partie 1 (format PDF 11,5 Mo) - Programme collectif de recherche

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partie 1 (format PDF 11,5 Mo) - Programme collectif de recherche
Fiche Signalétique
Identité du site
Localisation
Région : Midi-Pyrénées
Département : Ariège
Commune : Ax-les-Thermes
Références cadastrales
Commune : Ax-les-Thermes
Cadastre
année : 1990
code INSEE : 09032
sections : A et B
Opération archéologique
Autorisation
Arrêté préfectoral n° : 059/2007
En date du 20 avril 2007
Validité : 20 avril 2007 au 31 décembre 2007
Titulaire : Hélène Teisseire
Type d’intervention
Prospection inventaire
Equipe
Responsable scientifique : Hélène Teisseire
Organisme de rattachement : BEN
Bénévoles : Florence Escande, Stéphane Bourdoncle
Spécialités
Etude documentaire : Florence Guillot, Hélène Teisseire, Stéphane Bourdoncle
Etude linguistique : Stéphane Bourdoncle
Relevés orthophotos et topographie : Florence Escande
Photographies : Hélène Teisseire
Photographies aériennes : Philip Treussard
Subventions allouées
Direction des Affaires Culturelles de Midi-Pyrénées, Service Régional d’Archéologie:
1300 euros
1
2
3
INTRODUCTION
1/ Une étude sur divers thèmes
Après neuf ans de recherches, 2005 avait été une année d’estimation avec une
première prospection réalisée sur tout le territoire communal. Cette étude a été révélatrice en
ce sens et nous a permis de confirmer la richesse de la commune en matière de patrimoine
culturel. Nous avons donc continué cet effort de synthèse pour aboutir à une connaissance la
plus exhaustive possible de ce territoire.
En 2006, la prospection inventaire sur la commune a été continuée avec une étude plus
approfondie et une campagne de relevés sur le site de Castel Mau ainsi que la poursuite de la
recherche documentaire. Il a été également repris les observations fortuites menées en
novembre1999 lors de travaux urbains dans le quartier de la porte d’Espagne. Ce retour en
arrière, qui avait déjà fait l’œuvre d’une information au SRA, est venu en pendant aux travaux
de voierie menés entre décembre 2005 et janvier 2006 dans le quartier du presbytère.
De plus, notre collaboration avec la société HADES pour le dossier du bassin des
Ladres, nous a permis d’ajouter des informations à notre corpus.
En fin d’année, nous avons repris contact avec divers particuliers rencontrés en 2005
afin de relancer la recherche et l’étude des habitats semi troglodytique en centre ville. Nous
avons donc en 2007 pu mener une campagne de relevés dans une maison bourgeoise du XVIXVIIe siècle.
2007 a donc été une année riche en avancée sur la connaissance du centre urbain, mais
également de la commune en général. La prospection qui englobait jusque-là l’étude de la
ville, de l’habitat et de Castel Mau, a été scindée en plusieurs thèmes de recherche afin d’aller
plus loin dans nos réflexions.
Notre programme de recherche sur le bourg castral continue donc à s’intégrer à
l’organisation du P.C.R. « Naissance, évolutions et fonctions des fortifications au Moyen Age
dans les comtés de Comminges, Couserans et Foix», dirigé par Flo Guillot qui avait dans sa
thèse1 souligné l’importance de cette zone et soulevé la question du site appelé Castel Mau.
Le P.C.R. nous permet de mettre en commun de nombreuses données archéologiques,
historiques et culturelles et de pouvoir comparer notre site à ceux environnant comme
Montaillou, Usson et Montréal.
Il nous faut souligner à nouveau que l’étude du site d’Ax-les-Thermes s’intègre
doublement dans une logique d’homogénéité de la connaissance du Sabarthès, pris entre
Montaillou à l’Est, Montréal-de-Sos à l’Ouest et Mérens au Sud, verrouillant le passage en
fond de vallée vers l’Espagne et impliquant donc une protection accrue. Les fouilles réalisées
sur les châteaux de Montaillou et Montréal depuis 1998 et 2000 montrent l’importance de ne
pas négliger ces sites de montagne.
1
GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début du XIe siècle au
début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes
4
2/ Equipe
Responsable de l’étude :
Hélène Teisseire
Equipe de prospection :
Stéphane Bourdoncle, Florence Escande, Nicolas
Guinaudeau, Marc Comelongue Hélène Teisseire, Yves
Boucher, Philip Treussard
Etude documentaire/historique :
Flo Guillot, Hélène Teisseire
Etude linguistique :
Stéphane Bourdoncle
Couverture photographique :
Hélène Teisseire, Florence Escande
Photos aériennes :
Philippe Treussard
Restitution des relevés en orthophotos :
Florence Escande
Remerciements pour leur collaboration : Yves Boucher, propriétaire, Alain Chênebeau, maire,
Marc Comelongue, archéologue, Florence Escande, archéologue-infographiste,
monsieur Falco, menuisier, Marie-Chantal Garreta, secrétaire de mairie, Jérôme
Miquel, historien local et propriétaire, Marc Mouchard, propriétaire, Laurent Pagès,
propriétaire, M. et Mme Rastouil, commerçants, Martine Saint-Félix, propriétaire,
Bernard Teisseire, collectionneur, Philip Treussard, photographe.
3/ Zone d’étude
3.1/ Localisation
La ville d’Ax-les-Thermes est située à 740m d’altitude au creux d’une vallée du massif
pyrénéen, en amont de Tarascon-sur-Ariège et à l’aval des villages de Mérens et l’Hospitalet.
Elle se trouve au croisement des voies de communication des routes D25, D222, D22, D820
et de la RN 20 sur un axe Nord-Sud, se répartissant de part et d’autre de cette dernière.
L’église paroissiale, dédiée à saint Vincent, et l’établissement thermal le Couloubret se situent
sur la rive droite de la rivière Lauze, en retrait de la route de l’Aude (D25). Les trois autres
établissements ainsi que le bassin des Ladres sont installés sur la rive gauche de cette même
rivière, mais extra-muros du centre urbain.
La commune d’Ax-les-Thermes est composée de la ville d’Ax et de cinq hameaux
dont la population totale est de 1567 habitants et se répartit comme suit :
Ax
1487 hab.
1ère Bazerque 8 hab.
Petches
10 hab.
2ème Bazerque 45 hab.
Loubail
2 hab.
3ème Bazerque 15 hab.
Nous nous sommes essentiellement servi des cadastres anciens dit napoléoniens
conservés à la mairie d’Ax et aux Archives départementales, du cadastre actuel conservé à la
mairie d’Ax, de la carte de Cassini n°40 conservée aux Archives départementales, et de la
carte IGN Top 25 n°2148 ET.
5
Concernant les cadastres anciens il s’agit des sections A, B et E dont les feuilles ont
été consultées comme suit :
Section A
Section B
Section E
1ère feuille
2ème feuille
6ème feuille
1ère feuille
2ème feuille
lieu-dit Capelle dernière
Centre ville, quartier Ville-Vieille
lieux-dits Roc de la Casale, Castel Maou, Prat Redon,
Petches
1ère et 2ème Bazerques
3ème Bazerque dite hameau de Guilhemou
6
N
I.G.N. carte de Cassini n°40-1
7
N
I.G.N. carte Top 25 n°2148 ET
Échelle 1:25000
8
La ville, cadastre dit Napoléonien, 1827, AD 09, 3P559
9
carte dressée par Marcailhou d’Aymeric
in Monographie de la ville d’Ax
Toulouse, imp. Vialelle, 1886
10
3.2/ Situation géopolitique d’Ax au Moyen Age2
La place d’Ax dans la géopolitique du Comté de Foix et du haut Sabarthès peut être
effleurée mais non affirmée. En effet on perçoit à travers les textes que Ax a été une zone
d’enjeux politiques. Cependant, on peut lire entre les lignes car ces textes ne mentionnent Ax
que de façon elliptique ou secondaire.
La période de l’Antiquité n’est pas du tout connue, mais Flo Guillot estime que l’on
peut « malgré tout émettre l’hypothèse que l’agglomération d’Ax existait déjà à l’époque
Gallo-romaine. En effet, il peut s’agir d’un ancien vicus gallo-romain, situé à la confluence
de plusieurs voies de passages d’importance régionale, à l’intersection des chemins qui
depuis la plaine conduisent en Cerdagne, en Andorre, vers le plateau de Sault, le Quérigut, la
haute vallée de l’Aude et celle du Rébenty. Cet ancien vicus correspondrait certainement à la
« vieille ville », sur la rive droite de la Lauze, où est construite l’ancienne église paroissiale
de Saint Vincent, et où existait peut-être primitivement une église baptismale dédiée à saint
Jean »3.
Les mentions médiévales avant le XIIIe siècle portent essentiellement sur l’église
Saint Vincent et le castrum sans préciser lequel ni sa position. Ainsi le texte de 987 dans
lequel Arnaud fils de Garsinde donne à l’abbaye de Lagrasse4, l’alleu qu’il possède dans le
pays toulousain, présente un pays axéen déjà structuré avec les alleux de Tignac « excepto
duos casales », Vaychis, Ignaux, Burco, Ausa, Beceras, Orgeix, Orlu et la moitié de Mérens,
qui entourent Ax. Cette zone y est définie comme étant « in pago Tholosano, in ministerio
Supernico, in villa quae dicitur Aquis, ipsa villa Aquis cum ipsas ecclesias Sancti Vincentii et
cum ipsa ecclesia Sancti Iohannis ». L’acte de 10855 confirme les deux églises comme
dépendantes du diocèse de Narbonne, alors que le faux de 11186 les place « in Tholosano
episcopatu ». Position confirmée en 12287 dans un acte de la communauté de Lagrasse
récapitulant ses biens.
Les travaux de Flo Guillot sur la géopolitique du haut Sabarthès lors de sa thèse8 sont
une bonne base de départ. Elle remarque que le finage villageois est déjà en place dès le Xe
siècle avec « Ax et Mérens dotées de 1 ou 2 églises et 6 autres sites qualifiés d’alleux », idée
corroborée par le texte de 987. Elle appuie sur le peu d’encadrement ecclésiastique de cette
période étant donné le peu d’églises paroissiales mentionnées. Elle établit aussi le constat qu’
« aucun ouvrage fortifié n’a pu être dénombré pour le haut Moyen age et le premier château
féodal connu est celui du comte de Cerdagne mentionné au cours d’une inféodation, dans la
seconde moitié du XIe siècle. Situé à Ax, il reprend le schéma du peuplement qui semble (…)
être défini autour d’une localité principale, toujours qualifiée de villa et dotée d’une à deux
églises : Ax ».
2
Nous reprenons ici les données issues du précédent rapport, aucune donnée supplémentaire n’ayant été trouvée.
GUILLOT (Flo), Sites fortifiés en Sabarthès (Ariège) à l’époque médiévale, Toulouse, mémoire de DEA, 1990,
pp.184-185
4
MAGNOU (Anne-Marie), MAGNOU-NORTIER (Elisabeth), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse,
tome 1 : 779-1119, Paris, CTHS, coll. de documents inédits sur l’Histoire de France section d’Histoire médéivale
et de Philologie, vol. 24, 1996, acte 84, pp.134-135
5
MAGNOU (Anne-Marie), MAGNOU-NORTIER (Elisabeth), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse,
tome 1 : 779-1119, Paris, CTHS, coll. de documents inédits sur l’Histoire de France section d’Histoire médiévale
et de Philologie, vol. 24, 1996, acte 125, p.161
6
Op. cit., acte 203, pp.269-273
7
PAILHES (Claudine), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome II 1117-1279, Paris, CTHS, Coll. de
documents inédits sur l’Histoire de France, section d’Histoire médiévale et de Philologie, vol. 26, acte 127,
pp.152-160
8
GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début du XIe siècle au
début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes
3
11
D’après elle, à la fin du XIe siècle, le seigneur éminent d’Ax est le comte de Cerdagne
avec comme représentant Bérenger Raimond et Arnaud Raimond. Le texte de 1095 retranscrit
par Baudon de Mony parle d’une dominaiton « super castro de Ags » (le texte mêle latin
médiéval et catalan) par Bérenger Raimond pour « Guillelmo, comiti, seniori meo »9. Baudon
de Mony transcrit également un texte daté de 1007, mais recopié en 1230 dans les archives
d’Aragon, donnant les limites de la zone d’albergue de Cerdagne, l’une d’elles est le
« termino Savartensi »10.
