partie 1 (format PDF 11,5 Mo) - Programme collectif de recherche
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Fiche Signalétique Identité du site Localisation Région : Midi-Pyrénées Département : Ariège Commune : Ax-les-Thermes Références cadastrales Commune : Ax-les-Thermes Cadastre année : 1990 code INSEE : 09032 sections : A et B Opération archéologique Autorisation Arrêté préfectoral n° : 059/2007 En date du 20 avril 2007 Validité : 20 avril 2007 au 31 décembre 2007 Titulaire : Hélène Teisseire Type d’intervention Prospection inventaire Equipe Responsable scientifique : Hélène Teisseire Organisme de rattachement : BEN Bénévoles : Florence Escande, Stéphane Bourdoncle Spécialités Etude documentaire : Florence Guillot, Hélène Teisseire, Stéphane Bourdoncle Etude linguistique : Stéphane Bourdoncle Relevés orthophotos et topographie : Florence Escande Photographies : Hélène Teisseire Photographies aériennes : Philip Treussard Subventions allouées Direction des Affaires Culturelles de Midi-Pyrénées, Service Régional d’Archéologie: 1300 euros 1 2 3 INTRODUCTION 1/ Une étude sur divers thèmes Après neuf ans de recherches, 2005 avait été une année d’estimation avec une première prospection réalisée sur tout le territoire communal. Cette étude a été révélatrice en ce sens et nous a permis de confirmer la richesse de la commune en matière de patrimoine culturel. Nous avons donc continué cet effort de synthèse pour aboutir à une connaissance la plus exhaustive possible de ce territoire. En 2006, la prospection inventaire sur la commune a été continuée avec une étude plus approfondie et une campagne de relevés sur le site de Castel Mau ainsi que la poursuite de la recherche documentaire. Il a été également repris les observations fortuites menées en novembre1999 lors de travaux urbains dans le quartier de la porte d’Espagne. Ce retour en arrière, qui avait déjà fait l’œuvre d’une information au SRA, est venu en pendant aux travaux de voierie menés entre décembre 2005 et janvier 2006 dans le quartier du presbytère. De plus, notre collaboration avec la société HADES pour le dossier du bassin des Ladres, nous a permis d’ajouter des informations à notre corpus. En fin d’année, nous avons repris contact avec divers particuliers rencontrés en 2005 afin de relancer la recherche et l’étude des habitats semi troglodytique en centre ville. Nous avons donc en 2007 pu mener une campagne de relevés dans une maison bourgeoise du XVIXVIIe siècle. 2007 a donc été une année riche en avancée sur la connaissance du centre urbain, mais également de la commune en général. La prospection qui englobait jusque-là l’étude de la ville, de l’habitat et de Castel Mau, a été scindée en plusieurs thèmes de recherche afin d’aller plus loin dans nos réflexions. Notre programme de recherche sur le bourg castral continue donc à s’intégrer à l’organisation du P.C.R. « Naissance, évolutions et fonctions des fortifications au Moyen Age dans les comtés de Comminges, Couserans et Foix», dirigé par Flo Guillot qui avait dans sa thèse1 souligné l’importance de cette zone et soulevé la question du site appelé Castel Mau. Le P.C.R. nous permet de mettre en commun de nombreuses données archéologiques, historiques et culturelles et de pouvoir comparer notre site à ceux environnant comme Montaillou, Usson et Montréal. Il nous faut souligner à nouveau que l’étude du site d’Ax-les-Thermes s’intègre doublement dans une logique d’homogénéité de la connaissance du Sabarthès, pris entre Montaillou à l’Est, Montréal-de-Sos à l’Ouest et Mérens au Sud, verrouillant le passage en fond de vallée vers l’Espagne et impliquant donc une protection accrue. Les fouilles réalisées sur les châteaux de Montaillou et Montréal depuis 1998 et 2000 montrent l’importance de ne pas négliger ces sites de montagne. 1 GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début du XIe siècle au début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes 4 2/ Equipe Responsable de l’étude : Hélène Teisseire Equipe de prospection : Stéphane Bourdoncle, Florence Escande, Nicolas Guinaudeau, Marc Comelongue Hélène Teisseire, Yves Boucher, Philip Treussard Etude documentaire/historique : Flo Guillot, Hélène Teisseire Etude linguistique : Stéphane Bourdoncle Couverture photographique : Hélène Teisseire, Florence Escande Photos aériennes : Philippe Treussard Restitution des relevés en orthophotos : Florence Escande Remerciements pour leur collaboration : Yves Boucher, propriétaire, Alain Chênebeau, maire, Marc Comelongue, archéologue, Florence Escande, archéologue-infographiste, monsieur Falco, menuisier, Marie-Chantal Garreta, secrétaire de mairie, Jérôme Miquel, historien local et propriétaire, Marc Mouchard, propriétaire, Laurent Pagès, propriétaire, M. et Mme Rastouil, commerçants, Martine Saint-Félix, propriétaire, Bernard Teisseire, collectionneur, Philip Treussard, photographe. 3/ Zone d’étude 3.1/ Localisation La ville d’Ax-les-Thermes est située à 740m d’altitude au creux d’une vallée du massif pyrénéen, en amont de Tarascon-sur-Ariège et à l’aval des villages de Mérens et l’Hospitalet. Elle se trouve au croisement des voies de communication des routes D25, D222, D22, D820 et de la RN 20 sur un axe Nord-Sud, se répartissant de part et d’autre de cette dernière. L’église paroissiale, dédiée à saint Vincent, et l’établissement thermal le Couloubret se situent sur la rive droite de la rivière Lauze, en retrait de la route de l’Aude (D25). Les trois autres établissements ainsi que le bassin des Ladres sont installés sur la rive gauche de cette même rivière, mais extra-muros du centre urbain. La commune d’Ax-les-Thermes est composée de la ville d’Ax et de cinq hameaux dont la population totale est de 1567 habitants et se répartit comme suit : Ax 1487 hab. 1ère Bazerque 8 hab. Petches 10 hab. 2ème Bazerque 45 hab. Loubail 2 hab. 3ème Bazerque 15 hab. Nous nous sommes essentiellement servi des cadastres anciens dit napoléoniens conservés à la mairie d’Ax et aux Archives départementales, du cadastre actuel conservé à la mairie d’Ax, de la carte de Cassini n°40 conservée aux Archives départementales, et de la carte IGN Top 25 n°2148 ET. 5 Concernant les cadastres anciens il s’agit des sections A, B et E dont les feuilles ont été consultées comme suit : Section A Section B Section E 1ère feuille 2ème feuille 6ème feuille 1ère feuille 2ème feuille lieu-dit Capelle dernière Centre ville, quartier Ville-Vieille lieux-dits Roc de la Casale, Castel Maou, Prat Redon, Petches 1ère et 2ème Bazerques 3ème Bazerque dite hameau de Guilhemou 6 N I.G.N. carte de Cassini n°40-1 7 N I.G.N. carte Top 25 n°2148 ET Échelle 1:25000 8 La ville, cadastre dit Napoléonien, 1827, AD 09, 3P559 9 carte dressée par Marcailhou d’Aymeric in Monographie de la ville d’Ax Toulouse, imp. Vialelle, 1886 10 3.2/ Situation géopolitique d’Ax au Moyen Age2 La place d’Ax dans la géopolitique du Comté de Foix et du haut Sabarthès peut être effleurée mais non affirmée. En effet on perçoit à travers les textes que Ax a été une zone d’enjeux politiques. Cependant, on peut lire entre les lignes car ces textes ne mentionnent Ax que de façon elliptique ou secondaire. La période de l’Antiquité n’est pas du tout connue, mais Flo Guillot estime que l’on peut « malgré tout émettre l’hypothèse que l’agglomération d’Ax existait déjà à l’époque Gallo-romaine. En effet, il peut s’agir d’un ancien vicus gallo-romain, situé à la confluence de plusieurs voies de passages d’importance régionale, à l’intersection des chemins qui depuis la plaine conduisent en Cerdagne, en Andorre, vers le plateau de Sault, le Quérigut, la haute vallée de l’Aude et celle du Rébenty. Cet ancien vicus correspondrait certainement à la « vieille ville », sur la rive droite de la Lauze, où est construite l’ancienne église paroissiale de Saint Vincent, et où existait peut-être primitivement une église baptismale dédiée à saint Jean »3. Les mentions médiévales avant le XIIIe siècle portent essentiellement sur l’église Saint Vincent et le castrum sans préciser lequel ni sa position. Ainsi le texte de 987 dans lequel Arnaud fils de Garsinde donne à l’abbaye de Lagrasse4, l’alleu qu’il possède dans le pays toulousain, présente un pays axéen déjà structuré avec les alleux de Tignac « excepto duos casales », Vaychis, Ignaux, Burco, Ausa, Beceras, Orgeix, Orlu et la moitié de Mérens, qui entourent Ax. Cette zone y est définie comme étant « in pago Tholosano, in ministerio Supernico, in villa quae dicitur Aquis, ipsa villa Aquis cum ipsas ecclesias Sancti Vincentii et cum ipsa ecclesia Sancti Iohannis ». L’acte de 10855 confirme les deux églises comme dépendantes du diocèse de Narbonne, alors que le faux de 11186 les place « in Tholosano episcopatu ». Position confirmée en 12287 dans un acte de la communauté de Lagrasse récapitulant ses biens. Les travaux de Flo Guillot sur la géopolitique du haut Sabarthès lors de sa thèse8 sont une bonne base de départ. Elle remarque que le finage villageois est déjà en place dès le Xe siècle avec « Ax et Mérens dotées de 1 ou 2 églises et 6 autres sites qualifiés d’alleux », idée corroborée par le texte de 987. Elle appuie sur le peu d’encadrement ecclésiastique de cette période étant donné le peu d’églises paroissiales mentionnées. Elle établit aussi le constat qu’ « aucun ouvrage fortifié n’a pu être dénombré pour le haut Moyen age et le premier château féodal connu est celui du comte de Cerdagne mentionné au cours d’une inféodation, dans la seconde moitié du XIe siècle. Situé à Ax, il reprend le schéma du peuplement qui semble (…) être défini autour d’une localité principale, toujours qualifiée de villa et dotée d’une à deux églises : Ax ». 