris en juin
dernier, les aménagements
permettant aux cyclistes de
circuler à contresens dans
les rues à sens unique limitées à 30km/h sont désormais réalisés.
Burqa : Le porte-parole du
département d’État américain a exprimé le 15 juillet
son désaccord avec le projet de loi français sur le
port du voile intégral, en
faisant valoir « la liberté de
croyance ».
Intempéries : Une personne
a été tuée et plusieurs autres
blessées au cours des violents orages qui ont atteint
la France le 14 juillet ; le
trafic aérien et le RER parisien ont été perturbés et des
bâtiments endommagés dans
le nord et l’est du pays.
Le ministre du Développe­
ment durable a présenté
le 13 juillet en Conseil des
ministres un plan « digues » ;
500 millions seront consacrés d’ici à 2016 au renforcement de 1 200 km de digues.
Violences : Un braqueur
de casino a été abattu le
16 juillet à Grenoble lors
I
Nouvelle-Calédonie
l y a douze ans qu’un Premier ministre ne s’était rendu en Nouvelle-
Calédonie : François Fillon a donc succédé à Lionel Jospin, qui
s’était investi pour la conclusion de l'accord de Nouméa qui, en
1998, amplifiait ceux de Matignon conclus dix ans plus tôt après de
longs et sanglants affrontements. Le chef du gouvernement sait qu’il
faut en organiser la « sortie », d’ailleurs institutionnellement prévue
entre 2014 et 2018. Pour ce faire, les habitants devront choisir entre
l’indépendance et une forme d’association avec la France. Lui-même
préfère maintenir « ce lien qui unit depuis plus de 150 ans » ce territoire à la métropole, mais il a défini trois hypothèses : « l'indépendance
pure et simple », « l'indépendance et un lien qui demeure fort avec la
République » ou « l'autonomie poussée vers ses limites maximales ».
Restera à préciser le sens des deux dernières solutions. La première
s’apparenterait vraisemblablement à un statut d’État associé comme
cela se trouve pour certains pays du Pacifique : les îles Mariannes du
Nord avec les États-Unis d'Amérique ou les Îles Cook et Niué avec la
Nouvelle-Zélande ou bien l’accord-cadre de libre-association entre la
Micronésie et les États-Unis. La seconde viserait à amplifier les centres
de décision propres au territoire, comme cela se pratique déjà un peu
sur place et encore plus en Polynésie française.
Quelle que soit la perspective, la question du drapeau s’avère
importante. Le fait d’avoir fait hisser, à côté de la bannière tricolore,
celle du Flnks — le Front de libération kanak et socialiste, qui représente la principale fédération indépendantiste — a été mal vu par
ceux qui sont choqués par la place accordée à l’emblème d’un parti
politique. Mais la majorité des élus néo-calédoniens, toutes tendances
confondues, s’y est montrée favorable. Cela va sans doute dans le sens
du « véritable laboratoire de la coexistence pacifique entre des cultures
différentes » vanté par François Fillon
Au-delà des jeux politiques personnels et tribaux locaux, la situation demeure volatile. Il ne faut en effet pas oublier la composition
ethnique : 44, 1 % de Kanaks — pas tous indépendantistes et fort divisés
—, 34, 1 % de Caldoches et autres descendants d’Européens parfois
métissés, 9 % de Polynésiens — surtout des Wallisiens et Futuniens
— et une multitude de riverains divers du Pacifique — Tahitiens,
Vietnamiens, Japonais, Chinois… Quant aux partis, à côté de la nébuleuse indépendantiste — où se trouvent des centristes — beaucoup de
formations représentent le centre et la droite, avec des apparentements
au niveau français complexes, sans oublier le Front national.
Par ailleurs, si tous les électeurs peuvent voter à la présidentielle,
aux législatives, aux municipales, aux référendums nationaux et aux
européennes, seuls sont admis aux référendums d'auto-détermination
ceux qui étaient ou auraient pu être électeurs au référendum de 1998
ou peuvent justifier d'une durée de vingt ans de domicile continu en
Nouvelle-Calédonie. Quant aux élections provinciales et à celles au
Congrès de l'archipel issu des assemblées de province, il a été finalement décidé en 2007 d’en geler aussi le corps électoral à 1998.
Jean-Gabriel Delacour
d’un échange de tirs avec
la police ; un policier a été
blessé. La nuit suivante, de
violents incidents ont opposé des manifestants amis
de la victime aux forces de
l’ordre dans le quartier de la
Villeneuve ; 19 personnes ont
été placées en garde à vue.
4 sont soupçonnées d'avoir
utilisé des armes à feu.
Dans le Loir-et-Cher, un
homme de 22 ans, membre
de « la communauté du
voyage » a été tué dans une
course-poursuite après avoir
forcé un barrage de gendarmerie dans la nuit de vendredi à samedi. D'après certains
témoignages, il roulait sans
permis et un cambriolage
avait été signalé non loin
dans lequel il craignait d'être
accusé. Une cinquantaine
de ses parents et amis ont
alors attaqué la gendarmerie de Saint-Aignan, coupé
des arbres à la tronçonneuse,
détruit des feux de signalisation, incendié une salle de
la mairie de Couddes, détruit
des voitures et défoncé des
vitrines dans plusieurs villages notamment à Onzain.
Une tentative d’attentat à
la bouteille de gaz a été
déjouée le 16 juillet sur le
chantier d’une maison en
construction sur la commune
de Ventiseri en Haute-Corse.
Pour répondre aux problèmes de délinquance, un
arrêté municipal interdit aux
jeunes de moins de 13 ans
de sortir seuls entre 23h et
6h en centre ville et certains quartiers de Bollène
(Vaucluse).
DéCÈS : Le comédien Bernard
Giraudeau est mort à Paris
le 17 juillet des suites d’un
cancer ; il était âgé de 63 ans.
FOOT : La Fédération française de football a annoncé
le 16 juillet la constitution
d’une commission d’enquête
sur les événements du 20 juin
et la « mutinerie » des Bleus
en Afrique du Sud. De son
côté, le nouveau sélectionneur, Laurent Blanc, envisage de ne convoquer aucun
des membres de l’équipe de
France présents aux championnats du monde pour
un premier match contre la
Norvège le 11 août prochain.
J.L.
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
7
DOSSIER
nOuvELLE évangéLISatIOn
Jeunesse-Lumiè
par Marie-Claude et des missionnaires de Jeunesse-Lumière
Vous en avez peut-être rencontrés cette
semaine à Avignon où ils étaient « en
mission » : des « JL ».
Ils ont entre 18 et 30 ans
et offrent une année - ou
deux - de leur vie pour
cultiver l’espérance et la
semer en abondance. Depuis
26 ans, il y a des jeunes
comme eux qui participent
à Jeunesse-Lumière, l'école
Évangélisation d'évangélisation fondée par
de rue à Avignon, le Père Daniel-Ange, et qui a
le 15 juillet 2010.
permis
à plus
de 700 jeunes de 55 nationalités de vivre une
expérience fondatrice
pour toute leur vie. Nous
avons demandé à une
petite équipe de la dernière
promotion de finaliser cette
présentation, autour de
Marie-Claude, consacrée au service de
l'école depuis JL4 (1987). Elle en est le
« veilleur pastoral » et prépare déjà
activement la prochaine rentrée de l'école
Jeunesse-Lumière à Pratlong, commune
de Vabre dans la montagne du Tarn.
http://www.jeunesse-lumiere.com
8 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
L
a formation à Jeunesse-Lumière ne
vise pas à l’accumulation intellectuelle
de connaissances, mais à la transformation de tout l’être. L'année est
jalonnée par 27 sessions qui permettent d’une part un approfondissement
de la foi : étude de la Bible, des sacrements, œcuménisme, histoire de l’Église, Orient
chrétien, découverte du judaïsme, et qui offrent
d’autre part les réponses nécessaires aux grands
défis de notre société : bioéthique, doctrine
sociale de l’Église, écologie, sciences de la vie…
Dans les écrits des Pères, le mot formation
n’a en effet pas le sens d’une accumulation de
connaissances intellectuelles, mais il signifie la
trans-formation de l’être. La racine latine du
mot formation - formosa, belle - est invitation à retrouver cette
« f or me » p r emièr e,
ce tracé originel par
lequel Dieu a dessiné les
contours de notre être.
Ne sommes-nous pas
son image et sa ressemblance ? C’est cette ressemblance, cette Beauté
première qu’il nous faut
laisser affleurer en nous,
afin de pouvoir la semer
ensuite.
Dans la formation à Jeunesse-Lumière, la
notion de gratuité est essentielle : pas d’examens
ni de diplômes, ce qui n’ôte rien au sérieux de
l’étude. Il s’agit de sortir du schéma de concurrence que certains ont pu douloureusement
connaître dans leur parcours scolaire. Retrouver
la jubilation d’apprendre en dehors de tout jugement, développer ses dons et son intelligence,
s’ancrer dans la confiance, tels sont quelquesuns des traits pédagogiques propres à l’école.
L’enseignant est d’abord là comme un frère.
L'Eucharistie au cœur de la journée.
Il partage le quotidien avec nous. Disponible pour
écouter, stimuler, transmettre des méthodes de
travail, il crée un climat de confiance propice à
l’épanouissement de chacun. Des grands témoins
sont également régulièrement invités : que ce
soit dans le domaine artistique, culturel, scientifique, ils sont le signe que chacun, là où il est,
peut participer à l’édification de la civilisation de
l’amour.
Enfin, l’étude se source dans la prière et y
conduit. Les deux heures de cours du matin
ouvrent sur la louange du milieu du jour, au
cours de laquelle est partagé un texte éclairant
le thème de la session. Les deux heures de cours
de l’après-midi préparent à l’action de grâce de
la Sainte Messe. Par ailleurs, le programme de
cours est harmonisé avec le temps liturgique,
théologie et liturgie s’éclairant mutuellement.
L a prière est la respiration vitale de
notre quotidien à l’école. À l’image de
saint Jean-Baptiste se laissant pétrir dans
le grand silence du désert, nous avons choisi un lieu retiré, propice au recueillement et
à l’émer veillement. Émer veillement ! Cela
ne serait–il pas l’autre nom du Saint-Esprit,
l’humble artisan des silencieux prodiges ?
Au désert, le regard se laisse laver et retrouve
la limpidité de l’enfance. Le cœur pour un temps
délivré de l’envahissement de l’image, s’ouvre à
un réel jusque-là voilé. Remède à la déconnexion
par le virtuel : la contemplation du réel. Chanter
les vêpres les yeux grands ouverts sur un ciel
flamboyant, vivre une eucharistie au sommet
d’une montagne, faire oraison au lever du soleil :
autant de chemins qui incarnent la vie spirituelle.
On nous demande parfois si cette année
à l’écart de l’agitation du monde ne nous
Temps de prière. débranche pas du réel. L’expérience montre le
contraire, nous sommes projetés au cœur même
du réel dans sa totalité. Devenir des quêteurs de
Beauté amène inévitablement à sonder le monde
et le cœur des hommes pour y retrouver cette
même Beauté et l’on n’a de cesse qu’elle flambe à
nouveau à la face du monde. Être responsable de
la beauté du monde : n’est-ce pas là la vocation
de tout chrétien ? « La pastorale de la beauté est
pour nous une mission authentiquement missionnaire, celle du Beau Pasteur qui va à la recherche
de ses brebis éparpillées dans les cultures éclatées
de notre temps » (cardinal Poupard).
Chaque vendredi à Jeunesse-Lumière est tout
entier consacré à la prière en solitude. Pas tou-
Théologie
et liturgie
s'éclairent
mutuellement
©NORBERT JUNG / ESPRIT-PHOTO.COM
©NORBERT JUNG / ESPRIT-PHOTO.COM
re
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
9
jours facile lorsqu’on a connu auparavant une
vie très riche d’activités… pourtant, peu à peu
on consent au passage du « faire », à l’ « être ».
On apprend à exister sous le seul regard de Dieu
et non plus sous le regard des autres, la charité s’y affine : dans le silence, on s’approche
des frères et sœurs par l’intérieur du cœur. Le
Prophète Osée nous révèle que c’est au désert
que Dieu désire épouser notre âme : « Je la séduirai, je la conduirai au
désert et je parlerai à
son cœur ! » Étrange
lieu p o ur s é duir e
quelqu’un : chaleur,
soif, rocaille, cactus… !
Rien de bien attirant
au premier abord ! Qui
d’entre nous ne préférerait une plage de
sable fin au coucher
du soleil ?
Mais le désert est
le lieu par excellence
où le paraître devient
inutile. Nul besoin de
se farder… On est acculé à être soi, et à choisir la vie ! C’est le lieu où toute parole s’efface
devant le Verbe. La société ne nous apprend
plus à être seul : dès l’enfance, on est habitué
à s’écarter de la solitude (différente de l’isolement). Si un enfant se révèle un peu solitaire, les
parents tremblent de le voir devenir asocial. On
multiplie alors pour lui les activités extra-scolaires. On catégorise la population : les jeunes,
les retraités, les chômeurs, les Détente en hiver.
étrangers… cette appartenance
dénuée de filiation est rarement
source de vie. On crée ainsi
une conscience collective qui
ne repose pas sur la connaissance de soi. Or, la dimension
contemplative permet de rentrer
en soi-même (du même mouvement que celui de l’enfant prodigue), pour s’y ouvrir à la vie, au
monde, à Dieu ! Le fils prodigue,
étant « rentré en lui-même », se
leva ! Le sens grec du verbe « se
lever » est le même que celui utilisé pour dire la Résurrection !
Que de résurrections, de retours
à la vie constatés depuis 26 ans,
à travers cette dimension propre à JeunesseLumière qu’est l’expérience du silence, de la solitude et du désert…
10 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
Comme le désert, mais autrement, la liturgie
- prière du chœur - prépare, façonne la parole qui
sera semée en mission.
Chaque semaine est balisée par le mystère
pascal : le jeudi soir, célébration plus intime et
festive de l’Eucharistie suivie de la nuit d’adoration ; le vendredi, liturgie sobre préparant à
la vénération de la Croix ; le samedi, attente
recueillie avec Marie, de la veillée glorieuse de
Évangélisation la Résurrection ; dimanche : la joie
de rue. de la Résurrection éclate. Les temps
de mission s’inscrivent eux aussi
dans cet arc-en-ciel : Avent, Carême,
Pentecôte. Chaque mission en revêt
une coloration propre.
Mais au cœur de tout, source et
sommet de l’évangélisation : l’Eucharistie. Célébrée quotidiennement elle
nous invite à devenir ce que nous
recevons : le Corps du Ressuscité ! Et
c’est à partir de ce Corps ressuscité
que la mission prend tout son élan. À
peine étreint dans l’intimité de l’adoration, comme Marie de Magdala, il
faut partir l’annoncer.
Comment, en effet, rester insensible aux
cris qui transpercent la nuit ? Transmettre la
lumière reçue, proposer l’essentiel, rendre la ferveur de vivre à des jeunes désabusés : tel est
le sens de nos missions. L’évangélisation est
le second poumon de l’école aussi vital que
celui de la prière et de la charité fraternelle.
Ainsi, répondons-nous aux appels pressants de
l’Église par la voix de ses bergers. Jean-Paul II
et maintenant
Benoît X VI n’ont
pas cessé de lancer aux jeunes :
« Les apôtres de
votre génération,
c’est vous !.. Si vous
n’ann o n c e z p a s
l’Évangile, qui donc
pourra le faire ? »
L a passion missionnaire naît de
la rencontre de ces
deux réalités : d’un
côté, cet impérieux
besoin du cœur de
partager le simple
bonheur d’exister,
de croire et d’aimer. De l’autre, ce bouleversement
devant l’immense détresse d’une jeunesse rongée
par le relativisme, fragilisée par la multiplicité
L'exposition sur le Saint-Suaire aux
Pénitents-Gris à Avignon, un extraordinaire
outil de dialogue sur le visage de Dieu.
des repères et affamée de bonheur. Évangéliser,
c’est encore : faire tomber les masques dont on
affuble Dieu, protéger la vie contre tout ce qui
la détruit, porter la consolation de Dieu à tant de
personnes dans l’épreuve, affranchir des jeunes
capsulés dans un monde virtuel, ou enchaînés à
tant de drogues aliénant leur personnalité. C’est
leur révéler leur beauté d’enfants de Dieu. Tant
d’entre eux n’ont jamais engrangé les nécessaires
paroles qui simplement donnent vie, celles grâce
auxquelles on étreint l’avenir avec confiance : « Ta
vie vaut la peine d’être vécue ! Tu es capable de la
réussir ! Tu es fait pour les grands horizons ! Oui, tu
peux croire en l’amour ! Non ! tu ne vas pas reproduire l’échec de tes parents ! Oui, tu es follement
aimé de Dieu ! Tu n’es pas aimé à condition que tu
réussisses tel ou tel examen, tu es aimé pour toimême, sans condition, etc... »
Les jeunes, de plus en plus plongés dans le
virtuel, réclament de Dieu qu’il ait un Corps ! « Je
veux voir Dieu » nous lance un jeune rencontré en
mission. Son cri rejoint le désir brûlant qui traverse l’humanité, de Moïse à Thérèse d’Avila qui
s’échappe de la maison, encore enfant, pour « voir
Dieu » ! Le Verbe de Dieu s’est fait chair et la chair
de Dieu est Verbe, Parole. C’est pourquoi, l’adora-
Les jeunes, de
plus en plus
plongés dans
le virtuel,
réclament de
Dieu qu'il ait
un Corps !
tion eucharistique avec le témoignage et la joie
fraternelle, sont les paroles essentielles de nos
missions. Les jeunes rencontrés dans les veillées
le sentent intuitivement : l’adoration eucharistique est guérison de la manière d’aimer. Prendre
du temps gratuitement avec celui que l’on aime,
ne pas posséder ni mettre la main sur… se laisser
simplement regarder et aimer. autant de chemins
de guérison de l’affectivité. Pour aider à vivre
ces adorations eucharistiques en mission - une
découverte pour la plupart des jeunes rencontrés
- tout est orienté vers la beauté : décor, chants,
éclairages… tout conduit à l’intériorité, au cœur
à cœur… Le chemin se fait de lui-même, et là où
parfois nos témoignages ont échoué à dire la profondeur de l’amour de Dieu, les digues intérieures
se rompent lors d’une veillée d’adoration.
Le témoignage personnel se fait également
parole de vie. Pour celui qui le reçoit comme pour
celui qui l’exprime. Pour celui qui témoigne : son
histoire prend sens et devient porteuse de vie
pour d’autres : c’est là un fabuleux chemin de
reconstruction intérieure. Pour celui qui l’entend
c’est une possible espérance : « et si c’était vrai
aussi pour moi ? » Dans les groupes de jeunes que
nous rencontrons, les questions fusent après les
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
11
©NORBERT JUNG / ESPRIT-PHOTO.COM
témoignages : toutes axées sur les questions fondamentales, existentielles : « pourquoi je vis, quel
est le sens de la souffrance, pourquoi le mal, comment rencontrer Dieu ? » Nous y Témoignage à RCF.
répondons, non en théologiens
- ce que nous ne sommes pas –
mais en simples témoins de ce
que « nous avons vu et entendu ».