Puis au début du XIIIe siècle, la ville passe au comte de Foix, faisant suite au legs de
Roger comte de Carcasonne à son fils Bernard en 1002, le Sabarthès « devait revenir à la
future famille comtale de Foix, on retrouve dès les années 1040 des portions du pays axois,
peut-être même toute la zone définie ci-dessus dépendant de la famille comtale de
Cerdagne »11. Flo Guillot insiste, en s’appuyant sur les travaux de Pierre Bonnassie, sur le fait
que la seule voie de communication à cette époque est le col du Puymorens « l’un des
principaux points de passage des homines merchatores qui se dirigent vers l’Espagne
musulmane ou en reviennent »12. Le comte et le vicomte de Cerdagne s’oppose alors pour la
domination de leurs péages respectifs de Yravals et Mérens. Mais « l’extension des droits
cerdans sur la haute vallée de l’Ariège s’est poursuivie à partir de Mérens, vers le nord,
après la mainmise définitive du comte de Cerdagne sur le versent nord du Puymorens. On
connaît cette extension durant la seconde moitié du XIe siècle autour d’Ax et de Lordat. C’est
d’ailleurs alors le moment de repli maximum du comté fuxéen en Sabarthès. A Ax, l’extension
paraît avoir pu se réaliser à partir de la récupération des anciens droits d’Odon, frère de
Roger le Vieux, comte de Carcassonne, et de son fils Arnaud, sur ce pays. C’est en fait ce que
sous-entend le premier acte mentionnant le castrum d’Ax, en attribuant l’origine des droits
cerdans sur Ax, à une cession d’un comte de Sabarthès (qui pourrait être un comte de Razès,
descendant d’Odon et d’Arnaud) en faveur du comte de Cerdagne »13. Ainsi, elle souligne
que « la présence cerdane fut réelle à Ax entre 1064 et 1095 et le comte de Cerdagne disposa
du castrum d’Ax, qu’il inféoda et légua. A ce propos, l’érection de la première fortification
féodale à Ax, et non pas à Mérens, fut un choix stratégique classique, porté sur l’habitat le
plus important, mais aussi le mieux situé au niveau d’une double confluence. Cette
fortification permet, non seulement de contrôler le versant nord du col de Puymorens, mais
aussi d’élargir la domination à tout le pays axois »14. Flo guillot attribue une domination plus
cerdane que fuxéenne pour le « pays axois », du fait d’une politique et de limites difficiles à
définir.
Entre le XIe et le XIIIe siècle, un silence s’installe dans les textes concernant Ax, qui
reste au XIIIe siècle le seul site fortifié de la haute vallée. Ce mutisme reste pour le moment
étonnement inexpliqué pour une zone d’échanges économiques et de conflits politiques dont
les contours et limites flottent et où les enjeux ainsi en place auraient dû laisser une trace dans
les textes. Baudon de Mony s’interroge d’ailleurs au sujet de la domination des comtes
cerdans : « (…) pas plus que le texte de 1047 celui de 1061 ne nous permet […] d’élucider la
question de l’origine des droits de Raimond de Cerdagne dans le Sabarthès » un texte de
1064 « rappelle que le comte Roger (de Foix) y avait perçu anciennement certaines
9
BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au
commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes, acte 4. texte transcrit en annexe.
10
Op. cit., acte 1
11
GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début du XIe siècle au
début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes, p.195
12
Op. cit. citant Pierre Bonnassie, La Catalogne du milieu du Xe à la fin du XIe siècle, croissance et mutations
d’une société, 2 volumes, thèse de l’université Toulouse-le-Mirail, Toulouse, 1975-1976, p. 619
13
GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début du XIe siècle au
début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes, p.197
14
Op. cit., p.197-198
12
redevances. Il n’ajoute pas cependant comment l’exercice de ces droits avait passé au comte
de Cerdagne. [note 3 : « un document […] fait positivement mention de la cession consentie
par le comte de Savartès à Guillaume de Cerdagne, du château d’Ax, sans indiquer toutefois
la cause de l’acquisition de ce dernier.»] »15.
En 1245, la baillie est donnée par le comte de Foix à la famille Barra (ou Barre).
Simon Barra était mentionné comme châtelain d’Usson par Arnaud Teisseyre dans les
registres d’Inquisition de Jacques Fournier16. Quelques années avant, en 1241 le comte de
Foix accorde une charte de Coutume à la ville d’Ax. Le seigneur immédiat est alors Loup de
Foix, bâtard de la famille comtale, qui ne peut aliéner ce bien.
Entre 1240 et 1320, grâce aux textes transcrits par Baudon de Mony et ceux des
registres d’Inquisition on peut définir l’existence de deux personnes et donc familles qui
gouvernent la ville : les Barre, bayles du comte de Foix et les Cailhau, châtelains. On retrouve
leur empreinte respective, jusqu’au XVIIIe siècle, dans deux anthroponymes encore présents
dans le livre terrier et le compoix de 1680 et 1774, sous les termes roque et tour d’En Barre
(emplacement du presbytère) et la roque d’En Cailhau (rocher du Mazel Viel).
Cependant si la situation politique est plus ou moins connue pour le bourg castral, le
site de Castel Mau reste absent des textes, fait étonnant pour une telle forteresse. Une enquête
de 1273, faite par Guillaume Raimond de Josa sur ordre de Jacques 1er roi d’Aragon, fait
intervenir des témoins venant jurer et « dixit se vidisse et audivisse quod Guillelmus de
Pratolongo et uxor ejus Bernarda et Raimundus filius ejus, tenuerunt et possederunt castrum
vetus de Ax, nomine dicte domini regis Aragonum »17. Ce « castrum vetus » est-il un vestige
de la domination des comtes cerdans et peut-on l’associer à Castel Mau ? Les différents textes
de 1272 semblent montrer cette période comme une époque clef dans le passage de la
domination cerdano-aragonaise à celle du comte de Foix. L’assassinat de Valentin Barra,
membre de la famille des bayles, à la même époque est-il à mettre en relation à cette période
trouble ?
La question de la domination cerdane se pose jusqu’en 1302 comme le fait supposer
un texte transcrit par Baudon de Mony qui explique que « Jacques, infant d’Aragon, avise le
roi Jacques II son père des projets d’invasion de Roger-Bernard III, comte de Foix, et des
mesures qu’il a prises pour s’y opposer, de concert avec Pierre de Fenouillet, procureur du
roi de Majorque.« […] qui Laurentius nobis in sua credencia verbotenus retulit, exparte dicti
Petri de Fonolleto, quod Poncius de Caramany, vicarius Ceritanie pro dicto rege
Majoricarum, audito et scito quod comes fuxiensis congregabat comitivam equitum et
peditum in Ceritania in quodam loco suo vocato Achs, misit dicto comiti litteras suas et
nuncium specialem per quem significavit […] »18.
Passée cette période, Ax devient chef-lieu de châtellenie comtale au bas Moyen Age,
celle-ci est composée d’Ax, Ignaux, Sorgeat, Ascou, Orgeix, Orlu, Perles, Savignac, Tignac,
Vaychis. Il semble que la ville d’Ax se dote de consuls comme le soulignent les différentes
coutumes et franchises données et confirmées par les comtes de Foix, au cours des XIVe et
XV siècles. Ce conseil gère donc la ville très consciencieusement comme le montrent les
registres de délibérations.
15
BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au
commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes, p.29
16
DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed.
Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes, p.589
17
BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au
commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes, acte 64
18
BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au
commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes, acte 144
13
3.3/ Etat des paroisses d’Ax en 1792
« Loi relative à la circonscription des paroisses du district de Tarascon, de SaintGirons et de Mirepoix, 11 août 1792, l’an 4 de la liberté.
Art. 1 Ax-population 4672
La ville d’AX aura une seule paroisse sous le titre et dans l’église de Saint Vincent, à laquelle
sont et demeureront réunies les paroisses d’Orlu, Orgeix, Savignac, Perles, Castelet, Vaychis,
Ascou Sorjat, Tignac, Ygnaux et les Bazerques.
Sont conservées comme succursales les églises d’Orlu, Savignac, Perles, Vaychis, Ascou
Sorjat et Tignac. »
4/ Méthodologie
4.1/ Etude documentaire
Nous avons relancé la recherche documentaire même si nos efforts ont été surtout axés
sur le sondage archéologique du site de Castel Mau et de la maison Prétianne. Nous avons pu
consulter plusieurs documents supplémentaires et étudier de nouvelles sources imprimées
mais également revenir sur certains des registres de délibérations communales.
Le fonds de photographies anciennes s’est augmenté avec la mise en ligne du fonds
Trutat conservé au muséum d’Histoire naturelle de Toulouse. Eugène Trutat a véritablement
« mitraillé » tous ses déplacements en Ariège et particulièrement dans le Sabarthès. Il nous
laisse ainsi un témoignage d’une rare qualité sur le quotidien des axéens à la fin du XIXe
siècle et au début du XXe, mais surtout sur leur environnement architectural.
Les textes consultés sont conservés en totalité aux Archives départementales de
l’Ariège sous forme originale, publiée ou de copies microfilmées. Outre le contexte
géopolitique du site, cela nous a permis d’établir une première chronologie relative de
l’évolution du noyau urbain. Ont été consultés en priorité les livres terriers, compoix,
dénombrements et cadastres de 1662 à 1830, ainsi que les registres de délibérations de la
commune de 1578 à 1793. Le récapitulatif des sources, donné dans ce rapport, concernant Axles-Thermes, et pouvant nous renseigner sur son histoire, liste toutes les sources susceptibles
de nous intéresser. Une grande partie a déjà été étudiée, mais il reste encore beaucoup de
documents à consulter. Nous avons repris l’étude parcellaire, entamée en 2005, pour
comprendre certains quartiers, notamment celui du presbytère.
Concernant la bibliographie générale nous avons consulté un maximum d’ouvrages
concernant l’histoire d’Ax mais aussi le thermalisme, bon nombre de ces livres possèdent en
début de texte des chapitres sur l’histoire locale. De plus le thermalisme faisant partie de la
vie quotidienne des axéens, il était impossible d’éviter le sujet d’autant que l’urbanisme s’est
plus ou moins organisé autour des sources, bains et autres griffons d’eau chaude.
4.2/ Enquête orale
L’enquête orale a été elle aussi relancée. Nous avons (re)pris quelques contacts
supplémentaires mais en nous tournant plus vers la municipalité surtout pour le suivi de la fin
des travaux publics.
Les personnes contactées en 2005 pour les fouilles clandestines de Castel Mau n’ont
pas voulu donner suite à notre requête. Nous espérons pouvoir les rencontrer dans l’année
prochaine.
14
4.3/ Prospection
La prospection tout d’abord réduite au centre urbain, intra et extra muros, a été
étendue aux hameaux (2005-2006), puis à certaines zones boisées repérées sur le cadastre
(2007). En 2005 l’étude sur les hameaux avait suffit à nous convaincre que ceux-ci n’avaient
qu’un intérêt limité, pour le moment. En effet certains, comme les Bazerques pourraient
présenter des origines bien plus anciennes que prévu. Les zones autrefois habitées repérées
dans le cadastre sont aujourd’hui perdues dans les bois autour de la commune d’Ax ou sur ses
franges administratives, comme le lieu dit Runac.
Nous avons repris également nos recherches sur les moulins et foulons de la ville. En
1997 nous avions pu observé le moulin à trois meules dont le canal d’amenée d’eau avait été
ouvert dans la muraille avec accord du comte, en 1398.