2 Nous reprenons ici les données issues du précédent rapport, aucune donnée supplémentaire n’ayant été trouvée. GUILLOT (Flo), Sites fortifiés en Sabarthès (Ariège) à l’époque médiévale, Toulouse, mémoire de DEA, 1990, pp.184-185 4 MAGNOU (Anne-Marie), MAGNOU-NORTIER (Elisabeth), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome 1 : 779-1119, Paris, CTHS, coll. de documents inédits sur l’Histoire de France section d’Histoire médéivale et de Philologie, vol. 24, 1996, acte 84, pp.134-135 5 MAGNOU (Anne-Marie), MAGNOU-NORTIER (Elisabeth), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome 1 : 779-1119, Paris, CTHS, coll. de documents inédits sur l’Histoire de France section d’Histoire médiévale et de Philologie, vol. 24, 1996, acte 125, p.161 6 Op. cit., acte 203, pp.269-273 7 PAILHES (Claudine), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome II 1117-1279, Paris, CTHS, Coll. de documents inédits sur l’Histoire de France, section d’Histoire médiévale et de Philologie, vol. 26, acte 127, pp.152-160 8 GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début du XIe siècle au début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes 3 11 D’après elle, à la fin du XIe siècle, le seigneur éminent d’Ax est le comte de Cerdagne avec comme représentant Bérenger Raimond et Arnaud Raimond. Le texte de 1095 retranscrit par Baudon de Mony parle d’une dominaiton « super castro de Ags » (le texte mêle latin médiéval et catalan) par Bérenger Raimond pour « Guillelmo, comiti, seniori meo »9. Baudon de Mony transcrit également un texte daté de 1007, mais recopié en 1230 dans les archives d’Aragon, donnant les limites de la zone d’albergue de Cerdagne, l’une d’elles est le « termino Savartensi »10. Puis au début du XIIIe siècle, la ville passe au comte de Foix, faisant suite au legs de Roger comte de Carcasonne à son fils Bernard en 1002, le Sabarthès « devait revenir à la future famille comtale de Foix, on retrouve dès les années 1040 des portions du pays axois, peut-être même toute la zone définie ci-dessus dépendant de la famille comtale de Cerdagne »11. Flo Guillot insiste, en s’appuyant sur les travaux de Pierre Bonnassie, sur le fait que la seule voie de communication à cette époque est le col du Puymorens « l’un des principaux points de passage des homines merchatores qui se dirigent vers l’Espagne musulmane ou en reviennent »12. Le comte et le vicomte de Cerdagne s’oppose alors pour la domination de leurs péages respectifs de Yravals et Mérens. Mais « l’extension des droits cerdans sur la haute vallée de l’Ariège s’est poursuivie à partir de Mérens, vers le nord, après la mainmise définitive du comte de Cerdagne sur le versent nord du Puymorens. On connaît cette extension durant la seconde moitié du XIe siècle autour d’Ax et de Lordat. C’est d’ailleurs alors le moment de repli maximum du comté fuxéen en Sabarthès. A Ax, l’extension paraît avoir pu se réaliser à partir de la récupération des anciens droits d’Odon, frère de Roger le Vieux, comte de Carcassonne, et de son fils Arnaud, sur ce pays. C’est en fait ce que sous-entend le premier acte mentionnant le castrum d’Ax, en attribuant l’origine des droits cerdans sur Ax, à une cession d’un comte de Sabarthès (qui pourrait être un comte de Razès, descendant d’Odon et d’Arnaud) en faveur du comte de Cerdagne »13. Ainsi, elle souligne que « la présence cerdane fut réelle à Ax entre 1064 et 1095 et le comte de Cerdagne disposa du castrum d’Ax, qu’il inféoda et légua. A ce propos, l’érection de la première fortification féodale à Ax, et non pas à Mérens, fut un choix stratégique classique, porté sur l’habitat le plus important, mais aussi le mieux situé au niveau d’une double confluence. Cette fortification permet, non seulement de contrôler le versant nord du col de Puymorens, mais aussi d’élargir la domination à tout le pays axois »14. Flo guillot attribue une domination plus cerdane que fuxéenne pour le « pays axois », du fait d’une politique et de limites difficiles à définir. Entre le XIe et le XIIIe siècle, un silence s’installe dans les textes concernant Ax, qui reste au XIIIe siècle le seul site fortifié de la haute vallée. Ce mutisme reste pour le moment étonnement inexpliqué pour une zone d’échanges économiques et de conflits politiques dont les contours et limites flottent et où les enjeux ainsi en place auraient dû laisser une trace dans les textes. Baudon de Mony s’interroge d’ailleurs au sujet de la domination des comtes cerdans : « (…) pas plus que le texte de 1047 celui de 1061 ne nous permet […] d’élucider la question de l’origine des droits de Raimond de Cerdagne dans le Sabarthès » un texte de 1064 « rappelle que le comte Roger (de Foix) y avait perçu anciennement certaines 9 BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes, acte 4. texte transcrit en annexe. 10 Op. cit., acte 1 11 GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début du XIe siècle au début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes, p.195 12 Op. cit. citant Pierre Bonnassie, La Catalogne du milieu du Xe à la fin du XIe siècle, croissance et mutations d’une société, 2 volumes, thèse de l’université Toulouse-le-Mirail, Toulouse, 1975-1976, p. 619 13 GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début du XIe siècle au début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes, p.197 14 Op. cit., p.197-198 12 redevances. Il n’ajoute pas cependant comment l’exercice de ces droits avait passé au comte de Cerdagne. [note 3 : « un document […] fait positivement mention de la cession consentie par le comte de Savartès à Guillaume de Cerdagne, du château d’Ax, sans indiquer toutefois la cause de l’acquisition de ce dernier.»] »15. En 1245, la baillie est donnée par le comte de Foix à la famille Barra (ou Barre). Simon Barra était mentionné comme châtelain d’Usson par Arnaud Teisseyre dans les registres d’Inquisition de Jacques Fournier16. Quelques années avant, en 1241 le comte de Foix accorde une charte de Coutume à la ville d’Ax. Le seigneur immédiat est alors Loup de Foix, bâtard de la famille comtale, qui ne peut aliéner ce bien. Entre 1240 et 1320, grâce aux textes transcrits par Baudon de Mony et ceux des registres d’Inquisition on peut définir l’existence de deux personnes et donc familles qui gouvernent la ville : les Barre, bayles du comte de Foix et les Cailhau, châtelains. On retrouve leur empreinte respective, jusqu’au XVIIIe siècle, dans deux anthroponymes encore présents dans le livre terrier et le compoix de 1680 et 1774, sous les termes roque et tour d’En Barre (emplacement du presbytère) et la roque d’En Cailhau (rocher du Mazel Viel). Cependant si la situation politique est plus ou moins connue pour le bourg castral, le site de Castel Mau reste absent des textes, fait étonnant pour une telle forteresse. Une enquête de 1273, faite par Guillaume Raimond de Josa sur ordre de Jacques 1er roi d’Aragon, fait intervenir des témoins venant jurer et « dixit se vidisse et audivisse quod Guillelmus de Pratolongo et uxor ejus Bernarda et Raimundus filius ejus, tenuerunt et possederunt castrum vetus de Ax, nomine dicte domini regis Aragonum »17. Ce « castrum vetus » est-il un vestige de la domination des comtes cerdans et peut-on l’associer à Castel Mau ? Les différents textes de 1272 semblent montrer cette période comme une époque clef dans le passage de la domination cerdano-aragonaise à celle du comte de Foix. L’assassinat de Valentin Barra, membre de la famille des bayles, à la même époque est-il à mettre en relation à cette période trouble ? La question de la domination cerdane se pose jusqu’en 1302 comme le fait supposer un texte transcrit par Baudon de Mony qui explique que « Jacques, infant d’Aragon, avise le roi Jacques II son père des projets d’invasion de Roger-Bernard III, comte de Foix, et des mesures qu’il a prises pour s’y opposer, de concert avec Pierre de Fenouillet, procureur du roi de Majorque.« […] qui Laurentius nobis in sua credencia verbotenus retulit, exparte dicti Petri de Fonolleto, quod Poncius de Caramany, vicarius Ceritanie pro dicto rege Majoricarum, audito et scito quod comes fuxiensis congregabat comitivam equitum et peditum in Ceritania in quodam loco suo vocato Achs, misit dicto comiti litteras suas et nuncium specialem per quem significavit […] »18. Passée cette période, Ax devient chef-lieu de châtellenie comtale au bas Moyen Age, celle-ci est composée d’Ax, Ignaux, Sorgeat, Ascou, Orgeix, Orlu, Perles, Savignac, Tignac, Vaychis. Il semble que la ville d’Ax se dote de consuls comme le soulignent les différentes coutumes et franchises données et confirmées par les comtes de Foix, au cours des XIVe et XV siècles. Ce conseil gère donc la ville très consciencieusement comme le montrent les registres de délibérations. 15 BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes, p.29 16 DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed. Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes, p.589 17 BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes, acte 64 18 BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes, acte 144 13 3.3/ Etat des paroisses d’Ax en 1792 « Loi relative à la circonscription des paroisses du district de Tarascon, de SaintGirons et de Mirepoix, 11 août 1792, l’an 4 de la liberté. Art. 1 Ax-population 4672 La ville d’AX aura une seule paroisse sous le titre et dans l’église de Saint Vincent, à laquelle sont et demeureront réunies les paroisses d’Orlu, Orgeix, Savignac, Perles, Castelet, Vaychis, Ascou Sorjat, Tignac, Ygnaux et les Bazerques. Sont conservées comme succursales les églises d’Orlu, Savignac, Perles, Vaychis, Ascou Sorjat et Tignac. » 4/ Méthodologie 4.1/ Etude documentaire Nous avons relancé la recherche documentaire même si nos efforts ont été surtout axés sur le sondage archéologique du site de Castel Mau et de la maison Prétianne. Nous avons pu consulter plusieurs documents supplémentaires et étudier de nouvelles sources imprimées mais également revenir sur certains des registres de délibérations communales. Le fonds de photographies anciennes s’est augmenté avec la mise en ligne du fonds Trutat conservé au muséum d’Histoire naturelle de Toulouse. Eugène Trutat a véritablement « mitraillé » tous ses déplacements en Ariège et particulièrement dans le Sabarthès. Il nous laisse ainsi un témoignage d’une rare qualité sur le quotidien des axéens à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, mais surtout sur leur environnement architectural. Les textes consultés sont conservés en totalité aux Archives départementales de l’Ariège sous forme originale, publiée ou de copies microfilmées. Outre le contexte géopolitique du site, cela nous a permis d’établir une première chronologie relative de l’évolution du noyau urbain. Ont été consultés en priorité les livres terriers, compoix, dénombrements et cadastres de 1662 à 1830, ainsi que les registres de délibérations de la commune de 1578 à 1793. Le récapitulatif des sources, donné dans ce rapport, concernant Axles-Thermes, et pouvant nous renseigner sur son histoire, liste toutes les sources susceptibles de nous intéresser. Une grande partie a déjà été étudiée, mais il reste encore beaucoup de documents à consulter. Nous avons repris l’étude parcellaire, entamée en 2005, pour comprendre certains quartiers, notamment celui du presbytère. Concernant la bibliographie générale nous avons consulté un maximum d’ouvrages concernant l’histoire d’Ax mais aussi le thermalisme, bon nombre de ces livres possèdent en début de texte des chapitres sur l’histoire locale. De plus le thermalisme faisant partie de la vie quotidienne des axéens, il était impossible d’éviter le sujet d’autant que l’urbanisme s’est plus ou moins organisé autour des sources, bains et autres griffons d’eau chaude. 