s`abaisse jusqu`a nous, devient hostie et transmue la misere

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unite. Le livre de Job est percu comme proprement proph6tique (et non pas sapientiel) et la lecture qu’en fait Pascal montre le rapport passionnel a la Bible qui
était de r~gle ~ Port-Royal (signalons que la Bible de Port-Royal - la traduction de
Lemaistre de Sacy - est accessible dans la collection «Bouquins» de Laffont, 1990).
Job ne peut ni ne veut vivre si son Dieu I’abandonne; l’incompr6hensibilit6 de sa
mis6re 1’amene a questionner Dieu. Pascal trouve dans ses paroles le point de
depart d’une d6marche qui finit, en retour, par questionner la raison et 1’6clairer
sur sa vocation surnaturelle.
L’auteur convainc. Job permet d’unifier la lecture des contrastes pascaliens
(grace-liberte, temps-eternite). C’est l’union des deux natures en Christ qui resout
les contrari6t6s, en premier lieu la plus lancinante de toutes, celle entre la
grandeur et la mis6re de 1’homme. L’auteur parle d’un «schematisme eucharistique» pour rendre compte des mysteres de metamorphose : 1’homme nait coupable, vou6 a I’an6antissement (autrement Dieu serait injuste), et «le monde subsiste
pour exercer mis6ricorde et jugement»; 1’eternel pr6sent de la vivacite de Dieu
s’abaisse jusqu’a nous, devient hostie et transmue la misere humaine. A partir de
la «Lettre sur la mort de son pere» 1’auteur montre bien comment, aux yeux de
Pascal, la misere assum6e sur le mode sacrificiel est d6ji de la grandeur; le croyant
se joint ainsi a 1’agneau immol6 depuis la fondation du monde.
La bibliographie ( Job, Pascal, la spiritualité du xvme siecle) comporte vingtquatre pages serr6es. L’ouvrage est une these soign6e. J’y ai trouv6 quelques
longueurs, des digressions et tangentes (toujours documentees); ce que j’ai trouv6
inutile fera peut-etre le miel d’autres lecteurs. Tous les renvois aux Pensies sont aux
6ditions Sellier et Lafuma, sans table de conversion, ce qui rend l’ouvrage peu
maniable pour les non-sp6cialistes qui en sont encore aux 6ditions Brunschwicg
ou
Chevalier.
Michel Despland
Religion, Université Concordia
La théologie fondamentale selon Henri de Lubac
Jean-Pierre Wagner
Coll. «Cogitatio Fidei», 199
Paris, Cerf, 1997. 290 p.
Ce livre
1’auteur
est une
introduction
aux travaux
que le P. de Lubac
a
consacr6s a
ce
que
appelle la «theologie fondamentale». Il s’agit essentiellement des textes
sur I’apolog6tique et la th6ologie, Le drame de l’humanisme athie, Affrontements mystiques, les études sur Blondel, Teilhard de Chardin, Proudhon, Pic de la Mirandole, les
travaux sur le «surnaturel» et le commentaire sur la constitution Dei
Uerbum. Sont donc consciemment tenues a I’arri6re-plan les oeuvres majeures sur
Orig6ne, I’Eucharistie,
1’exEg~se m6di6vale.
L’auteur met bien en valeur l’unit6 et la source de l’inspiration de l’oeuvre
d’H. de Lubac. 11 souligne clairement son inscription a la fois dans la riche tradition de
et dans un remarquable dialogue avec plusieurs penseurs
importants de son époque. L’ensemble de l’ouvrage se resume cependant a une
presentation somme toute sommaire, bien que toujours sympathique de l’oeuvre
I’tglise,
I’tglise
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grand theologien. Les textes retenus sont commentes a partir d’eux-m~mes et
1’absence de r6f6rences significatives aux probl6matiques qui se sont developpees
depuis une trentaine d’annees, notamment dans le champ de la theologie fondamentale, donne souvent l’impression que l’oeuvre d’H. de Lubac appartient a un
moment revolu de I’histoire de la th6ologie.
Tel quel, ce livre peut toutefois rendre service a ceux qu’int6resse I’histoire de
la theologie fran~aise dans la premiere moiti6 du xxe siecle. 11 peut aussi etre apprecie comme une premiere initiation a l’oeuvre d’un theologien qu’on ne
connaitrait pas, mais il laissera sur leur faim ceux qui connaissent deja 1’oeuvre de
Henri de Lubac. La synthese critique qui fera voir la place de cette figure exceptionnelle dans I’histoire de la th6ologie et meme plus largement dans celle de
I’histoire intellectuelle du xxe siecle fait toujours defaut.
du
Jean-Claude Petit
Faculté de théologie, Université de Montréal
Polanyi on Ethics and Economics
Gregory Baum
Montreal and Kingston: McGill-Queen’s University Press,
Karl
1996.
xv +
94 p.
This short book is based on the 1993 Sproule Lectures on Christian Ethics, given
at McGill’s Faculty of Religious Studies. Baum argues that Polanyi’s idea of &dquo;the
double movement&dquo; has great contemporary relevance. He discusses parallels with
the Frankfurt School, liberation theology and, in greater detail, Catholic social
teaching. Polanyi held that the rise of the self-regulating market in the West
involved a separation of economic from social relations, and that society, newly distinct from the economy, sought to protect itself from the perils inherent in the
market system: the extension of the market economy was accompanied by a
counter-movement in society. Baum suggests that the current globalization of the
economy is one face of such a double movement: a variety of cultural resources,
new collective experiences and institutional factors are sources for an ethic of solidarity that mobilizes people to create alternative models of economic and social
relations. Like Polanyi’s Great Transformation, Baum’s book is intended, in part, as a
practical contribution to the counter-movement. Analyzing early unpublished
essays, Baum draws out Polanyi’s &dquo;ethical foundations,&dquo; finding affinities to Christian views of a socially oriented individual conscience. Baum is especially helpful in
supplementing Polanyi’s account of the relations between individual and collective
agency. He suggests that social movements and democratic institutions are among
the means by which individuals, as responsible agents, orient themselves to an
ethic and a culture of solidarity.
Steven Engler
Augustana University College, Camrose, AB