Nous avons donc fourni le maximum d’effort sur les travaux urbains, l’habitat rupestre
du centre ville, les lieux de cultes mais également les fortifications du bourg castral.
Il est évident que cette prospection sert de toile de fond pour nos études de sites telles
que Castel Mau ou le château intra-muros. Il est donc important de la continuer afin d’avoir
une vue globale sur la commune.
15
HISTORIOGRAPHIE
SOURCES DOCUMENTAIRES
1/ Historiographie19
La période du XIXe siècle, pourtant prolixe en matière de pittoresque castral, reste
pauvre sur l’étude de la ville et de ses fortifications. Il semble que la possibilité qu’Ax fut une
place forte importante, n’effleure pas les érudits locaux plus enclins à chercher une légitimité
romaine pour concurrencer les Bagnères et autre Luchon ! Il nous faut donc composer avec un
paysage de recherche quasi vierge, personne ne s’étant interrogé sur les châteaux que la ville
possédait ni sur l’organisation et l’évolution du parcellaire. Devant ce vide et après enquête
orale, il apparaît par exemple que le site de Castel Mau est effacé des mémoires, même les
plus anciennes. Quelques adolescents y ont bien fouillé clandestinement, mais le site n’a pas
connu une mythification avec des contes et légendes, nulle histoire ne court autour de ces
vestiges. La ville d’Ax a été jusqu’ici bien peu regardée comme sujet archéologique
d’importance.
En premier lieu, nous pouvons citer le rapport de J.P. Cros, établit en 1840. Son intérêt
est des plus importants car à cette époque la ville ne s’était pas encore mise en phase de
destruction massive de son patrimoine. Il dresse donc un état des lieux en ayant sous les yeux
Ax médiéval, encore enceint pour partie de ses remparts. Son rapport s’attache à décrire la
ville et le site de Castel Mau, mais aussi à ébaucher une liste des textes fondateurs de la ville.
Le résultat est utile puisque bâtiments et textes originaux ont disparus depuis, il est donc notre
seule source fiable sur l’état du château avant le XXe siècle. Le terme fiable pourrait être
soumis à interrogation quand on parle d’auteurs du XIXe siècle, mais il paraît que J.P. Cros a
fait preuve de bon sens en n’acceptant pas les informations sans vérifier les origines.
Pourtant la lecture nous informe de ses questionnements et de réfutations de thèses
assez oiseuses concernant Castel Mau. Il écarte les hypothèses bancales notamment celle
d’une construction romaine car il estime que « c’est une opinion qu’il ne faut pas admettre
sans quelque preuve », celle concernant une communauté juive d’Emmaüs qui aurait fortifié
le lieu durant l’Antiquité, mais aussi celle d’un château maur. Il ajoute « en l’absence de toute
espèce de document historique satisfaisant je décrirai Castel maou », ce qu’il fait de façon
méthodique. Il le date du Xe siècle d’après les matériaux utilisés, la position et la distribution
des pièces. Il conclue « je me suis empressé de signaler le château maou, quoique peu
remarquable, afin de faire sentir la nécessité d’étudier ces monuments militaires, dont
l’histoire ne peut s’éclairer que par la comparaison (…) ce monument mérite d’être examiné
avec attention parce qu’il fournit un exemple de l’art de se fortifier au commencement de
l’ère féodale (…). »
Cros aborde également l’étude des fortifications de la ville mais ne traite nullement de
la vieille ville. En 1840 « on voit encore (…) une partie de ses remparts (…) avec sept portes
qui lui valurent le nom de «ville» ». La description de la ville reste beaucoup plus sommaire
quant aux fortifications.
19
Il s’agit de l’historiographie établie pour les précédents rapports
16
Hippolyte Marcailhou-d’Aymeric en 1886 établit une monographie de la ville d’Ax.
Le chapitre III de celle-ci est consacré à la topographie et aux fortifications de la ville.
L’auteur s’appuie sur de nombreux textes médiévaux aujourd’hui disparus. Le site de Castel
Mau est estimé de l’époque des Maures, le nom le signale de lui-même, en une seule page le
sort est réglé. En revanche il reconnaît que les vestiges encore visibles paraissent dater du
XIVe siècle. Il signale qu’il n’a trouvé aucune mention ou ordre de destruction des
fortifications.
L’auteur traite des fortifications de la ville sur un chapitre complet en s’appuyant sur
les livres terriers des XVIIe et XVIIIe siècles. On ne peut lui reprocher d’utiliser des sources
approximatives car les hypothèses qu’il émet, semble plausibles et fiables. Le nombre de
portes paraît élevé mais après vérification des textes, il s’avère qu’il y en avait effectivement
sept. Concernant la Ville-Vieille, Marcailhou-d’Aymeric s’en tient à la thèse officielle selon
laquelle la ville a brûlé vers 1240 puisque le Comte de Foix accorde une charte de coutumes à
la ville neuve en 1241. Cependant son étude passe bien rapidement sur les cadastres, il ne
suppose pas, malgré une lecture urbaine assez évidente, qu’un autre lieu fortifié au sein même
de la ville ait pu exister.
Ce n’est qu’en 1990, lorsque Flo Guillot soutient son D.E.A., puis en 1997 sa thèse,
que l’hypothèse d’un castrum primitif est posée. Elle propose comme situation, non pas le site
de Castel Mau, mais un îlot dans la ville enclose, qui correspond sur le cadastre napoléonien
au parcellaire oblong entourant le presbytère. Cependant il n’est pas évident que le toponyme
de la rue d’EnCastel soit directement lié avec l’existence d’un premier château au presbytère,
car il s’agit bien là de la situation géographique la plus probable et la plus logique. Il faut
donc envisager plusieurs noyaux d’habitation : la Ville-Vieille, Castel Mau et le centre clos.
Elle propose comme date de construction la période entre la fin du Xe siècle et la première
moitié du XIe siècle, puisque dans les textes en 994 Ax est une «villa» et en 1068 «castrum».
En revanche au XIVe siècle les registres d’Inquisition ne mentionnent pas de castrum. Il
semble avoir disparu avant la fin du XIIIe siècle. Cependant, la ville est fortifiée puisqu’en
1397 les murailles sont percées pour aménager un canal d’amenée d’eau pour le moulin à trois
meules.
L’étude des fortifications axéennes a donc été menée quasiment depuis le début, en
s’appuyant essentiellement sur les livres terriers et registres de délibérations municipales
riches en informations concernant le parcellaire ou les réparations aux bâtiments publics. Le
but de notre recherche étant de terminer, autant que faire se peut, s’il y a eu plusieurs noyaux
de peuplement, contemporains ou non, et dans ce cas quelle chronologie établir. On peut
supposer un premier noyau autour de l’église paroissiale saint Vincent avec, installé de façon
isolé, un château sur le site de Castel Mau, au XIe siècle, puis un second noyau avec un
château associé formant l’îlot actuel du presbytère, au XIIe siècle. Mais une occupation
concomitance peut être envisageable.
17
2/ Sources20
2.1/Manuscrites
Archives départementales de l’Ariège
Série E (microfilmée)
E10 (2Mi 1/R3)
Dénombrements et droits féodaux, Ax, 1452-1560
E17 (2Mi 1/R4)
Livre terrier ville d’Ax, 1662
E18, E19 (2Mi 1/R5) Livre terrier, Ax, 1672
Livre terrier, Ax, 1682-1705
Série G
G 228
G 229
Paroisse d’Ax, 1634-1708
Paroisse d’Ax, affaire des vicaires, 1649-1714
Série J
sous-série 1J
1J 362
Abbaye de Saint-Volusien, prieuré d’Unac, achat par le prieur de SaintMartin d’Unac d’une maison dans la ville d’Ax, 1491, copie XVIIIe
siècle
sous-série 8J
8J 39
Livre terrier de la ville d’Ax (2 tomes annotés entre 1691 et 1770), 1680
Série M
sous-série 8M
8M 24/3
20
Affaires diverses, 1846-1907
Autorisations d’exploitation, 1868-1894
Règlements, an XII-1861
Mémoire sur les eaux minérales d’Ax par le docteur Sérié, 1918-1919
Les sources utilisées sont les mêmes que les années précédentes, nous en avons complété l’énumération
18
Série O
Sous-série 2O
2O 195
2O 197
2O 199
2O 201
2O 202
Ecoles congrégationnistes, 1886
Projet de construction d’un casino, 1882-1883
Eglises, presbytère, an XII-1937
Cimetière, 1854-1938, monument aux morts, 1920-1933
Eau potable. Eaux chaudes, 1853-1939
Série P
sous-série 3P
3P 1071
3P 1072
3P 1073
3P 1075
Matrice cadastrale, parcelles bâties et non bâties, 1824
Matrice cadastrale, parcelles bâties, 1827-1914
Matrice cadatrale, parcelles non bâties, 1827-1914
Matrice cadastrale, parcelles bâties, 1882-1911
Série Q
sous-série 1Q
1Q 515
1Q 758
Vente des chapelles à Ax, 22 prairial an IV
Vente des bains et eaux thermales (affermage), 7 messidor an IV, 22
prairial an IV
Série V
sous-série 8V
8V 9
Etat des lieux (enquêtes auprès des maires) chapelles et oratoires, 1903
Série EDT
sous-série 220 EDT Archives communales d’Ax
220EDT AA1
220EDT BB1 à 14
BB1
BB2
BB3
BB4
BB5
BB6
BB7
BB8
Reconnaissances particulières, 1559
Délibérations du conseil de ville, 1578-1793
1578-1607
1608-1624
1625-1648
(lacunes 1638-1644)
1660-1693
1693-1704
1705-1714
1714-1720
1723-1730
19
BB9
BB10
BB11
BB12
BB13
BB14
1731-1738
1739-1752
1750-1756
1757-1765
1768-1784
1784-1793
220EDT CC1
220EDT FF1-2
FF1
FF2
Compoix de la ville d’Ax, 1774-1775
Justice consulaire
1604-1630
1645-1662
220EDT GG15
Registre de l’église Saint-Vincent, 1736-1782
Série H Dépôt
Sous-série 2H
Hôpital ND de la Grâce ou Hôtel Dieu
2H dépôt A1
2H dépôt B1
2H dépôt B2
2H dépôt B5
Affaires générales de l’hôpital, 1682-1762
Registre des biens de l’hôpital, 1561-1671
Etats des biens avant les ventes en faveur de la République, 1687-1854
Echanges de terres entre l’hôpital et des particuliers, achats de terres par
l’hôpital, reconnaissances des biens de J.François, marquis de Lordat
transmis par héritage, 1667-1754
2H dépôt D1 Inventaires des biens, titres et comptes des revenus possédés par
l’hôpital de la commune, 1682-1793
2H dépôt E1 Comptes de la recette et de la dépense des biens de l’hôpital, édition des
comptes, 1667-1719
(à noter en 1690-1691 : registres et état de la dépense faite à la bâtisse
de l’hôpital, à la chapelle et clocher et aux réparations nécessaires aux
métairies et moulins à farine de l’hôpital)
Archives communales d’Ax-les-Thermes21
Série AA
AA1
AA2
AA3
21
Reconnaissance et dénombrement de la ville d’Ax, 1672
Privilèges de la ville d’Ax accordés par Henri IV, Louis XIII « et autres rois et
leurs prédécesseurs », 1697-1698
Minute de la reconnaissance de la ville d’Ax, 1560
Déposées aux Archives départementales en 2000, en cours de classement.