Mais au-delà de tout… c’est bien
souvent la joie fraternelle qui se
révèle être le plus percutant des
témoignages. Après une intervention dans une classe, une
lycéenne fait parvenir un petit
billet à l’un des jeunes de la fraternité. Quelques mots griffonnés : « Je crois… à cause de ton
sourire. » Le basculement vers la
Vie tient parfois à si peu de chose… Si l’on avait
conscience de cela…
Nos missions nous entraînent aux quatre
coins du monde, depuis le village le plus proche
de chez nous, jusqu’à la lointaine Russie, et nous
font côtoyer tous les milieux sociaux, des plus
aisés aux plus démunis. Inestimable expérience
de vie qui, elle aussi, est une irremplaçable école
du réel.
L’été, nous sommes présents dans les rassemblements, pèlerinages et sessions pour jeunes,
ainsi que sur des lieux de festival comme celui
d’Avignon. Depuis plusieurs années, à l’initiative
de Mgr Cattenoz, de nombreuses communautés
religieuses mettent leurs divers charismes
au service de l’évangélisation durant le
festival. Jeunesse-Lumière a pour « camp
de base » la chapelle des Pénitents-Gris et
propose aux visiteurs une exposition sur
le Saint-Suaire, ainsi que des concerts en
plein air. Une buvette permet à chacun de
se poser autour d’une table et d’échanger
jusque tard dans la nuit.
Concrètement, chacun peut assister
à des concerts, s’arrêter un instant boire
un verre à la buvette ou encore profiter d’une exposition d’œuvres d’artistes
chrétiens. Tout cela grâce aux 50 à 70
missionnaires soucieux de guider quelque
1 000 personnes par soirée (entre
20 heures et 0 h 30) vers le point central :
Jésus présent dans sa Sainte Eucharistie.
Ce qui est fou, c’est de voir le nombre
de personnes qui entrent sur le site des
Pénitents-Gris, attirées par la musique
et intriguées de voir des « cathos » présents et
proposant quelque chose, le nombre incalcu-
12 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
La vie
fraternelle
est un
excellent
atelier où
la charité
s'affine
Prier avec le chotky.
lable de personne nous disant : « J’ai goûté à
une Paix que je n’ai jamais connue », « je me suis
sentie aimée… », des « Merci », « Merci pour votre
écoute » ou encore des visages
bouleversés par ce qui se passait,
des larmes, des fardeaux, blessures, questionnements déposés
au pied du Saint- Sacrement…
Que de fruits visibles il nous
a été donné de voir, et tant
d’autres qui sont restés dans le
secret des cœurs…
C e t y p e d ’é v a n g é l i s a tion répond complètement à
la notion de Parvis des Gentils
que Benoît X VI vient d’exprimer, désirant favoriser tous
les moyens par lesquels « les
hommes peuvent d’une certaine manière s’accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d’avoir
trouvé l’accès à son mystère ».
Mais il n’y a pas d’évangélisation possible
sans que d’abord, l’amour fraternel circule.
Chaque année, une trentaine de jeunes de dix
à quinze pays différents, venant d’horizons
sociaux et culturels différents convergent vers
Pratlong. Des jeunes issus de peuples que l'histoire a douloureusement opposés apprennent
à franchir les peurs et construisent ensemble
l’avenir au-delà des blessures historiques. C'est
particulièrement frappant entre jeunes venant
de pays de l'ex-bloc soviétique. À travers les
simples valeurs de respect, de confiance
mutuelle, d'entraide, de pardon, vécues
au quotidien, ces jeunes posent, une
pierre après l'autre, les bases d'une civilisation de l'amour. L’internationalité
offre une ouverture d’horizon unique
dans la vie. Chacun va à la rencontre de
la culture de l’autre à travers le quotidien partagé ainsi qu’à travers des temps
consacrés à la présentation culturelle
des différents pays.
« Les jeunes qui sont eux-mêmes les
apôtres d’autres jeunes ont besoin d’une
communauté chrétienne qui les touche,
réveille l’idéal qui sommeille en eux »,
disait Jean-Paul II aux évêques du CentreOuest, en mars 1982.
Réveiller l’idéal qui sommeille en chacun, parier sur le meilleur de lui-même,
miser sur ses richesses cachées, le libérer
des étiquettes qui ont pu le paralyser,
bref, le voir tel que Dieu le voit, dans son à-venir,
tel est le fondement de la pédagogie pastorale à
Jeunesse-Lumière. L’année com- L'école de Pratlong.
mence avec ce rite de bénédiction durant lequel chacun affirme
à chacun : « Merci d’exister, j’ai
besoin de toi, j’ai confiance en
toi. » Neuf mois plus tard, le quotidien fraternel ayant labouré et
transformé les cœurs, l’année
s’achève avec un autre acte fort.
Devant toute la communauté,
chacun exprime à chacun, à tour
de rôle, toutes les belles choses
qu’il a découvertes en lui au long
de l’année qui s’achève. Nous
appelons cela le « chapitre des
qualités » . Celui qui écoute doit
recevoir simplement, sans réagir :
« La première fois que j’ai vécu
cela, j’ai dû aller courir une demiheure pour décompresser ! C’était
trop d’amour d’un coup ! Pour
moi, c’était évident que personne
ne pouvait m’aimer. Ce chapitre
m’a complètement recréé de l’intérieur. Ce fut
une infusion de l’amour de Dieu ! Une fois, on
l’a fait pour un ami de passage. Sa réaction : ça
valait bien la peine d’attendre jusqu’à soixantequinze ans pour entendre cela une fois dans sa
vie ! »
La plupart du temps, nos talents, capacités et charismes sont ignorés des autres et
parfois de nous-mêmes. Ils existent en germe.
Nombreux sont ceux qui ont retrouvé ainsi
la certitude forte d’exister, découvrant des
richesses que personne encore n’était venu
éveiller : « Avoir osé essayer des choses, que
jamais je n'aurais osé faire Le départ en mission.
auparavant, m'a été possible à
cause de l’amour fraternel des
frères et sœurs. »
La vie fraternelle est un
excellent atelier où la charité
s’affine de jour en jour. Obligé
de sortir de sa coquille, de se
dépouiller de son individualisme, chacun ose l’aventure
vers l’autre. Le pardon mutuel
vient chaque soir laver les
éraflures faites à la charité.
Le célibat d’amour – engagement à vivre la chasteté entre
garçons et filles – cisèle dans
le secret la beauté d’un éventuel amour. Chacun
aime l’autre dans le silence, confiant le secret
de son cœur à un accompagnateur spirituel et
Nos missions
nous
entraînent
aux quatre
coins du
monde
bien sûr, au Seigneur Lui-même, attendant que
l’année soit terminée pour se déclarer au frère
ou à la sœur concernée. C’est l’apprentissage
d’un amour qui ne possède pas, qui ne met pas
la main sur l’être aimé, qui ne cherche pas à
l’attirer à soi et pour soi. Apprentissage difficile,
mais combien libérateur ! Avec le recul de ces
26 ans, les familles témoignent qu’elles doivent
leur solidité à cette expérience-là.
Et puis, il y a les humbles travaux du quotidien, qui sont l’occasion de vivre en serviteurs les uns des autres. Cuisine, repassage,
ménage… toujours avec des moyens volontairement simples. La simplicité
de vie est une valeur-or qui
nous rappelle sans cesse que
rien n’est dû mais que tout
est don. Ne pas s’installer
dans un petit cocon confortable, se laisser désinstaller
dans ses habitudes, demeurer dans une attitude reconnaissante pour ce qui nous
est donné, c’est cela aussi, la
vie contemplative : « Je suis
de plus en plus convaincu que
l’attitude d’une personne à
l’égard du travail est ce qui
révèle le plus sa compréhension de la vie contemplative et de la prière » dit
très justement Dom Armand Veilleux, de l'abbaye de Scourmont à Chimay en Belgique. n
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
13
DOSSIER
JEUNESSE-LUMIèRE
Témoignages
14 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
Deux ans après !
©JEUNESSE LUMIIÈRE
Depuis 1984, les jeunes que nous formons pour annoncer
l’Évangile à leurs contemporains sillonnent les routes de
France et d’Europe. Une fois par trimestre, quatre équipes
de 7/8 jeunes partent en différents lieux de France ou à
l’étranger. Ils sont les missionnaires et témoins du Christ
des temps modernes. Ils vont là
où ils sont appelés : paroisses,
lycées et collèges privés, hôpitaux,
prisons, médias, rues, etc.
L’annonce de l’Évangile est
évidemment totalement
gratuite et aucune des missions
d’évangélisation n'est « facturée » !
Cependant cette annonce
induit de nos jours des moyens
techniques incontournables
entraînant des frais : locations de
minibus ; carburant et péages ;
brochures pour les jeunes, etc.
Une mission en France génère
1 500 € de frais, une mission
en Europe 2 500 € (billets d’avion compris). Nous essayons
simplement de couvrir les dépenses engagées. Les paroisses
et établissements scolaires sont invités à contribuer en
fonction de leurs possibilités et cela ne doit être en aucun cas
un obstacle à notre intervention.
Pour cela, nous avons depuis notre fondation en 1984 un
financement entièrement privé : les parrainages des jeunes
(75%) et les dons ponctuels. Nos fidèles parrains et marraines
sont pour Jeunesse-Lumière, les « veilleurs » de cette
nouvelle évangélisation. Veilleurs, car en veillant sur l’avenir
financier de Jeunesse-Lumière, c’est sur tout un peuple de
jeunes qu’ils veillent. À travers les jeunes qu’ils parrainent,
ce sont des centaines d’autres jeunes qu’ils rejoignent
lorsque leurs filleuls(les) vont en mission dans un collège,
un lycée, une paroisse, une prison, un hôpital, des médias…
Veilleurs, ils le sont car un parrainage à Jeunesse-Lumière
n’est pas qu’une question financière. Il établit une communion
spirituelle, un soutien mutuel et réciproque dans la prière. Le
jeune a besoin de se sentir porté par « un frère ou une sœur
aîné(e) dans la foi », de même le parrain ou la marraine sera
tout spécialement au cœur de l’intercession du jeune et de
celle de toute l’école Jeunesse-Lumière.
Cela fait déjà deux ans que je suis sortie de JL : c’est
bien loin et pourtant toujours tellement proche !
Je me souviens encore de tous ces invités qui nous
disaient : « Profitez bien de ce temps béni. Peut-être
qu'à présent il y a des choses difficiles à vivre, mais
vous allez voir tous les fruits après… » À l’époque
cet « après » était pour moi intangible, lointain,
inimaginable… maintenant, il est incroyable, admirable,
pleinement présent… et rempli des fruits dont je
me rends compte de plus en plus, tous les jours, et
toujours avec stupéfaction ! Merci JL !
Parfois ma jeunesse me pèse : il y a tant de voies,
tant de possibilités dans la vie, je ne sais pas quoi
choisir, mes amis se fiancent, se marient, moi, je n’ai
pas encore trouvé ma vocation… pourtant je fonce et
j’avance parce que Dieu me donne l’espérance et JL
m’a appris la patience… Merci JL !
Les relations humaines sont tellement compliquées,
on vit dans l’incompréhension et la déception parce
qu’on est repliés sur nous-mêmes. J’ai pu vivre des
rencontres pleines de joie et de vérité, parce que JL m’a
appris à aller voir l’autre quand ça ne va pas, à dire la
vérité dans les yeux… Merci JL !
On a perdu le sens de la gratitude ; tout est logique,
naturel, évident… Et même si on se rend compte de
l’enrichissement que quelqu’un d’autre a pu nous
apporter, à cause du manque de temps, de courage ou
d’envie on ne le remercie pas… Il n’y a pas longtemps
j’ai participé à la conférence d’une psychologue,
écrivain, théologienne tchèque célèbre qui m’a
beaucoup marquée. Je lui ai écrit pour la remercier, j’ai
reçu une réponse pleine de reconnaissance… Oui, JL
m’a appris à exprimer ma reconnaissance… Merci JL !
J’ai eu un partage sur la chasteté avec ma copine de
classe qui n’est pas croyante. Quelle était sa surprise
quand elle a su que ce n’est pas « une question
médiévale », qu’il est possible de vivre dans la chasteté,
qu’il y des couples qui y réussissent et qui deviennent
ensuite des familles nombreuses. Grâce à JL j’ai pu lui
donner des tas d’exemples… Merci JL !
Une amie catho de tradition mais « qui ne veut pas
exagérer » m’a envahie par des questions sur l’Église,
le mariage des prêtres, les abus des prêtres… Grâce aux
missions et aux enseignements je n’ai pas cherché les
réponses trop loin… JL m’a appris à aimer l’Église…
Merci JL !
©NORBERT JUNG / ESPRIT-PHOTO.COM
Il y a un an on a vécu dans ma famille un événement
douloureux : ma petite cousine de 7 ans est partie au Ciel.
Pourtant l'enterrement s'est déroulé dans l’espérance, la paix
profonde, tout le monde était marqué par le témoignage de
ma tante et mon oncle, toute la famille s’est réunie, ma tante
est en train d’écrire un livre-témoignage en tant que maman
sur sa petite fille handicapée. À cette occasion, je me suis
souvenue de la petite Audrey, d’Angélique… JL m’a appris à
vivre profondément la communion des saints… merci JL !
Ce n’est que quelques gouttes dans
l’océan des merveilles que je peux vivre
grâce à Dieu et grâce à mes deux ans
intenses à JL. Je n’aurais jamais imaginé
à quel point JL a pu transformer mon
cœur et ma vie.
À la fin d’un partage sur la foi, l’amour,
l’Église… sur tout, une amie me dit :
« Je suis très heureuse de pouvoir
parler de toutes ces choses avec toi :
tu es tellement enthousiaste pour la
foi et pourtant tu es comme moi, tu
es tout à fait normale. » Sa réponse
m’a beaucoup touchée, puisque c’est
exactement ce que je veux vivre dans
ma vie et ce que m’a appris JL – Jeunesse-Lumière mais
surtout Jésus-Lumière – Jésus qui a transformé ma vie en
lumière ! Merci JL !
Lucye, République Tchèque.
Témoignage d’un parrain
Après avoir parrainé Frédéric, Coline et Laurent, j’avais décidé
cette année de ne pas reprendre de filleul à JL. J’ai reçu il y a
quelques semaines une demande de parrainage. J’ai prié, mais
je n’ai pas souhaité m’engager. Par contre, j’ai écrit à Coline
dont je n’avais plus de nouvelles pour lui demander comment
elle avait vécu JL, ce qui se passait dans sa vie actuelle, quels
fruits elle recevait. Hier, j’ai reçu une très longue lettre de
Coline qui répond à toutes mes interrogations. Je vois combien
elle est proche de Dieu. Combien elle s’est enracinée dans
le Seigneur à JL, combien les fruits sont là. Et puis, elle me
demande de prier pour le couple chrétien qu’elle va former
avec L. Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, j’ai
reçu hier en même temps la Lettre aux Amis.
Et je suis gâté parce que Jean-Louis Bru parle dans son article
des fruits des 25 ans de Jeunesse-Lumière : une trentaine de
prêtres, 7 diacres, 11 séminaristes, 41 religieux(ses), 7 vierges
consacrées, 243 mariages dont 60 inter-JL. Tout cela est
remarquable, merci au Père Daniel-Ange, merci et Gloire à
Dieu. Pour ces deux courriers hier, pour la joie que j’ai eue
avec les trois précédents filleuls et très particulièrement avec
Laurent l’an passé, avec qui j’entretiens toujours une riche
correspondance. Je viens donc finalement à nouveau parrainer
cette année. J’aimerais, si cela est possible, parrainer Chrisma.
Gérard, Bourg-Saint-Andéol
Témoignage d’un prêtre
Ma rencontre avec l’école, avec les JL qui me témoignent tant
de confiance spontanée, me pousse à vivre mon sacerdoce plus
en profondeur et m’apporte de grandes joies et notamment,
cette joie, la plus grande pour un prêtre, de ré-expérimenter
qu’on attend de lui qu’il donne Jésus, son Corps, sa Parole, son
Pardon. Si souvent, nous, prêtres, nous passons notre temps
à nous faire accepter humainement, à tenter de gagner une
confiance humaine afin de pouvoir
finalement, par un interstice, glisser
Jésus. À JL, on va tout de suite à
l’essentiel de ce pour quoi un prêtre a
été appelé par Jésus.
Témoignage de parents
Un nouvel enfantement spirituel.
En cette fin d’année de l’école
Jeunesse-Lumière que mon fils a
suivie, c’est une maman profondément
heureuse qui vous remercie du fond de
son cœur devant les merveilles que le
Seigneur a opérées en mon fils durant
cette année. Avide de vérité, en recherche depuis des années
en France ou à l’étranger, il a découvert le vrai visage de
l’Église qu’il ne connaissait pas.Je constate qu’il est passé des
ténèbres à l’admirable lumière du Christ qui l’a transformé ! Il
émane de lui une paix très nouvelle, une joie intérieure, une
douceur, une vie intérieure basée sur le silence et la rencontre
personnelle avec le Seigneur Jésus qui l’a touché au plus
profond de son cœur. Avec vous, je loue le Seigneur pour tous
les jeunes qui ont la grâce de passer à Jeunesse-Lumière une
année de leur vie.
Je soutiens Jeunesse-Lumière
pour l’évangélisation de la France et de l’Europe !
Nom/Prénom :
Adresse :
Code Postal :
Ville :
Tél. Fixe :
Portable :
Courriel :
o Je désire participer à la formation d’un jeune missionnaire pour
annoncer l’Évangile aux jeunes de France et d’Europe !
o Veuillez m’adresser un dossier de parrainage complet pour soutenir
un(e) jeune de la 27e année à Jeunesse-Lumière (2010-2011).
À adresser à : Jeunesse-Lumière
Service Parrainages - Pratlong, 81330 Vabre
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
15
lectures
17e DIMANCHE ORDINAIRE
(année C)
L’Esprit-Saint
à ceux qui le lui
demandent
par le Père Michel Gitton
© LA BIBLE DES PEUPLES / ÉD. DU JUBILÉ
Jésus nous dit comment prier
11. 1 Jésus était un jour quelque part en train de prier. Quand il eut fini, un de
ses disciples lui dit : « Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean-Baptiste a fait
avec ses disciples. »
2 Il leur dit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton Nom soit sanctifié, que ton
règne vienne. 3 Donne-nous chaque jour le pain qu’il nous faut ; 4 pardonne-nous
nos péchés car nous aussi nous pardonnons à celui qui nous doit, et ne nous laisse
pas tomber dans la tentation.