4.2/ Enquête orale L’enquête orale a été elle aussi relancée. Nous avons (re)pris quelques contacts supplémentaires mais en nous tournant plus vers la municipalité surtout pour le suivi de la fin des travaux publics. Les personnes contactées en 2005 pour les fouilles clandestines de Castel Mau n’ont pas voulu donner suite à notre requête. Nous espérons pouvoir les rencontrer dans l’année prochaine. 14 4.3/ Prospection La prospection tout d’abord réduite au centre urbain, intra et extra muros, a été étendue aux hameaux (2005-2006), puis à certaines zones boisées repérées sur le cadastre (2007). En 2005 l’étude sur les hameaux avait suffit à nous convaincre que ceux-ci n’avaient qu’un intérêt limité, pour le moment. En effet certains, comme les Bazerques pourraient présenter des origines bien plus anciennes que prévu. Les zones autrefois habitées repérées dans le cadastre sont aujourd’hui perdues dans les bois autour de la commune d’Ax ou sur ses franges administratives, comme le lieu dit Runac. Nous avons repris également nos recherches sur les moulins et foulons de la ville. En 1997 nous avions pu observé le moulin à trois meules dont le canal d’amenée d’eau avait été ouvert dans la muraille avec accord du comte, en 1398. Nous avons donc fourni le maximum d’effort sur les travaux urbains, l’habitat rupestre du centre ville, les lieux de cultes mais également les fortifications du bourg castral. Il est évident que cette prospection sert de toile de fond pour nos études de sites telles que Castel Mau ou le château intra-muros. Il est donc important de la continuer afin d’avoir une vue globale sur la commune. 15 HISTORIOGRAPHIE SOURCES DOCUMENTAIRES 1/ Historiographie19 La période du XIXe siècle, pourtant prolixe en matière de pittoresque castral, reste pauvre sur l’étude de la ville et de ses fortifications. Il semble que la possibilité qu’Ax fut une place forte importante, n’effleure pas les érudits locaux plus enclins à chercher une légitimité romaine pour concurrencer les Bagnères et autre Luchon ! Il nous faut donc composer avec un paysage de recherche quasi vierge, personne ne s’étant interrogé sur les châteaux que la ville possédait ni sur l’organisation et l’évolution du parcellaire. Devant ce vide et après enquête orale, il apparaît par exemple que le site de Castel Mau est effacé des mémoires, même les plus anciennes. Quelques adolescents y ont bien fouillé clandestinement, mais le site n’a pas connu une mythification avec des contes et légendes, nulle histoire ne court autour de ces vestiges. La ville d’Ax a été jusqu’ici bien peu regardée comme sujet archéologique d’importance. En premier lieu, nous pouvons citer le rapport de J.P. Cros, établit en 1840. Son intérêt est des plus importants car à cette époque la ville ne s’était pas encore mise en phase de destruction massive de son patrimoine. Il dresse donc un état des lieux en ayant sous les yeux Ax médiéval, encore enceint pour partie de ses remparts. Son rapport s’attache à décrire la ville et le site de Castel Mau, mais aussi à ébaucher une liste des textes fondateurs de la ville. Le résultat est utile puisque bâtiments et textes originaux ont disparus depuis, il est donc notre seule source fiable sur l’état du château avant le XXe siècle. Le terme fiable pourrait être soumis à interrogation quand on parle d’auteurs du XIXe siècle, mais il paraît que J.P. Cros a fait preuve de bon sens en n’acceptant pas les informations sans vérifier les origines. Pourtant la lecture nous informe de ses questionnements et de réfutations de thèses assez oiseuses concernant Castel Mau. Il écarte les hypothèses bancales notamment celle d’une construction romaine car il estime que « c’est une opinion qu’il ne faut pas admettre sans quelque preuve », celle concernant une communauté juive d’Emmaüs qui aurait fortifié le lieu durant l’Antiquité, mais aussi celle d’un château maur. Il ajoute « en l’absence de toute espèce de document historique satisfaisant je décrirai Castel maou », ce qu’il fait de façon méthodique. Il le date du Xe siècle d’après les matériaux utilisés, la position et la distribution des pièces. Il conclue « je me suis empressé de signaler le château maou, quoique peu remarquable, afin de faire sentir la nécessité d’étudier ces monuments militaires, dont l’histoire ne peut s’éclairer que par la comparaison (…) ce monument mérite d’être examiné avec attention parce qu’il fournit un exemple de l’art de se fortifier au commencement de l’ère féodale (…). » Cros aborde également l’étude des fortifications de la ville mais ne traite nullement de la vieille ville. En 1840 « on voit encore (…) une partie de ses remparts (…) avec sept portes qui lui valurent le nom de «ville» ». La description de la ville reste beaucoup plus sommaire quant aux fortifications. 19 Il s’agit de l’historiographie établie pour les précédents rapports 16 Hippolyte Marcailhou-d’Aymeric en 1886 établit une monographie de la ville d’Ax. Le chapitre III de celle-ci est consacré à la topographie et aux fortifications de la ville. L’auteur s’appuie sur de nombreux textes médiévaux aujourd’hui disparus. Le site de Castel Mau est estimé de l’époque des Maures, le nom le signale de lui-même, en une seule page le sort est réglé. En revanche il reconnaît que les vestiges encore visibles paraissent dater du XIVe siècle. Il signale qu’il n’a trouvé aucune mention ou ordre de destruction des fortifications. L’auteur traite des fortifications de la ville sur un chapitre complet en s’appuyant sur les livres terriers des XVIIe et XVIIIe siècles. On ne peut lui reprocher d’utiliser des sources approximatives car les hypothèses qu’il émet, semble plausibles et fiables. Le nombre de portes paraît élevé mais après vérification des textes, il s’avère qu’il y en avait effectivement sept. Concernant la Ville-Vieille, Marcailhou-d’Aymeric s’en tient à la thèse officielle selon laquelle la ville a brûlé vers 1240 puisque le Comte de Foix accorde une charte de coutumes à la ville neuve en 1241. Cependant son étude passe bien rapidement sur les cadastres, il ne suppose pas, malgré une lecture urbaine assez évidente, qu’un autre lieu fortifié au sein même de la ville ait pu exister. Ce n’est qu’en 1990, lorsque Flo Guillot soutient son D.E.A., puis en 1997 sa thèse, que l’hypothèse d’un castrum primitif est posée. Elle propose comme situation, non pas le site de Castel Mau, mais un îlot dans la ville enclose, qui correspond sur le cadastre napoléonien au parcellaire oblong entourant le presbytère. Cependant il n’est pas évident que le toponyme de la rue d’EnCastel soit directement lié avec l’existence d’un premier château au presbytère, car il s’agit bien là de la situation géographique la plus probable et la plus logique. Il faut donc envisager plusieurs noyaux d’habitation : la Ville-Vieille, Castel Mau et le centre clos. Elle propose comme date de construction la période entre la fin du Xe siècle et la première moitié du XIe siècle, puisque dans les textes en 994 Ax est une «villa» et en 1068 «castrum». En revanche au XIVe siècle les registres d’Inquisition ne mentionnent pas de castrum. Il semble avoir disparu avant la fin du XIIIe siècle. Cependant, la ville est fortifiée puisqu’en 1397 les murailles sont percées pour aménager un canal d’amenée d’eau pour le moulin à trois meules. L’étude des fortifications axéennes a donc été menée quasiment depuis le début, en s’appuyant essentiellement sur les livres terriers et registres de délibérations municipales riches en informations concernant le parcellaire ou les réparations aux bâtiments publics. Le but de notre recherche étant de terminer, autant que faire se peut, s’il y a eu plusieurs noyaux de peuplement, contemporains ou non, et dans ce cas quelle chronologie établir. On peut supposer un premier noyau autour de l’église paroissiale saint Vincent avec, installé de façon isolé, un château sur le site de Castel Mau, au XIe siècle, puis un second noyau avec un château associé formant l’îlot actuel du presbytère, au XIIe siècle. Mais une occupation concomitance peut être envisageable. 17 2/ Sources20 2.1/Manuscrites Archives départementales de l’Ariège Série E (microfilmée) E10 (2Mi 1/R3) Dénombrements et droits féodaux, Ax, 1452-1560 E17 (2Mi 1/R4) Livre terrier ville d’Ax, 1662 E18, E19 (2Mi 1/R5) Livre terrier, Ax, 1672 Livre terrier, Ax, 1682-1705 Série G G 228 G 229 Paroisse d’Ax, 1634-1708 Paroisse d’Ax, affaire des vicaires, 1649-1714 Série J sous-série 1J 1J 362 Abbaye de Saint-Volusien, prieuré d’Unac, achat par le prieur de SaintMartin d’Unac d’une maison dans la ville d’Ax, 1491, copie XVIIIe siècle sous-série 8J 8J 39 Livre terrier de la ville d’Ax (2 tomes annotés entre 1691 et 1770), 1680 Série M sous-série 8M 8M 24/3 20 Affaires diverses, 1846-1907 Autorisations d’exploitation, 1868-1894 Règlements, an XII-1861 Mémoire sur les eaux minérales d’Ax par le docteur Sérié, 1918-1919 Les sources utilisées sont les mêmes que les années précédentes, nous en avons complété l’énumération 18 Série O Sous-série 2O 2O 195 2O 197 2O 199 2O 201 2O 202 Ecoles congrégationnistes, 1886 Projet de construction d’un casino, 1882-1883 Eglises, presbytère, an XII-1937 Cimetière, 1854-1938, monument aux morts, 1920-1933 Eau potable. Eaux chaudes, 1853-1939 Série P sous-série 3P 3P 1071 3P 1072 3P 1073 3P 1075 Matrice cadastrale, parcelles bâties et non bâties, 1824 Matrice cadastrale, parcelles bâties, 1827-1914 Matrice cadatrale, parcelles non bâties, 1827-1914 Matrice cadastrale, parcelles bâties, 1882-1911 Série Q sous-série 1Q 1Q 515 1Q 758 Vente des chapelles à Ax, 22 prairial an IV Vente des bains et eaux thermales (affermage), 7 messidor an IV, 22 prairial an IV Série V sous-série 8V 8V 9 Etat des lieux (enquêtes auprès des maires) chapelles et oratoires, 1903 Série EDT sous-série 220 EDT Archives communales d’Ax 220EDT AA1 220EDT BB1 à 14 BB1 BB2 BB3 BB4 BB5 BB6 BB7 BB8 Reconnaissances particulières, 1559 Délibérations du conseil de ville, 1578-1793 1578-1607 1608-1624 1625-1648 (lacunes 1638-1644) 1660-1693 1693-1704 1705-1714 1714-1720 1723-1730 19 BB9 BB10 BB11 BB12 BB13 BB14 1731-1738 1739-1752 1750-1756 1757-1765 1768-1784 1784-1793 220EDT CC1 220EDT FF1-2 FF1 FF2 Compoix de la ville d’Ax, 1774-1775 Justice consulaire 1604-1630 1645-1662 220EDT GG15 Registre de l’église Saint-Vincent, 1736-1782 Série H Dépôt Sous-série 2H Hôpital ND de la Grâce ou Hôtel Dieu 2H dépôt A1 2H dépôt B1 2H dépôt B2 2H dépôt B5 Affaires générales de l’hôpital, 1682-1762 Registre des biens de l’hôpital, 1561-1671 Etats des biens avant les ventes en faveur de la République, 1687-1854 Echanges de terres entre l’hôpital et des particuliers, achats de terres par l’hôpital, reconnaissances des biens de J.François, marquis de Lordat transmis par héritage, 1667-1754 2H dépôt D1 Inventaires des biens, titres et comptes des revenus possédés par l’hôpital de la commune, 1682-1793 2H dépôt E1 Comptes de la recette et de la dépense des biens de l’hôpital, édition des comptes, 1667-1719 (à noter en 1690-1691 : registres et état de la dépense faite à la bâtisse de l’hôpital, à la chapelle et clocher et aux réparations nécessaires aux métairies et moulins à farine de l’hôpital) Archives communales d’Ax-les-Thermes21 Série AA AA1 AA2 AA3 21 Reconnaissance et dénombrement de la ville d’Ax, 1672 Privilèges de la ville d’Ax accordés par Henri IV, Louis XIII « et autres rois et leurs prédécesseurs », 1697-1698 Minute de la reconnaissance de la ville d’Ax, 1560 Déposées aux Archives départementales en 2000, en cours de classement. 