20
Série M
sous-série M2
M2 /4 Cimetière, 1899-1900
M2 /9 Agrandissement du cimetière 1936-1937
M2 /11 Cimetière dossier de translation, 1895-1903
Fonds extérieurs concernant le Comté de Foix et l’Ariège
Fonds Doat22
1Mi 4/R1
Evêché, chapitre, seigneur de Mirepoix et monastère Saint-Michel de
Cuxà, (Xe s.-1577) copies 1668-1669 (383ff°), dont f°310 Saint-Michel
de Cuxà (Xe-1263)
1Mi 4/R2
Ville et abbaye de Foix (1144-1594) copie 1668 (381ff°), dont f°244
abbaye (1144-1549)
1Mi 4/R3
Abbaye du Mas d’Azil, f°1 (1075-1372)
Abbaye de Combelongue f°136 (1254-1303)
La Réule f°157 (1009-1447)
Lectoure f°247 (1294-1447)
1Mi 4/R4 à 7 Abbaye de Boulbonne (962-1605) copies 1669
R4 379ff° (962-1220)
R5 381 ff° (1224-1257)
R6 345 ff° (1258-1318)
R7 375 ff° (1324-1605)
1Mi 4/R11 à 14 Abbaye de Lézat (1048-1549)
Trésors de Chartes de Pau, fonds Foix23
1Mi 5/R1 à 15
22
23
E 391 à E 484 dont :
E 391 (842-1429) Foix. Inventaire des Archives du Comté
de Foix déposées dans le château de cette ville de 1403 à 1429
Hérésie, condamnation à une prison perpétuelle d’Arnaud de
Masiara, d’Ax
E 392 (1243), chronique de Michel de Werms délimitation du
Comté de Foix, droits seigneuriaux à Ax, la ville vieille de ce
lieu étant abandonnée. F°126-133 (1459) mention de la « villa
balneorum » de Ax
E 414 (1390) dénombrement des feux d’Ax
E 431 (1421-1455) commissaires pour la réformation du
domaine du Comté de Foix, Jean Caussos, d’Ax
E 456 (1550-1559) rôle des arquebuses possédées par les
habitants d’Ax
Copies microfilmées et microfichées concernant les affaires de l’Ariège.
Conservé aux Archives départementales des Pyrénées Atlantiques. Copies microfilmées et microfichées.
21
2.2/ Publiées
BARAUT (Cebrià), Cartulari de la vall d’Andorra, segles IX-XIII, tome 1, Lleida, 1988, tome
2, Leida, 1990
BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne
jusqu’au commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes
CROS (Jean-Philippe), Mémoire sur les antiquités monumentales et les archives historiques
de la ville d’Ax (Ariège), présenté à l’Académie Royale de Sciences, Inscriptions
et Belles-lettres de Toulouse, manuscrit, Carcassonne, 1840
DEVIC et VAISSETTE (Dom, de), Histoire générale du Languedoc, Toulouse, ed. Privat,
1879
DUFAU de MALUQUIER (A., de), Rôle des feux du Comté de Foix en 1390, Foix, Gadrat,
1901, réed. Lacour imp., Nîmes, 2002
DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers)
1318-1325, Paris, ed. Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes
GARRIGOU (Adolphe), Etudes historiques qur l’ancien pays de Foix et le Couserans,
Toulouse, Henault, 1846
MAGNOU (Anne-Marie), MAGNOU-NORTIER (Elisabeth), Recueil des chartes de
l’abbaye de La Grasse, tome 1 : 779-1119, Paris, CTHS, coll. de documents
inédits sur l’Histoire de Château section d’Histoire médiévale et de Philologie,
vol. 24, 1996
MARCA (Philippe, de), Histoire du Béarn, Pau, imp. Ganet, tome 1, 1894, Pau imp. Ganet et
Haristoy, tome 2, 1912
MARCA (Pierre, de), Marca hispanica sive limes hispanicus hoc est, geographica, historica,
descriptio Cataloniae, Ruscinonis et circum jacentium popularum, Paris 1688
PALES-GOBILLARD (Annette), L’inquisiteur Geoffroy d’Ablis et les Cathares du Comté de
Foix (1308-1309), texte édité, traduit et annoté, Paris, CNRS, Sources d’Histoire
médiévale publiées par l’Institut de recherche et d’Histoire des textes, 1984
PASQUIER (Félix), Coutumes de la ville d’Ax sur Ariège, 1241, 1391, 1672, étude et notes
avec des textes romans, latins et français, Foix, Pomiès, 1888
PAILHES (Claudine), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome II 1117-1279,
Paris, CTHS, Coll. de documents inédits sur l’Histoire de Château, section
d’Histoire médiévale et de Philologie, vol. 26
22
2.3/ Figurées
Cartes et plans
Archives départementales de l’Ariège
Série P
Sous-série 3P
3P 559
3P 741
Cadastre de la commune d’Ax, s.d. (début XIXe siècle)
Cadastre de la commune d’Orlu, 1824
Mairie d’Ax-les-Thermes
Cadastre de la commune d’Ax-les-Thermes, s.d. (début XIXe siècle)
Collections privées de photographies, peintures et cartes postales anciennes
Collection Eugène Trutat, Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse24
Clichés pris entre 1900 et 1906, numéros : 138_A053 ; 912 A 204 ; 912 A 206 à 211 ;
912 A 213 à 220 ; 912 A 222 ; 912 A 224-225 ; 912 A 240-241 ; 912 A 246 à
248 ; 912 A 251 ; 912 A253 à 255 ; 912 A 257 à 262 ; 912 A264-265, 912 A
377
Collection B. Teisseire
Editions
Labouche, LL, Bazard Parisien, Photographie axéenne-Builles, Gilbert,
Bonnel, Fauré et Gadrat
Collection M.Mouchard
Peinture sur toile murale (4x2m) représentant une vue d’Ax semi-réaliste (1888-1924)
24
Collection mise en ligne sur internet : http://w3.univtlse2.fr/msh/bipt/index.php?p=recherche&mots=ari%E8ge
23
3/Bibliographie
ALIBERT (Constant), Traité complet des eaux d’Ax, Foix-Paris, Gadrat/Baillière, 1913
BARAUT (Cebrià), Cartulari de la vall d’Andorra, segles IX-XIII, tome 1, Lleida, 1988, tome
2, Leida, 1990
BAUDON de MONY (Ch.), Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne
jusqu’au commencement du XIVe siècle, Paris, Picard et fils, 1876, 2 tomes
CASTILLON-D’ASPET (Henri), Histoire du Comté de Foix, depuis les temps anciens
jusqu’à nos jours, Toulouse, Cazaux imp. 1852, Marseille, Laffitte reprints, 1978,
2 tomes
CAZES (J.P.), GASCO (J.), Rapport de découverte d’un dépôt d’objets de la fin de l’Age du
Bronze ou du début du premier Age du fer au lieu-dit En Castel à Ax-les-Thermes
(Ariège), découverte fortuite de m. P. Charles, Toulouse, D.R.A.C.-S.R.A., 2007
CHEVALIER (Michel), La vie humaine dans les Pyrénées ariégeoises, Paris, ed. Genin, 1956
CROS (Jean-Philippe), Mémoire sur les antiquités monumentales et les archives historiques
de la ville d’Ax (Ariège), présenté à l’Académie Royale de Sciences, Inscriptions
et Belles-lettres de Toulouse, manuscrit, Carcassonne, 1840
CURSENTE (Benoît), dir., Habitats et territoire du Sud, 126ème congrès national des Sociétés
historiques et scientifiques, Toulouse, 9-14 avril 2001, Paris, ed. CTHS, 2004
CURSENTE (Benoît), Des maisons et des hommes, la Gascogne médiévale (Xie-Xve siècles),
Toulouse, P.U.M., coll. Tempus, 1998
DEVIC et VAISSETTE (Dom, de), Histoire générale du Languedoc, Toulouse, ed. Privat,
1879
DRESCH, Traité complet des eaux d’Ax, Foix-Paris, Gadrat/Baillière, 1913
DUFAU de MALUQUIER (A. de), Rôle des feux du Comté de Foix en 1390, Foix, Gadrat,
1901
DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers)
1318-1325, Paris, ed. Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes
GARDEL (Marie-Elise), Vie et mort d’un castrum, Cabaret, archéologie d’un village en
Languedoc (XI-XIIIe siècles), Cahors, ed. L’Hydre, 2004
GARRIGOU (Adolphe), Etudes historiques sur l’ancien pays de Foix et le Couserans,
Toulouse, Henault, 1846
24
GUEDON (Frédéric), RN 20, déviation d’Ax-les-Thermes, diagnostic archéologique, INRAP,
DFS septembre 2002
GUILLOT (Flo), Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (Haute-Ariège), du début
du Xie siècle au début du Xve siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes
LAHONDES (Jules, de), « Anciennes églises du diocèse de Pamiers », in La semaine
axéenne, 1883
MAGNOU (Anne-Marie), MAGNOU-NORTIER (Elisabeth), Recueil des chartes de
l’abbaye de La Grasse, tome 1 : 779-1119, Paris, CTHS, coll. de documents
inédits sur l’Histoire de Château section d’Histoire médiévale et de Philologie,
vol. 24, 1996
MARCA (Philippe, de), Histoire du Béarn, Pau, imp. Ganet, tome 1, 1894, Pau imp. Ganet et
Haristoy, tome 2, 1912
MARCA (Pierre, de), Marca hispanica sive limes hispanicus hoc est, geographica, historica,
descriptio Cataloniae, Ruscinonis et circum jacentium popularum, Paris, 1688
MARCAILHOU-d’AYMERIC (Hippolyte), Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, imp.
Vialelle, 1886
MAURY (Dominique), Enquête archéologique et occupation du sol au Moyen Age dans le
canton d’Ax-les-Thermes, mémoire de maîtrise, U.T.M., Toulouse, 1990
PALES-GOBILLARD (Annette), L’inquisiteur Geoffroy d’Ablis et les Cathares du Comté de
Foix (1308-1309), texte édité, traduit et annoté, Paris, CNRS, Sources d’Histoire
médiévale publiées par l’Institut de recherche et d’Histoire des textes, 1984
PASQUIER (Félix), Coutumes de la ville d’Ax sur Ariège, 1241, 1391, 1672, étude et notes
avec des textes romans, latins et français, Foix, Pomiès, 1888
PONTIER (Marie-Claire), Ax un consulat pyrénéen au XVIIe siècle, Paris, Ecole nationale des
Chartes, thèse, 1991, 4 tomes
PAILHES (Claudine), Recueil des chartes de l’abbaye de La Grasse, tome II 1117-1279,
Paris, CTHS, Coll. de documents inédits sur l’Histoire de Château, section
d’Histoire médiévale et de Philologie, vol. 26
RIVIERE (Benjamin), La ville d’Ax, s.l., 1868
ROGER (Robert), « Les églises romanes du Pays de Foix et du Couserans », 1ère partie,
Bulletin de la Société Ariègeoise des Sciences Lettre et Arts et de la Société des
études du Couserans, Foix, Gadrat, tome XI, 1908, 2ème partie, 1913
SICRE (Abraham), Mémoire sur les eaux minérales d’Ax dans le Comté de Foix, Toulouse,
Guillemette imp., 1758
25
STEFANT (Pierrick), TEISSEIRE (Hélène), Le bassin des Ladres, Ax-les-Thermes (Ariège),
rapport d’opération archéologique, période médiévale, HADES, Toulouse, 2007
TAILLEFER (François), dir., Les Pyrénées de la montagne à l’homme, Toulouse, ed. Privat,
Coll. Univers de la Château, Histoire des Provinces, 2000
TEISSEIRE (Hélène), Ax-les-Thermes, la ville médiévale, le site de Castel Mau, rapport de
prospection 2006, (S.R.A.)
TEISSEIRE (Hélène), Ax-les-Thermes, la ville médiévale, le site de Castel Mau, rapport de
prospection 2005, (S.R.A.)
TEISSEIRE (Hélène), Ax-les-Thermes et ses environs, Gloucestershire, ed. Alan Sutton, Coll.