5 Il leur dit encore : « Imaginez ceci : l’un d’entre vous va trouver son ami au milieu
de la nuit pour lui dire : ‘Ami, prête-moi trois pains ! 6 Un ami qui voyage vient de
m’arriver, et je n’ai rien à lui offrir.’ 7 L’autre lui répond de l’intérieur : ‘Laisse-moi
tranquille, la porte est maintenant bloquée et nous sommes au lit avec les enfants.
Je ne peux pas me lever pour te les donner.’
8 Je vous le dis : même si celui qui est au lit ne se lève pas pour vous le donner
parce que vous êtes un ami, à force d’insister, vous l’obligerez à se lever et à vous
donner tout ce dont vous avez besoin.
9 Et je vous dis : Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez,
frappez à la porte et l’on vous ouvrira. 10 Car quiconque demande reçoit, celui qui
cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe.
11 Quel père parmi vous, si son fils demande un poisson, lui donnera un serpent
à la place du poisson ? 12 Et s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ?
13 Mauvais comme vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants :
combien plus alors le Père du ciel donnera-t-il un esprit saint à ceux qui le prient. »
S
oyons francs : Jésus ne nous
a jamais promis qu’à force
de prières nous gagnerions le
tiercé ou que nous n’aurions
pas de fuite de gaz. Non, cela
il ne l’a pas dit. Si ces faveurs sont
nécessaires, dans un cas précis, à notre
avancée vers lui et à notre service des
autres, il nous les accordera peut-être,
mais il choisira peut-être aussi d’autres
moyens.
En revanche, il est très clair sur le
don du Saint-Esprit : « Si donc, vous
qui êtes mauvais, vous savez donner de
bonnes choses à vos enfants, combien
plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit
Saint à ceux qui le lui demandent ». Là, il
s’engage au nom de son Père. Pourquoi
16 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
ce don-là plus que tous les autres est-il
garanti, si nous le demandons ?
C’est qu’il correspond exactement
à ce que Dieu peut nous donner de
meilleur, et que la particularité de
ce don, c’est qu’il correspond à une
demande. Le Saint-Esprit est très poli :
il ne vient que si on l’invite. « Viens
Esprit Saint ! » chante l’église tout au
long de la Neuvaine de la Pentecôte.
« Viens Seigneur Saint-Esprit ! » de­
vrions-nous chanter chaque jour en
nous mettant en prière.
« Le désir du ciel obtient autant qu’il
espère » écrivait saint Jean de la Croix.
Il y a un domaine dans lequel l’audace
est forcément payante, c’est celui de
notre vie spirituelle. Seul notre peu
d’ambition retarde les dons que Dieu
voudrait nous faire. Ne nous laissons
pas gagner par cette fausse humilité
qui prétendrait ne rien demander au
Seigneur. On n’a sans doute pas à
demander des faveurs extraordinaires,
mais ce serait faire preuve de bien
peu d’amour que de ne pas chercher
à sortir de notre tiédeur et de nous
accoutumer à une prière languissante.
Le désintéressement en ce domaine
traduirait seulement que notre union
d’amour avec le Seigneur n’est pas
vraiment à notre programme dès cette
vie et que nous nous accommodons fort
bien des relation polies mais distantes.
La promesse du Seigneur est
ferme. À nous de tirer la sonnette avec
suffisamment de force et de persuasion,
et surtout de constance. Car tout est là :
le temps passé traduit l’importance que
nous donnons aux choses. J’ai connu
jadis un prêtre qui, sentant son cœur
tiède et sa foi vacillante, avait décidé
un « duel à mort » avec le Seigneur et
avait commencé à veiller auprès du
Saint Sacrement, jusqu’à ce que Jésus
lui montre son visage d’une façon ou
d’une autre. Il n’a pas été déçu.
On voit beaucoup de chrétiens qui
ont commencé à sentir ce que pourrait
être une vie spirituelle un peu fervente,
qui ont même pressenti la joie qu’il y
a à aimer vraiment, et puis qui sont
revenus à leurs petits horizons limités,
qui ont fait la théorie de leur médiocrité
et ont ainsi perdu toute ambition. Ceci
est infiniment triste, pour eux d’abord
qui sont passés à côté de la vraie joie,
mais pour les autres aussi qui auraient
pu deviner à travers eux l’appel de
Jésus. Car ne nous y trompons pas : ce
que beaucoup, qui nous semblent loin,
attendent de l’église sans pouvoir le
nommer, c’est l’appel du grand large,
c’est l’art de la prière, c’est la vie de
l’Esprit.
Ne leur cachons pas ce que nous
avons reçu. n
Dimanche 25 juillet.
Première Lecture : Genèse 18.20-32
Psaume 138.1-3, 6-8
Deuxième Lecture : Colossiens 2.12-14
Évangile : Luc 11.1-13.
lectures
17e semaine du temps ordinaire
Semaine des gestes
de miséricorde
par le Père Michel Gitton
XVIIe Dimanche
1. Jésus qui ne nous traite pas comme
des exécutants, mais comme des amis
et qui nous fait part de ses pensées
(lecture de la Genèse).
➤ Adorons le Dieu qui accepte de discuter avec nous.
Point spi : Intercédons sans nous lasser
pour les pécheurs.
2. Jésus qui nous a libérés du poids
du passé et de la culpabilité et qui
continue de le faire (lecture de la lettre
aux Colossiens).
➤ Adorons le Rédempteur qui a cloué au
pieu de la croix le billet de notre dette.
Point spi : Annonçons la bonne nouvelle
du salut par la Croix.
3. Jésus qui écoute nos demandes, qui
n’est pas insensible à notre souci (lec­
ture de l’évangile de saint Luc).
➤ Adorons l’Ami qui voit notre misère
et n’y est pas indifférent.
Point spi : Faisons part sans crainte de
nos difficultés.
Lundi : Fête de Sainte Anne
et Saint Joachim
1. Jésus qui a eu des grands-parents,
qui a connu toute la richesse et les
embarras d’une vie de famille.
➤ Adorons le Fils de Marie, qui a voulu se
glisser dans notre expérience la plus banale.
Point spi : N’oublions pas de prier pour
tous ceux qui nous ont précédés et qui
nous ont transmis la foi.
2. Jésus qui a voulu bénéficier de la
longue tradition et de la fidélité d’Israël,
qui hérite de sa prière, de son respect
du Nom de Dieu, de ses Écritures.
➤ Adorons le rejeton de Jessé sur qui
reposent toutes les promesses.
Point spi : Reconnaissons notre dette à
l’égard d’Israël.
3. Jésus qui est le fruit inespéré d’une
histoire faite de rencontres et de dé­
couvertes, dont bien des épisodes nous
échappent, mais qui est merveilleusement
conduite pas le Seigneur.
➤ Adorons le Maître de l’Histoire qui
ne force pas les événements.
Point spi : Sachons que notre vie est
conduite.
Mardi : L’explication de
la parabole du bon grain et de
l’ivraie (Matthieu 13, 36-43)
1. Jésus qui accepte de s’expliquer,
qui se fait proche de ses disciples pour
répondre à leurs questions.
➤ Adorons le Maître qui nous rassemble
autour de lui.
Point spi : N’ayons pas peur de poser des
questions.
2. Jésus qui donne un aperçu fulgurant
sur le mystère du mal, sur le rôle du
Diable.
➤ Adorons le Fils dans les secrets du
Père, qui sait son innocence absolue.
Point spi : Faisons confiance à Dieu pour
l’issue finale.
3. Jésus qui nous voit déjà brillants
comme le soleil dans le Royaume de
son Père.
➤ Adorons le Dieu de lumière qui se
reflète sur le visage de ses disciples.
Point spi : Saluons en nos frères cette
lumière qui commence à les habiter.
Mercredi : Le trésor dans
le champ (Matthieu 13, 44-46)
1. Jésus qui nous entraîne dans sa quête
de la volonté du Père, qui nous partage
sa hâte et son coup d’œil.
➤ Adorons le Dieu qui joue et qui gagne.
Point spi : Creusons au fond de notre
cœur pour trouver le trésor.
2. Jésus qui est si sensible aux différences
de qualité, que l’on ne trompe pas sur la
valeur des perles.
➤ Adorons Celui qui est le Souverain
Bien, l’Incomparable.
Point spi : Réveillons notre goût endormi
par trop de compromis et de solutions
de facilité.
3. Jésus qui a tout perdu pour gagner
l’amour.
➤ Adorons le Serviteur humilié et
main­­tenant glorieux.
Point spi : Dépêchons-nous de donner ce
qui nous retient captif.
Jeudi : Fête de Sainte Marthe
1. Jésus qui accepte l’hospitalité de
cette femme au grand cœur, mais veut
la porter plus loin et lui propose un
autre service.
➤ Adorons le Maître qui s’invite chez nous.
Point spi : N’ayons pas peur de nous
laisser reprendre par le Christ.
2. Jésus qui accepte les questions de
cette sœur éplorée qui lui reproche la
mort de son frère.
➤ Adorons la Sagesse qui n’a pas de
compte à rendre aux hommes.
Point spi : N’ayons pas peur d’exposer
nos questions et nos incompréhensions.
3. Jésus qui provoque à un acte de foi
renouvelé cette disciple encore incertaine.
➤ Adorons celui qui est la Résurrection
et la Vie.
Point spi : Passons d’une foi apprise et
routinière à une foi vive.
Vendredi : Retour dans son pays
(Matthieu 13, 54-58)
1. Jésus qui repasse sur ses traces, qui
n’a pas peur de retrouver le cadre de
son enfance.
➤ Adorons l’Enfant de Nazareth déjà
porteur de toute sa dignité messianique.
Point spi : Rejoignons Jésus dans sa vie
cachée.
2. Jésus qui étonne, Jésus qui a été tellement
méconnu pendant son séjour parmi nous.
➤ Adorons Celui que l’on croit connaître,
alors qu’il est le Dieu invisible.
Point spi : Ne rabaissons pas ceux que
nous croyons trop bien connaître.
3. Jésus qui s’éloigne, Jésus qui ne peut
pas faire le bien qu’il voudrait à cause
de leur manque de foi.
➤ Adorons le Tout-Puissant à qui on lie
les mains.
Point spi : Retenons Jésus par notre foi.
Samedi : La fin de Jean-Baptiste
(Matthieu 14, 1-12)
1. Jésus témoin de cette triste histoire,
Jésus qui sait la lâcheté, l’envie, la
convoitise qui se disputent nos cœurs.
➤ Adorons le Dieu très pur dont les
yeux ne sont pas salis par notre mal.
Point spi : Ne nous complaisons pas
dans les bas-fonds, continuons à aimer
la pureté et la vérité.
2. Jésus pour qui meurt Jean-Baptiste, lui
le défenseur d’une certaine idée de l’amour.
➤ Adorons l’Époux unique, toujours fidèle.
Point spi : Ne nous résignons pas à voir
bafouer le projet de Dieu sur le mariage.
3. Jésus qui n’intervient pas, Jésus qui
laisse mourir son ami, faisant de lui le
précurseur non seulement de sa vie,
mais de sa mort.
➤ Adorons l’Ami qui partage sa mission
de sauveur humilié.
Point spi : Ne demandons pas un meilleur
traitement que notre Maître. n
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
17
lectures
les animaux dans les évangiles
par Tugdual DERVILLE
dessins de Didier TIphaInE
18 FRANCECatholique n° 3222 23 juillet 2010
CHINE
Bilan 2009 du Saint-Siège
Mgr Jia Zhiguo, 75 ans, évêque non
officiel du diocèse de Zhengding, dans
la province du Hebei, et qui avait été
arrêté le 31 mars 2009, a été libéré le
7 juillet.
CHINE
Le 9 juillet, l'abbé Antoine Xu Jiwei
(75 ans, 25 ans de sacerdoce) a été
consacré évêque de Taizhou (Chine
populaire), diocèse dont il était l'admi­
nistrateur depuis 1999. Le Saint­Siège
le destinait à ce siège et récemment le
gouvernement chinois a approuvé cette
consécration.
La cérémonie, à laquelle a pris part
un millier de fidèles a été présidée
par Mgr Joseph Li Mingsu, évêque
de Qingdao, assisté de cinq évêques
chinois en communion ave c le
Siège apostolique et reconnus par le
gouvernement. Vacant depuis 1962,
ce diocèse, qui dispose de 25 églises,
compte 6.000 fidèles, une quinzaine de
prêtres et une dizaine de religieuses.
INDE
Le Père Anand Muttungal, prêtre du
diocèse de Bhopal et porte­parole
de l'Église catholique dans l'État du
Madhya Pradesh, a été menacé de
mort par des extrémistes hindous.
(Source : dépêche de l'agence Zenit du 13 juillet).
L
e 9 juillet, Mgr Velasio De Paolis, cs, président de la Préfecture pour les Affaires économiques du Saint-Siège, a rendu public le bilan 2009 du Saint-Siège. Celui-ci présente
un déficit de 4 102 156 euros (250 182 364 euros d’entrées et 254 284 520 de dépenses).
Les dépenses sont constituées en majorité par la gestion ordinaire et extraordinaire des
dicastères et des institutions du Saint-Siège qui emploient 2 762 personnes, dont 766
ecclésiastiques, 344 religieux et 1 652 laïcs. Pour ce qui est du bilan consolidé de l’État de
la Cité du Vatican, le déficit est de 7 815 183 euros, soit environ la moitié du déficit précédent (1 891 employés). Outre les coûts de la sécurité de la Cité du Vatican, le Gouvernorat
rappelle qu’il développe un gros effort financier pour la mise en valeur et la restauration du
patrimoine artistique du Saint-Siège.
Enfin, le Denier de Saint Pierre, constitué par les dons remis au Saint-Père, principalement à l’occasion de la solennité des Apôtres Pierre et Paul, s’est élevé l’an dernier à
65 688 141 euros, en augmentation par rapport à 2008. Les contributions principales proviennent des États-Unis, d’Italie et de France, mais aussi du Japon et de Corée. Les diocèses
concourent eux aussi pour 25 066 541 euros, avec en tête l’Église des États-Unis et celle
d’Allemagne. En outre l’Institut pour les œuvres de religion a offert 50 millions d’euros pour
la charité du Saint-Père.
INDE
T.J. Joseph, 53 ans, professeur au New­
man College, université catholique, a
été attaqué par un groupe d'islamistes,
le dimanche 4 juillet, à Muvattupuzha,
dans le district d'Erna kulam, au
Kerala, alors qu'il rentrait chez
lui en voiture après la messe domi­
nicale en compagnie de sa mère et
de sa sœur, religieuse de la congré­
gation des Sœurs de St­Joseph­de­
Cluny. Après avoir arrêté la voiture de
l'enseignant avec leur camionnette, les
assaillants l'ont arraché de son véhi­
cule et lui ont tranché la main droite
avec une hache. Cela faisait des
semaines qu'une polémique avait été
développée à l'encontre du professeur
accusé d'avoir blasphémé en citant
irrespectueusement, dans son cours,
le prophète des musulmans. Le Front
populaire de l'Inde (PFI), groupuscule
musulman dont la branche politique
est le Social Democratic Party of India
(SPDI), ayant déjà menacé de mort
à plusieurs reprises le professeur, la
police a arrêté deux de ses adhérents et
en a entendu une trentaine d'autres.
(Source : dépêche de l'agence Zenit du 13 juillet,
d'après Églises d'Asie, agence des M.E.P. et
AsiaNews).
VIETNAM
Nguyên Nam, jeune père de famille
catholique, a été tabassé à mort par
la police le 3 juillet. Il faisait partie
de la paroisse de Côn Dâu, qui
conteste la transformation forcée par
la municipalité de Da Nang d'une
zone de cent hectares comprenant un
village et un cimetière catholiques, en
une zone économique à financement
international. Chaque nouvel enterre­
ment est considéré comme une
provocation politique par la police.
(Source : Églises d'Asie).
JOURNÉEDELAPAIX
Dans son message du 13 juillet, le Pape
a annoncé le thème de la 44e Journée
Mondiale de la Paix, le 1er janvier pro­
chain : « Liberté religieuse, chemin vers
la paix ».
CUBA
Alors que Fidel Castro donnait, le
12 juillet, sa première grande inter­
view à la télévision cubaine depuis
trois ans, un groupe de 11 dissidents
cubains étaient libérés et expulsés
vers l'Espagne. Ce sont 52 prisonniers
politiques en tout qui devraient être
libérés selon ce qu'a déclaré le cardinal
Jaime Ortega le 7 juillet, à l'issue d'une
rencontre avec le président Raul Castro.
(Le 23 février, l'opposant Orlando
Zapata Tamayo est mort en prison
après 85 jours de grève de la faim).
MORTDEDOMLOUF
Ancien abbé de l’abbaye trappiste du
Mont­des­Cats (Nord), Dom André
Louf, est décédé le 12 juillet. Né en
1929 à Louvain, André Louf entre en
communauté le 15 octobre 1947, il y
fait profession solennelle le 2 février
1954 et est ordonné prêtre le 19 juillet
1955. Élu abbé le 10 janvier 1963, il
le demeura jusqu’à sa démission le 14
novembre 1997. Il se retire alors chez
les moines et les moniales de l'abbaye
bénédictine de Sainte­Lioba à Simiane­
Collongue, où il a vécu en ermite
jusqu’à ces dernières semaines.
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 19
ÉGLISE
ordInatIon dE MGr BaShar Warda, nouvEL archEvêquE
Entre larmes et ov
Propos recueillis par Franz Le Guen
Hubert Debbasch revient de l’ordination épiscopale de
Mgr Warda, à Erbil, samedi 3 juillet. Ce diocèse du Nord de
l'Irak compte quelque 20 000 catholiques et son dernier
évêque s’était retiré en 1994. Le 24 mai, Benoît XVI a
donné son assentiment à l'élection de Mgr Bashar Warda,
cssr, comme archevêque d'Erbil des chaldéens. Il était
jusqu'ici directeur du séminaire patriarcal dont il a assuré
le « déménagement » à Erbil. Hubert Debbasch, le connaît
bien. PDG de « Terre Entière », agence spécialisée dans les
voyages culturels et les pèlerinages chrétiens, il a fondé
l'entreprise « Babel Tours » en Irak (cf. FC n°3213 du 21 mai 2010).
Il y a un peu plus de deux ans, j’ai
souhaité visiter l’Irak pour me rendre
compte de la situation des chrétiens.
J’avais été informé des persécutions
insoutenables que subissaient les communautés chrétiennes et je me demandais si les conditions de sécurité dans
le pays pouvaient me permettre d’envisager des voyages de soutien aux chrétiens d’Irak.
Honnêtement, ce qui était au début
un intérêt pour l’Église en Irak s’est
rapidement transformé en une réelle
passion, un amour non seulement pour
les chrétiens mais aussi pour le pays luimême et toutes les communautés qui
le composent. Ce qui n’était au début
qu’une visite s’est transformé en un
engagement. J’ai été séduit par l’intelligence des Irakiens, par leur profondeur.