20 Série M sous-série M2 M2 /4 Cimetière, 1899-1900 M2 /9 Agrandissement du cimetière 1936-1937 M2 /11 Cimetière dossier de translation, 1895-1903 Fonds extérieurs concernant le Comté de Foix et l’Ariège Fonds Doat22 1Mi 4/R1 Evêché, chapitre, seigneur de Mirepoix et monastère Saint-Michel de Cuxà, (Xe s.-1577) copies 1668-1669 (383ff°), dont f°310 Saint-Michel de Cuxà (Xe-1263) 1Mi 4/R2 Ville et abbaye de Foix (1144-1594) copie 1668 (381ff°), dont f°244 abbaye (1144-1549) 1Mi 4/R3 Abbaye du Mas d’Azil, f°1 (1075-1372) Abbaye de Combelongue f°136 (1254-1303) La Réule f°157 (1009-1447) Lectoure f°247 (1294-1447) 1Mi 4/R4 à 7 Abbaye de Boulbonne (962-1605) copies 1669 R4 379ff° (962-1220) R5 381 ff° (1224-1257) R6 345 ff° (1258-1318) R7 375 ff° (1324-1605) 1Mi 4/R11 à 14 Abbaye de Lézat (1048-1549) Trésors de Chartes de Pau, fonds Foix23 1Mi 5/R1 à 15 22 23 E 391 à E 484 dont : E 391 (842-1429) Foix. Inventaire des Archives du Comté de Foix déposées dans le château de cette ville de 1403 à 1429 Hérésie, condamnation à une prison perpétuelle d’Arnaud de Masiara, d’Ax E 392 (1243), chronique de Michel de Werms délimitation du Comté de Foix, droits seigneuriaux à Ax, la ville vieille de ce lieu étant abandonnée. F°126-133 (1459) mention de la « villa balneorum » de Ax E 414 (1390) dénombrement des feux d’Ax E 431 (1421-1455) commissaires pour la réformation du domaine du Comté de Foix, Jean Caussos, d’Ax E 456 (1550-1559) rôle des arquebuses possédées par les habitants d’Ax Copies microfilmées et microfichées concernant les affaires de l’Ariège. Conservé aux Archives départementales des Pyrénées Atlantiques. Copies microfilmées et microfichées. 21 2.2/ Publiées BARAUT (Cebrià), Cartulari de la vall d’Andorra, segles IX-XIII, tome 1, Lleida, 1988, tome 2, Leida, 1990 BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes CROS (Jean-Philippe), Mémoire sur les antiquités monumentales et les archives historiques de la ville d’Ax (Ariège), présenté à l’Académie Royale de Sciences, Inscriptions et Belles-lettres de Toulouse, manuscrit, Carcassonne, 1840 DEVIC et VAISSETTE (Dom, de), Histoire générale du Languedoc, Toulouse, ed. Privat, 1879 DUFAU de MALUQUIER (A., de), Rôle des feux du Comté de Foix en 1390, Foix, Gadrat, 1901, réed. Lacour imp., Nîmes, 2002 DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed. Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes GARRIGOU (Adolphe), Etudes historiques qur l’ancien pays de Foix et le Couserans, Toulouse, Henault, 1846 MAGNOU (Anne-Marie), MAGNOU-NORTIER (Elisabeth), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome 1 : 779-1119, Paris, CTHS, coll. de documents inédits sur l’Histoire de Château section d’Histoire médiévale et de Philologie, vol. 24, 1996 MARCA (Philippe, de), Histoire du Béarn, Pau, imp. Ganet, tome 1, 1894, Pau imp. Ganet et Haristoy, tome 2, 1912 MARCA (Pierre, de), Marca hispanica sive limes hispanicus hoc est, geographica, historica, descriptio Cataloniae, Ruscinonis et circum jacentium popularum, Paris 1688 PALES-GOBILLARD (Annette), L’inquisiteur Geoffroy d’Ablis et les Cathares du Comté de Foix (1308-1309), texte édité, traduit et annoté, Paris, CNRS, Sources d’Histoire médiévale publiées par l’Institut de recherche et d’Histoire des textes, 1984 PASQUIER (Félix), Coutumes de la ville d’Ax sur Ariège, 1241, 1391, 1672, étude et notes avec des textes romans, latins et français, Foix, Pomiès, 1888 PAILHES (Claudine), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome II 1117-1279, Paris, CTHS, Coll. de documents inédits sur l’Histoire de Château, section d’Histoire médiévale et de Philologie, vol. 26 22 2.3/ Figurées Cartes et plans Archives départementales de l’Ariège Série P Sous-série 3P 3P 559 3P 741 Cadastre de la commune d’Ax, s.d. (début XIXe siècle) Cadastre de la commune d’Orlu, 1824 Mairie d’Ax-les-Thermes Cadastre de la commune d’Ax-les-Thermes, s.d. (début XIXe siècle) Collections privées de photographies, peintures et cartes postales anciennes Collection Eugène Trutat, Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse24 Clichés pris entre 1900 et 1906, numéros : 138_A053 ; 912 A 204 ; 912 A 206 à 211 ; 912 A 213 à 220 ; 912 A 222 ; 912 A 224-225 ; 912 A 240-241 ; 912 A 246 à 248 ; 912 A 251 ; 912 A253 à 255 ; 912 A 257 à 262 ; 912 A264-265, 912 A 377 Collection B. Teisseire Editions Labouche, LL, Bazard Parisien, Photographie axéenne-Builles, Gilbert, Bonnel, Fauré et Gadrat Collection M.Mouchard Peinture sur toile murale (4x2m) représentant une vue d’Ax semi-réaliste (1888-1924) 24 Collection mise en ligne sur internet : http://w3.univtlse2.fr/msh/bipt/index.php?p=recherche&mots=ari%E8ge 23 3/Bibliographie ALIBERT (Constant), Traité complet des eaux d’Ax, Foix-Paris, Gadrat/Baillière, 1913 BARAUT (Cebrià), Cartulari de la vall d’Andorra, segles IX-XIII, tome 1, Lleida, 1988, tome 2, Leida, 1990 BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes CASTILLON-D’ASPET (Henri), Histoire du Comté de Foix, depuis les temps anciens jusqu’à nos jours, Toulouse, Cazaux imp. 1852, Marseille, Laffitte reprints, 1978, 2 tomes CAZES (J.P.), GASCO (J.), Rapport de découverte d’un dépôt d’objets de la fin de l’Age du Bronze ou du début du premier Age du fer au lieu-dit En Castel à Ax-les-Thermes (Ariège), découverte fortuite de m. P. Charles, Toulouse, D.R.A.C.-S.R.A., 2007 CHEVALIER (Michel), La vie humaine dans les Pyrénées ariégeoises, Paris, ed. Genin, 1956 CROS (Jean-Philippe), Mémoire sur les antiquités monumentales et les archives historiques de la ville d’Ax (Ariège), présenté à l’Académie Royale de Sciences, Inscriptions et Belles-lettres de Toulouse, manuscrit, Carcassonne, 1840 CURSENTE (Benoît), dir., Habitats et territoire du Sud, 126ème congrès national des Sociétés historiques et scientifiques, Toulouse, 9-14 avril 2001, Paris, ed. CTHS, 2004 CURSENTE (Benoît), Des maisons et des hommes, la Gascogne médiévale (Xie-Xve siècles), Toulouse, P.U.M., coll. Tempus, 1998 DEVIC et VAISSETTE (Dom, de), Histoire générale du Languedoc, Toulouse, ed. Privat, 1879 DRESCH, Traité complet des eaux d’Ax, Foix-Paris, Gadrat/Baillière, 1913 DUFAU de MALUQUIER (A. de), Rôle des feux du Comté de Foix en 1390, Foix, Gadrat, 1901 DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed. Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes GARDEL (Marie-Elise), Vie et mort d’un castrum, Cabaret, archéologie d’un village en Languedoc (XI-XIIIe siècles), Cahors, ed. L’Hydre, 2004 GARRIGOU (Adolphe), Etudes historiques sur l’ancien pays de Foix et le Couserans, Toulouse, Henault, 1846 24 GUEDON (Frédéric), RN 20, déviation d’Ax-les-Thermes, diagnostic archéologique, INRAP, DFS septembre 2002 GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début du Xie siècle au début du Xve siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes LAHONDES (Jules, de), « Anciennes églises du diocèse de Pamiers », in La semaine axéenne, 1883 MAGNOU (Anne-Marie), MAGNOU-NORTIER (Elisabeth), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome 1 : 779-1119, Paris, CTHS, coll. de documents inédits sur l’Histoire de Château section d’Histoire médiévale et de Philologie, vol. 24, 1996 MARCA (Philippe, de), Histoire du Béarn, Pau, imp. Ganet, tome 1, 1894, Pau imp. Ganet et Haristoy, tome 2, 1912 MARCA (Pierre, de), Marca hispanica sive limes hispanicus hoc est, geographica, historica, descriptio Cataloniae, Ruscinonis et circum jacentium popularum, Paris, 1688 MARCAILHOU-d’AYMERIC (Hippolyte), Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, imp. Vialelle, 1886 MAURY (Dominique), Enquête archéologique et occupation du sol au Moyen Age dans le canton d’Ax-les-Thermes, mémoire de maîtrise, U.T.M., Toulouse, 1990 PALES-GOBILLARD (Annette), L’inquisiteur Geoffroy d’Ablis et les Cathares du Comté de Foix (1308-1309), texte édité, traduit et annoté, Paris, CNRS, Sources d’Histoire médiévale publiées par l’Institut de recherche et d’Histoire des textes, 1984 PASQUIER (Félix), Coutumes de la ville d’Ax sur Ariège, 1241, 1391, 1672, étude et notes avec des textes romans, latins et français, Foix, Pomiès, 1888 PONTIER (Marie-Claire), Ax un consulat pyrénéen au XVIIe siècle, Paris, Ecole nationale des Chartes, thèse, 1991, 4 tomes PAILHES (Claudine), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome II 1117-1279, Paris, CTHS, Coll. de documents inédits sur l’Histoire de Château, section d’Histoire médiévale et de Philologie, vol. 26 RIVIERE (Benjamin), La ville d’Ax, s.l., 1868 ROGER (Robert), « Les églises romanes du Pays de Foix et du Couserans », 1ère partie, Bulletin de la Société Ariègeoise des Sciences Lettre et Arts et de la Société des études du Couserans, Foix, Gadrat, tome XI, 1908, 2ème partie, 1913 SICRE (Abraham), Mémoire sur les eaux minérales d’Ax dans le Comté de Foix, Toulouse, Guillemette imp., 1758 25 STEFANT (Pierrick), TEISSEIRE (Hélène), Le bassin des Ladres, Ax-les-Thermes (Ariège), rapport d’opération archéologique, période médiévale, HADES, Toulouse, 2007 TAILLEFER (François), dir., Les Pyrénées de la montagne à l’homme, Toulouse, ed. Privat, Coll. Univers de la Château, Histoire des Provinces, 2000 TEISSEIRE (Hélène), Ax-les-Thermes, la ville médiévale, le site de Castel Mau, rapport de prospection 2006, (S.R.A.) TEISSEIRE (Hélène), Ax-les-Thermes, la ville médiévale, le site de Castel Mau, rapport de prospection 2005, (S.R.A.) TEISSEIRE (Hélène), Ax-les-Thermes et ses environs, Gloucestershire, ed. Alan Sutton, Coll. Mémoire en Images, 2005 TEISSEIRE (Hélène), Ax-les-Thermes, ville-vieille et Castel Maou, étude documentaire, CERCAP, Toulouse, 1999 TRAPE (Claude), Histoire générale de la ville d’Ax-les-Thermes, la ville d’Ax sous Henri IV, Louis XIII et Louis XIV (1610-1715), Toulouse, ed. Soubiron, 1956 VIADER (Roland), L’Andorre du IXe au XIVe siècle, montagne, féodalité et