Mémoire en Images, 2005
TEISSEIRE (Hélène), Ax-les-Thermes, ville-vieille et Castel Maou, étude documentaire,
CERCAP, Toulouse, 1999
TRAPE (Claude), Histoire générale de la ville d’Ax-les-Thermes, la ville d’Ax sous Henri IV,
Louis XIII et Louis XIV (1610-1715), Toulouse, ed. Soubiron, 1956
VIADER (Roland), L’Andorre du IXe au XIVe siècle, montagne, féodalité et communauté,
Toulouse, PUM, Coll. Tempus, 2003
26
LA COMMUNE D’AX-LES-THERMES25
La commune d’Ax-les-Thermes est, comme nous l’avons déjà souligné, composée de
la ville d’Ax et de cinq hameaux satellites : Petches, Loubail et les trois Bazerques. Le lien
entre les six entités reste à établir, malgré d’une mention du Xe siècle pour les Bazerques, le
manque de documents concernant cette zone géographique bloque toute hypothèse. Les
hameaux sont certainement d’origine casalière, l’implantation des habitations en petits
paquets sur le cadastre du XIXe siècle, souligne le regroupement de quelques maisons autour
d’une parcelle centrale. La troisième Bazerque est aussi dite hameau de Guilhemou,
toponyme sûrement d’origine anthroponymique. On peut se poser la question sur la notion de
commune, qui n’a de sens que depuis deux siècles. Au Moyen Age les termes employés sont
terroir ou territoire. Le témoignage de Raimon Authié d’Ax, dans les registres de Jacques
Fournier, semble signifier que ces deux termes ont un rapport hiérarchique entre eux :
« j’allais un jour avec Simon vers le terroir de Polières, qui est dans le territoire d’Ax »26.
En ce qui concerne le toponyme, le terme Ax n’éclaire en rien l’histoire castrale de la
ville, mais plutôt sur les eaux chaudes qui sourdent partout sur la commune. Le nom dérive du
latin aquae, et la ville s’appelait jusqu’au XIXe siècle simplement Ax, écrit sous diverses
forme telles que Acqs, Ags ou Aigs. Pendant une courte période la ville s’est nommée Ax-lesBains, mais la confusion avec Aix-les-Bains était telle qu’en 1888 un décret la nomme
définitivement Ax-les-Thermes.
1/ Les noyaux de peuplement
Ax dans les textes médiévaux est toujours nommée comme villa, ce qui pourrait laisser
supposer une origine gallo-romaine, comme nous l’avons déjà avancé dans l’étude
géopolitique. Une villa qui aurait pu devenir un vicus, regroupé autour de l’église paroissiale
et d’une chapelle baptismale.
Cet état peut être considéré pour le quartier de la Ville Vieille. Ce dernier laisse
quelques questions en suspend. Cette zone située autour de l’église paroissiale Saint Vincent
et de la chapelle Saint Jean d’Auze27, est connue dans les récits du XIXe siècle comme étant
la première ville d’Ax, incendiée en 1240. Les érudits se basent sur la charte de coutumes de
1241 qui donne des droits à la ville neuve d’Ax. Il nous faut ici souligner que le centre de
cette zone, l’église et la chapelle, appartenait à l’abbaye de La Grasse, faut-il y voir un bourg
ecclésial ? La seule certitude réside dans le fait que ce toponyme « ville vieille » est déjà
utilisé dans les témoignages recueillis lors de l’Inquisition. Ainsi Raimond Vaissière en 1319
parle d’événements datant de la deuxième moitié du XIIIe et explique qu’il était chez
Mersende, et celle-ci lui parlait de « Raimonde la femme de pierre Capblanc de ville Vieille
d’Ax »28. Pierre Maury de Montaillou part avec Guillaume Belot « jusqu’à la Ville Vieille »29
et Sibylle Baille donne une autre mention quelque peu étrange « n’allez pas par la rue des
25
nous reprenons ici les données déjà publiées dans le rapport de prospection 2005, elles seront utiles pour la
lecture de certains paragraphes suivant.
26
DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed.
Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes, p.374
27
Actuel café du Couloubret. Chapelle mise en vente à la Révolution.
28
DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed.
Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes, p.359
29
Op. cit., p.914
27
bains mais par la Ville Vieille ». S’agit-il d’une rue du quartier de la Ville Vieille qui part vers
le Couloubret ou cela se réfère-t-il à une rue intra muros ?
Cette agglomération est très intéressante par sa situation géographique et son évolution
urbaine et topographique. La lecture du cadastre ancien, des livres terriers et Reconnaissances
des XVIIe et XVIIIe siècles, abondent dans le sens d’un premier noyau de peuplement ou de
plusieurs. Or le site actuel de la ville ne correspond pas à la première implantation. Il est
certain que la ville d’Ax est complexe dans sa morphogenèse. D’après Marcailhou « le
berceau de notre population était situé près de l’église paroissiale Saint Vincent »30. Il
s’appuie sur l’acte de reconnaissance de 1554-156031 où il est écrit « faict notoire que jadis et
de longtemps la présente ville d’Ax solait estre bastie à un lieu près de ceste cy qui est à
présent, lequel lieu est appelé vulgairement et proprement Ville-Vieille, à cause comme la
ville était illec assise ; qu’elle fut ruiné par feu et par après, aucune personne s’y voulait
venir peupler ladite ville, de tant que le pays est sauvage »32. De plus en 1243 une
délimitation du Comté de Foix conservée aux Archives départementales des Pyrénées
Atlantiques, mentionne « que la ville vieille de ce lieu était abandonnée »33. Dans le livre
terrier de 1680 et le compoix de 1774, la place de la Ville Vieille apparaît en confront. On
peut donc supposer qu’il s’agissait d’un noyau urbain structuré entre l’église et la place.
Actuellement, la ville d’Ax présente un parcellaire laissant peu de doute sur son
origine castrale, au moins pour le bourg intra muros. Flo Guillot dans sa thèse soutient cette
hypothèse qui semble être la plus probante. Le noyau urbain actuel, placé dans la pointe du
confluent des trois rivières de l’Ariège, Oriège et de Lauze, semble dater de la charte 1241. La
ville était entourée de deux ceintures de remparts additionnées à des tours de guets. Le centre
urbain intra-muros est bâti sur deux petites collines, entre les deux, la rue du Salin aboutit sur
les places dites du Breilh et Roussel. Cette dernière, où se trouve la mairie actuellement date
de la fin du XIXe siècle, après un incendie, le quartier est rasé. La place du marché au Moyen
Age n’est pas encore repairée, elle était appelée simplement « la place »34. A l’époque
Moderne, elle était à l’emplacement de l’actuel espace nommé encore aujourd’hui « place au
lait », à l’angle de la rue de l’horloge, où l’on avait placé les poids et mesures municipaux. Au
Moyen Age, les habitations se sont organisées entre ces quatre points et la Grand rue du
Mercadal actuellement Gaspard Astrié.
Sur la colline sud repose le presbytère de l’archiprêtré. Autour de ce dernier se resserre
un habitat au parcellaire en arc de cercle. Une rue circulaire sépare les habitations du
presbytère. L’étroitesse des rues, en partie couvertes, tournant autour de cet îlot et les
nombreuses tour-portes signalées dans les différents terriers, présentent toutes les
caractéristiques d’un habitat castral médiéval resserré dans un système défensif massif.
Système élargi au fil des besoins à une enceinte barrant l’isthme puis se doublant pour
protéger le Barry du Bain.
Sur la colline nord se trouve l’emplacement d’un jardin aménagé au sommet d’un
rocher dominant la ville de près de 10 mètres. Au pied de celui-ci s’étale l’enclos du Mazel
Vielh ou hière du mazel autrefois lieu de réunion de la population et des consuls. Entre les
deux, une rue débouche à l’ouest sur le carrefour entre la rue vers le nord dite du mercadal
flanquée de part et d’autre de maisons formant un tissu serré, et débouchant à l’est sur la porte
et la place du Breilh.
30
MARCAILHOU-d’AYMERIC (Hippolyte), Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, imp. Vialelle, 1886, p.31
Document disparu
32
Op.cit., pp.32-33
33
Op. cit., p.34,Nous n’avons pas vérifié cette source.
34
Voir témoignages lors de l’Inquisition, retranscrits dans les registres de l’inquisition de Jacques Fournier, par
Jean Duvernoy.
31
28
Nous pouvons donc résumer le plan du bourg castral d’Ax en une croix latine
dessinant quatre quartiers. Au Nord la Roque d’En Cailhau, symbole du pouvoir central,
surplombe le Mazel Viel, lieu municipal de réunion, et le grenier à sel du territoire d’Ax (le
salin). Au Sud, et faisant face au premier, la Tour d’En Barre (rocher du presbytère) et
l’enclos castral, au pied duquel se trouvait la tour de l’horloge avec la cloche municipale, de
cet îlot partait la ligne de rempart du Coustou. A l’Ouest, décalé, mais au centre des deux
collines la Place, lieu d’échanges économiques depuis le Moyen Age, d’où partait la rue du
Mercadal jusqu’à la porte du Couzillou. A l’Est la place du Breil ouvrant sur le Barri du Bain
surveillait le nœud des voies de communication vers les Pyrénées.
En 1770, une délibération communale définit la division de la ville en quartier, mais
ne transcrit que le deuxième quartier, mentionnant que cette division date de 1765, date à
laquelle le premier quartier est décrit. Mais cette information n’a pu être trouvée dans les
registres précedant 1770. Voici le deuxième quartier qui part de la « petite place qui est
devant la maison de monsieur perpère renfermée entre lespace des rues des Ticheires de la
rue St Jacques jusque à la tour couronnade du mur de la ville depuis ladite tour couronnade
jusqu’au portail du pont de la porte d’Espagne, de la rue d’encaralbou jusque à la cour
transversale du coin de la maison de joseph astrié Ramounichou et dudit coin la rue qui
borde les maisons de madame de Claverie, du sieur Bernadac jusqu’à la place et de la dite
place la rue du mercadal jusqu’à la petite place »35. Ce qui correspond actuellement à
l’espace compris entre la rue Marcailhou d’Aymeric, la rue François Mansart, la rue des
Escaliers, la rue de la Brancade, les Escoussières, la porte d’Espagne, la rue du Général de
Gaulle, le côté sud de la place Roussel, la place au lait et la rue Gaspard Astrié.
Concordances des noms de rues actuelles et anciennes
Actuel
Rue Marcailhou d’Aymeric
Rue Gaspard Astrié
Rue du Moulinas
Côté est place Roussel
Côté sud place Roussel
Côté ouest place Saint Jérôme
Côté est place Saint Jérôme
Côté sud place Saint Jérôme
Rue du Général De Gaulle
Rue Pilhes
Rue Constan Alibert
Avenue Turrel
Rue du Coustou
Carrerot du Coustou (espace compris entre les
Ancien
Rue du Couzillou
Rue du Mercadal ou Grand rue
Rue du Moulinas
Rue des Faures
Rue En Castel
Rue En Castel / Saint Jérôme
Rue de la Brêche (couverte)
Rue d’En Jougla
Rue En Caralpou / de la poste
Rue Ribatel (ou rigateil)
Rue du Carrienau
Chemin de Bourdellas (ou bourdelliar)
Rue du Coustou
Les Escoussières ou Brancade
maisons et le rempart)
Hôpital actuel
Rue de l’hôpital (ou hospice) fermée et
récupérée dans le bâtiment actuel
Place du Breilh
Rue de l’horloge
Rue Joseph Rigal
Rue des escaliers
35
Place du Breil
Rue du Breil
Rue du Salin
Rue de la tour d’En Barre / Saint Jacques
AD 09, 220EDT BB13
29
Rue de la Brancade
Rue de la Boucarie
Escaliers lien rue Pilhes et Alibert (pied du
Rue Saint Jacques / de la Boucarie (ou
boucairie)
Rue Barre
Rue de la Prizounace
presbytère)
Place au lait
Débouché rue Pilhes angle rue de la Boucarie
Rue François Mansart
Rue Vendémiaire
Rue Dauphine (ou Delphine)
La place
Rue du la place
Rue des Tisseires / du Couzillou
Carricourt
Carricourt
Il faut noter que les rues ont subi un glissement de nom entre elles dans un sens
sud/nord. Ainsi les Escoussières de la Brancade, chemin intra muros pris entre les maisons et
les remparts au niveau du Coustou, ont été récupérées par les habitations au fur et à mesure,
fermant ce passage qui joignait la porte d’Espagne avec celle de la Boucarie. Le nom
« brancade » glisse dans la rue de la Boucarie/Saint Jacques, qui lui-même glisse dans la rue
de Barre, actuelle rue de la Boucarie.