À ces qualités, les nombreux chrétiens
(
que j’ai rencontrés dans différentes
régions du pays ajoutent le plus souvent
une ouverture d’esprit et un humour
incroyables. Malgré l’exode d’un grand
nombre de chrétiens, les églises sont
pleines à craquer. Tous les âges sont
représentés et les jeunes ont un dynamisme inouï. Je me suis lié d’amitié avec
un certain nombre de prêtres. Le Père
Bashar fait partie de ceux-là.
n Qui est ce nouvel évêque ?
Mgr Bashar Warda est un homme
jeune puisqu’il a à peine plus de quarante ans. Il est entré chez les Frères
Rédemptoristes en 1994 à la suite
de la visite en Irak du supérieur de la
Congrégation, ce qui l’a conduit à faire
son noviciat à Dublin en Irlande. Il a
aussi fréquenté Louvain en Belgique
de laquelle il est revenu en 1999 avec
un doctorat de théologie morale. C’est
notamment cette discipline qu’il a
enseignée au grand séminaire chaldéen
Malgré l'exode d'un grand nombre de
chrétiens, les églises sont pleines à craquer
20 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
© TERRE ENTIÈRE
n Hubert Debbasch, vous venez de participer, le 3 juillet, à l'ordination du nouvel
évêque irakien Mgr Warda : d'où vient
votre intérêt pour l'Église en Irak ?
de Dora (Bagdad) dont il est devenu
supérieur.
En 2006, il a entrepris une œuvre
redoutable : l’exode du séminaire de
Bagdad vers Erbil. La vie, à Dora, était
devenue impossible pour deux raisons :
les pressions des islamistes et la présence des Américains qui convoitaient
le territoire du séminaire en raison
d’ErBIL En Irak
ations
L'ordination.
La première bénédiction du nouvel archevêque.
Par 50° à l'ombre…
de son emplacement stratégique. Le
séminaire est donc parti vers Ankawa.
Cette bourgade à la périphérie d'Erbil,
la capitale du Kurdistan, s’est considérablement étendue depuis quelques
années et maintenant les deux villes se
touchent. Ankawa est devenu le grand
quartier chrétien d’Erbil, avec une population qui n’a cessé d’augmenter au fur
et à mesure que les chrétiens fuyaient
les endroits du pays où leur vie était en
danger. Pendant ces années d’épreuve,
le Père Bashar a manifesté une capacité
peu commune d’organisation.
D’un point de vue spirituel, il a veillé
à l’ensemble des séminaristes et à chacun d’eux avec un discernement très
subtil et avec une profonde humanité. Il
se trouve aussi que je fréquente régulièrement la paroisse Saint-Elie à Bagdad
dont Bashar a été curé pendant plusieurs années. Quand vous allez dans
les maisons des chrétiens, vous trouvez
toujours une photo de leur ancien curé
entre une photo de sainte Thérèse de
Lisieux et une icône de la Vierge. Ils
ne l’oublient pas et ils sont venus très
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
21
© TERRE ENTIÈRE
Après l'ordination.
nombreux de Bagdad pour assister à
l’ordination, alors que ce voyage n’était
ni simple ni sans danger.
n Quel est le message d'une telle ordination ?
Pendant plusieurs années, il n’y avait
plus d’évêque à Erbil. C’était l’évêque
d’Amadiye, Mgr Rabban Al-Qas, qui
avait la charge du diocèse. Cette ordination donne beaucoup d’espoir : les
chrétiens vivant dans cette région, qu’ils
en soient originaires ou qu’ils y soient
arrivés par nécessité, ont un évêque.
Celui-ci est jeune, brillant, humble et
très dynamique. Il y a donc une espérance pour les chrétiens d’Irak et cette
espérance réside dans leur pays. Je crois
que le message essentiel est là.
Le fait que le patriarche de Babylone
des chaldéens, Emmanuel III Delly, se
soit déplacé à Erbil pour l’ordination
manifestait d’une manière plus écla-
(
t ante l’impor t anc e du mes s age.
Jusqu’ici, il ordonnait les évêques à
Bagdad et la communauté locale les
accueillait à leur retour dans un esprit
de fête et d’action de grâces. Cette
fois-ci, le patriarche s’étant déplacé,
tout s’est concentré sur le même lieu et,
malgré une chaleur extrême, des milliers
de chrétiens ont vécu en direct cet événement.
avec Bashar à ce moment. J’étais en
larmes et j’ai bien saisi qu’il mesurait
toute l’étendue de sa mission, toute l’espérance que son ordination suscitait
et tout le poids que représentait cette
nouvelle étape au service de l’Église.
n Quels « instantanés » gardez-vous en
mémoire de ces journées ?
Mossoul, c'est une autre province.
La situation y est toujours aussi inextricable et les chrétiens sont les premiers
à en faire les frais. Leur sécurité n’est
pas du tout assurée par les autorités et
les chrétiens qui ne se sont pas enfuis
sont en permanence menacés. S’il était
nécessaire de montrer l’attachement de
la plupart des chrétiens à leurs racines,
il suffirait d’aller à Qaraqosh. Là, entre
province de Mossoul et Kurdistan, se
trouvent réfugiés des milliers de chrétiens qui attendent de pouvoir retourner
chez eux. Mais qui voudra, qui saura
enfin donner la paix à cette province et
aux chrétiens qui y vivent ?
Au moment où Mgr Bashar Warda
venait d’être ordonné et où il s’est
retourné pour bénir et saluer la foule,
il y a eu une explosion d’émotion. Des
cris de joie et de fête retentissaient
et les vieilles femmes les plus fidèles
n’étaient pas les dernières à lancer ces
cris. Il y avait beaucoup de larmes de
joie en même temps. Je me rappelle ce
moment où nos regards se sont croisés
Celui-ci est jeune, brillant, humble et très
dynamique. Il y a donc une espérance...
22 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
n Un chrétien vient d'être assassiné à
Mossoul : comment évolue la sécurité
des chrétiens ?
Prêtres, séminaristes et fidèles dansent.
n Quelle espérance soulève la perspective
du synode d'octobre prochain à Rome ?
L’Irak est loin de Rome. On ne parle
pas de ce synode dans les communautés et on ne connaît pas encore son
existence, sauf dans quelques milieux
ecclésiastiques. Je pense pourtant que
ce synode est extrêmement important
pour les chrétiens d’Irak et de l’ensemble du Moyen-Orient. Si ce synode
porte des fruits, les chrétiens d’Irak
ne tarderont pas à s’en réjouir et à en
bénéficier.
n Comment les chrétiens de l'Église universelle peuvent-ils se montrer solidaires des chrétiens du pays d'Abraham ?
Avec le patriarche de Bagdad.
Plusieurs chaînes de télévision
étaient présentes.
Arrivée des familles chrétiennes.
© TERRE ENTIÈRE
Dans les autres régions du pays, la
réponse est plus contrastée. Tout à fait
au Sud, la question ne se pose quasiment plus parce que les chrétiens ont
tous dû partir s’ils n’ont pas été assassinés sur place. Je pense par exemple aux
provinces de Bassorah et de Dhi-Qar
(où se trouve Ur, la patrie d’Abraham).
À Bagdad, la situation s’est améliorée
mais la vie n’est pas facile pour autant.
Dora reste tout aussi dangereuse pour
les chrétiens alors que c’était un de
leurs principaux lieux de vie. Dans les
paroisses du centre-ville il y a moins de
danger mais la vigilance reste de mise.
Même si l’exode des chrétiens vers
l’étranger n’est pas fini, on commence à
entendre parler de leur retour. J’espère
vraiment que, la situation du pays
s’améliorant, de nombreux chrétiens
pourront revenir chez eux. La quasitotalité des chrétiens que je fréquente
en Irak ont une partie de leur famille
qui s’est enfuie à l’étranger. Ils sont fiers
de leur côté d’être restés et rares sont
leurs proches qui ont réellement trouvé
le bonheur en s'exilant. Cependant, pour
que les chrétiens aient vraiment envie
de revenir, le pays doit encore faire ses
preuves et proposer une réelle stabilité
politique. De ce point de vue, il y a lieu
d’être inquiet face à l’absence de formation d’un gouvernement qui réponde
aux aspirations exprimées par le peuple
irakien aux élections qui ont eu lieu il y
a maintenant quatre mois.
Photo avec le nouvel archevêque.
Kurdes et Arabes se mélangent.
Je vais prêcher pour ma paroisse
en vous répondant puisque j’ai fondé
l’entreprise Babel Tours en Irak. Celle-ci,
une entreprise de droit irakien n’employant que des Irakiens, développe
le tourisme dans le pays. Parce que je
suis certain que la meilleure manière de
manifester sa solidarité envers les chrétiens d’Irak, c’est de leur rendre visite.
D’autre part, je ne pense pas que ce
soit rendre service aux chrétiens de ne
rendre visite qu’à eux. Tout ce qui favorise le repli identitaire développe les
tensions. L’Irak est un pays dans lequel
les différentes confessions ont su vivre
en bonne intelligence. Il a plus que
jamais besoin d’ouverture et de dialogue. La visite, les rencontres facilitent
ce chemin de paix.
n Quels sont vos projets pour les pèlerinages en Irak ?
Nous proposons de célébrer les
grandes fêtes liturgiques avec les chrétiens d’Irak : les prochains événements
sont donc organisés au moment de
Noël puis de Pâques. Mais une autre
porte s’ouvre avec des diocèses et des
paroisses qui nous demandent d’organiser un pèlerinage à la rencontre des
chrétiens d’Irak. Enfin, notre ouverture
de bureaux en avril dernier à Nasiriyah,
tout près d’Ur, nous permet également
désormais de proposer des circuits en
Mésopotamie, la patrie d’Abraham. n
On verra toutes les photos de l'ordination
sur le site http://www.terreentiere.com/
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
23
PHILOSOPHIE
DIEU ET LA SCIENCE - 5
Galilée a-t-il raison de penser
que l'univers est uniquement
écrit en langage mathématique ?
G
réduit le réel au
mathématisable, au
quantifiable. Pour les
Anciens, une partie du
réel, dans sa diversité,
sa fluctuation, ses circonstances, ne
peut pas se prêter à l’exactitude et
à la rigidité des lois mathématiques.
Pour Galilée, par-delà les apparences
sensibles, il faut chercher la trame du
réel, dans l’ordre abstrait idéal, précis et
rigoureux des mathématiques. La vérité
du monde n’est pas dans la perception
immédiate, mais dans son intelligibilité
mathématique. Cette mathématisation
absolue du réel marque un tournant
dans l’histoire des sciences. Il faudra
attendre trois siècles pour que la
science en sorte peu à peu.
La mécanique classique
qu’inaugure Galilée se paie
de lourdes conséquences.
Premièrement, les
dimensions qualitatives de
la nature disparaissent au
profit des dimensions quantitatives.
Tout ce qui n’est pas mathématisable
est rejeté dans le domaine de l’apparence et de la subjectivité pures. Les
qualités premières sont d’ordre quantitatif : étendue, position, le mouvement et le repos, le lieu, le temps. Les
qualités secondes sont les qualités
sensibles des corps : couleurs, sons,
goût, odeur. Les qualités secondes
n’existeraient pas réellement dans les
choses sous la forme où elles nous
apparaissent. Galilée élimine du réel
tout ce qui est non mesurable, les
qualités secondes(1). Dans La crise des
sciences européennes, Husserl parle de
bifurcation. Par la réduction mathématique, sont séparés les figures et
les qualités sensibles, la forme et le
plein, la science et la vie. La phénoménologie effectuera le retour à l’expérience de la conscience immédiate.
Deuxièmement, l’espace devient absalilée
trait et non concret. C’est un espace
vide, celui de la géométrie. Pour retrouver un espace différencié, celui du
champ de la relativité ou de la physique
quantique ou celui de l’espace vécu, il
faudra attendre la physique et la phénoménologie du XX e. Troisièmement,
l’idée d’une matière comme indétermination et résistance se perd au profit de
l’étendue. Là encore il faudra attendre
la thermodynamique, l’évolution et
la physique quantique pour un retour
d’une contingence non dissoute dans
la nécessité. Enfin, cette mécanique
classique est une disparition du temps.
Le temps n’est qu’un chronomètre.
Le changement n’est plus vu comme
processus ou puissance, mais comme
par Bertrand SOUCHARD
division entre qualité première et qualité seconde ?
À cette difficulté induite par
la nouvelle vision de la nature de la
mécanique classique s’ajoute la compréhension apparemment ultraréaliste
de la science chez Galilée. Pour que la
conciliation soit possible, il eût fallu à
la fois relativiser le discours scientifique et le discours théologique. D’une
part, c’eût été bien de comprendre
que la théorie scientifique sauve les
phénomènes sans forcément les expliquer, que la théorie est approchée,
parce qu’une réfutation vaut mieux
que mille confirmations. Et au-delà
de la légitimité de la science
dans l’ordre du « comment » et
du mesurable, nous avons la
possibilité d’un autre discours
pour le « pourquoi » et le non
mesurable. D’autre part, il eût
fallu reconnaître la limite du
discours théologique. La vérité sur le
sens de l’existence est d’un autre ordre
que celle de la science. « Le but du
Saint-Esprit dans les Écritures est de
nous apprendre comment on doit aller
au Ciel et non comment le Ciel doit
aller », disait Galilée reprenant un propos du cardinal Baronio. Le discours
sur l’eucharistie ne dépend pas d’abord
des catégories de la physique. Mais
au lieu de cette double relativisation,
nous avons eu deux absolus s’affrontant, chacun ayant un peu la prétention de régenter le voisin. La position
médiane du cardinal Bellarmin ne va
malheureusement pas l'emporter. n
La relativité, mais surtout la
thermodynamique et le Big Bang
réinjecteront du temps et
de l'histoire dans la nature
24 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
actualité d’un état. La relativité, mais
surtout la thermodynamique et le Big
Bang réinjecteront du temps et de l’histoire dans la nature.
Peut-être que nous prenons
conscience aujourd’hui, avec la crise
écologique, de la rupture qu’opère
Galilée. Le développement de la technique, conséquence du savoir scientifique, manifeste aux yeux de tous le
changement de paradigme qui s’est
opéré. Nous voyons maintenant les
conséquences pratiques d’un bouleversement qui n’était que théorique et
implicite avec Galilée. Si le défi écologique est une mise en question de la
toute-puissance de la science ne faut–il
pas revisiter la vision de la nature antérieure à la scission opérée par la science
moderne avec la mécanique classique ?
Cette crise des sciences européennes,
décrite par Husserl, ne pourrait-elle pas
s’éclairer par ce qui est en deçà de la
(1) Certes, entre le projet de mathématisation du réel et la réalité de la
science de l’époque persiste un écart.
Par exemple, la chimie de la même période n’obéit pas à cette réduction.
POrTraIT
MGr CHarLES VandaME
La joie de servir
Propos recueillis par Éric de LA BOURDOnnAye
Mgr Charles Vandame, 
archevêque émérite de 
N’Djaména au Tchad, est l’un des 
derniers représentants de ces 
évêques missionnaires qui ont 
annoncé l’Évangile en Afrique.
n Vous êtes archevêque émérite depuis 7
ans. Quel regard portez-vous aujourd’hui
sur votre épiscopat ?
Quand on regarde sa vie passée, on
n’est jamais tellement fier. Ce que j’ai
fait ne correspondait pas à mes désirs
ni peut-être à l’attente des autres.
Je me sentais médiocre face à l’attente que le Seigneur avait sur moi
de telle sorte que oui, mon regard est
un regard d’espérance. Le Seigneur est
plein d’indulgence et de miséricorde.
Et en même temps je suis sûr qu'Il s’est
servi de moi pour faire du bien.
n Est-ce que l’Église du Tchad est mûre ?
Quels sont ses atouts ?
Est-ce que l’Église de France est
mûre ? ! L’Église au Tchad est jeune.
Quelques Pères capucins ont ouvert
3 ou 4 paroisses dans le sud du pays
après 1929. L’Église a été refondée
après la guerre en 1947 avec les oblats
de Marie-Immaculée, les capucins et
les jésuites.
Jésuite, je suis arrivé en 1954 parmi
les premiers missionnaires. L’Église doit
encore se consolider dans des habitudes et traditions chrétiennes. Si nous
savons que nous sommes fragiles cela
suffit pour dire que nous sommes suffisamment mûrs pour avancer.
Dans ce pays qui compte une moi-
tié de musulmans, l’Église n’est pas
triomphante. Elle est pauvre. Il y a chez
nous des laïcs chrétiens et des prêtres
remarquables. Pas une multitude, mais
cela suffit pour être plein d’espérance.
Mon espérance ce sont les personnes
qui ont la foi. Et mon espérance, c’est
Jésus-Christ.
n Vous avez vu naître le clergé tchadien.
Quand je suis arrivé il n’y avait
aucun prêtre tchadien. Le premier a été
ordonné dès 1957 car il avait été formé
dans le pays voisin, la Centrafrique.
Le deuxième n'a été ordonné qu'au
début des années 1970. Archevêque de
N’Djaména, j’ai ouvert le premier grand
séminaire. Il y en a un également dans
le sud du pays pour le premier cycle.
n Vous avez décidé de rester au Tchad.
Quelle est sa situation aujourd’hui ?
Je suis resté parce que l’Église est
pauvre en personnel apostolique. J’étais
disponible et désiré. Je suis donc resté
mais je suis prêt à revenir en France.
Ce n’est pas un problème. Vous savez,
le Seigneur nous a posés sur la terre
pour aimer et grandir en amour. Que
je le fasse au Tchad ou ailleurs n’a pas
d’importance.
Le Tchad a des difficultés comme
en a le Soudan car, comme lui, il a un
Nord musulman, ou tourné vers l'islam,
et un Sud chrétien, ou tourné vers le
christianisme. Cela fait deux moitiés
rivales pour la conquête du pouvoir, de
la terre et des richesses. On ne s’affronte pas pour des motifs religieux.
Parfois on utilise la religion comme
servante de la politique. Mais la situation au Tchad est moins malsaine qu'au
Soudan. Parfois l’Église a été sollicitée
pour une médiation mais c’est source
de déception car les parties adverses
sont portées à se mentir mutuellement.
n Pourquoi la joie est-elle essentielle pour
vous ?
Comme tous les êtres humains je
cherchais le bonheur. J’ai découvert
que je trouvais la joie à me mettre au
service des autres. Cela a été la clé de
ma vie. J’ai fait cette expérience avant
de rentrer au noviciat, c’est cela qui
m’a poussé à y entrer et je n’ai jamais
une seule fois remis en question cette
évidence. Elle a été pour moi lumière
et vérité. Le sacerdoce ? Il ne m'attirait pas du tout mais je sentais que le
Seigneur me demandait d'avancer sur
ce chemin. J’y ai trouvé ce que je cherchais : la joie. n
Mgr Charles Vandame interrogé par
Benjamin Bamani, La joie de servir,
Le Jubilé, 305 pages, 19 e.
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
25
HISTOIRE
ANGLETERRE
John Henry Newman
par Patrick de LAUBIER +
Le Pape béatifiera le cardinal
Newman le 19 septembre
2010 à Coventry, au cours de
son voyage en Angleterre.
(
D.R.