communauté, Toulouse, PUM, Coll. Tempus, 2003 26 LA COMMUNE D’AX-LES-THERMES25 La commune d’Ax-les-Thermes est, comme nous l’avons déjà souligné, composée de la ville d’Ax et de cinq hameaux satellites : Petches, Loubail et les trois Bazerques. Le lien entre les six entités reste à établir, malgré d’une mention du Xe siècle pour les Bazerques, le manque de documents concernant cette zone géographique bloque toute hypothèse. Les hameaux sont certainement d’origine casalière, l’implantation des habitations en petits paquets sur le cadastre du XIXe siècle, souligne le regroupement de quelques maisons autour d’une parcelle centrale. La troisième Bazerque est aussi dite hameau de Guilhemou, toponyme sûrement d’origine anthroponymique. On peut se poser la question sur la notion de commune, qui n’a de sens que depuis deux siècles. Au Moyen Age les termes employés sont terroir ou territoire. Le témoignage de Raimon Authié d’Ax, dans les registres de Jacques Fournier, semble signifier que ces deux termes ont un rapport hiérarchique entre eux : « j’allais un jour avec Simon vers le terroir de Polières, qui est dans le territoire d’Ax »26. En ce qui concerne le toponyme, le terme Ax n’éclaire en rien l’histoire castrale de la ville, mais plutôt sur les eaux chaudes qui sourdent partout sur la commune. Le nom dérive du latin aquae, et la ville s’appelait jusqu’au XIXe siècle simplement Ax, écrit sous diverses forme telles que Acqs, Ags ou Aigs. Pendant une courte période la ville s’est nommée Ax-lesBains, mais la confusion avec Aix-les-Bains était telle qu’en 1888 un décret la nomme définitivement Ax-les-Thermes. 1/ Les noyaux de peuplement Ax dans les textes médiévaux est toujours nommée comme villa, ce qui pourrait laisser supposer une origine gallo-romaine, comme nous l’avons déjà avancé dans l’étude géopolitique. Une villa qui aurait pu devenir un vicus, regroupé autour de l’église paroissiale et d’une chapelle baptismale. Cet état peut être considéré pour le quartier de la Ville Vieille. Ce dernier laisse quelques questions en suspend. Cette zone située autour de l’église paroissiale Saint Vincent et de la chapelle Saint Jean d’Auze27, est connue dans les récits du XIXe siècle comme étant la première ville d’Ax, incendiée en 1240. Les érudits se basent sur la charte de coutumes de 1241 qui donne des droits à la ville neuve d’Ax. Il nous faut ici souligner que le centre de cette zone, l’église et la chapelle, appartenait à l’abbaye de La Grasse, faut-il y voir un bourg ecclésial ? La seule certitude réside dans le fait que ce toponyme « ville vieille » est déjà utilisé dans les témoignages recueillis lors de l’Inquisition. Ainsi Raimond Vaissière en 1319 parle d’événements datant de la deuxième moitié du XIIIe et explique qu’il était chez Mersende, et celle-ci lui parlait de « Raimonde la femme de pierre Capblanc de ville Vieille d’Ax »28. Pierre Maury de Montaillou part avec Guillaume Belot « jusqu’à la Ville Vieille »29 et Sibylle Baille donne une autre mention quelque peu étrange « n’allez pas par la rue des 25 nous reprenons ici les données déjà publiées dans le rapport de prospection 2005, elles seront utiles pour la lecture de certains paragraphes suivant. 26 DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed. Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes, p.374 27 Actuel café du Couloubret. Chapelle mise en vente à la Révolution. 28 DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed. Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes, p.359 29 Op. cit., p.914 27 bains mais par la Ville Vieille ». S’agit-il d’une rue du quartier de la Ville Vieille qui part vers le Couloubret ou cela se réfère-t-il à une rue intra muros ? Cette agglomération est très intéressante par sa situation géographique et son évolution urbaine et topographique. La lecture du cadastre ancien, des livres terriers et Reconnaissances des XVIIe et XVIIIe siècles, abondent dans le sens d’un premier noyau de peuplement ou de plusieurs. Or le site actuel de la ville ne correspond pas à la première implantation. Il est certain que la ville d’Ax est complexe dans sa morphogenèse. D’après Marcailhou « le berceau de notre population était situé près de l’église paroissiale Saint Vincent »30. Il s’appuie sur l’acte de reconnaissance de 1554-156031 où il est écrit « faict notoire que jadis et de longtemps la présente ville d’Ax solait estre bastie à un lieu près de ceste cy qui est à présent, lequel lieu est appelé vulgairement et proprement Ville-Vieille, à cause comme la ville était illec assise ; qu’elle fut ruiné par feu et par après, aucune personne s’y voulait venir peupler ladite ville, de tant que le pays est sauvage »32. De plus en 1243 une délimitation du Comté de Foix conservée aux Archives départementales des Pyrénées Atlantiques, mentionne « que la ville vieille de ce lieu était abandonnée »33. Dans le livre terrier de 1680 et le compoix de 1774, la place de la Ville Vieille apparaît en confront. On peut donc supposer qu’il s’agissait d’un noyau urbain structuré entre l’église et la place. Actuellement, la ville d’Ax présente un parcellaire laissant peu de doute sur son origine castrale, au moins pour le bourg intra muros. Flo Guillot dans sa thèse soutient cette hypothèse qui semble être la plus probante. Le noyau urbain actuel, placé dans la pointe du confluent des trois rivières de l’Ariège, Oriège et de Lauze, semble dater de la charte 1241. La ville était entourée de deux ceintures de remparts additionnées à des tours de guets. Le centre urbain intra-muros est bâti sur deux petites collines, entre les deux, la rue du Salin aboutit sur les places dites du Breilh et Roussel. Cette dernière, où se trouve la mairie actuellement date de la fin du XIXe siècle, après un incendie, le quartier est rasé. La place du marché au Moyen Age n’est pas encore repairée, elle était appelée simplement « la place »34. A l’époque Moderne, elle était à l’emplacement de l’actuel espace nommé encore aujourd’hui « place au lait », à l’angle de la rue de l’horloge, où l’on avait placé les poids et mesures municipaux. Au Moyen Age, les habitations se sont organisées entre ces quatre points et la Grand rue du Mercadal actuellement Gaspard Astrié. Sur la colline sud repose le presbytère de l’archiprêtré. Autour de ce dernier se resserre un habitat au parcellaire en arc de cercle. Une rue circulaire sépare les habitations du presbytère. L’étroitesse des rues, en partie couvertes, tournant autour de cet îlot et les nombreuses tour-portes signalées dans les différents terriers, présentent toutes les caractéristiques d’un habitat castral médiéval resserré dans un système défensif massif. Système élargi au fil des besoins à une enceinte barrant l’isthme puis se doublant pour protéger le Barry du Bain. Sur la colline nord se trouve l’emplacement d’un jardin aménagé au sommet d’un rocher dominant la ville de près de 10 mètres. Au pied de celui-ci s’étale l’enclos du Mazel Vielh ou hière du mazel autrefois lieu de réunion de la population et des consuls. Entre les deux, une rue débouche à l’ouest sur le carrefour entre la rue vers le nord dite du mercadal flanquée de part et d’autre de maisons formant un tissu serré, et débouchant à l’est sur la porte et la place du Breilh. 30 MARCAILHOU-d’AYMERIC (Hippolyte), Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, imp. Vialelle, 1886, p.31 Document disparu 32 Op.cit., pp.32-33 33 Op. cit., p.34,Nous n’avons pas vérifié cette source. 34 Voir témoignages lors de l’Inquisition, retranscrits dans les registres de l’inquisition de Jacques Fournier, par Jean Duvernoy. 31 28 Nous pouvons donc résumer le plan du bourg castral d’Ax en une croix latine dessinant quatre quartiers. Au Nord la Roque d’En Cailhau, symbole du pouvoir central, surplombe le Mazel Viel, lieu municipal de réunion, et le grenier à sel du territoire d’Ax (le salin). Au Sud, et faisant face au premier, la Tour d’En Barre (rocher du presbytère) et l’enclos castral, au pied duquel se trouvait la tour de l’horloge avec la cloche municipale, de cet îlot partait la ligne de rempart du Coustou. A l’Ouest, décalé, mais au centre des deux collines la Place, lieu d’échanges économiques depuis le Moyen Age, d’où partait la rue du Mercadal jusqu’à la porte du Couzillou. A l’Est la place du Breil ouvrant sur le Barri du Bain surveillait le nœud des voies de communication vers les Pyrénées. En 1770, une délibération communale définit la division de la ville en quartier, mais ne transcrit que le deuxième quartier, mentionnant que cette division date de 1765, date à laquelle le premier quartier est décrit. Mais cette information n’a pu être trouvée dans les registres précedant 1770. Voici le deuxième quartier qui part de la « petite place qui est devant la maison de monsieur perpère renfermée entre lespace des rues des Ticheires de la rue St Jacques jusque à la tour couronnade du mur de la ville depuis ladite tour couronnade jusqu’au portail du pont de la porte d’Espagne, de la rue d’encaralbou jusque à la cour transversale du coin de la maison de joseph astrié Ramounichou et dudit coin la rue qui borde les maisons de madame de Claverie, du sieur Bernadac jusqu’à la place et de la dite place la rue du mercadal jusqu’à la petite place »35. Ce qui correspond actuellement à l’espace compris entre la rue Marcailhou d’Aymeric, la rue François Mansart, la rue des Escaliers, la rue de la Brancade, les Escoussières, la porte d’Espagne, la rue du Général de Gaulle, le côté sud de la place Roussel, la place au lait et la rue Gaspard Astrié. Concordances des noms de rues actuelles et anciennes Actuel Rue Marcailhou d’Aymeric Rue Gaspard Astrié Rue du Moulinas Côté est place Roussel Côté sud place Roussel Côté ouest place Saint Jérôme Côté est place Saint Jérôme Côté sud place Saint Jérôme Rue du Général De Gaulle Rue Pilhes Rue Constan Alibert Avenue Turrel Rue du Coustou Carrerot du Coustou (espace compris entre les Ancien Rue du Couzillou Rue du Mercadal ou Grand rue Rue du Moulinas Rue des Faures Rue En Castel Rue En Castel / Saint Jérôme Rue de la Brêche (couverte) Rue d’En Jougla Rue En Caralpou / de la poste Rue Ribatel (ou rigateil) Rue du Carrienau Chemin de Bourdellas (ou bourdelliar) Rue du Coustou Les Escoussières ou Brancade maisons et le rempart) Hôpital actuel Rue de l’hôpital (ou hospice) fermée et récupérée dans le bâtiment actuel Place du Breilh Rue de l’horloge Rue Joseph Rigal Rue des escaliers 35 Place du Breil Rue du Breil Rue du Salin Rue de la tour d’En Barre / Saint Jacques AD 09, 220EDT BB13 29 Rue de la Brancade Rue de la Boucarie Escaliers lien rue Pilhes et Alibert (pied du Rue Saint Jacques / de la Boucarie (ou boucairie) Rue Barre Rue de la Prizounace presbytère) Place au lait Débouché rue Pilhes angle rue de la Boucarie Rue François Mansart Rue Vendémiaire Rue Dauphine (ou Delphine) La place Rue du la place Rue des Tisseires / du Couzillou Carricourt Carricourt Il faut noter que les rues ont subi un glissement de nom entre elles dans un sens sud/nord. Ainsi les Escoussières de la Brancade, chemin intra muros pris entre les maisons et les remparts au niveau du Coustou, ont été récupérées par les habitations au fur et à mesure, fermant ce passage qui joignait la porte d’Espagne avec celle de la Boucarie. Le nom « brancade » glisse dans la rue de la Boucarie/Saint Jacques, qui lui-même glisse dans la rue de Barre, actuelle rue de la Boucarie. De même nous ne pouvons pas, actuellement, établir de lien entre le quartier dit Ville vieille et la ville contenue dans les remparts sur l’isthme formé par les trois rivières de l’Ariège, la Lauze et l’Oriège. Quel quartier pré-existait : la rive droite autour de l’église ou la ville fortifiée autour d’un château ? Les quartiers sont-ils contemporains ? N’y-a-t-il eu qu’un seul noyau de peuplement ? Il semble, vraisemblablement que le quartier autour de l’église paroissiale Saint-Vincent soit le premier si l’on se base sur l’ancienneté du vocable de la chapelle Saint-Jean-d’Auze, qui, adjacente à la première, est mentionnée aussi en 994. Que faire des informations concernant la translation des reliques de saint Udaut, martyr de la ville d’Ax au VIe siècle, vers le monastère de Ripoll en 981, dont il était originaire ? Les questions sont nombreuses et peu d’éléments de réponses apparaissent. 