De même nous ne pouvons pas, actuellement, établir de lien entre le quartier dit Ville
vieille et la ville contenue dans les remparts sur l’isthme formé par les trois rivières de
l’Ariège, la Lauze et l’Oriège. Quel quartier pré-existait : la rive droite autour de l’église ou la
ville fortifiée autour d’un château ? Les quartiers sont-ils contemporains ? N’y-a-t-il eu qu’un
seul noyau de peuplement ? Il semble, vraisemblablement que le quartier autour de l’église
paroissiale Saint-Vincent soit le premier si l’on se base sur l’ancienneté du vocable de la
chapelle Saint-Jean-d’Auze, qui, adjacente à la première, est mentionnée aussi en 994. Que
faire des informations concernant la translation des reliques de saint Udaut, martyr de la ville
d’Ax au VIe siècle, vers le monastère de Ripoll en 981, dont il était originaire ? Les questions
sont nombreuses et peu d’éléments de réponses apparaissent.
2/ L’habitat
La ville d’Ax présente quelques caractéristiques tout à fait intéressantes en ce qui
concerne l’architecture des habitations. Des travaux sont effectués depuis plusieurs années
dans le cadre de l’embellissement du centre ville, nous avons pu ainsi observer les modes de
constructions des maisons. La visite de plusieurs maisons de particuliers m’a permis de
remarquer de nombreuses curiosités architecturales. Les maisons du centre ville n’ont pas de
fondations, elles reposent sur les rochers affleurants, une étude doit être menée pour
répertorier les aménagements de la roche existant, composant ainsi peut-être un habitat
rupestre. Marcailhou d’Aymeric donne en 1895, la description suivante « les maisons
s’élevaient sur des assisses formées de pierres roulées […]. C’étaient de modestes
constructions en torchis et pans de bois (vulgairement massaca) »36. Les maisons sont
construites sans fondations avec une pierre de seuil monolithe de taille quasi cyclopéenne. Le
massaca dont parle Marcailhou est un torchis typiquement ariégeois fait de terre, de gravier,
de paille et surtout de galets roulés, le tout imbriqué dans des pans de bois. Les murs sont
36
MARCAILHOU-d’AYMERIC (Hippolyte), Monographie de la ville d’Ax, Toulouse, imp. Vialelle, 1886,
p.32
30
pour la plupart composés tel quel dans les étages mais en moellons calcaires équarris et galets
de rivières pour le rez-de-chaussée.
A la lecture des registres de l’Inquisition de Jacques Fournier, on comprend que la
ville, construite sur des collines rocheuses, présente des habitations adossées à la roche voire
semi troglodytiques avec plusieurs aménagements. Raymond Vaissière en 1320 dit qu’il
retrouve quelqu’un « dans la chambre qui est vers le rocher »37. Dans le livre terrier de 1680,
les maisons ont des confronts de roche à la roque d’En Cailhau38 et celle de la Tour de
Barre39. Les visites de maisons montrent dans les sous-sols mais aussi dans les étages des
escaliers aménagés à même la roche menant aux jardins situés souvent au premier étage des
habitations.
La maison du sieur Prétianne Vaychis de Fonfrède40 présente des aménagements de la
roche très particuliers et intéressants outre sa cheminée en linteau en calcaire monolithe et son
escalier à vis, tous deux datables du XVe-XVIe siècle. Le premier aménagement consiste à la
coupe de la roche pour faire une paroi droite au fond de la pièce. D’un côté de la pièce une
couche a été taillée à mi hauteur d’homme, une niche est logée dans son flanc, le tout
surhaussé par une marche. De l’autre côté de la pièce dans la continuité de la paroi rocheuse
des encoches à espaces réguliers ont été creusés en arc de cercle. A l’aplomb de cette paroi,
une auge, de 3m20 par 1m10, avec une margelle a été taillée dans les angles de murs. La
margelle possède en son centre un petit trou transversal semblable à un conduit d’évacuation.
Une encoche carrée est creusée de chaque côté au dessus de la margelle dans le mur. Tous ces
aménagements constituent un système accueillant des superstructures en bois couvrant cet
espace. Le mur coupant la pièce en deux est construit sur l’arrête rocheuse qui restait après
que la niche et l’auge ont été creusées. Cette maison est le seul cas connu à ce jour avec autant
d’aménagements de roche. La porte actuelle qui mène à cette pièce est tardive, avec son arc
surbaissé, on peut la dater du XVIIe siècle. Cette pièce était donc accolée aux remparts de
manière peut-être défensive si l’on prend en compte les meurtrières percées dans la façade.
Les maisons présentent toutes sensiblement le même plan général : un bâtiment
rectangulaire étroit et tout en longueur traversant souvent le parcellaire avec très peu de pièces
par étages. Derrière un patu, espace clos à ciel nu, et un couvert, espace clos à toiture.
Certaines avaient parfois un petit lopin de terre en jardin. Pour les plus riches une grange et
des écuries pouvaient s’y ajouter. Ces descriptions se retrouvent toutes dans le livre terrier de
1680 et le compoix de 1774. il existe dans certains articles la mention de « chambre volante »,
notamment pour Jérôme Belesta possédant une maison à « la hière del Mazel » avec une
chambre qui passe par-dessus le passage de la hière. Il s’agit en fait de toutes les pièces
passant par-dessus les rues, liant les deux corps de logis de la maison comme on peut encore
l’observer rue du Moulinas, rue de la Brancade et rue de la Boucarie. La rue de la Brêche,
aujourd’hui disparue, était couverte comme les autres.
De plus, dans le livre terrier de 1680, il existe la mention de « maison en plancher », à
plusieurs reprises. Nous ne pouvons expliquer ce dont il s’agit, peut-être est-ce là l’appellation
pour les maisons à étage ? Pourquoi préciser le terme de plancher ?
On peut connaître grâce aux divers témoignages dans les registres d’Inquisition, la
distribution des pièces et composition des maisons au Moyen Age. Ainsi, il est fait mention
de « cuisine », de « salle de maison », de « sous-sol » et de « chambre ». On regrette que Jean
Duvernoy dans sa publication ne donne pas la version latine du texte afin de comparer
l’exactitude de termes des pièces est ce aula pour la salle, camera pour la chambre… les
37
DUVERNOY (Jean), Le registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) 1318-1325, Paris, ed.
Mouton, HESS, coll. Civilisations et sociétés, 1978, 3 tomes, p.359
38
Roche dite communément le Mazel Viel
39
Roche du presbytère
40
voir infra le chapitre qui lui est consacré
31
termes originaux nous auraient aidé à comprendre comment les personnes percevaient à leur
époque la fonction des pièces. La salle et la cuisine étaient au rez-de-chaussée, une chambre
pouvait s’y ajouter. A l’étage on trouvait une chambre voire deux.
Ces maisons s’appuyaient grâce à ces « chambres volantes » sur les murailles de la
ville. Les rues formées ainsi en dessous s’appelaient « escoussières », on trouve une telle
disposition dans le livre terrier de 1680 à l’article d’Arnaud de Thonel d’Orgeix, rue de la
Boucarie.
Une vue peinte d’Ax à la fin du XIXe siècle41
Cette toile conservée chez un particulier est accrochée à l’angle d’un mur. Elle représente Ax
à la fin du XIXe siècle : le chemin de fer est là (le viaduc date de 1885), le clocher de l’église
a encore un aspect ancien (avant l’incendie de 1924). Nous lui avons suggéré de la décrocher
afin de la tendre sur un espace
plan et non en angle pour une
pour une meilleure conservation.
41
cette toile est conservée chez monsieur Marc Mouchard qui a acquis cette maison récemment. Elle est bâtie
sur le rempart nord de la ville non loin du Moulinas.
32
Commune : AX-LES-THERMES 42
Canton : AX-LES-THERMES
N° I.N.S.E.E. : 09032
Documentation écrite :
Datation
987
994
Mention
Origine de l’acte
Edition
...ipsa villa de aquis cum eclesia O.P.
S. Vincentii et cum ipsa eclesia S. Doat, 66, f° 155.
Johannis et...
MAHUL, pp. 227 – 228.
Gal. Chris., VI, 940
MAGNOU (Anne-Marie),
MAGNOU-NORTIER
(Elisabeth), Recueil des
chartes de l’abbaye de La
Grasse, tome 1 : 779-1119,
Paris, CTHS, coll. de
documents
inédits
sur
l’Histoire de France section
d’Histoire médéivale et de
Philologie, vol. 24, 1996
1064 –
1095
1094
...castrum de Ags...
L.F.C., doc. 94, f° 23 a.
L.F.M., II, acte 625, p. 133.
...castrum de Ags cum omnibus
adquisitionibus juste an injuste...
L.F.C., doc. 162, f° 43 b –
44 a.
dit être
de
111843
...villam Aigts cum ecclesia sancti O.P.
vicentii et allodium de
Baluze, 398, n° 12.
Soberge44...
L.F.M, II, acte 694, pp. 204
– 207.
M.H., acte 311, col. 1193 –
1195.
H.G.L., V, acte 464 – I,
col. 871.
MAHUL, pp. 245 – 247.
Gal. Chris., VI, col. 434.
H.G.L., VIII, acte 130,
col. 528.
MAHUL, p. 267.
1205
Péage : III oboli a Aqs.
1228
...S. Vincentii de Ax, ..., eclesias
cum decimis.
Franchises de la ville d’Ax,
accordées par Roger, comte de
Foix.
Demande des consuls d’Ax de la
copie des franchises de 1241.
Réponse de Gaston, comte de
Foix.
Le comte de Foix donne la baylie Analyse : A.D.A., E 6 – 9,
d’Ax et de Mérens à la famille
C.C.F. n° 17, f° 241.
Barra et à sa postérité.
... il y a 15 ans ...
Doat, 24, f° 268r.
Mise en cause de Guillaume
Barra, bayle d’Ax.
1241
1401
1245
1247
A.N., JJ XXI, n. XXXIII, f°
72v.
O.P.
Cop. Doat, 67, f° 232.
A.Communales d’Ax, copie
du XVIIème, pas de cote.
Doat, 170, f° 141 – 146 v.
PASQUIER F., Coutumes
de la ville d’Ax-sur-Ariège
(1241 – 1391 – 1672),
études et notes avec textes
romans, français et latins,
Foix, 1888.
DUVERNOY, Bernard de
Caux, pp. 60 – 61.
42
Tableaux extraits de la thèse de Flo Guillot, Fortifications, pouvoirs, peuplement, en Sabarthès (HauteAriège), du début du XIe siècle au début du XVe siècle, Villeneuve d’Ascq, P.U.S., 1997, 3 tomes. Tome 2 pp.
61-68
43
Il s’agit d’un faux, mais il se réfère peut-être à une situation ancienne.
44
Lieu inconnu.
33
1250
1261
Droit héréditaire, malgré les
crimes d’hérésie de ses père et
mère de Guilhem Baira in
baillivia de Acquis.
... consulibus, universitatibus, et
populis ..., de Ax, ...
O.P.
Doat, 171, f° 54r – 55r.
-
H.G.L., VIII, acte 491 – I,
col. 1479.
1272
... villarum de Ax et ...
O.P.
Doat, 171, f° 292 – acte
déchiré.
O.P.
1272
... villas de Ax et ...
O.P.
1272
1272
... ville de Ax, ...
B.N., ms Lat. 9187, f°72.
... dels castels de ... e de Achs e ... Cop. A. Ar., reg. 21, f° 72.
1273
... castrum vetus de Ax ...
Cop. A. Ar.,J Ier, n° 2143.
…on dit communément à Ax
que ce recteur fréquentait les
Thermes et couchait ensuite à
l’hôpital d’Ax.
Vatican, ms Lat. 4030.
1302
... villa et castrum de Ax....
O.P.
Cop. XIXème : A.D.A., E 1-8.