L
a conversion de Newman (né
à Londres le 21 février 1801)
au catholicisme est décrite en
quelques pages admirables par
Paul Thureau-Dangin dans un
ouvrage qui rassemble ses conférences
à l’Institut catholique au début du XXe
siècle (1) . Après avoir décrit la situation
des catholiques anglais au début du
XIXe siècle, soit 160 000 fidèles avec
400 prêtres sur une population de 9
millions d’habitants (Angleterre et Pays
de Galles), il indique qu’un siècle plus
tard ils étaient un million et demi de
fidèles avec 3 000 prêtres sur 32 millions et demi d’habitants.
C’est au milieu de ce siècle, en
1845, que Newman se convertit au
catho licisme et Gladstone (18091898), ancien pasteur devenu le chef
des libéraux, a pu affirmer que l’année
1845 a marqué la plus grande victoire
que l’Église de Rome ait remportée en
Angleterre depuis la Réforme (2) . Sur
le moment environ trois cents personnes suivirent son exemple, mais cet
ancien vicar de l’église d’Oxford changeait l'idée qu’on se faisait de l’Église
catholique romaine (3) en Angleterre.
Écrivain de premier ordre il écrivit les
plus belles pages de la prose anglaise
au XIXe, tantôt dialecticien irrésistible,
implacable ironiste, tantôt trouvant des
accents d’une exquise suavité et d’un
pathétique pénétrant (4) . Ce n’est pas
seulement le génie qui expliquait son
rayonnement mais son admirable piété.
On l'a comparé à Vladimir Soloviev, le
grand philosophe russe (1853-1900)
lui aussi devenu catholique, mais nul
ne songe à le béatifier comme le sera
Newman en septembre 2010 par le
pape Benoît XVI.
Devenu catholique, Newman fut
reçu avec courtoisie par les uns, avec
soupçon par les autres et il en souffrit
beaucoup. Entré à l’Oratoire après sa
conversion, il avait beaucoup de dévotion pour le fondateur, Philippe Néri
(1515-1595), dont la simplicité, l’humour et la loyauté le charmaient. Il chérissait son cher Philippe qui assurait
qu’il n’était pas difficile d’être un saint
mais qu’il était plus ardu de le rester.
Une campagne, en partie secrète,
chercha à le déconsidérer auprès de Pie
IX, à l'initiative notamment de William
George Ward, éditeur de The Dublin
Review, d’un des secrétaires du pape,
George Talbot, et surtout de Henry
Manning (1807-1892), ancien membre
Une campagne en partie secrète chercha
à la déconsidérer auprès de Pie IX
26 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
important de l’Église anglicane, successeur de Newman comme prédicateur à Oxford. Manning se convertit
au catholicisme en 1851, fut ordonné
prêtre en 1854 et devint cardinal en
1875. On reprochait à Newman de ne
pas être vraiment catholique et, plus ou
moins consciemment, de ruiner subtilement la foi catholique. Newman, en
effet, s’était prononcé pour l’infaillibilité du pape, mais dans des conditions très précises qui seront d’ailleurs
celles qu’adoptera le concile Vatican II.
Manning, au contraire, en était un fervent partisan et se montrait indulgent
pour des positions parfois extrêmes.
Cependant Pie IX, dont Manning était
proche, fit savoir à Newman, en 1867,
qu’il n’avait aucun doute sur son orthodoxie, mais il faudra attendre son élévation au cardinalat par Léon XIII en 1879,
pour que le converti d’Oxford devienne
inattaquable. Apprenant cette nomination Newman s’écria : « Le nuage est
ôté d’au-dessus de moi pour toujours ».
Lorsque Manning apprit la mort de
Newman (1890), il reconnut qu’on perdait le plus grand témoin de la foi.
Newman a laissé des papiers qu’il
se proposait de publier dans un recueil
intitulé L’année de dévotion que l’on
édita à titre posthume, en 1893, trois
ans après sa mort et dont les éditions
Ad Solem nous donnent une excellente
traduction sous le titre de Méditations
sur la doctrine chrétienne (2000) avec
une introduction de Grégory Solari. Il
s’agit d’une sorte de testament spirituel
d’une rare qualité qui témoigne de la
sainteté du futur béatifié. L’humilité de
ces pages se mêle à un amour ardent
pour le Christ exprimé avec une merveilleuse ferveur. Le mystère de la vie
spirituelle vécue dans un monde sécularisé et le plus souvent idolâtre, inspire
à Newman, dans son style admirable,
des pensées pleines de lucidité et de
gratitude en ce qui le concerne personnellement. Il décrit l’horreur du péché,
l’esclavage qu’il entraîne et exalte la
sainteté de Dieu dont le Fils unique
est venu et s’est fait proche, familier,
longanime et lumière cachée que la foi
rend comme visible :
« Ô mon Dieu, toi et toi seul es
toute sagesse et toute science ! Tu sais,
tu as déterminé tout ce qui nous arrivera du début à la fin. Tu as ordonné les
choses de la manière la plus sage, et tu
sais ce qu’il m’adviendra année après
année jusqu’au jour de ma mort. Tu sais
combien de temps j’ai à vivre. Tu sais
comment je mourrai. Tu as tout établi
avec précision, hormis le péché. Chaque
événement de ma vie est le meilleur
qui puisse m’arriver, car il a été voulu
par toi. Ta merveilleuse Providence me
conduit, année après année, de la jeunesse à la vieillesse, avec la plus parfaite
sagesse et le plus parfait amour. » (5)
En examinant sa longue vie il discernait la merveilleuse tendresse de son
Sauveur. Le héraut de la conscience (6)
défendait le droit de celle-ci mais
demandait qu’on pense aussi aux
devoirs qu’elle implique et, très pénétré de son indignité, il a voulu croire à
l’Amour : « Mon Dieu, tu sais infiniment
mieux que moi combien peu je t’aime. Et
je ne t’aimerais pas du tout, si ta grâce
ne me faisait pas violence. C’est ta grâce
qui a ouvert les yeux de mon esprit et
qui m’a permis de voir ta gloire. C’est ta
grâce qui a touché mon cœur, et qui a
soufflé sur lui un air si merveilleusement
beau et bon. » (3)
Maintenant Newman contemple
pour toujours cette beauté et cette
bonté parce que nous le verrons tel qu’Il
est (1jn3, 2). n
(1) Paul Thureau-Dangin, Histoire de la
Renaissance catholique en Angleterre au
XIXe siècle, 1911.
(2) Op.cit. p.85.
(3) Newman dans son Apologie préfère
parler de l’Église catholique sans l’adjectif « romaine ».
(4) Ibidem p. 55.
(5) Op.cit. (1) p. 105.
(6) Voir sa Lettre au duc de Norfolk,
(1875) chapitre V.
ISLANdE
Jón Arason
par Jacques ROLLAND +
L
’Islande est une île de glace et
de feu aux confins du Cercle
polaire. C'est le pays d'où sortent des nuages de cendres
volcaniques capables d'arrêter la moitié du trafic aérien mondial.
C'est un État en quasi-faillite, victime
emblématique de la crise financière
mondiale après avoir été érigé en
modèle du dynamisme libéral. C'est
anecdotiquement, depuis le 27 juin
2010, le premier pays dirigé par une
Premier ministre légalement mariée à une
autre femme... Ce
petit pays d’à peine
300 000 habitants
recèle certes beaucoup de paradoxes,
mais son histoire et
sa culture méritent
mieux que les clichés
habituels.
Aussi faut-il se
réjouir que le monde
fran cophone puisse
enfin découvrir un
des personnages les
plus extraordinaires
de cette histoire et de
l’histoire de l’Europe
chrétienne.
Avec son roman historique La
hache et la terre, Ólafur Gunnarson,
prix de Littérature islandaise 2006,
brosse en effet un tableau saisissant
de la lutte impitoyable que la Réforme
luthérienne mène au XVI e siècle en
Islande à l’instigation de Christian III,
roi du Danemark. Dès 1537, non seulement le nord de l’Allemagne et les pays
environnants se plient à la nouvelle
religion, mais c’est toute l’Europe du
Nord qui bascule sous la coupe de la
révolution luthérienne.
Toute ? Non ! Seul résiste un évêque
islandais, Mgr Jón Arason, qui envers et
contre tout reste fidèle à la foi de ses
ancêtres et défend jusqu’au bout, dans
une lutte inégale, ce dernier bastion
de l’Église catholique. Oublié du reste
du monde, soutenu timidement par
le Pape, trahi par l’empereur Charles
Quint, Jón Arason devient la proie des
attaques inlassables de Christian III et
de ses alliés. Quatorze années de courage héroïque, de foi vibrante, de passion pour le Christ et
son Église mèneront
le vaillant évêque au
billot. Sa tête tombe
sous les coups de
hache le matin du 7
novembre 1550 et
avec lui s’éteint l’âme
de l’Islande. Le héraut
du Christ désormais ne
parlera plus, mais sa
mémoire reste vivante
et beaucoup d'Islandais d ’aujourd ’hui
voient en lui la figure
même de leur identité
et le nomment fièrement « le dernier des
Islandais ».
Sensible aux faiblesses et aux grandeurs de cet homme
d’exception, l’auteur propose au lecteur un repère pour notre époque qui
en manque tant. n
Ólafur Gunnarson, La hache et la terre,
traduit de l’islandais par Henry Kiljan
Albansson, Gaïa, 512 pages, 24 €.
Pour en savoir plus : P. Jacques Rolland,
évêché catholique de Reykjavík,
Hávallagata 16
101 Reykjavík, Islande
Tél. : 00 – 354 – 552 5388
[email protected]
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 27
LIVRES
PRÊTRES ET LAÏCS
Symphonie inachevée
par Denis LENSEL
La collaboration des laïcs
et des prêtres dans l’Église
n’est pas chose facile. En
parler justement permettra
peut-être des progrès ?
M
ère de famille de quatre
enfants, Frédérique de
Watrigant est journaliste professionnelle et
catholique de conviction. Elle a été responsable de l’hebdomadaire Paris Notre-Dame pendant
six ans, tout en étant catéchiste et
formée à l’École Cathédrale. Elle aime
vraiment l’Église : elle porte sur elle un
regard sincère et lucide. Son livre sur
les relations entre prêtres et laïcs met
le doigt sur les difficultés actuelles,
tout en proposant des orientations
d’avenir.
Aujourd’hui, la vie de prêtre peut
être démoralisante, pour plusieurs raisons : baisse de la pratique, déclin des
vocations, « effondrement du nombre
des enfants inscrits au catéchisme »,
écoles et hôpitaux « qui n’ont plus de
catholique que le nom ».
Le charisme exceptionnel d’un
prêtre peut faire rayonner à nouveau
la foi là où elle s'était assoupie. Mais
« l’ascendant personnel » des clercs
peut aussi être un « danger pour eux
comme pour les autres » s’ils en jouent
comme d’une séduction : pour eux,
comme écran masquant Dieu, et pour
les fidèles, exposés à une sorte de
soumission servile et de flagornerie
vis-à-vis d’un « gourou », ce qui « n’a
jamais été le marchepied du Ciel ».
(
Ressassée, la question du célibat
des prêtres n’est pas opposable à l’idéal
du mariage fondé sur l’exigence de
fidélité, observe l’auteur. Le prêtre est
« ordonné pour être tout entier au service des autres », et se trouve souvent
trop sollicité par les laïcs confrontés
au… manque de prêtres. C’est la solitude affective qui est un danger : cela
montre le chemin
à parcourir « pour
modifier le rôle et
la place du prêtre »
dans les paroisses.
Mais le célibat
sa­c erdotal reste un
don fait au monde.
Plus p ér illeu x
est l’écueil du cléricalisme, tant chez
les laïcs que chez
les prêtres… Il privilégie le rôle des
prêtres « au détriment des laïcs », et
peut se doubler d’un
« activisme » et d’un
« corporatisme ». Chez les laïcs, par
une obéissance aveugle hors du cadre
de la vraie autorité ecclésiale, cela peut
devenir « une forme d’idolâtrie, aussi
dangereuse pour le prêtre que pour
le laïc ». Le cléricalisme ne doit pas
ignorer l’atout du professionnalisme
des laïcs, ni la vie privée des familles et
leurs besoins financiers…
C’est la sainteté de tous qui est « la
seule manière sérieuse d’évangéliser
le monde ». Chez les prêtres appelés à
prêcher par l’exemple, d’après ce livre,
elle suppose l’humilité qui accepte de
se faire assister par des gens compé-
Plus périlleux est l'écueil du cléricalisme,
tant chez les laïcs que chez les prêtres
28 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
tents, la transparence corollaire qui
sait reconnaître une erreur, la « bonté
de cœur » qui n’exclut pas quelques
colères justifiées, et les capacités de
confiance et de pardon, sans oublier…
la joie intérieure.
L’essentiel est là, et non pas dans
des détails vestimentaires ou liturgiques, même si le respect de la présence de Dieu reste primordial.
Le prêtre est l’artisan de l’unité dans
sa paroisse entre personnes et tendances
souvent opposées ou
divergentes. À la racine
de ce témoignage de
paix, il y a la prière
et l’Eucharistie, où un
Curé d’Ars rayonnait
de joie communicative
dans l’adoration, après
avoir largement ouvert
ouver t aux âmes la
porte de la confession.
Quant à eux, les
laïcs pèchent souvent par individualisme… Beaucoup « considèrent les
prêtres comme de simples distributeurs
de services », y compris les sacrements,
même le mariage religieux qu’on « commande » après le traiteur du repas. Se
souvient-on alors que le prêtre est un
don de Dieu ?
Le témoignage de Frédérique de
Watri­gant ne prétend pas épuiser le
sujet. Un des mérites de l'auteur est de
ne jamais tomber dans la caricature et
de chercher à suggérer des améliorations. n
Frédérique de Watrigant,
Prêtres et laïcs, un même
Seigneur, Sarment-Jubilé,
152 pages, 14 e.
LIVRES
■ Le bLues des grands Lacs
de Joseph Coulson
éditions Sabine Wespieser, 388 pages, 24 €.
Voici un long et très beau livre. Le lecteur,
comme le héros, oscille sans cesse entre présent et
passé, entre l’eau des lacs du Michigan et les cabarets de Chicago. Les mots et le temps y coulent,
comme le blues et la vodka. Jason est fils et petitfils de marins, mais sa Toison d’or est tout autre. Il
s’est rebaptisé d’un nom qui fait davantage musicien
américain, Coleman Moore, pour conquérir le monde
avec sa guitare électrique.
Dès la première page, le lecteur le trouve seul
avec ses souvenirs, dans le cockpit de son yacht,
avec des mains déformées qui ne lui permettent plus
d’utiliser son instrument de musique. Il ne fait rien
d’autre que de paraître « un sombre, imbécile malchanceux » que plus personne ne vient écouter jouer.
Et c’est alors que le seul temps qui existe est celui
des souvenirs et de l’expiation. À la fois excuse pour
s’éloigner du monde et offrande au destin qui s’offre,
révolte ou prière, le blues est consolation « capable
de défier le temps et de vivre éternellement ».
■ L’HOrIZOn
de Patrick Modiano
Gallimard, 172 pages, 16,50 €.
« Des souvenirs en forme de nuages flottants » :
Modiano oscille entre journal intime, thriller et
puzzle à reconstituer pour mieux comprendre
l’existence. Tout rapproche Bosmans de Margaret
Le Coz : d’abord le hasard qui les jette dans les
bras l’un de l’autre lors d’une manifestation, leur
solitude dans Paris, la menace qui pèse sur chacun
d’eux et des réminiscences qui surgissent au
moment où ils s’y attendent le moins.
Mais beaucoup de faits échappent au narrateur
omniscient qui ne comprendra jamais le départ
subit de Margaret. C’est alors qu’il essaie de
reconstituer le passé, mais en vain. La vie seraitelle un simple carrefour où il faut choisir la bonne
direction à suivre, sans ressasser les souvenirs ?
C’est ce que semble vouloir nous dire Bosmans
quand « pour la première fois il a dans la tête le
mot : avenir, et un autre mot : l’horizon » et qu’il
court à Berlin…
■ écrIts d’amOur
de Cécile Sauvage, par Béatrice Marchal
Cerf, 189 pages, 20 €.
Il a paru bon à Béatrice Marchal de rendre justice à Cécile Sauvage (1883-1927), mère du célèbre
compositeur de musique sacrée, Olivier Messiaen.
Méconnue pour avoir trop longtemps dissimulé une
poésie dédiée à un amour illégitime, Cécile Sauvage
n’en demeure pas moins une des plus grandes poètesses amoureuses de notre siècle. Comme son fils,
elle ne dissocie pas passion et mysticisme. L’acte
charnel est tout spirituel : « Enlacement aérien…/
Où ton âme à mon âme arrive ». L’amour perfecpar Brigitte Clavel tionne et rend la fusion amoureuse rencontre
divine. Et quand l’amour ne répond plus, « tout est
calice d’amertume ». Béatrice Marchal réussit ainsi
à mettre à jour les talents d’une femme qui méritait
d’avoir sa place dans notre littérature du XXe siècle.
séLectIOn
Romans
■ Le dernIer rOI d’angkOr
de Jean-Luc Coatalem
Grasset, 297 pages, 17,90 €.
Il avait plusieurs noms ce jeune Asiatique qui
venait passer les dimanches chez le grand-père de
Lucas : à l’orphelinat il répondait au nom de Louis
Noël, pour Lucas il était « Bouk le jaune » ou mieux
« le dernier roi d’Angkor », au Cambodge il s’appelait
Attitya, ce qui signifie « victorieux ». Ce beau roman
se résume à la recherche de Bouk soit-disant reparti dans son pays. Lucas avance sous la devise : « Ce
que tu trouves t’apprend ce que tu cherches ».
Il va ainsi de l’avant, oublie une épouse qui
l’éconduit et se jure de retrouver celui qui fut longtemps le mystérieux protégé de la famille, d’abord
dans le moindre recoin de Paris puis en Asie. C’est
dans un décor exotique, pas toujours aussi idyllique
qu’il l’imaginait mais grandiose, que Lucas s’enfonce
pour mieux comprendre la passion de ses ancêtres
pour cette terre d’Indochine et plus aimer encore ce
« presque frère » de l’enfance.
■ Le prIx à payer
de Joseph Fadelle
éditions de l’Œuvre, 220 pages, 18 €.
Ce n’est pas un roman, mais une histoire vraie
(cf. France Catholique n°3218) bien qu'incroyablement romanesque, celle d’un Irakien, Mohammed,
descendant d’une grande famille chiite. Jeune réserviste à la caserne de Bassorah, il est séduit par la vie
intérieure et la bonté de Massoud, un chrétien dont
il partage la chambre. Suite à une étude comparée
entre Bible et Coran, Mohammed n’hésite plus entre
religion d’amour et soumission à la charia.
Désormais, il a pour seule arme sa foi au Christ, qu’il
transmet secrètement à son épouse. Prison, torture,
agressions et dépouillement, fatwa programmant
son exécution, exil en Jordanie jusqu’où ses frères le
poursuivront pour le tuer, rien ne lui est épargné.