2/ L’habitat La ville d’Ax présente quelques caractéristiques tout à fait intéressantes en ce qui concerne l’architecture des habitations. Des travaux sont effectués depuis plusieurs années dans le cadre de l’embellissement du centre ville, nous avons pu ainsi observer les modes de constructions des maisons. La visite de plusieurs maisons de particuliers m’a permis de remarquer de nombreuses curiosités architecturales. Les maisons du centre ville n’ont pas de fondations, elles reposent sur les rochers affleurants, une étude doit être menée pour répertorier les aménagements de la roche existant, composant ainsi peut-être un habitat rupestre. Marcailhou d’Aymeric donne en 1895, la description suivante « les maisons s’élevaient sur des assisses formées de pierres roulées […]. C’étaient de modestes constructions en torchis et pans de bois (vulgairement massaca) »36. Les maisons sont construites sans fondations avec une pierre de seuil monolithe de taille quasi cyclopéenne. Le massaca dont parle Marcailhou est un torchis typiquement ariégeois fait de terre, de gravier, de paille et surtout de galets roulés, le tout imbriqué dans des pans de bois. Les murs sont 36 MARCAILHOU-d’AYMERIC (Hippolyte), Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, imp. Vialelle, 1886, p.32 30 pour la plupart composés tel quel dans les étages mais en moellons calcaires équarris et galets de rivières pour le rez-de-chaussée. A la lecture des registres de l’Inquisition de Jacques Fournier, on comprend que la ville, construite sur des collines rocheuses, présente des habitations adossées à la roche voire semi troglodytiques avec plusieurs aménagements. Raymond Vaissière en 1320 dit qu’il retrouve quelqu’un « dans la chambre qui est vers le rocher »37. Dans le livre terrier de 1680, les maisons ont des confronts de roche à la roque d’En Cailhau38 et celle de la Tour de Barre39. Les visites de maisons montrent dans les sous-sols mais aussi dans les étages des escaliers aménagés à même la roche menant aux jardins situés souvent au premier étage des habitations. La maison du sieur Prétianne Vaychis de Fonfrède40 présente des aménagements de la roche très particuliers et intéressants outre sa cheminée en linteau en calcaire monolithe et son escalier à vis, tous deux datables du XVe-XVIe siècle. Le premier aménagement consiste à la coupe de la roche pour faire une paroi droite au fond de la pièce. D’un côté de la pièce une couche a été taillée à mi hauteur d’homme, une niche est logée dans son flanc, le tout surhaussé par une marche. De l’autre côté de la pièce dans la continuité de la paroi rocheuse des encoches à espaces réguliers ont été creusés en arc de cercle. A l’aplomb de cette paroi, une auge, de 3m20 par 1m10, avec une margelle a été taillée dans les angles de murs. La margelle possède en son centre un petit trou transversal semblable à un conduit d’évacuation. Une encoche carrée est creusée de chaque côté au dessus de la margelle dans le mur. Tous ces aménagements constituent un système accueillant des superstructures en bois couvrant cet espace. Le mur coupant la pièce en deux est construit sur l’arrête rocheuse qui restait après que la niche et l’auge ont été creusées. Cette maison est le seul cas connu à ce jour avec autant d’aménagements de roche. La porte actuelle qui mène à cette pièce est tardive, avec son arc surbaissé, on peut la dater du XVIIe siècle. Cette pièce était donc accolée aux remparts de manière peut-être défensive si l’on prend en compte les meurtrières percées dans la façade. Les maisons présentent toutes sensiblement le même plan général : un bâtiment rectangulaire étroit et tout en longueur traversant souvent le parcellaire avec très peu de pièces par étages. Derrière un patu, espace clos à ciel nu, et un couvert, espace clos à toiture. Certaines avaient parfois un petit lopin de terre en jardin. Pour les plus riches une grange et des écuries pouvaient s’y ajouter. Ces descriptions se retrouvent toutes dans le livre terrier de 1680 et le compoix de 1774. il existe dans certains articles la mention de « chambre volante », notamment pour Jérôme Belesta possédant une maison à « la hière del Mazel » avec une chambre qui passe par-dessus le passage de la hière. Il s’agit en fait de toutes les pièces passant par-dessus les rues, liant les deux corps de logis de la maison comme on peut encore l’observer rue du Moulinas, rue de la Brancade et rue de la Boucarie. La rue de la Brêche, aujourd’hui disparue, était couverte comme les autres. De plus, dans le livre terrier de 1680, il existe la mention de « maison en plancher », à plusieurs reprises. Nous ne pouvons expliquer ce dont il s’agit, peut-être est-ce là l’appellation pour les maisons à étage ? Pourquoi préciser le terme de plancher ? On peut connaître grâce aux divers témoignages dans les registres d’Inquisition, la distribution des pièces et composition des maisons au Moyen Age. Ainsi, il est fait mention de « cuisine », de « salle de maison », de « sous-sol » et de « chambre ». On regrette que Jean Duvernoy dans sa publication ne donne pas la version latine du texte afin de comparer l’exactitude de termes des pièces est ce aula pour la salle, camera pour la chambre… les 37 DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed. Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes, p.359 38 Roche dite communément le Mazel Viel 39 Roche du presbytère 40 voir infra le chapitre qui lui est consacré 31 termes originaux nous auraient aidé à comprendre comment les personnes percevaient à leur époque la fonction des pièces. La salle et la cuisine étaient au rez-de-chaussée, une chambre pouvait s’y ajouter. A l’étage on trouvait une chambre voire deux. Ces maisons s’appuyaient grâce à ces « chambres volantes » sur les murailles de la ville. Les rues formées ainsi en dessous s’appelaient « escoussières », on trouve une telle disposition dans le livre terrier de 1680 à l’article d’Arnaud de Thonel d’Orgeix, rue de la Boucarie. Une vue peinte d’Ax à la fin du XIXe siècle41 Cette toile conservée chez un particulier est accrochée à l’angle d’un mur. Elle représente Ax à la fin du XIXe siècle : le chemin de fer est là (le viaduc date de 1885), le clocher de l’église a encore un aspect ancien (avant l’incendie de 1924). Nous lui avons suggéré de la décrocher afin de la tendre sur un espace plan et non en angle pour une pour une meilleure conservation. 41 cette toile est conservée chez monsieur Marc Mouchard qui a acquis cette maison récemment. Elle est bâtie sur le rempart nord de la ville non loin du Moulinas. 32 Commune : AX-LES-THERMES 42 Canton : AX-LES-THERMES N° I.N.S.E.E. : 09032 Documentation écrite : Datation 987 994 Mention Origine de l’acte Edition ...ipsa villa de aquis cum eclesia O.P. S. Vincentii et cum ipsa eclesia S. Doat, 66, f° 155. Johannis et... MAHUL, pp. 227 – 228. Gal. Chris., VI, 940 MAGNOU (Anne-Marie), MAGNOU-NORTIER (Elisabeth), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome 1 : 779-1119, Paris, CTHS, coll. de documents inédits sur l’Histoire de France section d’Histoire médéivale et de Philologie, vol. 24, 1996 1064 – 1095 1094 ...castrum de Ags... L.F.C., doc. 94, f° 23 a. L.F.M., II, acte 625, p. 133. ...castrum de Ags cum omnibus adquisitionibus juste an injuste... L.F.C., doc. 162, f° 43 b – 44 a. dit être de 111843 ...villam Aigts cum ecclesia sancti O.P. vicentii et allodium de Baluze, 398, n° 12. Soberge44... L.F.M, II, acte 694, pp. 204 – 207. M.H., acte 311, col. 1193 – 1195. H.G.L., V, acte 464 – I, col. 871. MAHUL, pp. 245 – 247. Gal. Chris., VI, col. 434. H.G.L., VIII, acte 130, col. 528. MAHUL, p. 267. 1205 Péage : III oboli a Aqs. 1228 ...S. Vincentii de Ax, ..., eclesias cum decimis. Franchises de la ville d’Ax, accordées par Roger, comte de Foix. Demande des consuls d’Ax de la copie des franchises de 1241. Réponse de Gaston, comte de Foix. Le comte de Foix donne la baylie Analyse : A.D.A., E 6 – 9, d’Ax et de Mérens à la famille C.C.F. n° 17, f° 241. Barra et à sa postérité. ... il y a 15 ans ... Doat, 24, f° 268r. Mise en cause de Guillaume Barra, bayle d’Ax. 1241 1401 1245 1247 A.N., JJ XXI, n. XXXIII, f° 72v. O.P. Cop. Doat, 67, f° 232. A.Communales d’Ax, copie du XVIIème, pas de cote. Doat, 170, f° 141 – 146 v. PASQUIER F., Coutumes de la ville d’Ax-sur-Ariège (1241 – 1391 – 1672), études et notes avec textes romans, français et latins, Foix, 1888. DUVERNOY, Bernard de Caux, pp. 60 – 61. 42 Tableaux extraits de la thèse de Flo Guillot, Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (HauteAriège), du début du XIe siècle au début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes. Tome 2 pp. 61-68 43 Il s’agit d’un faux, mais il se réfère peut-être à une situation ancienne. 44 Lieu inconnu. 33 1250 1261 Droit héréditaire, malgré les crimes d’hérésie de ses père et mère de Guilhem Baira in baillivia de Acquis. ... consulibus, universitatibus, et populis ..., de Ax, ... O.P. Doat, 171, f° 54r – 55r. - H.G.L., VIII, acte 491 – I, col. 1479. 1272 ... villarum de Ax et ... O.P. Doat, 171, f° 292 – acte déchiré. O.P. 1272 ... villas de Ax et ... O.P. 1272 1272 ... ville de Ax, ... B.N., ms Lat. 9187, f°72. ... dels castels de ... e de Achs e ... Cop. A. Ar., reg. 21, f° 72. 