13081309
…Ros venerat ad balneandum
ibi…
O., B.N., ms. Lat. 4269.
13081309
…et ad balnea magis…
O., B.N., ms. Lat. 4269.
1308
Il y a 8 ans.
O., B.N., ms. Lat. 4269.
...les hérétiques étaient près de la
ville d’Ax, dans une condamine45,
hors de la ville...
...la place d’Ax...
O., B.N., ms. Lat. 4269.
Fin XIIIe
début
XIVe
siècle
1308
1309
1309
...comme j’étais à Ax, sur la
place...
...l’hôpital d’Ax...
H.G.L., X, acte 7 – I,
col. 102.
H.G.L., X, acte 7 – II,
col. 103.
H.G.L., X, acte 5, col. 92.
BAUDON de MONY, acte
63, p. 148.
BAUDON de MONY, acte
64, pp. 151 – 152.
DUVERNOY, Jacques
Fournier, I, p. 359
Pales-Gobillard,
L’inquisiteur Geoffroy
d’Ablis…, ed. CNRS,
1984, pp.84-109
Pales-Gobillard,
L’inquisiteur Geoffroy
d’Ablis…, ed. CNRS,
1984, pp 202-213
Geoffroy d’Ablis, p. 181.
O., B.N., ms. Lat. 4269.
Geoffroy d’Ablis, pp. 152 –
153.
Geoffroy d’Ablis, p. 381.
O., B.N., ms. Lat. 4269.
Geoffroy d’Ablis, p. 207.
45
D’après : BONNASSIE P., La Catalogne du milieu du Xème à la fin du XIème siècle, croissance et mutations
d'une société, Thèse de l'Université Toulouse-le-Mirail, Toulouse, 1975 - 1976, p. 244. « L’étymologie
condominium est dans l’ensemble rejetée aujourd’hui par les philologues. On doit plutôt placer le mot dans le
bas latin condoma ou conduma, dérivé de domus et désignant soit un groupe d’habitations, soit un bâtiment
d’exploitation avec ses dépendances. Le terme de condamine, d’usage fréquent, désigne en effet souvent des
pièces de terres relevant des grands domaines qui se situent souvent sur des sols meilleurs. »
Le cas de la condamine d’Ax, toponyme encore repérable sur la carte I.G.N. au 1/25000ème correspond à cette
situation. En périphérie de la ville forte, il s’agit d’une pièce de terre de très bonne qualité, en plaine
alluvionnaire. Ce peut être le site d’une exploitation importante à l’époque de l’acte.
34
1319
Le curé de Mérens avait une
maison à Ax.
Le moulin du comte de Foix, à
Ax.
...au moulin de monseigneur le
comte...
J’allais du moulin à 2 roues au
moulin à 3 roues de la ville...
J’étais avec Pierre Fléchier sur la
place d’Ax...
J’allais le même jour vers les
thermes, à l’atelier de Jean
Pathau, le tailleur...
Nous allâmes tous deux nous
promener au lieu-dit d’Encastel ...
..Il y a 18 ou 20 ans ...
...feu, Pierre roger, forgeron
d’Ax...
J’étais sur la place d’Ax, il me
proposa d’aller ensemble nous
promener hors de la ville vers le
lieu-dit Encastel.
...ce recteur – de Montaillou –
fréquentait les thermes et
couchait ensuite à l’hôpital
d’Ax...
...Il y a 20 ans...
...aller aux bains d’Ax...
Vatican, ms Lat. 4030.
DUVERNOY, Jacques
Fournier, I, N° 14, p. 191.
Vatican, ms Lat. 4030.
DUVERNOY, Jacques
Fournier, I, N° 14, p. 192.
DUVERNOY, Jacques
Fournier, I, N° 14, p. 192.
DUVERNOY, Jacques
Fournier, I, N° 28, pp. 354
et 356..
Vatican, ms Lat. 4030.
1355
...je passais près de la maison de
Guillaume Combert, du côté qui
est vers l’Ariège d’Ascou, et la
porte du Soutoul était ouverte...
... Il y a 6 ans ..
...à la foire d’Ax, qui est vers la
fête Sainte Croix 46...
Incendie de la ville
1385
Cappellanus de Ax.
1380
Vente d’une borde avec son
jardin, situées sous les anciens
murs de la ville, au lieu-dit
« Alpinat ».
1319
1319
1320
1320
1320
1320
1320
1323
1323
46
Vatican, ms Lat. 4030.
Vatican, ms Lat. 4030.
Vatican, ms Lat. 4030.
DUVERNOY, , Jacques
Fournier, I, N° 28, p. 368.
Vatican, ms Lat. 4030.
DUVERNOY, , Jacques
Fournier, I, N° 49, p. 602.
Vatican, ms Lat. 4030.
DUVERNOY, , Jacques
Fournier, I, N° 28, p. 362.
Vatican, ms Lat. 4030.
DUVERNOY, , Jacques
Fournier, III, N° 83, p.
1173.
DUVERNOY, , Jacques
Fournier, II, N° 63, p. 742.
Vatican, ms Lat. 4030.
DUVERNOY, , Jacques
Fournier, II, N° 70, p. 877.
Supplique au roi de Navarre, RIVIERE (Benjamin), La
1588, archives d’Ax, pièce
ville d’Ax, son consulat, sa
originale disparue
chatellenie.
MARCAILHOU
D’AYMERIC (H.),
Monographie de la ville
d’Ax, Toulouse, Vialelle,
1886, p.214, note 1
Vatican, Collectiore, vol.
FRANCOIS, PERRIN,
238, f° 106r – 107v.
FONTREAULX, Pouillé,
pp. 807 – 814.
Analyse : A.D.A., E 6 – 9,
C.C.F. n° 17 ; f° 243.
14 sept. 1318, n. st.
35
1375
Cappellanus de Ax.
Vatican, Collectiore, vol.
238, f° 106r – 107v.
1385
La viele Bielhe Dax
Lo rector dax, lo moli drapie, lo
mastre descola...
Ax
Copie de la confirmation des
privilèges de la ville d’Ax.
Hommage des hommes d’Ax au
comte de Foix.
A.D.P.A., E 414.
Le trésorier général du comté de
Foix, donne en fief, à Cause
Mourac, maçon, un moulin à 3
mules à construire, sur un terrain
de la ville d’Ax, au lieu-dit la
Caneva et la Tegnera 47, confront
le mur de la ville, contre la
redevance de la ½ de la mouture
et de 3 sous Morlaas au comte de
Foix.
Ordonnance d’Henry IV qui
« prescrit aux consuls de
l’entretenir aux frais de la ville »
(bassin des Ladres)
Analyse : A.D.A., E 6 – 9,
caisse n° 17, acte n° 13, f°
244.
1391
1398
1604
AD 09, 220 EDT BB1
MARCAILHOUd’AYMERIC (Hippolyte),
Monographie de la ville
d’Ax, Toulouse, imp.
Vialelle, 1886, pp.172-173
Archives communales d’Ax. Citations dans :
Sans cote. In – 4°.
MARCAILHOU
A.D.A. 1 J 4.
D’AYMERIC,
Monographie de la ville
d’Ax, Toulouse, 1887.
AD 09, 8J39, tome 1, ff°159
r°-160 v°
1672
Dénombrement de la ville d’Ax
1680
Mention de la maison Dieu de la
ville d’Ax avec ses confronts
« couchant le grand baing »
…offrant de plus de tenir le
AD 09, 220 EDT BB10
bassin du bain toujours nait et
encore de tenir ( ?) l’aqueduc qui
jette toutte l’eau au grand
bassin…
… on répara le bassin du Breil… AD 09, 220 EDT BB12
1739
1761
1774
47
O.P.
Doat, 170, f° 149 – 157.
Mention de l’hôpital d’Ax avec
ses confronts à l’ouest « le grand
baing »
FRANCOIS, PERRIN,
FONTREAULX, Pouillé,
pp. 807 – 814.
BARRIERE-FLAVY, p.
43.
DUFAU de MALUQUIER,
p. 122.
PASQUIER F., Coutumes
de la ville d’Ax-sur-Ariège
(1241 – 1391 – 1672),
études et notes avec textes
romans, français et latins,
Foix, 1888.
-
MARCAILHOUd’AYMERIC (Hippolyte),
Monographie de la ville
d’Ax, Toulouse, imp.
Vialelle, 1886, p.180
AD 09, 220 EDT CC1
Lieux inconnus, mais proches de la ville actuelle.
36
1787
1791
…du grand bassin dont les
dimensions sont de 18 pieds de
large sur 20 pieds de long, et où
toutes les sources thermales
sulfureuses qui sourdent dans le
quartier de l’hôpital vont aboutir
et se ramasser…
…les environs du grand bassin du AD 09, 220 EDT BB14
bain se trouvent bourbeux il
serait nécessaire d’y faire un
aqueduc pour relever les eaux
naissantes et de plus un pavé…
PILHES, Traité analytique
et pratique des eaux
thermales d’Ax et d’Ussat
avec la description des
bains, Pamiers, Larroire
imp., 1787, page 78
Cartes et plans :
ème
Carte de Cassini
2248 Ouest
2148 Est
2149 Est
2249 0uest
Top 25, Ax-lesThermes, 2148 ET.
N° 40
Cadastre napoléonien
1823
Carte I.G.N. 1/25000
Hameaux de Bazerque.
Granges : Artigues.
Lieu-dit d’Encastel.
Roc du Charbonnier et cap de Carbonne.
Type : ville forte sur le site de confluence Ariège / Oriège
/ Auze.
Eglise + village « les bains » en rive droite.
Castel de Meau au sud de la ville : château ruiné.
Saint Roch.
4 moulins à proximité de la ville.
Hameau : Bazerque.
Eglise et cimetière en rive droite de l’Ariège, extérieur de
la ville.
Ville sur la confluence.
La place.
Rue des Tisserands.
Rue du Moulinas.
Rue Mercadal.
Rue Saint-Jacques.
Ilot central près de la rue Saint-Jacques.
Portail du Coustou.
Faubourg des bains.
Lieu-dit d’Encastel, rue castel, pont d’encastel.
Lieu-dit de Castel Maou.
Lieu-dit du Camp Redoun à l’est de la ville, au dessus de
la confluence Oriège / Ariège.
Lieu-dit de la Condamine, sous le cimetière, au bord de la
route nationale 20.
Rue de St-Udaut et lieu-dit St-Udaut entre l’église SaintVincent et le Camp Redoun.
37
AX
MOYEN AGE ET EPOQUE MODERNE
Grâce à une approche régressive et croisée des documents cadastraux du XIXe au
XVIIe siècle, couplée à l’étude des registres d’Inquisition du XIVe siècle, nous pouvons
proposer d’ores et déjà un plan d’Ax au bas Moyen Age. L’étude parcellaire est un exercice
de longue haleine, tel un puzzle qui laisse cependant des zones d’ombres, de doutes et de
frustrations. C’est pourquoi le plan présenté ci après reste un document de travail, inachevé et
perfectible, mais relativement juste, qu’il faut lire au regard de ces trois années de
prospection.
Ax est une ville au Moyen Age qui présente la caractéristique d’être fortifiée de façon
conséquente pour une zone de peuplement relativement loin des pouvoirs politiques.
Cependant, au vu de la géopolitique de cette zone pour la période du haut Moyen Age le fait
que Ax soit composée d’un bourg castral et d’une ceinture de rempart devient logique. En
effet sa position de verrou vers la Cerdagne et l’Aragon, puis plus tard l’Andorre, a décidé de
sa fortification importante. Les textes concernant la vieille ville, extra muros, ne laissent en
rien présager d’une éventuelle muraille protectrice. Les églises saint Vincent et saint Jean,
était reliées par un cloître comme le souligne les reconnaissances de 167248 : « place neuve de
la manobre où est un grand ormeau et à sa suite une autre petite place appellée la clastre,
près de l’église paroissiale. »
Il est difficile de part le vocabulaire employé dans les textes, d’être sur de certaines
choses tel le nombre ponts, de tours et de prisons. En ce qui concerne les premiers, il est clair
que quatre ponts existent au Moyen Age : le Couzillou et le Breil sur l’Auze, En Castel sur
l’Ariège et celui dit pont d’Espagne sur l’Oriège. Il y a donc au moins quatre tour-portes qui
les accompagnent. A celles ci s’ajoutent quatre autres tours dont toutes n’ont pas pu être
encore localisées. Cependant les délibérations municipales dressent régulièrement la liste des
tours, portes et autres fortifications en charge d’entretien.