Le lecteur assiste à une course éperdue vers une
terre d’accueil. La survie relève autant du courage
héroïque et discret des chrétiens qui l’ont aidé que
d’une présence divine qui semble l’envelopper. Livre
qui nous fait frissonner du début à la fin et révèle ce
que nous savions déjà : l’intolérance de l’islam. ■
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
29
expositioNs
foNdatioN pierre giaNadda
Nicolas de staël,
une décennie
La fondation Gianadda accueille une
exposition consacrée à la dernière
décennie de Nicolas de Staël ; celle
où le peintre crée un langage nouveau,
entre abstraction et figuration.
N
Nicolas de Staël
COLLECTION FONDATION PIErrE GIANADDA, MArTIGNy © ADAGP, PArIS 2010
« Nicolas de Staël,
1945–1955 »,
à la Fondation
Pierre Gianadda,
rue du Forum 59,
1920 Martigny, Suisse.
tél. (41) 27.722.39.78
[email protected]
site : www.gianadda.ch
Jusqu’au 21 novembre,
tous les jours (10h-18h).
Catalogue : Jean-Louis
Prat, avec des textes de
Thomas Augais, Anne de
Staël, André du Bouchet, éd.
Fondation Pierre Gianadda,
274 p., 130 illustr., 30 e.
COLLECTION PArTICULIèrE © ADAGP, PArIS 2010
icolaï V ladimiroVitch de S taël Von
holStein naît le 5 janvier 1914. Son
père est vice-gouverneur de la forteresse Pierre-et-Paul. Un destin hors du
commun va faire de Nicolas de Staël
un des peintres les plus singuliers du XXe siècle.
Quinze ans après lui avoir consacré une rétrospective, la Fondation Pierre Gianadda accueille
une exposition centrée sur la dernière décennie,
pendant laquelle l’œuvre de l’artiste se métamorphose. Jean-Louis Prat, commissaire de l’exposition, a sélectionné environ 130 œuvres de
la période 1945-1955, réparties entre toiles et
dessins, grands et petits formats, en provenance
de grandes collections publiques et privées d’Europe et des États-Unis. Suivant le lieu et l’espace,
les œuvres peuvent prendre une résonance différente. À Martigny, la configuration circulaire
permet, d’un coup d’œil, de mesurer l’évolution
de l’artiste, d’une certaine abstraction aux certitudes de la peinture figurative, de l’épaisseur de
la matière à la fluidité.
Victime de la révolution russe,
de Staël connaît l’exil en 1919.
Très vite, il perd ses parents. Les
Fricero, riche famille russe de
Bruxelles, le recueillent avec ses
sœurs. Il se passionne très tôt pour
la peinture, davantage que pour
l’enseignement que tentent de lui
dispenser les jésuites. En 1937,
il rencontre une femme peintre,
Jeannine Guillou, qui deviendra sa
première épouse. Ce fils d’aristocrate s’engage dans la Légion étrangère lorsque
survient la guerre. Durant l’Occupation, le couple
vit dans une grande pauvreté qui n’est pas étrangère à la mort de sa femme en 1946. Nicolas de
Staël se donnera la mort en 1955. Une vie tumultueuse, insolente et généreuse, s’achève à 41 ans
à Antibes où se trouvait son dernier atelier. Il avait
écrit à sa sœur religieuse : « Dieu que c’est difficile la vie. Il faut jouer toutes les notes, les jouer
bien… » Soif d’absolu que traduit sa peinture.
Les premiers tableaux rappellent d’autres
artistes et d’autres écoles. Dès 1942, influencé par
Arp ou Magnelli, Staël peint ses premières toiles
non figuratives aux tonalités sourdes où dominent
le noir et l’ocre. Mais, déjà, il triture la matière
pour en faire surgir des formes, un sujet sousjacent. C’est paradoxalement avec le Nocturne de
1950 que la couleur apparaît partiellement dans
Parc des Princes (1952).
30 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
Footballeurs (1952).
Agrigente (1954)
par Alain SoLAri
Marine (1954).
COLLECTION PArTICULIèrE © ADAGP, PArIS 2010
Le Soleil (1953).
Les dernières œuvres marquent encore un
tournant, traduisant cette inquiétude qui habitera de Staël jusqu’à la fin : il faut toujours
continuer à inventer, sans avoir la certitude de
la réponse. Le peintre emprunte alors un chemin
surprenant, de la matière à la non-matière, de
l’épaisseur à la fluidité. Ses natures mortes de
bouteilles, de pots et de pinceaux peuvent faire
songer à Morandi, ses Bateaux aux derniers
Cargos de Dufy, mais les noirs et les gris, d’une
force inattendue, sont toujours de la couleur.
Les Mouettes (1955) surprennent encore, avec
un horizon escamoté, un ciel d’encre prémonitoire, une légèreté et une profondeur qui laissent le visiteur interdit. Ce dernier ne devra pas
négliger les nombreux dessins, sculptés par la
lumière, où l’artiste ne laisse subsister que l’essentiel. Entre certitudes et hésitations, de Staël
a réalisé un apport essentiel à la peinture, cherchant sans cesse une autre manière d’exprimer
son temps : « Ma peinture, je sais ce qu'elle est
sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels
jeux de force. C'est une chose fragile comme
l'amour. » ■
Paysage [Paysage de Sicile] (vers 1953).
COLLECTION PArTICULIèrE © ADAGP, PArIS 2010
COLLECTION MGN © ADAGP, PArIS 2010
COLLECTION PArTICULIèrE J. HyDE, PArIS © ADAGP, PArIS 2010
l’exposition. La Fugue et la Composition à fond
blanc (1951-52) relèvent d’une abstraction qui
distingue Staël des autres peintres. Il travaille au
couteau une matière épaisse, donnant aux grands
à-plats des reliefs qui captent la lumière. Mantes
(1953) assure avec les œuvres suivantes une transition plutôt atypique où la seule ligne d’horizon, finement sculptée, sépare ciel et terre. Les
années 50 marquent un certain retour à la figuration. Les toiles gagnent en couleur. De Staël
rencontre le succès. Il expose à Paris, Londres, New
york. En 1952, il assiste au match France-Suède.
Cela nous vaut un imposant Parc des Princes, une
des toiles majeures présentées à Martigny, et des
Footballeurs où le bleu-blanc-rouge claque comme
un drapeau. « Entre ciel et terre, sur l’herbe rouge
ou bleue, une tonne de muscles voltige… » Le
peintre plante un décor sans ligne de fuite, avec
des objets ou des personnages qui ne sont plus
eux-mêmes. Petit à petit, la couleur prend une densité et une force que l’on ne connaissait nulle part
ailleurs. La série consacrée à « Agrigente » exprime
une liberté qui nous fait comprendre que l’on peut
voir les choses de manière différente. De Staël nous
affranchit de la réalité et nous la retourne pourtant
comme possible. Le peintre transgresse les règles
essentielles, mais il met en place un langage pictural que l’on ne peut oublier. Comment parvient-on,
à travers cette ascèse, avec si peu de lignes, au
« Paysage » de 1954 ?
COLLECTION PArTICULIèrE © ADAGP, PArIS 2010
décisive
Marine au Lavandou [Marine] (1952).
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31
LIVRES
■ Lucie est partie
Sebastian Loth,
NordSud, 56 pages, 11 €.
Zelda et Lucie sont des amies inséparables.
Seulement Lucie est très vieille et un jour, elle disparaît. Zelda part à sa recherche, la croyant partie
pour un long voyage. Peu à peu, elle va comprendre
que ce grand voyage est sans retour. Une façon
simple de parler de la mort aux plus jeunes, des
illustrations douces.
À partir de 4 ans
■ D'où vient Le coton De mon tee-shirt ?
Anne-Sophie Baumann,
Tourbillon, 29 pages, 8,95 €.
Les plus jeunes découvriront avec intérêt comment sont fabriqués leurs vêtements, avec des
méthodes industrielles. Pour comprendre le monde,
un enfant observe, questionne et pose de nouvelles
questions à partir des réponses qu'on lui donne. Ce
petit livre illustré de dessins et de photos est très
complet. (D'autres livres dans cette collection partent de ce principe des questions qui "remontent" :
Qu'y a-t-il dans mon pain ? Ma compote vient d'une
fleur.)
À partir de 4 ans
■ mon cœur n'oubLie jamais
Agnès de Lestrade,
Rouergue, 109 pages, 6,50 €.
Angèle aime vraiment beaucoup passer des
vacances chez sa grand-mère Mamia. Alors, quand
son petit frère voudrait naître un peu trop tôt et que
papa a un gros chantier, elle est ravie à la perspective de passer les vacances de Pâques chez cette
grand-mère originale. Seulement, cette fois, Mamia
a changé. Parfois, elle est comme avant, mais parfois
elle a des idées vraiment surprenantes comme de lui
faire manger une soupe de cerises vertes. Un livre
plein de finesse pour faire comprendre aux enfants
la maladie d'Alzheimer.
À partir de 11 ans
■ impossibLe à Dire
Patricia Reilly-Giff,
Flammarion, 224 pages, 10 €.
Sam va avoir onze ans, mais curieusement, il
n'en a pas envie. Il en a même peur. Qu'y a-t-il de si
particulier à cet anniversaire ? Il découvre au grenier une coupure de journal qui pourrait le mettre
sur la piste s'il savait mieux lire. Heureusement que
son amie Caroline veut bien l'aider. Un récit plein de
délicatesse sur la recherche des origines.
À partir de 12 ans
32 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
séLection
Vie aujourd'hui
Christèle Hubert
■ De chaque côté Des cimes
Claire Mazard,
Seuil, 183 pages, 9 €.
Dahoé et Namkha sont meilleures amies du
monde. Dans ce petit village perdu en haut de la
montagne et isolé de tout, chaque geste de la vie
quotidienne est réglé par la tradition, à laquelle nul
ne peut se soustraire. Peu à peu cependant apparaissent des évolutions : Dahoé apprend à lire grâce à
son frère et souhaite savoir ce qu'il y a au-delà des
cimes enneigées qui barrent l'horizon de son petit
village. Cette soif d'apprendre est si fortement
ancrée en elle que Dahoé bousculera les traditions
pour vivre la vie à laquelle elle est appelée. Un roman
fort qui fait réfléchir sur la situation de certaines
populations pauvres des régions reculées du monde.
À partir de 13 ans
■ siLence, on irraDie
Christophe Léon,
Thierry Magnier, 112 pages, 8 €.
Ce livre se lit d'une traite. Il s'agit d'un roman
écrit à partir de la grande tragédie de Tchernobyl,
en se plaçant du côté des habitants d'un village
proche de la centrale. On découvre, impressionné et
stupéfait, les mensonges de l'Armée rouge face à
cette catastrophe. Les personnages sont bien campés, l'histoire est forcément triste, mais elle a le
mérite d'ouvrir le débat.
À partir de 13 ans
■ héro, mon amour
Anna Onichimowska,
Thierry Magnier, 224 pages, 10,50 €.
Une famille apparemment parfaite : une jolie
maison, la santé, de l'argent. Mais chacun a son
addiction : la mère fume, le père boit, le fils aîné se
drogue. Le jour où arrive l'accident, le miroir des
apparences se brise et chacun se retrouve en face
de ses faiblesses et doit les affronter. À partir d'un
fait divers réel, l'auteur nous permet de réfléchir au
problème de la drogue chez les jeunes, de la solitude et de la nécessité de l'amour. Un roman dur
qui sonne juste.
À partir de 14 ans
■ Les famiLius : qui a fait ça ?
Nicolas Doucet,
Artège, 48 pages, 11 €.
Un humour décapant pour les scénettes de
cette bande dessinée sur la vie en famille. Les
enfants se retrouveront dans la façon de rire des
petits désagréments de la vie quotidienne, sans
jamais se moquer.
Pour tous
CINÉMA
Carlos
INCeptIoN
La vie du célèbre terroriste international.
 Ce film est la version cinéma de
la série télévisée de trois épisodes, produite
par Canal +. L’image générale de Carlos
n’est pas modifiée, laissant sa part de
mystère. Le Vénézuélien apparaît comme
un révolutionnaire, agissant pour des motifs
idéologiques, mais acceptant rapidement
les compromis, qui lui permettent de mener
la grande vie. Olivier Assayas parcourt le
monde en suivant son personnage et en
donnant à son récit le dynamisme d’un
reportage qui n’oublie pas la psychologie.
Le film possède la subtilité nécessaire pour
suivre l’évolution du jeu politique mondial
pendant une vingtaine d’années. Il constitue
une bonne approche de l’histoire du monde
dans les dernières décennies du XXe siècle.
 Ce film n’est pas une apologie
de Carlos ni de la lutte révolutionnaire qu’il
prétend mener avec des actions violentes
aux motivations troubles. La disparition de
la génération terroriste à laquelle appartient Carlos n’a pas entraîné la fin du
terrorisme. Sous d’autres formes encore
plus meurtrières, il continue à sévir dans
le monde. Des images érotiques très crues.
Biographie française (2010)
de Olivier Assayas, avec
Edgar Ramirez (Carlos),
Alexander Scheer (Johannes
Weinrich)... (2h45). (Adultes
avec des éléments nocifs.)
Sortie le 7 juillet 2010.
Vic, le Viking
Georges Collar
Contrairement aux Vikings, Vic est un
enfant timide et un peu trouillard, mais
doté d’une intelligence supérieure.
 Cette adaptation des livres pour
enfants de Runer Jonsson est sympathique, mais un peu plate. Si les enfants
vont bien aimer ce film, ce ne sera pas le
cas de leurs parents, tant l’histoire, pourtant spectaculaire, est naïve.
 Tout est charmant dans ces aventures conçues pour les enfants.
Aventures allemandes (2010)
de Michael Bully Herbig,
d’après les romans de Runer
Jonsson, avec Jonas Hämmerle
(Vic), Waldemar Kobus
(Halvar)... (1h27). (Tous.)
Sortie le 21 juillet 2010.
Le vertigedu
la technique la plus brillante
mise au service d’un film aussi
impressionnant qu’émouvant.
I
l exerce un métier sophistiqué, dans
lequel il est le meilleur. Dom Cobb
est extracteur de secrets qu’il va
chercher dans les rêves des individus.
Cette activité illicite lui vaut d’être
demandé par les plus grandes entre­
prises du monde et aussi d’être pour­
suivi par la police, ce qui l’empêche de
rentrer chez lui et de revoir ses enfants.
Un nouveau client lui promet d’effacer
son passé, à la condition qu’il fasse le
contraire de ce qu’il fait habituelle­
ment : au lieu de voler un secret à une
victime, il va intégrer dans son cerveau
une idée. Ce sera de l’inception et non
de l’extraction. Mais Cobb a un point
faible : Mall, sa femme qui s’est suici­
dée et qui hante ses rêves.
 Cette œuvre magistrale ne
ressemble à aucune autre, tant Chris­
topher Nolan a su marier un scénario
par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ
rêve
très brillant (et tellement complexe
qu’il en devient un peu confus) avec
une mise en scène spectaculaire (qui
privilégie les effets réels aux effets
numériques) et une histoire teintée de
romanesque. Et c’est cette alliance
réussie entre l’émotion et le divertisse­
ment qui fait toute la richesse d’une
œuvre qui laisse le spectateur pantois.
Certaines scènes, telles celles de la
rue de Paris qui se plie sur elle­même
ou celle de la bagarre en apesanteur,
dans un couloir d’hôtel, sont stupé­
fiantes de beauté et d’audace visuelle.
L’interprétation est sensationnelle.
(
Certaines scènes sont
stupéfiantes de beauté
et d'audace visuelle
 Bien sûr, cette histoire d’intru­
sion dans les rêves d’un individu est
très angoissante. Mais le film en montre
les limites et, surtout, son héros est
ravagé par les conséquences de ses
actes. Quant à la violence, elle est
modérée. ■
Inception. Film fantastique américain (2010) de
Christopher Nolan, avec Leonardo DiCaprio (Dom Cobb),
Joseph Gordon-Levitt (Arthur), Ellen Page (Ariane),
Tom Hardy (Eames), Marion Cotillard (Mall)... (2h28).
(Grands adolescents.) Sortie le 21 juillet 2010.
Yo también
Daniel, 34 ans, est le premier trisomique titulaire d’un
diplôme universitaire.
 Ce film, pas très simple, aborde un sujet intéressant, en se servant d’un acteur trisomique, Pablo
Pineda, qui, comme son personnage, est le premier à
avoir obtenu un diplôme universitaire. L’histoire
possède une force évidente. On sent qu’elle s’est nourrie d’expériences vécues et de vrais sentiments, et touche profondément le spectateur.
 L’aspect humain le plus intéressant est la vie amoureuse des trisomiques et
leur désir de paternité. Le film pose la bonne question, mais apporte une réponse - une
aventure sans lendemain - qui n’en est pas une. À signaler une scène érotique très
violente, au début du film, qui veut expliquer le rapport complexe de Laura à la sexualité.
G.C.
Comédie dramatique espagnole (2010) de Alvaro Pastor et Antonio Naharro, avec Lola Dueñas (Laura), Pablo Pineda (Daniel),
Antonio Naharro (Santi), Isabel Garcia Lorca, Pedro Alvarez Ossorio (1h43). (Adultes avec des éléments nocifs.) Sortie le 21 juillet 2010.
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33
théâtre
« Le Souper »
théâtre
historique
par Pierre FrançoiS
o
n ne présente plus la pièce Le Souper, de
Jean-Claude Brisville, créée en 1989,
avec Claude Rich et Claude Brasseur.
Elle fut nommée dès 1990 aux Molières
dans les catégories comédien, auteur,
metteur en scène et théâtre privé avant d'obtenir
le Molière du théâtre privé en 1991.
La compagnie « Théâtre en Pièces », si elle
pratique avec bonheur un spectacle spirituellement engagé, n'oublie jamais pour autant d'être
professionnelle et inventive. C'est ainsi qu'elle a
testé l'an dernier une formule originale de théâtre
itinérant : le théâtre historique dans des lieux
historiques. Il s'agissait de donner Le Souper dans
quelques châteaux d'Eure-et-Loir. L'expérience
ayant été concluante, c'est dans les châteaux de
la Loire que le spectacle reprend cet été. Des plus
D.R.
Apprendre en s'amusant est une des démarches
possibles pour retenir et comprendre. Le souper
fait partie de ces textes talentueux qui relèvent le
défi. Quand la compagnie du « Théâtre en Pièces »
lui prête son talent dans des lieux chargés
d'Histoire, le succès est au rendez-vous.
Un spectacle
spirituellement engagé
Théâtre, musique, été…
Double anniversaire pour les « Tréteaux de France » : c'est à la fois le cinquantenaire de
ce Centre dramatique national itinérant et le dixième anniversaire du « Festival théâtral de Figeac »(1), qu'il a fondé. à cette occasion sera donnée la pièce qui parcourra
les routes cette année : Le Bourgeois gentilhomme, dans une mise en scène de Marcel
Maréchal. Par ailleurs, un hommage spécial à Jean Vauthier, poète de la scène qui fut
notamment compagnon de route de Marcel Maréchal, est organisé : toutes les lectures
qui seront données dans le cadre du festival lui seront consacrées.