1273 ... castrum vetus de Ax ... Cop. A. Ar.,J Ier, n° 2143. …on dit communément à Ax que ce recteur fréquentait les Thermes et couchait ensuite à l’hôpital d’Ax. Vatican, ms Lat. 4030. 1302 ... villa et castrum de Ax.... O.P. Cop. XIXème : A.D.A., E 1-8. 13081309 …Ros venerat ad balneandum ibi… O., B.N., ms. Lat. 4269. 13081309 …et ad balnea magis… O., B.N., ms. Lat. 4269. 1308 Il y a 8 ans. O., B.N., ms. Lat. 4269. ...les hérétiques étaient près de la ville d’Ax, dans une condamine45, hors de la ville... ...la place d’Ax... O., B.N., ms. Lat. 4269. Fin XIIIe début XIVe siècle 1308 1309 1309 ...comme j’étais à Ax, sur la place... ...l’hôpital d’Ax... H.G.L., X, acte 7 – I, col. 102. H.G.L., X, acte 7 – II, col. 103. H.G.L., X, acte 5, col. 92. BAUDON de MONY, acte 63, p. 148. BAUDON de MONY, acte 64, pp. 151 – 152. DUVERNOY, Jacques Fournier, I, p. 359 Pales-Gobillard, L’inquisiteur Geoffroy d’Ablis…, ed. CNRS, 1984, pp.84-109 Pales-Gobillard, L’inquisiteur Geoffroy d’Ablis…, ed. CNRS, 1984, pp 202-213 Geoffroy d’Ablis, p. 181. O., B.N., ms. Lat. 4269. Geoffroy d’Ablis, pp. 152 – 153. Geoffroy d’Ablis, p. 381. O., B.N., ms. Lat. 4269. Geoffroy d’Ablis, p. 207. 45 D’après : BONNASSIE P., La Catalogne du milieu du Xème à la fin du XIème siècle, croissance et mutations d'une société, Thèse de l'Université Toulouse-le-Mirail, Toulouse, 1975 - 1976, p. 244. « L’étymologie condominium est dans l’ensemble rejetée aujourd’hui par les philologues. On doit plutôt placer le mot dans le bas latin condoma ou conduma, dérivé de domus et désignant soit un groupe d’habitations, soit un bâtiment d’exploitation avec ses dépendances. Le terme de condamine, d’usage fréquent, désigne en effet souvent des pièces de terres relevant des grands domaines qui se situent souvent sur des sols meilleurs. » Le cas de la condamine d’Ax, toponyme encore repérable sur la carte I.G.N. au 1/25000ème correspond à cette situation. En périphérie de la ville forte, il s’agit d’une pièce de terre de très bonne qualité, en plaine alluvionnaire. Ce peut être le site d’une exploitation importante à l’époque de l’acte. 34 1319 Le curé de Mérens avait une maison à Ax. Le moulin du comte de Foix, à Ax. ...au moulin de monseigneur le comte... J’allais du moulin à 2 roues au moulin à 3 roues de la ville... J’étais avec Pierre Fléchier sur la place d’Ax... J’allais le même jour vers les thermes, à l’atelier de Jean Pathau, le tailleur... Nous allâmes tous deux nous promener au lieu-dit d’Encastel ... ..Il y a 18 ou 20 ans ... ...feu, Pierre roger, forgeron d’Ax... J’étais sur la place d’Ax, il me proposa d’aller ensemble nous promener hors de la ville vers le lieu-dit Encastel. ...ce recteur – de Montaillou – fréquentait les thermes et couchait ensuite à l’hôpital d’Ax... ...Il y a 20 ans... ...aller aux bains d’Ax... Vatican, ms Lat. 4030. DUVERNOY, Jacques Fournier, I, N° 14, p. 191. Vatican, ms Lat. 4030. DUVERNOY, Jacques Fournier, I, N° 14, p. 192. DUVERNOY, Jacques Fournier, I, N° 14, p. 192. DUVERNOY, Jacques Fournier, I, N° 28, pp. 354 et 356.. Vatican, ms Lat. 4030. 1355 ...je passais près de la maison de Guillaume Combert, du côté qui est vers l’Ariège d’Ascou, et la porte du Soutoul était ouverte... ... Il y a 6 ans .. ...à la foire d’Ax, qui est vers la fête Sainte Croix 46... Incendie de la ville 1385 Cappellanus de Ax. 1380 Vente d’une borde avec son jardin, situées sous les anciens murs de la ville, au lieu-dit « Alpinat ». 1319 1319 1320 1320 1320 1320 1320 1323 1323 46 Vatican, ms Lat. 4030. Vatican, ms Lat. 4030. Vatican, ms Lat. 4030. DUVERNOY, , Jacques Fournier, I, N° 28, p. 368. Vatican, ms Lat. 4030. DUVERNOY, , Jacques Fournier, I, N° 49, p. 602. Vatican, ms Lat. 4030. DUVERNOY, , Jacques Fournier, I, N° 28, p. 362. Vatican, ms Lat. 4030. DUVERNOY, , Jacques Fournier, III, N° 83, p. 1173. DUVERNOY, , Jacques Fournier, II, N° 63, p. 742. Vatican, ms Lat. 4030. DUVERNOY, , Jacques Fournier, II, N° 70, p. 877. Supplique au roi de Navarre, RIVIERE (Benjamin), La 1588, archives d’Ax, pièce ville d’Ax, son consulat, sa originale disparue chatellenie. MARCAILHOU D’AYMERIC (H.), Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, Vialelle, 1886, p.214, note 1 Vatican, Collectiore, vol. FRANCOIS, PERRIN, 238, f° 106r – 107v. FONTREAULX, Pouillé, pp. 807 – 814. Analyse : A.D.A., E 6 – 9, C.C.F. n° 17 ; f° 243. 14 sept. 1318, n. st. 35 1375 Cappellanus de Ax. Vatican, Collectiore, vol. 238, f° 106r – 107v. 1385 La viele Bielhe Dax Lo rector dax, lo moli drapie, lo mastre descola... Ax Copie de la confirmation des privilèges de la ville d’Ax. Hommage des hommes d’Ax au comte de Foix. A.D.P.A., E 414. Le trésorier général du comté de Foix, donne en fief, à Cause Mourac, maçon, un moulin à 3 mules à construire, sur un terrain de la ville d’Ax, au lieu-dit la Caneva et la Tegnera 47, confront le mur de la ville, contre la redevance de la ½ de la mouture et de 3 sous Morlaas au comte de Foix. Ordonnance d’Henry IV qui « prescrit aux consuls de l’entretenir aux frais de la ville » (bassin des Ladres) Analyse : A.D.A., E 6 – 9, caisse n° 17, acte n° 13, f° 244. 1391 1398 1604 AD 09, 220 EDT BB1 MARCAILHOUd’AYMERIC (Hippolyte), Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, imp. Vialelle, 1886, pp.172-173 Archives communales d’Ax. Citations dans : Sans cote. In – 4°. MARCAILHOU A.D.A. 1 J 4. D’AYMERIC, Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, 1887. AD 09, 8J39, tome 1, ff°159 r°-160 v° 1672 Dénombrement de la ville d’Ax 1680 Mention de la maison Dieu de la ville d’Ax avec ses confronts « couchant le grand baing » …offrant de plus de tenir le AD 09, 220 EDT BB10 bassin du bain toujours nait et encore de tenir ( ?) l’aqueduc qui jette toutte l’eau au grand bassin… … on répara le bassin du Breil… AD 09, 220 EDT BB12 1739 1761 1774 47 O.P. Doat, 170, f° 149 – 157. Mention de l’hôpital d’Ax avec ses confronts à l’ouest « le grand baing » FRANCOIS, PERRIN, FONTREAULX, Pouillé, pp. 807 – 814. BARRIERE-FLAVY, p. 43. DUFAU de MALUQUIER, p. 122. PASQUIER F., Coutumes de la ville d’Ax-sur-Ariège (1241 – 1391 – 1672), études et notes avec textes romans, français et latins, Foix, 1888. - MARCAILHOUd’AYMERIC (Hippolyte), Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, imp. Vialelle, 1886, p.180 AD 09, 220 EDT CC1 Lieux inconnus, mais proches de la ville actuelle. 36 1787 1791 …du grand bassin dont les dimensions sont de 18 pieds de large sur 20 pieds de long, et où toutes les sources thermales sulfureuses qui sourdent dans le quartier de l’hôpital vont aboutir et se ramasser… …les environs du grand bassin du AD 09, 220 EDT BB14 bain se trouvent bourbeux il serait nécessaire d’y faire un aqueduc pour relever les eaux naissantes et de plus un pavé… PILHES, Traité analytique et pratique des eaux thermales d’Ax et d’Ussat avec la description des bains, Pamiers, Larroire imp., 1787, page 78 Cartes et plans : ème Carte de Cassini 2248 Ouest 2148 Est 2149 Est 2249 0uest Top 25, Ax-lesThermes, 2148 ET. N° 40 Cadastre napoléonien 1823 Carte I.G.N. 1/25000 Hameaux de Bazerque. Granges : Artigues. Lieu-dit d’Encastel. Roc du Charbonnier et cap de Carbonne. Type : ville forte sur le site de confluence Ariège / Oriège / Auze. Eglise + village « les bains » en rive droite. Castel de Meau au sud de la ville : château ruiné. Saint Roch. 4 moulins à proximité de la ville. Hameau : Bazerque. Eglise et cimetière en rive droite de l’Ariège, extérieur de la ville. Ville sur la confluence. La place. Rue des Tisserands. Rue du Moulinas. Rue Mercadal. Rue Saint-Jacques. Ilot central près de la rue Saint-Jacques. Portail du Coustou. Faubourg des bains. Lieu-dit d’Encastel, rue castel, pont d’encastel. Lieu-dit de Castel Maou. Lieu-dit du Camp Redoun à l’est de la ville, au dessus de la confluence Oriège / Ariège. Lieu-dit de la Condamine, sous le cimetière, au bord de la route nationale 20. Rue de St-Udaut et lieu-dit St-Udaut entre l’église SaintVincent et le Camp Redoun. 37 AX MOYEN AGE ET EPOQUE MODERNE Grâce à une approche régressive et croisée des documents cadastraux du XIXe au XVIIe siècle, couplée à l’étude des registres d’Inquisition du XIVe siècle, nous pouvons proposer d’ores et déjà un plan d’Ax au bas Moyen Age. L’étude parcellaire est un exercice de longue haleine, tel un puzzle qui laisse cependant des zones d’ombres, de doutes et de frustrations. C’est pourquoi le plan présenté ci après reste un document de travail, inachevé et perfectible, mais relativement juste, qu’il faut lire au regard de ces trois années de prospection. Ax est une ville au Moyen Age qui présente la caractéristique d’être fortifiée de façon conséquente pour une zone de peuplement relativement loin des pouvoirs politiques. Cependant, au vu de la géopolitique de cette zone pour la période du haut Moyen Age le fait que Ax soit composée d’un bourg castral et d’une ceinture de rempart devient logique. En effet sa position de verrou vers la Cerdagne et l’Aragon, puis plus tard l’Andorre, a décidé de sa fortification importante. Les textes concernant la vieille ville, extra muros, ne laissent en rien présager d’une éventuelle muraille protectrice. Les églises saint Vincent et saint Jean, était reliées par un cloître comme le souligne les reconnaissances de 167248 : « place neuve de la manobre où est un grand ormeau et à sa suite une autre petite place appellée la clastre, près de l’église paroissiale. » Il est difficile de part le vocabulaire employé dans les textes, d’être sur de certaines choses tel le nombre ponts, de tours et de prisons. En ce qui concerne les premiers, il est clair que quatre ponts existent au Moyen Age : le Couzillou et le Breil sur l’Auze, En Castel sur l’Ariège et celui dit pont d’Espagne sur l’Oriège. Il y a donc au moins quatre tour-portes qui les accompagnent. A celles ci s’ajoutent quatre autres tours dont toutes n’ont pas pu être encore localisées. Cependant les délibérations municipales dressent régulièrement la liste des tours, portes et autres fortifications en charge d’entretien. Ce chapitre sera divisé en parties thématiques : -la maison Pretianne -la maison de Sibylle Bayle -les fortifications (remparts, bourg castral, roque d’En Cailhau, Castel Mau) -les lieux de culte -le moulin à trois meules, intra muros -le hameau de Runac 48 Pasquier (F.), Coutumes de la ville d’Ax-les-Thermes, 1241, 1391, 1672, Pomiès, Foix, 1888, pp. 41-42, article 11 38 S. Bourdoncle Proposition de plan de la ville d’Ax au bas Moyen Age et au début de l’époque Moderne 39 La maison Pretianne 1/ Quelques généralités En 2005 nous avons pu observer et présenter dans le rapport de