Ce chapitre sera divisé en parties thématiques :
-la maison Pretianne
-la maison de Sibylle Bayle
-les fortifications (remparts, bourg castral, roque d’En Cailhau, Castel Mau)
-les lieux de culte
-le moulin à trois meules, intra muros
-le hameau de Runac
48
Pasquier (F.), Coutumes de la ville d’Ax-les-Thermes, 1241, 1391, 1672, Pomiès, Foix, 1888, pp. 41-42,
article 11
38
S. Bourdoncle
Proposition de plan de la ville d’Ax au bas Moyen Age
et au début de l’époque Moderne
39
La maison Pretianne
1/ Quelques généralités
En 2005 nous avons pu observer et présenter dans le rapport de prospection une
maison en centre ville, intra muros, au caractère semi troglodyte intéressant. A l’époque le
propriétaire, M. Mouchard, ne savait pas comment gérer cet ensemble tout à fait
extraordinaire et de première importance pour l’histoire de la la ville. En effet, il s’agit de la
maison du sieur Pretianne Vaychis de Fontfrède (famille du gouverneur au XVIIe s.), située
proche de la rivière Lauze, sur les remparts datant du XIVe, derrière l’établissement thermal
actuel du Grand Tétras, proche du pont du Breil. Cette maison a été construite contre le
mamelon nord du centre ville, sur son côté est, comme signalé, par un carré rouge, sur les
plans et cadastres suivants.
Plan dressé par Marcailhou d’Aymeric in Monographie de la ville d’Ax, Toulouse
1886, entre pp.36-37
40
N
Cadastre 1827
N
Cadastre rénové 1990
41
Cette maison était connue depuis au moins le XIXe siècle comme en témoigne le court
passage qui lui est consacré par Marcailhou dans sa monographie : « on peut encore voir dans
les caves de cette maison une vaste cheminée, dont le manteau a trois mètres de largeur sur
deux mètres vingt de hauteur et à côté, un vaste lit de camp taillé dans le roc, quelques
meurtrières aussi bien conservées, laissent pénétrer à travers le mur de la ville la lumière du
jour et un magnifique escalier en pierre de taille conduit de ce corps de garde au sommet de
la tour d’observation haute de vingt mètres quatre-vingt. ». La description reste brève et
incomplète puisqu’il n’est fait mention nulle part de l’auge taillée dans le roc, il est fort
probable que le mur de séparation actuellement éventré était encore en fonction, scindant le
rez-de-chaussée en deux parties sans communication. Elle demeure cependant la seule
description de cette maison.
Elle est située dans l’actuelle rue François Mansard, autrefois rue des tisserands,
contre le rempart est de la ville. Au Moyen Age cette rue était la rue la plus importante de la
ville : lien entre les deux portes, elle regroupait tous les ateliers de foulon lainiers et les
familles les plus riches de la communauté.
2/ Genèse d’une étude
Conscient du potentiel archéologique et historique de cette maison, et désireux de
vendre son bien, M. Mouchard l’avait proposé à la mairie pour que la commune le mette en
valeur. Cette dernière n’a pas jugé ce site important ne voyant pas l’intérêt pour la ville de
posséder un tel bâtiment. En juin 2006, M. Mouchard l’a vendu à un particulier, M. Pagès,
très sensibilisé au patrimoine historique et archéologique. Conscient de l’importance de cette
maison relativement conservée dans son état depuis l’époque Moderne, il a souhaité vivement
nous laisser toute latitude pour en faire une étude poussée. Ainsi dans le cadre de cette
prospection inventaire nous en avons fait les relevés architecturaux pour en dresser
rapidement le plan.
Au vu de l’importance et du caractère unique de cette maison, nous avons effectué une
série de sondage dans l’été, avant que le propriétaire actuel ne fasse des aménagements
empêchant toute étude ultérieure. Nous avons pu ainsi aiguiller M. Pagès dans l’orientation de
ses travaux pour que le caractère original de cet édifice soit conservé dans la nouvelle
habitation.
Le projet consistait à décaisser le sol de la pièce pour installer dans la hauteur, déjà
conséquente de quatre mètres cinquante, un plancher soutenant une mezzanine. Cet Espace est
ainsi réorganisé afin de devenir un appartement avec tout le confort. N’habitant pas sur place,
les travaux, qu’il fait pour la plupart lui-même, avancent à faible allure, ce qui nous a laissé
du temps pour faire et les relevés dans un premier temps puis les sondages dans un second
temps.
L’équipe composée de trois personnes49 a réalisé les relevés des murs en ortho-photos
et repris le plan au sol déjà dressé par le propriétaire, avec deux coupes transversales. Pour
que les surfaces (murs et sols) soient le plus lisible possible pour l’interprétation des relevés
photos, nous les avons nettoyées faisant apparaître de nombreuses informations tels les
aménagements de roche. Du mobilier a été récupéré lors de ce nettoyage, mais surtout par le
propriétaire au moment des travaux de décaissement. Tout a été récupéré avec l’accord de
monsieur Pagès.
49
Stéphane Bourdoncle, Florence Escande, Hélène Teisseire
42
3/ Les relevés
L’état de la pièce a beaucoup évolué depuis notre première visite il y a 18 mois. Le sol
était recouvert d’une chape de ciment qui reposait elle-même sur les décombres entassés suite
à l’incendie de la maison jointe dans les années 70. Il était donc évident que sous cette chape,
environ 50 à 70 cm, il n’y avait que du comblement pour égaliser le sol et permettre le
réaménagement. Monsieur Pagès, pour son projet et connaissant l’historique du sol a détruit la
chape et décaissé le sol jusqu’à un niveau relativement bas (mais n’entamant pas les couches
archéologiques susceptibles d’exister), sur la moitié de la pièce. Nous avons pu vérifier dans
la coupe laissée ainsi, qu’aucune structure archéologique n’avait été endommagée. Nous lui
avons vivement et immédiatement conseillé de ne pas aller plus profond de par le potentiel
stratigraphique susceptible de subsister et lui avons rappelé les lois. Il a été tout à fait réceptif
et a bien compris l’enjeu et ses responsabilités.
Pour des commodités de repérage, la maison a été divisée en trois parties pour faire le
relevé (du sud au nord), que nous garderons. L’entrée se fait par un garage et la porte, datant
du XVIIIe, est dans le rempart. On entre sensiblement dans la partie sud de la maison :
-la partie 1 :
correspond au réduit à gauche quand on rentre, devant l’escalier à vis
(l’incluant).
-la partie 2 :
correspond à l’espace central de la maison où se trouvent la cheminée et
la banquette taillée dans la roche.
-la partie 3 :
correspond à l’espace le plus à droite, contenu entre l’arrachement du
mur de séparation et le mur de la maison mitoyenne, ou se trouve l’auge
taillée dans la roche et le sol.
Observations :
Partie 1. Le propriétaire a décaissé environ 70cm de profondeur. Malheureusement, il est
passé à travers des couches archéologiques, pensant honnêtement être dans le
comblement de l’incendie. La coupe, ainsi faite au pied de l’escalier à vis et son
témoignage, nous permettent de récupérer des informations intéressantes. Il semble
que cet endroit avait été préservé depuis l’installation de l’escalier à vis (et de la
cheminée qui fait corps avec lui dans la maçonnerie) probablement autour du XVe
siècle. Un peu de mobilier a été récupéré par le propriétaire. Il a été nettoyé pour
être étudié.
Partie 2. Cet espace a révélé contenir différentes structures rocheuses que nous n’avions pas
pu observer auparavant compte tenu de la chape de ciment. Ainsi outre la cheminée et
la banquette sont apparues des marches devant cette dernière ainsi qu’une mortaise sur
son côté, et un canal probablement d’amenée d’eau, courant tout le long au pied du
rempart.
Partie 3. Cette partie a été étudiée le plus finement possible, d’autant que les précédents
propriétaires avait déjà fait quelques travaux dans le sol, notamment au pied du
rempart, à un emplacement (dans l’angle) qui était dans la mémoire locale (depuis
Adelin Moulis) considéré comme l’entrée des oubliettes ou sous sol. Ce coin de la
43
pièce a fait l’objet d’une mythification totale, et du coup a été creusé et remblayé
régulièrement pour trouver une entrée de souterrain… Cependant un des propriétaires
précédents l’avait comblé, sûrement peu après l’incendie. Donc monsieur Pagès
souhaitant descendre le niveau du sol à cet endroit pour installer une pièce d’eau, a
enlevé , avec un ami, toute la couche supérieure de gravas contenant effectivement
beaucoup de plastiques et autres dérivés de pétrole récents. Dans le rempart est alors
apparue une ouverture obstruée par la maison qui s’est installée à l’extérieur et contre
ce dernier dans les années 30. Le comblement de cette ouverture était constitué
(d’après le témoignage de monsieur Pagès) d’une terre meuble mêlée d’os, de tesson
de poterie. Cette couche était pour partie encore en place et visible dans la coupe : elle
peut être interprétée comme un dépotoir de cuisine avec effectivement beaucoup d’os
consommés, de tessons de poterie (plusieurs formes ont été relevées), de fragments de
verre noir à motif de lignes crèmes. La terre meuble marron foncée était également liée
à de la chaux et du charbon de bois pulvérisés (de gros morceaux ont été conservés).
On note l’absence de morceaux de tuile. Cette ouverture basse a été relevée et étudiée :
117cm de profondeur (largeur rempart 120), 90cm de haut et 86 de large. Une lauze
était posée dedans, sur le plat. La partie haute interne de l’ouverture est constituée de
lauzes posées à plat dans le sens de la largeur, se chevauchant l’une l’autre (comme
des écailles de poisson). Il a d’abord été conclu à une ouverture de tir, mais il se
trouve qu’il n’y a aucun recul possible à l’arrière de celle-ci, la roche affleurante ne
permet qu’un faible espace de circulation. Mais sur le bord du rempart à son pied, se
trouve à droite de l’ouverture une terre rouge argileuse absolument inconnue sur le sol
axéen. Il s’agit d’une terre rapportée pour un usage particulier. On constate un système
d’écoulement vers cette ouverture, du au pendage des couches stratigraphiques. Cette
terre est exactement dans la ligne du canal creusé dans la roche le long du rempart
dans la partie 2. monsieur Pagès, intéressé par cette organisation de la pièce, souhaite
conserver visible cette ouverture. Il a suggéré de suite l’idée d’un foulon installé dans
cette maison : un canal d’amenée d’eau, une auge autant d’aménagements indice d’une
activité lainière.
Méthodologie :
Nous nous sommes heurtés au problème majeur de la luminosité. Il a fallu ajouter de
l’éclairage (un spot), des néons étant déjà en place mais offrant une lumière de qualité assez
mauvaise. Les ortho-photos ont été réalisées par Florence Escande, avec son matériel déjà
qualibré pour le logiciel photo modeler pro 5. Les prises de vues ont été difficiles à réaliser
essentiellement à cause de l’éclairage et du manque de recul pour certains espace. Cependant
nous sommes en mesure de présenter le plan de ce niveau et le développé des murs
principaux. Il ne nous a pas semblé utile ni intéressant de joindre les développés en orthophotos, les contrastes de couleurs entravent la lecture de celles-ci.
Un nettoyage de la roche, du sol et des parois a été réalisé afin de faire des clichés le
plus nettement possible. Le matériel ramassé lors de ce nettoyage a été conditionné et attend
d’être étudié plus en avant. Cependant une rapide étude nous permet d’avancer quelques
datations.
44