Pas de telle célébration dans le festival « Musique en Périgord », mais simplement le
désir de continuer à creuser le sillon de « la grande musique pour les petits lieux »
tout en se penchant plus particulièrement vers le jeune public, le défi étant de lui
faire vivre cet art comme une joie et non comme une contrainte. Pour cela, plusieurs
genres seront explorés, du jazz à la musique de chambre et de la musique baroque aux
musiques du monde, toujours dans le cadre rural des communes d'Audrix, Campagne,
Saint-Chamassy, et de lieux comme le gouffre de Proumeyssac… n
(1) 10e festival théâtral de Figeac, du 29 juillet au 7 août. Tél. : 0 825 003 303
XXIIe festival « Musique en Périgord », du 27 juillet au 12 août. Http ://musiqueenperigord.free.fr
34 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
connus, comme Chambord les 30 et 31 juillet,
aux plus modestes, tel Valençay le 25 septembre,
ce seront en tout vingt-deux lieux qui verront la
troupe donner vingt-cinq représentations de ce
dîner plausible mais pas certain, le témoignage
de Chateaubriand évoquant simplement le fait de
voir les deux hommes se rendre ensemble chez le
roi au lendemain de cet événement supposé.
Mais travailler dans autant de lieux, dont
chacun a ses caractéristiques propres, suppose
d'être capable de s'adapter à chaque fois pour
savoir par où on va entrer ou sortir et comment
on va exploiter les éléments immeubles (tableaux,
miroir, cheminée…) qui renforceront la crédibilité de ce repas. Aucune des représentations
n'est donc semblable aux autres. Néanmoins, un
élément reste constant : l'installation du public en
double frontal de part et d'autre de la table, pour
le rendre le plus complice possible de l'événement
qui est en train de se produire.
La tournée de l'an dernier a été un succès, sanctionné par un nombre de spectateurs
impressionnant et l'accord de nombreux châteaux pour cette nouvelle édition. Il serait dommage de se priver d'un spectacle bien rôdé qui
se donne dans des lieux si exceptionnels. n
« Le Souper », au Château de Chambord (41), 30
et 31 juillet ; Amboise (37), 5 août ; Chemery (41),
6 août ; Montsoreau (49), 8 août ; Bridoré (37), 12
août ; Blois (41), 13 août ; Couture-sur-Loir (41), 14
août ; Azay-le-Rideau (37), 21 août ; Gizeux (37), 22
août ; Doué-la-Fontaine (49), 24 août ; Brézé (49), 27
août ; Miré (49), 28 août ; Plessis-Macé (49), 29 et 31
août ; Durtal (49)… Rens. : Compagnie du Théâtre en
Pièces, Abbaye Saint-Brice, 2 rue Georges-Brassens,
28000 Chartres, tél. : 02.37.33.02.10. www.tep28.com
TÉLÉVISION
Le temps des porte-plume
Les amantsdu bagne
par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ
DR
 Retracer cet épisode de la vie du
ARte - GILLes sCAReLLA
Les parents de Pippo, 9 ans, sont arrêtés
par la police. Les services sociaux confient
l'enfant à un couple d'agriculteurs.
 Il a fallu près de vingt ans à Daniel
Duval pour réussir à affronter son passé et
mettre en scène ce film. Puis Jean Carmet,
Philippe Léotard et Jacques Villeret, tous les
trois disparus, ont été pressentis pour jouer
le rôle de Gustave. C'est une chronique très
intime que le cinéaste livre, vue entièrement
à travers le regard d'un enfant. Le récit
dépeint le rapport complexe que les enfants
entretiennent avec le monde adulte, fait
d'incompréhension et de méfiance, mais
aussi d'un infini besoin de tendresse. Si
cette œuvre ne restera peut-être pas dans
les annales du cinéma, elle touchera certainement le cœur des spectateurs.
 Il y a beaucoup d'amour et d'humanité chez ces personnages marqués par la vie.
Albert Londres fait un reportage
sur les conditions de vie des
bagnards de Cayenne.
T
le monde connaît le prix qui
porte son nom et récompense le
meilleur grand reporter de la
presse écrite. Mais qui connaît Albert
Londres ?
Journaliste au Petit Parisien, il bénéficie déjà d'une certaine notoriété,
lorsqu'il arrive à Cayenne au début des
années vingt, afin d'y réaliser un reportage sur le bagne et les conditions de
vie des bagnards. Méfiantes, les
autorités se débrouillent pour ne lui
faire rencontrer que des bagnards très
contents de leur vie. Mais, ayant obtenu
de rencontrer Camille Desfeuilles, un
anarchiste condamné aux travaux
forcés à perpétuité, Albert Londres
commence à se faire une petite idée des
conditions inhumaines de détention.
Comédie dramatique (2005) de Daniel Duval, avec Jean-Paul
Rouve (Gustave), Anne Brochet (Cécile), Annie Girardot
(Alphonsine), Raphaël Katz (Pippo), Denis Podalydès (Falmin),
Lorànt Deutsch (Pierre Dubrac) (1h34). Diffusion le mardi 27
juillet, sur France 2, à 20h35.
Monstres contre Aliens
Film d'animation américain (2009) de Rob Letterman et Conrad
Vernon, avec les voix de Stéphane Freiss (Docteur Cafard),
Louise Bourgoin (Susan Murphy) (1h33). Diffusion le vendredi
30 juillet, sur Canal +, à 20h45.
(
Le combat du héros est un
combat pour la défense
de la dignité des hommes
 Le combat du héros, qui abou-
tit, des années plus tard, à la fermeture
définitive du bagne, est un combat
pour la dignité des hommes. « Pourquoi
ajouter l'humiliation au châtiment ? »,
dira-t-il fort justement. Le très beau
personnage d'épouse contrebalance
quelque peu l'allusion à des viols
collectifs dans la prison et les scènes
de violence. ■
Les amants du bagne. Téléfilm français (2004)
de Thierry Binisti, avec Antoine de Caunes (Albert
Londres), Isabelle Renauld (Claudia Desfeuilles), Laurent
Malet (Camille Desfeuilles), Didier Bezace (le capitaine
Sentier) (1h34). Vendredi 30 juillet, sur Arte, à 20h35.
Les mercredis de l’histoire « Brume de guerre »
DR
Le jour de son mariage, Susan Murphy
reçoit sur la tête une météorite et se
transforme en une géante de vingt mètres.
 Né de l'inspiration de Jeffrey
Katzenberg, ce film ressuscite les monstres
des séries B des années 50 pour les faire
s'affronter aux extraterrestres apparus au
cinéma quelques décennies plus tard. Le tout
dans un esprit de création visuelle débridée,
où la règle est la démesure. L'histoire est
sympathique, les péripéties nombreuses et
l'humour constant. Une belle réussite !
 Ce film sympathique est destiné à un
public familial.
out
célèbre journaliste est une excellente
idée, car le personnage est intéressant
et sa vie l'est encore plus. Antoine de
Caunes campe un héros positif avec
conviction et il est entouré d'excellents
comédiens. Mais ce téléfilm de qualité
est, surtout, un excellent documentaire
sur ce qu'était la vie - ou plutôt la
survie - dans un bagne qui méritait
bien son surnom de « guillotine sèche ».
Il est dommage que l'ensemble manque
trop d'émotion.
Secrétaire d'État à la Défense, lors des présidences de John
F. Kennedy et de Lyndon B. Johnson, Robert S. McNamara,
qui a aujourd'hui 87 ans, a été aux premières loges quand les
États-Unis ont connu les plus graves crises internationales de
leur histoire (la guerre du Vietnam, la crise des missiles de
Cuba, etc.). Grâce à la levée du secret défense, Errol Morris a
pu interviewer, en toute liberté, cet homme politique de
première importance
 L'interview, illustrée de quelques passionnantes images d'archives, offre l'analyse,
souvent pertinente, de quelques-uns des événements majeurs de notre temps. Avec beaucoup de simplicité, Robert S. McNamara défend les décisions prises. On peut ne pas être
d'accord avec celles-ci, mais son témoignage est capital. Ce passionnant documentaire a
été récompensé d’un Oscar à Hollywood, en 2004.
Documentaire américain (2003) de Errol Morris, avec Robert S. McNamara (1h42). Diffusion le mercredi 28 juillet, sur Arte, à 20h35.
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
35
télévision
Dimanche 25 juillet
lundi 26 juillet
TF1
TF1
TF1
20.45 Jean-Philippe GA. Comédie
ITV PLC - Granada International
toires. Divertissement présenté par
(2006) de Laurent Tuel, avec Fabrice
Carole Rousseau et Jacques Legros.
Luchini, Johnny Hallyday, Jackie
23.20 Fringe. Série avec Blair
Berroyer, Antoine Duléry (1h33).
Brown 2.
(Voir notre analyse ci-contre)
23.35 Les experts. Série 2.
France 2
France 2
20.35 Fort Boyard. Divertissement
présenté par Olivier Minne.
émissions religieuses :
22.30 On n’est pas couché
«Best of». Magazine présenté 08h30 Émissions religieuses : «Sagesses
par Laurent Ruquier.
bouddhistes», «Islam», «Source de vie», «Présence protestante» - 10h30 Le jour du SeiFrance 3
gneur «Sur les chemins de Saint-Jacques de
20.35 Équipe médicale
d’urgence : «Le rêve indien», Compostelle (4/4)» - 10h45 Messe en l'église
Notre-Dame, à Saint-Jean-Pied-de-Port (64).
«Back stage». Série avec
Christian Vadim, Frédéric
20.35 FBI, portés disparus : «La
Quiring, Sophie Broustal, Fanny
seule, l’unique», «Tous les deux»,
Gilles, Nanou Garcia 2.
«Confidences». Série avec Antho22.50 Deux hommes dans la
ny LaPaglia.
ville GA. Policier (1973) de José
22.40 Histoires de vies «Azad»
Giovanni, avec Alain Delon, Jean
GA. Téléfilm avec Virgil Bramly,
Gabin, Michel Bouquet, Mimsy
Jacques Herlin.  Une émouFarmer (1h31).  Un film
vante histoire sur le massacre des
très prenant, mais à la limite du
Arméniens, avec un mélange réusvraisemblable.
si de dessins et de scènes de fiction.
00.25 Un été avec Chopin.
23.50 Histoires de vies «Bella, la
Arte
guerre et le soldat Rousseau».
20.40 L’aventure humaine
Téléfilm avec Vincent Rottiers.
«Challenger». Documentaire.
France 3
20.35 Louis la brocante «Louis et
les Gitans» GA. Téléfilm avec Victor
Lanoux, Leny Escudero.  Elle est
charmante et sympathique, cette
histoire de Gitans, mais outrancière.
22.40 Ma poubelle est un trésor.
Documentaire.
00.15 Un été avec Chopin.
22.20 Le prisonnier (1, 2 et 3/17)
00.30 I nostri sogni. Comédie en NB
J. Série avec Patrick McGoohan,
(1943) de V. Cottafavi. (1h10).
Leo McKern.  Arte rediffuse
Arte
cette série mythique, souvent
Vacances, amour, sexe,
copiée, jamais égalée. L’histoire
tout compris
surréaliste préfigure certains
20.40 Vers le sud A/Ø. Comédie
aspects de notre vie actuelle.
dramatique (2006) de Laurent
01.00 Metropolis.
Cantet, avec Charlotte Rampling
M6
(1h42).  L’histoire est sor20.40 Kaameloott, l’intégrale.
dide et le climat très érotique.
Série avec Alexandre Astier,
22.25 Colosses d’amour.
Christian Clavier, Alain Chabat,
23.25 La lucarne «Rappeurs juifs
Emma de Caunes, Virginie Efira.
et rabbins chanteurs à New York».
01.00 Women’s murderclub.
M6
Série avec Angie Harmon 2.
20.40 Capital, les inédits de
Canal +
l’été «Apéros, tapas, grillades : La
19.55 Football «Match amical :
cuisine se met à l’été». Magazine.
Juventus/Olympique Lyonnais et
22.45 Enquête exclusive, les
Olympique de Marseille/Catane».
inédits de l’été «Himalaya : La
face cachée du toit du monde».
KTO
Canal +
20.40 VIP «Julien Courbet». Ren20.45 Les Tudors (4, 5 et 6/8) A.
contre avec un animateur de téléSérie 3.  Très brillant,
vision, catholique convaincu.
mais il y a une scène crue dans le
21.45 Mille questions à la foi
second épisode.
«Pourquoi Jésus fait-il des
miracles ?».
KTO
22.15 Concert «Les Vigiles», de
20.40 La foi prise au mot «Guérison».
Rachmaninov.
21.45 Chacun son chemin.
23.45 Les feux de la saint
22.50 Hors les murs «Festival de
Jacques, en direct de Compostelle.
la BD chrétienne».
36 FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
TF1
20.45 Joséphine, ange gardien
20.45 La 7e compagnie au clair
de lune J. Comédie (1977) de R.
«Paillettes, claquettes et champagne» GA. Téléfilm avec Mimie
Mathy, Alain Doutey, Delphine
Serina.  Charmant.
22.35 New York section criminelle.
Série avec V. D’Onofrio 2.
France 2
20.35 Castle : «Double face»,
«La mort à crédit», «L’enfer de la
mode» GA. Série avec Nathan
Fillion, Stana Katic, Ruben Santiago-Hudson.  Il y a toujours beaucoup d’humour dans
cette série prenante.
DR
20.45 Le meilleur des 30 his-
Mardi 27 juillet
22.45 Le parrain A. Drame (1972)
de Francis Ford Coppola, avec Marlon Brando, Al Pacino, James Caan,
Robert Duvall, Sterling Hayden,
Diane Keaton (2h48) 3. 
Ce film magistral est assez ambigu,
et il y a des violences atroces.
France 3
20.35 Patrick Sébastien «Portrait
d’un bluffeur» GA.  Un portrait réussi d'un homme plus
complexe qu'il paraît.
23.00 Faits divers, le mag.
Magazine.
00.50 Un été avec Chopin. Magazine présenté par Alain Duault.
Arte
20.35 Le convoi des braves J.
Western en NB (1950) de John
Ford, avec Ben Johnson, Harry
Carey Jr., Joanne Dru... (1h22).
 Ce magnifique western
était un des préférés de John Ford.
22.00 Isadora Duncan «Je n’ai fait
que danser ma vie». Documentaire.
23.00 Olafur Eliasson «La
lumière, l’espace et le temps».
M6
20.40 L’amour est dans le pré.
Divertissement.
22.15 Belle toute nue.
23.35 Burn notice. Série avec Jeffrey Donovan.
Canal +
20.45 Pigalle, la nuit (7 et 8/8) A.
Série avec Jalil Lespert, Simon
Abkarian, Armelle Deutsch 3. 
Une fin ennuyeuse et interminable, et des images peu discrètes.
KTO
20.45 Vieillir dans la foi. Documentaire.
21.45 Un cœur qui écoute «Travail».
22.20 Grands entretiens «André
Gouze».
Lamoureux, avec Jean Lefebvre
(1h25).  Une comédie mineure
et gentille, aux gags prévisibles.
22.15 Bienvenue dans ma tribu.
23.50 Columbo. Série avec P. Falk.
France 2
20.35 Le temps des porteplumes J. Comédie dramatique
(2005) de Daniel Duval, avec JeanPaul Rouve, Anne Brochet (1h34).
(Voir notre analyse page 35)
22.10 Faites entrer l’accusé
«Francisco Arce Montes : L’affaire
Caroline Dickinson». Magazine 3.
23.25 Cœurs perdus A/Ø. Drame
(2006) de Todd Robinson, avec
John Travolta... (1h44) 3. 
Todd Robinson évoque avec finesse
les blessures des policiers confrontés à l'horreur des crimes. Mais il y a
des scènes très dures, en particulier
le meurtre d'un enfant, d'autres d'un
érotisme très cru.
France 3
19.55 Championnats d’Europe
d’athlétisme 2010, en direct de
Barcelone.
21.30 Commissaire Brunetti
«Mort en terre étrangère» GA.
Téléfilm avec Uwe Kockisch, Julia
Jager.  Peu palpitant.
23.40 Europétanque d’azur «La
finale à Nice».
00.40 Un été avec Chopin.
Arte
Poison : Notre risque quotidien
20.35 Du poison dans nos vêtements. Documentaire.
21.05 Emballages toxiques.
21.45 Polluer moins, vivre
mieux. Documentaire.
22.20 Cher Monsieur, cher papa.
Documentaire.
M6
20.40 Bones : «L’aigle de sang»,
«Qui a tué ce cher Hank ?», «La
vérité masquée», «Partenaires»,
«Super héros». Série avec Emily
Deschanel 2.
Canal +
DR
samedi 24 juillet
20.45 Fighting GA. Aventures
(2009) de D. Montiel, avec Channing Tatum, Terrence Howard
(1h41) 2.  Classique et bien
fait.
KTO
20.40 Parlons-en «Le libéralisme».
22.20 Églises du monde «Argentine».
23.00 VIP «Julien Courbet».
télévision
Mercredi 28 juillet
Jeudi 29 juillet
vendredi 30 juillet
TF1
TF1
TF1
22.40 Man to man J. Aventures
(2004) de Régis Wargnier, avec
Joseph Fiennes, Kristin Scott Thomas (1h55).  Cette œuvre
spectaculaire et généreuse
manque un peu de lyrisme.
00.35 Un été avec Chopin.
Arte
Let it rock !
20.35 Le rock du bagne J. Comédie musicale (1957) de Richard
Thorpe, avec Elvis Presley, Judy
Tyler, Mickey Shaughnessy (1h34).
 Un scénario prétexte pour les
chansons (excellentes) du King.
22.15 Birth of rock. Documentaire.
23.15 Elvis «‘68 comeback».
00.25 Classic album «Elvis Presley».
M6
20.40 Le gendarme à New York J.
Comédie (1965) de Jean Girault,
avec Louis de Funès, Michel Galabru
(1h37).  Amusant, mais sans plus.
22.25 Juste pour rire «Permission
accordée avec Franck Dubosc et
Stéphane Rousseau». Spectacle.
Canal +
20.45 Flashforward (9 et 10/24)
GA. Série avec Joseph Fiennes,
John Cho 2.  Très prenant.
KTO
20.40 Les grands entretiens
«Jacques Arnould, l’appel du ciel».
21.45 Concert «Les Vigiles», de
Rachmaninov.
23.00 La foi en héritage. Documentaire.
20.45 Les experts Manhattan :
«Un Indien à New York», «Sœurs
de sang». Série avec Gary Sinise,
Melina Kanakaredes 2.
22.15 Secret story. Divertissement
présenté par Benjamin Castaldi.
France 2
20.35 Championnats d’Europe
d’athlétisme «Barcelone 2010».