prospection une maison en centre ville, intra muros, au caractère semi troglodyte intéressant. A l’époque le propriétaire, M. Mouchard, ne savait pas comment gérer cet ensemble tout à fait extraordinaire et de première importance pour l’histoire de la la ville. En effet, il s’agit de la maison du sieur Pretianne Vaychis de Fontfrède (famille du gouverneur au XVIIe s.), située proche de la rivière Lauze, sur les remparts datant du XIVe, derrière l’établissement thermal actuel du Grand Tétras, proche du pont du Breil. Cette maison a été construite contre le mamelon nord du centre ville, sur son côté est, comme signalé, par un carré rouge, sur les plans et cadastres suivants. Plan dressé par Marcailhou d’Aymeric in Monographie de la ville d’Ax, Toulouse 1886, entre pp.36-37 40 N Cadastre 1827 N Cadastre rénové 1990 41 Cette maison était connue depuis au moins le XIXe siècle comme en témoigne le court passage qui lui est consacré par Marcailhou dans sa monographie : « on peut encore voir dans les caves de cette maison une vaste cheminée, dont le manteau a trois mètres de largeur sur deux mètres vingt de hauteur et à côté, un vaste lit de camp taillé dans le roc, quelques meurtrières aussi bien conservées, laissent pénétrer à travers le mur de la ville la lumière du jour et un magnifique escalier en pierre de taille conduit de ce corps de garde au sommet de la tour d’observation haute de vingt mètres quatre-vingt. ». La description reste brève et incomplète puisqu’il n’est fait mention nulle part de l’auge taillée dans le roc, il est fort probable que le mur de séparation actuellement éventré était encore en fonction, scindant le rez-de-chaussée en deux parties sans communication. Elle demeure cependant la seule description de cette maison. Elle est située dans l’actuelle rue François Mansard, autrefois rue des tisserands, contre le rempart est de la ville. Au Moyen Age cette rue était la rue la plus importante de la ville : lien entre les deux portes, elle regroupait tous les ateliers de foulon lainiers et les familles les plus riches de la communauté. 2/ Genèse d’une étude Conscient du potentiel archéologique et historique de cette maison, et désireux de vendre son bien, M. Mouchard l’avait proposé à la mairie pour que la commune le mette en valeur. Cette dernière n’a pas jugé ce site important ne voyant pas l’intérêt pour la ville de posséder un tel bâtiment. En juin 2006, M. Mouchard l’a vendu à un particulier, M. Pagès, très sensibilisé au patrimoine historique et archéologique. Conscient de l’importance de cette maison relativement conservée dans son état depuis l’époque Moderne, il a souhaité vivement nous laisser toute latitude pour en faire une étude poussée. Ainsi dans le cadre de cette prospection inventaire nous en avons fait les relevés architecturaux pour en dresser rapidement le plan. Au vu de l’importance et du caractère unique de cette maison, nous avons effectué une série de sondage dans l’été, avant que le propriétaire actuel ne fasse des aménagements empêchant toute étude ultérieure. Nous avons pu ainsi aiguiller M. Pagès dans l’orientation de ses travaux pour que le caractère original de cet édifice soit conservé dans la nouvelle habitation. Le projet consistait à décaisser le sol de la pièce pour installer dans la hauteur, déjà conséquente de quatre mètres cinquante, un plancher soutenant une mezzanine. Cet Espace est ainsi réorganisé afin de devenir un appartement avec tout le confort. N’habitant pas sur place, les travaux, qu’il fait pour la plupart lui-même, avancent à faible allure, ce qui nous a laissé du temps pour faire et les relevés dans un premier temps puis les sondages dans un second temps. L’équipe composée de trois personnes49 a réalisé les relevés des murs en ortho-photos et repris le plan au sol déjà dressé par le propriétaire, avec deux coupes transversales. Pour que les surfaces (murs et sols) soient le plus lisible possible pour l’interprétation des relevés photos, nous les avons nettoyées faisant apparaître de nombreuses informations tels les aménagements de roche. Du mobilier a été récupéré lors de ce nettoyage, mais surtout par le propriétaire au moment des travaux de décaissement. Tout a été récupéré avec l’accord de monsieur Pagès. 49 Stéphane Bourdoncle, Florence Escande, Hélène Teisseire 42 3/ Les relevés L’état de la pièce a beaucoup évolué depuis notre première visite il y a 18 mois. Le sol était recouvert d’une chape de ciment qui reposait elle-même sur les décombres entassés suite à l’incendie de la maison jointe dans les années 70. Il était donc évident que sous cette chape, environ 50 à 70 cm, il n’y avait que du comblement pour égaliser le sol et permettre le réaménagement. Monsieur Pagès, pour son projet et connaissant l’historique du sol a détruit la chape et décaissé le sol jusqu’à un niveau relativement bas (mais n’entamant pas les couches archéologiques susceptibles d’exister), sur la moitié de la pièce. Nous avons pu vérifier dans la coupe laissée ainsi, qu’aucune structure archéologique n’avait été endommagée. Nous lui avons vivement et immédiatement conseillé de ne pas aller plus profond de par le potentiel stratigraphique susceptible de subsister et lui avons rappelé les lois. Il a été tout à fait réceptif et a bien compris l’enjeu et ses responsabilités. Pour des commodités de repérage, la maison a été divisée en trois parties pour faire le relevé (du sud au nord), que nous garderons. L’entrée se fait par un garage et la porte, datant du XVIIIe, est dans le rempart. On entre sensiblement dans la partie sud de la maison : -la partie 1 : correspond au réduit à gauche quand on rentre, devant l’escalier à vis (l’incluant). -la partie 2 : correspond à l’espace central de la maison où se trouvent la cheminée et la banquette taillée dans la roche. -la partie 3 : correspond à l’espace le plus à droite, contenu entre l’arrachement du mur de séparation et le mur de la maison mitoyenne, ou se trouve l’auge taillée dans la roche et le sol. Observations : Partie 1. Le propriétaire a décaissé environ 70cm de profondeur. Malheureusement, il est passé à travers des couches archéologiques, pensant honnêtement être dans le comblement de l’incendie. La coupe, ainsi faite au pied de l’escalier à vis et son témoignage, nous permettent de récupérer des informations intéressantes. Il semble que cet endroit avait été préservé depuis l’installation de l’escalier à vis (et de la cheminée qui fait corps avec lui dans la maçonnerie) probablement autour du XVe siècle. Un peu de mobilier a été récupéré par le propriétaire. Il a été nettoyé pour être étudié. Partie 2. Cet espace a révélé contenir différentes structures rocheuses que nous n’avions pas pu observer auparavant compte tenu de la chape de ciment. Ainsi outre la cheminée et la banquette sont apparues des marches devant cette dernière ainsi qu’une mortaise sur son côté, et un canal probablement d’amenée d’eau, courant tout le long au pied du rempart. Partie 3. Cette partie a été étudiée le plus finement possible, d’autant que les précédents propriétaires avait déjà fait quelques travaux dans le sol, notamment au pied du rempart, à un emplacement (dans l’angle) qui était dans la mémoire locale (depuis Adelin Moulis) considéré comme l’entrée des oubliettes ou sous sol. Ce coin de la 43 pièce a fait l’objet d’une mythification totale, et du coup a été creusé et remblayé régulièrement pour trouver une entrée de souterrain… Cependant un des propriétaires précédents l’avait comblé, sûrement peu après l’incendie. Donc monsieur Pagès souhaitant descendre le niveau du sol à cet endroit pour installer une pièce d’eau, a enlevé , avec un ami, toute la couche supérieure de gravas contenant effectivement beaucoup de plastiques et autres dérivés de pétrole récents. Dans le rempart est alors apparue une ouverture obstruée par la maison qui s’est installée à l’extérieur et contre ce dernier dans les années 30. Le comblement de cette ouverture était constitué (d’après le témoignage de monsieur Pagès) d’une terre meuble mêlée d’os, de tesson de poterie. Cette couche était pour partie encore en place et visible dans la coupe : elle peut être interprétée comme un dépotoir de cuisine avec effectivement beaucoup d’os consommés, de tessons de poterie (plusieurs formes ont été relevées), de fragments de verre noir à motif de lignes crèmes. La terre meuble marron foncée était également liée à de la chaux et du charbon de bois pulvérisés (de gros morceaux ont été conservés). On note l’absence de morceaux de tuile. Cette ouverture basse a été relevée et étudiée : 117cm de profondeur (largeur rempart 120), 90cm de haut et 86 de large. Une lauze était posée dedans, sur le plat. La partie haute interne de l’ouverture est constituée de lauzes posées à plat dans le sens de la largeur, se chevauchant l’une l’autre (comme des écailles de poisson). Il a d’abord été conclu à une ouverture de tir, mais il se trouve qu’il n’y a aucun recul possible à l’arrière de celle-ci, la roche affleurante ne permet qu’un faible espace de circulation. Mais sur le bord du rempart à son pied, se trouve à droite de l’ouverture une terre rouge argileuse absolument inconnue sur le sol axéen. Il s’agit d’une terre rapportée pour un usage particulier. On constate un système d’écoulement vers cette ouverture, du au pendage des couches stratigraphiques. Cette terre est exactement dans la ligne du canal creusé dans la roche le long du rempart dans la partie 2. monsieur Pagès, intéressé par cette organisation de la pièce, souhaite conserver visible cette ouverture. Il a suggéré de suite l’idée d’un foulon installé dans cette maison : un canal d’amenée d’eau, une auge autant d’aménagements indice d’une activité lainière. Méthodologie : Nous nous sommes heurtés au problème majeur de la luminosité. Il a fallu ajouter de l’éclairage (un spot), des néons étant déjà en place mais offrant une lumière de qualité assez mauvaise. Les ortho-photos ont été réalisées par Florence Escande, avec son matériel déjà qualibré pour le logiciel photo modeler pro 5. Les prises de vues ont été difficiles à réaliser essentiellement à cause de l’éclairage et du manque de recul pour certains espace. Cependant nous sommes en mesure de présenter le plan de ce niveau et le développé des murs principaux. Il ne nous a pas semblé utile ni intéressant de joindre les développés en orthophotos, les contrastes de couleurs entravent la lecture de celles-ci. Un nettoyage de la roche, du sol et des parois a été réalisé afin de faire des clichés le plus nettement possible. Le matériel ramassé lors de ce nettoyage a été conditionné et attend d’être étudié plus en avant. Cependant une rapide étude nous permet d’avancer quelques datations. 44