22.20 Panique dans l’oreillette
«Best of». Magazine présenté par
Frédéric Lopez.
France 3
19.55 Championnats d’Europe
d’athlétisme 2010, en direct de
Barcelone.
20.35 Faut pas rêver «Le Mali». Magazine présenté par Patricia Loison.
23.05 Flics toujours «À la
recherche de Donna», «La voix de
l’au-delà» GA. Téléfilm avec
Amanda Redman....  Le premier épisode est prenant et amusant, le second n’a pas été visionné.
00.50 Un été avec Chopin. Magazine présenté par Alain Duault.
Arte
20.35 Les amants du bagne GA.
Téléfilm avec Antoine de Caunes,
Isabelle Renauld, Laurent Malet,
Didier Bezace, Édouard Montoute,
Yves Afonso, Féodor Atkine, JeanYves Chatelais (1h34). (Voir notre
analyse page 35)
22.10 Dopage génétique «Les
mutants attaquent !». Documentaire.
23.05 Grand format «From Wight
to Wight».
M6
20.40 NCIS, Los Angeles «Mis sur
la touche». Série avec Chris
O’Donnell 2.
21.25 NCIS, enquêtes spéciales
«Bombe humaine». Série avec
Mark Harmon, M. Weatherly 2.
Canal +
(Rediffusion le 25 juillet à 18h15).
lundi 26 juillet
14h30 Halte spirituelle « être prêtre au 21e siècle », avec le
Père Patrice Gourrier (prêtre du
diocèse de Poitiers et psychologue). (Tous les jours, à 14h30 et 20h45).
Mardi 27 juillet
9h Visages « Jean-Baptiste Richardier » (Directeur et co-fondateur
d'Handicap International).
19h30 « Les heures de Cluny ».
jeudi 29 juillet
9h « Frère Alain Richard, une vie dans le refus de la violence ».
23h « Mgr Roger Etchegaray ».
Vendredi 30 juillet
13h30 Témoin « Marguerite Server ou le célibat consacré ».
Marie BIZIEN
DR
00.55 Une fois que tu es né J.
Drame (2005) de Marco Tullio
Giordana, avec Matteo Gadola,
Alessio Boni (1h55) 2.  Une
belle et émouvante œuvre, mais
un peu trop démonstrative.
France 3
19.55 Championnats d’Europe
d’athlétisme 2010.
20.35 Mission Millénium. Divertissement de Jamy Gourmaud.
23.15 Strip-tease «America,
America : (1/4) Amour, gloire et
santé». Magazine.
00.15 La case de l’oncle Doc
«Bigoudis et bavardage».
01.10 Un été avec Chopin. Magazine présenté par Alain Duault.
Arte
20.35 Les mercredis de l’histoire
«Brume de guerre» J. Documentaire (2003) de Errol Morris (1h42).
(Voir notre analyse page 35)
22.15 Le dessous des cartes «La
Géorgie, après la guerre».
22.30 Cœur de feu. Drame en VO
(2008) de Luigi Falorni, avec Letekidan Micael... (1h29).
M6
20.35 Trophée des Champions
2010 «Olympique de Marseille/
Paris-Saint-Germain».
22.45 Accusé à tort «L’innocence
à tout prix : L’affaire Roland
Agret». Documentaire présenté
par Nathalie Renoux 2.
Canal +
20.45 La différence, c’est que
c’est pas pareil. Comédie (2007)
de P. Laëthier avec François Berléand, Clémentine Célarié (1h25).
KTO
20.40 Éclats d’espoir. Sur les traces
d’une jeune fille de Pax Christi.
21.45 La famille en questions
«Fan de BD ?».
22.20 La foi prise au mot «Guérison».
20.45 Section de recherche : «La
bonne fée», «L’étoile filante»,
«Corps à corps» GA. Série avec
Xavier Deluc, Linda Hardy, Virginie
Caliari 2.  Le premier épisode est prenant, les deux autres
n’ont pas été visionnés.
23.35 Les experts Miami. Série 3.
France 2
20.35 Carnet de voyage d’Envoyé spécial : «Vacances sous
assistance», «Le business des objets
souvenir», «Carnet de voyage Argentine : la revanche du tango»,
«Vacances système D.». Magazine.
22.50 La boîte à musique de
Jean-François Zygel. Magazine
avec Béatrice Uria Monzon,
Hugues Aufray, Nolwenn Leroy,
Disiz, Laurent Alvaro, etc.
France 3
19.55 Championnats d’Europe
d’athlétisme 2010, en direct de
Barcelone.
DR
DR
20.45 Esprits criminels : «M. tout
le monde», «Le feu aux poudres»,
«Froid comme l’amour». Série avec
Joe Mantegna, M. Gubler 2.
23.05 Dirty sexy money (7, 8 et
9/10) GA. Série avec Donald
Sutherland.  Excellent.
France 2
20.35 Championnats d’Europe
d’athlétisme «Barcelone 2010».
22.40 Les fugueuses. Théâtre de
C. Duthuron et Pierre Palmade,
avec Line Renaud et Muriel Robin.
RaDios
Radio Notre-Dame
Mardi 27 juillet
7h30 Parole et Musique « L’Ave
verum de Mozart repris par Liszt
et Tchaïkovsky ».
Vendredi 30 juillet
7h30 Tour de France : à la découverte des saints de vos vacances
« Saint Malo / Saint Brieuc. ».
16h Agenda Musical « Entretien
avec Jean-Jacques Eigeldinger »
(musicologue). Œuvres de Chopin : Fantaisie, Berceuse, Sonate
numéro 3.
RCF
SaMedi 24 juillet
12h « Hommage à Willy Ronis, (le photographe) - Une poétique de l'engagement. à l'occasion de l'exposition consacrée à Willy Ronis à la Monnaie de Paris jusqu'au 22 août ».
14h « Reportage au monastère des dominicaines de Beaufort ».
20.45 Monstres contre aliens T.
Animation (2009) de Rob Letterman et Conrad Vernon, avec les
voix de Stéphane Freiss, Louise
Bourgoin (1h31). (Voir notre analyse page 35)
KTO
20.40 Les aumôniers du ciel. Un
documentaire sur les aumôniers
de l’aéroport de Roissy.
21.45 La vie des diocèses
«Cayenne».
22.20 Parlons-en «Le libéralisme».
sur TF1
Dimanche 25 juillet à 20h45
Jean-Philippe GA
Après une nuit bien arrosée, Fabrice
un grand fan de Johnny Hallyday,
se réveille dans un monde où personne ne connaît son idole.
 L’idée de départ est très originale et intelligemment exploitée, avec une peinture réaliste et
soignée de la vie quotidienne des
personnages, des gags qui font
mouche, une bande musicale qui
réjouira tous les fans de Johnny et
une interprétation extraordinaire,
notamment de Fabrice Luchini.
 Malgré quelques fausses notes,
ce film est un spectacle familial.
T : Toutpublic
Repères
J : Adolescents
GA: Grandsadolescents
A : Adultes
Ø : Œuvre(ouscène)nocive
 : Elémentpositif
: Elémentnégatif
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010 37
BLOC-NOTES
Paris
✔ À l’occasion de la publication aux éditions Artège de l'ouvrage de MM. Mutel et Freeman
"Le Cérémonial de la sainte
Messe, à l’usage ordinaire des
paroisses" (Mars 2010), une table
ronde se tiendra à l’auditorium
du Centre Georges Bernanos, 4
rue du Havre, 75009 Paris, le 7
septembre (18h30) sur le thème
"Comment donner toute ses
dimensions au cérémonial de la
Messe selon l’ordo de 2002 ?",
avec Mgr Marc Aillet (évêque de
Bayonne), les abbés Régis Moreau
et Thomas Diradourian (de la communauté Saint Martin) et le Père
michel Gitton (fondateur de la
communauté Aïn Karem), ainsi que
les auteurs.
Alpes-Maritimes
✔ Le Foyer de Charité, B.P.17,
06330 Roquefort les Pins, ✆ 04.
92.60.30.00, fax 04.92.60.30.01
u [email protected],
Cadea
prévoit une retraite du 9 au 15
août, avec le Père Benoit Parent
«Que tous soient un comme
nous-même» (St Jean 17,11) Qui
n'a pas rêvé de retrouver l'unité en soi-même, avec les autres
et avec Dieu ? Jésus homme
accompli et fils de Dieu est le
seul qui réaliser pleinement cela.
Haute-Loire
✔ La 44e édition du Festival de
La Chaise-Dieu se déroulera
du 18 au 29 août, dans l'abbatiale Saint-Robert, dans l'église
des Carmes... avec plus de 60
concerts autour de la musique
sacrée, "Ave Maria", "Le pianiste
aux cinquante doigts", "Odes
à Sainte-Cécile", "Monteverdi,
Vêpres de la Vierge", "Haendel,
le Messie", "Bach, Magnificat",
"Mozart, de Paris à la Vallée
des Rois", "Musiques célestes
pour une collégiale", "Chopin
et Britten au théâtre", "Brahms,
un requiem allemand"... Rens. :
Bureau du Festival de La ChaiseDieu, 10 rue Jules Vallès, BP 150,
43004 Le Puy-en-Velay cedex,
✂
✆ 04.71.09.48.28, fax 04.71.09.
55.58 / [email protected]
Hautes-Alpes
✔ Au Sanctuaire Notre-Dame
du Laus, 05130 Saint-Etiennele-Laus, ✆ 04.92.50.94.00,
[email protected], propose, en libre participation aux frais, des concerts :
le 30 juillet (20h30) "Histoire
d'aimer" du père Gil Florini,
variétés françaises et lecture
de textes des grandes figures
de l’Église ; le 13 août (20h30)
"En chansons, en prières et en
images" de Danielle Sciaky avec
l’association À travers chant ;
le 15 août (20h30) "La sainteté
du prêtre" chant et réflexion
spirituelle, par Jean-Yves Marie
Tourbin ; le 17 août (20h30)
"Lumière d'espérance" Negrospirituals, animé par Claude
Marie (baryton).
Isère
✔ Au Sanctuaire, 38970 La
Salette-Fallavaux, ✆ 04.76.30.00.
11, des activités sont proposées : le Ve colloque internatio-
nal «Chemins de réconciliation
en Europe», du 25 au 29 juillet,
sur le thème «Crise et renouveau de la famille en Europe» ;
un concert d’orgue le 1er août
(17h) à la Basilique ; un concert
de l’ensemble folklorique "Plaï"
(Ukraine) le 2 août (16h) ; une
retraite, au choix de 1 à 4 jours,
«Venez vous-mêmes à l’écart
dans une montagne isolée et
reposez-vous un peu» (Marc 6,31),
du 10 au 15 août. Et une autre
«L’être humain et les défis de
vivre ensemble», du 14 au 19
septembre. Elles seront animées
par les Pères Isidro Perin (ms) et
Jérôme Eiphan (ms).
Nièvre
✔ Dans l'Église Sainte-Madeleine,
58078 Cizely, dans le cadre du
festival Artemus, un concert
"musique de chambre" est prévu
le 6 août (20h). Tarif : 5 e. Rens :
✆ 03.86.58.46.07.
Pas-de-Calais
✔ Des retraites sont organisées
au Foyer de Charité, BP 105,
62240 Courset, ✆ 03.21.91.62.
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52, fax 03.21.83.87.13, contact@
foyer-courset.fr : du 2 au 8 août
«Une semaine en famille, sur les
pas de Jésus», avec le Père JeanLuc Garin (avec enfants à partir de 4
ans et 13-16 ans venant en famille) ;
du 9 au 15 août «Une spiritualité
du quotidien, à l'écoute de quatre
témoins de la Foi : Charles de
Foucauld, Thérèse de l'Enfant Jésus,
Marthe Robin, Madeleine Delbrêl»,
avec Mgr Jean-Claude Boulanger
(avec enfants à partir de 4 ans).
Savoie
✔ Au foyer de Charité de
Tarentaise, 73260 Naves, ✆ 04.
79.22.91.02, fax 04.79.22.94.37
/ [email protected]
des retraites sont proposées : du
26 juillet au 1er août ou du 16 au
22 août «Maître, où demeurestu ?» (Jn 1, 18), avec marche en
montagne, avec le Père Guy
Sionneau ; du 2 au 8 août «Deviens ce que tu es : fils ou fille
de Dieu», avec marche en montagne, avec le Père Charles
Lenoir ; du 9 au 15 août «Si
quelqu'un est dans le Christ,
c'est une création nouvelle»
(2Co 5, 17) avec le Père JeanClaude Cousseau ; du 13 au 19
septembre «Dieu a tant aimé le
monde qu'Il nous a donné son
Fils unique» (Jn 3, 16) avec le Père
Jean-Claude Cousseau.
Var
✔ Au Sanctuaire Notre-Dame de
Grâces, Route de Notre-Dame,
83570 Cotignac, la Semaine
Mariale aura lieu du 7 au 15
août. Le 7 "Fête des apparitions"
avec la Grand’Messe à 18h. Le 8
"Messe d’action de grâces". Le
10 (21h) chorale et lectures, du
Frère Jean-Marie Luc, (22h) film
«Des hommes et des Dieux»,
en avant première au théâtre
du Rocher. [Dans les années 1990,
dans un monastère au milieu des
montagnes algériennes, huit moines
chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Mais
la violence et la terreur s’installent
peu à peu... (Inspiré de l'histoire des
Moines Cisterciens de Tibhirine.)]. Le
14, pèlerinage pour les familles
en difficulté. Le 15 : Assomption
de la Vierge Marie. Grand’Messe
à 11h. Procession aux flambeaux (20h30). Rens. ✆ 04.94.
69.64.90 /92 / [email protected] www.nd-de-graces.com
Et aussi, le 20 août "Fête de Saint
Bernard" et 10e anniversaire de la
rénovation de la chapelle, Messe
à 11h30, départ en procession
pour l'encensement de la statue
de St Bernard à la chapelle ; le
21 août "Bénédiction des voitures anciennes, à l’occasion de
la fête de Saint Christophe" ; le
8 septembre "Solennité de la
Nativité de la Vierge Marie".
Centres de vacances
✔ L'association Louis de
Bretagne, 127 av. de Villiers,
75017 Paris, ✆ 01.43.80.38.12,
fax 01.42.27.99.47, organise des
centres de vacances, en Côtes
d'Armor, dans la Manche..., animés par les Sœurs Franciscaines,
pour les filles à partir de 4 ans...
jusqu'à l'adolescence. Le but de
ces séjours est de donner aux
enfants et aux jeunes dans un
cadre de nature agréable une
détente joyeuse, une vie collective sympathique, une ambiance
familiale et chrétienne.
[email protected]
http://louisdebretagne.free.fr
abonnementS à FrAnce cAtholique
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rue des Beauluisants 78730 St-Arnoult-enYvelines - Tél. 06.60.76.49.02. Appeler
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SeRvice abonnementS
Pèlerinages
✔ Une "Marche spirituelle
dans le désert Egyptien", pour
tous, accompagné par le frère
Alain de la Croix et un Prêtre
de la communauté Saint Jean,
aura lieu du 15 au 23 octobre.
Rens. auprès de frère Alain de la
Croix, ✆ 02.47.92.26.07.
[email protected]
Aquero
✔ Le groupe « Aquero »
donne un concert le 24 juillet
(20h30) à la salle Notre-Dame,
au Sanctuaire de La SaletteFallavaux (38970). Rens. ✆ 04.
76.30.00.11 ou 04.76.30.03.85.
Tarif :15 e. www.aquero.net
Pour passer un communiqué,
contactez : [email protected]
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Président : Hervé catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric aimard (✆ 06.
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Imprimé par ippAc-imprimerie de champagne, ZI les Franchises, 52200 Langres
Les documents envoyés spontanément ne sont pas retournés.
France catholique est une marque déposée à l'Inpi.
http://www.france-catholique.fr
FRANCECatholique n°3222 23 juillet 2010
39
Voici les deux livres de votre été
1/ La biographie du Curé d’Ars que vous vous étiez promis de lire durant toute
l’Année sacerdotale.... Eh bien ! elle est toujours à votre disposition en librairies
religieuses (éditions France Catholique, diffusion Salvator), ou par correspondance
auprès de France Catholique.
Ce sera aussi pour vous l’occasion de redécouvrir son auteur, Jean de Fabrègues
(1906-1983) qui dirigea, durant près de 40 ans, l’hebdomadaire France Catholique
hors des écueils idéologiques de la deuxième moitié du XXe siècle,
tout en passionnant ses lecteurs pour la vie des idées.
Le prix de cet ouvrage
15 x 22,7 cm, de 224 pages,
est de 14,90 e + 5 e de port
= 19,90 e franco.
« L’apôtre du siècle désespéré,
Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars »
par Jean de Fabrègues
2/ Le tome I du Mystère du soleil froid, dans la série « Les indices pensables » est
toujours disponible en librairies : éditions du Jubilé, diffusion Hachette. Cette bande
dessinée s’adresse à un public qui va des enfants « de 12 ans et 1/2 » à tous les
adultes qui ont le souci de mettre la science moderne et la Bible en accord.
Son grand intérêt est qu’elle peut être
mise entre toutes les mains et dans tous
les milieux. C’est l’album idéal pour les
oncles et tantes ou les grands-parents qui
veulent créer un point de contact avec des
adolescents sans culture religieuse mais
Le prix de cet album
qui ont le droit de connaître certaines
21 x 29,7 cm, de 48 pages,
est de 13 e + 5 e de port
questions sur l’origine du monde.
= 18 e franco.
Un cadeau à emporter dans chaque
maison de vacances, à avoir dans sa
voiture, prêt à offrir ou simplement à
prêter et à laisser feuilleter... Également
disponible par correspondance.
« Les Indices pensables I - Le mystère
du soleil froid »
par Brunor
"
BULLEtIn dE CommAndE à rEtoUrnEr à FrAnCe CAthoLIque,
60 rUE dE FontEnAy, 92350 LE PLESSIS-roBInSon
nom et adresse (si différents de ceux inscrits sur le chèque) : .................................................... ......................................................
...............................................................................................................................................................................................
...............................................................................................................................................................................................
...............................................................................................................................................................................................
o Commande « L’apôtre du siècLe désespéré, Jean-Marie Vianney » au prix de 19,90 e franco de port.
o
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o
o
Commande la Bd « Les indices pensabLes, Le Mystère du soLeiL froid » au prix de 18 e franco de port.
Commande « L’apôtre du siècLe désespéré, Jean-Marie Vianney » et « Les indices pensabLes, Le Mystère du soLeiL froid »
livrés à la même adresse, au prix de 14,90 e + 13 e + 5 e de frais de port = 32,90 e.
Commande deux livres « L’apôtre du siècLe désespéré, Jean-Marie Vianney » livrés à la même adresse,
au prix de 14,90 x 2 = 29,80 e + 5 e de frais de port = 34,80 e.
Commande deux albums « Les indices pensabLes, Le Mystère du soLeiL froid » livrés à la même adresse,
au prix de 13 x 2 = 26 e + 5 e de frais de port = 31 e.